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Bilan humain des conflits armés et ses conséquences sur le développement du territoire d'Uvira de 1996 à  2005.


par Abel MUKUNDE SABUNI
Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu (ISDR-BUKAVU) - Graduate en développement rural 2007
  

Disponible en mode multipage

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République Démocratique du Congo

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

INSTITUTS SUPERIEURS TECHNIQUES

INSTITUT SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT RURAL DE BUKAVU

ISDR - BUKAVU

BP. : 2849

Bilan Humain des conflits armés et ses conséquences sur le développement du Territoire d'Uvira : de1996 - 2005.

Dirigé par :

C.T. Dieudonné MAROYI

Licencié en Développement Rural

Présenté par

Abel MUKUNDE SABUNI

En vue de l'obtention du diplôme de gradué en

Développement Rural

Option : Administration Rurale

Niveau de Technicité : A1

Juillet 2007

IN MEMORIAM

notre regretté Père Abel RUHARUKA,

Dieu vous a arraché de cette terre dans votre demeure à Mahungubwe/Lemera, le samedi 19 septembre 1995, il n'a pas voulu que vous puissiez vous réjouir avec vos enfants que nous sommes et goutter les fruits de notre sueur. Vous nous avez quitté pendant que, étant petits, avions encore besoin de vous. Nous vous pleurons, Papa, votre nom n'a pas disparu !

notre petite soeur MARORESA, le petit Bienvenue qui, la mort vous a arraché de ce monde dans votre pleine enfance.

vous grands-parents : Zacharie NDOYI R. et votre épouse Ruth MARORESA et votresoeurREBECCA

la Tante NABUGORA, et les autres, ...

Votre disparition est pour moi un drame atroce et inquiétant, comme l'est toujours la mort d'un être cher, que vos âmes reposent en paix dans la terre douce de nos ancêtres.

toutes les innocentes victimes des massacres et assassinats dans le territoire d'Uvira, vous qui, la guerre a mis fin inopinément a votre vie pendant que le monde avait encore besoin de vous ! Que la terre de nos ancêtres vous reste douce et légère !

Abel MUKUNDE SABUNI

EPIGRAPHE

ar moi, le Seigneur, je sais bien quels projets je forme pour vous, je vous l'affirme, ce ne sont pas des projets de malheur mais des projets de bonheur, je veux vous donner un avenir à espérer, ...

(Jérémie 29, 11-13)

ar la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine, loi delà, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toute fois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.

(1 Corinthiens 15, 10)

DEDICACE

vous cher Oncle paternel Henri RUHARUKA NDOY et votre épouse Françoise pour l'amour que vous nous avez toujours témoigné et pour les sacrifices que vous consentez pour toute la famille, vous êtes à la hauteur de votre tâche

vous chère Mère METHA MBIRIZE pour votre tendre affection ; vous nous avez appris à demeurer humble, naturel, compréhensif et persévérant malgré les vicissitudes de la vie.

Vous êtes restée persévérante dans toutes les conditions médiocres de la vie après la mort inopinée du Papa ; voici le fruit de votre patience.

vous chers petites soeurs et petits frères : entre autres MASEMO, SEMURONGO, MUSAADA, Richard ZIGASHANE, Joseph, Zacharie ; Claude, FARAJA, Cadeau, Alain, Promesse, Bienvenu, Mukombozi, YVONNE, IMANI,Yvonne, Alice, Furaha, Naomy, Dorcas, Rosalie, Neema, Claudine, Ruth, Rehema, NAKITULA, Uania, SAFI, NYOTA, ZAWADI,

Pour l'amour fraternel que vous ne cessez de faire preuve. Que ce travail vous soit bénéfique et exemplaire.

vous grand frères, cousins, neveux et nièces OBADIA RUHARUKA, BALEKE RUBUNGENGA, Léonard MAKUBA,

uxoncles et Tantes : MAKUBULI, SILAS, SAMSON, EDMOND, MULEMERA RUHARUKA, LOY, HELEZINA, EVA, HELENE, Isaac MATENDO, BYASIKIGWATI, ... pour votre attachement indélébile

vous très chèreNocie NDAMBIKA pour votre amour et conseils. Votre soutien moral et matériel nous a été utile pour la réalisation du présent travail.

notre future progéniture, trouvez votre part dans ce travail

tous les intervenants dans la gestion des conflits en territoire d'Uvira, pour vos actions de pacification entreprises.

Abel MUKUNDE SABUNI

REMERCIEMENTS

« Il faut de la Peine pour devenir ce qu'on peut devenir »

ous aimerions, au seuil de ce travail, exprimer notre reconnaissance à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à sa réalisation.

os remerciements les plus louables s'adressent tout d'abord au Chef de Travaux ZIHALIRWA MAROY Dieudonné pour avoir accepté de diriger ce travail malgré ses innombrables occupations et charges académiques.

otre gratitude s'adresse également à tout le corps scientifique et professoral de l'ISDR-BUKAVU pour avoir contribué à notre formation de technicien en développement rural ; nous voyons ici :

Le Prof Ordinaire Martin BITIJULA MAHIMBA, Prof Dr. MUTABAZI NGABOYEKA Augustin, le Prof BOSCO MUCHUKIWA, Prof Dr. Georges MWANDAGALALO K.A, Dr. Patrick MZEE SOMORA ; CT Erick KASUKU, CT. Alfred WASSO MUKELENGE, CT WENDO, CT SUDY ...

Ass.Placide BWIJA, Ass. Ezechiel MAKABANO, Ass. Olivier Abdou BUKENI, Ass. CHALONDAKWA, Ass. KIMENGELE, Ass. Destin AJABU, Ass. IGUMA Claude, Ass. KAPINGA, ...

ous revenons pour remercier plus particulièrement Papa Henri RUHARUKA NDOYI, pour le sacrifice qu'il s'est fait pour que nous devenons ce que nous sommes aujourd'hui. Les mots pour vous remerciez, nous manquent, seulement, Papa, trouvez nous sentiments de grande gratitude dans ce petit mot « MERCI » seul Dieu nous réserve l'avenir !

Nous pensons de même aux familles Michel RUMENERA et son épouse Françoise MALENGA, Bruno KALEMBAKWA, Jean Paul MITIMA, MAGAMBO ROSE, BIKARA, Maman KITUMAINI, MUHASHA,Jampy, pour votre assistance tout au long de notre cheminement. Que Dieu vous bénisse.

ous serions ingrat s'il nous arrivait d'oublier les amis et connaissance : MAKIWA MAYANI, Albert SHIMBE, AMANI RUHANIKA, Blaise, CATHO et son épouse FURAHA, MASEMO BUBEGE, BYARUREMA KASHINDI, Rachel KABASO, Clément KABULIMBO, SARA, Dorcas BULALO, Dédé ZUNGU, TATA LWABOSHI, Chance, petit BULAMBO, Sandra SOLANGE.

n plus nous adressons nos veux d'amitié à tous nos camarades et compagnons de lutte avec lesquelles nous avons partagé le meilleurs et le pire, entre autres Paul TINDO, Alain BINOZO et Aimée NAMUSHUKURU, Moise MUNANA, Marc NGABA, Bonaventure NYAMUGALI, MANDELA, André NYUMBA, Gilbert BISIMWA, Liberté BULANGE, Jonathan, SADIKI, Jonathan BATACHOKA, Anelson BYAMUNGU, Lavie MAISHA, IDI, Yves KWANI, Célestin KAHINDIRIRO, MASHANGILIO, Trésor MONGALI, MASANGO, Patrick MUHUBIRI Pam le Roy ; Patient MUMBERE, MUSSA MALIYALI, MUSSA KASHEKE, Antoine MULUMBILWA, BILLY RUHARA, Mendé MWANDU, MAHITAJI, SAMUEL MUFWANE, LUZOLO, LE BLANC MATENDO, KISHASHA, Aaron POLEPOLE, AMANI, LUKOGO, KATEMBO, BULOZE, JOSEPH RUGONDERA, BUSHAMBALE, WANG-YOU, BYAMUNGU, BITAKERWA, Bienfait NDEGU, Alexandre MAHAMBA, Gédéon BAMULEKE, J.P. WILONDJA K., Augustin ASEA, Alfred NATAKUWA, Alphée BUCHAGUZI, Yves WASSO BILUBYA,Cyrille MUNYOLOLO Patrick BISIMWA, Alain MUNGA, DODO BYAMANA, BAHATI RUTUNTANYA, John MUJEMBERE, KITOU DOUBLE MAKL, René KABIKE, HIMIDI, POMI BYAMUNGU, BYAMUNGU, KATIMBA, MuDUDEStell, David MADJALIWA, RUKAKASHA Le Blanc RUHARA, DEDE, Richard MUDEBA M ; Moise RWABIRA, BASHENDE, MATONGO, Françoise NDUKULA, MIHINDO, MWANDIKE, BYARUREMA KATIBULA, SAFI, SITUMAINI, Aimée MULANGALIRO, Immaculée BIPEMACHO, Charmante MULONDA, MULIMBO, Jolie, Gisèle MBILIZI, Séraphine MATESO K, KAJINAKI MABURUKI, SILAS MBINDO, Olivier KAMIRI KAPERA, KAISHUSHA FURAHA, Valery, APANGA, APAME.

Nous remercions particulièrement Alain BINOZO pour la saisie et impression du présent travail

En fin, que ceux et celles dont les noms ne sont pas mentionnées ne se sentent pas oubliés. Qu'ils trouvent ici, eux aussi, les sentiments de notre reconnaissance.

Abel MUKUNDE SABUNI

LISTE DES ACRONYMES

ACPD : African center for the peace, democraty and human Rights

AFDL : Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo

APR : Armée patriotique Rwandaise

Ass. : Assistant

Cdt : Commandant

CNS : Conseil de Sécurité

CVR : Commission Vérité et Réconciliation

Dr. : Docteur

ECC : Eglise du Christ au Congo

EIC : Etat Indépendant du Congo

EPSP : Enseignement Primaire, Secondaire et professionnel

ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire

FAC : Forces armées congolaises

FAP : Force d'Auto-défenses populaire

FARDC : Forces Armée de la République Démocratique du Congo

FDD : Force de défenses pour la Démocratie

FDLR : Forces Démocratiques pour la libération du Rwanda

Fév. : Février

FNL : Force National pour la libération

GINKI : Groupe Industriel du Kivu

HCR : Haut Commissariat pour les Réfugies

IRC : International rescuecommitee

ISDR : Institut Supérieur de développement Rural

IST : Infections sexuellement transmissible

Km : Kilomètre

MONUC : Mission d'observation des Nations Unies au Congo

MST : Maladies sexuellement transmissible

ONG : Organisation non Gouvernementale

OUA : Organisation de l'Union Africaine

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

Q : Questions

RAS : Rien à signaler

RCD : Rassemblement congolais pour la démocratie

RDC : République Démocratique du Congo

RFDA : Réseau des femmes pour le développement associatif

SIDA : Syndrome Immino déficience acquise

UNICEF : Fond des Nations Unies pour l'enfance

VIH : Virus d'immino Humain

0. INTRODUCTION GENERALE

O.1. PROBLEMATIQUE

Il est difficile de présenter un bilan fiable des conflits armés qui ont émaillé l'histoire récente de la République Démocratique du Congo. Bien avant l'éclatement des affrontements armés, le pays souffrait déjà d'une grave crise économique et sociale dont le coût humain est certainement élevé. Il est toutefois évident qu'à cause de l'intensité et de la durée des affrontements armés du nombre des armées régulières engagées dans ce conflit pendant plus de cinq années, du nombre des milices et des combattants irréguliers impliqués, de l'accès facile aux armes légères, de l'étendue des zones des combats et de nombre des populations déplacées et de la dégradation des infrastructures d'accueil et de soins médicaux, le coût humain des récents conflits armés en République Démocratique du Congo est certainement lourd.1(*)

Nous essayerons d'estimer, le coût humain, sous plusieurs rubriques notamment, les mortalités, les personnes déplacés, internes et externes, l'impact des conflits armés sur les enfants et la situation des femmes et filles violées (violence sexuelle).

La paix étant la base de tout développement, toutes les activités socio-économiques en dépendent. La guerre est un grand danger qui met en péril tout le processus de développement. Les vies humaines en souffrent considérablement. Les conflits armés en territoire d'Uvira ont causé d'énormes dégâts humains et matériels. Plus de 3,5 millions des personnes tuées en République Démocratique du Congo par ces dernières guerres de 1996 et 1998. Nombreux rapports sur les droits humains font étant de multiples violations des droits humains caractérisées par des pertes des vies humaines, des viols des femmes et des filles mineurs : selon des associations des femmes, 500 cas des viols ont été enregistrés dans la zone d'Uvira, soit 40 cas par jour en octobre 2002 et en février 2003.2(*)

Les femmes et filles victimes de ces actes atroces suffiront longtemps des conséquences d'ordre médico-sanitaire, psycho-sociale et économique que de services qu'elles ont subis. La quasi-totalité de ces actes sont restés impunis. Ce qui constitue un antécédent dangereux qui légitime le recours à la violence aveugle sur des populations vulnérables pour asseoir la puissance d'un groupe politico-militaire sur les communautés.

Le territoire d'Uvira n'a pas été épargné par les macabres événements des conflits armés. Toutes les ressources humaines, sociales et économiques, qui, jadis constituaient la vie du territoire ont été brutalement et méchamment détruites. Nous pouvons actuellement remarquer dans le territoire le nombre des déplacés évoluer en fonction des différentes phases des conflits armés qui ont entraîné les guerres qui ont été à la base de tueries des innocents.

Les enfants représentent une importante proportion des décès estimés par International RescueCommitee (IRC). Les survivants de ces enfants ont souffert de traumatisme de divers ordres, à cause des scènes épouvantablesauxquelles ils ont assisté ou pris part contre leur gré. Les enfants soldats constituent une autre catégorie d'enfants victimes des conflits, le nombre exact d'enfants soldats ayant servi dans les différents groupes armés n'est pas connu.3(*)

A Uvira, les deux guerres dites de « libération » mettant ainsi fin à tous les espoirs de la population, ces guerres avec leur cortège des malheurs ont laissé traîner derrière elles des tueries des innocents, des viols, des pillages, des déplacements massifs des populations qui cherchent par-ci par-là l'espace ou elles peuvent s'installer à l'intérieur et/ou à l'extérieur du pays.

L'infiltration des immigrés au sein des populations dites autochtones qui s'accusent mutuellement de garder des populations dites de nationalité douteuse comme les « Banyamulenge » qui sont des Tutsi Rwandais et qui sesont déguisés en nationaux à travers le nom « Mulenge », le nom de l'une de la localité de la collectivité de Bafuliiru en territoire d'Uvira. Pour des raisons politiques, économiques et sociales, les Rwandais dits « Banyamulenge » ont pris les armes contre ceux-là même qui les ont accueillis et nourris. Et comme les autochtones ne pouvaient pas croiser les bras, et surtout assister impuissamment à la spoliation de leur droit le plus inaliénable, ont cherché les mécanismes de se défendre contre l'agression et pour contrecarrer les ambitions des uns et protéger les droits des autres.

Cet état de choses, a été la cause de naissance des milices ou forces d'auto-défense populaire appelée encore Maï-Maï.

A Uvira, l'idée selon laquelle le Rwanda et le Burundi voulaient annexer Uvira à leurs pays, a stimulé la population à s'enrôler massivement dans le Maï-Maï et cela a ajouté les massacres des paisibles citoyens et les pillages des ressources du pays. Forces est malheureusement de constater que tous les territoires sous contrôle de Maï-Maï sont devenus non seulement les champs de bataille mais également le siège des tueries, des viols et des violences des droits de l'homme. Jour pour jour les personnes sont fusillées et l'insécurité y prime et pour conséquence on a vu la fuite des populations, la fermeture des écoles, les hôpitaux et les églises...

La femme dans la tourmente des guerres en République Démocratique du Congo, la femme en porte des cicatrices encore saignantes. Si elle n'est pas violée, elle est tuée ou encore séparée de son mari qui a fui la guerre. 4(*)

Dans tous ces problèmes le territoire d'Uvira est pénalisé en manquant le moyen ou le temps pour faire leurs activités de développement dans les périodes des hostilités.

Comment alors identifier les victimes de ces conflits armés et palier à cette situation non souhaitable par la population ?

Les rebelles qui ont provoqué de multiples dégâts tels que les tueries, les pillages, les violations massives des droits humains, les destructions des infrastructures et tant d'autres abus socio-économiques, sont des auteurs de bilan humain des conflits armés.

La guerre est la source des misères qui à son tour engendre la pauvreté et le sous-développement. Lors des conflits armés des troubles internes ou des situations de violences, des familles sont éparpillées, des enfants sont livrés à eux-mêmes et sans soins des parents empoisonnés, tués ou d'autres emportés à destination inconnue et dont on est sans nouvelles jusqu'à ce jour, ...

Pour ce qui nous concerne, nous n'avons aucune prétention dans notre étude, d'étudier les peuples qui composent tous les territoires de notre pays et moins encore les mouvements migratoires des populations du Sud-Kivu, nous sommes plutôt préoccupés par une question majeure, celle de déceler et d'expliquer le bilan humain des conflits armés et ses conséquences dans le territoire d'Uvira. Ce bilan est caractérisé surtout par les guerres qui ont prévalu dans le territoire d'Uvira.

Où va se passer notre étude ? Quels sont les solutions pouvons-nous proposer pour la résolution de ce problème ? Quel est le projet à élaborer pour remettre la population d'Uvira en place ? Comment allons-nous nous y prendre ?

Tels sont les principales questions auxquelles nous allons tenter à répondre au cours de notre présent travail.

0.2. OBJECTIFS DU TRAVAIL

Ce travail a pour objectifs :

- S'enquérir de la situation des conflits armés et du bilan humain,

- Identifier les victimes qui ont été les proies aux conflits armés c'est-à-dire les personnes déplacées et enfin les enfants qui se sont livrés à eux-mêmes dans les guerres ;

- Découvrir et examiner la manière de traiter les conséquences de ces conflits sur le territoire ;

- Chercher les moyens et techniques pouvant amener les ethnies antagonistes, à une collaboration et l'union pour la cohabitation pacifique et la promotion du développement du territoire d'Uvira.

0.3. ETAT DE LA QUESTION

L'Etat de la question est le moment pour le chercheur de rassembler d'amples informations et des connaissances autour d'un sujet et de montrer par où il entame sa contribution.

En poussant plus loin notre réflexion sur ces travaux, nous avons découvert que nos aînés de l'ISDR-BUKAVU n'ont pas abordé les questions relatives au bilan humain de conflits armés et ses conséquences entre autres les massacres, les viols, le déplacement de population, les destructions des produits économiques, l'exode rural et la dégradation des infrastructures.

Selon Richard BUJIRIRI NYONGOLO, dans son TFC, titré « Conséquence socio-économique de la guerre de 1998-2004, cas spécifique du groupement de Bushwira, Territoire de Kabare, 2005. Dans son hypothèse, il pense que pour aider la population de Bushwira à se rétablir et lutter contre la misère, il serait prioritaire d'instaurer la paix et la sécurité par les désarmements5(*)

Selon Guillaume NGUBI SENGI, dans son TFC « les conséquences de la guerre dite de « libération » (1998-2003) sur le développement socio-économique dans le territoire de Walikale (cas spécifique du groupement des BAKUSU, 2005, l'auteur dans son hypothèse, pense que la création d'un centre d'encadrement, de transit et d'orientation des enfants soldats démobilisés dans le groupement des Bakusu, serait une solution palliative aux problèmes d'insécurité, des conflits inter individuels et inter ethniques. Cette solution pourrait contribuer à la résolution des nombreux conflits liés à la multiplication des bandes armées et ainsi constituer un terrain favorable au développement du territoire de Walikale, 6(*)

Selon MAHANO GE MAHANO, dans la préface de son ouvrage, il recommande que tout citoyen congolais témoin des événements actuels est appelé à prendre conscience de cette situation et à se faire ce devoir de transmettre aux générations futures cette expérience malheureuse qu'impose au Congo les agresseurs, pour que jamais ce pays ne soit un champ expérimental d'exploitation des richesses, des conflits ethniques et de culture de haine. 7(*)

Selon Héritiers de la justice, l'idée est que les parties devront faire en sorte que chacune en ce qui la concerne ouvre un espace de dialogue avec l'autre pour faciliter une vie paisible aux populations civiles qui méritent d'être protéger sur tout pendant la période de guerre et garantir le respect de droits de l'homme et du droit international humanitaire8(*).

Selon centre OLAME, la communauté internationale devra asseoir des mécanismes pour juger les auteurs de ces astres atroces qu'ils ne cessent de perpétrer à l'endroit des congolais9(*)

Quant à ce qui nous concerne, dans notre étude de bilan humain des conflits armés et ses conséquences sur le développement du territoire d'Uvira, notre étude est focalisée surtout à l'identification des victimes de ces conflits armés.

C'est pourquoi dans cette étude nous sommes dans la recherche d'une solution pour une cohabitation pacifique dans le territoire d'Uvira.

0.4. HYPOTHESES

Selon RUDOLE REZ, « l'hypothèse est une proposition de réponse qui a tendance à établir entre les frais significatifs observés, les relations susceptibles de s'intégrer dans un corps d'explication générale ».

L'hypothèse est envisagée comme une réponse provisoire que le chercheur formule à l'ensemble des questions qu'il se pose au sujet de l'objet de sa recherche. 10(*)

Nous sommes tentés de croire que ce sont les conflits armés qui sont un facteur majeur du coût humain très élevé dans le territoire d'Uvira. Ces conflits armés ont un impact négatif sur le développement du territoire. Il est opportun d'imaginer des mécanismes immédiats de résolutions des conflits.

Ces mécanismes pourront produire des effets de développement à long terme dans le territoire d'Uvira.

Nous partons donc de l'hypothèse selon laquelle « pour résoudre tant soit peu les conflits générés par les diverses guerres qui persistent dans le territoire d'Uvira, il est indispensable de définir, régler et de rendre opérationnel tous les mécanismes des résolutions des conflits dont le bilan humain est encore lourd ». C'est cette hypothèse qui va conduire notre réflexion tout au long de ce travail.

0.5. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES

Toute recherche suppose le recours à une méthodologie pour l'atteinte de l'objectif. Cette dernière facilitera la récolte des données viables et signifiantes. C'est ainsi que quelques méthodes et techniques nous ont été indispensables pour la réalisation de notre travail.

0.5.1. Méthodes

Selon M. GRAWITZ, la méthode est l'ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, à les démontrer et à les vérifier.

0.5.1.1. La méthode descriptive

Cette méthode est basée sur la représentation et la description des phénomènes sociaux. Elle nous a été indispensable pour identifier la population d'Uvira victime des conflits armés.

0.5.1.2. La méthode historique

Elle étudie les réalités sociales, les compositions à travers les comparaisons11(*)

Cette méthode a été d'une grande importance dans notre travail, car elle nous a permis de comparer le déroulement des activités de la population d'avant et pendant la guerre et le mode de vie vécue entre les communautés.

0.5.1.3. La méthode analytique

Elle nous a servi lors de l'analyse documentaire très systématique et le dégagement de l'identification de la population victime des conflits armés en territoire d'Uvira.

0.5.1.4. La méthode statistique 

Cette méthode a été d'une grande nécessité pour la collecte, l'analyse et l'interprétation des différentes données chiffrées relatives à l'objet de notre recherche.

0.5.2. Techniques

Si les méthodes types proposent des orientations générales quant à la façon d'aborder un objet d'étude,

Les techniques spécifient comment accéder aux informations que cet objet est susceptible de fournir.

Nous avons donc utilisé les techniques suivantes :

0.5.2.1. Observation 

Cette technique nous a été utile pour le fait qu'elle nous a permis de découvrir la situation sociale et économique du territoire d'Uvira. L'observation scientifique se fonde sur l'observation des comportements des individus et des phénomènes sociaux à étudier.

0.5.2.2. Interview

Selon A. la moreau, l'interview est comprise comme un outil de collecte des données qui sont à recueillir les témoignages oraux des personnes12(*)

En d'autres termes, elle est une technique qui a pour objet d'organiser un rapport de communication verbale entre deux personnes, l'enquêteur et l'enquêté afin de permettre à l'enquêteur de recueillir certaines informations de l'enquêté concernant un objet précis.

0.5.2.3. Questionnaire 

Cet outil nous a permis de formuler des questions pour faciliter la récolte des différentes données à l'élaboration de cette étude.

0.6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

Il parait difficile d'étendre la recherche sur toute la planète ou surtout un continent. On s'affronterait à des obstacles de tout genre (matériel, financier, technique, etc.)

C'est pourquoi l'aisance d'un travail exige une délimitation de la recherche sur le plan territorial et à une période bien précise.

0.6.1. Délimitation spatiale

Nous avons choisi le territoire d'Uvira comme notre espace d'étude nous nous intéresserons surtout aux endroits les plus touchés par ces guerres qui ont causé d'épouvantables crimes : la cite d'Uvira, la localité de Lemera dans la collectivité de Bafuliiru et Katogota dans la même chefferie, Kahungwe dans le groupement de Kigoma dans la même chefferie et d'autres villages qui nous seront accessibles par rapport à nos moyens financiers et le temps nous imparti.

0.6.2. Délimitation Temporelle

Notre étude englobe les années 1996 à 2005, années au cours desquelles nombreuses guerres de grande envergure ont endeuillée le territoire d'Uvira.

0.7. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le choix et l'intérêt porté à ce sujet sont que la population du territoire d'Uvira prenne conscience du danger qu'ont présenté les guerres qui ont emmaillé tout notre territoire. Etant natif de ce territoire nous avons pensé mettre des mécanismes permettant de résoudre tant soit peu les conflits crées par les guerres dans le territoire d'Uvira.

L'intérêt subjectif que nous portons à ce sujet est qu'étant proche de ceux qui ont souffert et faisant miennes les souffrances de la population, nous nous retrouvons de près ou de loin interpellé par ces conflits auxquels nous sommes appelés à trouver des solutions appropriées.

Les populations avec leur moyen de bord ensemble essayent de comprendre, d'analyser et d'envisager les voies des solutions tout à fait endogènes pour sortir de cette crise.

L'intérêt scientifique du travail se situe dans le fait que le travail constitue une source d'information nécessaire à d'autres personnes qui s'intéresseront bien à la question des guerres et la compréhension du bilan humain des conflits armés.

0.8. SOMMAIRE DU TRAVAIL

Notre travail est précédé par une introduction générale relatant la circonscription générale de l'étude, ce travail est composé de deux grandes parties qui relatent les généralités sur le territoire d'Uvira et le contexte du bilan humain des conflits armés dans le territoire d'Uvira,

La deuxième partie est consacrée au projet d'une sensibilisation sur la pacification dans le territoire d'Uvira. A part cette subdivision notre travail se termine par une conclusion générale.

0.9. DIFFICULTES RENCONTREES

Notre travail n'a pas échappé à des difficultés.

Nous présentons seulement les plus importantes c'est-à-dire celles qui nous ont embrassées :

- De longs trajets effectués constamment sur le terrain afin d'accéder aux informations.

- Notre présence en tant que chercheur a été mal interprétée dans certains services qui nous prenaient pour des espions à la recherche des renseignements pour d'autres fins non voués,

- Le temps nous imparti et l'horaire élaboré pendant notre stage ne nous ont pas facilité la tâche,

- Plusieurs heures de cours ont été sacrifiées aux enquêtes sur le terrain.

Ière PARTIE : MONOGRAPHIE DU TERRITOIRE D'UVIRA

CHAPITRE I. GENERALITES

1.1. PRESENTATION DU TERRITOIRE D'UVIRA

1.1.1. Situation géographique

Le territoire d'Uvira est l'une des composantes du territoire national congolais. Il a été créé par le décret-loi n° 21/91 du 25 février 1938 modifié par celle n° 67/221 du 03 mai 1967. Ce territoire compte une population de 346766 habitants sur une superficie de 3145 km², soit une densité de 104 habitants par km²

Ses limites sont les suivantes :

- Au nord il est limité par le Territoire de Walungu

- Au Sud par le Territoire de FIZI

- A l'Est par le lac Tanganyika et la rivière Ruzizi

Constituant la frontière naturelle avec les Républiques Rwandaise et Burundaise

- A l'Ouest par le Territoire de Mwenga

1.1.2. Situation Administrative

Administrativement le territoire d'Uvira est subdivisé en trois cités et trois chefferies ainsi que quatre postes d'encadrement administratif :

- La chefferie des Bafuliiru au Nord, entre la rivière Luvinvi et Kawizi

- La chefferie des Bavira au Sud, entre la Kawizi et la Kambekulu

- La chefferie de la plaine de la Ruzizi à l'Est, entre la Ruzizi et la grande Route reliant Bukavu à Uvira. Ces chefferies sont respectivement habitées par les Fuliiru, les vira et les Rundi.

A côté de ces trois groupes principaux, certains autres citent également les Twa (pygmées) parmi les occupants les plus anciens de cet espace. Mais aujourd'hui, comme chacun le sait, si le terme Twa s'est jusqu'ici maintenu dans le langage, la silhouette, en revanche a depuis longtemps déjà disparu du paysage.

Outre les Twa et les trois premiers groupes précités, il y a lieu de signaler également sur le plateau, la présence d'un groupe des pasteurs immigrés Rwandophones qui y mènent, depuis un certain temps, une vie semi-nomade.

1.1.3. La Démographie

Le territoire d'Uvira compte trois cités et trois chefferies dont la cité d'Uvira, la cité de Kiliba et la cité de Sange.

La population s'élève à 346 766 habitants établis sur une superficie de 3. 142 km² soit une densité de 104 habitants par km²

Les autochtones sont les Bafuliru et les Baviras, à eux se sont ajoutés les Babembe, le territoire est habité aussi par des « Banyamulenge «  qui sont une population de souche Tutsi vivant dans les hauts plateaux d'Uvira et d'autres qui ont émigré de Vyura au Nord du Shaba.

A ces populations nous ajoutons les Barega, les Bashi, venus du Sud du Territoire et les autres peuples comme les Banande, les Bangubangu.

1.1.3.1. Mise en place du peuplement actuel

a. Les Vira-Fuliru

Partis du Nord Est, les vira et les Fuliiru seraient descendus vers le Sud et traversant Lwindi, se seraient installés sur les terres qui constituent leur fief actuel. Toute fois CUYPERS 13(*) pense que la descente ne s'est pas faite d'un seul trait, mais a été retardée par un long détour à travers le Maniema.14(*)

Avec à sa tête un certain Nalwindihypothétique ancêtre et leader du mouvement. Le groupe se serait encore scindé en deux, les Fuliiru descendant sous la conduite de KahambaKalingishi et s'installant sur les hauteurs de Lemera tandisque les Vira, sous la houlette de Kirungu s'installaient sur le pic de Munanira, d'où ils essaimeront vers les terres basses de la vallée et sur le territoire, commencé au 16ème siècle, cette installation se serait terminée au 17ème siècle, comme en témoignent, aux dires des autres, les empreintes qu'en porte alors déjà ce terroir 15(*) les sources Bavira quant à elles, déclarent que les deux tribus sont différents tout en démontrant que les Bafuliiru sont venus du nord et les Bavira du Sud vers Katanga avant de s'installer tous à Uvira. Ces deux sources affirment que ces deux tribus sont sur le sol d'Uvira à partir des courants migratoires aux premiers siècles de notre ère.(BIRHAKAEKA, 1987)16(*)

Les Fuliiru

En lisant les études ethnographiques, nous nous sommes heurtés à la difficulté de circonscrire le territoire des Bafuliiru. Il est présenté de façon extensive à tel point qu'il soulève dès le départ le problème de savoir si les Bafuliiru contrôlent toute l'étendue. Les rapports dressés en 1907 circonscrivent le territoire ethnique des Bafuliiru dans les limites de la superficie située le long du lac Tanganyika et de la Ruzizi depuis Moira jusqu'à la rivière Luvivi. Le territoire défini est très vaste et couvre plus ou moins l'espace entre le sud d'Uvira et la Luvivi.

De ce fait, il y a lieu de considérer qu'il s'agissait en effet d'un espace culturel qui englobait aussi celui de Bavira. Sur un même espace, deux ou plusieurs ethnies pouvaient coexister de façon contiguë comme nous pouvons le voir sur la carte. Les limites du côté orientales sont données dans les rapports mais pas de côté occidental.

Il est tôt pour conclure à leur absence et de dire prématurémentque la forêt faisait office de frontière. Il ressort que le territoire ethnique des Bafuliiru n'était que partiellement délimitée.

Le spillor et l'administrateur René Lons ont rapporté des fait qui illustrent le mieux la fragmentation qui était déjà encours chez l'ethnieBafuliiru. Même s'ils ne sont parvenus à dater les faits, il ressort de leurs différents rapports que le chef Luhama, fondateur de la dynastie Bahamba, a procédé à la fragmentation pour maintenir la cohésion interne et pour faire face aux revendications d'autonomie17(*).

Si le chef Luhama a évité l'éclatement, il a tout au moins en repartissent le territoire ethnique entre ses trois fils de façon stratégique,  consacré l'existence de trois autres souverainetés.

Elles étaient contiguës et dépendantes de son autorité par ce qu'il percevait des tribus. Le caractère parental de l'autorité est aussi souligné dans les rapports de Grasset et de NanDerghote.

L'autorité se transmettait du père au fils aîné. Les allégeances étaient plus déterminées par les liens familiaux que par la médiation du territoire. L'ethnie était le lieu de production de micro-souveraineté.

Le fils aîné, Nyamugira, reçut la partie entre Moira et la rivière Munyovwe au Sud. Le deuxième fils, Mutahonga, reçut la partie depuis la rivière Munyovwe au sud jusqu'à la rivière Kise au nord et la partie limitée par une ligne longeant le pied de Montage formant le versant Est de la vallée de la Ruzizi jusqu'au pont de pierre. Le troisième fils ; Lusagara, eut la partie des montagnes dont l'accès est fort difficile. La répartition du territoire n'a pas empêché les Balunga, une fraction du clan régnant, de se détacher et de ses rallier aux Bavira. Les Balunga n'ont pas reproduit lastructure d'autorité qu'ils maintenaient chez les Bafuliiru mais ils ont été assimilés comme simple clan chez les Bavira18(*)

Nous ignorons si les Bazige ont conquis le territoire qu'ils occupent actuellement ou ont été groupés par les Belges, les archives de la sous régions de Sud-Kivu (Uvira) renseignent que le chef Muluta aurait donné les terres qu'ils occupent actuellement à Ngabwe, leur chef. L'autre version, surtout celle des descendants Bazige, communément connus sous l'appellation de Bazeke ou Bahungu, dit que l'actuel groupement de Muhungu qu'ils occupent et dirigent dans la collectivité chefferie des Bafuliiru et auxquels sont venus se joindre d'autres clans, était avant l'occupation Belge une chefferie autonome sous le règne de Kalunga, fils de Mukobesi, fondateur de la chefferie. Leur récit parfois mythique rappelle que Kalungu détenait tous les symboles du pouvoir traditionnel mais fut conquis et soumis par MahinaMukogabwe, le chef des Bafuliiru. C'est ainsi que la chefferie de Kalunga fut annexée à celle de Mukogabwe. L'annexion aboutie donc à l'unification de deux peuples. Kalunga devient un simple sous-chef de Mukogabwemais pouvoir fut maintenu dans sa lignée pour sécuriser tous les Bazige et de leur permettre de participer à la gestion de la chefferie. Leur participation par la détention du pouvoir contribua à réserver les liens sociaux et à maintenir la confiance entre Mukogabwe et Kalunga.

Au fil des âges, les Bazige adoptèrent le Kifuliiru comme langue, les liens matrimoniaux et échanges commerciaux s'intensifièrent, et ils reconnurent Mukogabwe comme leur Mwami.

Les processus d'intégration sociale étaient alors achevés. Cette version très intéressante rappelle non seulement une intégration forcée mais aussi un compromis des communautés qui a bien réussi à créer des conditions de cohabitation.19(*)

Les Bavira

L'Abbé KALOLERO BYASHONI Bernard explicite l'idée de fragmentation et de dispersion de Bavira dans son document intitulé : Bref aperçuhistorique de clan Vira, inédit, Uvira, janvier 2002. Nous pouvons découvrir dans les neuf premières pages que les Bavira sont partis du Tchad en transitant par Haut-Uelé, Maniema, Kibombo, et Sange au Katanga. Ils furent corps avec les Baluba mais se séparèrent suite aux luttes internes sous la direction de IlungaLenge Ier pour occuperPepa au Sud de Moba. Le Chef Lenge Ier fut dictateur : d'où division en trois parties (branches) : celle de NambuzaMukangwa pris la direction de Lwaba, celle de Ilunga Ier suivi la chaine de Mitumba mais se disloqua et donna lieu aux Babuyu. La branche de IlungaLenge Ieroccupa successivement Baraka, Nundu, Kigongo et Munanira.

Enfin, celle de BengaMweneMazi Emprunta le lac Tanganyika et occupe respectivementUbwari et KabunguluNamyanda. Les branches de IlungaLengeIèr et de BengaMweneMazi se croisèrent au 17è siècle dans le Fizi et Uvira et forment un seul peuple. Zoba. Celui-ci fut divisé par l'administration coloniale au début du 20è siècle en vue de délimiter les chefferies.

C'est ainsi que le peuple Zoba donna naissance aux Bavira, Babuyu, Basanze, Babwari et Bahololo. Nous avons résumé les faits par souligner la mobilité des Bavira et l'existence de plusieurs chefferies.20(*)

Les premiers rapports administratifs qui nous parlent des Rundi mentionnent leur présence dans la région en même temps que celle des mutins de la colonne Dhanis-chaltin dont l'apparition est signalée capitaine Hecq qu'en octobre 189921(*)

On peut donc raisonnablement situer le début de l'infiltration continue des Rundi dans la plaine de la Ruzizi aux environs de 1900-1903. Cela est d'autant plus vrai que c'est également en 1899 que débute l'occupation effective de RWANDA-URUNDI par l'Allemagne avec l'organisation de station militaire d'USUMBURA et l'établissement dans le pays d'une société commerciale allemande.22(*)

Ainsi, jusqu'à la fin de la 1ère grande guerre (1914-1918), à part le groupe des « Ziges » installés d'abord à Kisanga puis sur les hauts plateaux à Muhungu aucun autre groupe Burundais ne se stabilisa dans la plaine. On assista plutôt à de va et vient incessant de transfuges politiques d'aventuriers de tout genre et de valeurs de bétails qui, profitant de la confusion créée par le passage des mutins, s'intensifièrent leurs incursions à partir du Rwanda-Urundi allemand, les rapports administratifs de l'époque abondent en ce genre de détails.

Après la débâche des mutins, l'un des chefs de ces bandes, un certain KINYUNI en difficulté avec l'occupant allemand, vint avec son groupe se mettre sous la protection du drapeau congolais.

Sur place même les réquisition consécutives à l'état de guerre et les impositions, corollaire de l'occupation effective de la contrée par les émissaires de Léopold II, avaient contraint les chefs autochtones et une importance portion de leur population à chercher refuge sur les hauts plateaux pour échapper aux tracasseries des représentants de l'ordre nouveau profitant de la vacance ainsi créée, l'occupant belge attribua le trône de Mwami FuliiruNyamugira, alors en fuite au chef de bande Burundais KINYUNI. Cette magnifique fonction n'empêcher pourtant pas ce dernier de s'enfuir en 1904 avec un important cheptel vers son Urundi natal la puissance tutélaire tentera de lui faire succéder son fils Mugabo qui lui aussi suivra quelque temps après ce triste exemple de son père (1906). Nullement édifiée par ces deux cas, la puissance administrative confiera encore la chefferie à un certain Lubisha ancien.

Le caractère arbitraire et fantaisiste de ce choix apparaît clairement à travers ces mots du rapport administratif de l'époque : « presque tous les indigènes du chef reconnue Lubisha sont des Bafuliiru quoique personnellement il soit Urundais : comme ses prédécesseurs, lui aussi s'en retournera en 1996 dans son Urundi, alors appelé « Territoire contesté », après y être fait précéder de centaines de têtes de gros bétail volées bien évidemment sur notre territoire.

Et ce n'est qu'après le passage du Rwanda-Urundi sous administration Belge que les Rwandais traverseront la Ruzizi, non plus avec la seule intention de voler du bétail, mais aussi avec une arrière-pensée de s'installer pour tenter d'améliorer sur place leurs conditions d'existence en proposant leurs bras comme pâtres ou comme main d'oeuvre agricole.

En effet, l'imposition généralisée, à partir de 1920, des cultures obligatoires couplées du programme des paysannats indigènes, entraîna dans la plaine un afflux massif des autochtones Vira-Fuliirujusque-là réservés et retranchés sur les flancs ou aux sommets des hauts plateaux. C'est à ceux-ci que les immigrés venaient vendre leur force de travail.

L'occupation et la mise en valeur de la plaine de la Ruzizi offriront à l'administration l'occasion longtemps rêvée d'entamer l'influence et le prestige des chefs locaux. Ainsi, en dépit de tous les déboires antérieurs, l'administration coloniale ne s'empêchera pas de créer en 1928 une chefferie forgée de toutes pièces au profit d'une poignée d'immigrés Rundi, par ailleurs très flottants, mais dont la principale vertue était d'être plus docile et portant plus malléable augré de la puissance occupante. A la tête de la nouvelle circonscription sera placé un de ceux-ci, un certain NDABAGOYE, alors que la chefferie était peuplée en majeure partie de population vira-fuliru.

La création de cette nouvelle chefferie fut donc, ou sans doute bien, uniquement dictée par le souci de battre en brèche et de grignoter l'autorité de chefs autochtones vira-fuliiru, plus précisément les Bami MUKUMIKA MULUTA et MUKOBABWE réputé réfractaires aux impositions de l'ordre coloniale.

Imposée par le pouvoir occupant, la création en terre congolais de cette chefferie, baptisée chefferie des Barundi et actuellement dénommée chefferie de la plaine de la Ruzizi, sera toujours contestée par les Bami et les populations autochtones qui la percevront, tout au long du règne colonial, comme une plaie mal cicatrisée, plantée dans leur flanc règne par l'occupant étranger. Et de ce fait, l'histoire nous apprend que cette plaie se rouvrit dès l'accession de notre pays à l'indépendance.

Le problème du territoire ethnique des Barundi dans la vallée de la Ruzizi, rive droite, n'est pas d'ordre administratif mais plutôt d'ordre conceptuel dans la mesure où les groupes ethniques voisins refusent de reconnaître les découpageshérités de la colonisation et de s'en remettre à la loi.

Le conflit de référence tire naturellement ses origines dans la politique d'organisation spatiale qu'a consisté à reclasser les Bazige dont on a parlé précédemment et les Banyakarama, deux groupes originaires du Burundi, mais dont l'insertion et les conflits ont évolué différemment. Les itinéraires que les deux groupes ethniques ont empruntés pour atteindre la rive droite ou la Ruzizi ne sont pas bien connus.

En provenance deGatumba, ils sont entrés par le sied de la plaine, plus précisément par Kagando à des époques différentes pour occuper Hongero, près de Kiliba et Kihebe actuellement Kavimvira dans la plaine de la Ruzizi. L'occupation de Kavivira, la partie nord du Lac Tanganyika jusqu'au mont Kyamate (Sange) par les gens venus du Burundi aurait été à la fois pacifique et militaire. G.Kleis écrit que les Bavira et les Bafuliru ont perdu cette partie au dépens de nouveau occupants par la conquête 23(*)

Le territoire ethnique des Barundi n'était donc pas aussi fixe. Jacques François Depelchin et NdabagoyeNsabimana affirment que le chef Ntorogwe s'était rendu à Kaboge dans le territoire de Fizi mais était retourné à cibitoke au Burundi. Ses descendants s'établirent à Hongero, à Kawizi, à Luberizi et à Katumba enquête des pâturages. Les groupes de Barundi étaient mobiles 24(*)

C. Les Rwandophones

Tard venus dans la région, nous avons les Rwandophones dont WEIS situe les premières infiltrations vers 1900. KAGAME le situe un peu avant 1986. Mais lavéritable immigration Rwandophone dans la Région a lieu entre 1921 et 1930 sous la direction de KAÏLA.

Plus que l'inhospitalité des chefs et des populations autochtones, c'est principalement des raisons d'ordre climatique et administratifs qui contraindront les immigrés à prendre le sentier du plateau ou ils menaient jusqu'en 1964 une vie semi-nomade entre les territoires d'Uvira, Mwenga et Fizi. A propos de ces pasteurs immigrés Rwandophones, l'Abbé KAJIGA écrit que d'autres groupes de Rwandais éleveurs, 6000 environs se rencontrent également dans le territoire d'Uvira et de Fizi.

C'est par suite de l'attentant de RUCUNGU, en 1896, que fuyant la tyrannie et les représailles du roi MUSINGA, ils atteignirent le Congo par KAZIBA. Ils s'établirent sur les hauts plateaux d'Uvira où ils mènent une vie de paitre. Ces dernières armées, quelques familles de ces groupes ont poussé un point jusque sur la croupe des montagnes de territoire de FIZI où leurs bestiaux trouvent aussi d'excellents pâturages.25(*)

DEPELCHIN lève toute équivoque quant à l'époque de l'installation des immigrés Rwandophones dans la contrée. Nous savons en effet, qu'au terme des plusieurs tâtonnement sur le rôle qu'il fallait assigner à l'autorité traditionnelle et la nature des relations qu'il fallait promouvoir entre le pouvoir occupant et pouvoir coutumier, l'administration coloniale promulgua le décret de 02 mai 1910 qui fixa une chefferie ou sous chefferie à tout noir, congolais ou étranger vivant dans la colonie.

L'article 1ère du décret de 1910 stipule à ce sujet que « les indigènes du Congo et ceux des colonies limitrophes qui résident au Congo sont réparties en chefferies dont les limités territoriales sont déterminées par le commissaire de district, conformément à la coutume.

Au second alinéa de son article 3, le même décret précise : « les indigènes qui viendront ultérieurement des colonies limitrophes feront partie de la chefferie et de la sous-chefferie où les fixeront leur résidence.

Il apparaît ainsi clairement qui si la présence des Rwandais sur les hauts plateaux d'Uvira avait été antérieure à la période coloniale, le décret de 1910 n'eût pas manqué de leur reconnaître leur propre chefferie ou sous chefferie pour leur permettre d'évoluer eux-aussi l'instar de toutes les autres ethnies de la colonie, conformément à leur coutume. Leur installation s'étant produite postérieurement à la promulgation de ce décret.

Les Rwandophones se sont tout naturellement retrouvés sous le coup de 2ème alinéa de l'article 3 susmentionnée, ce qui explique leur sujétion aux chefs vira Fuliiru

Sinon, les anciens et orgueilleux maîtres des « chiens de Hutu et Twa » sur lesquels leurs cousins continuaient à exercer, au Rwanda, une cruelle et impitoyable domination jusqu'à la révolution Pome-Hutu de 1959, ne se seraient sûrement pas, sans cela, passivement ni presque spontanément accommodés, des siècles durant, d'une vile sujétion à un chef Vira-Fuliiru qu'ils assimilent, à part eux, aux « chiens de Hutu et de Twa » qu'ils ont laissés dans leur Rwanda Traditionnel.26(*)

Apparition de l'appellation « Banyamulenge »

Sur les hauts plateaux sur plombant le lac Tanganyika vivait affectivement un peuple pasteur semi-nomade » ce peuple n'avait pas pour non « Banyamulenge » mais représentait une branche de migrants Rwandophones Tutsi qui ont fui les conditions de vie abominables qui prévalaient dans leurs pays après la première guerre mondiale.

Les rapports administratifs signalent, quant à eux, la présence du premier contingent Rwandophone dans la contrée en 1924.

L'apparition des conflits interethnique entre Fuliiru et Rwandophones après cette date, semble se confirmer tout comme paraissent le corroborer les témoignages de sources locales qui situent l'arrivé de ces pasteurs sous le règne de chef Fuliiru MOKAGABWE dont l'avènement se situe entre 1914 et 1927.

Tout le peuple Fuliiru se rappelle encore parfaitement, comme si cela datait d'hier, la relégation que lui valut, en 1927, sa haine viscérale contre les immigrés Rwandophones. C'est seulement après la mort de MUKOGABWE, en 1930, que le groupe, qui s'était dans l'entre-temps réfugié à Itombwe, sollitera auprès de l'administration coloniale toujours, son retour à Mulenge. Une confirmation, s'il en était besoin, de la protection dont ils se savaient bénéficiaires auprès de l'administration depuis leur installation.

DEPELCHIN le ditici encore trèsclairement : « MUKOGABWE was relegated in 1927, and died in 1930. The Tutsi asked the colonial occupant for permission to return to Mulenge. »27(*)

On ne demande pas la permission de retourner occuper une terre qui a toujours été sienne» si elle vous a été arrachée, on se serre les reins, on forge les armes et on la reconquiert comme cela venait de se passer au Rwanda. Et pour ce faire, point de permission à quémander à qui que ce soit !

Le contingent de 1924 sera par la mite fortement gonflée par le flux de clandestins et après l'indépendance par des vagues successives des réfugiés politiques notamment en 1959-1962 -1972.

Don son ouvrage, MahanogeMahano précise « Tous les auteurs que nous venons de citer ne parlent que de Rwandais Tutsi. Aucun ne fait mention d'un quelconque Mu ou Banyamulenge. Nous pourrions de même fouiller en vain, minutieusement systématiquement, toute la littérature ethnographique existante sur le Sud-Kivu ; nulle part nous ne trouverons signaler l'existence de la mystérieuse ethnie « Banyamulenge »

Il faut en vérité nous rapprocher très près clans l'histoire immédiate pour voir le terme « Banyamulenge » tenter désespérément, mais opiniâtrement sa Percier, tel sur « deus ex-machima » à la fois dans le panorama ethnographie et sur l'échiquier politique du pays.

C'est à partir plus précisément des années 1970, qu'un groupe d'intellectuels immigrés Rwandophones à l'armée parfait. Le commissaire du peuple GISARO, lui-même encouragé soutenus par l'ensemble des intellectuelles et réfugiés Tutsi, hautement et puissamment positions à Kinshasa, prennent conscience de leur non appartenance commune à la nation congolaise. Ils se rendent du coup compte de la fragilité de leurs positions socio-politiques dans les pays.

Les immigrés et les réfugiés socialement implantés dans les rouages politico-administratifs du pays et parfaitement au courant des moeurs politico-administratives du pays hôte fraierontaussitôt dans cette lacune une occasion inespérée d'usurper la nationalité congolaise à peu de frais en se rattachant tous à cette branche mal connue. L'opération restera néanmoins clandestine jusqu'en 1977. Cette année-là, l'entrée de GISARO, un descendant de ces immigrés Tutsi, au conseil législatif rassure les hésitants et raffirmit les timides.

En hardis par ce premier succès, les immigrés jubilent, sortent de la clandestinité et proclament bruyamment, à la grande surprise générale, qu'ils ne sont plus désormais des Rwandais mais des « Banyamulenges ».

Fort de sa nouvelle position au conseil législatif, GISARO entreprend illico des démarches au département de l'Administration du territoire pour que leur supercherie soit entérinée et leurs villages érigés en chefferie autonome.

C'est ce vieux projet justement que ressuscitera Monsieur GISARO, il profitera de la confusion générale, de l'ignorance de l'autorité administrative et de ses amitiés personnelles avec feu MAFEMA NGANZENG, alors commission d'Etat à l'Administration du Territoire pour réussir à faire admettre la création d'un groupement mais qui, malheureusement pour lui, s'appellera Bijombo et non BANYAMULENGE.

Ce groupement sera, pour comble de l'infortune, placé sous l'autorité d'un chef Vira. Ce qui explique la frustration et toute l'agitation du groupe d'immigrés Rwandophone installés sur les hauts-plateaux d'Uvira.

En fait, si le nouveau groupement n'a pas été baptisé « Mulenge » selon les voeux de Monsieur GISARO, c'est tout simplement par ce qu'il se situe en chefferie vira alors que le bourg de Mulenge se retrouve très loin au nord, en chefferie Fuliru dans un autre groupement qui a pour nom, groupement de Kigoma28(*)

Des chercheurs tels que jacques Maquet et S.Naigisiki, Georges Weis, Jean Hiernaux et Gaspard KAJIGA n'ont pas fourni assez des renseignements sur le territoire ethnique, l'itinéraire et l'organisation politique et économique des Banyarwanda de hauts plateaux d'Itombwedevenus Banyamulenge en 1977. les rapports administratifs de l'époque colonial révèle l'existence du quelques groupes des Banyarwanda dans le secteur de Luvungi et leur apparition au processus de territorialisation. Le pouvoir colonial et les chercheurs ont considéré qu'il y avait une homologie entre l'organisation des Tutsi du Rwandais et celle des Banyamulenge pourtant ces derniers s'étaient séparés deux dès la fin du 19è siècle avant leur déplacement, le Kinyaga dans l'actuel préfecture de Cyangungu au Rwanda, constituait leur territoire ethnique.

Ceci est attesté par Jean HIERNAUX, l'Abbé Gaspard KAJIGA, Catharine New bury et JacqueDepelchin qui expliquent le déplacement par la volonté d'échapper aux exactions du roi Musinga en 1896.

Depuis leur sortie du Kinyago, les Banyarwanda, ont commencé une nouvelle expérience politique et à s'organiser autrement sur de nouveaux espaces où vivaient déjà des Bafuliiru, des Bavira et des Barundi. Leur chefferie était mouvante même après qu'ils se soient installés dans les moyens plateaux d'Itombwe. Georges Weis le confirme lors qu'il écrit que les Banyarwanda « abandonnent facilement des hameaux, et même des villages entiers par exemple Kataka en 1952 pour grossir l'effectif des villages voisins ou émigrer vers la frontière occidentale de la chefferie » Bavira. 29(*)

Les écrits sur le déplacement des Banyarwanda indiquent trois itinéraires qu'ils auraient emprunté pour occuper les hauts plateaux d'Itombwe. Le premier itinéraire décrit par l'Abbé Gaspard Kajiga montre que les Banyarwanda sont passés par Kaziba pour atteindre les hauts pataux d'Itombwe. Cette version est à considérer avec réserve car à l'époque où ils ont quitté le Kinyanga, leur Mwami Rwabugiri venait de mourir sur le champ de bataille contre les Bashi. Vu l'hostilité qu'il y a avait entre les deux peuples, la fraction dissidente des Banyamulenge (Banyarwanda) aurait eu peu de passer par Kaziba et de s'exposer à des représailles des Bashi.

Le deuxième itinéraire, retracé par MayugiNdagzima, est loin d'apporter des réponses mais sème plutôt des confusions dans les esprits. Muyegi comme Joseph Mutambo se basent sur l'existence du clan des Abarundi parmi les Banyamulenge pour soutenir qu'ils auraient transité par le Burundi. Au cours de leur passage, ils l'ont incorporé pour s'établir à Kagando et en suite à Kakamba dans la plaine de la Ruzizi.

L'intérêt de cette version est de montrer que le groupe des Banyamulenge n'est pas composite et s'est enrichi de nouveaux clans, ...

En fin, le troisième itinéraire, présenté par JacqueDepelchin, s'écarte de deux précédents. Il rejoint celui de Georges Weis et considère la localité de Kakamba comme deuxième site que les Banyarwanda ont occupé après leur sortie de Kinyanga. Mais ce site n'attire pas l'attention des analyses avons qu'il fut le premier territoire tribal des Banyarwanda après avoir traversé la Ruzizi. Ils l'ont abandonnée pour gagner la localité de Mulenge et fut annexé à la chefferie agrandie des Barundi pendant la colonisation. L'importance de Mulenge tient au fait qu'il a été un carrefour de peuples grâce à son climat de montagne presque identifique à celui de Kinyaga30(*)

Les Barundi se battent pour la reconnaissance de leur nationalité et le maintien de leur chefferie agrandie. Les Bavuluga réclament la décomposition de la chefferie agrandie des Bafuliiru.

Ces derniers et le Bavira revendiquent tout le territoire d'Uvira.

Les Banyamulenge engagent leur lutte au tour du groupement de Bijombo, de la création du territoire de Minembwe, de la représentation politique et du statut des minorités.

L'idée de centralisme hérité de la colonisation est remise en cause mais ce n'est pas la fin de territoires 31(*)

Les guerres que provoquent les Banyamulenge sont la forme violente et expressive des revendications collectives par lesquelles les Banyamulenge participent à la décomposition de l'Etat Congolais. Les contestations dans le territoire d'Uvira naissent non seulement du droit mais également de la divergence d'attitudes de la perception du rapport au territoire et des pratiques des acteurs.

Les pratiques de morcellement frauduleux des collectivités Chefferie, de duplication de l'autorité traditionnelle et la contestation de la nationalité sont autant des facteurs qui conduisent à l'alignement des ethnies et produisent des conflits entre elles.

Tableau n° 1. Tableau de récapitulation de la population Congolaise et Etrangère du Territoire d'Uvira pour le 4ème trimestre 2005

SUBDIVISION ADMINISTRATIVE

POPULATION CONGOLAISE

POPULATION ETRANGERE

TOTAUX

H

F

G

F

TOTAL

H

F

G

F

TOTAL

Chefferie Bafuluri

20924

24 171

28649

27649

101168

67

103

66

60

296

101464

Chefferie Bavira

2914

3 422

4024

3830

14190

17

14

11

14

57

14247

Chefferie Plaine de la Ruzizi

4290

5 532

7317

7582

24721

189

177

363

348

1077

25798

Total Chefferies

28 128

33 125

39765

39061

140079

273

195

440

422

1430

141509

Cité d'Uvira

23 910

28 879

38681

39882

131352

163

267

261

277

268

131620

Cité de Kagando

4 630

94 77

8232

8310

26669

86

114

224

266

690

27359

Cité de Sange

4 014

6014

8089

7639

26214

55

75

44

46

220

26432

Total cités

33 012

40370

55022

55831

184235

304

456

529

589

1878

186113

Total Territoire

61 140

73945

94787

94892

324314

557

751

969

1011

3308

327113

Source : Bureau de l'Etat civil, territoire d'Uvira, 2005

1.1.4. L'Economie

1.1.4.1. Agriculture

Le territoire d'Uvira a hérité d'un sol fertile qui permet de pratiquer plusieurs cultures. Très souvent deux types de cultures y sont rencontrés. Il s'agit des cultures vivrières et des cultures industrielles. Pour ce qui concerne les cultures industrielles les principales cultures sont : le Coton, la canne à sucre auxquelles nous associons le café et le tabac pour ce qui est des cultures vivrières, le territoire est pourvoyeur des maïs, des haricots, des arachides, du manioc, du sorgho.

Malgré cette potentialité agricole, de nombreux cas de mal nutrition sont observés au sein de la population à cause de l'abandon des champs des cultures, de l'insécurité dans la zone et surtout les cas des massacres, des viols de pillage et incendies, le déplacements de la population et des enfant soldats, ceci causé par les militaires à la solde du RCD dans des milieux comme : cité d'Uvira, Makobola, Kiliba, Sange, Lemera, Katogota, Kahungwe, ...

1.1.4.2. Elevage

Le territoire d'Uvira est un carrefour des tribus dont la vocation est soit agricole sont pastorale. L'élevage dans le territoire est plus pratiqué par les Banyamulenge, mais aussi par les Bafuliiru. L'élevage de plus pratiqué est celui de gros bétail pratique dans les hauts plateaux et dans la plaine de la Ruzizi par les Banyamulenge à Bwegera. Dans la plaine de la Ruzizi, les Bafuliiru font le petit bétail, mais qui connaît actuellement des sérieuxproblèmes à cause du pillage et du manque d'encadrement. Le chien est élevé pour la chasse et pour faire compagnie aux éleveurs et agriculteurs.

1.1.4.3. La pêche

La pêche est une activité pratiqué par les Bavira de la plaine et elle occupe une place de choix dans les activités des hommes de la plaine de la Ruzizi, elle fournit des aliments à la population ; elle se pratique sur le lac Tanganyika suivant deux formes :

- La Pêche traditionnelle : elle se pratique jour et nuit en utilisant un matériel rudimentaire (la masse, le filet, pirogue, hameçon, ...)

Elle s'effectue au bord du lac où ce dernier est peu profond, mais la production est insuffisante à cause de l'instabilité des pêcheurs due à l'insécurité perpétrée par les guerres et les jeunes qui se sont enrôlé dans différents mouvements des guerres.

- La Pêche artisanale : utilise le matériel moderne

Elle se pratique pendant la nuit. Actuellement elle ne connaît plus d'activités intenses à causes de l'insécurité due à la guerre. La pêche constitue une activité vitale dans le milieu mais qui reste jusque-là entravée par l'inefficacité des équipements et des méthodes des captures. Cette technique exige ainsi un sérieux apprentissage, tant pour la construction et l'entretien du matériel, que pour son utilisation.

1.1.4.4. Le Commerce

Le commerce est la principale activité de la population, aujourd'hui c'est une affaire de quelques individus par ce que pendant les guerres nombreux commerçants se sont réfugies à l'étranger et dans les autres provinces voisines.

En réalité, les uns ont perdu tous leurs biens, d'autres ont quitté le milieu par peur des tueries pour des causes suivantes :

- Un commerçant qui collabore avec les rebelles était soit tué ou pillé par les Maï-Maï

- Un commerçant qui collaborait avec les Maï-Maï était aussi soit tué ou pillé par les rebelles (Rwandais, Burundais, Banyamulenge)

Le centre commercial de Mulongwe dans la cité d'Uvira est l'unique du territoire. A ma suite de la crise économique qui secoue le territoire, le centre fonctionne aujourd'hui au ralenti, avec les pillages qu'a connus le territoire, la recrudescence de la violence et l'insécurité grandissante, beaucoup d'opérateurs économiques ont quitté la zone et sont partis s'installer à l'étranger comme au Burundi, en Zambie et surtout en Tanzanie. Les seules voies d'approvisionnement en produits vivrières et/ou manufacturés sont :

- La voie routière Uvira-Bukavu

- La voie routière Uvira-Bujumbura pour l'approvisionnement de la cité en carburant

- La voie routièreUvira-Kalemie est le principale voie qui approvisionne la cité en produits de pêche et agricole

- La voie lacustre Uvira-Kigoma à caractère international, approvisionne la cité en produits manufacturés et en carburant.

Quelques marchés restent opérationnel dans le territoire d'Uvira mais connaissent de sérieux problèmes d'insécurité, de sur taxation, et de pillage

Parmi ces marchés certains sont considérés comme marché de référence, c'est le cas du marché Maendeleo le marché central, le marché de Kamanyola, le marché Sange, le marché de Kiringye, marché deRuningu et le marché de Luvungi.

1.1.5. L'Education

L'éducation est un élément très important dans une société comme la nôtre, cas elle constitue le fondement de celle-ci. L'éducation peut se dérouler à l'école et en famille

Par ailleurs Jean MARC ELA estime que « l'école en Afrique échoue dans sa mission du fait qu'elle forme les jeunes chômeurs qui sont condamnés à vivre dans la misère par manque d'emploi »

Il recommande une politique d'éducation sur le tas, cette éducation non scolaire, analogue à la formation dispensé aujourd'hui dans les villages par les animateurs ruraux.

Selon les méthodes de l'alphabétisation fonctionnelle qui consiste à lier l'enseignement à la vie sociale et à la production de la zone considérée

1.1.6. La Religion

Il existe plusieurs confessions religieuses. La population adhère en grand nombre au christianisme : catholique et protestant malgré la coexistance de plusieurs sectes.

1.1.7. L'Infrastructure Sanitaire

Dans ce domaine, Uvira jouit d'un avantage particulier. Le territoire d'Uvira regroupe 4 zones de santés dont la zone de santé d'Uvira, la zone de santé de la plaine de la Ruzizi, la zone de santé des moyens plateaux de Lemera et la zone de santé des hauts plateaux. Il est doté d'un hôpital général de Référence d'Uvira, le centre hospitalier de Kiliba, le centre hospitalier de la 8è CEPAC de Kasenga, et l'hôpital de la 8è CEPAC de Lemera, qui jusqu'à maintenant ne fonctionne pas normalement.

Il ya quatre polycliniques privées à Uvira et une clinique publique, 38 dispensaires, 39 centre de santé

En ce qui concerne le moyen de communication, il n'y a le poste de téléphone de la RDCongo notamment ; le poste de Vodacom, le poste de Celtel et les autres réseaux du Burundi qui sont opérationnel mais qui n'ont pas de postes à Uvira.

CHAPITRE II. LE BILAN HUMAIN DES CONFLITS ARMES                         ET SES CONSEQUENCES DANS LE                         TERRITOIRE D'UVIRA DE 1996 A 2005

2.1. CAUSES DES CONFLITS

2.1.1. La déterritorialisation et les conflits dans le territoire d'Uvira32(*)

Depuis la décolonisation, les divers groupes ethniques s'affrontent dans le territoire d'Uvira entre eux autour des terres, du territoire de la nationalité et du pouvoir, ainsi, en 1961, les Bafuliiru se sont battus contre les Barundi autour du contrôle de la Collectivité-Chefferie Plaine de la Ruzizi. Les Banyarwanda, devenus Banyamulenge en 1973, sont parvenus en 1979 à obtenir la reconnaissance officielle du groupement de Bijombo qu'ils ont occupé pendant la colonisation par conséquent, leur nationalité fut contestée par les ethnies voisines et retirée par la loi du 29 juin 1981.

La Banyamulenge, c'est pour avoir revendiqué leur nationalité et obtenu l'agrément du groupement de Bijombo. Les Barundi, c'est pour être constituées en chefferie agrandie dès l'époque coloniale. Tous les deux sont entrés en conflits avec leurs voisins et ont surtout vu leurs droits politiques contestés. En 1987, les candidats Banyamulenge et Barundi aux élections législatives ont été gommés sur la liste des éligibles du fait qu'ils avaient été considérés comme « personnes à nationalité douteuse ». Le doute persistant sur leur nationalité eut en 1991 comme conséquence des protestations et les refus de les recenser comme nationaux.

Pour les Banyamulenge, la création du Territoire de Minembwerépondrait à un double but : premièrement, finaliser le projet de l'époque coloniale concernant l'existence de la chefferie Kaila qui avait été dissoute et annexée à celle de Barundi à l'époque coloniale ;deuxièmement, la reconnaissance du territoire de Minembwe à titre de territoire ethnique tairait des contestations au sujet de leur nationalité 33(*)

2.1.2. Les conflits liés à la décomposition de territoire d'Uvira

Les conflits territoriaux qui ont opposés quarante ans durant les Bafuliiru, les Bavira, les Barundi et les Banyamulenge présentent divers visages. Les antécédents étant historiques, les conflits menacent l'existence de l'Etat congolais et transparaissent dans le discours de différents groupes ethniques.

Les conflits dans le territoire d'Uvira ne sont pas récents mais ont des ressorts historiques, psychologiques et idéologiques. Les différents aspects, souvent méconnus, sont pourtant autant d'obstacle aux effets de préventions et de résolution des conflits 34(*)

2.1.3. Les conflits liés à la création du territoire de Minembwe

Le conflit lié à la création du Territoire de Minembwe est indissociable du problème du groupement de Bijombo bien qu'il ne soit produit une vingtaine d'années plus tard. En effet, il a des racines dans le passé. Ces conflits, qui opposent nettement les mêmes ethnies sur scène et met en lumière l'enjeu de territoire. Le territoire de Minembwe a été créé dans le contexte de guerre et de décomposition avancée l'Etat congolais. L'objet de conflit est demeuré le même, c'est-à-dire le territoire, bien qu'il soit exprimé différemment par les divers acteurs en conflits.

Les alliances entre l'élite intellectuelle, militaire et politique sont très marquées chez les Banyamulenge et diffusés chez les autres ethnies en opposition par peur des représailles.

Ce conflit, permet de comprendre la nature des rivalités entre acteurs dans le territoire nouvellement crée et éventuellement le lien entre le morcèlent du territoire d'Uvira et la formation des Conflits.

Dans ce contexte de confrontation et de recherche d'autonomie que le projet du 23 juillet 1999 fut élaboré et signé par quinze Banyamulenge pour demander au chef de département chargé de l'administration du RCD la création d'un territoire des hauts plateaux .

L'objectif étant de créer un territoire propre aux Banyamulenge signataires proposant les localités suivantes : Kamomba, Kabara, Tulambo, Kahololo, Rurambo, Katanga, Bijambo, Milimbo, minembwe, Bijojwe et Chanzovu.

Les arguments avancés par les quinze signataires du document pour solliciter la création de l'entité sont les suivants : l'existence des structures d'organisation traditionnelle chez les Banyamulenge avant la colonisation, la discrimination coloniale, le non-respect de l'identité culturelle de chaque ethnie, la mauvaise gouvernance, de la question ethnique par le régime Mobutu, le retard de développement socio-économique et surtout le manque d'encadrement politique et administratif. La conclusion du document explicite mieux les différents arguments évoqués ci-dessus et propose de réhabiliter les Banyamulenge dans leurs droits, notamment du territoire, aux terres, à l'identité culturelle et au développement.

Le projet présenté par les quinze signataires était élaboré mais le RCD n'avait pas répondu à toutes leurs atteintes. La carte qu'ils avaient dessinée est reprise ci-après, l'arrêté départemental du 09 septembre 1999 créant le territoire de Minembwe à titre provisoire n'évoque pas les motifs qui ont poussé les autorités du RCD à rejeter l'appellation « territoire des hauts plateaux » dont le chef-lieu serait Minembwe et à remplacer la collectivité de Milimba par celle de Kamoto

Les quinze Banyamulenge ayant élaboré et signé à Bukavu le 23 juillet 1999 le projet de demande de création d'un territoire dans les hauts plateaux du sud Kivu sont des intellectuels appartenant à des localités différentes. Il s'agit de : MuhamirizaNtayoberwa de la localité Kamombo, de DugawaMulenge de la localité Kabara, de RwatangaboEraste et de MuhireMeshake de la localité Tulambo, de Gatimbirizo venant de la localité Kahololo, de RuberangaboEnock de la localité Rurambo, de Munyakazi Matthieu et nyakagabo Jean de la localité Katanga Bijombo, de KamaziMahasha et SerugabaKaraha de la localité Mulimba, de KayiraTharcisse et de Sebikabu Jackson de la localité Minembwe, de KizeheKarojo de la localité Bijombo, de MakindiBitana de la localité Bijojwe et de MushondaSiméon de la localité Canzovu.

Le projet se présente comme national : aménager un espace politique plus vaste pour libérer de l'influence coutumière et contrôler les flux économiques. L'importance du territoire est de plus en plus soulignée dans les déclarations de Banyamulenge depuis 1997.MwambaRugendusa, ancien conseiller politique du Gouverneur Charles MAGABE a dit, au cours de l'entretien du 11/04/2001 que lors d'une séance de réconciliation des groupes ethniques dans le territoire d'Uvira, DuguwaMulenge a fondu lorsque les Babembe ont affirmé qu'ils se battraient jusqu'à la dernière énergie pour récupérer leur territoire.

Au cours d'une audience qui a réuni à Bukavu Gaëtan KAKUJI, Faustin MUNENE, Charles MAGABE, Benjamin SERUKIZA, Hadès MUTWARE, Venant Gatimbirizon, etc. Ce dernier a déclaré que les Banyamulenge ne sont représentés parce qu'ils n'ont pas d'entité. C'est la raison pour laquelle ils demandent une entité. Les Banyamulenge présents à cette audience avaient présentée à Gaëtan KAKUDJI, Ministre de l'intérieur une carte qui découpait les territoires de Fizi, de Mwenga, et d'Uvira. Ils ont justifiés leur demande par leur non représentation dans l'administration et par les problèmes administratifs que pose le territoire de Fizi plus vaste que le Rwanda. Le territoire reste un en jeu tant que le pouvoir repose sur la conjonction d'un groupe et d'un territoire, ceci ressort de la lettre du 03 mars 2004 que les Banyamulenge ont envoyé à Azarias RUBERWA MANYWA pour lui rappeler que son règne était inutile tant qu'il ne parvenait pas à officialiser le territoire de Minembwe.35(*)

2.2. BREF APERCU DE LA GUERRE

Dans toutes les guerres de la RDC, le territoire d'Uvira est la porte d'entrée et même de sortie car il a des ouvertures avec quatre pays (le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie et la Zambie). En cas des conflits dans ces pays frontaliers, souvent le Congo est infecté ; c'est le cas du Burundi et le Rwanda avec la mort des présidents Burundais Melchior NDANDAYE en octobre 1993 et Suprien NDAGYAMIRA tous du Burundi et Juvénal HABYARIMANA du Rwandais le 06 avril 1994, ces morts ont entraîné la fuite des populations de leurs pays vers les Congo dont le territoire d'Uvira a reçu un grand nombre des Burundais et Rwandais. Et ceci entraîna les premiers conflits qui étaient à la base des guerres dans notre pays par le canal du territoire d'Uvira car les grandes infiltrations ont profité de cette occasion pour pénétrer le Congo et pour même l'agresser. C'est ainsi que le Congolais mal intentionnés et assoiffés du pouvoir sont arrivés à s'associer et ils ont même associé leurs amis des pays voisins tels sont par exemples les Ougandais, les Rwandais, les Burundais, et même les Tanzaniens pour faire la guerre de libération de notre pays Zaïre-Congo.

C'est ainsi qu'en septembre 1996 les premières attaques ont eu lieu à UviraKagabwe (groupement de Kigoma, collectivité de Bafuliiru). Début octobre 06/1996 attaques et pillages à Lemera où il y a eu perte des vies humaines, économiques, matérielles et financières après c'était les attaques dans la plaine de la Ruzizi, la nuit du 17 au 18 octobre jusqu'au 24 octobre 1996, c'était les massacres à Kiliba. A partir du 17 jusqu'au 24, les multiples attaques dans la plaine de la Ruzizi en l'occurrence Bwegera, Katogota, Luvungi, Mutarule, ... et le 25 octobre 1996 c'était la prise d'Uvira, après cette période la guerre a progressé jusqu'au 17 mai 1997, la prise de la capitale par le mouvement alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) sous la direction de son Excellence M'zee Laurent Désiré KABILA. De Mai 1997 au 02 Août 98 la deuxième guerre d'agression lancée à l'Est du pays par le RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) avec l'objectif de libérer le Congo de nouveau.

Leur objectif caché était de diviser le pays pour annexer la région du Sud-Kivu au Rwanda et au Burundi sous la direction d'Arthur Z'AHIDI NGOMA à cette époque.

Ces multiples guerre ont conduit aux massacres par le RCD en apposition avec la population : Force armée populaire (FAP) et ceci entraîna à cerassemblement les massacres de populations civiles innocentes aux endroits ci-après : Kakungwe, Makobola, Katogota, Lemera, Kiliba, Kahungwe, à Kirungu vers les moyens plateaux à quelques 10 Km de Kalundu, ... 36(*)

L'OUA a fait savoir qu'elle était impuissante en cette matière quand bien même, elle a mis en place une structure spécifique de prévention des conflits. Cette guerre est en passe de devenir aujourd'hui la première « grande guerre Africaine » car elle fait sans précédent sur le continent africaine des conflits, implique militairement pas moins de sept voire dix pays africains en rébellion congolaise, des nombreux groupes rebelles ougandais, Rwandais, Burundais, Angolais, ....37(*) Ces guerres engendrent des mouvements des populations comme l'extraordinaire exode, des réfugiés estimés à un grand nombre de population dans le pays et dans les pays voisins.

Selon diverses sources (HCR, Eglises, ONG), l'exode rural faisait croître l'effectif de la population urbaine.

2.3. CONSEQUENCES DES CONFLITS : LES MASSACRES,       EXECUTIONS ET TORTURES DANS LE TERRITOIRE                                                       D'UVIRA

Au vrai, l'image du RCD avait été fort tenue. Le bilan lourd de la guerre reste inconnu en terme des victimes, en terme économique et en terme des démolitions.

La population de la République Démocratique du Congo en général et celle du Sud-Kivu en particulier en a payé la lourde tribu. Cela explique en partie l'attitude de réserve qu'affiche la population du Sud-Kivu et celle d'Uvira plus particulièrement vis-à-vis des autorités politique et militaires du RCD.

2.3.1. Conséquences sur le plan social

Les conflits armés en République Démocratique du Congo ont causé d'énormes dégâts humains et matériels plus de 4 millions des personnes tuées par ces dernières guerres de 1996 et 1998, selon nombreux rapports les droits humains. Des multiples violations des droits humains caractérisés par des pertes de vies humaines, des viols des femmes et des filles mineurs, des déplacements massifs de la population à l'intérieur et à l'extérieur du pays et des enfants qui se sont en rôles dans l'armé à eux-mêmes.

En territoire d'Uvira, comme corollaire, l'insécurité persiste et se manifeste pour des tueries et massacres des personnes civiles sans défense, de attaques des villages congolais, des pillages et des destruction méchantes notamment des hôpitaux et centre de santé, des viols exagérés des femmes et des filles sans distinction d'âge, l'enrôlement des enfants et de jeunes dans les armées et groupes paramilitaires dont « local défense », le banditisme inouï, des déplacements continus des populations, ...

Dans ce sens, nous avons pu identifier quelques cas des massacres dans le milieu de notre étude, lesquels ont causé des cicatrices encore saignantes dans les esprits de la population du territoire d'Uvira. Depuis le début des guerres, plusieurs massacres et assassinats ont été commis spécialement par les troupes Rwandais, Ougandais et Burundais ainsi que leurs alliés rebelle congolais et les milices associés.

a. Les massacres de Lemera

Lors des affrontements armés qui ont opposé les guerriers Banyamulenge appuyés par leurs alliés Rwandais et Burundais aux forces des résistantsMaï-Maï à Lemera et ses environs, plus de 250 personnes ont été tuées dont deux pasteurs de l'église de la 8è CEPAC Lemera (KAZERA et MUTOTO) qui ont été portés disparus et dont on est sans nouvelles jusqu'aujourd'hui. Tandis que 35 personnes non identifiées ont été brûlées vifs par ces mêmes malfaiteurs dans une église à Kibungu (village de Lemera moyens plateaux) le 04 et le 08 avril 1998.

En 1996, Deux prêtres entre autre Jean-Marie Vianney NDOGOLE et KOKO Boniface, ont été tués seulement parce qu'ils avaient refusé d'être porteurs d'armes jusqu'aux hauts plateaux, ceux deux hommes de Dieu étaient serviteurs dans la paroisse de KIDOTI.38(*)

b. Les Massacres de KAKUNGWE/cité d'Uvira

Lesguerriers Banyamulenge avaient fusillé 3 personnes à Kalimabenge en 1997, la population avaient transporté ces 3 cadavres et en avaient organisé une manifestation triste jusque chez l'Administrateur du Territoire Monsieur BAZIRE KUSHEBANA à cette époque, voyant cela, l'administrateur a appelé le Commandant NINJA, Burundais, pour qu'il puisse stabiliser la situation. La population montée de colère refuse de remettre ces cadavres au commandant, c'est ainsi que ce dernier ordonne à ses éléments d'ouvrir le feu sur les manifestants sur la route à KAKUNGWE. Plus de 400 personnes encore ont perdu la vie dont nombreux enfants. Selon cette source, un militaire à la solde du RCD en colère, tire sur la jambe de l'Administrateur pour raison qu'il n'a pas défendu la population civile39(*) jusqu'aujourd'hui les cadavres n'ont pas été trouvé et le lendemain tout le sang était déjà essouillé sur la route comme si rien ne s'était passé. Mais selon d'autres sources les cadavres auraient été enterrés derrière l'évêché à la Zone.

c. Le Massacre de Katogota

Plus de 450 personnes ont été massacrées à Katogota dans le groupement d'Itara/Luvungi en collectivité de Bafuliiru par les guerriers Banyamulenge à la solde du RCD/Goma, sous prétexte que les habitants hébergeaient les Interahamwe qui auraient tué un commandant Munyamulenge du nom de RUGAZURA à Mukamba, personne qu'ils avaient tué eux-mêmes. Le cadavre de cette victime avait été a cheminé à Uvira et vers 17 heures tout le village était déjà encerclé par des militaires qui ont commencé à tuer les gens la nuit.

Certaines personnes ont été enterrées dans des toilettes (latrines), d'autres jetées dans la Rivière Ruzizi après les avoirs enfermées dans des sacs, d'autres étaient enterrées dans des fosses communes. Le 14 mai 2000.40(*)

d. Massacres de Kahungwe

Les militaires à la solde du RCD ont ouvert le feu sur les gens au marché de Kahungwe et le bilan était de 66 morts et plus de 60 disparus sous le commandement du commandant MOTOMOTO un Munyamulenge, le 16 octobre 1999.41(*)Le motif de ce massacre est resté jusque maintenant inavoué.

e. Les massacres des Kivovo

15 personnes ont été massacrées et enterrées dans une fosse commune par les guerriers à la solde du RCD à RUZIZI/KIVOVO dans le groupement de Kalungwe en collectivité de Bavira le 17 février 2000 et 25 autres en janvier 2000 à Kalungwe dans les champs dont Mme MUZIGWE Anastasie lors des opérations de ratissage menées par les guerriers Banyamulenge dans le groupement de Kalungwe en collectivité de Bavira.42(*)

f. Les massacres de KIRUNGU/Moyen- plateau

A KIRUNGU, le 29/10/1996, 165 éleveurs et cultivateurs ont été fusillés par les guerriers Banyamulenge qui étaient les gardiens des vaches de victimes. Parmi ces derniers, 49 cadavres ont été enterrés dans une fosse commune à Kashambi/Kirungusur une colline au bord de la rivière Kalimabenge. Après la fusillade, il a fallu que les enfants et les jeunes puissent se mobiliser pour la vengeance de leurs frères et parents mort innocents.

Un village a été incendié par les guerriers à la solde du RCD à Kihuha dans le groupement chefferie de Bavira en territoire d'Uvira et le nombre des victimes ne nous a pas été donné.43(*)

g. Les Massacres de Makobola

L'un de plus terrible massacres qu'avaient commis le RCD et ses alliés du Rwanda et du Burundi. Ce massacre a duré 3 jours à partir du 30 décembre 1998 au 1er Janvier 1999. Il aurait précédé d'affrontement opposant le RCD et ses alliés à des combattants Maï-Maï. Ces derniers auraient tué un certain nombre de leurs adversaires, dont plusieurs commandants de l'APR travaillant à la solde du RCD.

L'arrivée des nouvelles troupes venues renforcer le RCD, les Maï-Maï auraient quitté le lieu, et c'est alors que le RCD ensemble avec l'APR ce sont pris à la population locale, tirant sur toute personne qu'ils apercevaient. De nombreuses sources ont affirmé que les victimes avaient été entassées dans des maisons qui étaient ensuite incendiées. Ces opérations ont été dirigées par Monsieur BIZIMA KARAHAMUHETO. Les groupes locaux de défenses de droit de l'homme ont établi des listes recensant des morts au nombre de plus de 800 victimes dont 317 femmes et jeunes filles.44(*)

h. Les massacres de Kiliba

A Kiliba plus de 31 personnes ont été assassinées par les guerriers Banyamulenge, dont l'Abbé KIBUGU Pépé le 17 février 2000. Le motif de cet assassinat est resté jusqu'aujourd'hui inconnu.45(*)

Tableau n° 2. D'autres assassinats

Dates

Nombres

Milieux

Motifs

Sources

Le 26/04/2000

2

Q. Songo/Uvira

Ces deux personnes auraient été accusés d'être des ennemis du pouvoir RCD

Héritier de la justice

Le 23/06/2000

5

Cité sange

RAS

Héritier de la justice

Le 30/06/2000

4

Q. Nyamianda, cité d'uvira

RAS

Héritier de la justice

Le 03/07/2000

4

Q. Kavinvira/Uvira

RAS

Héritier de la justice

Le 09/07/2000

4

Kasenga et Mulongwe/Uvira

RAS

Héritier de la justice

Le 17/07/2000

6

Kiliba/Uvira

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 20/07/2000

1

Rubibi/Minembwe

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 20/07/2000

9

Minembwe(Kinyonji)

Parce que les Maï-Maï avaient tué dans une attaque un nombre des Banyamulenge, alors ils sont allés se venger

Héritier de la justice

Le 22/07/2000

36

Kasenga/Uvira

Les banyamulenge venaient de ne perdre personne dans leur rang après le combat farouche

Héritier de la justice

Le26/07/2000

3

Kalimabenge

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 04/04/2000

5

Kagongo/Uvira

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 03/09/2000

3

KatalaKwawizi (Uvira)

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 06/09/2000

8

Kabimba/Kalundu

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 26/09/2000

8

Luberizi/Uvira

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 12/09/2000

10

Migera/lemera/Terr. Uvira

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 10/09/2000

6

Kashatu/moyen plat./Uvira

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 05/05/2000

13

Kabimba/Kalundu

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 23/05/2000

3

Sange

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 30/06/2000

7

Beinmalacquis/Uvira

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 08/07/2000

10

Kitumbi/Lemera

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 26/09/2000

2

Kiliba et ndunda/sage

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 19/09/2002

6

Sange centre

Motif inavoué

Héritier de la justice

Le 15/09/2002

4

Nyaminindi

Motif inavoué

Héritier de la justice

Source : Heritiers de la Justice / Bukavu

2.3.2. Insécurité générale

Des militaires à la solde du RCD et leurs alliés congolais, des agents de la police et ceux publics, n'ont pas su garantir les conditions nécessaires à la bonne sécurité des personnes et des biens.

La torture étaient favorisée par l'utilisation généralisée de lieux de détention privée et secrète notamment des cachots souterrains, des conteneurs de marchandises et des maisons appartenant à des membres de service de sécurité.

Le 23 juillet 2001 à 8 heures à BiribaKabunambo, un village situé à 16 km de la cité de Kiliba vers Bukavu, une voiture muni-bus en route de Bukavu vers Uvira est tombée dans une embuscade tendue par des hommes armés qui ont tiré sur l'automobile dont 18 personne à bord ont été touché par balles.

Le mercredi 22/10/1998 dans les heures matinales dans le village MUTARULE un minibus en direction du marché de Luvungi est tombé dans une embuscade tendue par les guerriers Banyamulenge qui ont tiré sur l'automobile et plus de 20 personnes ont trouvé la mort.46(*) La cause de ce drame était par ce que les Maï-Maï avaient enlevé un major Munyamulenge qui quittait Uvira pour Mutarule. Au pont de la rivière Sange le Major a été porté et sa soeur qui était avec lui est partie informer à leurs frères et une vengeance a été organisée à ces bus des gens de Sange qui partaient pour le marché.

A tous ces malfaiteurs, aucune mesure disciplinaire n'a été prise à l'endroit des militaires du RCD qui ont causé ces macabres situations.

2.3.4. Impact des conflits armés sur les femmes

Dans la conduite de la guerre, les belligérants ont l'habitude de soumettre les femmes à des multiples violences, notamment l'esclavage sexuel, le viol et autres formes de tortures tant physique que morales. Ces barbaries exercés sur la femme uniquement parce qu'elle est femme prendraient leurs origines dans l'organisation dissymétrique des rapports entre les hommes et les femmes dans nos sociétés, marquées dans la plupart de cas pour la domination masculine.

Par les guerres les assaillants inoculent les IST et le VIH/SIDA à grande échelle aux femmes et jeunes filles. On se souviendra que les pays qui ont agressé le Congo accusaient à cause de longues guerres un taux de prévalence élevée du Sida au sein de leurs armées respectives. A voir de près, il s'agit dans tous les cas d'une tentative d'extermination planifiée à l'aide de tous les moyens les armes à feu, les armes blanches, le Sida et la faim.47(*)

En territoire d'Uvira, selon le centre OLAME, dans leurs tableaux des effectifs des femmes victimes d'agression sexuelle par année et par territoire, en 2002, 2003, 2004, une seule femme seulement a été violée.48(*)

Alors qu'après nos recherches et enquêtes sur le terrain, nous avons trouvé en ces années qu'au centre de santé Saint Paul à Uvira une équipe de recherche a pu dépouiller les fiches médicales de 658 femmes qui avaient été violées entre janvier 2002 et février 2003.

Sur la base des données des examens clinique, 493 femmes ont été traitées parmi lesquelles 121 ont présenté une résistance au premier traitement. Des victimes consultées et traitées au centre de santé saint Paul, l'écrasante majorité présentait simultanément 2 à 3 types d'infections sexuellement transmissible ; la blennorragie, la syphilis primaire, le chancre mou, le chlamydia, l'herpès génital, le bubo vaginal, le trichomonas vaginal, le VIH/SIDA.

Le graphique ci-dessus donne le pourcentage de femmes atteintes par ces différentes infections

Un total de 403 femmes violées a été identifié par les associations en 2002. En juillet 2003 la maison des femmes d'Uvira a identifié 504 femmes violées dans le territoire d'Uvira. 49(*)

Dans la plaine de la Ruzizi en Territoire d'Uvira, une association dénommée PSVS asbl, a identifié à partir de 2000 jusqu'en 2004 700 femmes violées dont 200 ne seulement n'étaient pas malades.

Selon cette association, de 2005 à 2006 un nombre de 551 a été encore identifié dont 5 enfants de 8 ans.

De 2000 à 2006 cette association a identifié 12 hommes violés par les femmes militaires toujours dans la plaine de la Ruzizi

Les femmes et jeunes filles constituent les principales forces productives de l'économie rurale. Elles sont l'épine dorsale du petit commerce local des produits de consommation courante et des denrées des premières nécessités, tels le manioc, poissons, légume, huile de palme, sel, savon, ...

Les communautés dépendent pour leur survi du travail productif et reproductif des femmes. Or, la guerre, les violences sexuelles et insécurité ambiante chassent beaucoup de femmes hors de leurs communautés, qui se vident ainsi de leur force vive

Les jeunes filles et femmes enlevées et séquestrées dans les campementsdes combattants constituent autant des bras en moins. Alors que les hommes jeunes et productifs sont tués dans les combats, soit enrôle dans l'armée

2.3.5. Impact des Conflits sur les enfants

L'utilisation des enfants dans le combat est restée ignorée par la communauté international jusqu'à ce que un consortium d'organisation humanitaire, la coalisation pour mettre fin à l'utilisation des enfants soldats, commence à recenser les filles et les garçons associés à des forces armées dans tous les pays impliqués dans les conflits armés.50(*)

Si on ne s'intéresse plus aux garçons, c'est qu'ils sont perçus comme des soldats incorporés dans les forces armées alors que les filles y sont considérées comme des « femmes » ou des esclaves sexuelles des combattants adultes.

Il est important de parler des filles combattantes séparément des garçons parce qu'elles vivent des situations très différentes de celles des garçons. Certaines filles peuvent choisir de devenir membre d'un groupe armé.

Quand elles le font, c'est toute fois la plupart du temps une question de survie. Il y a tant des violences physiques, sexuelles et autres alors de la plupart des conflits armés actuels qu'ils leur semblent moins dangereux de prendre les armes que d'attendre de se faire violer, tuer, blesser dans leur maison sous les yeux de leurs parents et frères. Surtout quand on va contraindre un père de violer sa fille devant tous les autres membres de la famille ou un fils violer sa mère, c'est catastrophique.

Les destructions causées par la guerre signifient généralement que les enfants sont privés de services essentiels tels que l'éducation et soins de santé. L'éducation par exemple est souvent des organisée par l'absence d'enseignement ou par un environnement jonché de débris d'explosifs ou des mines terrestres.

On ignore le chiffre exact des enfants actuellement mêlés à un conflit entant que combattants, mais ils se comportent probablement en centaine de milliers. Les enfants sont enrôlés, enlevées ou contraints de rejoindre les rangs de groupes armés.

2.3.6. Déplacement de population

Depuis les années des guerres, les quartiers et les villages du territoire d'Uvira se vident du jour au jour. Les populations cherchent un endroit plus sécurisant et qui ne cessent pas de croire le lendemain aussi incertain. Selon la dernière enquêté des déplaces, les nombre approximatif des personnes déplacés est très élevé dans les pays voisins surtout à l'Est en Tanzanie.

La guerre et la destruction de l'économie ont eu des conséquences sociales et humanitaires très graves dans tous les territoires du Sud-Kivu en général et celui d'Uvira en particulier.

2.4. IMPACT DES CONFLITS ARMES SUR LA VIE ECONOMIQUE

C'est de l'économie d'une société dont dépendent des satisfactions des besoins vitaux de sa population. C'est un indice de l'effet fournit dans le développement ou dans son aspect matériel, si elle est en baisse, il y a de quoi s'inquiéter sur les conditions des vies de la population.

Pour le territoire d'Uvira, les conflits armés n'ont pas apporté pour son économie des résultats positifs que ça soit dans le domaine de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et du commerce.

Ces conflits ont entravé l'agriculture de façon que personne ne pouvait plus se rendre au champ. Le territoire d'Uvira n'était pas loin d'être appelé le grenier du Sud-Kivu en raison de sa vocation agricole et de sa quantité de production déployée sur le marché de consommation de la province.

Dans le secteur qui a été sensiblement touché étant donné que ses produits étaient très enviés par toute sorte de prédateur qui pouvait se présenter dans le milieu pour l'élevage familial, les bêtes étaient devenus pour leurs propriétaires un objet de poursuite. Quelques cas des pillages d'animaux d*oint été enregistrés dans le milieu, le 24/06/2000, à Kajembwe dans la cité de Sange en territoire d'Uvira, plus de 40 vaches ont été pillés par des personnes non identifiées. Le 08/08/1998, A Kigoma, les Banyamulenge ont tiré sur tout le village et ont pillé toutes les vaches de la population en nombre de 1 323 vaches, après que la population ait fuit et 9 personne ont été tuées dont 2 femme et un enfant.51(*)

Le 29/10/1996, à Kirungu (moyen plateau d'Uvira) après le massacre, 280 vaches ont été pillées par ceux qui étaient leurs gardiens et auteurs de massacre.52(*)

La pêche dans le territoire d'Uvira était un support, cette dernière avait une importance aussi économique qu'alimentaire. Les familles qui en avaient déjà développé la pratique savaient mieux justifier leur rentabilité efficiente. Après avoir décimé les produits de l'élevage, on observe dans le domaine de pêche qui diminua la consommation des poissons dans le territoire. Nous remarquons ici que les populations deviennent de plus en plus vulnérables quant à la consommation des protéines animales qu'on trouvait en partie importante dans les poissons.

Le commerce

Dans toutes les sociétés modernes comme dans les sociétés traditionnelles, le commerce joue un rôle capital pour l'approvisionnement des populations en produits manufacturés et autres.

En Territoire d'Uvira, le secteur a connu pendant les guerres, une période difficile. Etant donné l'état des routes nationales et locales étaient inaccessibles et impraticables faute de l'insécurité exagérée. La communication entre Uvira-Bukavu et d'autres milieux commerciaux était impossible. La population n'était plus approvisionnée en produit de premières nécessités.

Par ailleurs, les marchés locaux et les centres de commerce qui servaient de cadre d'échange n'étaient plus opérationnelles suites aux pillages des produits et manque des marchés d'approvisionnement. Dans les années 1996 et 1998, nombreux marchés et centres de négoce dans le territoire ne fonctionnaient plus normalement et les échanges ne se faisaient que dans les lieux d'asile jusqu'en 2003.

Remarquons enfin que la vie socio-économique de la population de Territoire d'Uvira a connu un grave redressement et le drame risquerait de bloquer l'épanouissement intégrant de la communauté qui aspirait à une libération intégrale et le développement intégré. Il faudra alors beaucoup de temps et de moyens pour se rétablir, mais aussi une paix durable et un effort particulier des tenants du pouvoir.

Cette guerre n'a épargné aucun secteur de l'économie. Dans le secteur primaire, la production vivrière villageoise n'assure plus l'autosuffisance alimentaire causant un déficit alimentaire chronique dans la région. Par ailleurs, l'élevage et les activités de pêche, ont considérablement diminué pendant la guerre en raison de pillage des bêtes et des équipements. La majeure partie de l'élevage bovin, particulièrement important sur les hauts plateaux et plaine de la Ruzizi a ainsi été volée. L'aviculture industrielle avait été entièrement détruite pendant les troubles d'octobre - novembre 1996.

2.3.5. Sur le développement du territoire

Ces guerres ont conduit le territoire d'Uvira dans une misère indescriptible et sous-développement chronique pendant que les autres milieux progressent et vont l'avant. Quel développement au quel devraient accéder notre territoire alors que la population abandonne leurs activités, et subit des conséquences néfastes :

Sur le plan matériel et économique

· Destruction des infrastructures existantes : hôpitaux, usines, communication,

· Abandon des activités économiques et chutes de la production agricole, artisanale, industrielle ;

· Délabrement du tissu économique ;

· Pillage des biens

· Destruction méchante de la faune et de la flore

· Enrichissement illicite d'une minorité et paupérisation de la majorité

· Émergence d'un commerce illégal la contre bande ;

· L'argent logé dans les maisons a été emporté ;

· Des maisons ont été détruites et brûlées, démolies ;

Sur le plan humain

· Récurrence des assassinats, des tueries et des massacres ;

· Taux élevé des déplacés internes et externes des réfugiés, d'où chute de la production ;

· Le recrutement des enfants dans les forces et groupes armés, leur utilisation dans les affrontements ; enfants de moins de 18 ans

· Viol et violence faites aux femmes et jeunes filles par des soldats et milices, ce qui fait l'objet d'humiliation par la société et a créé leur marginalisation

· Malnutrition et recrudescence de maladies y afférentes ; la situation hygiénique et sanitaire plus déplorable (malnutrition, sévère, beaucoup des maladies, non accès des enfants à la vaccination)

· Augmentation du taux de mortalité, baisse de l'espérance de vie

· Enlèvement prise d'otage et disparition des personnes, libération conditionnée à une rançon, etc.

Sur le plan sécuritaire

· Création des milices et groupes armés à caractère tribalo-ethnique, insécurité psychologique accrue ;

· Florescence du commerce des armes légères et des petits calibres ;

· Violation massive des droits humains

· Mise en place des coalitions sur des bases sectaires essentiellement tribales, etc.

Sur le plan social

· Détérioration des relations entre les groupes tribaux, les familles

· Cohabitation pacifique difficile, des communautés, suscitions

· Partage difficile,

· Renforcement de l'intolérance de la méfiance, la haine,les préjugéset le stéréotype

· Réduction des travaux d'intérêts communautaire

· Phénomène enfants de la rue, de la délinquance juvénile

· Dislocation des familles

· Adoption des attitudes des natures à pérenniser les conflits

· Mariage interdit entre jeunes des groupes opposés, etc. 53(*)

· Augmentation des veuves, des orphelins et une vulnérabilité en prévalence élevée.

Panser les plaines conflictuelles

Au coeur même de nombreux conflits qui déchirent le territoire d'Uvira se situedans des sentiments de colère, peur, humiliation, haine, insécurités exécution, les blessures sont parfois profondes.

Même lorsque le conflit paraît être résolu, au terme d'un processus de médiation d'un jugement ou de verdict des urnes, les plaies ne sont toujours pas refermées et, avec elles, demeure le risque de les voir renaître. «  Un conflit ne peut être considéré comme pleinement résolu tant que les tissus relationnel endommagé n'a pas été réparé » 54(*)

Les médiateursdevront intervenir pour que les parties antagonistes se présentent des excuses et se pardonnent afin de réparer les tissus relationnels endommagés par le conflit. L'objet, c'est la réinitialisation. La mise en place d'une représentation de la commission vérité et réconciliation(CVR) réellement opérationnelle à l'instar de celle qui avait existé en République d'Afrique du Sud, permettra aux acteurs de se pardonner mutuellement.

Les excuses, lorsqu'elles sont sincères, elles jouent un rôle crucial dans la cicatrisation des blessures affectives et la réparation des tissus relationnels, le pardon est une stratégie de résolution des conflits.

- Dans sa dimension biblique : pardonner pour Dieu, c'estrejeter le péché derrière lui, de manière à ne pas le voir (Esaï 44 : 22), le supprimer totalement comme s'il n'avait jamais eu lieu. Pardonner, c'est réhabiliter quelqu'un dans sa dignité de créature, la considérer comme son fils en lui remettant ses dettes, en tenant plus compte de ses dettes. (cfr Luc 15, 32)

- Par Willam URY, pardonner est une tâche ardue. Cela exige une rigoureuse maîtrise de soi, un contrôle permanent de nos instincts les plus profonds, la capacité de retenir sa langue et fermer refus de se laisser aller à la bassesse de sentiment propres à notre époque

Le pardon ne signifie ni l'oublie de l'offense, ni l'absolution. Il signifie le refus de la haine, le désir de ne pas confondre la perte subit et la punition qu'elle nous paraît devoir entraîner.55(*)

- Dans sa dimension séculaire, le pardon est ignoré par la justice. Celle-ci est insensible aux aveux et à la demande de pardon. C'est plutôt en politique que le pardon est appliqué. En politique, le pardon s'appelle « Amnistie » du grec « amnistia » qui signifie « pardon ».

L'amnistie est accordée par le chef de l'Etat à un groupe de gens ou à une partie de la population responsable de crime réprimé par la loi.

En gestion des conflits, le pardon est un acte qui extériorise l'amour des ennemis et la volonté de reconstruire une relation nouvelle, sans haine ni vengeance.

Il prouve la sincérité de son amour vis-à-vis de l'adversaire. Le pardon est très important. Il libère l'offensé et l'offensant.56(*)

Nous ne pouvons ne pas dire, en dépit de tout ce qui précède, que l'Etat a le devoir de se passer de l'impunité pour punir tous les acteurs des crimes, des massacres, des assassinats, des tueries des innocents, des viols et violences sexuelles et droits humains, des exaction, des pillages et des démolitions, selon la loi et la défense de droits humains.

Chap. 3. : LES BILAN HUMAIN DES CONFLITS ARMES ET SES CONSEQUENCES DANS LE TERRITOIRE D'UVIRA DE 1996
A 2005.

3.1. PRESENTATION DE RESULTATS DE L'ENQUETE

Pour comprendre le bilan humain des conflits armés et ses conséquences dans le territoire, d'Uvira, nous avons par approcher la réalité du terrain par un questionnaire d'enquêté qui a été soumis à la population cible.

Notre enquête poursuivait les objectifs suivants :

- Entrer en constant avec la population dote

- Évaluer les bilans humaines des conflits armés et ses conséquences dans le territoire d'Uvira ;

- Vérifier les hypothèses de notre travail.

3.2. Échantillon.

Pour des raisons économiques, temporaires et surtout d'efficacité nous n'avons pas pu enquêter sur tout l'univers de notre travail.

Vu cet état de chose, un échantillon de 60 habitants était prélevé à raison de 20 personnes dans la collectivité chefferie de Bafuliiru, 15 personnes dans la plaine de la Ruzizi, 20 personne à Uvira centre et 5 dans les moyens plateaux.

3.3. Déroulement de l'enquête

L'enquête s'est déroulée dans un climat serein et d'attention particulière. Un questionnaire écrit comptant 17 questions était soumis et laissé aux enquêtés. 7 jours après, nous sommes passés pour le récupérer. Après avoir récupéré tout a questionnaire, dépouillement a été fait et nous a permis de donner et d'interpréter le résultat que nous présentons dans les points qui suit.

3.3.1. Résultats de l'enquête

Tableau n° 2 : Tableau des assignats et des massacres

Question

Réponses

Fréquences

%

Combien de personne ont- elle été assassinées dans votre famille ?

Aucune personne

5

8.3

Une

7

11.6

Deux

10

16.6

Plus de deux

15

25

10 et plus

23

38.7

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

Ce qui ressort de ce tableau est que sur 60 personnes enquêtées soit 100%, 5 d'entre elles soit 8.9% ont dit que- elles n'ont perdu personne dans leurs famille, 7 soit 11.6%, ont perdu plus de 2 personnes et 23 personnes soit 38.3 ont répondu qu'elles ont perdu 10 et de personnes.

Nous trouvons que un petit groupe de 5 personnes soit 8,3% seulement ont niés qu'elles n'avaient perdu les membres de leurs familles.

Tableau n° 3 : Les principaux acteurs des exactions et massacres

Question

Réponses

Fréquences

%

Quels sont les acteurs commis dans votre milieu ?

FAO

8

13.3

Militaire RCD

32

53.3

* Force négatives

- Maï- Maî

- FNL (Burundais)

- FDD (Burundais)

- FDLR (Rwandais)

20

33.3

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

Au sujet des acteurs des assassinats, avis sont partagés. Sur les 60 personnes enquêtes, 8 personnes soit 13, 3% ont affirmé que les FAC ont commis ces actes, tandis que 32 soit 53.3% ont dit que ces acte ont été commis par les RCD et 20 personnes soit 323.3% ont dit que ce sont les autres forces négative, tel que les Maï-Maï, la FNL (Burundaise), FDD (Burundaise), FDLR (Rwandaise). Elles peuvent avoir raison parce qu'à cette époque, le RCD était au monopole du pouvoir dans le territoire d'Uvira et ces autres forces agaçaient la population dans les autres coins du territoire.

Tableau n° 4 : Violations de femmes et filles

Question

Réponses

Fréquences

%

Combien de personne ont- elle été assassinées dans votre famille ?

Aucune

2

3.3

deux

10

16.6

Plus de deux

23

38.3

 

10 et plus

25

41.6

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

La lumière de ce tableau, nous remarquons que 3.3% de nos enquêtés ne connaissaient aucune femme violée, 16.6% ont donné 2 femmes, 38.3% ont donné plus de et 41.6% ont donné 10 femmes et plus.

Tableau n° 5 : Tableau des conséquences causées par les viols

Question

Réponses

Fréquences

%

Ces viols ont-ils causés des divorces Oui ou Non dans votre foyers ?

Oui

46

76.6

non

14

23.3

 
 
 

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

76,6% de nos enquêtes affirment que ces viols ont causé des divorces dans leurs foyers. Et 23.3% seulement ne sont d'accord avec cette affirmation.

Tableau n° 6 : Tableau de victimes selon les foyers

Question

 
 

Fréquences

%

Votre époux (se) est- il(elle) vivant(e) ?

Oui ou Non

hommes

Oui

15

25

Non

12

20

femmes

Oui

17

28.3

non

16

26.6

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

Comme témoigne ce tableau, 15 hommes soit 25% ont affirmé que leurs épouses sont vivantes et 12 hommes soit 20% ont dit que leurs épouses ont été assassinées. Parmi les femmes qui ont répondu à notre questionnaire, 17 soit 28.3% ont accepté que leurs époux ont été assassinés et 16 soit 26.6% n'ont pas été de cet avis.

Tableau n° 7 : Les enfants mineurs livrés dans l'armée

Question

Réponses

Fréquences

%

Combien d'enfants moins de 18 ans

Connaissez- vous que' sont livrées dans l'armée ?

Aucune

3

5

Plus de deux

20

33.3

10 et plus

17

28.3

20 et plus

20

33.3

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

S'agissant de la question des enfants soldats, 5% de nos enquêtés ont refusé qu'ils ne connaissent aucun enfant, 33.3% en connaissent plus de 5, 28.3% en connaissent plus de 10 et plus et 33.3% en connaissent 20 et plus.

Tableau n° 8 : Causes des conflits armés dans le territoire d'Uvira.

Question

Réponses

Fréquences

%

Selon vous qu'est ce qui a été à la base des massacres dans votre milieu ?

Haine

23

38.3

Conflit ethnique

30

50

Conflit foncier

7

11.6

 
 
 

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

Au vu de ce tableau, nous remarquons que 38.3% de nos enquêtés précisent que la haine est à la base de massacre dans leur milieux et 50% affirment que ce sont les conflits ethnique et 11,6% disent que les conflits fonciers sont fait que les massacrés aient lieu.

Tableau n° 9 : Déplaces de suite des guerres dans leur milieu

Question

Réponses

Fréquences

%

Combien de déplacé estimez- vous dans votre milieu ?

Aucune

3

5

Cinq

2

3.3

Une famille

10

16.6

Cinq famille et plus

13

21.6

10 familles et pus

32

53.3

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

L'analyse de ce tableau montre que seuls 5% 60 personnes enquêtées, ne savent personne déplacé de guerre, 3.3% en connaissent 5 déplaces, 16.6% en connaissent une famille, 21.6% ont dit que 5 famille et plus ont dû fuir de suite des guerres et 53.3% confirment que 10 familles et plus ont abandonné leurs maisons et vivent à l'étranger.

Tableau n° 10 : Présence des cas de viol et tuerie et déplacement

Question

Réponses

Fréquences

%

Connaissez- vous encore dans le territoire d'Uvira le cas de viol, tuerie, déplacement Oui ou Non ?

Oui

38

63.3

Non

22

36.7

 
 
 
 
 
 

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

A la lecture de ce tableau, nous remarquons que 63.3% connaissent encore le cas de viol, tuerie, déplacement dans le territoire d'Uvira. Et 36.7% ont nié cette affirmation

Tableau n° 11: Origine des acteurs de crimes commis

Question

Réponses

Fréquences

%

Les acteurs de ces crimes sont- ils d'origine congolaise à l'étranger ?

Congolaise

12

20

Étrangère

48

80

 
 
 

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

A la lumière de ce tableau, nous remarquons que 20% de 60 personnes enquêtées ont dit que les acteurs des crimes commis sont d'origine congolaise et 80% ont confirmé que ce sont des forces d'origine étrangère.

Tableau n° 12: Collaboration entre les criminels et la population

Question

Réponses

Fréquences

%

Arrivez- vous à collaborer avec les gens contestés meneurs de tous les exactions dans votre milieu ?

Oui

11

18.3

Non

49

81.6

 
 
 

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

18, 3% de nos enquêtés ont accepté qu'ils arrivent à collaborer avec les gens contestes meneurs de toutes les exactions parce que ils les ont pardonné pour chercher la paix et la confiance.

Tandis que 81, 6%, ont refusé la collaboration avec ces gens car ils n'acceptent pas leurs erreurs et ont causé la perte énorme sur le plan humain et matériel.

Tableau n° 13: Disposition à pardonner

Question

Réponses

Fréquences

%

Trouvez- vous oublier et pardonner les acteurs de tout ceci ? Oui ou Non

Oui

23

38.3

Non

37

61.6

 
 
 

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

38.3% de nos enquêtés ont accepté que ils peuvent pardonner les acteurs des assassinats les conflits et la haine ne peut pas apporter la paix et la bonne cohabitation.

Et 61.6% ont rie catégoriquement que, eux, ne peuvent jamais pardonner les mal facteurs mais il faut les interpeller, compte- tenu de leurs actes, pour qu'ils y répondent.

Tableau n° 14: Déplacement causé par la mort de certains membres de famille

Question

Réponses

Fréquences

%

Y a - t- il des personnes déplacées de suite de l'assassinat de leur famille ?

Oui

25

58.3

Non

25

41.6

 
 
 

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

Pour ce qui est des personnes déplacées de suite de l'assassinat des membres de leurs familles, 58.3% ont confirmé cette hypothèse et 41.6% l'ont nié.

Tableau n° 15: Taux de mort des enfants livrés dans la guerre

Question

Réponses

Fréquences

%

Vos enfants livrés dans l'armée son ils encore en vie ?

Oui

29

48.3

Non

11

18.3

Je ne sais pas

20

33.4

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

Au sujet des enfants livrés dans l'armée, 48.3% ont affirmé que leurs enfants sont encore en vue, 18.3% ont dit que ces enfants sont morts et 33.4% ont dit qu'ils n'en savent rien.

Tableau n° 16: Taux des victimes entre les hommes, femmes et enfants

Question

Réponses

Fréquences

%

Entre les hommes, les femmes et les enfants qui ont été le plus victimes des guerres

Hommes

17

28.3

Femmes

23

38.3

Enfant

20

33.4

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

A l'issu des résultats de ce tableau nous avons trouvé que dans le 60 personnes enquêtées soit 100%, 28.3% ont dit que les hommes étaient les plus victimes des guerres, 38.3% ont affirmé que ce sont les femmes qui en ont payé le lourd tribu et 33.4% disent que ce sont les enfants.

Tableau n° 17: Moyen de résultat des conflits

Question

Réponses

Fréquences

%

Comment selon vous peut- on résoudre ces conflits dans votre milieu ?

Dialogue

12

20

Pardon

10

16.6

Cohabitation

8

13.3

Sanction

30

50

 
 
 

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

Pour ce qui est de la résolution des conflits, 20% de nos enquêtés, eux, disent qu'il faut procéder par le dialogue, 16, 6% stipulent qu'on peut le faire par le pardon mutuel entre les deux parties 13.3%, eux, proposent que peut être si on cohabitait encore serait sur des moyens de résoudre les conflits, tandis que 510% insistent sur la sanction selon les actes commis et suivant la loi pénale sur l'atteinte aux droits humains.

Tableau n° 18: Cohabitation avec les mesures des conflits

Question

Réponses

Fréquences

%

Pouvez- vous accepter de cohabiter avec les meneurs de ces conflits une fois connus ?

Oui

49

81.6

Non

11

18.3

 
 
 

Total

 

60

100%

Source : Nos enquêtes sur le terrain Fév. 2007

L'analyse de ce tableau montre que seuls 81.6% peuvent accepter de cohabiter avec les meneurs de ces conflits à condition qu'ils viennent eux-mêmes, demander pardon, qu'ils reconnaissent leurs erreurs et que le pardon vient du fond de leurs coeurs. Cela en abandonnant leur mauvaise politique contre les autres habitantes.

Et 18, 3% ont dit, qu'ils doivent répondre à leurs actes commis, c- à- d les traduire en justice une fois connus pour y être punis.

CONCLUSION PARTIELLE

Après notre étude menée sur le bilan humain des conflits armés et ses conséquences dans le territoire d'Uvira, il a été constaté dégâts humains et matériels. Ces effets se remarquent aussi bien sur tous les plans ; l'économie, sur la vie sociale, sur la pêche, sur l'élevage, sur le commerce qui constituent la base de la vie économique de la population ont été sérieusement et dangereusement affecté.

Les structures sociales importantes pour les Territoire, telle que les infrastructures scolaires, sanitaires et administratives ont connu une déroute très considérable. Nous confirmons alors avec nos enquêtes, nos hypothèses selon lesquelles les conflits armés qui ont causé des pertes des vies humaines et délabrement des autres structures, seraient destructeurs du développement du territoire d'Uvira et que le bilan humain causé par les conflits armes airait sur impact négatif sur le secteur économique et sociale qui constituent la base et le fondement de la vie socio- économique des habitants du territoire d'Uvira.

La paix étant sur préalable pour tout développement, nos enquêtés sur le terrain ont rêvé que plus de 70% de la population souhaitent qu'ils soient mené des séances de sensibilisation communautaire su(r la paix et la cohabitation pacifique, ce qui confirme notre hypothèse et prouve à suffisance la faisabilité du projet que nous proposons dans le quatrième chapitre de ce travail.

IIem Partie : PROJET DE DEVELOPPEMENT

Chap. 3. : PROJET DE SENSIBILISATION COMMUNAUTAIRE DE LA POPULATION DU TERRITOIRE D'UVIRA SUR LA PAIX ET LA COHABITATION PACIFIQUE

0. INTRODUCTION.

La politique actuelle de développement voudrait à ce que les chercheurs ne se limitent pas seulement à étudier une situation ou à la décrire, mais plutôt arriver à agir pratiquement et correctement afin d'apporter plusieurs solutions aux problèmes soulevés.

Compte tenu de la situation dramatique que connaît la population du territoire d'Uvira, nous avons trouvé nécessaire de concevoir ce projet qui constituerait une tentative des solutions aux problèmes.

4.1. Identification

4.1.1. Définition :

Pour poumaillon, un projet de développement comme étant « aux ensemble des moyens de toutes sorte dont la mise en oeuvre de façon coordonnée et estimée nécessaire pour obtenir les résultats du développement économique et social concourant à la réalisation des objectifs du plan ».

Selon le C.T KASUKU KALABA Erick dans le cours de développement communautaire, selon lui, un projet est un ensemble de complet d'activités et d'opération qui consomment des ressource limitées (humaines, financières et matérielles et temporelles) et dont les bénéficiaires attendant des avantages. Il est terminé lorsque son but est réalité. Portant de son but et de ses objectifs, un projet peut révérer sur caractère social, politique, culturel, économique et religieux et dont dépend de sa rentabilité soit à fonds perdus soit à but lucratif.

4.1.2. Objectif du projet.

D'une façon globale, le projet se fixe comme objectif principal, la restauration de la paix durable et la cohabitation pacifique, dans la territoire d'Uvira et la redynamisation du secteur économique et sociale pour tenter d'améliorer les conditions de vie de la population.

4.1.3. Naturel et cadre juridique du projet

La durée de notre projet est deux ans. Il part du 01/09/2007 au 31/08/2009. Notre projet sera implantée dans la cité d'Uvira ne République démocratique du Congo.

4.1.4. Durée du projet

Comme signalé ci- haut dans l'introduction de ce travail en ses points traitant de la problématique, de l'intérêt et du choix de cette réflexion. Ce modeste projet se veut être une solution à un problème grave ; le bilan humain des conflits armés et ses conséquences dans le territoire d'Uvira.

Tout projet de développement vise l'amélioration du bien-être de l'homme. C'est la réalisation du projet.

Selon J. SERGES et HABYAMBERE (1977) « le progrès est une marche en avant, en changement favorable approchant quelqu'un du but poursuivi » 57(*)

4.1.5. Facteur justificatif du projet

Ce projet concerne la population de la province du Sud- Kivu en générale et celle du territoire d'Uvira en particulier c.-à-d. la quelle population a été victime des conflits armés.

4.1.7. Stratégie globale du projet

Les stratégies de ces projets visent à renfoncer les efforts déjà consentis par les églises ainsi n'ont pas cessé à prêcher l'amour et sur ces efforts des organisations non gouvernementales de développement qui ont mis en place des structures d'animation ; et compagne pour la paix et cohabitation pacifique.

Ce projet vise à construire un bâtiment qui constituera un cadre de rencontre, de réflexion de ce rayon de développement dans le territoire d'Uvira. Il sera question de former des formateurs locaux et de créer les groupes de paix et de la cohabitation pacifique dans le territoire d'Uvira.

4.2. ETUDE DE LA PERTINENCE ET DE LA FAISABILITE DU PROJET

4.2.1. Étude de la pertinence

Par définition, la partenaire d'un projet est son aptitude de répondre justement et précisément au besoin ressenti.

Le projet ne restera pas sans impact pour le rétablissement de la paix, de la cohabitation pacifique et du développement.

Il nous est important, nécessaire et sans doute pertinent de trouver une solution aux problèmes que connaît le territoire d'Uvira.

4.2.1. Étude de la faisabilité

Lords de nos enquêtes, près de 80% de la population sont préoccupé »s et sont prêts à s'investir dans les activités de réconciliation et développement. Étant faisable sa bonne exécution tiendra compte des éléments suivants :

- Il doit être réalisé par étape d'activité

- Il doit être coordonné par un technicien en développement ainsi que des agents compétents et efficaces.

- Il doit recouvrir tous les moyens financiers nécessaires pour son démarrage.

Enfin, la faisabilité de ce projet s'explique par un simple fait qu'il ressort des besoins de la population assurant une participation locale activité aux activités.

4.3. OPERATIONNALISATION DU PROJET

4.3.1. Activité du projet.

L'opérationnalisation de ce projet va faire avec la mise en oeuvre des activités qui suivent ;

1. Construire un centre de sensibilisation

2. équiper le centre en matériel et fournitures de bureau

3. organiser six sessions d'animateurs locaux

4. initier et faire fonctionner les groupes de paix

5. organiser des journées de réflexion sur la paix, la réconciliation et la cohabitation pacifique et le développement du territoire.

6. superviser ces activités du centre

7. faire le suivi et l'évaluation des activités.

4.3.2. Structure et organisation du projet

Le personnel du projet sera permanent et s'occupera de l'organisation du fonctionnement se chargeant de former des vulgarisateurs locaux de paix au sein des groupes dans tout le territoire.

4.3.3. Organisation du projet

Conseil de gestion

Coordination

Secrétariat

Service de formation et d'éducation pour la paix

Service d'information et de documentation

Service administratif et financier

4.4. DESCRIPTION DES TACHES

a). Le conseil de gestion.

Il est l'organe suprême du projet. Il est composé de 21 membres à raison de 7 membres pour collectivité chefferie.

b). Le coordination

le coordination est l'exécutif du projet, il est composé d'un pleins ils représente l'organisation à l'extérieur, gère les ressources, contrôle et coordonne les activités du projet.

c). Le secrétaire :

Il assurer les correspondances, reçoit et expédie les courriers, rédige le compte rendu des réunions et les rapports.

d). Service de formation et animation.

Il est la pièce maîtresse du projet, le noyau du projet. Il identifie les problèmes, conçoit les thèmes d'animation, élabore des stratégies, établit des programmes d'animation, étudie les faisabilités des thèmes avant de les soumettre à la coordination pour examen.

c). Service d'information et documentation.

Il mettra en place une salle de lecture où des gens peuvent venir se documenter sur les informations relatives à la réconciliation et autres.

4.6. PLANIFICATION DES EXTRANTS

* Extrant 1. Construction du Centre de sensibilisation.

Il s'agira de doter le projet d'un bâtiment qui abritera ses bureaux pour coordonner les activités du projet.

Durée : 4 mois

- Que les fonds alloués soient vite débloquées

- Que les matériaux de construction soient disponibles localement

- Qu'il n'y ait pas de détournent des fonds

- Que les maçons soient motivés.

Moyen de vérification : visite sur le terrain.

* Extrant 2. équiper le centre en matériel et fourniture de bureau

Cible : doter le bureau du projet d'un matériel et fournière nécessaire pour son fonctionnement.

Durée : 2 mois

Échéance : des mois de janvier au mois de février 2008

Conditions critiques :

- Que les fonds alloués à cette activité soient disponibles ;

- Que le matériel et fourniture soient disponibles sur le marché ;

- Qui `il y ait pas détournement des fonds.

* Extrant 3. Organisation des sessions de formation

Cible : doter le projet d'un personnel formé qui sera chargé de former et de créer de groupes de paix différents groupements.

Durée : 4 mois

Échéance : du mois du Mars 2008 au mois de Juin 2008

Conditions critiques :

- Que les fonds alloués à la formation soient disponibles ;

- Que le formateurs soient disponibles ;

- Qui `il y ait pas détournement des fonds

- Que le matériel soit disponible

* Extrant 4. Faire fonctionner les groupes de paix

Cible : Doter le projet d'un personnel capable d'animer et vulgariser sur la paix et la cohabitation pacifique dans le territoire d'Uvira.

Durée : 14 mois

Échéance : du mois du Juillet 2008 jusqu'à la fin du projet

Conditions critiques :

- Que les fonds alloués à cette activité soient vite libérés ;

- Que la population accepte de participer aux activités du projet ;

* Extrant 5. Organisation des journées de réflexion sur la paix

Cible : Permettre au projet d'échanger et de réfléchir ensemble avec la population pour connaître et pointer doigts les problèmes réels et de réfléchir ensemble sur les mécanismes de solution.

Durée : 17 mois

Échéance : Du moi de Avril 2008 jusqu'à la fin du projet.

Conditions critiques :

- Que les fonds alloués à cette activité soient disponible ;

- Que la population accepte de participer ;

* Extrant 6. Organisation des journées de réflexion sur la paix

Durée : 24 mois

Échéance : Du début jusqu'à la fin du projet.

Conditions critiques :

- Qu'il n'y ait pas d'insécurité ou guerre ;

* Extrant 7. Organisation des journées de réflexion sur la paix

Pour évoluer et suivre l'extension du projet

Durée : 24 mois

Échéance : toute la durée du projet.

Conditions critiques :

- Que les rapports soient disponibles ;

- Que la population soit mobilisée.

ACTIVITES

2007

2008

2009

S

O

N

D

J

F

M

A

M

Jn

Jt

A

S

O

N

D

J

F

M

A

M

Jn

Jt

Construction du centre sensibilisation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Équiper le centre en matériel et fourniture de bureau

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Organisation des sessions de formations

 
 
 
 
 
 
 

X

X

X

X

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Initier et faire fonctionner les groupes de paix

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Organiser les journées de réflexion sur la paix

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

Superviser des activités

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

*

Suivi et évaluation

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

X

Tableau N° 19 : DIAGRAMME DE GANT.

Légende : = Construction du centre de sensibilisation

= Équiper le centre en matériel et fourniture du bureau organiser des sessions de formation

X = Organiser des sessions de formation

= Initier et faire fonctionner les groupes de paix ;

* = Organiser les journées de réflexion sur la paix

***= Superviser les activités

XX= Suivi et évaluation

4.9. Budgétisation

La budgétisation est une opération qui consiste à déterminer le coût des projets cette dernière doit permettre la détermination du coût de fonctionnement et du matériel.

4.9.1. Achat du terrain et coût de construction.

Tableau n° 20 Investissement achat terrain et coût de construction

DESIGNATION

Qté

P.Uen $

P.T. en $

 

1. Terrain

1

12.000

12.000

 

2. moellon

50m3

03

150

 

3. Sable

38m3

15

570

 

4. Gravier

50m3

10

500

 

5. Ciment

280 sacs

18

5040

 

6. Briques cuites

70.000

-

1050

 

7. Planches, madriers et chevreaux

280

08

2240

 

8. Tôles (BG 32)

150

08

1200

 

9. Clous de tôles et clous ordinaires

55 kgs

04

220

 

10. Fer à béton de 9

25kgs

08

200

 

11. Une porte métallique

4

250

1000

 

12. Porte à bois

8

30

240

 

13. Fenêtres métalliques

10

70

700

 

14. Brouettes

4

50

200

 

15. Vitres

18 pièces

12

216

 

16. Mastique

10 kgs

01

10

 

17. Ampoules

25

8

200

 

18. Peinture à huile

6 boîtes

11

66

 

19. Peinture à eau

12 boites

12

144

 

20. w.c

4

80

320

 

Total

-

-

26.266

Source : Nos investigations et nos enquêtes.

Tableau n° : 21 Mobilier et matériel et fourniture du bureau.

DESIGNATION

Unité

Qté

P.Uen $

P.T. en $

 

1. Tables de bureau

Pièces

10

12

120

 

2. Etagères

Pièces

12

40

480

 

3. Chaises cannées

Pièces

24

07

168

 

4. Ordinateurs et accessoires

Pièces

6

500

3.000

 

5. Agrafeuses

Pièces

10

3.5

35

 

6. Machines à calculer

Pièces

5

05

25

 

7. Attache- tout

Pièces

10

01

10

 

8. Cachent

Pièces

1

20

20

 

9. Tampor

Pièces

1

3

3

 

10. Perforateurs

Pièces

6

03

18

 

11. Papiers duplicateurs

Pièces

22

05

110

 

12. Papiers pelures

Pièces

8

05

40

 

13. Papiers carbones

Pièces

2

06

12

 

14. Stylos

Pièces

5

02

10

 

15. Vernir correcteurs blanc

Pièces

5

2.5

12.5

 

16. Classeurs

Pièces

30

2.5

75

 

Sous- total

-

-

-

4138,5

Source : Marché de Kadutu/ Bukavu

Taux : 1 $= 500 FC

Tableau n° : 22 Ventilation salaire du personnel.

DESIGNATION

effectif

Qualification

Durée

Sol. Mensuel en I$

Sal. Tot en $

 

1. Coordinateur

01

A0

24

450

10800

 

2. Chargé de formation d'éducation

4

A1

24

300

7200

 

3. Chargé d'information &docuement

1

A1

24

250

6000

 

4. Chargé de comptabilité

1

A1

24

250

6000

 

5. Secrétaire

1

A1

24

150

3360

 

6. Chauffeur

3

A1

24

140

3360

 

7. Sentinelle

1

D6

24

120

2880

 

8. Huissier

1

D6

24

120

2880

 

Sous- total

-

-

-

-

42720

Source : Nos investigations sur le terrain et estimation de l'initiateur du projet.

Tableau n° 23 Matériels de fourniture pour la formation

DESIGNATION

UNITE

Qté

P.Uen $

P.T. en $

 

1. Flip chats

Rame

30

8

240

 

2. Marqueurs

Boîte

5

3

15

 

3. Boîtes à images

Boîte

3

35

105

 

4. Cahiers Kasuku

Pièce

25

01,ou50Fc

37.5

 

5. Stylos

Boîte

20

5

100

 

Sous- total

 
 
 

497.5

Source : Les estimations de l'initiateur du projet.

Tableau n° 24 Investissement achat terrain et coût de construction

DESIGNATION

Qté

P.Uen $

P.T. en $

 

1. Land- Cruiser

2

25.000

50.000

 

2. CamionnetteHulux

1

6.000

6000

 

3. Moto D.T 125

6

3500

2.1000

 

4. Vélo

5

80

400

 

Sous- total

-

-

77.400

Source : Station KINSHOP/BUKAVU/Estimation de l'initiateur du projet

Tableau n° 25 carburant et lubrifiant

DESIGNATION

Qté

P.Uen $

P.T. en $

 

1. Carburant

23.100 litres

1.5

34.650

 

2. Lubrifiant& entretien

850 L

2.5

2.125

 

Sous- total

-

-

36775

Source : Station GINKI/ Uvira

Tableau n° 26 Récapitulatif du coût total du projet

DESIGNATION

Coût total en $

 

1. Mobiliser du terrain et coût de construction

26.266

 

2. Mobilier et fourniture du bureau

4.138.5

3

Salaire du personnel

42.720

4

Matériel de formation

77.400

5

Matériel roulant

36.775

6

Total

187.797

 

Imprévu 20%

37.559.4

 

Total

225.356.4 $

Sources de financement :

Ce projet sera financé par le programme de Nations- Unies pour le Développement et l'ECC.

La répartition de ce financement se présente comme suit :

- PNUD : Bailleur de fonds extérieur, finance le projet à 80% soit un montant de : 150.237,6 $

- L'ECC : avec un montant de : 28.169, 55 $, soit 15%

- Les efforts de la population : 5 %, soit un montant de : 9.389, 85 $

TABLEAU n° 26 Récapitulatif du coût total du projet

Désignation

Montant en $

Pourcentage

Bailleurs de fond

150.237,6 $

80 %

ECC

28.169, 55 $

15 %

Participation locale

9.389, 85 $

05 %

Financement : >Nos synthèses

Rentabilité du projet :

Notre projet est à caractère proprement social, sa rentabilité sociale est autant que ce projet vise la paix et la cohabitation pacifique de la population du territoire d'Uvira.

Une fois les objectifs et buts atteints et les ressources financières libérées, le projet sera rentable, sur le plan social car la population du territoire d'Uvira dans la paix et la sécurité.

Impact du projet

L'impact du projet de sensibilisation de la population du territoire d'Uvira sur la paix, la cohabitation pacifique et le développement, produira des conditions de vie pacifique et sécuritaires.

Ce projet sera d'une importance capitale car au lieu que la population conséquences atroces des conflits armés, seront capables d'oublier et de pardonner les prochains en vue de collaborer et de vivre en paix dans le territoire d'Uvira.

5. CADRE LOGIQUE : Uvira province du Sud- Kivu Territoire d'Uvira RD Congo

Tableau n°28 : Projet de sensibilisation communautaire de la population du Territoire d'Uvira sur la renonciation, le cohabitation pacifique et le développement.

LH

LV

RESUME NARRATIF

(RN)

INDICATEURS OBJECTIEMENT VERIFIABLES (JOV)

MOYEN DE VERIFICATION (MV)

CONDITIONS CRITIQUES (CC)

1.OBJECTIFS SPECIFIQUES

- Créer et faire fonctionner un centre de sensibilisation communautaire sur la paix, la réconciliation, la cohabitation pacifique et le développement.

- Motiver et appuyer les initiatives locales

- La population éprouvée du territoire d'Uvira, est sensibilisée sur la paix, la cohabitation pacifique et le développement à 80% à Uvira

- Plus de 80% des initiatives locales ont été appuyées.

- Rapport d'enquête des animateurs

- Témoignage de la population des activités de sensibilisation

 

2. BUT

Améliorer les conditions socio- économiques de la population du territoire d'Uvira

- 99,5% des conditions de vie de la population sont améliorées, et exerce ses activités facilement dans la sécurité et la paix

- Les données sur les activités de la population montrent la productivité et la rentabilité et surtout dans la paix et bonne cohabitation

- Enquête auprès des familles improuvées

- Rapports de formations

que la situation sécuritaire soit stable.

Qu'il n'yait pas détournement de fond.

Qua la population soit disposée à être sensibilisée et à vivre ensemble

3. EXTANTS

1. Financement acquis

2. La sensibilisation et l'animation sur l'implantation du centre réalisée

3. Personne engagé

4. Groupes de paix fonctionnel initiés

5. Activités mines et évalues

- Au bout de deux as, un financement disponible sera de 225.356, 4$ en septembre 2007-08-16

- Un centre d'encadrement pour la sensibilisation de la population sur la paix, la cohabitation pacifique et le développement implante et opérationnel

- Un montant de 42.720 $ débloqué pour le payement du personnel engagé.

- Documents comptables

- Visite du centre

- Rapport du service de comptabilité

- Que le fond arrive à temps et qu'il n'y ait pas de détournement

- Que le centre soit installé à temps

- Que le personnel soit engagé à temps

4. INTRANTS

1. Obtenir le financement

2. Sensibilisation la population sur la paix, la cohabitation pacifique et le développement

4. Ville en place des groupes de paix

5. les activités

- Construction et équipement du centre

- Salaire du personnel ; 24720 $

- Matériel de formation : 497, 5 $

- Matériel roulant : 77400 $

- Carburant et lubrifiant : 36.775 $

- Matériel du bureau : 4.138.5 $

- Imprévu : 20% soit 37 559, 4 $

- Coût global du projet : 225. 356, 4%

- Rapport financier

- Rapport d'activités

- Rapport de formation

- Fiches de stock

- Qu'il n'y ait de guerre

- Que le fond soit débloqué et arrive à temps

- Que la population sensibilisée accepte de s'impliquer sur le processus de paix et de cohabitation pacifique pour le développement

CONCLUSION GENERALE

Du moment où nous sommes a terme de l'étude entreprise sur « le bilan humain des conflits armés et des conséquences sur le territoire d'Uvira », nous rappelons qu'un certain nombre d'observations ont été faites.

Nous avons énoncé la problématique de la situation de la population du territoire d'Uvira selon laquelle, à l'instar de tout les pays, la RDC, et à travers ses provinces du début des guerres jusqu'au moment où nous avons effectué l'étude.

Différentes méthodes et techniques dont la méthode historique, comparative, statistique, l'observation, interview, nos ont permis d'approcher cette étude.

A travers ces techniques et méthode, nous avons pu ressortir quelques conclusions sur la question posée au départ.

Sur les avantages des conflits armés sis ce n'est que ses méfaites et ses multiples massacres, destruction et déclarent des infrastructures, enrôlement des enfants dans l'armée, et autres des innocents, démolition est incendie des maisons, pillage ; bref, le développement du territoire est affecté. C'est pourquoi nous terminons en disant que : seul un pays où règne la paix, la tranquillité, peut aspirer au développement et à l'épanouissement de ses populations.

La guerre tue et détruit. Elle la violence la haine et installe les traumatismes graves pour des générations entières.

Elle résulte des appétits égoïstes des responsabilités politiques essayant le pouvoir sur le sang de milliers des vies humaines innocentes.

Les conflits armés en appelle à la guerre et à la violence et il est atterrant de parler des négociations pendant la guerre si l'on tient au sérieux des objectifs et ambitions. Elle ne construit pas.

Les vainqueurs d'aujourd'hui sont la justification « légitime » de la guerre que les vaincus d'hier déclenchent.

On ne peut dans pas faire la paix et la démocratie en faisant la guerre, car les conflits bloquent les libertés, piétinent les droits et enterrent la paix. La guerre s'oppose à la paix et à la démocratie et au développement. C'est pur quoi nous faisons notre déclaration, cultivons à jamais la paix. Refusons les conflits armer d'où nation, l'amour de la partie et celui de la vie humaine.

Luttons pour les saines que par les armes pour accéder au pouvoir ou pour le conserver.

Ce travail a au moins le mérite de lever le voile sur de pans entiers des relations socio- économique qui se sont avérés déterminant dans l'effondrement du territoire d'Uvira et dans la déclanchement des conflits armés dont le coût humain est injustifiable.

Nous reconnaissons, néanmoins, que nous n'avions pas exploité ce sujet d'une manière purement exhaustive et que pour ce faire, nous laissons le champ libre à qui conque voudrait bien l'approfondir. Toute sorte de critique sera pour nous une réussite et nous permettra d'évoluer dans l'avenir.

NOTERS BIBLIOGRAPHIQUES

1. MAHANO GE MAHANO, Existe- t- il des Rwandais Congolais ? éd, Sophia, Kin, P.5

2. Centre OLAME, Le viol, un affront à notre culture et, ... à la conscience universelle, éd, Olame, Nka Nyanja, 2004, P.9

3. Lammeux, Recherche des méthodologies en sciences humaines ,Aval, éd, étude vivante, 1995, P 312

4. SERGES et HABYAMBERE, les conditions de la croissance économique, CEPAC- Kin, 1997, P.68

5. CUYPERS, cité par MAHANOGE MAHANO, existe- t- il des Rwandais Congolais ? éd, Sophia, Kinshasa, P.64

6. RFDA ; Le corps des femmes comme champ de Bataille durant la guerre en République Démocratique du Congo, 1996- 2003, PP, 21- 50

7. WiliamUrgy cité par Moïse RWAGIRA MAKUBULI, les ONG et la gestion des conflits en territoire d'Uvira ; cas de Héritiers de la justice et de GAZAP, mémoire, ISDR, 2006, P.43

8. Mme Lisette BANZA MBOMBO et M. Christien HEMEDI BAYOLO, cité par NAHAMBA KIRINDIMBA, TFC, impact des conflits armés sur la vie socio- économique des ménages dans les collectivités chefferies des Bafuliru, P 2, TFC, 2004- 2005

9. VANDE WOUDE.E.J, cité par Mahano que Mahano, P.65

10. BOSCO MUCHUKIWA, pouvoirs locaux et contestation populaires dans le territoire d'Uvira au Sud- Kivu de 1961 à 2304, envers, 2004.

11. Richard BUJIRI NYONGOLO, TFC, conséquences socio- économique de la guerre de 1998- 2004, cas spécifique du groupement des BUSHWIRA, territoire de KABARE, ISDR, 2005

12. Guillaume NGUBI SENGI, TFC, conséquence de la guerre dite de libération (1998- 2003) sur le développement socio- économique dans le territoire de WALIKALE (Cas spécifique du groupement des Bakusu, ISDR, 2005, P.2

13. ILUTELO MBOBOTI, les conflits ethnique et leurs impacts en territoire de FIZI au Sud- Kivu/ RD Congo, TFC, 1997- 1998.

14. Moïse RWABIRA MAKUBULI, les ONG et la gestion des conflits en territoire d'Uvira ; car de Héritiers de la justice et de GASAP, mémoire, ISDR, 2006, P.20

15. Réné BASHENDE BWEYO, Administration et conflits de succession au pouvoir coutumier dan,s la chefferie des Bafguliru de 1928 à 2005, mémoire, 2005- 2006.

16. Unicef, la situation des enfants dans le monde, rapport, 2005, P.42

17. Amnesty international, rapport, 2004, P.123

18. PNUD, conflits armés en République du Congo, 2004, P.15

19. Héritiers de la justice, une population déserté, délaissée et prise en otage, rapport avril- décembre, 2000, P.9

20. Zone de santé d'Uvira, rapport annuel, 2006

21. Guillaume BAMI IKANDO, cours d'Initiation à la recherche scientifique, G1 ISDR, 2004- 2005, P.24

22. Ecrick KASUKU KALABA, cours de développement communautaire, G1 ISDR, 2005- 2006

23. Erick KASUKU KALABA, cours de conception, gestion et élaboration des projets, G2 ISDR, 2005- 2006

24. COPARE, observatoire des conflits au Sud- Kivu, rapport de mars 2003

25. SOURCES ORALES :

- Luc BAGALUHA KASHWA, Interviewé à Kasenga/ Uvira en Janvier 2007

- KAFOTO RUKAKIZA interviewé à KIRUNGU/ Moyens plateaux, le 07/06/2007

- BITINGINGWA, interviewé à SANGE, en janvier 2007

- TATA RUSEKEMA, interviewé à SANGE, en janvier 2007.

* 1PNUD, Conflits armés en république Démocratique du Congo, 2004, p.15

* 2Ibidem, P. 15

* 3Op.Cit, P. 17

* 4Mme Lisette BANZA MBOMBO et Monsieur Christian HEMEDI BAYOLO, cité par MAHAMBA KIRINDIMA, TFC, Impact des conflits armés sur la vie socio-économique des ménages dans la Collectivité-Chefferie des Bafuliiru, p.2, 2004 - 2005.

* 5 Richard BUJIRIRI NYONGOLO, TFC, Conséquences socio-économique de la guerre de 1998-2004, cas spécifique du groupement de Bushwira, Territoire de Kabare, 2005-, p. 2

* 6 Guillaume NGUBI SENGI, TFC, conséquences de la guerre dite de libération » (1998-2003) sur le développement socio-économique dans le territoire de Walikale (cas spécifique du groupement des Bukavu, 2005, p. 2

* 7 MAHANOGE MAHANO, Existe-t-il des Rwandais congolais, éd. Sophia, kin, p. 5

* 8 Héritier de la Justice, Une population désespérée, délaissé et prise en étage, rapport avril - décembre 2000, P. 69

* 9 Centre OLAME, Le viol, un affront à notre culture et à la conscience universelle, éd. OLAME Nka Nyanja, 2004, p. 9

* 10 Guillaume BWAMI IKANDO, Cours d'initiation à la recherche scientifique G1, 2004-2005, p. 24

* 11G. LUNJWIRE, cité par jacques BULINDA RUHARA, TFC, les guerres dites de libération et la création de phénomènes Maï-Maï de Kitendu dans le territoire en RDC, 2005, P.

* 12A. Lamoureux, Recherche des méthodologies en sciences humaines ovales, Ed. Etude vivante, 1995, B. 315

* 13 CUYPERS, cité par Mahano Ge Mahano, existe-t-il de Rwandais Congolais ? , éd. Sophia, Kinshasa, p. 64

* 14 Op. cit. p. 65

* 15 Idem p. 65

* 16 COPARE, observatoire des conflits au Sud-Kivu, rapport de mars 2003

* 17BOSCO MUCHUKIWA, pouvoir locaux et contestations populaires dans les territoires d'Uvira, Au Sud-Kivu de 1961 à 2004, Thèse de doctorat envers, 2004 p.40

* 18 BOSCO MUCHUKIWA, Op. Cit., p. 42

* 19 BOSCO MUCHUKIWA, Op. Cit. p. 43

* 20 Idem, p. 53

* 21 VANDE WOUDE, E. J, coté par Mahano Ge Mahano, Op. Cit, p. 65

* 22Cfr. P. 65

* 23BOSCO MUCHUKIWA, Op. Cit. PP 47 et 48

* 24Idem, p. 52

* 25 Op. Cit. p. 68

* 26 Idem p. 73

* 27Idem p. 80

* 28MAHANO GE MAHANO, Op. Cit, p. 82

* 29 BOSCO MUCHUKIWA, Op. Cit, p. 53

* 30Bosco MUCHUKIWA, Op. Cut, 54

* 31 Idem, P. 30

* 32BOSCO MUCHUKIWA, op. cit p. 133

* 33 Idem, p. 134

* 34 Op. cit. p. 42

* 35BOSCO MUCHUKIWA, Op. Cit., o. 155 et 156

* 36Luc BAGALUHA KASHWA, Interviewé à Uvira, en janvier 2007

* 37Guillaume NGUBISENGI, Les conséquences de la guerre dite de libération (1998 - 2003) sur le développement socio-économique dans le territoire de WALIKALE. Cas spécifique du groupement des BAKUSU, TFC, 2005, ISDR-Bukavu, p. 17.

* 38Données recueillies auprès de la population à Lemera, en Janvier 2007.

* 39TATA RUSESEMA, rescapé de ce massacre, interviewé à Sange, en Février 2007

* 40 Entretien avec la population de Katogota, héritier de la justice

* 41 Entretien avec la population à Sange

* 42 Interview réalisée auprès de la population

* 43 Données récoltés à Kirungu auprès de la population, jeudi 07/06/2007

* 44 Ancien militaire une compte de Mayimayi

* 45 Entretien avec la population

* 46Interview réalisée auprès d'un rescapé à Sange par Abel MUKUNDES., en janvier 2007.

* 47 Centre Olame, le viol, un affront à notre culture et ... à la conscience universelle, éd. OlameNka, Nyanja, 2004, p.6

* 48 RFDA, P. 40 et 50

* 49RFDA, P. 22

* 50 UNICEF, la situation des enfants dans le monde, 2005, p. 42

* 51Entretien avec la population de Sange

* 52 Idem à Kirungu

* 53Moïse RWABIRA MAKUBULI, Les ONG et la gestion des conflits en territoire d'Uvira ; cas de Héritiers de la Justice et de GASAP, Mémoire, ISDR-Bukavu, 2006, P.20

* 54William URY, Cité pas Moïse RWABIRA MAKUBULI, Op. Cit, P. 43

* 55Idem, P. 43.

* 56Moïse RWABIRA MAKUBULI, Op. Cit, P.20

* 57 SERGE et HABYAMBERE, Les conditions de la croissance économique, CEPAC- Kin, 1997, P, 68.






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