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Diagnostic de l'approche conseil agricole de la Sodefitex et proposition de solutions résilientes. Cas des secteurs de Vélingara, Koungheul et de Kédougou.


par Samsedine SEYE
Université Alioune Diop (UAD) de BAMBEY - Licence Professionnelle en Conseil Agricole et Rural  2020
  

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3.4 DISCUSSION

D'après l'analyse des tranches d'âges des cotonculteurs de la zone cotonnière, le secteur de Kédougou (Zone humide) a moins de jeunes producteurs, environ 32%. Cela reflète la réalité sur l'orientation des jeunes de la région vers l'existence d'autres sources de revenus comme ici qui n'est rien d'autre que l'exploitation de l'or au détriment de l'agriculture. Selon l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) sur son rapport de l'Etude Monographique Sur L'orpaillage au Sénégal en 2018, les individus s'activant dans cette activité dans la région de Kédougou sont majoritairement jeunes, 71,3% d'entre eux sont âgés de moins de 35 ans. Cela confirme nos résultats sur le désintéressement des jeunes à l'agriculture pour l'orpaillage. Cette situation impacte négativement sur la production cotonnière en particulier. A Kédougou les producteurs ont un faible capital foncier, qui serait relatif au relief accidenté (ANSD, 2015). Cette situation rend difficile la pratique de la rotation culturale dans la zone, d'où de forts risques de baisse de la fertilité des sols à terme. Cette situation pourrait être accentuée par le fait que 80% des producteurs de la zone disent qu'ils ont hérité ces terres, donc des terres anciennes sur lesquelles on n'applique pas de jachère.

Le problème majeur de la mise en en oeuvre du conseil dans le secteur de Kédougou se trouve dans l'exécution des taches parce-que la majorité des producteurs dit que les pratiques ne sont pas assimilées et que les relais techniques ne les accompagnent pas à cause de l'éloignement des champs et des GPC.

L'itinéraire technique qu'est le socle de la vulgarisation dans le transfert de compétence rencontre deux contraintes dans le secteur Kédougou que sont : la cherté du coût du paquet technique, le manque de main d'oeuvre familiale. Ces résultats confirment ceux de (Ndour, 2018).

Le manque de matériels agricole n'est pas prononcé par les producteurs du secteur de Kédougou pour les contraintes liées au non-respect de l'application de l'itinéraire technique du fait dans la zone d'étude le terrain est accidenté et que la culture attelée y est difficile avec les sols lourds et pierreux. Par contre, le manque main d'oeuvre est un véritable problème pour eux.

Au secteur de Koungheul, 62% des jeunes pratiquent l'agriculture. Les analyses ont affirmé que les 85% des producteurs de ce secteur ont un capital foncier de plus 5ha. Donc la baisse de la production est due au détournement d'objectif des intrants qui affecte directement le rendement agricole. D'ailleurs ; 32% des producteurs ont encore affirmé de ne pas pouvoir

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respecter l'itinéraire technique par manque d'intrants pour les autres cultures. Ici dans la zone cotonnière, on note un ratio faible de 14,15% entre la moyenne du revenu annuel du coton par producteur et celle du revenu total annuel des cultures vivrières et/ou de rente par producteur. Donc la rentabilité économique du coton peu satisfaisante. Cela est la résultante de l'accroissement de la diversification au détriment de la culture du coton dans la zone comme l'a si bien affirmé Ndour (2018) qui disait que « Le plan d'occupation des terres agricoles selon leur fertilité est en faveur des cultures céréalières, pour des soucis de sécurité alimentaire ». L'arachide gagne du terrain dans le Sénégal oriental (Beaujeu et al, 2009). Le travail du conseiller qui consiste à faire de la vulgarisation de proximité est difficile dans cette zone, vu que les GPC sont nombreux et distants dans le secteur de Koungheul. Cet éloignement des GPC et le nombre important poussent les CTC à dire que le carburant qui est à leur charge est une contrainte forte qui leur empêche de faire bien leurs tournées. Le secteur de Koungheul est aussi couvert par des CTC/CAP qui disent aussi que le manque de formation surtout en informatique, en tableur Excel est un problème qui se pose pour la gestion du crédit.

La zone de Koungheul reflète une réalité un peu différente de celle de la zone humide, comme Kédougou, dans laquelle on a un taux faible de jeune qui s'intéressent à l'agriculture car ils prennent le chemin de l'immigration clandestine pour aller chercher du travail temporaire ou définitif dans les pays occidentaux. Le sous équipement est un problème qui se pose au niveau de Koungheul vu que les cotonculteurs disent que c'est une contrainte liée au non-respect de l'application de l'itinéraire technique. Cette forte demande en matériels agricoles dans ce secteur existe du fait que la zone est dominée actuellement par les cultures vivrières et que seule la filière cotonnière octroie aux producteurs du matériel agricole sous forme de crédit agricole parfois subventionné. Cela permet de dire que les producteurs de cette zone s'intéressent à la production cotonnière pour profiter du système permettant d'acquérir du crédit bancaire moyen et court terme pour l'achat d'intrants et de matériels agricoles.

Cette zone bénéficie d'un potentiel inestimable qu'est la terre mais lessivée car la plupart des terres sont acquises par héritages donc exploitées depuis trop longtemps (ANSD, 2015).

Au secteur de Vélingara (Zone médiane), les jeunes s'intéressent à l'agriculture avec une forte présence des jeunes dans les GPC mais qui font peu de coton. C'est un secteur dans lequel la pression foncière marque son empreinte avec une majorité de producteurs déclarant avoir un capital foncier de moins de 3 ha. Ainsi, les rotations culturales sont presque impossibles, surtout face au développement de la production en cultures vivrières comme le

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manioc, le mil, mais et l'arachide. Malgré la forte présence des jeunes dans les GPC, la production cotonnière est loin d'être satisfaisante dans cette partie du bassin cotonnier. Si toutefois la majorité des producteurs se plaint du déficit de main d'oeuvre familiale, c'est surtout du fait de l'exploitation du bois de forêt qui représente avec les cultures vivrières une importante source de revenus. Dans le respect de l'application de l'itinéraire technique, les producteurs se voient exposés à une contrainte majeure telle que la cherté du crédit agricole. A Vélingara, les Centres de production sont moins vastes, avec un nombre moyen de GPC plus réduit et un pour un rayon de 21 Km.

Les contraintes majeures soulevées par les producteurs sont le manque de main d'oeuvre familiale et de matériels agricoles. Ces résultats corroborent ceux de Ndour (2018) qui disait que les principales contraintes sont économiques et technique, économique avec un déficit de matériel agricole et de main-d'oeuvre. Pour notre étude, il s'y ajoute la cherté du coût des intrants qui met le cotonculteur dans une position inconfortable pour l'application des produits et doses recommandées. Un conseil est efficace quand il donne toujours de bon résultat (AGRIDAPE, 2013). Mais difficile à évaluer ici si comme l'affirme la majorité des CTC, l'essentiel de leur temps est occupé par les activités de contrôle de toutes les superficies cultivées par géo référencement. Pour bien faire son travail de conseiller agricole et d'agent commercial, le CTC a besoin de plus de temps et de proximité vis-à-vis des producteurs. Cela parait difficile à l'état actuel car les centres sont généralement vastes et contenant beaucoup de GPC. Par ailleurs, les CTC proposent que le carburant soit à la charge de la SODEFITEX afin qu'ils puissent bien mener leurs tournées sur les différents sites d'intervention.

Malgré cela, la perception des acteurs de la filière sur l'adaptabilité du conseil agricole au contexte actuel reste majoritairement positive du fait que les 92% disent que ce conseil de la SODEFITEX est adapté au contexte actuel mais il existe des améliorations à faire dans sa mise en oeuvre. Ils disent presque tous que le conseil est adapté au contexte actuel et 88% disent aussi qu'il existe des innovations dans le conseil fournit par la SODEFITEX. Ces innovations ne sont rien d'autre que la prestation motorisée, l'avènement des appareils de contrôle de superficies que sont les GPS et d'autres innovations en termes de pratiques agricoles avec le programme de commerce équitable.

C'est uniquement au secteur de Kédougou où la majorité des producteurs disent ne pas constater des innovations dans le conseil agricole. Les CTC pensent que la baisse de la production est due majoritairement à la caution solidaire qui continue à diviser et à faire abandonner les bons producteurs de la culture du coton.

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Ces cotonculteurs pensent que la caution solidaire n'est pas là pour enrichir le bon producteur mais plutôt pour encourager le mauvais producteur. Il s'en suit toujours pour les causes de cette baisse de la production, selon les CTC, la présence d'autres sources de revenu comme les cultures vivrières, l'orpaillage et la coupe du bois, qui a une forte corrélation avec la baisse du nombre de producteurs. Selon eux, le changement climatique a trop affecté la production avec les pluies qui sont devenues erratiques depuis des décennies (Dièye, 2017). La question du transfert du crédit vers les GPC est une initiative saluée positivement par la majorité des gestionnaires qui pensent que les producteurs seront mieux impliqués et responsabilisés sur la gestion transparente de leurs crédits mais toutefois, ils demandent des mesures d'accompagnement de la part de la SODEFITEX sur la formation et le transfert de compétences. Les relais formés ont répondu positivement et de façon massive sur la proposition de la mise en place de relais de zone pour que ces derniers puissent avoir un revenu de prestation satisfaisant.

La FNPC pensent que le transfert du crédit vers les GPC serait une meilleure alternative pour une gestion sobre et transparente du crédit dans laquelle les producteurs seront bien impliqués et responsabilisés.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard