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Adaptation des agriculteurs aux effets de la variabilité pluviométrique dans le département de Mayo-Dallah au Tchad


par Éloge Reounodji
Université de Dschang - Master recherche en Climatologie  2022
  

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CONCLUSION

L'objectif de ce chapitre est d'analyser la tendance de la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah. Les manifestations de cette variabilité a été analysé grâce à l'indice de saisonnalité et standardisé des précipitations. Les résultats de l'indice des précipitations indiquent des périodes de sécheresses totales et potentielles (14 années) et des périodes humides et potentiellement inondables (16 années) et partant, deux décennies humides et une décennie sèche. On note également une variation mensuelle et saisonnière des précipitations marquée par une baisse et l'augmentation progressive des pluies.

Il ressort de l'analyse de ces paramètres que la variabilité pluviométrique est réelle dans le Mayo Dallah et affectent les activités agricoles. Les résultats de ce travail correspondent aux résultats des travaux réalisés dans les autres parties de la zone soudanienne notamment les travaux de Baohoutou (2007) et Gouataine (2018) pour qui, la variabilité pluviométrique dans la zone soudanienne est marquée par une variation interannuelle avec les anomalies, des irrégularités mensuelles, saisonnières et décennale. Les séquences sèches, les inondations, les baisses des pluies en sont les manifestations de cette dernière. Toutes ces mutations climatiques ont des conséquences sur l'agriculture en général et les cultures vivrières en particulier. Ainsi, la perception paysanne de ces contraintes pluviométriques varie d'une localité à une autre. Cette diversité des points de vue traduit le caractère hétérogène de la pluviométrie dans le Département de Mayo Dallah.

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CHAPITRE 4 : BAISSE DE LA PRODUCTIVITE, DETERIORISATION DES SYSTEMES PRODUCTIFS ET DEGRADATIONS DES CONDITIONS DE VIE DES POPULATIONS.

Selon le PNUE, 95% de la culture africaine est pluviale. Ainsi, cette agriculture est extrêmement sensible au changement climatique. L'irrégularité des saisons, l'excès de chaleur, la modification des régimes de précipitations diminuent les rendements, augmentent la probabilité de mauvaises récoltes et entrainent une prolifération des parasites et des maladies des cultures.

Ce présent chapitre vise à la présentation des exigences écologiques des différentes cultures vivrières, à l'analyse de l'évolution des rendements de ces cultures vivrières (maïs, arachide), ensuite à l'explication des impacts de la variabilité pluviométrique et thermiques sur les cultures vivrières. Une attention sera aussi portée sur les ennemis des cultures vivrières, les maladies cryptogamiques et l'envahissement de mauvaises herbes qui d'une manière ou autre perturbent les productions agricoles.

I. ECOLOGIE DES CULTURES VIVRIERES DANS LE DEPARTEMENT DE MAYO-DALLAH

1. Maïs : exigences écologiques

Le maïs de son nom scientifique Zea mays, Maize en anglais, est une plante herbacée tropicale annuelle de la famille des proacées (graminées) et la sous-famille des panicoidées, largement cultivée comme céréale pour ses graines riches en amidon, mais aussi comme une plante fourragère. Le maïs est surtout réservé à la consommation humaine directe, sous forme d'épis immatures, de farine ou de semoule.

Il a des exigences en température assez élevées à la germination : optimum de 25°C, impossible en dessous de 10°C ; en eau, le maïs de 120 jours en climat soudanien demande au moins 600 mm de pluies bien réparties. Ainsi, le Mayo Dallah est une zone très propice à la culture du maïs, dont le semis se fait entre les mois de mai et juin et la récolte entre août et septembre. En fertilité, il est très sensible aux carences et répondant bien aux apports d'engrais et notamment d'azote. La sécheresse est particulièrement dommageable au moment du semis mais sa plus forte influence négative sur le rendement se situe au moment de la floraison. L'excès d'eau peut provoquer l'asphyxie ou même la pourriture des racines. Le maïs exige pour sa croissance et sa production, des éléments minéraux qu'il puise dans le sol (memento, 2009).

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2. L'arachide : exigences écologiques

Arachis hypogaea, en Anglais Peanut (USA), est une plante tropicale et subtropicale qui appartient à la tribu des Aeschynomena, la sous-tribu des stylosanthenae et au genre Arachis. Elle est de la famille des légumineuses annuelle de 30 à 70 cm de haut, érigée ou rampante. Elle est consommée soit en graine (cacahuète), soit sous forme d'huile. Elle se développe sur des sols suffisamment meubles pour permettre la pénétration des gynophores puis l'arrachage des gousses mûres. Les conditions environnementales pour sa croissance et sa productivité sont entre autre : les températures inférieures à 15°C et supérieures à 45°C ralentissent ou bloquent la croissance, l'optimum se situant entre 25°C et 35°C degrés. Une pluviométrie comprise entre 500 et 1 000 mm pendant la saison de culture permet généralement d'obtenir une bonne récolte, mais la bonne répartition des pluies, en fonction du cycle de la variété, est plus importante que le total pluviométrique (memento, 2009). Le Mayo Dallah, présente plusieurs conditions qui sont propices à la culture d'arachide.

1

2

Planche 8: les cultures vivrières dans le Mayo Dallah

Source : Wayang Brice, 2021

Cette planche nous présente deux champs de cultures vivrières qui occupent une place importance dans la consommation des ménages de cette localité. L'image A, nous montre un champ de maïs, l'image B, un champ d'arachide.

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II. EVOLUTION DES RENDEMENTS DES CULTURES DE MAÏS, ARACHIDE, DANS LE MAYO-DALLAH DE 2005 -2021.

Les rendements agricoles dans le Département de Mayo Dallah ne sont pas statiques. Ils varient de manière considérable année après année. Les différentes cultures vivrières (maïs et arachide) sont représentées graphiquement de 2005 à 2021 suite aux difficultés d'avoir les données agricoles de 1990 à 2021 comme les données pluviométriques. Les données situationnelles obtenues ne concernent qu'une période de dix-sept (17) ans avec l'absence des données des années 2006 et 2007 ce qui revient à 15ans. Les deux graphiques 21, 22 ci-dessous montrent globalement que l'évolution interannuelle des rendements agricoles dans le Mayo Dallah se fait en dents de scie.

1400 y = -7,5607x + 1130,6

R2 = 0,0659

1200

1000 800 600 400 200

0

Années

Rendement de l'arachide Tendance des rendements

Rendement en (kg/ha)

Figure 23: Evolution du rendement d'arachide de 2005 à 2021

Source : ANADER, 2022

Cette figure illustre l'évolution de rendement d'arachide dans le Département de Mayo-Dallah. En effet, la courbe de tendance indique une légère baisse moyenne durant la période de 2005 à 2021. Toute fois le rendement reste variable selon les années. La campagne agricole de 2008/2009 a enregistré le maximal de rendement (1303kg/ha), contrairement à l'année 2017 qui a enregistré le rendement le plus faible (898 kg/ha). Cette fluctuation peut être expliquée par la dégradation des conditions naturelles notamment la fluctuation pluviométrique et l'appauvrissement des sols.

Cette figure présente l'évolution des rendements du mil pénicillaire en véritable dent de scie avec une tendance légèrement vers la baisse dans le département de Mayo-Dallah. Les

73

rendements varient fortement en fonction des années. Le maximum des rendements est enregistré en 2008,2010 et 2011 avec respectivement 650kg/ha, et le minimal en 2009 avec 475kg/ha. Les baisses et les constances de ces rendements proviennent de la dégradation des conditions naturelles notamment la fluctuation pluviométrique et/ou l'appauvrissement des sols.

y = 22,443x + 973,59 R2 = 0,1723

1800

1600

1400

1200

1000

800

600

400

200

0

Années

Rendement de mais Tendance des rendements

Rendement en (kg/ha)

Figure 24: Evolution du rendement de maïs de 2005 à 2021

Source : ANADER, 2022

Comme le sorgho, l'analyse de cette figure nous montre que la tendance du rendement de maïs est aussi à la hausse avec une évolution en dent de scie. Les rendements varient fortement en fonction des années. Ainsi, le maximal des rendements est enregistré en 2015 et 2018 a 1543kg/ha et le minimal en 2009 avec 700kg/ha.

Tableau 12: Récapitulatif des statistiques descriptives des rendements

 
 
 
 
 
 

Spéculation

statistique

Arachide

Maïs

Somme

16051

374370

Maximum

1303

1543

Minimum

898

 

Moyenne

1070,07

 

127,29

Coefficient de11,89%

Source : ANADER, 2022

74

III. PERCEPTIONS PAYSANNES

1. Perception paysanne sur cultures sensibles à la variabilité pluviométrique

Lors des enquêtes, le comportement des quatre (4) cultures vivrières face aux mutations pluviométriques n'a pas été perçu de la manière par les agriculteurs dudit Département. La figure ci-dessous illustre cette perception.

45,0

40,0

Types de speculations

35,0

Pourcentage (%)

30,0

25,0

20,0

15,0

10,0

5,0

0,0

Figure 25: perception paysanne de la sensibilité des cultures vivrières aux effets de la variabilité pluviometrique.

Source : Enquête de terrain, 2022

Il ressort de l'analyse de cette figure, que face aux péjorations pluviométriques, 40 % des agriculteurs pensent que le maïs et l'arachide présentent les mêmes comportements (sensibilité aux stress hydriques) face aux mutations pluviométriques, 20% pensent que c'est le maïs qui demeure la plus fragile à la sècheresse tout comme à l'inondation. Par contre la culture du sorgho est tolérante par rapport à la sécheresse suivie du mil pénicillaire. Les différents avis sur les comportements de ces 4 spéculations viennent confirmer les exigences écologiques de ces 4 cultures présentés dans le memento de l'agronomique (2009). Ainsi, cette perception permet d'apprécier la dépendance de l'agriculture pluviale avec les paramètres agricoles.

2. Perception paysanne des effets de la variabilité pluviométrique

Dans la littérature, il ressort que les perceptions paysannes sont d'une grande importance, car c'est eux qui déterminent les adaptations mises en place. Ainsi, face aux effets néfastes induits par la variabilité pluviométrique perçus et ressenties, les avis des paysans diffèrent (figure 25).

29%

10%

61%

Faiblement Moyennement Fortement

75

Figure 26: Perception paysanne face aux effets de la variabilité pluviométrique

Source : Enquête de terrain, 2022

Cette figure illustre la perception que les paysans ont sur les effets qu'induisent la variabilité pluviométrique sur leurs activités agricoles. Il ressort de cette analyse que 61,4% des agriculteurs constatent que leurs activités agricoles soient affectées moyennement par les effets de la variabilité pluviométrique, 28,6% pensent que leurs activités soient affectées fortement, par contre seulement 10% pensent être affectés faiblement.

IV. IMPACTS DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE SUR LES CONDITIONS DE VIE DES AGRICULTEURS

Dans le Département de Mayo-Dallah, l'agriculture constitue la base de l'alimentation des ménages. Ainsi, les mutations pluviométriques entrainent tout d'abords la chute des rendements agricoles qui impacte à son tour les revues des ménages. Durant le période de 1990 à 2021, les risques majeurs observés par la population sont la famine, les maladies et la pauvreté.

Notons aussi que l'oscillation de la température et sa tendance interannuelle en hausse agissent sur le bien-être de la population. De la canicule résultent des maladies comme la méningite tandis que durant la période du froid dominent la grippe, la toux, le palu, etc. en fin,

les périodes d'inondations sont également à l'origine des maladies hydriques et épidémiques.

6%

5%

6%

70%

13%

Pauvreté

Famine

Maladies

Famine et maledies

Famine et pauvreté

76

Figure 27: Conséquence de la variabilité pluviométrique sur les agriculteurs

Source : Enquête de terrain, 2022

V. VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE : PROLIFERATION DES MALADIES CRYPTOGAMIQUES

Les manifestations des paramètres climatiques constituent également un facteur de propagation des maladies fongiques qui sont causées par des champignons parasitaires. Les maladies fongiques représentent 90% des affections des végétaux et touchent toutes les espèces. Ces maladies (rouille, mildiou, oïdium, sclérotiniose, septoriose....) interviennent lorsque les champs sont mal entretenus, mal exposés ou encore inadaptés au climat. Ainsi, les cultures notamment les cultures vivrières dans le Département Mayo-Dallah n'échappent pas à la croissance des maladies fongiques induite par les phénomènes climatiques extrêmes. Les moyens de luttes restent l'utilisation des produits chimiques qui ne sont pas parfois à la portée de tous les paysans.

Le Mayo Dallah est une localité aux conditions climatiques favorables (800-1200mm/an) au développement du striga. 95,7% des agriculteurs enquêtés affirment faire face à l'envahissement des mauvais herbes (Striga, les graminées annuelles, les dicotylédones annuelles) dont le plus connu et fréquent est le striga hermonthica appelé localement «Samroukoua» qui engendrent des énormes dégâts sur les cultures. Selon Kroschel (1998), le striga et surtout de développent dans les régions ou les pluviométries annuelles sont comprises entres entre 450-1000mm. La température favorable pour son développement se situe entre 28° - 33°C.

77

En plus des problèmes climatiques mentionnés plus haut, 97% des paysans enquêtés dans cette zone affirment faire face aux différents ennemies qui sont : les insectes (chenilles, termites, nématodes, vers blancs), bactéries (la rouille, le charbon, cercosporiose), les acridiens ravageurs, les oiseaux granivores. Ces ravageurs apparaissent pendant les saisons des cultures et agissent en fonction des fluctuations thermiques et pluviométriques sur les cultures. Les termites par exemple peuvent occasionner des dégâts importants au champ plus particulièrement en situation de stress hydrique où elles s'attaquent directement aux pieds en creusant une galerie dans l'axe central de la racine principale et des tiges. Bref, ces ravageurs causent en fonction des années et des saisons des dégâts aussi bien en champ qu'en stock. Ils peuvent occasionner une baisse importante de rendements des cultures vivrières. Face aux attaques des ravageurs, les moyens de luttes demeurent l'utilisation des variétés plus résistantes, les luttes chimiques et la luttes traditionnelles. La planche (9) ci-dessous, présente deux ravageurs des cultures.

1

2

Planche 9: les ennemies des cultures

Source : INNSPUB Journals-blog Site, 2022

Cette planche nous présente les ennemis de cultures qu'on rencontre dans le Mayo Dallah. L'image 1, montre un champ de mil envahie par le striga appelé communément «Samroukoua» et l'image 2 nous montre la chenille noire. Ils sont été cités par les agriculteurs comme ayant causé plusieurs dégâts.

VI. PRODUCTION AGRICOLES DEPENDANTE DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE

Dans la zone tropicale, le paramètre climatique `'la pluviométrie» est un déterminant de la croissance et des rendements des cultures vivrières, car elle constitue la principale source d'humidité des sols. Sa variation (stress hydrique) entrave la croissance des plantes dans leurs différents stades de croissances.

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Les cultures d'arachide et de maïs dans le Mayo Dallah se pratiquent annuellement et dépendent en grande partie du début de la saison des pluies, de leur quantité et de leur intensité qui tombent durant la saison de croissance et en fin du moment où les pluies s'arrêtent. Les cultures d'arachide et de maïs présentent trois principaux phases de croissances : la phase végétative, la phase reproductive et enfin la phase de maturation. Les besoins en eau de ces deux cultures varient en fonction de stade de croissance. Pour des raisons de la tendance à l'utilisation des plantes à cycle court comme une stratégie palliative aux variations saisonnières des pluies et de l'insuffisance des données sur les besoins de ces cultures à cycle longues, l'attention sera accordée à une variété d'arachide à cycle court et une variété à cycle longue de maïs.

1. Variabilité saisonnière et productions d'arachide

1.1- Les effets observables de la variabilité pluviométriques sur la culture d'arachide

L'arachide est une plante relativement résistante à la sècheresse comme mentionné ci-dessus. Toutefois ses bonnes performances sont très liées à une bonne réserve en eau du sol au moment du semis suivie d'une bonne répartition des pluies. Pour un cycle de 90 jours, il faut à l'arachide pour boucler son cycle végétatif à une hauteur d'eau comprise de 300-500 mm de pluie pour les variétés hâtives à petites graines et 800-1200 mm pour les variétés tardives à grosses graines. Les besoins en eau de l»arachide varient en fonction de stade de croissance ou du cycle de la plante qui peut être découpé en quatre phases correspondant à des besoins variables en eau. Ainsi, Pour une variété de 90 jours et dans les conditions sahéliennes, les besoins en eau ont été évalués dans le tableau 13 ci-dessous.

Tableau 13: besoin en eau d'une variété d'arachide de 90jours

Phases du cycle Besoins en eau

Semis-levée (0-20fours)

 

3,5mm/jour

Floraison (21-40fous)

 

5,2mm/jour

Formation de gousses et remplissage (41-70fours)

 

4,4mm/jour

Maturation

 

3,9mm/jour

 
 
 

Source : Mayeux, (2021)

L'arachide présente des stades de sensibilité variables à la sécheresse : les besoins en eau sont élevés au moment de l'imbibition de la graine qui, une fois la germination amorcée, craindra l'excès d'eau. La période de floraison-formation des gousses (30-70 JAS) correspond à une phase

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de sensibilité à la sécheresse, alors que la phase finale de maturation sera favorisée par une sécheresse relative, des pluies à ce stade pouvant en outre provoquer des germinations sur pied chez les variétés non dormantes. Le tableau ci-dessous présente les niveaux de sensibilités de l'arachide en fonction des stades de croissance.

80

Tableau 14: stades de croissance d'arachide sensibles au stress hydrique et leur durée de 1991 à 2021

Activités

Stades de croissance

Mois

Optimum de
pluie

Pluie

enregistrée

Besoin en eau

Observation de la situation

Nettoyage des champs

-

Mars avril

-

1,8 mm

Pas besoin d'eau

 

Labour

-

Avril/ mais

-

27- 105 mm

Nécessite un peu dans les champs

Quantité suffisante dans les
champs pour débuter le labour
(manuel ou mécanique)

Semis et 1er

sarclage

Phase végétative
(semis-levée)

Mai/ juin
(30jours)

Au moins 100
mm de pluie

105-141mm

Exige beaucoup d'eau dans les champs

Quantité d'eau assez suffisante dans les champs.

Traitement et 2e sarclage

Phase reproductive
(Floraison et
remplissage de
gousses)

Juillet et Août
(45 jours)

200 mm

200-278 mm

Plus d'eau dans les champs

Quantité légèrement supérieure par rapport aux besoins de la plantes en août (des champs observés en 2020, 2021, 2018, 2016, 2012), beaucoup d'eau dans les champs.

Traitement et récolte

Phase de maturation

Août et
Septembre (30
jours)

Ne requiert pas d'eau

191mm

Pas d'eau dans les champs

Quantité d'eau assez importante
dans les champs, ce qui peut
entrainer le prolongement de la
saison susceptible d'entrainé à
ce stade la germination sur pieds
chez les variétés non dormantes
et le développement des
champions.

Source : Travail de terrain, 2022

81

1.2- Corrélation entre les précipitations et la production d'arachide.

L'identification de l'influence des paramètres climatiques (précipitations et température) sur la variation des productions observée dans le Mayo Dallah durant la période de la croissance des cultures sera faite grâce au coefficient de corrélation de Pearson. Ainsi, les valeurs du coefficient varient de -1 à +1 (r=-1 explique une corrélation négative parfaite, r=+1 représente une corrélation parfaite et positive et r=0 le lace de corrélation). Elle permettra également de déterminer la force des relations qui existe, ensuite le calcul du coefficient de détermination qui mesure les proportions de la variance d'une variable qui est expliqué par une autre variable à l'étude. Cette méthode a été appliquée par plusieurs chercheurs dont nous retenons ici, Amawa et al, (2015) Et Moyé (2015) pour étudier la relation entre les éléments climatiques sur les rendements des cultures.

La variabilité pluviométrique étudiée le Mayo Dallah a une relation directe avec la production culture d'arachide. Cette corrélation est établie grâce à la corrélation de Pearson et présenté dans le tableau 15 ci-dessous.

Tableau 15: résumé des résultats du test de corrélation de Pearson (production
d'arachide et précipitations)

Variables testés Corrélation de

Pearson

Coefficient (r)

Coefficient de détermination (r2)

Proportion de la précipitation dans le changement

Pluie de la saison de croissance et production d'arachide

0,15 0,024 2, 40%

Corrélation significative au seuil de 0,05(test bilatéral)

Source : Travail de terrain, 2022

La variabilité pluviométrique étudiée dans le Mayo Dallah sur la période de 1990-2021, marquée par des fluctuations saisonnières et mensuelles qui constituent les moments cruciales pour la croissance des plantes de cette agriculture pluviale, n'est pas sans conséquence sur la production. L'analyse de la corrélation a révélé qu'il existe une relation positive (+0,15) ave la production d'arachide, ceci explique que la pluie a très peu contribué à assurer une augmentation de la production d'arachide. Le coefficient de détermination qui est 0,024 indique lui que les précipitations n'avaient contribué qu'à la hauteur de 2,4% aux variations de la production. Par ailleurs, les fluctuations de la production de cette culture peut être imputées

82

à d'autres facteurs explicatifs non climatiques (les techniques agricoles, les semences utilisées, l'utilisation des engrais, l'augmentation des superficies des cultures suite à la croissance démographique,...).

L'utilisation de la fonction régression a montré une forte corrélation entre la production d'arachide à la variabilité pluviométrique (figure 28).

Régression de la pluie et la production

R2 = 0,024

0

0,00 100,00 200,00 300,00 400,00 500,00

Précipitations de la saison de croissance

60000

Production d'Arachide

50000

40000

30000

20000

10000

y = -20,205x + 36657

Figure 28: Nuage des points montrant l'analyse de la régression entre la pluie de la période de croissance et avec la production d'arachide de 2017 à 2021.

Source : ANADER, DREM, 2022

Il ressort de l'analyse de la régression, que le prédicteur ne représente que 2,40% des variations de la production et était significatif à un intervalle de confiance de 95%. Les autres facteurs explicatifs non climatiques dans le modèle représentent une proportion de 97,6% de variation observé de la production d'arachide. Ainsi, le changement de la production moyenne était de -20,205+ 36657tonnes/an pour la période à l'étude. Ainsi, les décalages saisonniers sont également responsables de la baisse régulière de productions (Gerald et al. 2009). Mais, ce faible niveau d'indication du prédicateur peut s'expliquer aussi par l'intervention des autres facteurs non climatiques. C'est ce que confirment les travaux de Noufé et al, (2015), Bertrand (2014) et Sosa (2001), pour qui, le choix variétal, l'utilisation d'engrais, la fertilité des sols, l'articulation des pratiques, les ravageurs et ennemis de cultures constituent des facteurs déterminants des rendements.

83

2. Variabilité saisonnière et productions du maïs

2.1- Les effets observables de la variabilité pluviométriques sur la culture du maïs

Il a été estimé qu'il faut une moyenne mensuelle de 100mm d'eau durant tout la période de sa végétation. Le mais est une plante exigeante en eau, surtout en phase de germination, croissance floraison, fécondation et grossissement des grains. Mais la période la plus critique s'étend sur les 15 jours qui précèdent et les 15 jours qui suivent l'apparition des inflorescences males (Hubert, 1978 ; Cirad-gret, 2002). Le tableau 16 et la planche 10 ci-dessus présentent les niveaux de sensibilité du maïs en fonction des stades de croissances.

84

Tableau 16 : Stades de croissance du maïs sensibles au stress hydrique et leur durée de 1991 à 2021

Activités

Phase

Mois

Optimum de
pluie

Pluie

enregistrée

Besoin en eau

Observation de la situation

Nettoyage des champs

-

Mars avril

-

1,8mm

Pas besoin d'eau

 

Labour

-

Avril et mai (arrivée des premières pluies)

-

27- 105mm

Nécessite un peu dans les champs

Quantité d'eau nécessaire pour les labours (manuel ou mécanique)

Semis et 1er sarclage

Phase végétative

(végétation et

croissance)

Juin et juillet

(45 jours ou deux

premiers mois de
début de croissance)

200 mm de pluie

141-200mm

Exige beaucoup

d'eau dans les
champs

Moins d'eau par rapport aux besoins de la plante pendant le mois de juin, susceptible de limiter la croissance de la plante, par contre de le mois juillet est normal

Traitement et 2e

sarclage

Phase reproductive

(floraison et

fructification)

Juillet à Août (45

jours après la phase de croissance)

200 mm de pluie

200 -278mm

Plus d'eau dans les champs

Quantité d'eau normale pour le mois

de juin et par contre quantité
légèrement supérieur aux besoins de la plante en juillet (inondations des champs observés en 2020, 2021, 2018, 2016, 2012

Traitement et récolte

Phase de maturation Maturation et récolte)

Septembre à octobre (30jour suivie de la récolte)

Ne demande pas de pluie

67- 191 mm

Pas d'eau dans les champs

Quantité importante d'eau dans les

champs, susceptible d'affecter la
qualité et le rendement du maïs.

Source : Travail de terrain, 2022

1

2

3

4

85

Planche 10: Champs de maïs et arachide sensible au stress hydrique dans le canton Lamé

Source : Brice, 2021 et Alwida infos 2022

Cette planche présente trois champs de maïs dont l'un en association avec l'arachide de différents stades de croissances face au stress hydrique. Comme présenté dans le tableau 16, les besoins en eau du maïs varient en fonction de stade de croissance. L'image 1 nous montre un champ de maïs en phase végétative qui a été lessivé par une grosse pluie en 2021, Les images 2 et 3 montrent deux champs de maïs l'un en association avec l'arachide complètement inondés par des grosses pluies dans le canton Lamé en juillet 2022. Cette inondation avait détruit des dizaines d'hectares de terres de champs, emporté plusieurs animaux et aussi Plusieurs familles sinistrés se retrouvent sans abris. Lors des enquêtes, 95% des agricultures affirment, que l'inondation complète des champs de maïs entraine l'asphyxie des racines et se solde par l'abandon des champs, par contre les champs de maïs soumis aux fortes précipitations pendant les phases critiques se soldent par une mauvaise formation des épis et la baisse des rendements considérables.

86

2.2- La corrélation entre les précipitations et la production du maïs

Tout comme l'arachide, La variabilité pluviométrique a une relation directe avec la production culture du maïs. Cette corrélation est établie grâce à la corrélation de Pearson et présenté dans le tableau 17 ci-dessous.

Tableau 17: Résumé des résultats du test de corrélation de Pearson (production du maïs

et précipitations)

Variables testés Corrélation de

Pearson

Coefficient (r)

Coefficient de détermination (r2)

Proportion de la précipitation dans le changement

Pluie de la saison de croissance et production du maïs

0,365 0,13 13, 15%

Corrélation significative au seuil de 0,05(test bilatéral)

Source : Travail de terrain, 2022

L'analyse de la corrélation a révélé qu'il existe une relation positive (+0,36) ave la production d'arachide, ceci explique que la pluie a peu contribué à assurer une augmentation de la production du maïs. Le coefficient de détermination qui est 0,131 indique lui que les précipitations n'avaient contribué qu'à la hauteur de 13,15% aux variations de la production. Cependant, il existe d'autres facteurs susceptibles de contribuer à l'augmentation de la production de maïs (les techniques agricoles, les semences utilisées, l'utilisation des engrais, l'augmentation des superficies des cultures suite à la croissance démographique,...).

87

En effet, l'application de la régression linéaire révèle une corrélation forte entre les précipitations et la production du maïs. (Figure 29).

régression entre la pluie et la production

y = 50,959x + 15413

R2 = 0,1315

5000

0

0,00 100,00 200,00 300,00 400,00 500,00

Précipitations de la saison de croissance

Production du maïs

30000

25000

20000

15000

10000

45000

40000

35000

Figure 29: Nuage des points montrant l'analyse de la régression entre la pluie de la période de croissance et avec la production du maïs de 2017 à 2021.

Source : ANADER et DREM, 2022

Pour la production du maïs, le prédicateur représente 13,15% des variations de la production était significatif à un intervalle de confiance de 95%. L'interception de la régression représente le changement moyen avec les précipitations de période de croissance maintenues constante. Ainsi, le changement de la production moyenne était de 50,959 #177; 15413 tonnes/an pour la période à l'étude. Ainsi, les décalages saisonniers ont pour corollaire une baisse régulière et effective de rendements ou de productions (Gerald et al. 2009, PAM et FAO 2009).

88

3. La variabilité de la température et production d'arachide et de maïs

Tout comme la pluie, la température est un facteur essentiel pour le rendement des cultures. Les températures influencent fortement les processus physiologiques des cultures et partant les différents stades de leur croissance.

3.1-Variabilité de la température et production d'arachide

L'arachide est souvent classée comme plante résistante à la sécheresse avec des performances qui en font une des principales cultures de la zone tropicale sèche. L'arachide est peu sensible à la photopériode. Selon Robert (2001), les températures inférieures à 15 degrés et supérieures à 45 degrés ralentissent ou bloquent la croissance. Les déséquilibres se traduisent fréquemment par un rapport fanes/gousses défavorable. L'analyse de la corrélation (tableau18) permet d'apprécier l'influence des températures pendant la saison de croissance des pluies sur les rendements. L'optimum se situant entre 25°C et 35°C. Il faut une moyenne optimum qui varie de 28 à 35° durant son cycle végétatif. Le tableau ci-dessous présente les effets induits par la variation de la température mensuelle de la saison de croissance sur la croissance d'arachide.

Tableau 18: effets de la température mensuelle de la saison de croissance sur la croissance

d'arachide

Mois de l'année

Stade de croissance

Ecart de températur e

Optimum de

température

Températu res

observées

Observatio n

Effets observés

Mai/juin

Germinatio n

21-40

32-34°C

29-31

Favorable

Condition favorable à la germination et la levée de la plante

Juillet/Ao ût

Floraison

20-33

24-33°C

25-27

Faible températur e. Vulnérabil ité élevée

Ralentissement de la croissance de la plante.

Septembre

Maturation

20-31

24-33°C

26

Faible températur e. Vulnérabil ité élevée

L'arachide fini sa dernière phase de cycle légèrement en dessous de sa tolérance.

Source : Travail de terrain, 2022

89

La variabilité thermique dans le Mayo Dallah analysé chapitre 3 est caractérisé par des évolutions interannuelles. Ainsi, Il ressort de l'analyse de ce tableau que cette variation de température influence la croissance des plantes et affecte les processus physiologiques : germination, floraison et maturation. Le stade végétatif durant la période (1990-2021) est favorable à la germination et la levée de la plante, par contre le stade reproductif et de maturation s'exécutent en dessous de leur tolérance, ce qui pourrait affecter les rendements de la culture d'arachide. Lorsque la plage optimale de valeurs de température par cette culture n'est pas atteinte, la culture d'arachide a tendance à réagir négativement, ce qui entraine une baisse de rendement.

Le tableau 18 suivant présente la corrélation entre les températures maximales et minimales de la saison de croissance avec le rendement d'arachide.

Tableau 19 : Résumé des résultats pour la corrélation de Pearson entre température et production d'arachide de 2015 à 2021

Variables testés Corrélation de

Pearson

Coefficient (r)

Coefficient de détermination (r2)

Proportion de la précipitation dans le changement

Tmax et production

0,23

0,05

5,6%

Tmin et production

0,18

0,03

3,5%

Source : ANADER et DREM, 2022

La régression linéaire utilisant les températures maximales et minimales de 2015 à 2021 a révélé que le rendement d'arachide était faiblement corrélé aux variables températures et maximales et minimales. (Figure 30)

y = 3E-05x + 35,082

R2 = 0,0561

10000 20000 30000 40000 50000 Production en tonnes/ha

Température maximale en °C

37

36,5

36

35,5

35

34,5

y = 1E 05x + 21,193

R2 = 0,0356

10000 20000 30000 40000 50000 Production en tonnes/ha

Température minimale en °C

23

22,5

22

21,5

21

20,5

20

Figure 30: nuage des points montrant l'analyse de régression entre les températures maximales et minimales de la période de croissance avec les rendements de (2015-2021)

Source : ANADER et DREM, 2022

90

Il ressort de l'analyse de ces deux figures, le prédicateur pour les températures maximales représentait que 5% des variations de la production et était significative à un intervalle de 95%, tandis que dans les changements de 3% d'arachide était expliqué par les températures minimales. Pour les températures maximales, le changement de la production moyen était de 3E-05 #177; 35,082t/ha pour la période à d'étude tandis que celui pour les températures minimales était de 1E-05#177; 21,193t/ha.

3.2- Variabilité de la température et production de maïs

Les besoins en température du maïs varient en fonction de stade de croissance. Le tableau ci-dessous (18) présente la corrélation entre la production et les températures de la saison de croissance du maïs.

Tableau 20: Résumé des résultats pour la corrélation de Pearson entre température et
production de maïs 2015 à 2021

Variables testés Corrélation de

Pearson

Coefficient (r)

Coefficient de détermination (r2)

Proportion de la précipitation dans le changement

Tmax et production

0,37

0,139

13, 96%

Tmin et production

0,34

0,11

11%

Source : ANADER et DREM, 2022

L'utilisant de la régression linéaire des températures maximales et minimales de 2015 à 2021 a révélé que le rendement du mais était corrélé variables températures et maximales et minimales. (Figure 32)

Production en tonnes/ha

Température maximale en °C

37

y = -5E-05x + 37,363

R2 = 0,1396

36,5

36

35,5

35

34,5

10000 20000 30000 40000 50000

22,2

22

21,8

21,6

21,4

21,2

y = -2E-05x + 22,29

R2 = 0,1195

Température minimale en °C

10000 20000 30000 40000 50000

Production en tonnes/ha

21

20,8

20,6

Figure 31: nuage des points montrant l'analyse de régression entre les températures maximales et minimales de la période de croissance avec les rendements de (2015-2021).

Source : ANADER et DREM, 2022

91

Le prédicateur pour les températures maximales représentait 13,96% des variations de la production et était significative à un intervalle de 95%, tandis que dans les changements de 11,95% du maïs étaient expliqués par les températures minimales. Pour les températures maximales, le changement de la production moyen était de 5-E-05 #177; 37,363t/ha pour la période à d'étude tandis que celui pour les températures minimales était de -2E-05#177; 22,29t/ha.

4. Impacts de la variation des précipitations interannuelles et de la production d'arachide et du maïs dans le Mayo Dallah.

Les paramètres climatiques dans leur manifestation agissent sur les productions agricoles à divers niveaux d'évolution de la campagne agricole, mais ces effets sont plus visibles dans la production agricole des cultures vivrières. Pour comprendre les liens entre la pluie et les paramètres agricoles, il est nécessaire de faire recours à la présentation de la courbe de la production qui est réalisée en fonction de l'indice pluviométrique annuel. Elle donne un aperçu global de cette relation et permettent de comprendre aussi les liens qui existent entre la pluie et les productions. Par l'indisponibilité des données de la production agricole couvrant la période à l'étude qui est fixée à 32 ans, nous faisons usage des données agricoles de la période allant de 2005 à 2021 avec l'absence des données agricoles des années 2006 et 2007.

L'analyse de la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah a montré une tendance générale à la stabilité. Mais les variations interannuelles sont marquées par l'alternance d'années sèches et pluvieuses comme le présente le chapitre 3. Cette situation affectera évidemment les productions des cultures du maïs et d'arachide. La relation entre les productions d'arachide, de maïs et les indices pluviométriques interannuels est représentée par les figures (32, 33) ci-dessous afin d'évaluer le niveau d'implication d'une variable sur l'autre.

Indice pluviometrique annuel

-1,00

-2,00

4,00

3,00

0,00

2,00

1,00

IPA Production du maïs Tendance des précipitations Tendance des production

2005

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

45000

40000

35000

30000

5000

0

25000

20000

15000

10000

Production en tonnes/ha

92

Figure 32: courbes de corrélation entre les indices pluviométriques et de la production du maïs de 2005-2021

Source : ANADER et DREM, 2022

L'analyse de cette figure 32, nous montre que les courbes de tendance (production et pluviométrie) évoluent dans le même sens. Ce qui témoigne d'une influence certaine de la pluviométrie sur la production du maïs. Ainsi, les années 2005, 2008, 2009, 2010, 2011, 2014, et 2021 avec des indices annuels négatifs c'est-à-dire les années dont les précipitations sont au-dessous de la moyenne (1004mm) correspondent directement à une production élevée en tonnes. L'année 2015, avec un indice de -0,56 (855,9 mm) et une production élevée de 35867 tonnes, illustre plus mieux cette situation. Par contre, les années 2012 et 2013 avec des indices positifs c'est-à-dire des années ou les précipitations sont supérieures à la moyenne, sont marquées par des baisses drastiques de la production. En fin, les années 2016, 2018, 2019 et 2020 se distinguent complètement comme des années qui contrastent avec la production. Ces années bien que présentant des indices positifs (années plus humides) ont enregistrée des productions plus élevées avec le pic atteint en 2020 (39198 tonnes). Cela pourrait indiquer que la production est déterminée par d'autres facteurs que la variabilité pluviométrique.

Indice pluviometrique annuel

-1,00

-2,00

4,00

3,00

0,00

2,00

1,00

IPA Production d'arachide Tendance des précipitations Tendance des productions

2005

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

40000

60000

50000

30000

0

20000

10000

Production en tonnes/ha

93

Figure 33: courbes de corrélation des indices pluviométriques et de la production d'arachide

Source : ANADER et DREM, 2022

Il ressort de l'analyse de cette figure (33), une évolution contrastée avec des tendances linéaire de production et de la pluviométrie en augmentation. Le croisement observé durant cette période traduit le fait que la pluviométrie augmente tandis que la production est en diminution. Nous constatons que les campagnes agricoles des années 2005, 2009, 2011, 2014, 2015, 2017 et 2021 bien qu'ayant connues des déficits pluviométriques ont enregistrés une hausse de production. Par ailleurs, la hausse de la pluie de la compagne de l'année 2020 est caractérisée par une baisse drastique de la production. En fin, les campagnes des années 2012, 2013, 2016 et 2019 on constate que la production évolue au rythme des fluctuations de la pluie.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius