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Les politiques publiques de gestion de la diversité culturelle dans les processus de construction de la paix en afrique centrale


par JERVE SIGNI TSAGHO
Institut Des Relations Internationales du Cameroun  - Master 2 en Relations Internationales  0000
  

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CONCLUSION GENERALE

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Les politiques publiques de gestion de la diversité culturelle dans les processus de construction de la paix en Afrique centrale

L'objectif de ce travail a consisté à répondre à la question de savoir comment les Etats d'Afrique Centrale gèrent la diversité culturelle dans la perspective de la construction de la paix. En mettant en avant les instruments de politiques publiques qui sont mobilisés à cette fin, nous avons essayé d'illustrer l'idée suivant laquelle la construction d'une véritable paix durable reste liée à la rapidité avec laquelle ces différentes politiques publiques mettent au-devant de la scène les groupes sociaux considérés comme minoritaires, ainsi que leur insertion au sein du débat public sur la démocratisation des sociétés dans lesquelles ils s'insèrent.

Sous ces auspices, s'il est une leçon à tirer des crises politiques et des mouvements sociaux de ces dernières années, c'est que les États en Afrique Centrale et leurs sociétés doivent se rencontrer à nouveau autour de la définition d'un vivre-ensemble partagé, inclusif et dynamique. Au bout du compte, le défi majeur de la paix en Afrique centrale est la construction de l'État et le renforcement de la démocratie intégrative et participative, ainsi que l'invention d'un nouveau pacte républicain débarrassé de tout stéréotype fondé sur la prise en compte de la diversité culturelle et des avatars du sous-développement. Pour ce faire, il importe de partir du caractère intrinsèquement pluriel de toute société où cohabitent des acteurs, aux besoins et aux conceptions du monde variés. Dans cette diversité se définit l'adhésion à l'État, et se construit sa légitimité. Ce qui revient à considérer la bonne gouvernance comme un élément central de la stabilité et de l'équilibre sociétal.

Les débats sur la gouvernance au sein de nos sociétés africaines continueront donc d'approfondir notre analyse, et surtout élaborer des propositions pour une approche plurielle des politiques publiques qui constituent un enjeu majeur de la gouvernance démocratique dans les décennies à venir. On le sait avec Guy HERMET qui nous le révèle assez clairement dans son ouvrage Culture et développement, une politique publique inadaptée peut aboutir à des effets de nuisance: « Développement et changement sont synonymes, tous deux risquant d'échouer ou de briser le ressort du milieu touché s'ils ne s'intègrent pas dans son univers mental et social (...) Les bienfaits non négociés et mal adaptés risquent d'être mal reçus, voire d'apparaître comme des nuisances aux yeux de ceux qui sont censés en bénéficier ».

Ouvrant à la prise en compte de la complexité des sociétés dans ce qu'elles ont de plus intime, la conception du vivre ensemble partagé par cette réflexion dans une dynamique interculturelle peut donc porter à bien des raccourcis théoriques, philosophiques, politiques et techniques conduisant aux mêmes impasses que celles dont elles sont censées sortir. Cette place prééminente accordée à l'État ne peut néanmoins être légitime que dans le contexte d'un État

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qui autorise, favorise voire incarne la prise en compte de la diversité culturelle dans son action politique. La nécessité de ne pas tomber dans la conception d'un modèle prédéfini en opérationnalisant «l'État pluriel» doit s'effectuer dans un souci de pragmatisme et d'adaptation aux contextes particuliers de la diversité, et ce de manière évolutive. C'est là une condition pour que l'action publique menée dans ce sens ne se retrouve pas en décalage avec les réalités sociales. Chaque État doit dès lors être à l'écoute de la diversité de sa société, et réévaluer en permanence la forme et les modalités de son interaction avec les différentes régulations qui la composent. C'est en cela aussi qu'il conserve sa légitimité de garant de l'intérêt général. Les Etats d'Afrique Centrale gagneraient bien à s'en souvenir.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand