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Analyse des facteurs de vulnérabilité, causes du surendettement et de la cavalerie financière des MPME en ville de Goma de 2012 à  2016.


par Rémy BAGALWA CIBAGASHA
UNIC-GOMA - Licence en Management et Sciences économiques. 2018
  

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I.7. QUELQUES SOURCES EVENTUELLES DE LA DECONFITURE DES IMFs

En plus des quelques sources ou causes éventuelles de la déconfiture des IMFs en RDC notamment les causes exogènes et endogènes déjà épinglées par quelques chercheurs dans le secteur, ce mémoire est allé encore plus loin dans sa recherche en démontrant d'autres sources éventuelles qui seraient à la base de la faillite de toute en entreprise quel que soit son domaine commercial.

Les entreprises naissent, croissent et meurent. Certaines meurent plus vite que d'autres, et certaines au contraire ne cessent de grandir. Mais à plus ou moins brèves échéances, chaque entreprise si elle n'est pas liquidée, voit sa structure juridique disparaître dans une autre via le biais de fusions et de rachats. Mais pour les sociétés qui font l'objet d'une liquidation, quelles sont les causes de cette

dernière ?

La liquidation choisie : Les actionnaires ou associés d'une entreprise peuvent décider d'arrêter l'activité de l'entreprise, de liquider les actifs, et de solder les dettes. Le solde est ensuite réparti entre les actionnaires. Cette décision peut s'expliquer par la volonté de clore une activité qui n'a plus d'avenir ou encore suite à des mésententes entre les associés. Ce type de liquidations peut aussi s'expliquer pour éviter d'éventuels problèmes dans l'avenir. Si une société génère un chiffre d'affaires insuffisant, il peut être intéressant de la clôturer rapidement afin de ne pas générer de futures dettes.

L'endettement et le surendettement : Un endettement trop élevé conduit naturellement à des échéances que l'entreprise ne sera plus en mesure d'assumer. L'entreprise ne pouvant plus rembourser ses créanciers, ces derniers exigeront le paiement de la dette, et entraîneront par là même la liquidation de la société. En effet, une fois la liquidation prononcée, les créanciers pourront espérer récupérer une

part de l'actif.

La baisse d'activité : Une baisse d'activité régulière ou une chute soudaine peut transformer une entreprise pérenne en entreprise déficitaire. Ainsi l'arrivée d'un nouveau concurrent plus innovant peut voir le leader s'affaiblir. Ce dernier qui s'était reposé sur ses acquis est bousculé et voit son chiffre d'affaires baisser alors que ses marges sont faibles. La liquidation se produit alors après plusieurs

années, ou rapidement si la chute de l'activité est rapide.
La faillite d'un client : Contrairement aux particuliers, les entreprises ne payent pas leurs achats immédiatement. Chaque entreprise dispose de délais plus ou moins longs selon le type de relations entretenu avec son fournisseur. Ainsi une chaîne de distribution peut obtenir des délais de paiement

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allant jusqu'à 120 jours après la livraison auprès de ses fournisseurs. Supposons maintenant qu'un client qui ait été livré, soit liquidé, pour diverses raisons. Son fournisseur, si le client était important, peut se voir également conduit à la faillite. La loi de Pareto fait apparaître que 20% des clients représentent souvent 80% du chiffre d'affaires, on l'appelle encore loi des 20/8044. Cette théorie est bien souvent vraie dans bons nombres de PME françaises, et la faillite d'un seul client peut provoquer la liquidation d'un fournisseur qui se retrouve avec une créance insolvable. L'essentiel des faillites en France provient d'ailleurs d'un retard ou d'un non-paiement de créances. A Goma, selon le rapport de la BCC fin 2018, cette théorie est également observée car dans les IFD, 80% inspectées présentent cette structure 20/80 c'est-à-dire, 20% des épargnants détiennent 80% du total des épargnes de leur structure financière. Il est également la même en ce qui concerne le total d'encours crédit où 20% des emprunteurs détiennent 80% du total d'encours de crédit de l'IMF. Il suffit alors que les 20% tombent en impayés ou en

surendettement pour vivre la déconfiture de la structure.

Une diversification couteuse : La stratégie du dirigeant est un élément essentiel de la bonne santé financière d'un groupe. Placez un mauvais dirigeant à la tête d'une entreprise rentable, et deux années plus tard, quel que soit la qualité des salariés et des produits, la société aura peut-être déjà fait faillite. La volonté par exemple d'un dirigeant de diversifier les activités de l'entreprise peut conduire à la liquidation. Une diversification mal maîtrisée est souvent couteuse en terme humains, mais aussi matériels et financiers. Les investissements nécessaires ainsi que les stocks à prévoir et les moyens humains à mettre en oeuvre canaliseront les ressources de l'entreprise qui ne se concentrera plus sur

son coeur de métier.

Le décès du dirigeant : Les assurances y ont pensé et ont même créé l'assurance homme-clé. Ainsi en cas de décès d'un personnage important de l'entreprise, l'assurance versera une somme conséquente à la société. Un homme clé est un individu dont les compétences sont telles que sans lui, l'activité de la société peut s'en retrouver affecter. Ainsi le dirigeant fondateur d'une PME de 100 salariés risque de souffrir du décès brutal de ce dernier. De plus, dans certains cas, le dirigeant insuffle l'esprit de l'entreprise et son décès peut rapidement marquer la liquidation d'une entreprise déjà fragile ou sa cession.

Un manque de trésorerie : Une société est un ensemble complexe et l'une de ses composantes est la trésorerie. Une trésorerie pléthorique n'a pas d'intérêt car elle est couteuse, mais une trésorerie insuffisante peut conduire à la ruine. Si la trésorerie est faible, quel que soit les raisons, un simple retard de paiement, un simple problème d'incendie, peut obliger l'entreprise à avoir recourt à de l'endettement à court terme, et si les banques ne suivent pas l'entreprise, cette dernière sera dans l'obligation de mettre la clé sous la porte quel que soit ses qualités. En pratique, l'entreprise sera rachetée.

44 AHMED SILEM & JM ALBERTINI, Lexique d'économie, 9ème Ed. DALLOZ, Paris 2006

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Une crise de croissance : Faillite est souvent synonyme d'activités moroses mais les sociétés à fortes croissances ne sont pas exempts de risques de liquidation. Une croissance mal maitrisée, des dépenses qui s'envolent et des pertes qui s'accumulent et c'est toute la société qui peut pâtir de cette croissance. Croissance signifie hausse du chiffre d'affaires, et non hausse du résultat. De nouveaux marchés ou de nouvelles boutiques peuvent ainsi se traduire par une très forte hausse du chiffre

d'affaires mais aussi par une très forte hausse des pertes.
Il existe donc une multitude de raisons pour qu'une entreprise soit liquidée, mais aussi tout autant pour qu'elle soit sauvée et/ou rachetée. La faillite n'est pas une fatalité et les dirigeants devront multiplier les solutions plutôt que d'espérer la méthode miracle. De plus, il est plus aisé de prévenir une liquidation que de l'empêcher quand elle se profile à l'horizon.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault