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Dispositif de renforcement du système scolaire conventionnel en Côte d’Ivoire. Influence des classes passerelles en zone centre nord et ouest (c.n.o.) de 2006 à  2014.


par Moussa KONE
Université Alassane Ouattara - Doctorat en sciences de l'éducation 2019
  

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2. Un contexte de conflit armé

Les classes passerelles interviennent à la suite de deux conflits armés. Celui de 2002 et la crise post-électorale de 2010/2011. Ces contextes de conflit armé se caractérisent par des effets néfastes sur le système scolaire, notamment sur ses

249 Gouvernement de Côte d'Ivoire et al, 2016, op. cit, p. 119

250 ibidem

251 ibidem

252 idem, p. 132

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infrastructures, ses acteurs et le climat scolaire. Cette section montre les différentes étapes de l'évolution du système scolaire ivoirien face aux deux crises, en l'absence de « mécanisme formel de mitigation. »

2.1. Un environnement scolaire politisé par les belligérants

Evaluant les effets néfastes des conflits successifs sur le système scolaire, le gouvernement de Côte d'Ivoire et al (2016) affirment que :

suite à la crise de 2002, le système éducatif ivoirien a été la scène de confrontations étendues, impliquant les forces belligérantes, les enseignants et les élèves, (...). Les résultats des élections présidentielles de 2000, tenues sur une toile de fonds de coup d'état, ont été fortement contestés par une frange de la population, donnant lieu en 2002 à un conflit militarisé qui a coupé de fait le pays en deux. L'ensemble du tissu social a été affecté par cette crise, et les écoles sont alors devenues un forum d'expression des tensions politiques qui pouvaient s'observer au niveau local (Chelpi den Hamer, 2013). Les problématiques concernées incluent la politique éducative, le statut et la coordination des enseignants, l'accès à l'école, l'organisation et l'administration du secteur. En effet, l'éducation est devenue un symbole clé de l'identité ivoirienne et de statut, que les principaux protagonistes du

conflit ont cherché à manipuler pour l'atteinte de leurs objectifs politiques (Sany, 2010).253

Ces auteurs constatent que les protagonistes de la guerre de 2002 se sont servis de l'école pour se rapprocher de leurs objectifs politiques. Dans cette démarche, l'école a fait l'objet de convoitise par les belligérants non pas pour éduquer les enfants, mais plutôt pour obtenir d'éventuels adhérents à leurs combats politiques. L'école a assumé pleinement ce rôle de distillateur d'idées politiques, de par la diversité de ses acteurs et de par sa vocation de transmetteur de savoir. En ciblant l'école, les acteurs du conflit étaient conscients de cette fonction charnière.

Une manifestation de l'emprise des protagonistes sur l'école est le refus de l'Etat de Côte d'Ivoire d'organiser les examens nationaux dans les zones dites « occupées » en 2003. Ce sujet a fait l'objet d'âpres négociations arbitrées par la communauté internationale avant de trouver une solution. Pour convaincre les partenaires engagés dans les financements de ce projet, la partie adverse (les

253 Gouvernement de Côte d'Ivoire et al, 2016, op. cit., p. 226

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forces occupantes) a dû faire usage de la pression populaire des zones sous son contrôle. Ces populations, à travers des marches de protestation et avec la bénédiction des forces nouvelles, ont clamé haut que l'Etat de côte d'Ivoire, par son refus d'organiser les examens, violait le droit à l'éducation de leurs enfants. Cette pression populaire a aussi bien servi la cause des populations et que celle des forces nouvelles.

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