I.7. QUELQUES SOURCES EVENTUELLES DE LA DECONFITURE DES
IMFs
En plus des quelques sources ou causes éventuelles de
la déconfiture des IMFs en RDC notamment les causes exogènes et
endogènes déjà épinglées par quelques
chercheurs dans le secteur, ce mémoire est allé encore plus loin
dans sa recherche en démontrant d'autres sources éventuelles qui
seraient à la base de la faillite de toute en entreprise quel que soit
son domaine commercial.
Les entreprises naissent, croissent et meurent. Certaines
meurent plus vite que d'autres, et certaines au contraire ne cessent de
grandir. Mais à plus ou moins brèves échéances,
chaque entreprise si elle n'est pas liquidée, voit sa structure
juridique disparaître dans une autre via le biais de fusions et de
rachats. Mais pour les sociétés qui font l'objet d'une
liquidation, quelles sont les causes de cette
dernière ?
La liquidation choisie : Les actionnaires ou
associés d'une entreprise peuvent décider d'arrêter
l'activité de l'entreprise, de liquider les actifs, et de solder les
dettes. Le solde est ensuite réparti entre les actionnaires. Cette
décision peut s'expliquer par la volonté de clore une
activité qui n'a plus d'avenir ou encore suite à des
mésententes entre les associés. Ce type de liquidations peut
aussi s'expliquer pour éviter d'éventuels problèmes dans
l'avenir. Si une société génère un chiffre
d'affaires insuffisant, il peut être intéressant de la
clôturer rapidement afin de ne pas générer de futures
dettes.
L'endettement et le surendettement : Un
endettement trop élevé conduit naturellement à
des échéances que l'entreprise ne sera plus en mesure d'assumer.
L'entreprise ne pouvant plus rembourser ses créanciers, ces derniers
exigeront le paiement de la dette, et entraîneront par là
même la liquidation de la société. En effet, une fois la
liquidation prononcée, les créanciers pourront espérer
récupérer une
part de l'actif.
La baisse d'activité : Une baisse
d'activité régulière ou une chute soudaine peut
transformer une entreprise pérenne en entreprise déficitaire.
Ainsi l'arrivée d'un nouveau concurrent plus innovant peut voir le
leader s'affaiblir. Ce dernier qui s'était reposé sur ses acquis
est bousculé et voit son chiffre d'affaires baisser alors que ses marges
sont faibles. La liquidation se produit alors après plusieurs
années, ou rapidement si la chute de l'activité
est rapide. La faillite d'un client : Contrairement aux
particuliers, les entreprises ne payent pas leurs achats immédiatement.
Chaque entreprise dispose de délais plus ou moins longs selon le type de
relations entretenu avec son fournisseur. Ainsi une chaîne de
distribution peut obtenir des délais de paiement
48
allant jusqu'à 120 jours après la livraison
auprès de ses fournisseurs. Supposons maintenant qu'un client qui ait
été livré, soit liquidé, pour diverses raisons. Son
fournisseur, si le client était important, peut se voir également
conduit à la faillite. La loi de Pareto fait apparaître
que 20% des clients représentent souvent 80% du chiffre d'affaires, on
l'appelle encore loi des 20/8044. Cette théorie est
bien souvent vraie dans bons nombres de PME françaises, et la faillite
d'un seul client peut provoquer la liquidation d'un fournisseur qui se retrouve
avec une créance insolvable. L'essentiel des faillites en France
provient d'ailleurs d'un retard ou d'un non-paiement de créances. A
Goma, selon le rapport de la BCC fin 2018, cette théorie est
également observée car dans les IFD, 80% inspectées
présentent cette structure 20/80 c'est-à-dire, 20% des
épargnants détiennent 80% du total des épargnes de leur
structure financière. Il est également la même en ce qui
concerne le total d'encours crédit où 20% des emprunteurs
détiennent 80% du total d'encours de crédit de l'IMF. Il suffit
alors que les 20% tombent en impayés ou en
surendettement pour vivre la déconfiture de la
structure.
Une diversification couteuse : La
stratégie du dirigeant est un élément essentiel de la
bonne santé financière d'un groupe. Placez un mauvais dirigeant
à la tête d'une entreprise rentable, et deux années plus
tard, quel que soit la qualité des salariés et des produits, la
société aura peut-être déjà fait faillite. La
volonté par exemple d'un dirigeant de diversifier les activités
de l'entreprise peut conduire à la liquidation. Une diversification mal
maîtrisée est souvent couteuse en terme humains, mais aussi
matériels et financiers. Les investissements nécessaires ainsi
que les stocks à prévoir et les moyens humains à mettre en
oeuvre canaliseront les ressources de l'entreprise qui ne se concentrera plus
sur
son coeur de métier.
Le décès du dirigeant : Les
assurances y ont pensé et ont même créé l'assurance
homme-clé. Ainsi en cas de décès d'un personnage important
de l'entreprise, l'assurance versera une somme conséquente à la
société. Un homme clé est un individu dont les
compétences sont telles que sans lui, l'activité de la
société peut s'en retrouver affecter. Ainsi le dirigeant
fondateur d'une PME de 100 salariés risque de souffrir du
décès brutal de ce dernier. De plus, dans certains cas, le
dirigeant insuffle l'esprit de l'entreprise et son décès peut
rapidement marquer la liquidation d'une entreprise déjà fragile
ou sa cession.
Un manque de trésorerie : Une
société est un ensemble complexe et l'une de ses composantes est
la trésorerie. Une trésorerie pléthorique n'a pas
d'intérêt car elle est couteuse, mais une trésorerie
insuffisante peut conduire à la ruine. Si la trésorerie est
faible, quel que soit les raisons, un simple retard de paiement, un simple
problème d'incendie, peut obliger l'entreprise à avoir recourt
à de l'endettement à court terme, et si les banques ne suivent
pas l'entreprise, cette dernière sera dans l'obligation de mettre la
clé sous la porte quel que soit ses qualités. En pratique,
l'entreprise sera rachetée.
44 AHMED SILEM & JM ALBERTINI, Lexique
d'économie, 9ème Ed. DALLOZ, Paris 2006
49
Une crise de croissance : Faillite est
souvent synonyme d'activités moroses mais les sociétés
à fortes croissances ne sont pas exempts de risques de liquidation. Une
croissance mal maitrisée, des dépenses qui s'envolent et des
pertes qui s'accumulent et c'est toute la société qui peut
pâtir de cette croissance. Croissance signifie hausse du chiffre
d'affaires, et non hausse du résultat. De nouveaux marchés ou de
nouvelles boutiques peuvent ainsi se traduire par une très forte hausse
du chiffre
d'affaires mais aussi par une très forte hausse des
pertes. Il existe donc une multitude de raisons pour qu'une entreprise soit
liquidée, mais aussi tout autant pour qu'elle soit sauvée et/ou
rachetée. La faillite n'est pas une fatalité et les dirigeants
devront multiplier les solutions plutôt que d'espérer la
méthode miracle. De plus, il est plus aisé de prévenir une
liquidation que de l'empêcher quand elle se profile à
l'horizon.
|