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Adaptation des agriculteurs aux effets de la variabilité pluviométrique dans le département de Mayo-Dallah au Tchad


par Éloge Reounodji
Université de Dschang - Master recherche en Climatologie  2022
  

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CONCLUSION

Au terme de ce chapitre IV, qui marque aussi le dernier chapitre de ce travail. Ainsi, de l'objectif qui consistait à présenter les stratégies mises en place par les acteurs en vue de son développement durable, ainsi que d'analyser leurs limites. Ensuite de répertorier les différentes stratégies mobilisées par les agriculteurs pour faire face aux effets induits par la variabilité pluviométrique. Les résultats d'analyse indiquent que face à la variabilité pluviométrique, les paysans ont mis sur pied plusieurs mesures d'adaptations (paysannes et planifiées) pour réduire leur vulnérabilité parmi lesquelles le maraichage, l'intensification de l'utilisation des engrais, modification du calendrier agricole, recours à l'usage des variétés à cycle court et bien d'autres. Ces stratégies confirment les résultats des travaux de Gounatine, R(2018), de Djohy, G, et al. (2015) ; Dugue, P, (1999) ; et de Brou et al, (2005), Mais, ces mesures sont restées jusque-là insuffisantes dues à un certain nombre des contraintes comme la pauvreté, le manque de communication, la défaillance des structures d'encadrement

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CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE

Il a été question dans ce travail d'analyser les effets induits par la variabilité pluviométrique sur les cultures vivrières et de comprendre les réponses mobilisées par les agriculteurs pour y faire. Pour analyser la question principale (les fluctuations des rendements observés dans le Département de Mayo Dallah se justifient-t-elles par la variabilité pluviométrique), nous avons formulé l'hypothèse selon laquelle, les cultures vivrières subissent les effets de la variabilité pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah. Pour tester l'hypothèse, nous avons structuré notre travail en quatre (4) chapitres. Au terme de notre étude, on peut se satisfaire des résultats qui présentent l'évolution des pluies et ses différentes variabilités. Ainsi, quelques points importants méritent d'être rappelés en fonction des chapitres.

Les pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah se caractérisent par un faible niveau d'intensification, des faibles apports en manières organiques et minéraux et restent majoritairement manuelles. Les rendements sont faibles et fluctuant d'une année à une autre. En plus, les itinéraires techniques sont aussi à l'origine de la dégradation de la fertilité des sols, à travers l'érosion.

La variabilité interannuelle des précipitations est un facteur indispensable pour la production agricole. L'analyse de la pluviométrie a montré une irrégularité annuelle avec une tendance générale à la stabilité mais cachant d'innombrables disparités. La répartition interannuelle montre qu'il y a des années très sèches ainsi que celles qui sont humides. L'analyse des pluies décennales a montré que les décennies 1990-1999 et 2010-2021 sont plus humides alors que la décennie 2000-2009 est plus sèche. Il ressort de l'analyse de la variabilité saisonnière des pluies que le mois d'avril est caractérisé par une baisse progressive des pluies, par contre les mois d'août et octobre ont connu des baisses ensuite un retour des précipitations. En fin, l'analyse de la pluie à l'échelle mensuelle a montré que la pluie varie en fonction des mois avec des concentrations pendant les mois de juillet et août. Cette situation montre que le Mayo Dallah n'épargne pas à la variabilité pluviométrique qui est plus prononcé en Afrique subsaharienne en générale et en zone soudanienne tchadienne en particulier, qui n'est pas sans conséquences sur les rendements agricoles.

La répartition pluviométrique et ses différentes variabilités évoquées influencent sur les rendements des cultures vivrières notamment la culture d'arachide et de maïs. La mise en relation de la production avec la pluie de la saison de croissance des cultures, et des volumes

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pluviométriques annuels affiche une évolution en dent de scie, suivant l'évolution de la pluviométrie.

L'analyse des données sur le terrain et sur les rendements des cultures vivrières de la zone permet de conclure que les contraintes pluviométriques sont aussi à l'origine de la mauvaise performance des productions, la prolifération des ravageurs, l'envahissement des adventices, les maladies fongiques et enfin la baisse du rendement agricole et l'inflation du prix des produits agricoles, qui conduisent la zone d'étude à l'insécurité alimentaire et de surcroît à l'augmentation de la pauvreté des paysans. En dehors de la variabilité de la pluviométrie, l'appauvrissement des sols, la forte pression sur les terres constituent aussi une contrainte pour une meilleure productivité des cultures.

Les impacts de la variabilité pluviométrique obligent les producteurs à adopter des stratégies d'adaptation. Elles sont entre autres : La modification du calendrier cultural, l'adoption des variétés à cycle court, l'association et l'association des cultures, la pratique du maraîchage, l'intensification de l'utilisation des engrais, la diversification des sources de revenus. Mais malheureusement, toutes ces stratégies mobilisées et parfois prisent séparément ne produisent pas les résultats souhaités par les ag<riculteurs et constituent un frein au développement socio-économique du Département. Cependant, plusieurs obstacles à l'instar de la pauvreté, l'inflation du prix des intrants agricoles et le manque d'information chez les paysans constituent des véritables barrières à la mise en place des véritables mesures d'adaptation et de mitigation adéquates et durables.

PERSPECTIVES

Aux vus des résultats obtenus, certaines suggestions méritent d'être formulées pour mieux accompagner les agriculteurs dans leurs efforts de lutte contre les effets de la variabilité pluviométriques.

? Aux agriculteurs

Pour faire face à la variabilité pluviométrique qui sévit dans la localité, les agricultures :

? Doivent créer des franches collaborations entre eux et les structures d'intervention dans la concrétisation des actions d'adaptation à la variabilité pluviométrique et aussi disposer d'un bon système d'échange de savoir et de savoir -faire entre eux par le partage d'expérience est requis en vue de gérer les problèmes spécifiques qui se posent à eux.

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> Doivent faire recours à l'usage des semences améliorées adéquates qui sont par moment disponibles dans les stations ITRAD et autres structures agrées.

> Doivent davantage utiliser les légumineuses dans les systèmes de culture.

> Faire recours à l'utilisation des fumures organiques associées aux engrais minéraux.

> Devant la nouvelle donne climatique, ils doivent développer une franche collaboration entre eux et les différents acteurs impliqués dans la mise en oeuvre des actions d'adaptation aux changements climatiques.

+ Etat

> D'abord, les politiques liées à l'adaptation doivent prendre en comptes les savoirs locaux afin de mieux orienter les actions pour lutter efficacement contre les effets des changements climatiques ;

> Elaborer une bonne politique de mécanisation agricole. L'agriculture Tchadienne ne saurait connaitre un développement si rien n'est fait à moyen terme dans la mécanisation agricole, surtout dans le contexte actuel des changements climatiques ;

> Encourager d'avantage le reboisement et l'agroforesterie. La fertilité des sols pourrait être améliorée ;

> L'Etat Tchadien devrait subventionner les intrants, les produits phytosanitaires, semences améliorées eu égard de leur coût élevé sur le marché. Cette subvention permettra sans doute aux paysans de réduire leur vulnérabilité ;

> L'Etat devrait vulgariser l'agriculture irriguée, car elle est un outil de gestion efficace contre les aléas des précipitations. Selon un rapport de mission du PNSA 2007, le Département de Mayo Dallah dispose de 1505 hectares de sol irrigables.

> L'Etat du Tchadien devrait assurer la formation et le suivi des paysans dans la lutte contre le changement climatique en formant et en recrutant des agro-climatologues.

> L'Etat devrait mettre un accent sur la communication climatique au Tchad qui passe par la dotation des Départements des stations météorologiques pour une communication climatique plus proche et pour une diffusion plus rapide des informations climatiques.

> Le personnel des services agricoles (ANADER, ONASA) doit être renforcé et mieux équipé pour faire les décentes sur le terrain, organiser les campagnes de sensibilisation, des séminaires de formation des paysans.

> Sensibiliser les agriculteurs à associer les fumures organiques aux engrais minéraux et à l'utilisation des légumineuses dans les systèmes de cultures.

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+ Les chercheurs, les ONG, les structures d'encadrement

> Promouvoir la diversification des activités sources de revenus en insistant sur l'élevage et la transformation agroalimentaire.

> Accompagnement techniques des agriculteurs dans la gestion des cultures maraîchères.

> Mettre au point des cultivars des cultures résistant non seulement au stress hydrique mais aussi satisfaire les exigences des agriculteurs (qualité, conservation...)

> Accompagner financièrement les producteurs en leur facilitant les accès aux crédits agricoles pour faire face aux nouveaux défis lancés par les changements climatiques.

> Accompagner les agriculteurs dans le développement d'une agriculture mécanisée promouvant l'utilisation de charrues ou de tracteurs pour leur permettre d'augmenter les rendements agricoles.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci