WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impacts des aménagements pastoraux sur l’environnement écologique et socioéconomique. cas de la commune de zaafrane (djelfa- algérie)


par Mohamed Adnane BENCHERIF
Centre International de Hautes études agronomiques de Montpellier- France - - Master of science  2012
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    Centre International de Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes
    Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier

    IMPACTS DES AMENAGEMENTS PASTORAUX SUR
    L'ENVIRONNEMENT ECOLOGIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE.
    CAS DE LA COMMUNE DE ZAAFRANE (WILAYA DE DJELFA-

    ALGERIE)

    Par M. Mohamed Adnane BENCHERIF

    Sous la direction de Mme. Mélanie REQUIER-DESJARDINS

    JURY

    M. Omar BESSAOUD, Enseignant-chercheur, CIHEAM-IAMM Président

    M. Antoine CORNET, Directeur de recherche, IRD Montpellier Membre

    M. Jean Paul CHASSANY, Maitre de Conférences, INRA ESR Montpellier Membre

    Mme Mélanie REQUIER-DESJARDINS, Enseignant-chercheur, CIHEAM-IAMM Membre

    THESE PRESENTEE EN VUE DE L'OBTENTION
    DU DIPLOME DE HAUTES ETUDES DU CIHEAM

    MASTER OF SCIENCE

    17 Juillet 2012

    Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier
    3191,route de Mende, 34093 MONTPELLIER Cedex 5 (France)

    Tel : 04.67.04.60.00- Fax : 04.67.54.25.27- Internet : http:/ www.iamm.fr

    1

    L'Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier

    2

    Les hautes plaines steppiques algériennes sont des régions à vocation pastorale, la population est composée essentiellement de pasteurs-éleveurs, anciennement nomades avec une forte tendance à la sédentarisation actuellement. La gestion irrationnelle des parcours et l'introduction des techniques de développement inadaptées au milieu ont conduit vers une dégradation de ces zones qui se manifeste par la réduction du potentiel biologique et la rupture des équilibres écologiques et socio-économiques.

    Afin de sensibiliser les éleveurs de la steppe sur la nécessité d'une meilleure gestion de leurs ressources naturelles à savoir l'eau et les parcours, le haut commissariat au développement de la steppe a élaboré le programme de grands travaux d'aménagement pastoraux qui vise l'amélioration des conditions de vie des habitants des zones rurales tout en préservant ce milieux naturel fragile avec l'adhésion complète de la population locale ciblée.

    Le travail présenté dans cette thèse porte sur l'étude de l'impact des aménagements pastoraux qui ont été menés depuis plus de 16 ans par l'Etat algérien, en l'occurrence le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa (Algérie) dans la commune de Zaafrane, sur l'environnement écologique et socio-économique.

    L'objectif de cette recherche est l'étude de cas, concernant une commune qui représente la partie centrale de la wilaya de Djelfa. L'importance des projets de développement constitués par les grands travaux d'aménagements pastoraux dans cette commune traduit fidèlement ce qui se passe dans l'ensemble du territoire de la wilaya, et même dans le reste de la steppe algérienne.

    Mots clés : Steppe, impact, environnement, aménagements, pastoraux, Zaafrane, Djelfa, Algérie.

    The high Algerian steppe plains are areas with pastoral vocation, the population is primarily made up of pastor-stockbreeders, wandering in the past with a strong tendency to sedentarisation today. The irrational management of the courses and the introduction of the techniques of development unsuited to the medium led towards a degradation of these zones which appears by the reduction of the biological potential and the rupture of ecological and socio-economic balances.

    In order to sensitize the stockbreeders of the steppe on the need for a better management of their natural resources to know water and the courses, Office of the High Commission with the development of the steppe worked out the programme of great pastoral alteration work which aims at the improvement of the living conditions of the inhabitants of the rural zones while preserving this fragile natural environments with the complete adhesion of the targeted local population.

    The work presented in this thesis concerns the impact study of pastoral installations which have been carried out for more than 16 years by the Algerian State, in fact Office of the High Commission with the development of the steppe of the wilaya of Djelfa (Algeria) in the commune of Zaafrane, on the ecological and socio-economic environment.

    The objective of this research is the case study, concerning a commune which represents the central part of the wilaya of Djelfa. The importance of the projects of development consisted the great pastoral alteration work in this commune translates accurately what occurs as a whole from the territory from the wilaya, and even in the remainder of the Algerian steppe.

    Key words: Steppe, impact, environment, installations, pastoral, Zaafrane, Djelfa, Algeria.

    3

    Page

    Introduction générale 01

    Chapitre introductif : Problématique, hypothèses et méthodologie . 03

    01-Problématique 03

    02-Hypothèses ..... 05

    03-Méthodologie de travail 05

    Chapitre N° 01 : Présentation de la commune de Zaafrane 11

    Introduction 11

    1- Aperçu historique sur la commune de Zaafrane 11

    2- Choix de la zone 11

    3- Le milieu naturel 12

    03-1- Localisation géographique 12

    03-2- Caractéristiques géomorphologiques 14

    03-3- Caractéristiques climatiques 16

    03-4- Caractéristiques hydriques 20

    03-5- Caractéristiques édaphiques 21

    03-6- Caractéristiques de la végétation et occupation du sol 22

    4- L'environnement socio-économique 23

    04-1- La population .23

    04-2- L'emploi dans la commune de Zaafrane .30

    04-3- L'activité économique 31

    5- Les infrastructures dans la commune de Zaafrane .40

    05-1- Le réseau routier 40

    05-2- L'éducation 40

    05-3- La santé et la protection sociale 41

    Conclusion 42

    Chapitre N° 02 : La désertification et le développement durable ..... 44

    Introduction 44

    I- Définition de différents concepts 44

    1- Le concept de la désertification et ses indices 44

    2- La définition des zones rurales 45

    3- Le concept aménagement 45

    4- Le concept développement 46

    A- Les concepts du développement rural et agricole 46

    B- Le concept de développement durable 47

    C- Le concept écodéveloppement .47

    D- Le concept du développement participatif .47

    E- Le concept du développement local 48

    F- Le concept du développement intégré . 48

    II- Historique de la steppe algérienne et les interventions menées par l'Etat 50

    Conclusion 52

    4

    Chapitre N° 03 : Les aménagements pastoraux dans la commune de Zaafrane 53

    Introduction 53

    Les techniques d'aménagements pastoraux adoptées dans la commune de Zaafrane 53

    1- La mise en défens des parcours 53

    2- La plantation pastorale 54

    02-1- Les effets attendus des plantations pastorales dans la commune de Zaafrane 56

    02-2- Evaluation de la production des parcours dans la commune de Zaafrane 57

    3- Les aménagements hydrauliques 58

    03-1- Réalisation de points d'eau 58

    03-2- Aménagements de points d'eau 58

    03-3- Equipements de forages et des puits .58

    Conclusion 59

    Chapitre N° 04 : Résultats et discussion . 60

    Introduction 60

    1- Les caractéristiques des ménages enquêtés 60

    01-1- Age et situation familiale 60

    01-2- Le niveau d'instruction 62

    01-3- La composition des tribus 63

    01-4- L'élevage et les modes d'acquisition du cheptel 63

    2- Le foncier 71

    02-1- La taille des exploitations et leurs modes d'acquisition 71

    02-2- Le statut juridiques des terres 71

    3- L'agriculture et le matériel acquis 73

    4- Réalisation et suivi des aménagements pastoraux 78

    5- La plantation pastorale 80

    6- Les aménagements hydrauliques 85

    7- La mise en défens des parcours 88

    Conclusion 90

    Conclusion générale 92

    Bibliographie 94

    Annexes 98

    Annexe N°01 : Le questionnaire utilisé lors de la réalisation des enquêtes de terrain 98

    Annexe N°02 : Résultats obtenus lors de l'enquête 109

    Annexe N°03 : Valeurs propres et inertes de toutes les dimensions 110

    Annexe N°04 : Tracé 2D des coordonnées ligne (enquêtés) : dimension :1*2 table d'entrée 111

    Annexe N°05 : Tracé 2D des coordonnées colonne dimension (questions):1*2 table d'entré .... 112

    Annexe N°06: Tracé 2D coordonnées ligne et colonne : dimension 1*2 table d'entré (ligne*colonne) 113

    Annexe N07: Procès verbal de constatation d'un périmètre pour la plantation pastoral ... 114
    Annexe N°08 : Une décision du wali concernant l'ouverture d'un périmètre mis en défens.... 115

    5

    Tableaux Page

    Tableau N°01 : Moyenne des températures mensuelles maximales et minimales entre 2001 et 2011..... 17

    Tableau N°02 : Répartition des précipitations moyennes annuelles entre 2001 et 2011 18

    Tableau N°03 : Le nombre de jours de la gelée entre les années 2000 et 2011 18

    Tableau N°04 : Le nombre de jours d'enneigements entre les années 2000 et 2011 18

    Tableau N°05 : Moyenne des fréquences mensuelles des vents entre 2001 et 2011 ... 19

    Tableau N°06 : Humidité moyenne mensuelle en % entre 2000 et 2011 . 19

    Tableau N°07 : L'évaporation moyenne mensuelle entre 2000 et 2011 ..... 19

    Tableau N°08 : L'évolution de la population dans la commune de Zaafrane entre 1996 et 2008 . 23

    Tableau N°09 : La densité de la population de la commune de Zaafrane .. 24

    Tableau N°10 : La part de la superficie de la commune de Zaafrane par rapport à la wilaya de Djelfa... 24 Tableau N°11 : La part de la population de la commune de Zaafrane par rapport à la wilaya de Djelfa 25

    Tableau N°12 : La population de la commune de Zaafrane par âge et sexe 26

    Tableau N°13 (A) : La dispersion de la population par strate dans la commune de Zaafrane 27

    Tableau N°13 (B) : La dispersion de la population par strate dans la commune de Zaafrane 27

    Tableau N°14 : Le mouvement migratoire de la population dans la commune de Zaafrane 29

    Tableau N°15 : Le mouvement naturel de la population 28

    Tableau N°16 : La population active dans la commune de Zaafrane 30

    Tableau N°17 : Les emplois selon les secteurs d'activités 31

    Tableau N°18 : Répartition des terres de la commune de Zaafrane 32

    Tableau N°19 : Répartition de la surface agricole dans la commune de Zaafrane 33

    Tableau N°20 : Répartition des surfaces incultes dans la commune de Zaafrane 33

    Tableau N°21 : Le ratio de la superficie agricole utile par rapport à la population totale . 34
    Tableau N°22 : Le ratio de la superficie agricole utile par rapport à la population active agricole........ 35

    Tableau N°23 : Le taux d'occupation du sol pour les différents types de cultures... 36

    Tableau N°24: Le rendement de la culture céréalière 37

    Tableau N°25 : Le rendement des cultures fourragères 37

    Tableau N°26 : La répartition du cheptel dans la commune de Zaafrane 38

    Tableau N°27 : La conversion des effectifs du cheptel en équivalent ovin 38

    Tableau N°28 : Le nombre total des bovins dans la commune de Zaafrane 39

    Tableau N°29 : La part d'élevage des bovins laitiers dans la commune de Zaafrane 39

    Tableau N°30 : L'équipement scolaire dans la commune de Zaafrane 40

    Tableau N°31 : Le taux de la scolarisation dans la commune de Zaafrane 41

    Tableau N°32 : Le taux d'occupation par classes dans la commune de Zaafrane . 41

    Tableau N°33 : Bilan des plantations pastorales dans la commune de Zaafrane (2000-2005) 56

    Tableau N°34 : La plantation d'Atriplex canescens dans la commune de Zaafrane en 2010 ..... 56

    Tableau N°35 : La plantation d'Atriplex canescens dans la commune de Zaafrane en 2011................. 56

    Tableau N°36 : Le taux de la réussite pour l'Atriplex canescens entre 2005- 2010 57

    Tableau N°37 : La production fourragère de l'Atriplex canescens entre 2005 et 2010 57

    Tableau N°38 : Réalisations hydrauliques au niveau de la commune de Zaafarne 58

    Tableau N°39 : Cultures pratiquées en cas de disposition des terres irriguées 76

    Tableau N°40 : Répartition des rendements agricoles dans les terres irriguées 77

    Tableau N°41 : Le calendrier fourrager des éleveurs enquêtés avant les plantations pastorales 84

    Tableau N°42 : Le calendrier fourrager des éleveurs enquêtés après les plantations pastorales 85

    Tableau N°43 : Le type d'abreuvement des animaux avant les aménagements hydrauliques 86

    Tableau N°44 : Le type d'abreuvement des animaux après les aménagements hydrauliques 86

    Tableau N°45 : Le taux de refus de la mise en défens au niveau de notre échantillon enquêté 88

    Tableau N°46 : Les préférences des enquêtés vis-à-vis des aménagements pastoraux 89

    6

    Figures Page

    Figure N°01 : Les étapes de la recherche .. 10

    Figure N°02 : Carte de la situation géographique de la commune de Zaafrane 13

    Figure N°03 : Un parcours mis en défens dans la zone de Kourireche (mars 2012) ... 54

    Figure N°04 : Un champ d'Atriplex halimus dans la commune de Zaafrane (mars 2012) 55

    Figure N°05 : Un puits réalisé par le HCDS de la wilaya de Djelfa (février 2012) ... 59

    Figure N°06 : Un éleveur enquêté et son fils dans la commune de Zaafrane (mars 2012) 60

    Figure N°07 : La composition des ménages enquêtés ... 61

    Figure N°08 : Le niveau d'instruction des ménages enquêtés . 62

    Figure N°09 : La composition des tribus au niveau de notre échantillon enquêté ... 63

    Figure N°10 : Le type d'élevage pratiqué au niveau de notre échantillon enquêté . 65

    Figure N°11 : Les types d'agents économiques au niveau de notre échantillon enquêté 68

    Figure N°12 : La composition du cheptel au niveau de notre échantillon enquêté 69

    Figure N°13: Les modes d'acquisitions du cheptel au niveau de notre échantillon enquêté .... 70

    Figure N°14 : Le statut juridique des terres au niveau de notre échantillon enquêté 73

    Figure N°15 : Les types de cultures pratiquées en irrigué 76

    Figure N°16 : Le suivie du déroulement des actions d'aménagements pastoraux par les éleveurs 80

    Figure N°17 : Appréciation des plantations pastorales par les éleveurs enquêtés 84

    Figure N°18 : Les types d'abreuvements des animaux avant les aménagements hydrauliques ... 87

    Figure N°19 : Les types d'abreuvements des animaux après les aménagements hydrauliques 87

    Figure N°20: Le taux de refus de la mise en défens au niveau de notre échantillon enquêté 88

    Figure N°21 : Les préférences des enquêtés vis-à-vis des aménagements pastoraux 89

    7

    J'adresse tous mes remerciements au Docteur Mélanie REQUIER-DESJARDINS, pour avoir dirigé cette thèse à l'Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier et qui a supervisé mes premiers travaux de recherche de Master 2.

    Je remercie vivement le Professeur Omar BESSAOUD d'avoir accepté de participer à mon jury de thèse, en tant que président.

    J'adresse aussi mes remerciements au Professeur Jean Paul CHASSANY, et au Directeur de recherche Antoine CORNET d'avoir accepté d'être les rapporteurs de cette thèse.

    Je remercie tous mes interlocuteurs lors des enquêtes, pour leur accueil, leur disponibilité et l'étendue de leur enseignement, ainsi que autres personnes compétentes dans le monde pastoral qui ont bien voulu me faire part de leur expérience.

    Je remercie mes parents, mon frère et mes soeurs et tous mes proches, qui m'ont toujours encouragé.

    8

    Etant donné son étendue (20.000.000 ha), et son effectif ovin, la steppe algérienne occupe une place importante dans l'économie du pays, cependant la dégradation des ressources pastorales et la désertification deviennent inquiétantes. La détérioration de l'écosystème stimulée par la sécheresse, les transformations socio-économiques et foncières ont déclenché la désorganisation des systèmes pastoraux, autrefois en équilibre avec le milieu. Cette situation a ensuite entrainé l'apparition progressive de nouvelles formes de gestions des ressources naturelles non adaptées aux réalités écologiques et sociales locales. Ce n'est plus le temps des grandes transhumances et du nomadisme, où homme et animal se déplaçaient à pieds à de longues distances pour la recherche de meilleure terre de parcours afin de nourrir leurs troupeaux. Des nouvelles formes de mobilités liées au déplacement en camion sont apparues aujourd'hui, ce qui permet aux éleveurs d'accéder aux pâturages communs ou terres de parcours tout au long de leur itinéraire saisonnier.

    Par sa position géographique, entre le Tell au nord et les parcours sahariens au sud, la steppe algérienne constitue un espace géographique vaste où la complémentarité s'impose. Cette complémentarité a aujourd'hui tendance à disparaitre. L'impact négatif résultant de l'abandon de cette pratique aurait pu être moins grave si une complémentarité avait été recherchée au niveau des secteurs écologiques qui la composent. Ceci n'a malheureusement pas été toujours vrai ; l'individualisme, la disparité croissante entre éleveurs et le système foncier faisant des parcours, la propriété de personne et de tous, ont entrainé des formes d'exploitation minière du couvert végétal sans le moindre investissement aux fins de l'amélioration et de la protection d'un environnement fragile.

    En présence de la régression des ressources pastorales naturelles et l'introduction dans les systèmes d'élevage de l'orge comme aliment pour le bétail, l'élevage pastoral a pris une nouvelle forme. Les grands éleveurs disposent d'un espace pastoral plus vaste et voient la taille de leurs troupeaux s'accroitre grâce aux possibilités de complémentation en périodes difficiles. Les éleveurs moyens tachent de survivre avec un revenu réduit à cause des achats d'intrants de plus en plus chers. Tandis que les petits éleveurs connaissent une paupérisation croissante et finissent par renoncer à un élevage désormais trop coûteux (le H.C.D.S de la wilaya de Djelfa 2011).

    Actuellement, cet espace de nature fragile est en dégradation continue ; c'est le résultat d'interaction de plusieurs facteurs dont l'homme est le générateur principal. Cet état de dégradation risque d'atteindre un stade irréversible d'où la nécessité d'une intervention rapide avec des programmes d'aménagement qui tiennent compte des potentialités des milieux d'une part, et qui suscitent l'adhésion des populations d'autre part.

    C'est dans ce sens que le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa, mènent des actions d'aménagement pastoraux au niveau des parcours avec la participation de la population locale depuis 1994 à travers tout le territoire de la wilaya (Brouri, 1996). Ces actions d'aménagements visent essentiellement :

    - La vulgarisation des techniques des plantations fourragères et la sensibilisation des populations pastorales à l'intérêt de ces plantations dans leurs activités.

    - La protection et la conservation des zones fragiles des territoires des parcours et la lutte contre le phénomène d'érosion.

    - L'amélioration des productions des parcours et l'orientation de l'activité productive des populations vers des systèmes de production moins désertifiants.

    9

    - La valorisation des revenus et la création d'emplois liés aux spécificités des régions steppiques.

    - La lutte contre l'érosion éolienne et hydrique, et la protection des infrastructures (agglomérations, voies routières, barrages) contre le problème d'ensablement.

    C'est dans ce cadre que s'insère notre travail, qui porte essentiellement sur l'identification des impacts des aménagements pastoraux adoptés par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa depuis 1994 jusqu'à maintenant dans la commune de Zaafrane sur l'environnement écologique et socio-économique.

    10

    01- Problématique :

    Les steppes sont généralement caractérisées par des étages bioclimatiques, et s'étalent du semi aride inférieur frais au per-aride supérieur frais. Ces terres arides et semi arides se situent entre les isohyètes 100 et 400 mm. C'est ainsi le cas des steppes méditerranéennes qui se trouvent dans les pays du Sud et de l'Est de la méditerranée. Il s'agit principalement de l'Algérie, du Maroc, de la Tunisie, de la Libye, de la Palestine, de la Jordanie, de la Syrie et de la Turquie (Bedrani, 1993). Les steppes d'une façon générale sont des formations végétales herbeuses n'assurant pas un recouvrement complet du sol. Selon les zones bioclimatiques qu'elles occupent, elles présentent des caractéristiques très différentes. Ces climats ont en commun l'aridité et de grands écarts thermiques (Carrierre et Toutin, 1995).

    La steppe algérienne constitue une vaste région qui s'étend au sud de l'Atlas saharien formant un ruban de 1000 km de long sur 300 km de large, réduite à moins de 150 km à l'Est. Elle s'étend sur une superficie de 36 millions d'hectares mais compte 20 millions d'hectares de parcours. Sa limite Nord commence avec le tracé de la limite des précipitations moyennes de 400 mm pour se limiter à l'Atlas saharien à 100 mm de précipitations (Mohammedi et al, 2006).

    Depuis toujours, les conditions climatiques et naturelles entrainent une spécialisation des activités économiques pour chaque région agro-écologique. Les terres steppiques en tant que régions naturelles bien distinctes, supportent essentiellement des activités d'élevages fondés sur le mode de production extensives. Ces dernières sont la vocation première des espèces steppiques en Algérie.

    Les principaux systèmes d'élevages traditionnels en mode extensif qu'on y trouve sont, d'une part, des systèmes pastoraux qui comprennent les nomades (en forte diminution depuis la colonisation), les transhumants, les sédentaires, et d'autre part, les systèmes agro-pastoraux (Atchemdi, 2008a).

    Les activités d'élevages jouent aussi un rôle primordial dans la durabilité des exploitations agricoles en remplissant une fonction agronomiques de contrôle du risque climatique sur les céréales, et une autre fonction de premier ordre, celle de la trésorerie de l'exploitation (Abbas et al, 2006).

    Dans la steppe algérienne, les terres de parcours constituent le principal facteur de production en tant que capital naturel fourrager de l'élevage de mouton. Elles occupent plus que la moitié du total des terres steppiques environ 55,55 %. Elles assurent aussi une biomasse naturelle très intéressante pour les troupeaux avec une diversité alimentaire appréciable, eu égard à la diversité des espèces. Parmi celles-ci, trois espèces dominent traditionnellement la flore : l'Alfa (Stipa tenacessima), l'Armoise blanche (Artemisia herba alba) et le Spart (Legeum spartum). Leurs qualités ainsi que la période où chaque plante est consommable par le cheptel permettent aux agents économiques éleveurs d'alimenter leurs troupeaux tout au long de l'année à base de végétation naturelle.

    Mais durant ces dernières années, ce capital naturel fourrager (terres de parcours), se trouve dans un état de dégradation irréversible dans certaines régions. Par conséquent, on note la diminution de sa productivité. Cela est généralement dû aux actions anthropiques et au surpâturage, mais aussi aux changements climatiques (température de plus en plus élevée, sécheresse plus fréquente et prolongée et accroissement de la variabilité des précipitations). Ce qui influe d'une façon directe sur l'élevage dans la steppe. Les changements climatiques toucheront les différentes régions et leurs habitants, et de ce fait, leurs activités de productions de diverses manières. Selon Nori et al (2008), portant les implications des changements climatiques pour les moyens d'existence des pasteurs ne sont pas comprises. Deux courants d'opinion semblent prévaloir :

    - Certains soutiennent que les pasteurs seront les premiers à perdre leurs moyens d'existences.

    11

    - D'autres soutiennent que les pasteurs s'adaptent aux changements climatiques.

    Les stratégies de subsistances pastorales sont conçues pour réagir à la rareté et la variabilité du capital naturel, et pour faire face à des conditions agro-écologiques difficiles ou incertaines. La principale stratégie des systèmes d'élevages sur parcours se fonde sur la productivité de ces derniers de même que sur la mobilité qui est un moyen important pour faire face aux conditions climatiques et environnementales variables (Bourbouze, 2000). En Algérie, la mobilité est basée sur des déplacements, ils sont essentiellement journaliers pour les sédentaires en mode extensif traditionnel du système pastoral. Ils reposent sur de grands déplacements (saisonniers ou annuels) qui étaient réguliers dans le temps et dans l'espace et rythmés par deux phases bien distinctes pour la transhumance et le nomadisme : « Achaba et Azzaba ».

    Bien que les propriétés individuelles constituent maintenant la forme juridique prédominante de l'exploitation, l'utilisation du capital naturel fourrager n'est rendue possible que par la persistance de vastes territoires à usage collectif (Bourbouze 2000). D'abord, les terres de parcours caractéristiques de la steppe algérienne ont été propriétés collectives des tribus. Elles appartiennent ensuite au domaine privé de l'Etat depuis 1975, toutefois, leurs gestion relève des communes (Bedrani, 1991). Une loi de 1983 a permis d'avoir accès à une propriété individuelle sur ces zones à la condition de mettre en valeur les terres attribuées par l'Etat. A l'exception des terres de bas fonds faisant l'objet de propriété privée, le reste des terres demeure en droit propriété de l'Etat, donc des terres collectives à accès libre (Bedrani, 1993).

    Actuellement, et en réalité, l'accès à ces terres est réglementé par les institutions de l'Etat ou souvent par les organisations traditionnelles locales ayant le droit d'accès ou d'usage de ces terres. Contrairement aux croyances, les accès à ces pâturages sont actuellement monnayés dans toute les communes. Souvent, ces communautés locales sont désorganisées et manquent de cohésion, si bien que le capital naturel fourrager des communautés fait l'objet d'appropriation individuelle. Ce phénomène est aussi observé du coté de celui des collectivités locales, notamment à partir de la loi APFA de 1983.

    Selon Bensouiah (2003), l'Etat algérien a lancé des programmes d'aménagements pastoraux, dans le but de préserver et d'améliorer l'offre fourragère de ces parcours. Ces aménagements sont divisés en trois groupes :

    a- La restauration des parcours par la mise en défens qui concerne essentiellement les parcours moyennement dégradés, qui ont un potentiel de régénération. Elle consiste à supprimer toute forme de pression humaine ou animale sur la végétation, et qui donne de bons résultats à des coûts insignifiants surtout quand elle coïncide avec des années pluvieuses (Floret et Pontanier, 1982).

    b- La réhabilitation des parcours par la plantation pastorale : cette technique présente la principale forme de restauration des parcours dégradés où le couvert végétal ne peut pas se régénérer par la mise en défens. Elle consiste à planter des arbustes à feuilles persistantes adaptées aux conditions du milieu steppique (Brouri, 1996).

    c- Les aménagements hydrauliques qui sont axés surtout sur les équipements des points d'eau d'abreuvement.

    Ces actions décrites précédemment permettent de soulever l'interrogation suivante :

    Quels sont les impacts des aménagements pastoraux réalisés par le HCDS de la wilaya de Djelfa sur l'environnement écologique et socio-économique de la commune de Zaafrane ?

    Cette question principale nous a conduit à poser les interrogations suivantes :

    1- Est-ce que les aménagements pastoraux qui ont été réalisés dans la commune de Zaafrane permettent la reconstitution du couvert végétal dans les périmètres aménagés ?

    2-

    12

    Est-ce que les aménagements pastoraux ont contribués à l'amélioration des conditions de vie de la population locale dans la commune de Zaafrane ?

    3- Est-ce que les aménagements pastoraux qui ont été réalisés dans la commune de Zaafrane ont contribués à un développement durable ?

    02- Hypothèses :

    Au cours des dernières décennies, les écosystèmes steppiques algériens sont fortement déséquilibrés à cause d'une dégradation alarmante qui caractérise ces milieux. Plusieurs auteurs ont étudié ce phénomène dans le milieu steppique (Le Houerou 1969 ; Djebailli, 1978 ; Floret 1981). Pour faire face à ce grave problème, des projets d'aménagement, de restauration, d'amélioration et de conservation des ressources pastorales ont été élaborés et menés par les pouvoirs publics algériens dans ces milieux.

    Notre travail s'insère dans ce cadre, et porte sur les impacts des aménagements pastoraux réalisés par l'Etat algérien, en l'occurrence le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa depuis 1994 jusqu'à maintenant, sur l'environnement écologique et socio-économique de la commune de Zaafrane. (wilaya de Djelfa - Algérie).

    Pour répondre à toutes les questions qui ont été posées précédemment, nous avons émis les hypothèses de travail suivantes :

    A- La première hypothèse :

    Les aménagements pastoraux qui sont adoptés au niveau de la commune de Zaafrane peuvent constituer un écosystème assez diversifié, et permettent la reconstitution du couvert végétal qui ne peut plus être assuré par des mécanismes naturels de régénération.

    B- La deuxième hypothèse :

    Les aménagements pastoraux dans la commune de Zaafrane, en plus de l'amélioration de l'offre fourragée, contribuent à la diminution du taux de chômage de la population locale par l'approche participative qui permet l'adhésion de cette dernière dans la réalisation et la préservation de ces aménagements.

    03- Méthodologie de travail :

    Le présent travail réalisé au niveau de la commune de Zaafrane (wilaya de Djelfa. Algérie), veut mettre en évidence l'impact des aménagements pastoraux sur l'environnement écologique et socio-économique dans cette commune.

    Pour parvenir à nos résultats, on a utilisé plusieurs outils dont le plus important : l'enquête. Elle est traduite dans le fait par des sorties sur terrain pour assurer la collecte des données indispensables à notre démonstration.

    En dehors de l'enquête, on a fait appel aux différents types de documents tels que les statistiques, les rapports, les monographies, les résultats d'autres recherches quelque soient leurs formes de stockage (supports papiers ou électroniques).

    Nous avons divisé notre travail de recherche en six étapes (voir figure N° : 01).

    3-1- La recherche bibliographique :

    Cette phase de recherche est fondée sur la consultation des différents ouvrages, articles, rapports et mémoires qui ont une relation avec notre thème de recherche.

    13

    3-2- La pré-enquête :

    Cette étape de travail consiste à une prise de contact avec les organismes agricoles de la wilaya de Djelfa et les autorités locales de la commune de Zaafrane notamment :

    - L'A.P.C de la commune de Zaafrane.

    - Le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa.

    - La direction des services agricoles de la wilaya de Djelfa.

    - La direction de la planification et de l'aménagement du territoire de la wilaya de Djelfa.

    - L'organisme national de la météo de la wilaya de Djelfa.

    3-3- L'enquête informelle :

    Cette partie de l'enquête a été réalisée pour la confirmation de la compréhension initiale des informations issues de la littérature et de l'analyse des données déjà acquises à partir des travaux de recherche. Elle porte sur notre sujet ainsi que sur l'environnement socio-économique des agents économiques de la commune de Zaafrane.

    Lors de la réalisation de l'enquête informelle, les questionnaires n'ont pas eu lieu. L'acquisition des données n'a été réalisée que par l'aide d'un ensemble de guides d'entretien flexibles des sujets à traiter chacun dans son domaine.

    L'observation était un moyen important de la prise d'une idée initiale sur la gestion des aménagements pastoraux au sein et en dehors de notre région d'étude, ainsi que dans l'échange des informations entre les agents économiques. Pour plus de clarté, on demande toujours le pourquoi qui va permettre d'atteindre le fond des choses.

    3-4- L'enquête formelle :

    Le travail de terrain a duré 30 jours, entre février et mars (13 jours en février et 17 jours en mars), pour les zones les plus touchées par les grands travaux d'aménagements pastoraux dans la commune de Zaafrane.

    La technique qui a été utilisée est celle de l'entretien structuré ; elle est basée sur un questionnaire (voir l'annexe N° : 01)

    Le questionnaire a permis de repérer quelques éléments relatifs au changement dans le mode de vie de la population ciblée après les grands travaux d'aménagements pastoraux dans notre zone d'étude, et d'analyser les connaissances des éleveurs sur le déroulement des aménagements et leurs impacts sur les différents plans. A cet effet, le questionnaire a été structuré de la manière suivante :

    - Identification et localisation de l'éleveur.

    - Données générales sur le troupeau, les terres et l'agriculture.

    - L'alimentation du cheptel.

    - Le mode d'abreuvement du cheptel.

    - La gestion des parcours.

    - Le déroulement des travaux d'aménagements.

    - L'impact des aménagements pastoraux sur la vie de la population locale.

    14

    3-5- L'échantillonnage :

    Selon le dernier recensement effectué en Algérie en 2008, le nombre de la population dans la commune de Zaafrane est de 13.328 habitants. Selon Benkhelil (1982), entre les deux recensements effectués en Algérie entre 1966 et 1977, l'évolution des ménages se traduit tout d'abord par un accroissement de leur taille moyenne. Elle passe en effet de 5,92 en 1966 à 6,66 en 1977. Par ailleurs, la part des ménages de taille réduite (1 à 4 personnes) a tendance à diminuer. La part des ménages de taille moyenne (5 à 8 personnes) variant peu, cette baisse se ferait essentiellement au profit des ménages de taille élevée (9 personnes et plus) dont le pourcentage augmente considérablement. Les écarts les plus importants sont enregistrés en milieu urbain et plus particulièrement dans les métropoles. C'est là en effet que les changements sociaux sont les plus apparents et les plus rapides comme le montre l'évolution de la taille moyenne des ménages devant cette même période, qui est peu apparente dans le rural (de 6,07 à 6,67) et plus accentuée en milieu urbain (de 5,159 à 6,65). Si on se basant sur ces critères de classement et en supposant une moyenne de 6 personnes par ménage, on aurait un nombre de 2.221méanges dans la commune de Zaafrane, et notre échantillon représente 2,5 % de l'ensemble de ces ménages. Malgré la difficulté du déplacement à cause de la topographie difficile qui caractérise notre région d'étude « les dunes de sable et les oueds » et le manque de moyens financiers en l'occurrence ceux liés au transport, ainsi que le temps qui a été consacré a cette partie de travail « 30 jours », on a pu faire un échantillon représentatif qui se compose de 50 ménages et il a été décidé de les concentrer dans une zone d'étude limitée, aussi représentative que possible occupant une position centrale dans l'ensemble de la commune de Zaafrane.

    Cette zone à vocation pastorale, agricole et agropastorale a été choisie car elle est assez représentative de notre zone d'étude « et même du reste de la steppe algérienne » et la plus importante en superficie et en effectifs d'animaux. C'est aussi un lieu de passage plus emprunté par les transhumants, et elle a fait l'objet de plusieurs études écologique, sociales et d'aménagement. A l'intérieur de cette zone d'étude, faute de disposer d'une liste d'éleveurs, qui aurait permis de les localiser et de les différencier nous avons rencontré de manière aléatoire les types d'agropasteurs suivants : 20 sédentaires, 25 transhumants et 5 nomades. Et ces enquêtes devaient se poursuivre, mais les circonstances économiques, et bioclimatiques ainsi que ceux liés au facteur temps en ont décidé autrement « un seul entretien peut prendre par fois une journée entière ». Mais si cela a pu perturbé notre travail, il nous a néanmoins permis de mieux comprendre les raisons profondes du recul du nomadisme dans notre région d'étude et même dans l'ensemble de la steppe algérienne.

    La commune de Zaafrane est une commune qui se caractérise par l'élevage ovin comme activité économique principale combinée à la céréaliculture, donc c'est le pastoralisme qui domine dans cette commune rurale. L'ensemble de notre échantillon même s'il ne représente pas une grande importance par rapport au total des ménages de la commune de Zaafrane « 2,5 % » qui sont tous des agropasteurs, il nous donne une idée sur l'ensemble, car il englobe tous les types d'éleveurs connus dans notre zone d'étude et même dans le reste de la steppe algérienne : les sédentaires, les transhumants et les nomades. Ce qui nous permet d'atteindre notre objectif principal à travers ce travail de recherche qui vise essentiellement l'identification des impacts des aménagements pastoraux réalisés par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa depuis 1994 jusqu'à maintenant dans la commune de Zaafrane sur l'environnement écologique et socio-économique de cette commune.

    15

    Pour analyser nos enquêtes et en particulier classer nos éleveurs sur la base d'une typologie générique existante, nous avons pris en considérations les variables suivants :

    a- La pratique de l'élevage traditionnel est privilégiée ; notamment le système pastoral en mode de production extensif.

    b- Des agents économiques éleveurs de différentes classes d'âge allant de 18 à 70 ans. Pour faciliter le traitement des résultats obtenus, on a divisé les agents économiques en deux classes ; ceux qui ont plus de 50 ans, et ceux qui ont moins de 50 ans.

    c- Le niveau d'instruction (du niveau primaire à l'enseignement supérieur), mais aussi l'éleveur analphabète est pris en compte dans l'échantillonnage afin d'analyser l'évolution du capital humain des agents économiques et voir comment la capacité cognitive influence le comportement et le résultat envisagé par chacun d'entre eux.

    d- Le dernier variable est celui de l'effectif du cheptel qui varie d'une tête à plus de 2.000 têtes, et la taille de l'exploitation qui balance entre 5 et 200 ha. Pour effectuer cela, on a divisé les agents économiques éleveurs en trois catégories :

    - La première renferme ceux ayant chacun un cheptel dont l'effectif varie de 1 à 250 têtes et une exploitation de petite taille qui est inférieur ou égale à 50 ha ; c'est la catégorie des petits agents économiques.

    - La deuxième renferme les éleveurs ayant chacun un cheptel dont l'effectif est compris entre 251 et 500 têtes, et une exploitation de taille moyenne qui varie entre 50 à 100 ha entrant dans la catégorie des agents économiques moyens.

    - La dernières est celle des grands agents économiques ayant chacun un effectif qui dépasse 501 têtes et une exploitation de grande taille où sa superficie est plus de 100 ha.

    Ces variables sont essentiels à la compréhension de la réalité de l'impact des aménagements pastoraux sur l'environnement socio-économique en l'occurrence la demande du capital fourrager par les éleveurs dans la commune de Zaafrane.

    3-6- Analyse et interprétation des résultats :

    Cette phase est la plus importante dans ce travail de recherche, car elle comporte la synthèse et l'interprétation des résultats des enquêtes effectuées au niveau de notre zone d'étude, ainsi que les réponses sur les questions principales posées dans la problématique par le truchement des preuves susceptibles de confirmer ou d'infirmer les hypothèses d'une part, et d'élaborer des propositions et recommandations par les différents acteurs d'autre part.

    Notre plan de travail sera articulé en quatre chapitres :

    Le premier chapitre : La présentation de la zone d'étude

    Ce chapitre portera sur des caractéristiques générales de la commune de Zaafrane. Ce sont des informations socioculturelles et agro-physiques tels que le climat, la topographie, la végétation, les ressources hydriques, les caractéristiques édaphiques et l'environnement socio-économique en l'occurrence la population, l'emploi, l'activité économique, les infrastructures, l'éducation et la santé.

    Le deuxième chapitre : La désertification et le développement durable

    Ce chapitre va être consacré aux définitions des concepts généraux concernant : la désertification, les zones rurales, l'aménagement, le développement rural, le développement durable et l'écodéveloppement.

    16

    Suivi d'un historique du développement de la steppe algérienne durant les périodes précoloniale, coloniale et les projets menés par l'Etat algérien après l'indépendance pour lutter contre le phénomène de la désertification ainsi que pour le développement durable des zones steppiques algérienne.

    Le troisième chapitre : Les aménagements pastoraux dans la commune de Zaafrane

    Ce chapitre englobera d'une façon générale les aménagements pastoraux qui ont été adoptés dans la commune de Zaafrane par les pouvoirs publics en l'occurrence le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa.

    Le quatrième chapitre : Résultats et discussions

    Ce dernier chapitre éclaircira les résultats de l'enquête obtenue au terme du présent travail et leur interprétation, et on terminera notre travail par une conclusion générale.

    17

    Figure N° 01 : Les étapes de la recherche

    Impacts des aménagements pastoraux sur l'environnement écologique
    et socio-économique. Cas de la commune de Zaafrane (wilaya de Djelfa -Algérie)

    Recherche bibliographique

    La pré-enquête

    Prise de contact avec les organismes locaux

    Collecte d'information

    Elaboration du questionnaire

    Réalisation de l'enquête

    Dépouillement des questionnaires

    Traitement des résultats

    Analyse et interprétation des résultats

    18

    Introduction :

    Ce chapitre est consacré à la présentation générale de la commune de Zaafrane, concernant le milieu naturel et l'environnement socio-économique. Cette commune s'intègre dans un écosystème steppique entre les isohyètes 100 et 400 mm ; elle est composée d'une diversité de paysage ; zone montagneuse, différents niveaux de glacis, plaine d'épandage, cordon dunaire et la zone humide du Zahrez el Gharbi.

    Cette diversité est sujette à plusieurs facteurs de dégradation ; les changements climatiques qui ont une influence sur les processus d'érosion et l'action anthropique qui agit principalement par le surpâturage.

    Notre zone d'étude se caractérise par l'élevage ovin comme activité économique principale combiné à la céréaliculture. C'est une zone de transite pour les agents économiques éleveurs effectuant des déplacements entre les quatre régions du pays ; Nord, Sud, Est et Ouest.

    Notre but dans le présent chapitre est d'analyser ce milieu steppique, en l'occurrence le milieu naturel et l'environnement socio-économique, afin d'envisager l'effet des aménagements pastoraux dans cette commune sur les différents secteurs.

    1. Aperçu historique sur la commune de Zaafrane :

    Selon la mémoire commune détenue par les personnes âgées dans notre zone d'étude, la commune de Zaafrane est passée par trois appellations :

    - D'abord connue sous la dénomination « commune de Arch Ouled si Ahmed ».

    - En suite, elle fut désignée en référence au grand marché du samedi (Souk Essebt), sous le nom de « Sebt Ouled si Ahmed". Ce marché regroupait les éleveurs et les commerçants de toute la wilaya de Djelfa.

    - A partir de 1950, le nom de Zaafrane a été donné à la commune, cette fois en rapport avec l'abondance relative du Safran (Zaafrane) dans la région.

    2. Le choix de la zone :

    Malgré la grande distance entre le chef lieu de la wilaya et la commune de Zaafrane, et malgré l'indisponibilité des données et de la documentation sur cette commune, elle a été choisie pour les raisons suivantes :

    - C'est une commune où la principale activité économique de la population est celle de l'élevage de mouton. Bien que certains individus pratiquent d'autres activités pouvant fournir des revenus conséquents, l'élevage n'est pas pour autant écarté, car il est la source du financement de la plupart de ces activités secondaires. Malgré l'existence de plusieurs systèmes de production, l'élevage ovin reste l'activité prédominante même si les troupeaux sont parfois mixtes ; caprins, bovins et équins, ces derniers ne constituent qu'une infime partie par apport aux ovins.

    - La commune de Zaafrane représente la partie centrale de la wilaya de Djelfa, constituant une zone de transit entre les quatre régions du pays. Cela suppose d'une part la diversité de la masse d'information et des troupeaux, et d'autre part, le rôle prépondérant des institutions dans le comportement des agents dans le milieu.

    19

    - L'importance des projets de développement dans cette commune (grands travaux d'aménagement pastoraux), constitués par les plantations pastorales, les mises en défens et les aménagements hydrauliques.

    3- Le milieu naturel :

    3-1- Localisation géographique :

    La commune de Zaafrane est située au nord ouest de la wilaya de Djelfa. Elle s'inscrit entièrement dans le contexte morphologique du bassin endoréique du Zahrez el Gharbi, à une altitude moyenne de 950 m.

    Elle est distante d'une soixantaine de kilomètres du chef lieu de la wilaya vers le Nord et couvre une superficie de 116.650 ha, soit 3,61 % de la superficie totale de la wilaya de Djelfa.

    La commune de Zaafrane est érigée au rang de commune à la faveur du découpage administratif de 1974, elle est limitée :

    - Au nord, par la wilaya de Tiaret et la commune de Guernini.

    - Au sud, par les communes de Ben Yagoub et Ain el Ibel.

    - A l'est, successivement par les communes de Hassi Bahbah, Ain Maabad et Djelfa.

    - A l'ouest, par les communes d'el Guedid et Charef (voir figure N° : 02).

    Ses coordonnées géographiques sont :

    - Longitude est : 2° 27 ' à 3° 05 '

    - Latitude nord : 34° 32 ' à 35 ° 03 '

    Sa plus grande longueur nord ouest / sud est, est de 61 km. Et sa plus grande largeur est / ouest est de 54 km.

    Figure N° 02 : Carte de la situation géographique de la commune de Zaafrane

    20

    Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011)

    21

    3-2- Caractéristiques géomorphologiques :

    Deux ensembles bien distincts caractérisent la commune de Zaafrane : il s'agit de l'Atlas Saharien au sud (monts des Ouled Nail) et les chainons de Sebaa- Rous au nord qui appartient également à l'Atlas Saharien, la cuvette du Zahrez el Gharbi se trouve coincée entre ces deux chainons.

    Les formes géomorphologiques rencontrées dans notre zone d'étude sont :

    3-2-1- L'Atlas Saharien :

    Il est composé d'une série de Djebels de direction Sud- Ouest / Nord Est.

    Pour la partie Sud et Sud - Ouest de la commune de Zaafrane, on distingue d'Est en Ouest :

    - Le mont Rocher de Sel avec une largeur de 2 Km et une altitude de 1.020 m, sa surface ne présente aucune similitude avec l'ordonnance du domaine montagneux, les pentes sont supérieures à 25 %.

    - Le Djebel Degdegue avec 1.089 m d'altitude, son orientation est d'ouest- nord- est, avec des pentes comprises entre 15 et 25 %.

    - Le Djebel Drheima avec une altitude de 1.000 m, son orientation Est d'Ouest-Nord- Est, avec des pentes comprises entre 9 à 15 %.

    - Le Djebel Brad El Aich avec une altitude de 1.200 m, son orientation est d'Ouest Nord- est avec des pentes comprises entre 9 à 15 %.

    - Le Djebel Ouchba avec une altitude de 1.200 m, son orientation est d'Ouest- Nord- Est / Ouest- Sud-Ouest, avec des pentes supérieures à 25 %.

    Pour la partie Nord-Ouest, se trouve le Djebel Oukat Chergui avec une altitude de 1.191 m et des pentes entre 15 à 25 %.

    3-2-2- La cuvette du Zahrez El Gharbi :

    La cuvette se décompose en six niveaux topographiques successifs à partir de la crête Nord du relief des monts des Ouled Nail.

    a- Le relief au sud se trouve à des altitudes comprises entre 900 et 1.000 m.

    b- La plaine d'épandage Sud, entre le piémont Sud et la Sebkha avec une altitude moyenne de 850 m.

    c- Le cordon dunaire couvrant les 2/3 de la plaine d'épandage Sud.

    d- La Sebkha située entre 840 et 827 m, couvre plus de 200 km2.

    e- La plaine d'épandage Nord, située entre le piémont Nord et la Sebkha avec une altitude de 850 m.

    f- Le relief au nord se trouve à une altitude de 1.100 m.

    On peut dire que le paysage de la commune de Zaafrane est diversifié, puisqu'il inclut à la fois le relief, la plaine, le cordon dunaire et le Chott.

    3-2-3- Le relief :

    Ce sont des formes structurales liées à la tectonique et sculptées par l'action combinée de l'eau, du gel et du vent. C'est l'ensemble des égalités de la structure terrestre (Aidoud, 1994).

    Le relief est la partie qui relie les Djebels et la plaine, avec une altitude de 900 à 1.000 m. Il se présente sous la forme d'un long versant faiblement incliné, avec une pente qui diminue de l'amont vers l'aval. Sa surface est souvent recouverte de sédiments détritiques. Nous distinguons :

    a-

    22

    Le relief Nord des monts des Ouled Nail, bordé à l'Est par l'Oued Mellah et l'Oued Kourirech et à l'Ouest par l'Oued El Hadjia, entre ces Oueds la topographie se présente comme un complexe de glacis, avec des pentes entre 9 et 15 % sur lesquelles se maintient une végétation très clairsemée (Pin d'Alep, Genévrier et Alfa).

    b- Le relief Sud des chainons des Sebaa Rous, bordé à l'Ouest par Oued Mourra et à l'Est par Oued El Mentel. Les pentes sont comprises entre 9 et 15 %. Nous avons remarqué sur le terrain qu'il s'agit d'un maquis très dégradé confirmé par l'absence de végétation forestière.

    3-2-4- Les dépressions :

    Selon Pouget (1980), après leur concentration sur les versants et interfluves, les eaux de ruissellement empruntent les chenaux d'Oueds alluvionnées, les lits caillouteux et encaissés s'étalent parfois dans les zones d'épandages et finalement se rassemblent et s'accumulent dans les dépressions endoréiques.

    Dans la commune de Zaafrane nous distinguons deux formes de dépressions :

    a- Les Chotts et Sebkhas :

    En lexique arabe, le terme « Chott » désigne le mot français « rivage », c'est la plaine salée. Dans ce sens, le Chott comprend uniquement la bordure verte, étant donné que seule cette partie intéresse le pasteur, c'est le seul utilisateur. L'autre partie de cette même zone humide appelée Sebkha, équivalente au lac salé fonctionne comme une cuvette d'épandage aux grandes crues régionales véhiculées par les Oueds qui naissent dans les monts des Ouled Nail au sud de notre région d'étude.

    On peut dire ici que le Chott inclut toujours une Sebkha, mais le contraire n'est pas vrai, Une Sebkha n'est qu'une zone salée sans aucune végétation et en générale peu intéressante.

    D'après les travaux réalisés par Tricart et Cailleux (1969), les Chotts et Sebkhas sont des dépressions salées riches en argile, dont la différence essentielle réside dans le mode d'alimentation en eau. Le Chott est alimenté uniquement par les eaux de ruissellement, alors que la Sebkha est alimentée par les eaux souterraines.

    La Sebkha est considérée comme un marécage salé, parfois temporairement asséché, qui occupe le fond d'une dépression appelée Chott dans les régions désertiques.

    La partie Nord de la commune de Zaafrane est occupée en grande partie par une vaste Sebkha (Zahrez el Gharbi), orientée dans une direction Sud/Ouest, Nord/Est, comprise entre deux zones de reliefs plus ou moins élevées qui sont :

    - Kef El Bkhour, Oukker el Gharbi et Chargi au nord. - Djebel El Ouachba et Bared el Aich au sud.

    L'altitude moyenne au milieu de Sebkha est de 820 m, elle devient de plus en plus élevée en bordure. Elle concerne environ 16.300 ha soit 13,42 % de la surface totale de la commune de Zaafrane.

    b- Les Dayas :

    Ce terme vernaculaire caractérise une dépression entièrement fermée, de l'ordre hectométrique à kilométrique où s'accumulent des eaux de ruissellement non salées chargées de débits solides (sable, argile, limons). Dans la commune de Zaafrane, les Dayas présentent des avantages socio-économiques intéressants. En hiver, elles sont inondées et procurent suffisamment d'eau pour abreuver le cheptel de la région. Alors qu'au printemps, elles servent comme support aux cultures épisodiques. Elles se localisent essentiellement au sud du cordon dunaire sur des surfaces encroûtées, avec une profondeur faible comme Daiit el Atchana, Daiit Azziz et Daiit Bessissa.

    23

    3-2-5- Les formes éoliennes :

    Suivant les travaux de Pouget (1980), dans le Sud de Zahrez El Gharbi qui intègre notre zone d'étude, il existe un important cordon dunaire qui s'allonge dans une même direction au long de la bordure Nord de l'Atlas saharien et il couvre une superficie de 5.900 ha. Parmi les types de dunes qu'ont peut trouver dans la commune de Zaafrane il y a :

    a- Les dunes anciennes à matériaux non gypseux :

    Ce sont des placages de sable piégés contre les reliefs, ils sont constamment remaniés par les ruissellements et le vent. Ils sont identiques aux dépôts éoliens rencontrés sur le glacis septentrional. Elles s'observent au nord de notre région d'étude.

    b- Les dunes anciennes à matériaux gypseux :

    Ce type de dune est plus important que le précédent, vu sa grande extension dans le bassin du Zahrez, ce qui indique que les nappes phréatiques sub-affleurantes, localisées entre le cordon dunaire et la Sebkha sont à l'origine de la cimentation des grains de sable par la remontée de sel et de gypse sous l'effet capillaire.

    c- Les dunes actuelles ou vives :

    Se sont :

    - Les cuvettes ensablées : se sont des dépressions localisées entre les champs de micro-dunes ou les nappes de sable.

    - Les voiles sableux : ils présentent un dépôt sableux discontinu, peu épais plus ou moins mobile. Ces dépôts favorisent le développement des psammophytes annuelles telles que Plantago albicans.

    - Les nappes de sables : c'est une accumulation de sable continue dont l'épaisseur varie de 10 cm et plus, localisée dans la dépression et colonisée généralement par Thymelea microphylla.

    - Les micro-dunes : ce sont des accumulations de sable d'épaisseur variable, mais supérieure à 1 m de hauteur et sont plus ou moins fixées par les psammophytes vivaces comme Aristida pungens.

    - Les Barkanes : c'est une accumulation de sable fin formant le cordon dunaire et atteint environ 20 m de hauteur.

    - Les Nebkas : c'est une accumulation de sable éolien fin, piégée par des obstacles naturels de petites dimensions tel que les touffes de végétations et les arbustes adaptés comme Retama retem et Ziziphus lotus.

    Suivant la hauteur, il existe trois types de Nebka dans la commune de Zaafrane :

    - Les micros Nebkas de 10 à 50 cm.

    - Les méso Nebkas de 50 à 100 cm.

    - Les macros Nebkas plus de 100 cm de hauteur.

    3-3- Caractéristiques climatiques :

    Le climat peut être défini comme étant les conditions moyennes qu'il fait dans un endroit donné (température, précipitation, humidité ...), calculées d'après les observations d'au moins 30 ans. Il est donc caractérisé par des valeurs moyennes, mais également par des variations et des extrêmes. De plus il joue un rôle prépondérant dans la répartition du couvert végétal et a un impact économique, social et environnemental.

    24

    Vu l'absence de station météorologique dans notre zone d'étude, nous avons pris en considération les données climatiques de la station la plus proche en l'occurrence la station de Djelfa (O.N.M), avec des corrections des données suivant le gradient altitudinal. Nous avons utilisé le gradient pluviométrique adopté par Djebaili (1984), pour la steppe Sud algéroise qui est de 20 mm/100 m.

    Les températures enregistrées pendant la période (2001 -2011) sont corrigées en fonction de l'abaque de Seltzer (1946), préconise l'emploi de coefficient de correction. Les températures minima diminuent de 0,4 °C, et les températures maxima de 0,7 °C pour chaque élévation d'altitude de 100 m.

    Le climat de la commune de Zaafrane est de type méditerranéen aride à ambiance sèche, avec des saisons nettement contrastées ; une saison perturbée fraiche et humide en hiver, et une saison calme chaude et sèche en été (Pouget, 1971).

    3-3-1- La température :

    Elle est exprimée par les températures moyennes, la moyenne des minima du mois le plus froid (m), et la moyenne des maxima du mois le plus chaud (M). Ces deux dernières représentent les deux extrêmes thermiques entre lesquelles se déroule la vie végétale (Sauvage, 1963).

    Les températures les plus élevées coïncident avec la période estivale, et les plus faibles avec la période hivernale.

    Tableau N° 01 : Moyenne des températures mensuelles maximales et minimales entre 2001 et 2011.

    Mois

    jan

    fev

    mar

    avr

    mai

    juin

    jui

    aou

    sep

    oct

    nov

    dec

    T Min

    00,30

    01,27

    03,35

    05,31

    10,50

    13,95

    17,89

    16,49

    14,35

    09,47

    04,75

    2,86

    T Max

    09,63

    12,09

    15,36

    17,77

    23,76

    30,04

    33,90

    33,22

    27,50

    21,15

    14,79

    10,88

    T Moy

    04,96

    6,68

    09,35

    11,54

    17,13

    21,99

    25,89

    24,71

    20,92

    15,31

    09,77

    06,88

    Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012)

    3-3-2- Les précipitations :

    A- La pluviométrie :

    La pluviosité constitue un facteur écologique d'importance fondamentale pour le fonctionnement et la répartition des écosystèmes terrestres (Ramade, 1997).

    Dans la commune de Zaafrane, la forme de précipitation la plus importante est la pluviosité ; elle est caractérisée par des faibles précipitations avec une nette sécheresse estivale.

    Le mois le plus pluvieux est le mois de janvier, où il pleut une moyenne mensuelle de 46,30 mm, tandis que le mois de juillet est le plus sec avec une valeur de 5,28 mm.

    25

    Tableau N° 02 : Répartition des précipitations moyennes annuelles entre 2001 et 2011.

    Années

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    Précipitations (mm)

    360,4

    283,0

    294,3

    245,0

    384,2

    362,9

    252,8

    179,2

    306,0

    281,9

    243,9

    Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012)

    B- La gelée :

    Les gelées sont fréquentes dans la commune de Zaafrane à partir du mois de décembre jusqu'à avril. Entre la période 2000 et 2011, la plus grande valeur de gelée à été enregistrée pendant le mois de janvier 2010 avec 30 jours.

    Tableau N° 03 : Le nombre de jours de la gelée entre les années 2000 et 2011

    Année

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    Nombre de jour

    24

    31

    47

    29

    31

    28

    39

    34

    56

    37

    67

    45

     

    Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012)

    C- La neige :

    L'enneigement est peu fréquent dans notre zone d'étude (moyenne de 6 jours par an), il ne dépasse guère les 30 cm de hauteur.

    Tableau N°04 : Le nombre de jours d'enneigement entre les années 2000 et 2011

    Année

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    Nombre de jours

    07

    14

    07

    05

    19

    06

    07

    09

    00

    05

    00

    05

    Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012)

    3-3-3- Le vent :

    C'est un élément climatique qui permet le déplacement du sable et d'autres particules fines. Il influe aussi sur l'évapotranspiration et les formations géomorphologiques. Les vents dominants dans la commune de Zaafrane proviennent de l'Ouest et du Nord- Est. Durant l'hiver et le printemps, les vents sont froids et chargés de pluies, leur intensité est faible à moyenne et ils viennent surtout de l'Ouest et du Nord- Ouest. En été, les vents soufflent du Sud, le sirocco est toujours sec et chaud, il marque son passage souvent en saison estivale et parfois même en automne.

    26

    Tableau N° 05 : Moyenne des fréquences mensuelles des vents entre 2001 et 2011

    Mois

    jan

    fev

    mar

    avr

    mai

    juin

    juil

    aout

    sep

    oct

    nov

    dec

    Moy(m/s)

    3,79

    3,59

    4,00

    4,38

    4,04

    3,45

    3,20

    2,90

    2,96

    3,32

    3,61

    3,73

    Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012)

    3-3-4- L'humidité :

    L'humidité joue un rôle important vis à vis de l'activité des espèces animales ; elle est inversement liée à la température. Sur une période de douze ans (2000-2011), elle varie de 35,67 % pour le mois de juillet à 76,67% pour le mois de janvier.

    Tableau N° 06 : Humidité moyenne mensuelle en % entre 2000 et 2011

    Mois

    jan

    fev

    mar

    avr

    mai

    juin

    juil

    aou

    sep

    oct

    nov

    dec

    Moy

    76,67

    67,50

    63,17

    57,58

    52,58

    44,17

    35,67

    39,67

    53,25

    62,33

    70,75

    74,33

    Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012)

    3-3-5- L'évaporation :

    L'évaporation est un phénomène dû à l'élévation de la température, d'après le tableau N° : 07, on remarque que la valeur la plus marquante se trouve au mois de juillet avec une moyenne de 290 mm, cette augmentation est liée à la température moyenne maximale du mois le plus chaud en l'occurrence juillet.

    Tableau N° 07 : L'évaporation moyenne mensuelle entre 2000 et 2011

    Mois

    jan

    fev

    mar

    avr

    mai

    juin

    juil

    aou

    sep

    oct

    nov

    dec

    Moy

    50

    64

    98

    130

    168

    227

    290

    261

    169

    115

    68

    50

    Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012)

    3-3-6- L'insolation :

    Les radiations solaires sont importantes dans la commune de Zaafrane, car l'atmosphère présente une grande clarté surtout en été.

    Selon l'organisme national de la météo de la wilaya de Djelfa (2011), les valeurs maximales des radiations solaires dans notre zone d'étude sont enregistrées en mois de juillet, avec une durée de 338,4 heures d'ensoleillement dans ce mois et 3.084,5 heures dans cette année.

    3-3-7- L'indice d'aridité :

    Martonne en 1923 a fait la première tentative de caractérisation de l'aridité du climat en introduisant l'indice d'aridité (La), dont il écrit :

    La = P / T + 10

    27

    Où : P est la hauteur annuelle moyenne des précipitations en mm.

    T : est la température annuelle moyenne en °C.

    Si l'indice de l'aridité est inférieur à 10, cela veut dire que le climat est aride.

    Si l'indice de l'aridité se situe entre 10 et 20, cela veut dire que le climat est semi-aride.

    Si l'indice de l'aridité a une valeur qui se situe entre 20 et 50, le climat est équatorial.

    Dans la commune de Zaafrane, l'indice d'aridité est égal à 1,80, cela veut dire que le climat de notre zone d'étude est aride.

    3-4- Caractéristiques hydriques :

    Selon Benrebiha (1984), l'hydrographie est liée au climat et à la position géographique de la steppe. En effet, elle nous permet d'avoir une vision globale des processus complexes des hydro-systèmes et des interactions avec l'environnement et l'utilisation humaine de l'eau.

    3-4-1- Le réseau hydrographique :

    Le bassin de Zehrez el Gharbi constitue le niveau de base des écoulements régionaux. Les Oueds qui naissent le long de la bordure Nord de l'Atlas saharien coulent en direction de la cuvette endoréique du bassin du Zehrez el Gharbi et Chargui, du Sud vers le Nord.

    Notre zone d'étude est une commune à caractère orageux, où les pluies sont brèves, intenses et qui causent des écoulements superficiels. Elle est sillonnée par des Oueds à endoréisme distingué, et dont l'activité ne se manifeste qu'au cours des crues les plus souvent violentes et de courte durée.

    Dans la commune de Zaafrane on peut distinguer entre deux types des Oueds :

    a- Les Oueds à écoulement pérenne :

    Dont les plus importants sont : Oued Messrane et Oued Hadjia, qui traversent les plaines et le cordon dunaire pour atteindre la dépression du Zahrez el Gharbi qui collecte en dehors des eaux de son impluvium, les eaux des plaines et des plateaux.

    b- Les Oueds à écoulement spontanés :

    Dont l'Oued Rekeb, Oued Kourirech et Oued Ziouach, qui traversent différentes zones pour atteindre le cordon dunaire. Ils sont issus du versant montagneux Sud et sont mis en crues par les orages.

    3-4-2- Les nappes phréatiques :

    D'après Traysssac (1980), les nappes phréatiques assez proches de la surface exercent une influence directe sur les composantes du milieu de plusieurs façons, d'une part elles sont responsables de l'allomorphie et l'hydromorphie des sols, et d'autre part elles conditionnent le couvert végétal steppique par la variation de la salure et la composition ionique. Selon l'étude de Pouget (1980) et Trayssac (1980). Il existe dans la commune de Zaafrane trois nappes phréatiques :

    a- Une nappe phréatique alimentée par Oued Mellah dont la salure augmente vers l'aval puisque le résidu sec n'est que de 03 g / l et atteint 20 g / l sous l'épandage.

    b- La nappe phréatique superficielle du Zahrez El Gharbi, elle est peu profonde en bordure, de 1 à 3 m, par contre, sa profondeur augmente progressivement et peut atteindre 30 m, elle s'appauvrit en eau et se salifie au fur et à mesure que les sols s'affinent. Cette nappe occupe une grande partie de la commune de Zaafrane et englobe toute la cuvette du Zahrez ; elle se prolonge vers le Sud pour atteindre les régions du Djebana, Kef Beradja, Daiet el Bsissa jusqu'à Daiet el Djaloub.

    c-

    28

    La nappe phréatique localisée sous le cordon dunaire qui est un excellent aquifère dont le niveau est variable en fonction de la disponibilité des pluies et son exploitation. Elle est peu profonde, de 0 à 15 m, mais elle peut atteindre 30 m dans quelques endroits.

    3-4-3- Les nappes profondes :

    Dans la commune de Zaafrane il existe deux nappes profondes :

    a- La nappe du Zahrez el Gharbi :

    Cette nappe occupe la partie Nord de la commune, elle renferme la principale ressource du synclinal du Zahrez. C'est une nappe très perméable avec un exutoire principal situé dans la région de Taguine.

    Elle constitue également une grande réserve alimentée principalement par Oued Touil. Les eaux de cet aquifère renferment un résidu sec de l'ordre de 1,5 g/l, qui augmente de l'Ouest en Est en se rapprochant de la Sebkha.

    b- La nappe du Turonien :

    Cet aquifère est formé de calcaire massif et de calcaire en plaquettes légèrement marneuse comme presque la quasi-totalité de la commune.

    3-4-4- Infrastructures hydrauliques :

    D'après les recensements effectués par le H.C.D.S et l'agence nationale des ressources hydriques de la wilaya de Djelfa en 2011 dans la commune de Zaafrane sur les infrastructures hydrauliques présentes dans le bassin du Zahrez el Gharbi, il existe environ 174 puits avec un débit annuel de 903.789 m3.

    Les points d'eau fonctionnels (puits, forage et éoliennes), se situent dans les zones d'épandage de crues et constituent une richesse hydrique qui a permis l'extension continue de la céréaliculture et les plantations d'arbustes d'une part, et l'abreuvement des troupeaux d'autre part.

    3-5- Caractéristiques édaphiques :

    Selon la classification française extraite de l'étude agro-pédologique du bassin du Zahrez el Gharbi faite par Pouget (1971), les sols de la commune de Zaafrane présentent une mosaïque hétérogène en fonction de la roche mère. Généralement ils sont pauvres en matière organique et en éléments fertilisants, saturés en sels surtout ceux bordant les Chotts et au niveau des nappes phréatiques superficielles salées. Les sols de piémonts sont squelettiques, ils se terminent dans la dépression linéaire à encroûtement calcaire où la roche mère est de nature calcaire.

    Dans notre zone d'étude nous retrouverons principalement cinq classes de sols : a- Les sols minéraux bruts :

    Ils se caractérisent par une faible différentiation des horizons due essentiellement à une intense érosion et une mise en place récente par alluvionnement ou collationnement. On les rencontres principalement sur le cordon dunaire plus ou moins stabilisé par la végétation où la pédologie est visiblement gênée par les apports continus de sable fin.

    Dans ce type de sol il existe trois catégories : a-1- Les sols minéraux bruts d'érosion :

    Il s'agit essentiellement de sols à peine formés soit sur roches dures (lithosols) imperméables aux racines, soit sur un matériau plus meuble et friable où les racines peuvent pénétrer. Ces sols sont localisés généralement sur les pentes assez fortes de notre région d'étude.

    29

    a- 2- Les sols minéraux bruts alluviaux modaux :

    Ce sont des sols alluvionnaires à texture grossière et caillouteuse avec parfois des couches à texture plus fines. Dans notre région d'étude, ils se localisent dans les lits des principaux Oueds.

    a-3- Les sols minéraux bruts d'apport éolien modaux :

    Ce sont les dunes et micro-dunes vives du cordon dunaire. La granulométrie se caractérise par l'absence de toute la fraction inférieure à 50 microns (argile, limon fin et grossier), avec une teneur en calcaire faible (entre 0 à 3 %), celle du gypse est négligeable (le sable est essentiellement siliceux), le taux de la matière organique dans ces sols est insignifiant (inférieur à 0,2 %).

    b- Les sols peu évolués :

    Dans ce type de sol il existe deux genres :

    b-1- Les sols peu évolués d'apport alluvial :

    Ce sont des sols d'alluvions calcaires, de texture variable occupant les lits d'Oueds ainsi que les zones d'épandages et les petites Dayas de la commune de Zaafrane. Ils présentent un horizon très faiblement humifère et sont constamment associés à des formations détritiques hétérogènes, et à des surfaces planes à pente très faible. Une partie de ces sols est cultivée en céréales, l'autre partie présente un faciès post-cultural à Artémisia campestris et Peganum harmala.

    b-2- Les sols peu évolués d'apport alluvial halomorphe :

    Ce sont des sols alluvions calcaires de texture moyenne. Ils se localisent à Oued Korirech, et sont favorables à la céréaliculture et aux périmètres d'irrigation permanente.

    c- Les sols hydro morphes salés :

    Ils se situent dans le secteur de la plaine. Il s'agit de sols à texture argileuse à partir du cordon dunaire et présentent localement un horizon carbonaté blanc induré, c'est un encroutement gypseux.

    d- Les sols calsi-magnésiques carbonatés :

    Ce sont des sols bruns calcaire à croûte calcaire, s'étendant sur la plus grande partie de notre zone d'étude sur les glacis et les terrasses du quaternaire ancien et moyen.

    e- Les sols halomorphes :

    Ils sont très représentatifs de toute la région du bassin de Zahrez, et se localisent surtout dans la Sebkha du Zahrez el Gharbi, les zones d'épandages et les dépressions à nappe phréatiques salée. Ils sont généralement profonds à texture variable et un encroûtement gypseux à la surface (Djebaili, 1984).

    3-6- Caractéristiques de la végétation et occupation du sol :

    La végétation est un indice important et constitue la résultante des conditions physiques et climatiques du milieu.

    La végétation de notre zone d'étude présente des caractéristiques spécifiques dues à son adaptation aux conditions critiques de cette zone. La végétation actuelle des plaines steppiques est le dernier stade de dégradation des formations forestières primitives.

    Les phases de transition dans les séries de dégradation entre les forêts et les steppes, sont déterminées dans la commune de Zaafrane par la structure et la physionomie de la végétation. La végétation de notre zone d'étude est en général fortement influencée par la Sebkha et le cordon dunaire.

    30

    4. L'environnement socio-économique :

    4-1-La population :

    4-1-1- L'évolution de la population :

    Le noyau d'agglomération dans la commune de Zaafrane a été implanté au nord du cordon dunaire à cause de la disponibilité des terres fertiles sur les zones d'épandages et la présence d'une nappe phréatique facilement accessible.

    La population de notre région d'étude à fortement évolué durant les différents recensements effectués depuis l'indépendance. Elle a été de l'ordre de 923 habitants en 1966, il est passé à 8.748 habitants en 1977 avec un taux d'accroissement de 22,69 %. Cette augmentation est marquante car dans cette période poste indépendance l'Algérie à connu des politiques de relance économique dans tous les secteurs qui ont eu un impact sur l'aspect démographique.

    En 1987, la population était de l'ordre de 10.086 habitants avec un taux d'accroissement de 1,30 %, tandis que pour le recensement de 1998, la population de la commune de Zaafrane était de 12.865 habitants avec un taux d'accroissement de 2,4 %. Enfin, dans le dernier recensement en 2008 la population de notre région d'étude était de l'ordre de 13.328 habitants avec un taux d'accroissement de 0,35 % seulement

    Tableau N° 08 : L'évolution de la population dans la commune de Zaafrane entre 1966 et 2008

    Année

    Population

    Taux d'accroissement (%)

    1966

    923

    /

    1977

    8.748

    22,69

    1987

    10.086

    1,30

    1998

    12.865

    2,24

    2008

    13.328

    0,35

    Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2010)

    4-1-2- La densité de la population :

    La densité de la population est le rapport entre le nombre d'habitants et la superficie d'un territoire ; elle est exprimée en hab/km2 ou en hab/ha pour les densités urbaines. C'est une variable commode pour rendre compte de l'occupation d'un territoire, mais qui n'a qu'une simple valeur indicative, étant donné l'inégale répartition des hommes au sein d'un pays. Elle sert à connaitre la concentration des habitants sur le territoire.

    Pour calculer la densité de la population de la commune de Zaafrane pour chaque recensement, on a utilisé la formule suivante : Densité = population totale communale / superficie totale communale.

    D'après le tableau N° : 09, nous remarquons que la population est en augmentation, en contre partie, la superficie de la commune de Zaafrane n'a pas changé, ce qui explique l'augmentation de la densité de la population dans notre zone d'étude. A titre d'exemple, la densité de la population du Canada est de

    31

    3,1 hab/km2, mais en réalité 60 % des habitants résident dans des villes de plus de 100.000 hab, et la moitié d'entre eux dans les trois grandes villes : Ottawa, Toronto, Vancouver.

    Tableau N° 09 : La densité de la population de la commune de Zaafrane

    Année

    Population

    Superficie (Km2)

    Densité (hab / km2)

    1966

    923

    1.214

    0,76

    1977

    8.748

    1.214

    7,20

    1987

    10.086

    1.214

    8,30

    1998

    12.865

    1.214

    10,50

    2008

    13.328

    1.214

    10,97

    Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2010)

    4-1-3- La part de la superficie de la commune de Zaafrane par rapport à la wilaya de Djelfa :

    La part de la superficie communale se définit par le rapport entre la superficie totale de la commune et celle de la wilaya.

    P = superficie totale communale / superficie totale de la wilaya X 100

    Tableau N° 10 : La part de la superficie de la commune de Zaafrane par rapport à la wilaya de Djelfa

    Commune

    Superficie communale
    en km 2

    Superficie de la wilaya
    de Djelfa en km 2

    Part en %

    Zaafrane

    1.214

    32.256.35

    3,76

    Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2010)

    D'après le tableau N° : 10, nous remarquons que la commune de Zaafrane ne représente pas une part vraiment importante par rapport à la superficie totale de la wilaya de Djelfa avec un pourcentage de 3,76 %.

    4-1-4- La part de la population de la commune de Zaafrane par rapport à la wilaya de Djelfa :

    Le rapport entre la population totale de la commune et celle de la wilaya permet de mesurer l'importance de la population de la commune par rapport à la population totale de la wilaya et peut être estimé par la formule suivante :

    P = population totale de la commune / population totale de la wilaya X 100

    D'après le tableau N° : 11, nous remarquons que la population de la commune de Zaafrane avec un pourcentage de 1,10 % ne représente pas une grande importance par rapport à la population totale de la wilaya de Djelfa.

    32

    Tableau N° 11 : La part de la population de la commune de Zaafrane par rapport à la wilaya de Djelfa

    Commune

    Population
    communale

    Population de la
    wilaya

    Part en %

    Zaafrane

    13.328

    1.204.134

    1,10 %

    Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011)

    4-1-5- La population de la commune de Zaafrane par âge et par sexe :

    Nous remarquons d'après le tableau N° :12, que la population de la commune de Zaafrane est constituée par un grand nombre de jeunes adultes, d'adolescent et d'enfants.

    Par contre, une faible proportion de personnes âgées est remarquée qui s'explique par le faible nombre de naissance entre les années 1920 à 1940 et la forte mortalité dû aux maladies et aux guerres dans cette période.

    Nous remarquons aussi qu'il ya presque autant d'hommes que de femmes. Le sexe ratio est donc équilibré dans notre zone d'étude.

    4-1-6- Dispersion de la population par strate :

    Pour mieux expliquer la dispersion de la population par strate dans la commune de Zaafrane, on a eu recours au tableau N° :13 (A).

    D'après le tableau N° :13 (A), nous remarquons que la population augmente d'un recensement à l'autre dans les agglomérations chef lieu et diminue progressivement dans les zones éparses, sauf pour le dernier recensement de la population en 2008, où nous avons remarqué l'augmentation de la population éparses par rapport à la population du chef lieu, cela peut être expliqué par l'amélioration des conditions sécuritaire dans le pays d'une façon générale.

    Au recensement effectué en 1977, la population de la commune de Zaafrane résidente dans l'agglomération chef lieu était de 1.273 habitants, soit 14,55 % de la population totale, tandis que la population des zones éparses était de 7.475 habitants, soit 85,45 % de la population totale.

    Pour ce qui concerne le recensement de la population effectué en 1987, la population de notre zone d'étude résidente dans l'agglomération chef lieu était de 3.627 habitants, soit 34,13 % de la population totale de la commune, par contre la population en zones éparses était de 6.999 habitants, soit 65,86 % de la population totale de la commune de Zaafrane.

    Le recensement de la population en 1998 nous indique que la population résidente dans l'agglomération chef lieu est de 6.205 habitants, soit 49 % de la population totale de notre zone d'étude, alors que la population en zones éparses est de 6.459 habitants, soit 51% de la population totale.

    Pour le dernier recensement de la population effectué en 2008, la population résidente dans le chef lieu était de 5.589 habitants, soit 41,49 % de la population totale de la commune de Zaafrane, alors que la population en zones éparses est de 7.739 habitants, soit 58,06 % de la population totale de notre zone d'étude.

    Tableau N° 12 : La population de la commune de Zaafrane par âge et sexe

    Ages

    Sexe

    Total

    Masculin

    Féminin

    0 - 4 ans

    1.021

    897

    1.918

    5 - 9 ans

    975

    911

    1.886

    10 - 14 ans

    935

    901

    1.836

    15 - 19 ans

    812

    743

    1.555

    20 - 24 ans

    650

    594

    1.244

    25 - 29 ans

    515

    466

    981

    30 - 34 ans

    352

    357

    709

    35 - 39 ans

    302

    302

    604

    40 - 44 ans

    199

    207

    406

    45 - 49 ans

    199

    198

    397

    50 - 54 ans

    107

    117

    224

    55 - 59 ans

    161

    117

    278

    60 - 64 ans

    168

    121

    289

    65- 69 ans

    107

    105

    212

    70 - 74 ans

    68

    35

    103

    75 - 79 ans

    50

    32

    82

    80 ans et plus

    69

    52

    121

    Nombre de décès

    08

    12

    20

    Total

    6.698

    6.167

    12.865

    33

    Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011)

    34

    Tableau N° 13 (A) : La dispersion de la population par strate dans la commune de Zaafrane

    Année

    Agglomération chef lieu

    Zones éparses

    Total

    Population

    %

    Population

    %

    Population

    %

    1977

    1.273

    14,55

    7.475

    85,45

    8.748

    100

    1987

    3.627

    34,13

    6.999

    65,86

    10.626

    100

    1998

    6.205

    49

    6.459

    51

    12.664

    100

    2008

    5.589

    41,94

    7.739

    58,06

    13.328

    100

    Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011)

    L'augmentation de la population chef lieu et la diminution de la population en zones éparses de la commune de Zaafrane s'expliquent par la diminution du nombre de nomades entre les différents recensements.

    Le nombre de nomades qui était de 1.264 personnes, soit 14,45 % de la population totale de notre zone d'étude au recensement de 1977 a baissé à 58 personnes, soit 0,55 % de la population totale en 1987.

    On note ici que pour le recensement de 1998 et celui de 2008, nous n'avons pas pu avoir des données sur la population nomade dans la commune de Zaafrane auprès des services concernés, cela s'explique par la négligence des recenseurs à l'égard de cette catégorie de population, car elle tend à disparaitre de notre région d'étude et même dans l'ensemble de la steppe algérienne : il y a une forte tendance à la sédentarisation des éleveurs aujourd'hui. Selon Boukhoubza (1978), depuis l'indépendance le nombre de nomades en Algérie est en régression continu : en 1968 le nombre de nomades recensés pendant les migrations d'été était estimé à plus de 100.000, tandis que lors du recensement de 1977, les éleveurs nomades n'étaient plus estimés qu'à 37. 000 dans l'ensemble des zones steppiques algériennes (voir tableau N°:13 B).

    Tableau N° 13 (B) : La dispersion de la population par strate dans la commune de Zaafrane

    Année

    Agglomération chef

    lieu

    Zones éparses

    Nomade

    Total

    Population

    %

    Population

    %

    Population

    %

    Population

    %

    1977

    1.273

    14,55

    6.211

    71,00

    1.264

    14,45

    8.748

    100

    1987

    3.627

    34,13

    6.941

    65,32

    58

    0,55

    10.626

    100

    1998

    6.205

    49

    6.459

    51

    -

    -

    12.664

    100

    2008

    5.589

    41,49

    7.739

    58,06

    -

    -

    13.328

    100

    Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011)

    35

    4-1-7- Le mouvement migratoire dans la commune de Zaafrane :

    D'après le tableau N° :14, nous avons calculé le solde migratoire de la commune de Zaafrane dans le territoire de la wilaya de Djelfa avec la formule suivante :

    Solde migratoire = nombres d'entrées - nombre de sorties

    On a constaté que le nombre d'émigrés (sorties) qui est de 1.170 personnes est important face au nombre d'immigrés (entrées) qui n'est que de 520 personnes. Ce qui explique un solde migratoire négatif de - 650 personnes, donc notre zone d'étude est répulsive.

    On a remarqué aussi que les mouvements d'émigrations les plus importants se font vers le chef lieu de la wilaya, qui représente un lieu de communication probable, ainsi qu'une étape et un point de départ vers d'autres wilayas et régions du pays.

    La commune de Djelfa avec un nombre d'émigrés de 675 personnes, la commune d'Ain Maabad avec un nombre de 182 personnes et la commune de Dar Chioukh avec un nombre de 149 personnes.

    4-1-8- Le mouvement naturel de la population :

    D'après le tableau N° :15, nous remarquons que le taux de la mortalité infantile dans notre zone d'étude est très important, il est de 20,9 %. Cela peut être expliqué par l'absence du service de maternité dans la commune de Zaafrane.

    Tableau N° 15 : Le mouvement naturel de la population dans la commune de Zaafrane

    Commune

    Naissance

    Décès

    Solde

    natalité %

    Taux

    natalité %

    Taux

    mortalité

    Taux mortalité

    Infantile %

    Totale

    Mas

    Fémi

    Totale

    Mas

    Zaafrane

    143

    64

    79

    26

    19

    07

    118

    10,4

    1,8

    20,9

    Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011)

    36

    Tableau N° 14 : Le mouvement migratoire de la population dans la commune de Zaafrane

    Communes

    Entrée

    Sortie

    Solde migratoire

    Ain Chouhada

    01

    02

    -01

    Ain Elbel

    23

    00

    23

    Ain Feka

    00

    02

    -02

    Ain Maabad

    14

    182

    -168

    Ain Ouassara

    15

    09

    06

    Amoura

    00

    00

    00

    B Lahdab

    00

    01

    -01

    Ben Yagoub

    14

    07

    07

    Ben Nhar

    00

    01

    -01

    Birine

    37

    05

    32

    Charef

    33

    15

    18

    Dar Chioukh

    28

    149

    -121

    Daldoul

    5

    26

    -21

    Djelfa

    111

    675

    -564

    Douiisse

    00

    03

    -03

    El Guedid

    52

    08

    44

    El Idrissia

    22

    02

    20

    El Khimisse

    00

    09

    -09

    Fed El botma

    03

    01

    02

    Guernini

    04

    00

    04

    Guetara

    13

    00

    13

    H Bahbah

    83

    60

    23

    H Fdoul

    00

    00

    00

    Had Shari

    14

    04

    10

    Hassi El Aich

    00

    02

    -02

    Messaad

    06

    01

    05

    Mleliha

    02

    01

    01

    Moudjbara

    05

    00

    05

    Oum Laadam

    07

    00

    07

    Sed Rahal

    02

    00

    02

    Selmana

    01

    01

    00

    Sidi Baizid

    00

    02

    -02

    Sidi Laadjal

    24

    01

    23

    Taadmit

    00

    01

    -01

    Zakar

    01

    00

    01

    Total

    520

    1.170

    --650

    Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011)

    37

    4-2- L'emploi dans la commune de Zaafrane :

    Tableau N° 16 : La population active dans la commune de Zaafrane

    Population par âge

    Sexe

    Totale

    Masculin

    Féminin

    15 - 19 ans

    812

    743

    1.555

    20 - 24 ans

    650

    594

    1.244

    25 - 29 ans

    515

    466

    981

    30 - 34 ans

    352

    357

    709

    35 - 39 ans

    302

    302

    604

    40 - 44 ans

    199

    207

    406

    45 - 49 ans

    199

    198

    397

    50 - 54 ans

    107

    117

    224

    55 - 59 ans

    161

    117

    278

    60 - 64 ans

    168

    121

    289

    Total

    3.465

    3.222

    6.687

    Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2000)

    L'emploi est l'un des aspects de l'activité économique le plus difficile à cerner dans la commune de Zaafrane, en raison de l'inexistence de données récentes et fiables.

    Selon le tableau N° :16, nous avons une population active de 6.687 personnes dont 3.465 de sexe masculin et 3.222 de sexe féminin.

    Dans les espaces ruraux, la couche active est comptée à partir de 15 ans et comprent la tranche située entre 60 et 64 ans.

    Pour calculer le taux de la population active dans notre zone d'étude, nous avons utilisé la formule suivante :

    Taux d'activité = totale couche active / population totale X 100 Taux d'activité = 6.687 / 12.865 X 100 = 52 %

    On a une population active de 6.687 personnes en 1998, soit un taux d'activité de 52 %. Parmi cette population active, on trouve 2.555 personnes occupées donc un taux d'employé qui est de 38,22 %, et on a 4.132 personnes sans travail, soit un taux de chômage qui s'élève à 61,78 %.

    Les personnes occupées dans la commune de Zaafrane sont celles qui possèdent un travail déclaré auprès de l'assurance sociale des employés.

    38

    Tableau N° 17 : Les emplois selon les secteurs d'activités

    Secteur

    Primaire

    « Agriculture »

    Secondaire
    « Industrie »

    Tertiaire
    « Service »

    Total

    Nombre

    2.000 dont 1.098
    éleveurs

    00

    555

    2.555

    Taux %

    78,3

    00

    21,7

    100 %

    D'après le tableau N° : 17, nous remarquons que l'activité agro-pastorale est prédominante dans notre zone d'étude avec un pourcentage de 78,3 %, donc la commune de Zaafrane est classée comme rurale.

    Le secteur tertiaire occupe la deuxième place avec un taux de 21,7 % ; cette situation est expliquée principalement par la mise en place du fond du Sud qui pousse la relance économique au niveau de ces zones et particulièrement dans le secteur des bâtiments.

    L'emploi le plus faible est enregistré par le secteur secondaire avec 0 % à cause de l'inexistence des usines dans notre zone d'étude.

    4-3- L'activité économique :

    Comme nous avons déjà cité auparavant, la commune de Zaafrane est une commune qui se caractérise par l'élevage ovin comme activité économique principale combinée à la céréaliculture, donc c'est le pastoralisme qui domine dans cette commune rurale.

    Selon la FAO (1993), le concept pastoralisme se définit comme étant à la fois le mode de vie et le système de production qui participe à l'exploitation des ressources naturelles et contribue non seulement à leur valorisation, mais aussi à leur gestion. Il s'intègre dans le fonctionnement des écosystèmes naturels sur d'immense territoires, qui autrement seraient oubliés mais il est aussi le support de sociétés vivantes, culturellement riches et en perpétuelle adaptation.

    Ainsi, le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa (2011), entend par pastoralisme : une exploitation optimale des ressources naturelles et une meilleure gestion de l'espace à des fins d'élevage, notamment l'utilisation optimale des eaux des pâturages et des composantes animales et humaines (prise en compte des aspects socioculturels), pour satisfaire les besoins des animaux et des hommes, de conférer à l'élevage traditionnel une plus grande sécurité et de favoriser son développement, tout en assurant le potentiel productif à long terme des ressources naturelles et la conservation de leurs fonctions environnementales, ainsi que le respect des droits des autres acteurs (nos enquêtes 2012).

    Par ailleurs, il est plus correct pour le haut commissariat au développement de la steppe de parler d'agropastoralisme, ou même agro-sylvo-pastoralisme à cause de l'intégration de la sylviculture dans le concept de la production agricole.

    En effet, le HCDS de la wilaya de Djelfa cherche à mettre en oeuvre un ensemble de techniques d'aménagement des terres impliquant la combinaison d'arbres forestiers avec les cultures et l'élevage. Cette combinaison est d'une part simultanée et d'autre part échelonnée dans le temps et dans l'espace.

    39

    4-3-1- La répartition des terres dans la commune de Zaafrane :

    Tableau N° 18 : Répartition des terres de la commune de Zaafrane

    Surface

    Agricole

    Parcours

    Forêts

    Terres incultes

    Totale commune

    Superficie en ha

    25.200

    67.500

    6.500

    22.200

    121.400

    Superficie en %

    20,75

    55,60

    5,35

    18,22

    100

    Source : le H.C.D.S de la wilaya de Djelfa (2011)

    D'après le tableau N° : 18, la commune de Zaafrane comprend en général quatre grandes zones d'occupation des terres. La diversité physionomique de la végétation induite par l'hétérogénéité géomorphologique, fait que nous avons des ensembles intercalés par diverses associations. Nous distinguons : les zones de parcours, les zones agricoles, les zones forestières et les zones incultes.

    A- Les terres de parcours :

    Les terres de parcours occupent plus de la moitié du territoire de la commune de Zaafrane, soit 55,60 % de la surface totale ce qui justifie sa vocation pastoral. Cet espace est constitué d'espèces naturelles pérennes plus ou moins résistantes représentant une ressource énergétique pour le cheptel ovin et caprin. Ces parcours sont colonisés principalement par les espèces xérophytes, qui résistent aux mauvaises conditions du milieu par un emmagasinement d'une quantité d'eau non négligeable dans leurs cellules. C'est le cas des plantes succulentes ainsi que d'autres adaptations notamment au niveau du système racinaire et du feuillage.

    Nous retrouvons principalement les espèces suivantes :

    - Lygeum spartum- Artemisia campestris- Atriplex halimus- Thymeliaea microphylla- Aristida pungens

    - Heliathemum sp - Retama retam - Ziziphus lotus - Stipa tenacissima- Tamarix aphylla

    Sur ces parcours, on peut trouver :

    - Sur les zones caillouteuses ou encroûtées, une steppe à Stipa tenacissima.

    - Sur sol peu profond et très défriché à proximité des plages de céréaliculture, une steppe à Artemisia herba alba et Noaea mucronata.

    Les parcours des zones ensablées dans la commune de Zaafrane sont colonisés généralement par une végétation psammophyte qui résiste à l'ensablement.

    Sur voile sableux, il y'a dominance de Lygeum spartum et Schismus barbatus. Au niveau du cordon dunaire sur sol d'apport éolien profond, la végétation est dominée par une formation à Aristida pungens.

    Les parcours des zones à forte salinité (Chott et Sebkha) dans notre zone d'étude, se localisent aux alentours du Zahrez, le couvert végétal est constitué essentiellement par des espèces qui résistent à la salinité (halophytes) tells que : Atriplex halimus, Salsola tetrandra, Traganum nudatum et Salicornia arabica.

    Les massifs dunaires de notre zone d'étude sont colonisés par une végétation adaptée comme : le Tamarix aphylla, Aristida pungens et Retama retam.

    40

    B- Les zones agricoles :

    Les zones agricoles couvrent 20,75 % de la surface totale des terres de la commune de Zaafrane. L'agriculture est de type aléatoire, elle dépend directement de la pluviométrie et occupe les zones d'épandages (Oueds et Dayas). Ces zones agricoles sont orientées vers la céréaliculture et en particulier l'orge.

    Tableau N° 19 : Répartition de la surface agricole dans la commune de Zaafrane

    Surface

    Sec

    Irriguée

    Z.A.P

    Totale

    ha

    %

    ha

    %

    ha

    %

    ha

    %

    Agriculture

    13,8

    55,06

    290

    1,15

    11,025

    43,75

    314,9

    100

    Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011)

    Z.A.P : zone agricole potentielle.

    B-1- L'agriculture en sec :

    Elle concerne les terres à vocation céréalière (orge et blé), dont la production et les rendements restent tributaires des conditions climatiques et en particulier de la pluviosité.

    Ce type d'agriculture est aléatoire et la superficie qu'elle occupe représente 55,06 % de la surface agricole de la commune de Zaafrane.

    B-2- L'agriculture irriguée :

    Elle concerne les périmètres irrigués, ainsi que les jardins situés autour des agglomérations.

    Les terres irriguées sont estimées à 290 ha et représentent une faible proportion (1,15 %) de la surface agricole de la commune de Zaafrane.

    B-3- Les zones agricoles potentielles :

    Estimées à 11,025 ha, elles représentent le potentiel agricole de la commune apte à la mise en valeur.

    C- Les terres incultes :

    Les terres incultes concernent en particulier les zones ensablées qui font partie du cordon dunaire et les zones de Sebkha, elles sont localisées principalement dans le Zahrez el Gharbi. Elles représentent 18,29 % de la superficie globale de la commune de Zaafrane.

    Tableau N°20 : Répartition des surfaces incultes dans la commune de Zaafrane

    Surface

    Surface inculte

    Ha

    %

    Zone ensablé

    5.900

    4,86

    Zone de Sebkha

    16.300

    13,43

    Source : le H.C.D.S de la wilaya de Djelfa (2011)

    41

    D- les zones forestières :

    Les forêts de notre zone d'étude occupent la zone centrale de Djebel Ouajba (1.296m), Djebel Berad el Aich et Djebel Deheina (1.044m). Le couvert végétal de ces formations est composé principalement de Pin d'Alep associé au Chêne vert, à l'Oxycédre, et parfois à l'Alpha. Cette formation occupe les zones les plus élevées.

    4-3-2- Le ratio de la superficie agricole utile par rapport à la population totale :

    C'est le rapport entre la superficie agricole utile et la population totale communale exprimé en hectare par habitant. Il permet d'apprécier la pression anthropique et donc l'urbanisation sur les terrains agricoles.

    Ce ratio se calcule par la formule suivante :

    R = superficie agricole utile / population totale communale

    Tableau N° 21 : Le ratio de la superficie agricole par habitants

    Commune

    P. T. C

    S. A. U

    Ratio (ha / hab)

    Zaafrane

    13.328

    25.200

    0,52

    Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011)

    P.T.C : population totale communale

    S.A.U : surface agricole utile Ha : hectare

    Hab : habitant

    D'après le tableau N° : 21, nous remarquons que le ratio de la commune de Zaafrane est de 0,52 ha/hab. La superficie agricole utile en Algérie qui représente que 3 % de la superficie globale (localisée pour la plupart dans la partie Nord du pays) est en baisse, depuis les années soixante, de plus de 200.000 hectares. Cette superficie est difficilement extensible étant donné les contraintes naturelles. En tenant compte de l'évolution démographique, le capital foncier n'a pas bénéficié de tous les efforts nécessaires pour sa préservation. La S.A.U par tête d'habitant est passée de 0,63 hectare en 1967 à 0,36 en 1982, ce ratio a atteint 0,20 en l'an 2000. A titre de comparaison, la S.A.U. par tête d'habitant est de 0,55 hectare en Espagne, 0,50 hectare en Grèce, 0,42 hectare en France et 0,19 hectare en Italie (Ministère de l'agriculture et du développement rural, 2002).

    4-3-3- Le ratio de la superficie agricole utile par rapport à la population active agricole :

    C'est le rapport entre la superficie agricole utile et la population active agricole communale exprimé en hectare / habitant.

    Ce ratio est un indicateur nécessaire pour l'appréciation de l'emploi agricole et se calcule par la formule suivante :

    R= SAU / POP. ACT. AGR. COM

    R : le ratio de la superficie agricole utile

    SAU : surface agricole utile

    POP : population

    ACT : active

    42

    AGR : agricole

    COM : communale

    Tableau N° 22 : Le ratio de la superficie agricole utile par rapport à la population active agricole

    Commune

    SAU

    POP. ACT. AGR

    Ratio (ha / hab)

    Zaafrane

    25.200

    2.000

    12,6

    Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011)

    4-3-4- Le taux d'occupation du sol par groupe de spéculation :

    C'est le rapport entre la superficie occupée par chaque groupe de spéculation et la superficie agricole utile de la commune. Ces groupes de spéculation sont : les céréales, les fourrages, les légumes secs, les cultures maraichères et l'arboriculture.

    Ce taux permet d'apprécier le type de culture dominant et de déterminer les tendances culturales de la commune de Zaafrane.

    Le taux d'occupation du sol est exprimé en pourcentage et se calcule par la formule suivante :

    T = SUP. GRP. SPECU / SAU x 100

    T : taux d'occupation du sol

    SUP : superficie

    GRP : groupe

    SPECU : spéculation

    SAU : superficie agricole utile

    43

    Tableau N° 23 : Le taux d'occupation du sol pour les différents types de cultures

    Types de cultures

    Superficie en ha

    SAU en ha

    Taux en ha

    Blé dur

    800

    25.200

    3,17

    Blé tendre

    100

    25.200

    0,39

    Orge

    400

    25.200

    1,5

    Fourrage sec

    450

    25.200

    1,78

    Tréfle - luzerne

    5

    25.200

    0,01

    Orge - avoine

    150

    25.200

    0,5

    Pomme de terre

    10

    25.200

    0,03

    Oignions

    5

    25.200

    0,01

    Tomates

    4

    25.200

    0,01

    Pommier

    8

    25.200

    0,03

    Poirier

    18

    25.200

    0,07

    Abricotier

    14

    25.200

    0,05

    Pistachier

    1

    25.200

    0,003

    Amandier

    6

    25.200

    0,02

    Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011)

    D'après notre analyse du tableau N° : 23 qui montre le taux d'occupation du sol pour chaque groupe de spéculation cultivé dans la commune de Zaafrane, nous avons remarqué que l'occupation du sol la plus dominante est celle du blé dur et d'orge ainsi que les fourrages secs.

    Pour les autres cultures, leur occupation est très négligeable voir absente cela s'explique par la tendance de la région vers la céréaliculture a des fins fourragères, et par le fait que la population de notre région d'étude manque de savoir faire arboricole.

    4-3-5- Le rendement par groupe de spéculation pour la commune de Zaafrane :

    C'est le rapport entre la production de chaque groupe de spéculation et la superficie occupée par celle-ci. Ce dernier permet d'apprécier les rendements agricoles par groupe de spéculation et prévoir les mesures nécessaires pour l'amélioration de la production agricole.

    Il est exprimé en Qx / ha, et se calcule par la formule suivante :

    Rdt = PROD. GROUP. SPEC / SUP. GROUP. SPEC

    44

    Tableau N°24 : Le rendement de la culture céréalière

    Commune

    Blé dure

    Blé tendre

    Orge

    Sup
    (ha)

    Prod (qx)

    Rend
    (Qx/ha)

    Sup
    (ha)

    Production (qx)

    Rend
    (Qx/ha)

    Sup (ha)

    Production (qx)

    Rend
    (Qx/ha)

    Zaafrane

    800

    6.000

    7,5

    100

    350

    3,5

    400

    1.100

    2,75

    Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011)

    Les rendements céréaliers dans la commune de Zaafrane sont généralement très faibles est ne dépassent guère dans les meilleurs des cas les 10 Qx/ ha.

    Tableau N°25 : Le rendement des cultures fourragères

    Commune

    Four sec

    Tré et Luzerne

    Orge et avoine

    Sup
    (ha)

    Prod (qx)

    Rend
    (Qx/ha)

    Sup
    (ha)

    Production (qx)

    Rend
    (Qx/ha)

    Sup (ha)

    Production (qx)

    Rend
    (Qx/ha)

    Zaafrane

    450

    3.400

    7,5

    5

    1.000

    200

    150

    30.000

    200

    Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011)

    Four : fourrage

    Tré : trèfle

    Les rendements des cultures fourragères sont d'une manière générale assez élevés notamment la tréfle-luzerne et l'orge-avoine qui enregistrent 200 Qx/ha.

    4-3-6- La répartition du cheptel dans la commune de Zaafrane :

    L'activité économique principale dans notre région d'étude est basée sur le pastoralisme qui repose presque exclusivement sur la production animale avec peu d'intégration des cultures végétales. L'alimentation du bétail se base essentiellement sur l'utilisation des pâturages naturels ; dans cet écosystème, il existe une interaction entre les animaux, la terre, l'eau et la végétation naturelle.

    Dans la commune de Zaafrane, la population humaine est composée des agro-pasteurs qui pratiquent un élevage extensif. L'élevage y est un mode de placement des revenus (épargnes) sous forme de têtes de bétail, il n'a pas seulement de visée économique ou de production, mais il constitue aussi une source de prestige ou de reconnaissance sociale.

    45

    Tableau N° 26 : La répartition du cheptel dans la commune de Zaafrane

    Espèce

    Effectif

    Pourcentage (%)

    Ovine

    50.000

    77,85

    Caprine

    11.500

    17,90

    Bovine

    1.860

    2,89

    Cameline

    380

    0,59

    Equine

    480

    0,74

    Totale

    64.220

    100

    Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011)

    D'après le table au N° : 26, on constate que l'espèce ovine est la plus dominante dans notre région d'étude avec un pourcentage de 77,85 %, suivie par l'espèce caprine avec un pourcentage de 17,90 %.

    L'effectif du cheptel est traduit en équivalent ovin, en utilisant les taux de conversions donnés par Le Houerou (1985) et qui sont équivalents aux normes établies par l'agence nationale de l'aménagement du territoire.

    Tableau N° 27 : La conversion des effectifs du cheptel en équivalent ovin

    Espèce

    Effectifs

    Equivalent ovin

    Résultat

    Ovine

    50.000

    Ovin X 1

    50.000

    Caprine

    11.500

    Caprin X 1

    11.500

    Bovine

    1.860

    Bovin X 5

    9.300

    Cameline

    380

    Camelin X 7

    2.660

    Equine

    480

    Equidés X 3

    1.440

    Totale

    64.220

    /

    74.900

    Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011)

    A- La charge animale :

    C'est le rapport entre le nombre total d'équivalents ovins et la superficie totale des parcours et pacages. Elle est exprimée en équivalent ovin par hectare.

    Il s'agit d'un indicateur important pour l'estimation de la charge animale sur les parcours et les pacages, ainsi que pour la détermination des besoins fourragers.

    La charge animale se calcule par la formule suivante :

    Ch = nombre total d'équivalent ovin / superficie des parcours

    46

    Pour calculer la charge animale à l'hectare dans notre région d'étude, on a une superficie de pacage qui est de 67.500 ha et un cheptel de 74.900 tètes, donc la charge animale est de :

    74.900 / 67.500 = 1,10 équivalent ovin / ha.

    Si on compare ce résultat avec la charge potentielle définie par l'agence nationale de l'aménagement du territoire qui est de 1 équivalent ovin / 8 ha, on pourrait dire qu'il ya un sureffectif, donc nécessairement un surpâturage dans notre région d'étude (la D.S.A de la wilaya de Djelfa 2011).

    B- La part de l'élevage bovin laitier dans la commune de Zaafrane :

    C'est le rapport entre le nombre de bovins laitiers dans la commune et l'effectif total du cheptel bovin de la commune.

    Ce rapport est exprimé en pourcentage et permet de prévoir :

    - Le développement de la production fourragère.

    - L'amélioration des infrastructures.

    - Des investissements pour améliorer les pratiques d'élevage.

    T = nombre de bovin laitier / nombre totale bovin X 100

    Tableau N° 28 : Le nombre total des bovins dans la commune de Zaafrane

    Commune

    Vache
    laitière

    Génisses

    Taureaux

    Taurillons

    Veaux

    Velles

    Totale

    Zaafrane

    860

    330

    40

    140

    240

    250

    1.860

    Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011)

    Tableau N°29 : La part d'élevage des bovins laitiers dans la commune de Zaafrane

    Commune

    Vache laitière

    Nombre totale bovins

    Tx

    Zaafrane

    860

    1.860

    46,23

    Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011)

    D'après le tableau N° : 29, nous remarquons que la part des bovins laitiers est considérable dans la commune de Zaafrane, d'où une nécessité de promouvoir la production fourragère et l'amélioration de la production laitière. Car selon l'annuaire statistique de l'Algérie (1991), le lait constitue un produit de base dans le modèle de consommation algérien. Sa part dans les importations alimentaires totales du pays représente environ 22 %. Ainsi, entre 1982 et 1992, l'Algérie a importé en moyenne et par an 369 millions de dollars US en laits et produits laitiers. La facture laitière au cours de cette période a coûté un peu plus de 4 milliards de dollars, soit 15 % du volume de la dette.

    L'Algérie se place ainsi au troisième rang mondial en matière d'importation de laits et produits laitiers, après l'Italie et le Mexique. Les éléments explicatifs de cette situation sont :

    - La consommation de lait et produits laitiers sous l'effet de la pression démographique et du soutien des prix par l'Etat, a considérablement augmenté, mais sans qu'il y ait eu un accroissement proportionnel de la production à tous les niveaux.

    - L'industrie laitière qui fonctionne essentiellement sur la base de poudre de lait d'importation, ne peut couvrir qu'une faible partie des besoins de consommation, ce qui contraint les pouvoirs publics à importer, à prix fort, des quantités importantes de lait prêt à la consommation pour compenser le déficit de la production industrielle, l'élevage, au niveau des exploitations laitières, est peu productif, car il est principalement extensif.

    - La croissance de la production de lait cru n'a pas suivi celle des capacités de transformation dans l'industrie, c'est ce qui explique principalement la déconnexion de cette dernière de la sphère de production locale et de même le fort degré d'extraversion de la filière.

    - L'intervention de l'Etat, au niveau de la filière, a porté essentiellement sur un élargissement du marché par des mesures de soutien des prix à la consommation, négligeant ainsi l'intensification de la production laitière à l'amont. L'absence d'une dynamique d'intégration entre l'industrie et les exploitations laitières entraînera une totale extraversion de la filière (Chikh, 1993).

    5- Les infrastructures dans la commune de Zaafrane :

    5-1- Le réseau routier :

    La commune de Zaafrane est traversée par deux axes routiers :

    a- Le chemin de wilaya numéro 163, reliant la ville d'el Idrissia à la route nationale numéro un. Sa longueur est de 77 km.

    b- Le chemin communal numéro 6, reliant la commune de Zaafrane au chemin de wilaya numéro 163 d'une longueur de 06 km.

    5-2- L'éducation :

    Tableau N°30 : L'équipement scolaire dans la commune de Zaafrane

    Etablissement

    Nombre d'élève

    Nombre de classes

    Enseignent

    Totale

    Filles

    Disponible

    Occupées

    Totale

    Femmes

    Daiit el

    Atchana

    20

    2

    1

    1

    1

    0

    Gaicha

    15

    0

    2

    1

    1

    0

    Traiifa

    20

    0

    1

    1

    1

    0

    Dreihma

    12

    0

    1

    1

    1

    0

    Kourirech

    34

    14

    2

    2

    2

    0

    Sfai

    40

    4

    1

    1

    2

    0

    Birtourba

    15

    2

    1

    1

    1

    0

    Sed Sbaa

    38

    1

    1

    1

    1

    0

    194

    23

    10

    10

    10

    0

    47

    Source : la direction de l'éducation de la wilaya de Djelfa (2011)

    48

    La zone rurale de Zaafrane compte 08 établissements scolaires (premier et deuxième cycle). Ces établissements totalisent 10 classes fréquentés par 194 élèves.

    Tableau N°31 : Le taux de la scolarisation dans la commune de Zaafrane

    Population totale en

    ZE

    Population scolarisable

    Population scolarisé

    Taux de scolarisation

    7.739

    1.268

    194

    15,29 %

    Source : la direction de l'éducation de la wilaya de Djelfa (2011)

    ZE : zones éparses

    Le taux de la scolarisation dans les zones éparses de la commune de Zaafrane est très faible, soit15, 29 % malgré l'existence d'un grand nombre d'infrastructures scolaires pour le premier et le deuxième cycle. L'inexistence des infrastructures du troisième cycle dans la zone rurale a eu une influence négative sur le taux global de la scolarisation dans cette commune, d'où la nécessité de prévoir des bus scolaires pour déplacer les élèves de la zone éparse vers l'agglomération chef lieu.

    On remarque que le nombre d'élèves filles est trop faible, cela s'explique par l'ignorance et la psychologie réservée des parents dans notre zone d'étude. On note même la fermeture de certaines classes par manque d'élèves. Cette situation appelle une mobilisation des autorités locales et centrales pour une sensibilisation des parents sur le problème de la scolarisation.

    Tableau N° 32 : Le taux d'occupation par classes dans la commune de Zaafrane

    Elèves

    Classes

    Taux d'occupation

    194

    09

    21

    Source : la direction de l'éducation de la wilaya de Djelfa (2011)

    Le taux d'occupation par classe est faible dans la commune de Zaafrane, malgré le nombre de classes on signale même des classes non utilisées à cause d'un manque d'élèves.

    La zone rurale de la commune de Zaafrane ne dispose pas d'établissement du troisième cycle (Lycée). La scolarisation pour ce cycle est dispensée uniquement au chef lieu de la commune, cette situation est l'un des facteurs entrainant la déperdition scolaire.

    5-3- La santé et la protection sociale :

    La commune de Zaafrane dispose d'une salle de soins qui est bien pourvue en personnel soignant et en matériel médical. Avant quelque années, la population de notre région d'étude été obligée de se déplacer soit vers la commune de Hassi Bahbah, ou vers le chef lieu de la wilaya de Djelfa pour se soigner.

    49

    Conclusion :

    Après les diagnostiques et les analyses que nous avons effectués dans le présent chapitre, sur les composantes du milieu naturel à savoir : la topographie, la géologie, la pédologie, la géomorphologie, les ressources végétales, le climat, les ressources en eaux. Et sur l'environnement socio-économique de la commune de Zaafrane concernant : la population, l'emploi et l'activité économique, la répartition du cheptel et les infrastructures à savoir le réseau routier, l'éducation et la santé, nous constatons ceci :

    1. Le milieu naturel :

    En ce qui concerne le milieu naturel de la commune de Zaafrane, on peut dire que :

    - Notre région d'étude subit deux périodes défavorables : un hiver froid et rigoureux et un été chaud et sec, d'où la limitation de l'activité de la vie végétative. Les gelées sont fréquentes et tardives en plus les vents sont fréquents et violents.

    - La sporadicité des précipitations, ainsi que les variations et les écarts énormes des températures sont très néfastes aux parcours, aux cultures et aux bétails de la commune de Zaafrane.

    - Les sols sont peu profonds et très érodés, pauvres en matière organique et en éléments fertilisants.

    - La végétation est discontinue dans l'espace et dans le temps en raison de la longueur et la vigueur de la saison sèche, de l'intensité de l'évaporation et de la grande variabilité interannuelle des précipitations.

    - Les ressources en eaux souterraines sont appréciables, la faiblesse des pentes et la perméabilité des sols sont autant d'éléments favorables au stockage souterrain des eaux issues des précipitations.

    - Les potentialités pastorales sont très médiocres et se limitent aux importantes valeurs pastorales des parcours halophytes et psammophytes de notre région d'étude.

    2. L'environnement socio-économique :

    L'environnement socio-économique de la commune de Zaafrane se caractérise par :

    - La population avec un pourcentage de 1,10 % de la population de la wilaya de Djelfa ne représente pas une grande importance par rapport à la population totale de la wilaya de Djelfa. Sa composition est caractérisée par un grand nombre de jeunes adultes, adolescent et enfants. On note aussi que le nombre d'hommes est équivalent au nombre de femmes.

    - La répartition de la population selon le dernier recensement effectué en 2008, montre que la majorité est concentrée en zones éparses, cela peut être expliqué par l'amélioration des conditions sécuritaire dans le pays d'une façon générale.

    - Le nombre d'émigrés (sorties) est plus important face au nombre d'immigrés (entrées), ce qui explique que notre zone d'étude est répulsive.

    - La mono-activité basée sur l'élevage extensif, a causé un surpâturage et une dégradation des ressources naturelles non renouvelables dans les parcours de la région. Par ailleurs cette activité ne constitue pas une assise économique favorable au développement. Il n'existe en effet aucune activité à forte valeur ajoutée (artisanale ou industrielle) susceptible de dégager des surplus financiers qui sont générateurs de nouveaux investissements qui sont à leur tour créateurs d'emplois, car le problème du chômage dans notre région d'étude constitue un véritable fléau pour la population avec un taux d'inactivité s'élevant à 61,78 %.

    - En terme d'éducation, la commune de Zaafrane présente un faible taux de scolarisation surtout celui enregistré par la population féminine, cela peut être expliqué par le comportement psychologique réservé des parents.

    50

    - Le secteur sanitaire est marqué par une bonne couverture : il y a une seule salle de soin qui est bien pourvue en personnel soignant et en matériel médical. Le dernier recensement effectué en 2008 révèle que le nombre d'habitant de notre région d'étude est de 13.328 et selon les normes de l'organisation mondiale de la santé (OMS) qui a déterminée pour chaque 1000 habitant une salle de soin et un médecin, on peut dire alors que le secteur sanitaire dans la commune de Zaafrane est bien couvert.

    - En ce qui concerne les infrastructures de notre région d'étude, ils sont tous menacés par l'ensablement d'une façon générale ce qui constitue un véritable handicap contre le développement économique et social.

    51

    Introduction :

    Après les analyses et les diagnostiques que nous avons effectués dans le précédant chapitre, et après la synthèse que nous avons conclus, nous constatant que notre région d'étude est classée comme rurale et affectée par le phénomène de la désertification. Donc il y a lieu de prévoir un aménagement rural intégré et durable. Ce chapitre va être consacré aux définitions des concepts généraux concernant : la désertification, les zones rurales, l'aménagement, le développement rural, le développement durable et l'écodéveloppement. Suivi d'un historique du développement de la steppe algérienne durant les périodes prés-coloniale, coloniale et les projets menés par l'Etat algérien après l'indépendance pour lutter contre le phénomène de la désertification ainsi que pour le développement durable des zones steppiques algérienne. Ces concepts vont être très utiles dans la compréhension de notre démonstration qui vise essentiellement à éclaircir l'impact des aménagements pastoraux sur l'environnement écologique et socio-économique dans la commune de Zaafrane.

    I- Définition de différents concepts :

    1- Le concept de la désertification et ses indices :

    Pour une raison ou une autre, les scientifiques utilisent soit le terme désertification, dégradation ou bien désertisation, mais à la fin tous ces termes véhiculent la même idée : le déséquilibre de l'écosystème aride et semi-aride.

    La désertification se définit comme étant un processus progressif plus ou moins irréversible de dégradation d'un sol et de sa végétation. La région affectée présente peu à peu les caractéristiques d'aridité d'un vrai désert. On distingue la désertification due à des causes climatiques et celle due aux activités humaines (notamment le surpâturage et le déboisement). La désertification menace la biodiversité et la survie des populations ; elle peut affecter toutes les régions semi-arides, voir subhumides du globe (Le Houerou, 1968). L'ONU a mis en place une convention de lutte contre la désertification (CLD), entrée en vigueur en décembre 1996.

    Se basant sur le concept du lien qui existe entre la dégradation du milieu et l'occupation humaine, la FAO (1993), propose la définition suivante :« la désertification est l'ensemble des facteurs géologiques, climatiques, biologiques et humains qui conduisent à la dégradation des qualités physiques, chimiques et biologiques des terres dans les zones arides et semi-arides, en mettant en cause la biodiversité et la survie des communautés humaines ».

    La convention des nations unies pour la lutte contre la désertification (UNCCD) a définie la désertification comme étant la dégradation des terres et de la végétation, l'érosion des sols et la perte de la couche arable et des terres fertiles dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches, phénomène résultant essentiellement de l'activité humaine et des variations climatiques.

    Le phénomène de la désertification a plusieurs indices qu'on peut classer en trois catégories : les indices pour le sol, la végétation et la population humaine.

    En ce qui concerne le sol, il y a divers phénomènes physiques qui ont été utilisés comme indicateurs de dégradation des parcours steppiques. Ces indicateurs sont les suivants : la diminution du taux de la matière organique dans le sol, la désorganisation de la structure des horizons superficiels du sol, l'ablation des couches supérieures du sol et l'augmentation des dépôts éoliens dans le sol. L'augmentation du coefficient de ruissèlement primaire du sol en année à pluviosité importante est un indice non négligeable de la désertification dans cette zone (Floret, 1981).

    52

    Pour la végétation, selon Myers et Parker (1975), les critères retenus comme indices de désertification sont : la réduction du couvert végétal, la diminution du nombre d'espèces dans les parcours et l'installation de certaines espèces végétales bien adaptées aux régions arides et semi-arides.

    Les signes de la désertification pour la population humaine peuvent êtres cités comme suit : l'immigration temporaire ou définitive à cause du chômage (augmentation du flux migratoire interne et externe), les maladies et les famines, les disettes alimentaires et la désorganisation des familles.

    2. La définition des zones rurales :

    D'après la FAO, la définition d'une zone rurale doit répondre à deux critères : l'un est en rapport avec le lieu de résidence et le model de travail auquel participent les résidents. Premièrement, les zones rurales sont généralement des zones ouvertes avec de faibles densités des populations établies. Une proportion de l'espace non utilisé sert à la production primaire (mines, agriculture, bétail, foresterie, pèche). Deuxièmes, les résidents des zones rurales sont largement dépendants directement ou indirectement de ces activités de productions primaires qui constituent leurs principaux moyens de subsistance ou dans certains cas l'unique. Néanmoins, il s'est révélé difficile de proposer une définition uniforme de l'expression « zone rurale », qui soit acceptée dans tous les pays et qui puisse s'appliquer à toutes les situations, du fait que la capacité d'accueillir une population est dans une certaine mesure déterminée par l'environnement. Ce qui est considéré « urbain » et « rural » peut être déjà défini politiquement et administrativement.

    D'après la communauté européenne, la définition de ce qui est rural n'est pas facile, comme en témoigne la déclaration suivante : « il n'existe actuellement aucune démarcation géographique précise des zones rurales au sein de la communauté européenne, ni de définition régulièrement appliquée de ce qui constitue une population rurale, que ce soit par état membre ou par région, ne serait qu'approximative et ne pourrait être utilisée pour établir des comparaisons significatives ».

    Bien qu'il existe une compréhension commune de ce qui est rural, il n'existe pas de définition universelle, afin de mieux appréhender le concept de ruralité, certaines auteurs ont utilisé une approche à critères multiples en définissent les zones rurales communes : un espace où les établissements et les infrastructures humaines n'occupent qu'une partie restreinte du paysage : un environnement naturel dominé par les pâturages, les forêts, les montagnes et les déserts : des établissements de faible densité autour de 5.000 à 10.000 personnes : des lieux où la plupart des personnes travaillent dans les fermes : la disponibilité de la terre à un coût relativement faible : un lieu où les activités ont un coût de transaction élevée, associé à l'éloignement des villes et à la médiocrité des infrastructures. Certains auteurs ajoutent à cette liste la fréquence de la pauvreté, qui reste plus élevée dans les zones rurales, en dépit d'une urbanisation souvent massive (Ashley et Maxwell, 2001).

    3. Le concept aménagement :

    Selon Larousse agricole, le concept aménagement est définit comme étant l'ensemble des opérations destinées à améliorer les conditions et le cadre de vie des habitants du milieu rural, à moderniser et à diversifier leurs activités économiques dans les différents secteurs : agricoles, industrie, artisanat et tourisme.

    Selon Smail (1994), l'action d'aménager la steppe consiste a trouver une bonne adéquation entre les contraintes du milieu naturel et les exigences du progrès social ainsi qu'entre la gestion écologique de l'espace et la politique de développement.

    L'aménagement des parcours est définit comme l'art et la science d'organiser et de diriger les parcours, afin d'obtenir une production animale maximale et durable en harmonie avec la perpétuité des ressources naturelles (Ferchichi, 1999).

    Il y a d'autres auteurs qui donneront le nom « aménagement du pâturage » à l'ensemble des dispositions aboutissant à l'établissement d'un règlement de parcours, durant une période déterminée avec le double but d'assurer la régénération de ces pâturages et d'assurer avec régularité la vie d'un nombre aussi constant que possible de tête de bétail (Merabet , 1989).

    53

    4- Le concept développement :

    La définition du concept de développement est très diversifiée et se heurte parfois à des versions quelques peu divergents. Mais d'une façon générale, on peut définir le développement comme étant un processus politique, social et économique cohérents et harmonieux engendrant un état de vie, d'être et de pensée favorables à l'amélioration durable et désirée des conditions de vie ; et tout ceci se caractérisant et s'appréciant par rapport à des références communément admises.

    Selon Bedrani (2001), le développement se définit comme la croissance de la productivité du travail disponible « donc de l'ensemble du travail et pas seulement d'une partie de celui-ci : cela implique une politique de développement qui suppose la minimisation du taux de chômage » dans un pays et l'utilisation de cette croissance de productivité à la satisfaction des besoins de tous en fonction de la participation de chacun à la création de la richesse produite ou en fonction de l'utilité sociale de l'activité de chacun.

    De manière synthétique, le développement peut être définit comme un long processus de changement d'ordre quantitatif et qualitatif intervenant dans une société au plan politique, économique, social, culturel et scientifique et menant vers un bien être individuel et collectif.

    Il est évident que quelque soit le qualitatif attribué, le mot développement se rapporte toujours au changement, à la transformation et à l'amélioration d'une situation à une autre jugée préférable. Il est un processus qui a besoin d'une méthode pour que l'esprit du concept « sorte de lui-même » pour se concrétiser en réalité sur le terrain. Pour cela, il faudrait oeuvrer davantage pour l'élaboration de programmes de développement pertinents. Ce travail doit se faire grâce à des stratégies bien élaborées et des objectifs réalistes sous des conditions politiques privilégiant la démocratie, la transparence, la bonne gouvernance et la prise en considération de certains nouveaux concepts comme : la mondialisation. Les coopérations partenariales au développement doivent se revêtir de nouveaux principes favorisant des interventions répondant aux préoccupations réelles des populations qui sont les seules à pouvoir exprimer correctement leurs besoins. A ce propos, il ressort du concept développement les différents concepts suivants :

    A- Les concepts du développement rural et agricole:

    Le développement rural est la transformation positive et durable du milieu rural en faveur du facteur humain et des différentes activités in situ, en particulier l'activité agricole, par la mise en place ou le renforcement des infrastructures de bases nécessaires. Selon Morize (1992) : « Le développement rural consiste à améliorer tout l'environnement de l'agriculteur, considéré cette fois comme le principal bénéficiaire. Il porte à la fois sur les routes, les villages, la santé, l'éducation et sur tous les services économiques et sociaux susceptibles d'améliorer non seulement la fonction productive, mais aussi le bien être social des ruraux ».

    Ces différentes définitions mettent en évidence la forte corrélation qui existe entre le développement rural qui est un aménagement de l'espace rural et le développement agricole qui est l'augmentation des rendements des activités agricoles. Ce dernier est définit par Morize (1992) comme suit : « le développement agricole consiste essentiellement à augmenter le volume des récoltes, globalement ou pour certains produits seulement. Cette augmentation se fait en augmentant les rendement par une meilleures utilisation des terres ou des autres facteurs limitant ».

    On perçoit en effet que le développement rural est infrastructurel et cela constitue une base incontestablement importante pour asseoir un développement agricole solide. De nos jours, le développement agricole inclue d'avantage la notion de durabilité pour protéger l'environnement, et de qualité pour améliorer le régime alimentaire des populations ou pour répondre aux exigences du marché.

    54

    La vulgarisation agricole est un moteur clé du développement agricole puisque ce dernier passe inconditionnellement par l'introduction de nouvelles productions (animales et végétales), par l'amélioration des techniques de production et par l'information et la formation des agriculteurs.

    B. Le concept de développement durable :

    Le concept de développement durable a fait l'objet d'une première définition dans le rapport établi à la demande des nations unies en 1987 par la commission mondiale sur l'environnement et le développement (CMED). C'est une commission d'experts internationaux présidée par le premier ministre norvégien (Gro Harlem Brundtland), mieux connue sous le nom de commission Brundtland. Selon cette dernière, le développement durable répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures. C'est un développement à long terme, il n'est viable qu'en conciliant trois aspects indissociables : le respect de l'environnement, l'équilibre sociale et la rentabilité économique. Concrètement, le développement durable met en lumière la nécessité de maintenir ou d'améliorer la qualité de l'environnement naturel, d'assurer la pérennité des ressources, de réduire les différences de niveau de vie des populations, de favoriser l'autosuffisance des communautés et de permettre le transfert des connaissances ou des richesse naturelles d'une génération à l'autre.

    Le concept de développement durable tente donc de réconcilier des domaines aussi différents que l'économie et l'écologie, tout en veillant à une répartition équitable entre les générations, ainsi qu'entre le Nord et le Sud. En effet, les activités économiques vitales ne tiennent pas compte des limitations environnementales, elles altèrent à terme leur propre base nourricière et par la même occasion, mettent en péril la base écologique des ressources permettant aux générations futures de répondre à leurs besoins.

    Selon la FAO, il faut pour un développement durable aménager et conserver les ressources naturelles et orienter les changements techniques et institutionnels de manière à satisfaire les besoins des générations actuelles et futures. Il s'agit de conserver les terres, les eaux et le patrimoine zoo-génétique et phyto-génétique et d'utiliser des moyens sans danger pour l'environnement, techniquement bien adaptés, économiquement viables et socialement acceptable. Cette définition implique les critères et objectifs suivants : répondre tant sur le plan qualitatif aux besoins nutritionnels fondamentaux des générations présentes et futures, offrir un emploi durable et un revenu suffisant ainsi que des conditions décentes de vie et de travail, entretenir et si possible accroitre la capacité productive globale du patrimoine naturel dans son ensemble, ainsi que la capacité de régénération des ressources renouvelables sans perturber les cycles écologiques de base ni les équilibres naturels, ni porter atteinte aux valeurs socioculturelles des communautés rurales, ni polluer l'environnement. Par ailleurs, les mesures visant à promouvoir l'aménagement rural intégré et durable devraient être adaptées aux conditions locales, aux aspirations et compétences des ruraux.

    C. Le concept écodéveloppement :

    L'écodéveloppement désigne un mode de développement fondé sur le respect de l'environnement, il s'agit d'un développement économique tout on préservant l'écologie. Ce concept est une des composantes du développement durable (journal officiel de la république française). Selon l'Agenda 21, Le concept d'écodéveloppement ou de développement durable est défini comme un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs. Le concept est issu du constat que la prospérité des pays du Nord s'est édifiée sur la destruction de nombreux écosystèmes ou sur leur pollution.

    D. Le concept du développement participatif :

    Le développement participatif, basé sur le principe de l'approche participative sous-entend une vision du développement qui accorde une place privilégiée à l'implication des populations à la définition des problèmes locaux, à l'identification des solutions et à leur mise en oeuvre, afin de contribuer à donner plus d'efficacité et de durabilité aux programmes qui en résultent. C'est dans ce sens que Boukhari (1995)

    55

    affirme que : « le principe fondamental de la participation : c'est le partage de savoir et de pouvoir ». Il continue en disant que : « Dans une approche participative, la population n'est pas un gisement d'information mais un partenaire avec qui il faut échanger et partager l'information utile : la participation, c'est penser et faire avec et non pour, c'est la responsabilisation, la concertation et la négociation ».

    L'émergence de ce concept en Afrique, à la fin des années 1970, découle du constat des limites des stratégies de développement adoptées au cours des deux premières décennies des périodes postcoloniales. Ces approches qui étaient centralisées et verticales, ne laissaient aucune place à une participation des populations aux processus de prise de décisions. Au contraire, l'Etat s'est positionné comme étant en mesure de définir lui-même les besoins des populations et de décider des actions nécessaires pour les satisfaire. Alors que selon Muller (1992) : « le seul moyen de réussir une politique c'est d'en confier la réalisation à ceux qui ont intérêt qu'elle réussisse ».

    Avec une vision plus globale, l'OCDE (1988) précise que « le développement participatif suppose davantage de démocratie, un plus grand rôle pour les organisations locales, une plus grande autonomie administrative, le respect des droits de la personnes humaine, y compris les systèmes juridiques efficaces et accessibles ».

    E. Le concept du développement local :

    Le développement local est né du constat que les politiques macro-économiques et les mesures sectorielles nationales ne s'avèrent pas très efficaces pour résoudre les problèmes qui se posent chaque jour à l'échelle locale et régionale en matière de développement économique et social.

    C'est dans ce sens que Vachon (2002) pense que l'approche du développement local est originale parce qu'elle permet de mobiliser et de stimuler les éléments dynamiques et les ressources de la collectivité en vue de susciter de nouveaux projets, de déclencher et d'accompagner les processus individuels et collectifs de changement et de développement. Selon lui, l'impulsion ne viendra pas de l'extérieur mais de l'intérieur et pour ce faire, un ensemble d'actions sera engagé pour mettre le territoire en état de se développer et dès lors, de générer des initiatives créatrices d'emplois.

    Il est tout de même important de préciser que le développement local endogène n'exclut pas d'aide venant "d'en haut". La complémentarité des niveaux endogène et exogène est indispensable. En effet, le premier niveau (endogène) mobilise la population, stimule les idées innovantes, élabore des projets, met en valeur les ressources disponibles, rehausse la volonté et la capacité d'agir, tandis que le second niveau (exogène) procurent les aides en matière d'investissement structurant, de formation, de financement, de support technique, de pouvoir décentralisé. Le développement local apparaît ainsi comme le lieu de rencontre entre ce qui vient de la base et ce qui vient des paliers supérieurs.

    On constate par les propos précédents que le développement local repose essentiellement sur la mobilisation et la valorisation des potentialités d'un milieu qui refuse la fatalité de l'exclusion et tente de trouver des solutions à la précarité et à la pauvreté en relevant le défi de l'emploi et du développement. La démarche est basée sur les potentialités locales qui sont les différentes organisations, activités et ressources locales. A ce propos, Zana (2003) estime que « la mobilisation des ressources locales doit précéder tout recours à l'appui des donateurs extérieurs ».

    F. Le concept du développement intégré :

    Morize (1992) avance que : « le développement intégré est un développement logique et rationnel, visant dans un but de croissance, tous les aspects qui dépendent les uns des autres, de manière à n'oublier aucune des conditions nécessaires à ce développement ».

    Le développement intégré a alors une vision globale et systémique dans les approches, contrairement à l'approche sectorielle. En effet, le développement intégré global ou systémique considère le milieu

    56

    d'intervention comme un système c'est-à-dire comme « un ensemble déléments interactifs, organisés et finalisés » (Boukhari, 1995). La prise en compte effective de ces différents éléments comme un tout indissociable dans les démarches, est un impératif qui permettrait de réduire au maximum les risques d'échec et de contribuer par conséquent à la réalisation des résultats satisfaisants dans les différentes actions de développement.

    Après cette série de définition relative aux différents concepts notamment : la désertification, les zones rurales, l'aménagement et le développement nous permettant de faire le lien entre ces concepts en l'occurrence ceux liés au développement. D'après le sommet de la terre à Rio qui a été organisé par les Nations Unies en 1992 pour l'avènement du développement durable, c'est le développement participatif qui permet le développement durable, car un développement économique respectueux et la mise en place d'une justice sociale ne peuvent être atteints qu'avec la participation de tous les citoyens. Le développement durable exige la démocratie et la participation effective à cette démocratie : c'est ce qu'on appelle la démocratie participative. De même, est selon toujours les conclusions de Rio 1992, le développement durable est une affaire locale et il ne se réalise que si on utilise l'approche participative.

    Comme nous avons cité auparavant, notre zone d'étude est une zone rurale affectée par la désertification, donc il y a lieu de prévoir une stratégie de lutte contre la désertification dans le cadre d'un développement rural durable. D'après l'ONU, le terme désertification désigne la dégradation des terres des zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de facteurs divers, telles que les variations climatiques et les activités humaines. Pour résoudre ce problème, une convention des nations unies sur la lutte contre la désertification est entrée en vigueur dés décembre 1996 et a été ratifiée par 176 pays et institutions en octobre 2001, elle comprend cinq annexes régionales : Afrique, Amérique latine et Caraïbes, Asie, Méditerranée septentrionale et pays de l'Europe centre et de l'Est. Mais là le peu d'enjeux commerciaux entraine une médiocre implication de la recherche qui se focalise sur les aspects environnementaux et ignore les aspects socio-économiques. A cela s'ajoute une opinion publique de Nord marginalement préoccupée par le processus de désertification ressenti comme abstrait et dont l'appellation « lutte contre la désertification » est sujette a des malentendus et controverses.

    A l'approche du sommet du développement durable de Johannesburg il est flagrant de constater que cette convention est l'un des rares instruments porteur de tous les paramètres du développement durables (économiques, sociaux et environnementaux) associant le local et le global au profit d'un milliard de personnes parmi les plus désertées du monde dans 100 pays affectées. En matière de recommandations, la convention d'appuie sur le chapitre 12 de l'Agenda 21, lui-même adopté à Rio en 1992 et qui rappelle les différentes actions à conduire dans le cadre de cette lutte :

    - Renforcer les connaissances de base et développer des systèmes d'information et de surveillance par les zones sujettes à la sécheresse et à la désertification y compris les aspects socio-économiques et écologiques.

    - Lutter contre la dégradation des sols en intensifiant les activités de conservations des sols et de boisement.

    - Développer des programmes pour l'élimination de la pauvreté.

    - Encourager et promouvoir la participation populaire et l'éducation écologique, l'accent était mis sur la lutte contre la désertification et la gestion des conséquences de la sécheresse.

    - Elaborer des programmes de lutte contre la désertification et les intégrer aux plans nationaux de développement durable et à la planification écologique nationale.

    En associant les facteurs liés à l'environnement aux facteurs liés aux activités humaines, cette convention focalise particulièrement sur les problèmes de développement rural durable, en particulier la lutte contre le phénomène de la désertification et la pauvreté dans les zones sèches du globe.

    57

    II- Historique de la steppe algérienne et les différentes interventions menées par l'Etat depuis l'indépendance pour le développement durable :

    Durant la période précoloniale, les pasteurs et les agropasteurs formaient la majeure partie de la population du pays, ils utilisaient l'ensemble du territoire en l'occurrence la steppe pour produire leurs substances et nourrir leurs troupeaux. Leurs migrations pendulaires entre le Nord et le Sud à la recherche de meilleur parcours a fait d'eux des nomades. Les communautés sociales qu'étaient les tribus se reconnaissaient des territoires qu'elles géraient en fonctions des règles précises et codifiées d'accès aux ressources fourragères naturelles et aux points d'eaux. Selon les saisons ou les années, des accords de réciprocité avec les collectivités limitrophes permettaient de réguler l'insuffisance ou l'excédant de fourrage (Bedrani, 1994).

    La colonisation rompt l'équilibre séculaire de la vie pastorale. On accaparant les meilleurs terres agricoles du Nord du pays, la population a été refouler vers les montagnes et la steppe ce qui a conduit a un bouleversement dans les systèmes de migrations saisonnières. La croissance de la population et de leurs besoins entrainent une mise en culture progressive des terres de parcours et une surcharge des zones encore limitées non repensées par des techniques nouvelles d'accroissement de la productivité (Boukhoubza, 1982).

    Depuis l'indépendance, l'Etat algérien a initié et mis en oeuvre plusieurs actions tendant à corriger les problèmes vécus dans la steppe tout en essayons de développer cette dernière par des actions engagées au titre du plan triennal (1969 - 1971) et quadriennaux (1972 - 1975) et (1976 - 1979).

    Le plan triennal (1969 - 1971) vise essentiellement la reconstitution rapide du cheptel dessimé par la guerre à travers la mise en place des structures décentralisées et la modernisation de l'élevage par la création de 50 coopératives pastorales. Les moyens mis en oeuvre (prêt d'équipement et travaux hydraulique) bénéficient surtout aux éleveurs aisés.

    L'objectif du premier plan quadriennal (1972 - 1975) était de renforcer les structures technico-administratives (délégation pastorale, centre de mise en valeur communal et organisation des éleveurs) et de sédentarisé définitivement la population nomade.

    Le deuxième plan quadriennal (1976 - 1979) qui s'est matérialisé par la mise en place des programmes spéciaux dont la plus grande partie des investissements a été orienté vers l'amélioration des conditions de vie et des populations rurales et marque aussi l'événement de la révolution agraire à l'époque.

    D'après Bedrani (1987), les années soixante-dix sont dominées par la révolution agraire. Cette dernière est un phénomène qui se traduit par un code pastoral qui a la prétention de transformer radicalement la gestion de la steppe par une puissante intervention de l'Etat sur le plan institutionnel : limitation du cheptel détenu par chaque famille, généralisation des coopératives pastorales et équipement de la steppe par les infrastructures économiques et sociales. Cette période a connu la création de 6.000 coopératives agricoles dont la plupart étaient des coopératives de production de la révolution agraire (CAPRA). Un réseau de plus de 750 coopératives agricoles polyvalentes communales de services (CAPCS) distribuait les intrants et les services à des prix soutenus. La révolution agraire avait comme objectif de répartir les terres appartenant à de grands propriétaires et les terres mal exploitées entre des agriculteurs qui avaient peu ou pas de terres. Au nom du principe que « la terre appartient à celui qui la travaille », la révolution agraire de 1971 énonçait que nul ne pouvait posséder ou exploiter une terre s'il ne la travaillait pas (ordonnance n° : 7173 du 8 novembre 1971).

    Cette époque, qui a été catastrophique pour l'avenir de l'agriculture algérienne, (litiges entre les anciens propriétaires des terres nationalisées et les bénéficiaires, découragement et perte d'une main d'oeuvre agricole qualifiée...) a vu le démarrage d'un gigantesque projet national : le « barrage vert » qui visait la création d'une biomasse boisée importante dans la zone pré-désertique par l'implantation d'une bande d'arbre de 15 à 20 km de large, de 1 500 km de long et couvrant 3 millions d'hectare tout au long de la

    58

    limite Nord du Sahara. Malgré l'ampleur des moyens financiers, techniques et humains mis en oeuvre, cette entreprise s'est soldée par des résultats très décevants, du fait de la conception du projet lui-même, du modèle d'aménagement, du choix des zones d'implantation, du refus de la population dont les terres ont été nationalisées dans le but de réaliser ce projet, de la forme de réalisation et du choix d'une seule espèce (pin d'Alep Pinus halepensis) ce qui l'a rendu très vulnérable aux parasites et aux insectes. Aujourd'hui seulement 372 180 hectares ainsi boisés persistent encore, sur les 2,1 millions d'hectares plantés, dont une grande partie est constituée d'arbres chétifs et/ou malades.

    La période (1983 - 1992) été caractérisée par le lancement des opérations d'accession à la propriété foncière agricole (APFA) par la loi 83- 18 du 13 aout 1983 des textes d'applications relatifs à l'APFA par la mise en valeur dans la région steppique algérienne. En 1998 l'attribution de 151,85 ha a concerné 23.913 bénéficiaires dont 49.281 ha réellement mise en valeur. Selon Bourbouze (2000), les opérations d'APFA ont permis l'attribution de prés de 100.000 ha dont 10.000 ha seulement sont mise en valeur, par contre en 1970 et 1994 les terres cultivées et les parcours en steppe sont passés respectivement de 1,1 à 2,7 millions d'hectares et de 14,3 à 13,1 millions d'hectares sous la pression de défrichement illégaux.

    En 1981, création du haut commissariat au développement de la steppe (le HCDS) par le décret N° : 81 - 337 du 12 décembre 1981. Cet organisme a été chargé de mettre en place une politique de développement intégré sur la steppe en tenant compte de tous les aspects économiques et sociaux. En 1994, le HCDS a élaboré le programme des grands travaux d'aménagements steppiques qui vise d'abord à faire connaitre le milieu steppique et d'améliorer ensuite les conditions de vie des habitants des zones rurales tout en préservant le milieu naturel et de lutter en parallèle contre le phénomène de la désertification.

    Le bilan de l'impact des programmes menés dans la steppe algérienne a été présenté par le HCDS en janvier 2005 aux représentants de l'ONU, dans le cadre des journées de lutte contre la désertification tenues à Alger. Selon ce bilan, l'ensemble des programmes aurait conduit aux réalisations suivantes : la mise en défens de 3 millions d'hectares de parcours ; la réhabilitation de 300 000 ha de parcours par des plantations pastorales ; la réalisation de 628 ouvrages de dérivation des eaux de crues pour l'intensification fourragère ; la réhabilitation de 4 000 ha de surface agricole ; la densification du réseau des points d'eau de 1 pour 6 000 ha à 1 pour 3 500 ha. Malgré la contestation de plusieurs responsables et spécialistes du programme et des projets établis et suivis par l'HCDS, et malgré les critiques sur la gestion des fonds et sur la réalité des chiffres communiqués, nous estimons que l'expérience du HCDS peut être considérée comme bénéfique pour le développement de la steppe et d'autres zones arides et semi-arides en Algérie.

    A la fin des années 1990, un programme de mise en valeur (épierrement, forages, bassins d'accumulation) et de concession à des particuliers a été lancé par la générale des concessions agricoles (GCA). Ce programme s'est soldé par de nombreux scandales à cause de la mauvaise gestion des fonds ainsi que des mauvais choix d'emplacements des projets (des bassins d'accumulation d'eau ont été réalisés dans des zones manquant d'eau, comme c'était le cas dans la région de Sid Ladjel dans la willaya de Djelfa).

    En 2000, le programme national de développement agricole et rural (PNDAR) visait au niveau de la steppe le développement des cultures (céréales, horticulture) et de l'arboriculture en irrigué. Ces deux derniers programmes (mise en valeur de la GCA et PNDAR) ont permis grâce à une importante aide de l'Etat qui finançait parfois l'intégralité de la mise en valeur des terres (forages, construction des bassins d'accumulation, irrigation, plantations...) d'accroître les superficies irriguées et les productions. En même temps beaucoup de bénéficiaires de ces terrains mis en valeur se sont orientés vers de nouvelles productions (arboriculture fruitière, maraîchage), dont ils avaient peu d'expérience et ils n'ont reçu aucune formation auparavant. Malheureusement, ces programmes n'ont été suivis d'aucun encouragement pour la production et le stockage des fourrages, visant à compléter l'alimentation des troupeaux.

    59

    En 2008, le programme de renouveau rural (PRR). Les surfaces cultivables ont été réduites ces dernières années au profit des surfaces consacrées à l'industrie, à l'habitat et aux projets de relance économique. Une nouvelle réorganisation (la loi n°08/16 du 3 Aout 2008) du foncier et des acteurs sur le terrain a été promulguée afin de garantir la sécurité alimentaire et d'assurer une bonne organisation et un bon encadrement du secteur agricole. Pour la préservation du foncier, cette loi prévoit la création d'une carte de délimitation des terres agricoles ou à vocation agricole. Elle prévoit aussi la création d'associations professionnelles d'agriculteurs qui bénéficieront d'une assistance technique, et de nouvelles coopératives agricoles qui auront pour mission de faciliter les opérations de production, de transformation, d'achat ou de commercialisation, et de réduire le prix de revient et le prix de vente de certains produits agricoles et de certains services. Le programme de renouveau rural qui cible les espaces occupés par une population d'environ 13 millions d'habitants, a pour objectif l'amélioration du niveau de vie des ruraux à travers des soutiens économiques et sociaux, avec un encadrement et un accompagnement.

    Son outil de mise en oeuvre local est le PPDRI (projet de proximité de développement durable rural intégré), qui agit sur quatre axes : réhabilitation et modernisation des villages ; protection et valorisation des ressources naturelles (montagne, steppe, forêt, oasis) ; diversification des activités économiques en milieu rural (tourisme, artisanat...) ; protection et valorisation du patrimoine rural, matériel et immatériel.

    Concernant les contrats de performance du renouveau rural 2009-2014, dans lequel s'est engagée chaque willaya, les prévisions tablent sur le montage de 12 148 PPDRI. « Pour 2009, on a monté 2096 projets alors que le tableau des contrats de performance fait état de 1949 PPDRI », déclare Fatiha Déniche chargé du dossier de développement rural au niveau du ministère de l'agriculture (déclaration au journal EL Moudjahid paru le 28 décembre 2009).

    La multiplication des projets de développement dans la steppe algérienne a aboutit à une crise d'évolution, car aucun de ces projets n'a montré son efficacité. Aucun aspect du problème du développement de la steppe n'a pu être résolu en profondeur. Cet échec est dû à une série de facteur qui a pesée sur l'exécution des programmes de développement notamment : la méconnaissance des problèmes des zones arides et du monde pastoral, le manque d'un programme de développement intégré et le sous équipement (Merabet, 1989).

    Mais pour Bennaoum (1996), la multiplication des théories, des projets, des expériences et des réalisations en matière de pastoralisme n'est pas seulement une repense à la crise que traverse la steppe algérienne. Elle traduit aussi le désarroi des techniciens échaudés par leur propre échec, démunis devant un monde qui ne les comprend pas et qui oppose une force d'inertie capable d'annihiler tous les efforts orientés vers l'amélioration de ces capacités de production. Les coopératives traduisent par leur stagnation l'absence de communication entre les décideurs qui suivent des technologies apprises dans les livres ou observées en d'autres pays et les pasteurs devenus les exécutants de décisions qui les dépassent.

    Conclusion :

    Comme conclusion finale a ce chapitre, nous pouvons dire que c'est le développement participatif qui permet le développement durable dans les zones rurales et que ce dernier est une affaire locale et il ne se réalise que si on utilise l'approche participative, mais tout cela se résume par l'approche intégré qui vise dans un but de croissance tous les aspects qui dépendent les uns des autres, de manière à n'oublier aucune des conditions nécessaires au développement, c'est une vision globale et systémique dans les approches qui permettrait de réduire au maximum les risques d'échec et de contribuer par conséquent à la réalisation des résultats satisfaisants dans les différentes actions d'un développement rural durable dans le cadre de la lutte contre le phénomène de la désertification.

    60

    Introduction :

    Pour des raisons de ruralité et de situation socio-économique, l'élevage ovin sur parcours reste l'activité la plus pratiquée combinée avec la céréaliculture dans la commune de Zaafrane.

    La charge de bétail sur la végétation spontanée ne cesse d'augmenter avec l'évolution de la population dans cette zone. Cette pression combinée aux changements climatiques dévastateurs menace sérieusement la sécurité alimentaire des paysans dans notre région d'étude et érode en même temps le patrimoine floristique des parcours.

    Cette situation alarmante a fait surgir la nécessité extrême de l'intervention des pouvoirs publics de la wilaya de Djelfa à différents niveaux en l'occurrence le haut commissariat au développement de la steppe pour atténuer la surexploitation des ressources naturelles dans notre zone d'étude par les aménagements pastoraux.

    Ce chapitre portera sur les aménagements pastoraux adoptés par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa au niveau de la commune de Zaafrane depuis l'année 1994 jusqu'à maintenant.

    Les techniques d'aménagements pastoraux adoptées dans la commune de Zaafrane :

    Dans la commune de Zaafrane, les techniques d'aménagements pastoraux qui sont adoptées par les pouvoirs publics est principalement par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa, sont présentés sous trois principales formes d'interventions :

    1- La mise en défens des parcours :

    La technique de la mise en défens des parcours dans la commune de Zaafrane concerne en général les parcours moyennement dégradés, et qui ont un potentiel de régénération naturelle, sa durée dépend du degré de dégradation des parcours et de la conjoncture pluviométrique au cours de la période de protection.

    Cette méthode d'aménagement des parcours steppique est une action principale de lutte contre la dégradation et la désertification des terres, elle consiste à supprimer momentanément toute forme de pression humaine ou animale sur la végétation existante, où l'état de cette dernière est généralement très dégradé. Cette technique oblige l'homme et ses troupeaux qui sont les principaux destructeurs du couvert végétal à respecter la loi de l'environnement. Mais pour sa réussite il est impératif de recourir au gardiennage.

    Les responsables des aménagements pastoraux dans le HCDS de la wilaya de Djelfa préfèrent beaucoup plus la plantation pastorale que la mise en défens des parcours dans la commune de Zaafrane, car cette méthode a donné de bons résultats dans cette commune grâce à l'espèce utilisée qui est l'Atriplexe canesence. La plupart des parcours de notre zone d'étude sont occupés par des espèces qui sont adaptées aux conditions critiques du milieu, et qui sont fortement influencées par la Sebkha et le cordon dunaire, et pour cela le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa n'a pas trouvé de bons parcours qui peuvent assimiler cette méthode dans la commune de Zaafrane sauf dans le périmètre de Kourirech où une superficie de 20.000 ha est mise en défens depuis le début des grands travaux des aménagements pastoraux, c'est-à-dire en 1994.

    61

    Cette technique a donné des résultats satisfaisants grâce à une bonne remontée végétative au niveau de ce périmètre aménagé. Les espèces suivantes ont été installées pour former un microclimat ; Lygeimn aspartum, Artimesia compestris et Reteama retam (voir figure N° : 03).

    Figure N°03 : Un parcours mis en défens dans la zone de Kourirech (mars 2012)

    La zone de Korrirech englobe 104 familles qui pratiquent tous de l'élevage ovin associé au caprins. Le nombre d'habitant est de 832 personnes dont 70 % sont au chômage. Au début de la réalisation de ce projet, 91 % de ces habitants (757 personnes) été contre cette technique d'aménagement à cause de la diminution des surfaces de pâturage et la mobilité limitée de leurs troupeaux. Les sédentaires et les transhumants ont une attitude défavorable vis-à-vis de la pratique de cette technique avec successivement 81 % (673 personnes) et 10 % (83 personnes), seulement 9 % des habitants de cette zone c'est-à-dire 75 personnes a apprécié ce type de restauration des parcours qui permet une meilleur préservation des ressources naturelles. (le HCDS de la wilaya de Djelfa 2012).

    2-La plantation pastorale :

    Cette formule consiste à créer pour les communes steppiques algériennes, qui sont généralement déshéritées, des périmètres fourragers de grande dimension qui constitueront une réserve fourragère supplémentaire pour le cheptel de la commune, et une nouvelle source de revenue par la location des parcelles fourragères aux éleveurs de la commune une fois le périmètre mis en exploitation.

    La commune désignera l'assiette qui recevra les plantations et recrutera les ouvriers chargés de la plantation. L'assiette qui recevra le périmètre devra être de nature juridique communale et ne fait l'objet d'aucun litige (le HCDS de la wilaya de Djelfa 2011).

    Le programme de la plantation fourragère au niveau de la wilaya de Djelfa a donné une grande importance à la commune de Zaafrane, pour un objectif totale de 5.500 ha durant la période 2000-2005.

    62

    L'objectif a augmenté par l'addition de deux périmètres : Sil Merhma 2.000 ha et Sfifa avec 1.000 ha, soit un total de 8.500 ha (voir figure N° : 04).

    Figure N° 04 : Un champ d'Atriplex halimus dans la commune de Zaafrane (mars 2012)

    D'après le tableau N ° : 33, qui résume les différentes réalisations des plantations pastorales dans les différents périmètres de notre zone d'étude entre les années 2000 et 2005, avec une réalisation totale de 4.012 ha en plus de la plantation individuelle en propre compte qui a touché une superficie de 268 ha réalisée par les agro-éleveurs de la commune de Zaafrane, soit un totale de 4.280 ha de parcours planté par l'Atriplex canesens (le HCDS de la wilaya de Djelfa 2012).

    En 2010, le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa a réalisé la plantation de 124 ha de parcours par l'Atriplex canescens dans la commune de Zaafrane.

    La densité de plantation dans notre zone d'étude est de 1.000 plants par hectare, et le taux de réussite est généralement supérieur à 70% dans tous les périmètres de notre zone d'étude.

    63

    TableauN°33 : Bilan des plantations pastorales dans la commune de Zaafrane (2000- 2005)

    Périmètre

    Objectif en ha

    Réalisation en ha

    Agraba

    500

    560

    Duira

    1.000

    1.120

    Hliti

    1.000

    595

    Ain Safra

    2.000

    275

    Bou Menzou

    1.000

    1.235

    Sil Merhma

    2.000

    152

    Sfifa

    1.000

    75

    Totale

    8.500

    4.012

    Source : le HCDS de la wilaya de Djelfa (2011)

    Tableau N°34: La plantation d'Atriplex canescens dans la commune de Zaafrane en 2010

    Commune

    Premier T

    Deuxième T

    Troisième T

    Quatrième T

    Totale

    Zaafrane

    25 ha

    12 ha

    /

    87 ha

    124 ha

    Source : le HCDS de la wilaya de Djelfa (2011)

    T : trimestre

    2-1- Les effets attendus des plantations pastorales dans la commune de Zaafrane :

    Selon le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa (2011), il y a une régression de la productivité des parcours de notre zone d'étude de 120 à 150 UF/ha en 2005 à moins de 60 UF/ha actuellement par rapport au début des années 2000.

    Cette régression peut être normale vis-à-vis des conditions climatiques de cette commune et la longévité des parcours, car les plantations d'Atriplexe canescens généralement commencent à perdre leurs rentabilités économiques après dix ans.

    Tableau N°35: La plantation d'Atriplex canescens dans la commune de Zaafrane en 2011

    Périmètres

    Coordonnées X

    Coordonnées Y

    Superficie

    P. F

    Agraba

    2°56'25,0

    34°49'41,1

    509 ha

    152.700 UF

    Boumenzou

    2°55'31,1

    34°53'2,3

    310 ha

    93.000 UF

    El Khanfra

    2°53'20,5

    34°49'49,8

    100 ha

    30.000 UF

    Ain Safra

    2°49'56,2

    34°51'59,1

    120 ha

    36.000 UF

    Source : le HCDS de la wilaya de Djelfa (2012)

    P.F : production fourragères.

    64

    2-2- Evaluation de la production des parcours dans la commune de Zaafrane :

    2-2-1- Le taux de la reprise :

    Le taux de la reprise ou de la réussite est défini comme étant le nombre d'individus existants par rapport au nombre d'individus installés initialement, il est exprimé en pourcentage.

    Dans notre zone d'étude, le taux de réussite de l'Atriplex canesens est généralement supérieur à 70 % dans l'ensemble des périmètres. Dans les périmètres de Douira et Hliti qui sont lancés en 1995, le taux de réussite est nettement élevé (voir tableau N° : 36).

    Tableau N°36 : Le taux de la réussite pour l'Atriplex canescens entre 2005-2010

    Périmètre

    Atriplex canesens en %

    Agraba

    72

    Douira

    92

    Hliti

    93

    Source : le HCDS de la wilaya de Djelfa (2011)

    2-2-2- La production :

    La production des parcours d'Atriplex est évaluée par le HCDS de la wilaya de Djelfa par la méthode directe, cette méthode consiste à la coupe d'un individu qui est moyen de taille et de diamètre par rapport aux autres individus de la placette, ensuite, la partie verte et la partie ligneuse seront pesées séparément.

    Un échantillon de 100 g de chaque partie est prélevé, il sera séché à l'étuve pour déterminé le poids sec. La production totale des deux parties est obtenue par la multiplication du poids de l'individu moyen par le taux de réussite.

    Tableau N°37 : La production fourragère de l'Atriplex canescens entre 2005 et 2010

    Périmètre

    Surface

    réalisée en
    hectare

    Production Kg MS / ha

    production en UF

    Production/ha

    Production
    totale

    Production
    annuel en ha

    Production
    totale

    Agraba

    181,70

    236,43

    5.967.493

    118,21

    2.983.746

    Douira

    340,40

    87,70

    3.244.900

    43,85

    1.622.450

    Hliti

    374,70

    58,67

    2.364.049

    29,33

    1.182.000

    Source : le HCDS de la wilaya de Djelfa (2011)

    Pendant la campagne 2005-2010, et d'après les calcules du HCDS de la wilaya de Djelfa, les résultats illustrés dans le tableau N° : 37 montrent qu'un Kg de MS est l'équivalent de 0,5 UF pour l'Atriplex canesens ce qui permet la couverture des besoins alimentaires d'une brebis à l'entretiens.

    65

    3- Les aménagements hydrauliques:

    D'après le tableau N° : 38 qui illustre les différentes réalisations des aménagements hydrauliques faites par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa dans la commune de Zaafrane depuis 1994 jusqu'à maintenant, il semble que ces aménagements ont été axés surtout sur les équipements des points d'eau d'abreuvement.

    En effet, il ne faut pas oublier que l'élevage est l'activité principale de la majorité de la population de cette commune.

    Tableau N°38 : Réalisations hydrauliques au niveau de la commune de Zaafrane

    Commune

    Lieu dit

    Type d'infrastructure

    Zaafrane

    Dait Bsisa

    Réalisation d'un Djoub

    El Guibejd

    Réalisation d'un forage

    Agraba

    Equipement forage

    Douira

    Equipement point d'eau

    Hliti

    Equipement point d'eau

    Ain Safra

    Equipement point d'eau

    Sil Rahal

    Equipement point d'eau

    Sfifa

    Equipement point d'eau

    Source : le HCDS de la wilaya de Djelfa (2011)

    Les aménagements hydrauliques qui ont été réalisés depuis 1994 jusqu'à maintenant par le HCDS de la wilaya de Djelfa dans la commune de Zaafrane d'une façon générale sans précision des endroits sont les suivants :

    3-1- Réalisation de points d'eau :

    * 1.367 Ml de forages (19 forages).

    * 174 puits avec un débit annuel de 903.789 m3 (voir figure N° : 05) * 11 Djoubs.

    * Un bassin et une Diguette de 490 Ml.

    3-2- Aménagements de points d'eau :

    * 08 Djoubs aménagés. * Une source.

    3-3- Equipements de forages et de puits :

    * 17 nouveaux forages. * 36 anciens puits.

    66

    Figure N° 05 : Un puits réalisé par le HCDS de la wilaya de Djelfa (février 2012)

    Conclusion :

    Depuis le mois d'avril 1994, le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa a commencé le programme des grands travaux d'aménagements pastoraux dans la commune de Zaafrane qui vise essentiellement l'amélioration des conditions de vie des habitants de cette région tout en préservant ce milieu naturel fragile, et de lutter en parallèle contre le phénomène de la désertification qui menace les infrastructures en l'occurrence les voies de communication et les agglomérations, ainsi que la vie socio-économique des habitants de cette commune.

    La réalisation de ce programme depuis 1994 jusqu'à maintenant a abouti aux résultats suivants dans notre zone d'étude :

    - La restauration de 20.000 ha de parcours dans le périmètre de Kourirech par la stratégie de la mise en défens des parcours.

    - La réhabilitation de 5.443 ha de parcours entre 2000 et 2011 par la plantation pastorale de l'Atriplex canesens qui a donné des très bons résultats dans cette commune.

    - L'aménagement hydraulique qui a augmenté les points d'eau potables pour la population de notre zone d'étude et les points d'abreuvements des animaux.

    Entre les années 1994 et 2011, le HCDS de la wilaya de Djelfa a réalisé au niveau de la commune de Zaafrane 19 forages, 174 puits, 11 Djoubs, un bassin et une diguette, en plus de l'aménagement de 08 Djoubs et une source, ainsi que l'équipement de 17 nouveaux forages et 36 anciens puits ont été pris en charge.

    67

    Introduction :

    Le présent chapitre est le plus important dans ce travail, car il englobe la présentation des résultats obtenus lors de la réalisation des enquêtes sur le terrain de la commune de Zaafrane (voir figure N° : 06 et annexe N° : 02), ainsi que la synthèse, l'analyse et la discussion de ces derniers. On traitera aussi les réponses sur les questions principales par l'intermédiaire de preuves susceptibles de confirmer ou d'infirmer les hypothèses émises au niveau de la problématique. Il a comme objectif l'identification de l'impact des aménagements pastoraux qui ont été fait par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa depuis 1994 jusqu'à maintenant sur l'environnement écologique et socio-économique de notre région d'étude.

    Figure N° 06 : Un éleveur enquêté et son fils dans la commune de Zaafrane (mars 2012)

    01- Les caractéristiques des ménages enquêtés :

    01-1-Age et situation familiale :

    Selon Benkhelil (1982), entre les deux recensements effectués en Algérie entre 1966 et 1977, l'évolution des ménages se traduit tout d'abord par un accroissement de leur taille moyenne. Elle passe en effet de 5,92 en 1966 à 6,66 en 1977. Par ailleurs, la part des ménages de taille réduite (1 à 4 personnes) a

    68

    tendance à diminuer. La part des ménages de taille moyenne (5 à 8 personnes) variant peu, cette baisse se ferait essentiellement au profit des ménages de taille élevée (9 personnes et plus) dont le pourcentage augmente considérablement. Les écarts les plus importants sont enregistrés en milieu urbain et plus particulièrement dans les métropoles. C'est là en effet que les changements sociaux sont les plus apparents et les plus rapides comme le montre l'évolution de la taille moyenne des ménages devant cette même période, qui est peu apparente dans le rural (de 6,07 à 6,67) et plus accentuée en milieu urbain (de 5,159 à 6,65). On se basant sur ces critères de classement, nous avons classé les ménages enquêtés dans notre échantillon qui sont de 50 individus en trois catégories :

    A - Les petits ménages : dont le nombre d'individus ne dépasse pas 4.

    B- Les ménages de taille moyenne : dont le nombre d'individus est compris entre 5 et 8.

    C- Les ménages de grande taille : dont le nombre d'individus est supérieur à 9.

    Au niveau de notre échantillon 54 % (27/50) des ménages sont de taille moyenne. Les ménages de petite taille représentent 36 % (18/50), alors que les ménages de grande taille ne représentent que 10 % (5/50) (voir figure N° :07).

    Dans ce milieu, le nombre moyen d'individus par ménage est de 07. Pour ce qui concerne l'âge des ménages enquêtés, 52 % (26/50) d'entre eux ont plus que 50 ans.

    Les éleveurs célibataires représentent seulement 14 % (7/50) de l'ensemble de l'échantillon, alors que les mariés représentent 86 % (43/50) ; leur âge est supérieur à 40 ans pour 80 % d'entre eux, le reste (20 %) ils ont entre 30 à 40 ans.

    Figure N° 07 : La composition des ménages enquêtés

    D'après ces résultats, on peut dire que la situation familiale des ménages de notre région d'étude est fortement influencée par l'âge, les éleveurs les plus jeunes ne sont pas mariés, ils vivent généralement avec leurs familles constituées par les parents, frères et soeurs et parfois même les grands parents. Alors que les familles des jeunes éleveurs mariés sont naturellement constituées par les chefs de ménages, leurs femmes, enfants, et souvent leurs parents ainsi que frères et soeurs célibataires. Par contre, à mesure

    69

    que les chefs de ménages ont des âges avancés leurs familles deviennent plus étroites et ne comprennent que les femmes et les enfants. L'âge moyen est de 50 ans avec un minimum de 18 ans et un maximum de 70 ans.

    01-2- Le niveau d'instruction :

    Les résultats de l'enquête révèlent que plus de la moitié des agents économiques éleveurs 56 % (28/50) n'est pas instruite. Ceux qui ont reçu une instruction primaire et moyenne représentent 26 % (13/50) de l'ensemble de notre échantillon (14 % pour le niveau primaire et 12 % pour le moyen). La valeur de 12 % (6/50) représente les éleveurs qui ont continués leur instruction jusqu'au lycée. Une partie infime qui est de 6 % (3/50) désigne les éleveurs qui ont un niveau universitaire (voir figure N° : 08).

    Figure N° 08 : Le niveau d'instruction des ménages enquêtés

    Pour une partie importante de l'échantillon enquêté, le niveau d'instruction est assez faible. Les principaux paramètres qui ont engendrés ce genre d'handicap sont principalement l'âge et le mode de production de leurs parents qui est soit mobile soit sédentaire.

    La plupart des éleveurs dont l'âge est supérieur à 50 ans, ont eu un faible niveau d'instruction cela est surement dû à la période difficile de leur enfance et de leur jeunesse. Pendant cette période l'instruction des individus des ménages pastoraux était considérée comme une perte de temps et les parents ne donnaient aucune importance à l'instruction de leurs enfants, car ils voulaient leur faire apprendre un métier qui peut être une meilleure source de revenus dans le futur.

    Le milieu familial ainsi que l'environnement socio-économique où vivaient ces enfants ont favorisé leur choix pour le métier de leurs parents qui est l'élevage de mouton.

    Le mode de production des parents des ménages enquêtés dont l'âge est supérieur à 50 ans était mobile ou sédentaire. Ces deux modes de productions n'ont pas favorisé l'instruction de cette catégorie d'éleveur. Pour ce qui concerne les ménages au mode mobile, les enfants étaient obligés d'accompagner leurs parents lors des mouvements des troupeaux, ce qui a empêché leur instruction. Les ménages qui pratiquaient le mode sédentaire, le manque d'instruction de leurs enfants est dû à l'éloignement des infrastructures d'éducation et à la pauvreté. En contre partie, il existe des écoles coraniques dans la zone rurale de Zaafrane, mais il n'y a rien de commun entre une école coranique et une école occidentale, ni avec les cours de catéchisme que l'on dispense aux enfants des familles chrétiennes. Dans une école coranique, on n'enseigne que le coran. Les enfants doivent apprendre à répéter par coeur le son des mots

    70

    arabe du coran « chacun lisait sa leçon à haute voix », alors que, le plus souvent, ils ne comprennent pas cette langue. De même que les enfants apprennent à lire et à écrire la langue arabe.

    01-3- La composition des tribus :

    Les résultats des enquêtes réalisées au niveau de la commune de Zaafrane révèlent que notre zone d'étude est exploitée principalement par trois tribus :

    - La tribu d'Ouled si Ahmed - La tribu d'Ouled Mhani - La tribu d'Ouled Aissa

    La tribu d'Ouled si Ahmed est la tribu autochtone de la région. Elle est divisée en plusieurs fractions : Ouled Sherif, Ouled Salem, Ouled Slim, Ouled Kaki, Ouled Djaballah et Ouled Mrizek. 86 % de notre échantillon (43 /50) appartient à cette tribu. Le recours à des bergers pour la conduite des troupeaux explique la présence des tribus d'Ouled Mhani et Ouled Aissa dans cette commune, elles sont représentées respectivement par 12 % (6/50) et 2 % (1/50) (voir figure N° : 09).

    Figure N° 09 : La composition des tribus au niveau de notre échantillon enquêté

    01-4- L'élevage et les modes d'acquisitions du cheptel :

    L'élevage est l'activité économique prédominante de la population de la commune de Zaafrane, malgré la différenciation entre les systèmes et les types d'élevages, l'élevage ovin reste le plus dominant dans la région. C'est l'une des caractéristiques ayant prévalue dans le choix de la commune de Zaafrane comme zone d'étude.

    A- Les types d'élevages et la taille des troupeaux :

    Despois (1958) qui affirme que depuis la haute antiquité l'Algérie a été principalement une région d'élevage, et que toute son histoire agro-économique parait avoir été marquée par une lutte entre les populations sédentaires, adonnées à la culture, et les populations nomades, se livrant à l'élevage. Un élevage qui s'est toujours adapté aux conditions diversement arides du climat, en restant extensif et en utilisant diverses formes de transhumance : c'est par la transhumance et la vie en plein air que l'élevage s'est adapté à l'aridité ajoute l'auteur. Démontés (1930), en rappelant l'histoire du pastoralisme en

    71

    Algérie, explique que les pasteurs du Sud, venus des régions steppiques et sahariennes, ont toujours essayé d'empiéter sur les terres de labour du Nord, et que constamment les cultivateurs du Nord, autochtones ou immigrants originaires des régions proches de la méditerranée, se sont efforcé de refouler vers la steppe les conducteurs de troupeaux. Selon cet auteur, les migrations des pasteurs à la recherche de pâturages ont commencé dans cette région du monde dès que l'élevage est devenu commun chez les Gétules (anciens peuples berbères nomades d'Afrique du Nord) et chez les Libyens (peuples habitants l'Afrique du Nord avant l'arrivée des phéniciens). Et il ajoute que pour les peuples situés au voisinage des déserts, le nomadisme qui n'a pas seulement une cause pastorale est aussi lié aux échanges entre régions.

    La plupart des spécialistes de l'histoire de l'Afrique du Nord sont d'accord sur le fait que l'exploitation des terres dans cette région est entrée dans l'histoire il y a bien plus de trois mille ans. Depuis, la région ne paraît pas avoir connu de changement de climat, sinon des fluctuations de brève durée (Julien, 1952).

    En décrivant les conduites d'élevage pendant la colonisation, Diffloth (1924) a expliqué que celles-ci différent selon les régions : « dans le Tell c'est la vie en plein air avec possibilité de stabulation, dans d'autres régions c'est la demi-transhumance avec déplacement saisonnier dans un rayon de peu d'étendue, dans la steppe c'est la transhumance, qui s'exerçait sur les 3/5 des effectifs se déplaçant au désert pendant l'hiver et remontant sur les hauts plateaux en été, d'où la nécessité de conserver l'existence nomade et en plein air pour la sauvegarde des bêtes ». A cette époque, l'élevage en Algérie était entre les mains des algériens. Avec un effectif qui variait entre 4 et 10 millions de têtes, l'élevage des ovins en Algérie l'emportait, et de loin, sur celui des caprins (entre 4 millions et 1,8 millions de têtes) et celui des bovins (entre 600 000 et 1,1 millions de têtes). « L'élevage du mouton est, au point de vue pastoral, la plus importante source de richesses des nomades qui possédaient 93% de l'élevage Algérien » (Diffloth, 1924). Il est important de rappeler ici que, pendant la période coloniale, une grande partie des produits ovins était destinée à la métropole où l'élevage de ces animaux était en régression, les exportations ovines s'élevaient jusqu'à 1 500 000 têtes en 1910. Sur les terres servant traditionnellement à la transhumance d'été (achaba) le cheptel des colons est passé de 351 430 en 1887 à 805 880 têtes en 1910 (Annuaire statistique du gouvernement général 13, cité par Boukhoubza, 1982). Selon le même auteur la transhumance vers le Tell devient en 1923 surveillée par un administrateur dans chaque commune et en 1927 les tribus devaient obtenir une autorisation pour se déplacer alors que pour louer leurs chaumes, les colons devaient passer par l'administration.

    Boukhoubza (1976) a indiqué que suite a la diminution de l'aire de déplacement, le chargement en bétail des parcours durant cette période s'est considérablement accru. En même temps les pasteurs ont perdu ce qui était, dans le passé, le principal de leur revenu : perte d'une partie des parcours, perte du monopole des transports. Suite à ces changements l'économie de troc s'est transformée en économie marchande monétarisée et l'équilibre qui existait par la complémentarité entre le Tell et la steppe s'est rompu, augmentant ainsi la pression sur les parcours steppiques.

    La transhumance vers le Tell avait un peu repris après l'indépendance (dans les années soixante). Mais par la suite de l'application de la révolution agraire (1971), qui remaniait les droits de pâturages, et le code pastoral (1975), et qui précisait que les terres de parcours steppiques appartiennent juridiquement à l'Etat, puis la loi portant accession à la propriété foncière agricole (1983) ont été mal acceptées par les populations locales. Elles ont contrarié les règles tribales anciennes et elles ont précipité le phénomène d'appropriation des terres steppiques, sub-steppiques et sahariennes par tous les moyens possibles : labour hors saison, défrichement des parcours pour marquer la présence et mise en défens saisonnière. « Le résultat de cette situation est une privatisation officieuse des terres officiellement étatiques ». Résument en quelques mots Benrebiha et Bouabelah (1992). En conséquence de ces transformations les superficies pastorales ouvertes et les couloirs de passages des troupeaux transhumant vers le Nord et vers le Sud se sont considérablement restreints, ce qui a obligé les éleveurs à utiliser le plus souvent des camions pour se déplacer. De plus l'augmentation des effectifs ovins s'est traduite par une sévère concurrence sur les chaumes dans le Tell. La surenchère sur les prix de location des chaumes et des camions est alors apparue, contraignant ainsi les éleveurs à se sédentariser et à étendre les cultures de céréales fourragères.

    72

    Les résultats de notre enquête révèlent qu'il y a trois principaux types d'élevages qui sont pratiqués dans la commune de Zaafrane :

    - L'élevage sédentaire qui représente 40 % (20 /50) de l'ensemble de notre échantillon, les enquêtés sédentaires ne se déplacent pas durant toute l'année et les animaux pâturent autour des lieux d'habitation. L'existence de l'agriculture en sec et l'appropriation illicite des parcours pastoraux sont à l'origine de la sédentarisation des éleveurs de la commune de Zaafrane, avec le sentiment que la propriété des terres devient la meilleure base garantissant le pouvoir et l'enrichissement de ces derniers.

    - L'élevage transhumant qui est le plus répandu dans la commune de Zaafrane avec un taux de 50 %. Les éleveurs pratiquent des déplacements oscillant entre 30 à 100 km des lieux d'habitations. Les troupeaux sont accompagnés par un membre de la famille ou un berger.

    - L'élevage nomade compte seulement 10 % ; les déplacements de ces derniers sont effectués surtout dans la période estivale en direction des wilayas de Tiaret et Ghardaïa. Le transport des animaux est assuré par la location des camions (voir figure N° : 10).

    Figure N° 10 : Le type d'élevage pratiqué au niveau de notre échantillon enquêté

    En ce qui concerne la taille des troupeaux dans notre zone d'étude, on trouve qu'il est un peu erroné de prétendre connaitre l'effectif réel des animaux car en réalité les éleveurs de la région ne déclarent jamais leurs vrais effectifs. Dans notre zone d'étude les cheptels sont principalement composés d'ovins de races locales : Ouled Djellal, Taâdmit, Hamra, parfois croisées avec la Rumbi et éventuellement d'autres races. Ils comportent aussi des caprins de races locales, des bovins, des ânes et plus rarement des chevaux ou des dromadaires. Des chiens de garde accompagnent la plupart du temps les agropasteurs. Les principales races rencontrées dans notre zone d'étude pendant la réalisation des enquêtes sont :

    La race Ouled Djellal : est aussi appelée race arabe, race blanche, ou la race d'Ouled Naïl. C'est la plus importante par son effectif en Algérie : taille haute, grand format (poids moyen égal à 80 kg chez le mâle et à 60 kg chez la femelle) ; tête assez fine, un peu longue sans cornes ; oreilles longues et pendantes ; cou et membres longs ; peau et laine blanche fine descendant jusqu'au jarret et aux genoux, alors que le ventre et la partie inférieure du cou sont nues.

    73

    La race Rumbi : dont le nom provient probablement de l'arabe « L'arenabi » qui signifie couleur de lièvre : de grande taille et corps massif (elle a les mêmes poids moyens chez le mâle et chez la femelle que la race d'Ouled Djellal, pattes robustes, terminées par des sabots gris foncé et très durs, laine blanche couvrant tout le corps. Chez les mâles, les cornes sont spiralées et massives et elles sont de petites tailles, quand elles existent, chez les femelles.

    La race Hamra : ce qui signifie race rouge, est de petite taille (71 kg de poids moyen chez le mâle). Adaptée aux terrains plats, exigeante, sélectionnant avec soin ses aliments, cette race, peu adaptée aux pâturages maigres, est en régression.

    La race Taâdmit : issue du croissement par les zootechniciens français du bélier Mérinos d'Arles et de la brebis de la race d'Ouled Djellal, elle est très peu répandue.

    Les effectifs bovins : la wilaya de Djelfa est constituée essentiellement d'animaux de race locale. Généralement localisé en montagne, elle a une taille très réduite. Leur production laitière, très faible, est destinée à la consommation familiale.

    Les effectifs caprins : pendant la réalisation de nos enquêtes, on a constaté que les caprins sont toujours présents dans les troupeaux parce qu'ils assurent la production laitière pour l'autoconsommation des éleveurs. Leur production qui est généralement autoconsommée participe aussi à la réduction des coûts de production. En plus de la race local, il existe d'autre race : la race française (la Saanen, l'Alpine), l'espagnole (la Murcia), la syrienne (la Chami) et la race Angora qui est très rustique, d'une meilleure qualité de viande que la race locale et d'une laine très appréciées mondialement.

    Les résultats de l'enquête ont révélé que l'effectif du cheptel au niveau de notre échantillon varie d'une tête à plus de 2.000 têtes selon le statut de l'éleveur (voir figure N° : 11). A cet effet, nous avons rencontré au cours de la réalisation de nos enquêtes de terrain dans la commune de Zaafrane les trois catégories suivantes :

    - La première renferme ceux ayant chacun un cheptel dont l'effectif varie de 1 à 250 têtes ; c'est la catégorie des petits agents économiques. Cette catégorie est la plus répandue dans notre zone d'étude avec un taux de 66 %, soit 33 enquêtés sur 50. La sécheresse qui touche la région depuis plusieurs années, suivi de l'augmentation des facteurs de production expliquent aujourd'hui cette situation qui est marquée par le passage des statuts de moyens et gros éleveurs aux petits éleveurs : c'est la paupérisation des moyens et gros éleveurs qui deviennent de petits éleveurs. Selon le dictionnaire de la langue française, le concept paupérisation signifie l'appauvrissement d'une population ou d'une classe sociale. Cette classe regroupe principalement les sédentaires et les transhumants : les sédentaires ne transhumant pas, ils sont obligés de vendre une bonne partie de leurs animaux (même les reproductrices) à bas prix pour pouvoir acheter du fourrage, très cher, destiné à alimenter ce qui reste du troupeau. En voyant leurs revenus s'effondrer, certains (surtout les petits éleveurs) vendent précipitamment leurs animaux et changent, si possible, d'activité. Concernant les transhumants, ils arrivent à maintenir de bons revenus grâce au fourrage grossier (gratuit) fourni par les parcours sahariens et telliens.

    - La deuxième renferme les éleveurs ayant chacun un cheptel dont l'effectif est compris entre 251 et 500 têtes. C'est la catégorie des agents économiques moyens dans la commune de Zaafrane. Elle représente 24 % (12/50) de l'ensemble de notre échantillon. Elle est formée principalement par les transhumants. Durant la période coloniale, les colons ont occupés la zone tellienne afin de produire des céréales destinées à l'exportation vers la métropole, ce qui a provoqué une amputation de l'aire d'extension de l'élevage ovin, et la réduction des déplacements du cheptel. Alors les labours ont commencé à se développer dans la steppe afin de produire des grains nécessaires à l'alimentation des nomades et à la complémentation de l'alimentation de leurs animaux. Après l'indépendance, l'Etat algérien, a essayé de sédentariser les éleveurs de la steppe par la création de coopératives, la nationalisation des terres et des troupeaux et les importations d'orge. Ce qui a beaucoup réduit les déplacements des troupeaux vers le Nord et vers le Sud « les nomades sont devenus des transhumants » et provoqué une sédentarisation accompagnée d'une extension des superficie cultivées en céréales fourragères afin de compenser la perte

    74

    des fourrages que fournissaient précédemment les parcours steppiques, telliens et sahariens lors des déplacement réguliers. De plus, selon les déclarations des enquêtés lors de la réalisation des enquêtes informelles, les bas prix des céréales fourragères des années 1980, 1990 et début 2010 ont incité les éleveurs à compléter largement l'alimentation de leurs troupeaux avec des céréales fourragères, généralement importées. Mais ce que nous ont montré les enquêtes informelles, c'est que : si la transhumance n'était plus pratiquée lorsque le prix de fourrage était bas et lorsque l'état des parcours de la steppe le permettait, les déplacements pouvaient reprendre lorsque le prix du fourrage était élevé et que l'état des parcours du Tell et du Sahara le permettait. Les agropasteurs qui appartiennent aux agents économiques moyens dans notre échantillon enquêté peuvent donc changer de conduite, selon les circonstances économiques et écologiques : ce sont des agropasteurs transhumants ou pas, selon ces circonstances.

    - La dernière catégorie est celle des grands agents économiques ayant chacun un effectif qui dépasse 501 têtes. Cette troisième fraction qui tend à disparaitre dans notre zone d'étude à cause du changement climatique et de la hausse des prix du fourrage représente une infime partie qui est de 10 % (5/50). Cette partie regroupe les nomades qui se déplacent fréquemment du Sahara vers le Tell, soit du Tell vers le Sahara à la recherche du fourrage gratuit. Mais Avant de prendre la décision de la transhumance, l'éleveur vit dans une tension encore plus grande que dans la steppe. Il ne peut pas cacher son anxiété. Il s'interroge sans cesse, avant de décider, s'il vaut mieux partir ou rester. Il se demande, quelle est la meilleure stratégie à adopter, qui lui permettra d'augmenter ses gains et de réduire ses pertes et ses dépenses ? Arrivé sur place, il cherche tout le temps d'autres parcours à exploiter, et il se demande : combien de temps ceux-ci vont assurer l'alimentation de son troupeau ? Il est donc toujours tendu, méfiant, et sur ses gardes. Toutefois, avant de prendre la décision de transhumer, l'éleveur effectue des prospections pour voir l'état des pâturages telliens ou sahariens et pour en négocier les prix de location. Et il récolte le maximum d'informations possibles sur les marchés, en passant par les villes et en croisant d'autres personnes qui sont liées de près ou de loin au métier.

    Le départ vers le Sahara se fait généralement en automne au cours des mois d'octobre, novembre et parfois en décembre à cause de la rareté du fourrage en grains souvent indisponible, de la faiblesse des fourrages grossiers produits par la steppe et suite à une pluviométrie abondante en hiver dans le Sahara qui a permis une forte repousse végétale. Le déplacement se fait rarement à pied, uniquement quand les troupeaux se trouvent déjà au sud, prés du Sahara, et que les endroits à traverser sont riches de végétation. Il se fait le plus souvent en camion, car le passage des troupeaux vers le Sud est bloqué par les éleveurs locaux qui pratiquent la mise en défens saisonnière « gdall ». Les parcours choisis sont ceux qui ont bénéficié d'une bonne pluviométrie en automne et qui ont commencé à produire une quantité de biomasse verte satisfaisante, riches en espèces de bonne valeur fourragère et le plus près possible des points d'abreuvement pour éviter l'achat de citernes d'eau. Une fois la destination choisie et les moyens de transport trouvés, la date de départ sera fixée. Le jour du déplacement, les animaux ne sont pas alimentés pour éviter qu'ils ne soient pas malades et qu'ils ne se salissent pas les uns les autres. Si le déplacement prévu doit être très long, les animaux sont transportés la nuit de préférence, en prenant le soin de mettre un gardien dans la remorque pour les surveiller. Et ils seront relâchés directement sur les parcours dès leur arrivée, le lendemain matin, afin de faciliter leur adaptation. Si le déplacement doit être court, le transport se fait à n'importe quel moment de la journée ; généralement l'éleveur emmène sa famille avec lui. Arrivés au Sahara, la tente est installée et les animaux sont lâchés sur les parcours avoisinants. Lorsque ces derniers ne peuvent plus satisfaire les exigences des animaux, suite à un passage répété, l'éleveur cherche de nouveaux parcours en bon état et déplace fréquemment son troupeau. Si tous les parcours proches sont totalement pâturés, le troupeau sera déplacé par camion vers des parcours plus éloignés. Vers le début du printemps, la chaleur commence à se faire sentir, les plantes annuelles commencent à se dessécher et les animaux ont besoin de s'abreuver chaque jour. Le fourrage manque et l'eau aussi, la chaleur devient insupportable pour les animaux. Mais, avant de retourner dans la steppe ou de prendre le chemin du Tell ou des pâturages du Nord, les animaux sont débarrassés de la laine qui devient étouffante. Ensuite, une fois la date et la destination choisies, le transport, vers le Nord, du troupeau, de la tente et des affaires personnelles se fait par camion. En transhumance, la répartition des tâches journalières entre les membres de la famille se fait comme dans la steppe : les agneaux nouveau-

    nés sont gardés par les femmes et les enfants, le troupeau, en pâturage est gardé par le père ou le fils assez âgé. Mais toutes les tâches sont plus ardues du fait des distances parcourues quotidiennement par le troupeau et ses gardiens, et des déplacements de tous, bêtes et personnes, plus fréquents et plus longs pour trouver de nouveaux pâturages, plus riches. A chaque déplacement, la famille doit démonter la tente, plier les bagages, charger le tout sur camion, et, une fois arrivée, décharger, remonter la tente et déplier de nouveau ses bagages. Enfin quand les conditions le permettent (climat favorable, moyen de transport disponible, courte distance à parcourir, préférence de partir en groupe), il faut, aller en ville pour procéder à quelques achats indispensables. Le départ vers le Tell se fait généralement au mois de juin, soit à pied quand les moutons se trouvent assez au nord, soit en camion (c'est le cas le plus fréquent) quand ils sont loin au sud, ou qu'ils viennent directement du Sahara. Dans le Tell, l'éleveur choisit, après négociations, les pâturages d'été les plus riches et les moins chers, sans considération pour l'eau d'abreuvement qui est beaucoup plus largement disponible et facile à trouver. Pendant leur séjour dans le Tell, les moutons passent toute la journée sur les chaumes loués ou sur les parcours forestiers ou autres qui se trouvent à moins de 5 km du lieu de campement de l'éleveur. Une fois ces chaumes et parcours complètement pâturés par les troupeaux, la plupart des éleveurs, qui recourent alors aux aliments achetés sur place, prennent le chemin du retour par camion vers la fin de l'été, à un moment où les pâturages telliens et steppiques sont très pauvres en herbe.

    On peut dire alors que le mode d'affouragement du bétail a beaucoup changé ces dernières décennies et, de nos jours, il varie d'un endroit à l'autre et d'une année à l'autre selon l'état des parcours et selon la production locale et le prix des céréales fourragères. Nous savons aussi qu'autrefois, le mode d'affouragement pratiqué consistait à subvenir aux besoins alimentaires du bétail seulement à partir des fourrages naturels grossiers fournis par les parcours de la steppe, du Tell et du Sahara. Ce mode d'alimentation du bétail basé sur la double transhumance est devenu rare de nos jours : lorsque les aliments de bétail sont abondants, et à bas prix, le fourrage grossier produit par les parcours de la steppe est complété par les grains produits sur place ou achetés. Par contre, lorsque ces aliments sont chers et non disponibles, le mode d'affouragement éventuellement pratiqué consiste à alimenter le plus largement possible les troupeaux par le fourrage fourni par les parcours steppiques, telliens et sahariens, en complétant (mais le moins possible et en cas de nécessité) par des céréales fourragères produites ou achetées.

    Figure N° 11 : Les types d'agents économiques au niveau de notre échantillon enquêté

    75

    76

    B. La composition du cheptel :

    Les animaux composant les cheptels dans notre zone d'étude sont de trois types, d'où il ressort les types des troupeaux suivants :

    - Ovin + Caprin 56 % (28/50)

    - Ovin + Bovin + Caprin 30 % (15 /50)

    - Ovin + Bovin 10 % (5 /50) - Ovin 4 % (2 /50)

    Malgré la prédominance des ovins dans tous les troupeaux des agents économiques de notre échantillon, les caprins sont toujours présents parce qu'ils assurent la production laitière pour l'autoconsommation des éleveurs. Le choix de ces deux animaux n'est pas au hasard, il est bien stratégique car le mélange (ovin - caprin) s'adapte mieux que celui d'ovin - bovin vis-à-vis des différenciations bioclimatiques et des conditions extrêmes du milieu qui caractérise la commune de Zaafrane. Leur production qui est généralement autoconsommée participe aussi à la réduction des coûts de production.

    Le mode de production sédentaire avec la composition (Ovin + Bovin + Caprin) est plus répandu chez les éleveurs citadins de notre région d'étude qui n'effectuent que des déplacements à faible amplitude. Même si les conditions climatiques les obligent à se déplacer de temps en temps, les bovins restent toujours dans la commune sous la garde des membres de la famille (voir figure N° : 12).

    Figure N° 12 : La composition du cheptel au niveau de notre échantillon enquêté

    C. Les modes d'acquisitions du cheptel :

    Selon les résultats de l'enquête, les éleveurs de la commune de Zaafrane ont pu avoir leurs cheptels par différents modes dont les plus répandus sont : l'achat, l'héritage et le faire valoir indirect. Ce dernier appelle aussi l'association conflictuelle du propriétaire et de l'exploitant, il est pratiqué par les éleveurs nomades de notre région d'étude : c'est un contrat verbal annuel entre le propriétaire et leur berger qui leur assure une part du produit : généralement un agneau plus une toison pour 05 brebis gardées. C'est le cas d'un troupeau qui ne dépasse pas les 150 têtes. Pour ce qui concerne le troupeau qui dépasse les 200 têtes, le berger est rémunéré par un agneau pour 07 à 10 brebis gardées, en plus de la moitié de la production annuelle de laine et de beurre, et leur impose une participation aux pertes. S'ils acceptent le

    77

    principe d'une rémunération aussi aléatoire, c'est parce qu'ils possèdent un petit cheptel et gardent l'espoir de devenir des éleveurs indépendants.

    50 % de l'ensemble des individus de notre échantillon ont acquis leurs cheptels par héritage, ce dernier a subi des agrandissements par achat.

    L'acquisition par achat occupe la deuxième place dans notre région d'étude par un taux de 40 %. Le faire valoir indirecte représente une partie infime par rapport à ces deux premiers modes (10 %).

    La plupart des sédentaires ont eu leurs cheptels par achat, alors que pour les transhumants l'héritage étant courant chez eux, il est souvent suivi par un agrandissement du cheptel par l'achat. Par contre, pour les nomades la plupart d'entre eux ont pu former un cheptel par le faire valoir indirecte (voir figure N° : 13).

    Figure N° 13 : Les modes d'acquisitions du cheptel au niveau de notre échantillon enquêté

    D- Le mode de gardiennage du cheptel :

    Lors de la réalisation de nos enquêtes sur le terrain, nous avons rencontré deux modes de gardiennage des troupeaux ; à savoir :

    D 1- Le mode de gardiennage mensuel :

    C'est le mode de gardiennage le plus dominant dans notre zone d'étude, 90 % de notre échantillon pratique ce mode de gardiennage (45/50). Généralement, ce type de gardiennage est essentiellement pratiqué par les sédentaires et les transhumants de la commune de Zaafrane. Le berger est rémunéré soit selon le nombre de têtes de bétail : généralement entre 70 Da à 100 Da tête par mois, ou un salaire mensuel qui varie entre 7.000 Da et 12.000 Da selon le nombre du bétail gardé.

    78

    D 2- Le mode de gardiennage annuel :

    Ce mode de gardiennage est principalement retrouvé chez les éleveurs nomades de la commune de Zaafrane qui préfèrent conduire leur cheptel par un membre de leur famille. Cette fraction est faiblement représentée dans notre échantillon : elle représente seulement 10 % des enquêtés soit 05 personnes sur 50. Le berger est rémunéré en nature : généralement un agneau plus une toison pour 05 brebis gardées. C'est le cas d'un troupeau qui ne dépasse pas les 150 têtes. Pour ce qui concerne le troupeau qui dépasse les 200 têtes, le berger est rémunéré par un agneau pour 07 à 10 brebis gardées. Ce type de contrat d'élevage à tendance à disparaitre vis-à-vis de l'augmentation des coûts de production ; il représente seulement 10 % (5/50) de l'ensemble de notre échantillon.

    02- Le foncier :

    02-1- La taille des exploitations et leurs modes d'acquisitions :

    Les enquêtés de notre échantillon possèdent des terres dont la superficie varie de 5 à 200 hectares.

    Selon les résultats des enquêtes, on peut classer les exploitations en fonction de la superficie des terres en trois catégories :

    - Les exploitations de petite taille, dont la surface est inférieure ou égale à 50 hectares (66 %).

    - Les exploitations de taille moyenne, dont la surface est comprise entre 50 à100 hectares (24 %). - Les exploitations de grande taille, dont la surface dépasse les 100 hectares (10 %).

    La majorité des exploitations de la commune de Zaafrane au niveau de notre échantillon enquêté sont de petites tailles (33/50). Généralement, les petites exploitations sont celles qui ont été acquises soit par achat ou par héritage, ce dernier processus est la principale cause de l'amenuisement continuel de la taille des exploitions dans notre région d'étude.

    La catégorie des grandes exploitations est composée exclusivement par les riches et les notables de la commune de Zaafrane ; cela nous montre la place qu'occupe le foncier dans le phénomène d'acquisition du pouvoir. De ce point de vue, au fur et à mesure que l'individu possédera de vaste superficie de terre, le revenu de son exploitation augmentera et il sera perçu en tant que riche. Par conséquent, il occupera une place entre les notables de la commune.

    02-2- Le statut juridique des terres :

    Les terres de la steppe algérienne sont soit : des terres privées, soit des terres collectives gérées par les tribus (terres tribales), soit des terres communales gérées par la commune, ou bien des terres domaniales (appartenant au domaine public) gérées par l'Etat. Toutefois, à l'exception de terres cédées dans le cadre de l'APFA en 1983 (accession à la propriété foncière agricole), les terres des zones steppiques sont juridiquement propriété de l'Etat, selon le code pastoral (1975). Les résultats des enquêtes ont révélés que 40 % (20/50) des terres que possèdent les agents économiques éleveurs de notre échantillon sont de statut collectif (terres de tribus). Ces vastes espaces à usage commun dans la steppe algérienne, marqués par la grande mobilité des groupes ou communautés ethniques sans habitats fixes, sont la proie d'une agitation politique continuelle liée aux conflits sur l'espace et à l'opposition au pouvoir central (Chiche, 1992). Mais bien qu'ancien, ce droit traditionnel fait encore référence, car il intègre de multiples pratiques liées à l'exploitation des ressources et à la conduite des troupeaux. Ces usages se trouvent parfois consignés dans des coutumiers, mais relèvent le plus souvent d'un droit oral qui ne s'appuie pas sur d'autres preuves que la reconnaissance par le voisin et l'ancienneté avérée et reconnue par l'usage. L'utilisation des terres collectives et les conditions d'usage sont donc plus ou moins contrôlées par les collectivités. Ces organisations coutumières sont d'une grande variété mais toutes marquées par leur fragilité et leur progressive inadaptation aux changements actuels. Elles reposent sur quelques règles simples (Bourbouze, 1999). L'espace est découpé en territoires pastoraux aux limites précises connues de tous et intégrant différents niveaux sociaux, confédération de tribus, tribu, fraction, village, voire lignage.

    79

    C'est l'appartenance au groupe (héréditaire, donc un droit du sang en quelque sorte) qui ouvre l'accès aux ressources aux seuls ayants droits précisément identifiés.

    Le statut domanial représente 26 % (13/50) de l'ensemble des terres des éleveurs enquêtés. Le premier texte posant les règles générales sur les concessions de terres domaniales en Algérie ainsi que la création des centres de colonisation, est un arrêté de Maréchal Thomas Bugeaud , en date du 18 avril 1841. C'est le système de la concession gratuite, le concessionnaire doit résider sur le sol qui lui a été concédé, élever toutes les constructions utiles pour son exploitation, débroussailler, défricher et planter etc. Le titre définitif n'est attribué qu'après l'accomplissement des conditions imposées par le titre de concession. Tant que le titre n'est pas définitif, le colon ne pouvait ni vendre ni hypothéquer la terre, en tout cas sans autorisation administrative. La terre ainsi concédée est donc juridiquement inaliénable, par suite insaisissable. Cet arrêté est modifié et complété par les ordonnances du 21 juillet 1845 et du 9 novembre 1845 , aux termes desquelles les concessions sont accordées et les acquéreurs tenus de payer une redevance. Enfin, on admet la vente aux enchères publiques, la vente de gré à gré après estimation préalable, l'échange. Une ordonnance du 5 juin 1847 permet au Gouverneur général d'accorder des concessions ne dépassant pas 25 hectares. Après l'indépendance, la première forme d'accès à l'exploitation de la terre du domaine privé de l'Etat en Algérie est celle contenue dans la loi 10-03 du 15 août 2010, fixant les conditions d'exploitation des terres du domaine privé de l'Etat. L'accès à ces terres est réservé en priorité aux membres des exploitations agricoles collectives ou individuelles actuelles créées dans le cadre de la loi 87-19 du 18 décembre 1987. Cette formule concerne 2,5 millions d'hectares exploitées par 118 000 personnes dans près de 97 000 exploitations (statistiques du ministère de l'agriculture et du développement rural 2010). Ensuite, pour les terres rendues disponibles sur appel à candidatures, parmi les exploitants concessionnaires restants dans le cas d'une exploitation agricole à plusieurs exploitants concessionnaires, aux exploitants concessionnaires riverains en vue d'agrandir leurs exploitations, aux personnes ayant des capacités techniques et présentant des projets de consolidation et de modernisation de l'exploitation agricole. Le droit de concession est accordé par acte établi par l'administration des domaines pour une durée de 40 ans renouvelable à la demande de l'exploitant concessionnaire, en contrepartie du paiement d'une redevance domaniale dont le montant a été fixé par l'article 41 de la loi de finances complémentaire pour 2010.

    En ce qui concerne les terres privées au niveau de notre échantillon, elles représentent un taux de 24 % de l'ensemble. Le désir d'appropriation dans la steppe algérienne lié au souci de s'accaparer des terres de parcours à titre individuel pour les semer en céréales ou les complanter, s'est considérablement renforcé au fil des années. Sous les effets de la pression démographique, de très nombreux collectifs dans les sites les plus favorables furent ainsi partagés au sein des communautés et mis en culture tout au long du 20ème siècle. Le passage d'un système pastoral à un système d'élevage mixte recourant partiellement à des ressources alimentaires d'origine agricole (chaumes, paille, grains, repousses sur jachères...) fut donc progressif, s'accélérant dans la deuxième moitié du siècle et remontant vers les régions les moins favorables. Sur les steppes algériennes, la loi 83-18 du 13 août 1983 portant sur "l'accès à la propriété foncière agricole" (APFA) ouvre des possibilités d'investissement sur les terres de tribu, mises à profit par de nombreux détenteurs de capitaux urbains totalement étrangers à la steppe (Bedrani, 1993 ; Chassany, 1994). C'est une appropriation officielle des terres du domaine public, mais qui s'inscrit dans un climat hostile et dont les résultats sont très décevants : investissements inadaptés, systèmes non durables...ect. Cette formule a été confortée par la loi d'orientation agricole en son article 18. Depuis 1983, cette loi a permis l'attribution de 687 000 hectares à 106 000 bénéficiaires (statistiques du ministère de l'agriculture et du développement rural, 2010). Tandis que les terres de statut communal représentent seulement une infime partie qui est de 10 % (5/50) de l'ensemble de notre échantillon enquêtés dans la commune de Zaafrane (voir figure N° : 14).

    80

    Figure N° 14 : Le statut juridique des terres au niveau de notre échantillon enquêté

    03- L'agriculture et le matériel acquis :

    03-1- L'agriculture :

    Avant l'indépendance, la culture à l'araire à destination alimentaire était très limitée et la complémentation de l'alimentation des animaux par des grains était rare, à cause de leur indisponibilité et de leur cherté. Le fourrage complémentaire à celui des parcours de la steppe était fourni, quand les conditions climatiques le permettaient, par les parcours du Sahara et les pâturages du Tell (parcours et chaumes). A partir des années 1970, les tracteurs et les machines importés, puis fabriqués en Algérie, ont d'abord équipé les exploitations autogérées du Nord. Puis ces engins furent vendus d'occasion aux éleveurs de la steppe qui purent ainsi étendre largement la culture des céréales fourragères sur des terres marginales de la steppe. Dès lors, la complémentation de l'alimentation des troupeaux, avec des céréales produites sur place à bas coût, va progressivement contribuer à faire reculer les migrations d'été et d'hiver. Du moins quand le prix des grains était bas, comme se fût le cas, dans les années 2000-2005. En revanche, quand ce prix était élevé, comme se fût le cas en 2007-2008, l'utilisation des grains dans l'alimentation des troupeaux a reculé, et les parcours de la steppe étant en mauvais état, à cause de la sécheresse, se sont retrouvés surchargés et surpâturés, et les déplacements ont repris quand les parcours sahariens et les chaumes telliens étaient en bon état. De plus il faut aussi noter qu'un autre facteur à contribué à l'augmentation des surfaces labourées : pour s'accaparer des terrains, dont le droit d'usage indivis appartenait à l'ensemble de leur tribu, de nombreux agropasteurs ont étendu les labours sur des terres de parcours marginales, peu propices à la céréaliculture. Ce qui a aussi contribué à réduire la superficie des parcours et à accroitre la surcharge et le surpâturage de ceux-ci.

    La superficie agricole utile totale dans la commune de Zaafrane est estimée selon le HCDS de la wilaya de Djelfa en 2011 à 25.200 ha, soit 20,75 % de la superficie totale de la commune. Au niveau de notre échantillon, la superficie agricole utile est de 3.891 ha, soit 15,44 % de la superficie agricole utile totale de la commune de Zaafrane. Cette superficie est traduite de la manière suivante :

    81

    - 2897 ha pour les enquêtés qui possèdent des exploitations de grande taille (plus de 100 hectares).

    - 764 ha pour les enquêtés qui possèdent des exploitations de taille moyenne (entre 50 et 100 hectares).

    - 230 ha pour les enquêtés qui possèdent des exploitations de petite taille (inférieur ou égale à 50 hectares).

    En ce qui concerne la superficie agricole utile irriguée au niveau de notre échantillon, les résultats des enquêtes obtenues montrent qu'elle est très faible : elle représente en effet une infime partie qui est de 2,1 % de la superficie agricole utile totale, soit 81,7 ha. Elle se répartie par classe comme suit :

    - 40,7 ha pour les enquêtés qui possèdent des exploitations de grande taille. - 31 ha pour les enquêtés qui possèdent des exploitations de taille moyenne. - 10 ha pour les enquêtés qui possèdent des exploitations de petite taille.

    Selon nos observations au cours de la réalisation de nos enquêtes de terrain, on peut dire que la répartition de la superficie agricole utile est le facteur déterminant dans la préservation ou la dégradation de ces derniers, mais aussi dans leur affectation. En effet, une terre privée est généralement exploitée plus rationnellement qu'une terre louée ou tribal.

    03-1-1- Les cultures pratiquées :

    Au niveau de notre échantillon, et selon les résultats des enquêtes obtenues on peut diviser le type de culture pratiqué en quatre principaux genres qui sont les suivants :

    A- La pratique céréalière :

    Dans notre zone d'étude, tous les éleveurs enquêtés pratiquent la céréaliculture. Le choix des espèces cultivées varie selon l'année et selon l'objectif de l'agropasteur. La plupart des gros agropasteurs privilégient la culture de l'orge pour couvrir les besoins du troupeau et ce, quelle que soit l'année. D'autres privilégient la culture du blé dur les bonnes années, et achètent l'orge généralement moins chère. Les petits agropasteurs cultivent les deux céréales, pour couvrir les besoins alimentaires du ménage et les besoins fourragers de leur petit troupeau.

    Toutes les exploitations (ou unités de production) d'élevage enquêtées pratiquent la céréaliculture fourragère, et toutes complètent l'alimentation de leurs troupeaux avec les céréales ainsi produites et le cas échéant avec des céréales ou d'autres aliments achetés. A proprement parler, les exploitations d'élevage de la steppe, sont donc aujourd'hui des exploitations de céréaliculture fourragère et d'élevage, ou exploitations agropastorales, et les éleveurs ou pasteurs sont des cultivateurs-éleveurs, ou des agropasteurs. La plupart des petits cultivateurs éleveurs ne possèdent ni tracteur pour cultiver les céréales, ni camionnette ou camion pour transporter les aliments du bétail et les animaux. Ils louent ces matériels aux cultivateurs-éleveurs (moyens et grands) qui en possèdent La céréaliculture fourragère (essentiellement de l'orge) est prédominante. Elle est destinée, la plupart du temps, à l'alimentation des animaux de l'exploitation et occasionnellement à la vente. La culture des céréales (l'orge en général), pratiquées autrefois à l'araire et récoltées à la faucille dans les zones propices à cette activité, s'est étendue aux parcours et elle est pratiquée au tracteur, avec récolte à la moissonneuse-batteuse. Aujourd'hui, toutes les unités pratiquant l'élevage ovin enquêtées pratiquent la céréaliculture. Toutes utilisent des tracteurs, des moissonneuses-batteuses et des camions qu'elles possèdent ou louent à l'occasion à d'autres unités de production. Toutes pratiquent donc un système de production céréalier et pastoral motorisé. Du fait de la faible pluviométrie, et de la non-utilisation d'engrais et de produits de traitements, les rendements de céréales dans notre zone d'étude sont modestes, ces rendements varient de 03 à 05 qx/ha en mauvaise année et de 08 à 12 qx/ha en bonne année, en passant par 05 à 08 qx en année moyenne.

    B- 82

    La pratique de la jachère :

    La jachère est en quelque sorte la mise en repos d'une terre agricole pendant un certain temps. Cette stratégie présente deux avantages majeurs ; elle permet en premier lieu la reconstitution des réserves du sol qui est mis en repos, tout en participant à l'alimentation du cheptel par les végétaux spontanés. Néanmoins, avec l'augmentation de la pression sur les ressources naturelles au niveau de notre zone d'étude, cette pratique tend à disparaitre. Ceux qui continuent à la pratiquer sont généralement contraints de le faire par défaut des moyens financiers.

    La superficie totale laissée en jachère chaque année par les éleveurs de notre échantillon, estimée à 535 ha, représente seulement 13,75 % de la superficie agricole utile totale. En ce qui concerne les causes évoquées pour justifier cette pratique, le dépouillement des questionnaires nous a permis d'identifier trois principales causes qui se repartissent comme suit :

    - Ceux qui laissent la terre en jachère pour le pâturage du cheptel, sont les enquêtés qui possèdent des exploitations de grandes tailles et qui sont les dominants dans cette classe.

    - Les enquêtés qui possèdent des exploitations de tailles moyennes au niveau de notre échantillon pratiquent la technique de jachère pour laisser leur terre se reposer.

    - Enfin, ceux qui ont évoqué le manque de moyens financiers sont représentés par les enquêtés qui possèdent des exploitations de petites tailles.

    C- Les cultures en irrigué :

    La généralisation de l'irrigation dans la commune de Zaafrane à souvent pour conséquence la salinisation ou l'alcalinisation des périmètres irrigués, à cause du manque de drainage associer à un excès d'arrosage. Les réponses données sont représentées dans le tableau N° 39 (voir figure N° : 15).

    Il existe une catégorie de petits éleveurs-cultivateurs familiaux qui appartienne à la catégorie des sédentaires (souvent salariés dans les villes), qui sont à la fois céréaliers, maraîchers, arboriculteurs et éleveurs d'ovins-caprins disposant de peu d'animaux (moins de 250 tètes ) et de terrain (moins de 50 hectares), travaillant surtout pour l'autoconsommation et la vente des produits transformés (fromages, beurre clarifié ou non, peaux tannées, tapis...). Cette catégorie souvent très proche des centres urbains, est difficile à repérer et à étudier dans le contexte actuel de notre travail, elle mérite cependant une étude approfondie de plusieurs années (très difficile en raison de la diversité des activités de production et de transformations pratiquées) que nous n'avons malheureusement pas pu réaliser. Cela fera l'objet de prochaines études. Il existe aussi des systèmes d'élevage agro-sylvo-pastoraux, combinant des activités de culture, d'élevage (ovin-caprin et parfois bovin) et des travaux sylvicoles. Utilisant des parcours forestiers, des céréales achetées ou produites sur place, les éleveurs peu nombreux pratiquant ces systèmes mériteraient aussi une étude à part.

    D- La culture fourragère :

    Parmi les espèces fourragères cultivé dans la commune de Zaafrane : le trèfle d'Alexandrie ou bersim (Trifolium alexandrinum L). Peu connu, ce trèfle a le double avantage d'être pâturable sur pied, sans risque de météorisation et d'être bien adapté à la sécheresse. Il peut être cultivé seul en sec, ou en association avec des céréales. Par contre le trèfle craint le gel. Dans la steppe en général, et plus particulièrement dans les endroits où il gèle, des expériences doivent être tentées avec différentes périodes de semi et différentes variétés (peu de variétés sont actuellement vendues en Algérie). Selon certains spécialistes ayant expérimenté cette plante dans la région (Merabet et Bassaid, 2005 ; Laumont, 1951 ; Ameziane, 1975 et 1987 et Bounejmate, 1997), qui préconisent des semis entre juillet et septembre, il serait également intéressant de tester des semis avec irrigation en vue d'effectuer des coupes avant l'arrivée du gel en particulier avec le cultivar Bigbee.Suttie (2004) indique dans "Conservation du foin et de la paille pour les petits paysans et pour les pasteurs", que le Bigbee donne une bonne coupe automnale, s'il est semé précocement, et qu'il se développe sur une large gamme de sols, en tolérant des

    concentrations relativement élevées de sel. Le même auteur montre aussi les conditions de croissance du trèfle et la spécificité du cultivar Bigbee, en citant les travaux de Fairbrother (1991) et Knight (1985). Selon le premier de ces auteurs la limite habituelle aux Etats-Unis est une température hivernale de - 6°C. Selon le deuxième, le cultivar Bigbee sélectionné à partir du Sacramonte Italien peut survivre à des hivers de -15°C à -18°C. A côté du trèfle d'Alexandrie, d'autres plantes fourragères comme les luzernes (Medicago falcata, Medicago sativa) et le sorgho (Sorghum bicolor) sont aussi à promouvoir. La récolte de semences d'espèces locales de bonne valeur pastorale ayant de bonnes performances de germination et de croissance et leur multiplication peut aussi être très utile pour développer les cultures fourragères. Des études en cours ont déjà montré (tests de germination et de croissance) que certaines espèces locales offraient une très bonne production dans des conditions optimales. Selon le guide, déjà ancien, mais intéressant, des travaux de recherche sur la mise en valeur des régions arides de l'UNESCO (1957), « La constitution de réserves de fourrages est un élément très important d'une organisation rationnelle de l'élevage dans les terres semi arides, parce qu'elle a le double avantage de fournir une base alimentaire plus sûre et plus uniforme et d'offrir un certain repos à la couverture végétale naturelle ». Les réserves locales qu'on peut constituer peuvent être des céréales fourragères, des fourrages en verts à pâturer ou à récolter et stocker (foin, ensilage), des parcours mis en défens, des plantations d'arbres et d'arbustes fourragers, ou bien des aliments composés à partir des sous-produits agricoles. L'importance de ces stocks fourragers a été signalée par les spécialistes depuis longtemps ; elle a été rappelée dans le rapport de la FAO (1954) qui rapporte l'expérience des centres d'amélioration du bétail en Algérie : pendant le rude hiver de 1953-1954, les pertes de troupeaux appartenant aux centres de stockage de fourrage ont été réduites à 3%, celles des troupeaux privés liés à ces centres ont été de 5%, tandis que les pertes des troupeaux non liés à ces centres atteignaient 40% pour les adultes et jusqu'à 80% pour les agneaux. Le développement de la production fourragère et la constitution de réserves locales, peuvent être assurées par des centres de productions fourragères là ou l'eau et le sol cultivable sont disponibles. Ils auront comme tâche le stockage en sec ou en ensilage des fourrages qui seront consommés localement en cas de besoin. D'où la nécessité de répartir ces centres et de les construire autant que possible à côté des zones de concentration des troupeaux.

    Tableau N°39 : Cultures pratiquées en cas de disposition des terres irrigués

    Types de cultures

    Maraichage

    Arboriculture

    Fourrage vert

    Céréales

    Pourcentage

    61

    21

    17

    1

    Source : nos enquêtes (2012)

    Figure N° 15 : Les types de cultures pratiquées en irrigué

    83

    84

    03-1-2- Le rendement agricole :

    Les cultures pratiquées par les agro-éleveurs enquêtés sont essentiellement le blé dur et l'orge. La culture fourragère occupe la deuxième place car elle est utilisé dans l'alimentation du cheptel, par contre les cultures en irriguées qui sont représentées par le maraichage et l'arboriculture viens en dernière place. Pour l'ensemble des enquêtés, le rendement agricole en sec dans l'année 2011 est nul (0 Qx/ha). L'ensemble des enquêtés ont déclaré que le rendement agricole en irrigué a diminué par rapport aux 15 dernières années. Cette diminution du rendement agricole est due selon eux aux causes suivantes : 90 % (45/50) des enquêtés expliquent cette diminution par la sécheresse. Tandis que le reste des enquêtés qui représente une infime partie qui est 10 % (5/50) seulement l'expliquent par la sécheresse et la dégradation des ressources en sol.

    Tableau N° 40 : Répartition des rendements agricoles dans les terres irriguées

    Spéculation

    Maraichages

    Arboriculture

    Céréaliculture

    Pomme de

    terre

    Tomate

    Abricot

    Pomme

    Blé dure

    Blé tendre

    Orge

    Superficie en hectare

    21

    1

    9

    10

    10

    5

    26

    Rendement moyen (Qx/ha)

    6.135

    10

    3.856

    1.723

    17

    620

    2.855

    Source : nos enquêtes (2012)

    03-2- Le matériel acquis :

    Le matériel acquis peut nous informer sur les moyens dont disposent les enquêtés au niveau de notre échantillon, et aussi nous donner une idée de leur richesse ou de leur pauvreté. L'enquête que nous avons réalisée au niveau de la commune de Zaafrane a porté sur deux types de matériels :

    A- Le matériel agricole : qui se compose du tracteur, de la citerne et de la charrue à disque.

    Le dépouillement des questionnaires de l'enquête révèle que les tracteurs, les citernes et les charrues à disque sont détenus exclusivement par les enquêtés qui possèdent des exploitations de grandes et moyennes tailles. Par contre, ceux possédant des exploitations de petites tailles ne disposent pas de ce genre de matériel agricole.

    B- Le matériel de transport : qui se compose par la camionnette, le camion et la charrette à traction animale.

    Les résultats des enquêtes montrent que la répartition du matériel de transport au sein de notre échantillon enquêté est répartie comme suit :

    - Les camions et les camionnettes sont détenus par les enquêtés qui possèdent des exploitations de grandes et moyennes tailles.

    - Les charrues à traction animale sont concentrées entre les mains des enquêtés possédant des exploitations de petites tailles.

    En somme, il apparait clairement à travers l'analyse de données obtenues lors des enquêtes de terrain que le matériel agricole et celui du transport sont acquis exclusivement par les éleveurs qui ont des

    85

    exploitations de grandes et moyennes tailles. Par contre, ceux qui possèdent des exploitations de petites tailles ne disposent pas de ce matériel.

    04- Réalisation et suivi des aménagements pastoraux :

    Les entretiens et les enquêtes qui ont été entrepris dans le cadre de cette étude, ont permis d'évaluer le niveau d'information de la part des éleveurs de la commune de Zaafrane vis-à-vis des différentes actions d'aménagements pastoraux réalisées au niveau de leurs commune par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa depuis 1994 jusqu'à maintenant.

    Il s'avère d'après l'analyse de ces enquêtes, que la majorité des éleveurs au niveau de notre échantillon qui représentent un taux de 96 % (48/50) n'ont pas pu suivre directement sur terrain les différentes actions d'aménagements pastoraux qui ont touchées leur territoire. Cette attitude adoptée par ces derniers a été la conséquence de la période des opérations d'aménagements qui a coïncidé avec les activités agricoles. Mais ce qui n'a pas empêché ces éleveurs d'acquérir des informations vis-à-vis du déroulement des aménagements pastoraux au sein de leur commune par différents moyens : les moyens technologiques, qui ont facilités le contact entre les gens tels que le téléphone portable et fixe ou l'internet. Quand il s'agit de l'internet, ce moyen n'est pas très utilisé par nos enquêtés a cause de l'handicape de la langue, autre que l'arabe, cette imperfection est fréquente chez les agents économiques analphabètes ou à faible niveau d'instruction qui forment la quasi-totalité de notre échantillon enquêté. Ces moyens sont utilisés parce qu'ils permettent d'éviter les déplacements qui occupent du temps, du matériels (moyens de transport) et génèrent plus de frais en l'occurrence le carburant, en plus de la fatigue après les déplacements. D'autres peuvent tirer des informations qui varient quantitativement et qualitativement d'une source à l'autre que ce soit : famille, amis ou marché hebdomadaire, car c'est rare qu'un agent économique de la commune de Zaafrane utilise une seule source d'information, toutes les sources pour lui sont exploitées. Mais certains enquêtés considèrent que le marché hebdomadaire est la source qui peut fournir plus d'informations, car c'est un endroit de rassemblement public qui englobe tous les éleveurs de la région et même ceux venant d'autres régions. Ces informations livrées par les autres éleveurs ou les membres de la famille sont suffisantes aux agents économiques pour suivre le déroulement de l'ensemble des opérations d'aménagement pastoraux dans la région comme s'ils étaient sur terrain à suivre ces dernières par eux mêmes.

    Par contre, 4 % (2/50) des enquêtes possèdent des informations très pertinentes sur le déroulement de l'ensemble des opérations d'aménagements pastoraux menées au niveau de la commune de Zaafrane. Ces derniers pensent que les moyens technologiques et le marché hebdomadaire ne sont pas efficaces dans ce genre de collecte d'information où il existe des collusions et des attentes entre les agents économiques. En plus de cela, l'existence de plusieurs étages bioclimatiques dans notre zone d'étude sous lesquels se développent les arbustes fourragers peut jouer sur la fiabilité des informations. Ce manque de confiance entre les éleveurs, ou de la crédibilité des sources d'informations constitue une des imperfections vis-à-vis de la pratique du pastoralisme au niveau de notre zone d'étude et même dans le reste de la steppe algérienne, puisqu'il n'existe pas des pénalités ou aucune forme de recours contre ces abus synonymes de concurrence déloyale. Pour toutes ces raisons, cette infime partie de notre échantillon enquêté se déplace, suivant leur nature, pour vérifier les informations surtout quand elles ne sont pas délivrées par un membre de leur famille qui travail au sein des chantiers de plantation pastorale, soit pour le gardiennage de ces derniers ou pour la plantation des arbustes.

    Le haut commissariat au développement de la steppe a utilisé l'approche participative dans la réalisation de ces aménagements dans notre zone d'étude, qui consiste à faire impliquer la population locale en l'occurrence les sédentaires, dans la réalisation de ces derniers. Nos enquêtes révèlent que la plupart de nos enquêtés ont un ou plusieurs membres de leurs familles qui travail dans la réalisation ou le maintien de ces périmètres aménagés. Ce qui a conduit a une meilleur adhésion de la population locale (voir figure N° : 16).

    86

    Le recrutement des éleveurs pour assurer le gardiennage des périmètres aménagés, et l'emploi des jeunes dans les chantiers de plantations pastorales sont les principaux incitateurs qui ont amené la population de la commune de Zaafrane à s'impliquer dans toutes les opérations d'aménagements pastoraux notamment l'élaboration et l'exécution de ces derniers. L'utilisation de la main d'oeuvre locale a permis en plus de la diminution du taux de chômage au niveau de cette commune « même si cette proportion est marginale par rapport au taux de chômage global dans notre zone d'étude qui s'élève à 61,78 % » et l'amélioration des revenus au cours de la réalisation des projets, le développement des liens de confiance entre la population et l'administration à travers cette structure.

    Encadré N° 01 : Mode de recrutement des ouvriers et gardiens

    Concernant le choix des ouvriers et gardiens il se fait comme suit :

    Chaque année, sous le programme national des grands travaux d'aménagement steppique le ministère de l'agriculture et du développement rural décide la part de chaque wilaya ainsi que les communes qui englobe concernant les superficies mise en défens et les plantations pastorales, le budget est aussi déterminé.

    Le haut commissariat au développement de la steppe de chaque wilaya recevra après une délibération du ministère qui détermine sa part annuelle du budget et des superficies concernées pour chaque programme que se soit mise en défens ou plantation pastorale « les superficies pour chaque communes sont aussi déterminées ». Le haut commissariat au développement de la steppe s'adresse aux maires des communes pour les informés des superficies qui ont été déterminées par le ministère de l'agriculture et du développement rural aux niveaux de leurs communes.

    Une commission sera réunie au niveau de la mairie pour faire le choix de terrain, cette commission englobe : le maire, un représentant du haut commissariat au développement de la steppe et un topographe. Après que le terrain soit choisi « un terrain communal qui ne représente aucun litige avec les communes voisines » il sera délimité, un croquis sera élaboré par le topographe.

    Une fiche technique sera remplie et signée par les membres de la commission (voir annexe N° : 07), cette fiche détermine la nature du projet « mise en défens ou plantation pastorale », et la superficie qui sera consacrée à ce projet. Elle sera ensuite envoyée au wali pour qu'il délibère à son tour une décision du projet : « un arrêté » (voir annexe N° : 08).

    Cet arrêté sera ensuite envoyé au maire de la commune pour qu'il fasse une annonce d'offre d'emploi au niveau de la mairie : « un affichage ». Cette annonce détermine le nombre d'ouvriers qui sera engagé pour assurer la plantation pastorale ou les gardiens qui assurent le gardiennage des périmètres aménagés ainsi que le dossier à fournir (6 photos, une copie du casier judiciaire, une copie du certificat de nationalité algérienne, une copie de la carte nationale, une copie de la carte jaune, une certificat de résidence qui doit être délivrée par la commune où le projet est annoncé, une certificat médicale de bonne santé et une fiche familiale ou individuelle selon le cas, en plus d'un chèque barré ccp. L'âge ne doit pas dépassé les 65 ans).

    Les dossiers serrant étudiés par le maire, une liste qui porte les noms des ouvriers et gardiens sera affichée dans la mairie après cela. Cette liste sera envoyée au haut commissariat au développement de la steppe qui va à son tour préparer des contrats de travail qui se balancent entre 3 mois pour les ouvriers qui seront engagés dans les chantiers de plantations pastorales et d'une année renouvelable (entre le 2 janvier et le 31 décembre) pour les gardiens qui assurent le gardiennage des périmètres aménagés. Le salaire est fixé à 16.000 DA dans les deux cas (nos enquêtes 2012).

    87

    Il semble que les éleveurs sédentaires de notre région d'étude sont les plus impliqués dans la réalisation de ces aménagements, car ils sont les plus touchés par ces offres d'emplois. En plus, le certificat de résidence demandé dans le dossier d'embauche exige que le demandeur d'emploi doive résider dans la commune qui annonce le projet. Les transhumants et les nomades au niveau de notre échantillon ne semblent pas intéressés par ces offres d'emplois à cause de leurs déplacements fréquents (nos enquêtes 2012).

    Figure N° 16 : Le suivie du déroulement des actions d'aménagements pastoraux par les éleveurs

    05- La plantation pastorale :

    Cette technique représente la principale forme de restauration des parcours dégradés où le couvert végétal ne peut pas se régénérer par la mise en défens. Elle consiste à planter des arbustes à feuilles persistantes adaptées aux conditions du milieu steppique, les principales espèces utilisées sont : les Atriplexes, les Acacia, l'Opintia et le Medicago, qui ont données de bons résultats (Brouri, 1996). L'objectif de ces plantations est d'augmenter à court et à moyen termes la production fourragère, en vue de décongestionner les parcours par la fourniture d'une alimentation du bétail moins dépendante des fluctuations pluviométriques, tout en procurant une biomasse sur pied régulière tout au long de l'année, indispensable en période de soudure ou de sécheresse (Naggar, 2000). En plus du maintien et de l'amélioration de la fertilité des milieux et des sols, en outre les plantations d'arbustes fourragers constituent un facteur de protection de l'environnement par : la protection contre l'érosion hydrique et éolienne, la fixation des dunes et la protection de la faune. Un des avantages de cette opération est d'orienter l'éleveur à diminuer le recours à l'extension des zones par la céréaliculture, afin d'éviter les différents phénomènes de dégradation conduisant à l'érosion du sol. Dans la mise en oeuvre de cette action dans la wilaya de Djelfa et en l'occurrence dans la commune de Zaafrane, deux options ont été utilisées ; à savoir :

    A- Option périmètres communaux :

    Les travaux s'effectuent surtout en régie, par l'utilisation de la main d'oeuvre locale. Cette formule de réalisation a permis le développement des liens de confiance entre les populations et l'administration à travers cette structure. Ce volet traduit par la création des périmètres de plantation fourragère sur des terrains communaux qui ne présentent aucun litige foncier. L'objectif de cette action est de constituer des ressources fourragères pour le cheptel de la commune et de contribuer à la sensibilisation des populations à l'intérêt de cette action. En plus, elle crée de l'emploi et par conséquent contribue à la lutte contre

    88

    l'exode rural dans notre région d'étude en diminuant le taux de chômage (le H.C.D.S de la wilaya de Djelfa 2011). A titre d'exemple, entre les années 1994 et 2010 le H.C.D.S de la wilaya de Djelfa a planté 574.892 ha de plantes fourragères à travers les différentes communes, soit 17 % du territoire de la wilaya. La plantation de 5.000 ha de plantes fourragères à été programmée pour l'année 2011 par le H.C.D.S. La réalisation de 700 ha est faite à travers tout le territoire de notre région d'étude jusqu'à maintenant. Ce programme est nommé : opération des hauts plateaux N° : 26. Ce programme a donné une grande importance à notre région d'étude par un objectif total de 5.500 ha durant la période 2000- 2005. L'objectif a augmenté par l'addition de deux périmètres : Sil Merhma 2.000 ha et Sfifa avec 1.000 ha soit un total de 8.500 ha (nos enquêtes 2012).

    B- Option plantation individuelle en propre compte :

    Elle cible des parcelles non litigieuses dont la jouissance est reconnue par la communauté pastorale à ceux qui les exploitent. Cette démarche dite participative, consiste à fournir aux agropasteurs les plants fourragers, ces derniers assurent la plantation et son entretien. Cette opération permet l'implication des agro-éleveurs dans la régénération et la conservation des parcours dégradés. L'Atriplexe est la plante la plus utilisée dans cette opération et surtout l'Atriplexe halimus. Dans notre zone d'étude cette opération a touchée une superficie de 268 ha réalisée par les agro-éleveurs.

    Les résultats de l'enquête menée dans la commune de Zaafrane, ont montré que les projets en matière de protection et d'amélioration des ressources fourragères ont eu incontestablement un effet positif en l'occurrence pour les plantations pastorales. La réalisation de ces derniers, qui ont comme objectif principal d'augmenter la production fourragère en vue de décongestionner les parcours de notre région d'étude par la fourniture d'une alimentation de bétail qui est moins dépendante des fluctuations pluviométriques tout en procurant une biomasse sur pied régulière tout au long de l'année, a provoqué une vraie révolution dans les attitudes des éleveurs qui ont, en effet, accepté l'idée des techniques d'aménagements basées sur les plantations pastorales. On note ici que nos enquêtes été basées principalement sur les périmètres communaux. L'analyse de ces dernières indique que les éleveurs au travers de leurs expériences basées sur l'observation et le savoir faire local, ont préféré les arbustes fourragers suivants : l'Atriplexe canescens,l' Atriplexe leucoclada, et le Medicago arborea.

    En ce qui concerne l'exploitation des périmètres aménagés à base de plantations pastorales, il ressort des enquêtes et des entretiens avec les éleveurs de notre région d'étude que les périodes d'exploitation des plantations pastorales sont relativement connues. Mais il est toutefois a noter que les niveaux d'informations sont différents concernant les usagers.

    De par leurs situations vis-à-vis de ces périmètres aménagés, les éleveurs habitués à la location et à l'utilisation des plantations pastorales dans l'alimentation de leurs animaux, suivi des éleveurs habitant à proximité et en fin les gardiens des périmètres sont les plus informés des périodes d'exploitation, mais surtout des procédures administratives nécessaires pour la location. Cette catégorie d'éleveurs représente seulement 6 % (3/50) de l'ensemble de notre échantillon. La diminution des ressources fourragères conjuguées à la montée de l'individualisme et à l'analphabétisme, expliquent les différences qui existent entre les éleveurs de la commune de Zaafrane en matière d'information relative à l'exploitation des ressources. En effet, 94 % (47/50) des enquêtés ont déclaré que l'absence de contrat entre les autorités locales chargées de la location en l'occurrence l'APC de la commune de notre région d'étude et les éleveurs, semble constituer une contrainte majeure pour la diffusion de l'information.

    89

    Encadré N° 02 : Mode d'exploitations des périmètres fourragers

    La procédure administrative pour la location des périmètres aménagés est la suivante :

    Les éleveurs de la commune font une demande verbale au maire pour louer les périmètres aménagés que ce soit plantation pastorale ou mise en défens. A son tour, le maire fait une demande manuscrite pour l'ouverture à l'exploitation d'un périmètre désignée au haut commissariat au développement de la steppe.

    Une équipe formée d'ingénieurs et techniciens de différent organismes (HCDS, DSA et DGF) sera appelée a faire un état du lieu concernant ce périmètre qui a été demandé pour l'exploitation. Les ingénieurs font un rapport détaillé après un diagnostic de terrain : « un rapport d'évaluation ou un procès verbal de constatation d'un périmètre aménagé (voir annexe N° : 07) » qui englobe : l'état du développement de la végétation dans ce parcours, la capacité de charge qui peut supporter le parcours : « nombre de tête par hectare selon l'unité fourragère qui peut l'offrir le périmètre aménagé ». D'une façon générale, le périmètre n'est pas ouvert à l'exploitation tant qu'il n'a pas atteint les limites entre les 300 à 400 UF / ha ».

    En se basant sur ce rapport, le haut commissaire au développement de la steppe fait une demande d'ouverture à la location de ce périmètre en question qui sera destinée au wali. Ce dernier fait à son tour une décision d'ouverture d'un périmètre aménagé (voir annexe N° : 08) qui sera envoyée au haut commissaire au développement de la steppe et au maire de la commune concernée par cette offre. Cette décision sera affichée à la mairie, les éleveurs font une deuxième demande mais cette fois a travers des imprimés pour déterminer les superficies souhaitées à la location qui sont fixées à un prix de 1000 Da /ha concernant les périmètres mis en défens, et 2000 Da / ha concernant les périmètres de plantation pastorales. Une fiche de paiement sera remise à l'éleveur qui déterminera le montant à payer.

    L'éleveur se dirige accompagné de cette fiche aux services du domaine pour réglé ce montant selon la loi N° : 92 du code fiscal 1997 qui détermine les droits de service du domaine ainsi que les autorités locales de la wilaya. Une copie du reçu de paiement sera donnée au service de la mairie. Une liste qui porte les noms des éleveurs qui ont payés le loyer et les superficies demandées sera faite par ce dernier service.

    Un rendez vous sera fixé sur terrain par un représentant de la mairie, un ingénieur du haut commissariat au développement de la steppe, un topographe et les éleveurs concernés pour délimité la superficie louée de chaque éleveur.

    Cette procédure s'effectue deux fois par an : la première fois en automne pour une durée de location de 3 mois « septembre, octobre, novembre », et la deuxième fois en printemps pour une durée de location de deux mois « avril et mai » (nos enquêtes 2012)

    90

    Les éleveurs sédentaires appartenant à la tribu autochtone de la commune de Zaafrane (la tribu d'Ouled si Ahmed), réclament l'exclusivité concernant l'exploitation des périmètres des plantations pastorales. Ils refusent catégoriquement l'exploitation de ces ressources fourragères par d'autres éleveurs appartenant à d'autres communautés. Cette situation, et la faible disponibilité des superficies aménagées au niveau de la commune génèrent souvent des conflits sous deux formes différentes :

    - Soit entre éleveurs : qui se manifestent surtout entre les utilisateurs des plantations pastorales et la population qui habite à proximité de ces derniers.

    - Soit entre les autorités locales et les éleveurs : ce genre de conflit se passe souvent entre les autorités locales et les éleveurs qui ne bénéficiant pas de location, ou ceux qui réclament leurs droits de propriété sur les périmètres aménagés. Cette constatation est un indicateur de l'adhésion de la population locale à la politique d'aménagements des parcours steppiques adopté par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa au niveau de la commune de Zaafrane, étant donné que l'éleveur reconnait aujourd'hui l'utilité de telles restaurations des parcours.

    Les éleveurs transhumants de notre région d'étude ont d'autres contraintes vis-à-vis de l'exploitation des plantations pastorales de la commune telles que : le prix des locations des périmètres aménagés qui est selon eux très élevé, car ils sont plutôt habitués à des exploitations gratuites des ressources fourragères particulièrement celles provenant des parcours communaux non aménagés. La période d'exploitation qui coïncide souvent avec leurs départs en transhumance est une autre forme d'handicap vis-à-vis du profit de ces périmètres. Nos enquêtés transhumants s'appuient sur leur expériences pour choisir l'endroit pour lequel leur déplacement sera effectué, car un mauvais choix peut conduire l'agent à perdre son cheptel. Dans le cas où la concurrence est très forte sur un pâturage, la durée de prise de décision pour la transhumance est comprise entre une semaine et un mois, alors que la mauvaise qualité de pâturage fait allonger cette durée pour atteindre dans certains cas deux mois. Lorsqu'il s'agit d'un pâturage rémunéré, le temps de la prise de décision pour la transhumance s'étale d'une semaine jusqu'à 2 à 3 mois. Par contre, si l'accès est gratuit l'agent économique transhumant ne prend pas un temps pour réfléchir, son seul souci dans ce cas sera d'arriver sur le pâturage le plutôt possible.

    Selon la déclaration des responsables des aménagements pastoraux de la commune de Zaafrane dans le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa, lors de la réalisation des entretiens avec eux, les parcours plantés d'Atriplex dans notre région d'étude ont montré une nette amélioration de la production passant de 60 UF/ha à plus de 600 UF/ha. La productivité d'un hectare d'Atriplex dans la commune de Zaafrane qui est plantée à 625 arbustes par hectare et ayant une productivité moyenne de 2 kg matière sèche consommable par arbuste assurera 833 jours de pâturage, ce qui est l'équivalent de 2,3 brebis par hectare par an, ou 28 brebis par hectare durant un mois de pâturage. En effet, la valeur fourragère du feuillage d'Atriplex est en moyenne de 0,5 UF/ Kg de matière sèche et de 16 % de protéines brutes très digestible. La productivité moyenne dans notre zone d'étude est alors de 625 UF et 20 Kg de production brut par hectare.

    Sur la base de l'analyse des données de l'enquête, 80 % (40/50) des éleveurs ont confirmé l'amélioration des disponibilités fourragères dans notre région d'étude particulièrement au moment de l'optimum de la production des parcours de la commune et même pendant ses niveaux les plus faibles de l'année, ce qui a mené selon eux à une réduction des coûts de l'alimentation animale d'une façon générale. Comparé aux dépenses due à la supplémentation des animaux à base d'aliments concentrés (orge, maïs, son), le coût de l'unité fourragère est passé de 20 Da à 5 Da soit une réduction de 75 %, cela est principalement dû à l'utilisation des parcours aménagés d'Atriplex pendant la période des soudures.

    Cependant, 20 % (10/50) des éleveurs enquêtés ne sont pas convaincus de l'intérêt et du rôle que les arbustes pourraient jouer au sein de leurs exploitations. Cette attitude s'explique probablement par la courte durée d'exploitation des parcours. Par contre, ils ont confirmé la diminution des dépenses de production après l'utilisation de ces derniers, car durant les deux dernières décennies l'alimentation des troupeaux de la commune de Zaafrane était basée principalement sur les aliments concentrés qui sont de ressources autoproduites et achetées sur les marchés à des prix exorbitants, non seulement pour les périodes de soudures mais aussi pour beaucoup d'entre eux tout au long de l'année. L'augmentation des

    91

    prix des aliments de bétail a été la conséquence de désengagement de l'Etat par la suppression des subventions suite aux programmes d'ajustement structurel appliqués à l'époque (voir figure N° : 17).

    Figure N° 17 : Appréciation des plantations pastorales par les éleveurs enquêtés

    L'analyse du calendrier fourrager avant l'aménagement des parcours de notre zone d'étude et l'introduction des arbustes en l'occurrence l'Atriplex révèle le rôle incontournable que joue ce dernier dans l'alimentation du bétail. En effet, le tableau N° : 41 montre clairement que la complémentation à base d'orge ou un aliment concentré assure les besoins du cheptel des éleveurs enquêtés durant la période de huit mois. Pendant le reste de l'année, la couverture des besoins alimentaires est assurée par la location des champs de céréales sinistrés, les résidus de récolte de céréales, ou les chaumes et les jachères. Cette situation domine au niveau des zones steppiques algériennes où l'ampleur de la dégradation des ressources naturelles et la rareté des pâturages dû à l'augmentation de la population de bétail expliquent le recours systémique à ce type d'affouragement.

    Tableau N° 41: Le calendrier fourrager des éleveurs enquêtés avant les plantations pastorales

    Mois

    sep

    oct

    nov

    dec

    jan

    fev

    ma

    avr

    mai

    jui

    ju

    ao

    Parcours

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    Concentré

    *

    *

    *

    *

    *

     
     

    *

    *

    *

     
     

    Résidus de récolte

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    *

    *

    Source : nos enquêtes (2012)

    Après les plantations pastorales dans la commune de Zaafrane, 80 % des éleveurs enquêtés montrent des signes de satisfaction. L'analyse du tableau N° : 42, qui illustre le calendrier fourrager des éleveurs

    92

    utilisateur des parcours aménagés au niveau de notre échantillon révèle une nette amélioration des apports fourragers. L'introduction de nouvelles ressources fourragères dans notre zone d'étude s'est montrée comme une alternative appropriée pour réduire la période de complémentation ce qui influe positivement sur le coût de la production.

    Tableau N° 42 : Le calendrier fourrager des éleveurs enquêtés après les plantations pastorales

    Mois

    sep

    oct

    nov

    dec

    jan

    fev

    ma

    avr

    mai

    jui

    ju

    ao

    Parcours

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    Concentré

     
     
     

    *

    *

    *

     
     
     

    *

     
     

    Résidus de récolte

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    *

    *

    Plantation pastorale

    *

    *

    *

     
     
     
     

    *

    *

     
     
     

    Source : nos enquêtes (2012)

    En ce qui concerne la conduite des troupeaux après les plantations pastorales dans la commune de Zaafrane, les résultats des enquêtes menées au niveau de notre échantillon révèlent que ce type d'aménagement ne semble pas influencer la conduite des troupeaux. Le recrutement d'un berger en plus pendant la période de location des parcours est pratiqué par certains enquêtés en l'occurrence les sédentaires de la région qui pratiquent ce type de gardiennage qui était dans le passé en nature, mais qui de nos jours a évolué vers la monétarisation. Le phénomène de la transhumance n'a pas subi une grande régression (malgré que le programme de la plantation pastorale vise essentiellement à construire une réserve fourragère supplémentaire pour le cheptel de la commune afin d'éviter « ou de diminuer » le phénomène de la transhumance) dans notre zone d'étude après la mise en place des plantations pastorales, cela peut être expliqué par la sécheresse qui a sévi pendant les 05 dernières années dans la commune de Zaafrane et les faibles disponibilités fourragères ainsi que l'augmentation non négligeable au niveau de la population de bétail, toutes ces conditions défavorables ont obligé les éleveurs à rechercher d'autres sources alimentaires pour leurs animaux.

    La création de 58 micros entreprises chargées des productions de plantes pastorales dans toute la wilaya de Djelfa a causé la baisse du taux de chômage au niveau de notre région d'étude suite à la création d'emplois selon l'analyse des informations collectées auprès des éleveurs de notre échantillon, ainsi que les responsables de suivi des aménagements pastoraux au niveau du haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa. Pour le cas de notre zone d'étude, les déclarations des éleveurs enquêtés qui ont été engagés dans les chantiers afin d'assurer les plantations pastorales révèlent une nette amélioration de leurs revenus durant la période de la réalisation de ces derniers. Cet apport financier a permis aux plus malins des éleveurs au niveau de notre échantillon de faire un approvisionnement régulier en aliments de bétail comme forme de prévision pour les périodes de sécheresse.

    06- Les aménagements hydrauliques :

    En Algérie, l'abreuvement des animaux est assuré généralement par les eaux de pluies stagnantes ou accumulées dans des ouvrages de stockage des eaux superficielles ou bien par les nombreux puits et forages creusés, existants dans la steppe, le Tell et le Sahara. Quand ces ressources en eau viennent à manquer, celles-ci sont alors assurées par l'approvisionnement des camions (ou tracteur) citernes possédés par l'éleveur ou loués pour l'occasion. En hiver, quand l'herbe verte est abondante, les troupeaux peuvent se passer d'eau.

    93

    Les enquêtes réalisées au niveau de la commune de Zaafrane on révélé l'existence de plusieurs sources d'abreuvements des animaux. Cependant la location des citernes persiste toujours. En effet, 60 % (30/50) des enquêtés assurent l'approvisionnement en eau par la location des citernes, dont le prix varie entre 800 à 1000 Da par citerne selon la disposition et la saison. Le reste des éleveurs au niveau de notre échantillon qui représente un taux de 40 % soit 20 personnes sur un totale de 50 utilisent leurs propres puits pour abreuver leurs animaux. Ces puits contribuent également à l'irrigation des cultures fourragères, maraichères, céréalières et l'arboriculture. Le tableau N° : 43 montre le taux des éleveurs dans notre échantillon qui utilisent les citernes avant les aménagements hydrauliques.

    La majorité des enquêtés affirme que les infrastructures hydrauliques réalisées par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa au niveau de la commune de Zaafrane à des fins d'abreuvements des animaux et à l'irrigation des cultures restent insuffisantes vu le nombre important de têtes de bétail existant dans la commune et les grandes superficies utilisées pour les différents types de cultures. Cependant, les résultats des enquêtes révèlent une légère amélioration des disponibilités des ressources d'abreuvement en eau dans notre zone d'étude. En effet, 50 % des éleveurs ont cessé de faire appel à la location des citernes pour l'abreuvement des animaux contre 40 % avant la réalisation des aménagements hydrauliques. Par contre, jusqu'à maintenant 50 % des éleveurs au niveau de notre échantillon continuent à louer des citernes-tracteurs (voir tableau N° : 43 + 44 et figure N° : 18 + 19).

    Tableau N°43 : Le type d'abreuvement des animaux avant les aménagements hydrauliques

    Systèmes d'élevage

    Sédentaires

    Transhumants

    Nomades

    Total

    Type

    d'abreuvement

    Citerne

    Puits

    Citerne

    Puits

    Citerne

    Puits

    Citerne

    Puits

    Nombre des

    enquêtés

    12

    08

    15

    10

    05

    00

    60 %

    40 %

    Pourcentage

    60 %

    40 %

    60 %

    40 %

    100 %

    0 %

    Source : enquêtes (2012) + nos calculs

    Tableau N°44 : Le type d'abreuvement des animaux après les aménagements hydrauliques

    Systèmes d'élevage

    Sédentaires

    Transhumants

    Nomades

    Total

    Type

    d'abreuvement

    Citerne

    Puits

    Citerne

    Puits

    Citerne

    Puits

    Citerne

    Puits

    Nombre des

    enquêtés

    10

    10

    13

    12

    05

    00

    50 %

    50 %

    Pourcentage

    50 %

    50 %

    50 %

    50 %

    100 %

    0 %

    Source : enquêtes (2012) + nos calculs

    Figure N° 18: Les types d'abreuvement des animaux avant les aménagements hydrauliques

    Figure N° 19: Les types d'abreuvement des animaux après les aménagements hydrauliques

    94

    Nous avons observé pendant la réalisation de nos enquêtes sur le terrain que ce n'est pas le manque des infrastructures hydrauliques qui pousse les éleveurs à faire appelle à la location des citernes pour l'abreuvement de leurs bétail, mais en réalité c'est que la majorité d'entre eux sont très éloignés des points d'eau collectifs d'où le recours systémique à la location des citernes afin d'éviter la difficulté des déplacements du troupeaux à cause de la topographie difficile qui caractérise la région : économiser le temps et minimiser les risques majeurs des pertes et des vols lors du transit par les terres des voisins.

    07- La mise en défens des parcours :

    La technique de la mise en défens des parcours au niveau de la commune de Zaafrane est pratiquée seulement dans le périmètre dit Kourirech avec une superficie de 20.000 ha. Selon les résultats obtenus au niveau de notre échantillon 78 % (39/50) d'entre eux étaient contre cette technique au début en 1994, car elle limitait leurs déplacements avec le troupeau et diminue les surfaces de pâturage. Le reste des enquêtés, qui représente une infime partie qui est de 22 % (11/50) du totale ont déclaré apprécier ce type de restauration des parcours qui permet selon leurs avis personnels basés sur l'observation et le savoir faire de leur milieu une meilleure préservation et régénération des ressources naturelles, ainsi que la création de ressources fourragères qui contribue sans doute à amortir les risques en cas de sécheresse.

    Le tableau N° : 45 montre que les sédentaires et les transhumants que nous avons enquêtés dans notre zone d'étude ont une attitude défavorable vis-à-vis de la pratique de cette technique d'aménagement au niveau de leurs commune. Les nomades de notre région d'étude, ne semblent pas préoccupés par cette technique en raison de leurs déplacements fréquents à la recherche d'une meilleure qualité de parcours à faible coûts (voir figure N° : 20).

    Tableau N° 45 : Le taux de refus de la mise en défens au niveau de notre échantillon enquêté

    Système d'élevage

    Sédentaires

    Transhumants

    Nomades

    Nombre des enquêtés

    20

    25

    05

    Taux de refus en %

    90

    80

    20

    Nombre des enquêtés

    contre la mise en
    défens

    18

    20

    01

    Source : nos enquêtes (2012) + nos calculs

    95

    Figure N° 20 : Le taux de refus de la mise en défens au niveau de notre échantillon enquêté

    En ce qui concerne les préférences des enquêtes par système d'élevage vis-à-vis des aménagements pastoraux adoptés au niveau de leur commune par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa en l'occurrence la plantation pastorale et la mise en défens des parcours, le tableau N° : 46 illustre que 83,33 % des éleveurs ont une préférence pour la plantation pastorale.

    Par contre, 16,66 % des enquêtés ont tendance à porter leur choix sur les deux techniques d'aménagements des parcours pratiquées par le HCDS de la wilaya de Djelfa au niveau de la commune de Zaafrane, c'est-à-dire les plantation pastorales et la mise en défens des parcours. Les apports fourragers à base d'Atriplex dans les périmètres plantés, complétés par des espèces fourragères spontanées au niveau des parcours mis en défens semblent selon eux un bon apport alimentaire qui améliore les performances des animaux d'une part et diminue les coûts d'alimentation d'autre part (voir figure N° : 21).

    Tableau N° 46 : Les préférences des enquêtés vis-à-vis des aménagements pastoraux

    Système d'élevage

    Sédentaires

    Transhumants

    Nomades

    Techniques

    P

    M + P

    P

    M + P

    P

    M + P

    Pourcentage

    90 %

    10 %

    100 %

    0 %

    60 %

    40 %

    Nombre des enquêtés

    18

    02

    25

    00

    03

    02

    Source : nos enquêtes (2012) + nos calculs

    P : plantation pastorale M : mise en défens

    96

    Figure N° 21 : Les préférences des enquêtés vis-à-vis des aménagements pastoraux

    97

    Conclusion :

    D'après cette étude menée au niveau de la commune de Zaafrane afin de faire un diagnostic global sur l'impact des aménagements pastoraux réalisés par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa sur l'espace écologique et socio-économique, et qui a été faite sur un échantillon de 50 éleveurs d'âges différents, ayant différents niveaux d'instruction et des effectifs de cheptels très variés, ainsi que différentes tailles d'exploitations, qui pratiquent plusieurs modes de production et qui ont tous affirmés la complexité de l'environnement où ils vivent, on peut tirer les conclusions suivantes :

    - Notre zone d'étude se caractérise par une dégradation qualitative et quantitative qui se manifeste clairement dans les différents secteurs, que ce soit écologique ou socio-économique. Cette dégradation se traduit essentiellement par la diminution des espèces pérennes et la réduction de la surface des pâturages sous l'effet de la mauvaise gestion des ressources naturels par les éleveurs de notre région d'étude, ainsi que le mauvais mode d'utilisation des parcours notamment l'augmentation de la pression humaine et animale sur les ressources naturelles de la commune.

    - La vie socio-économique des enquêtés au niveau de notre échantillon est caractérisée par un niveau de vie qui est très bas à cause de la diminution des revenus basés essentiellement sur l'élevage ovin.

    - Le rendement agricole des terres cultivables est très faible et varié selon les facteurs climatiques où il ne participe pas dans l'amélioration des revenus, et ne sert pas les besoins alimentaires des éleveurs ni ceux de leurs troupeaux. En parallèle, la diminution de la productivité des pâturages dans la commune de Zaafrane à cause de l'accroissement du cheptel et la sédentarisation des éleveurs de la région dans les parcours se qui a conduit à un défrichement des terres par le surpâturage.

    - En ce qui concerne le suivi des différentes actions d'aménagements pastoraux qui ont touché la commune de Zaafrane par les éleveurs, la majorité d'entre eux n'ont pas pu suivre directement sur terrain le déroulement de ces derniers à cause de la période où les opérations d'aménagements ont été menées et qui coïncides avec les activités agricoles. Mais ce qui n'a pas empêché ces enquêtés d'acquérir des informations vis-à-vis du déroulement de l'ensemble des opérations menées au sein de leur commune par le biais des différents moyens technologiques. Par contre, une infime partie de nos enquêtés a pu suivre sur terrain le déroulement de l'ensemble des aménagements pastoraux.

    - La réalisation des plantations pastorales qui ont pour objectif principal l'amélioration de la production fourragère a provoqué une révolution dans les attitudes des éleveurs qui ont accepté cette technique d'aménagements, 80 % d'entre eux ont confirmé l'amélioration des disponibilités fourragères particulièrement au moment de l'optimum de la production des parcours, ce qui a mené selon eux à une réduction des coûts de l'alimentation animale d'une façon générale. Cependant, 20 % des enquêtés ne sont pas convaincus de l'intérêt des arbustes, car la durée de leurs exploitations est courte.

    - En ce qui concerne les aménagements hydrauliques, la majorité des enquêtés affirme l'insuffisance de ces derniers vue le nombre important de tètes de bétail existant dans la région. Par contre, les résultats de l'enquête révèlent une légère amélioration des disponibilités des ressources d'abreuvement en eau. En effet, 50 % des éleveurs ont cessé de faire appel à la location de citernes contre 40 % avant la réalisation des aménagements hydrauliques.

    - La technique de la mise en défens des parcours qui est pratiquée seulement dans le périmètre dit Kourirech avec une superficie de 20.000 ha n'a pas été appréciée par la quasi-totalité des enquêtés qui représentent 78 % de l'ensemble de notre échantillon, car elle limitait leurs déplacements avec le troupeau. Le reste (22 %) a apprécié ce mode de restauration des parcours, qui permet selon eux la création de ressources fourragères qui contribue à amortir les risques en cas de sécheresse en plus de la préservation et la régénération des ressources naturelles.

    98

    Comme conclusion finale à ce chapitre, ont peut dire que ce qui parait selon nous le plus important dans la conception et la réussite d'un programme de développement au niveau d'une zone steppique, est que les objectifs visés doivent impliquer une volonté politique durable qui touche les différents secteurs que ce soit écologique ou socio-économique. Ceci est possible selon notre avis personnel basé sur l'observation et le savoir faire de notre milieu, à travers une vue adéquate telle que celle de l'écodéveloppement, c'est-à-dire un développement socio-économique sans pour autant compromettre l'équilibre de l'écosystème naturel.

    99

    Le phénomène de la désertification est devenu de nos jours un problème préoccupant. La manifestation de ce phénomène dont les effets ont été ces dernières années sévèrement accentués par la sécheresse sest traduit dans les pays en développement et plus particulièrement ceux d'Afrique par une situation de crise de dépendance sans cesse croissante. Ces effets se sont faits ressentir essentiellement au niveau alimentaire, écologique et socio-économique. La dégradation du milieu steppique s'accélère et le phénomène de désertification et d'ensablement s'observe facilement.

    Pour lutter contre ce dévastateur, l'Algérie a lancé de nombreux projets notamment dans la wilaya de Djelfa depuis les années soixante, mais elle n'arrive pas à concevoir une politique de développement durable malgré les différentes initiatives prises dans ce domaine. Les projets réalisés sur la steppe algérienne n'ont pas eu les effets escomptés à cause de la marginalisation de la participation de la population locale.

    Dans ce sens, en tirant des leçons sur des expériences du passé, le haut commissariat au développement de la steppe mène des actions de développement dans la steppe algérienne sous le nom des grands travaux d'aménagements pastoraux. Ces programmes de développement se basent sur la stratégie de l'adhésion et la participation des populations concernées d'une part, la réhabilitation et l'amélioration du potentiel productif des écosystèmes steppiques d'autre part.

    Cette démarche justifiée par le fait que les populations concernées par le changement social demeure impliquées existentiellement par les actions de développement, car l'aménagement ne peut être traité que comme une action de changement social dont les actions de développement prennent part. Nous remarquons aussi que la mise en place des aménagements pastoraux dans le monde rural aboutiront à une surveillance accrue de la part des autorités locales.

    Au terme de ce travail de recherche réalisé au niveau de la commune de Zaafrane (wilaya de Djelfa - Algérie) auprès des éleveurs de cette région, et qui porte sur l'impact des aménagements pastoraux sur l'environnement écologique et socio-économique, on a pu déduire les résultats suivants :

    - Au niveau des parcours, on a constaté une nette amélioration de la production fourragère qui se situe au moyen de 400 UF/ha pour les périmètres des plantations pastorales, en plus d'une diminution de la période de complémentation.

    - En ce qui concerne les aménagements hydrauliques, on a enregistré une légère amélioration des ressources d'abreuvement en eau, et cela revient au coût élevé des réalisations selon les responsables des aménagements pastoraux au niveau du haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa rencontrés pendant la période de la collecte des données.

    - Sur le plan social, on a remarqué un accueil de cette politique car elle a permis de créer plusieurs postes de travail : temporaires pour la main d'oeuvre engagée pendant la plantation pastorale, ou permanents pour le gardiennage des périmètres aménagés, par conséquent des revenus extra-agricoles.

    - Néanmoins, on a enregistré que les sédentaires sont les plus opposés à ces aménagements en l'occurrence la mise en défens des parcours, car il y a une réduction de l'espace de pâturage et la circulation du bétail. Par contre ils ont apprécié la technique basée sur la plantation pastorale car elle participe selon eux à l'amélioration des disponibilités fourragères.

    - L'accès aux ressources fourragères est à l'origine des conflits entre les autorités locales en l'occurrence le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa et les éleveurs à cause des méconnaissances des procédures d'exploitation, alimenté en plus par une vision radicaliste (identité tribale) au lieu du développement de l'esprit associatif, ce qui a conduit vers la remontée de l'individualisme dans la commune de Zaafrane.

    100

    Enfin, nous permettons de mettre au point quelques recommandations qui nous semblent intéressantes pour assurer la pérennité des actions du développement dans notre zone d'étude :

    - Mettre en place des réseaux de suivi et d'évaluation socio-économique et des banques de données fiables sur les milieux naturels et des processus qui les affectent.

    - Renforcer l'approche participative, ce qui implique une participation effective de l'éleveur ou de l'agro-éleveur aux différentes phases de l'élaboration d'un programme d'aménagement du territoire. Et puisque la population rurale s'est développée, il faut connaitre ses problèmes, ses préoccupations et sa mentalité, et de considérer l'éleveur comme un acteur principal et en même temps le responsabiliser vis-à-vis de son environnement.

    - L'organisation de l'espace pastoral devra prendre en considération le rôle de la collectivité locale dans la gestion et le développement des ressources naturelles que recèle chaque commune. A ce titre, il est indispensable de réhabiliter la commune comme base d'organisation de l'espace pastoral.

    - Il est indispensable d'amplifier les actions d'aménagements pastoraux dans notre zone d'étude pour arrêter le défrichement des parcours causé par les labours sur des terres qui sont fragiles, sableuses et très exposées à l'érosion éolienne et hydrique qui accentue la dégradation des ressources naturelles cela d'une part, et d'autre part pour une meilleure production des parcours ce qui conduit à une augmentation au niveau de l'offre fourrager dans la commune de Zaafrane.

    - Sur le plan organisationnel, il faut pousser les éleveurs de notre région d'étude à organiser des associations professionnelles afin de développer l'esprit associatif entre ces éleveurs et ceux venant des autres communes afin de diminuer les conflits lors de l'exploitation des parcours aménagés, car il est préférable de prévenir les conflits que de les guérir.

    Malgré les difficultés rencontrées lors de la réalisation de notre travail, en l'occurrence celles liées à la collecte des données auprès des services concernés, ainsi que lors de la réalisation des enquêtes de terrain à cause de la psychologie réservée des éleveurs au niveau de notre zone d'étude et la topographie difficile qui caractérise la région, nous n'avons pas raté notre cible : l'impact des aménagements pastoraux sur les différents secteurs écologiques et socio-économiques dans la commune de Zaafrane.

    Pour conclure sans trop de contradictions avec ce qui précède, on peut dire que même si ces aménagements sont limités dans quelques zones et difficiles à évaluer, ils sont bien réalisés et ont répondus au moins en partie aux besoins et aux aspirations de la population locale de notre zone d'étude, mais ils restent encore insuffisants du point de vue quantitatif. C'est pourquoi nous appelons à l'élaboration d'une stratégie de développement agropastoral durable intégré dans cette commune et même dans le reste de la steppe algérienne, basée sur une mobilisation effective de l'administration, du secteur privé, des organismes collectifs et de la population locale.

    101

    Abbas K, Abdelguerifi - Laouar M, Madani T, Bouzina M, Abdelguerifi A et Trabelsi H. 2006 - Rôle des espaces fourragers et pastoraux dans le développement durables des zones semi arides d'Algérie. In : Rev des Reg Arides - Numéro spécial, ed. Actes du séminaire international : Gestion des ressources et applications biotechnologiques en aridoculture et culture oasiennes : Perspectives pour la valorisation des potentialités du Sahara. Revues des Régions Arides 1 : 21 ; Juillet 2006. Médenine : IRA.

    Aidoud A., 1994 - Les changements dans les espaces steppiques. Causes et implications pastorales. In : Stratégie de mise en oeuvre du développement pastoral. 2 Sém. Inter. Réseau parcours, Ifrane (Maroc) ; pp, 9-14.

    Ameziane T.-E., 1975 - Contribution à l'étude de la production du bersim irrigué dans le Gharb. Mémoire de 3ème cycle, IAV Hassan II, Rabat, Maroc.

    Ameziane T.-E., 1987 - Les systèmes fourragers actuels et potentiels en irrigué au Maroc». Edition Al Awamia, 62, pp. 45-63.

    Annuaire statistique de l'Algérie. 1991- Office National des Statistiques. Edition 1991.

    Ashley c, et Maxwell., 2001- Rethin-King rural developement. Development policy Review 19 (4) : 395-425.

    Atchemdi K A., 2008 a - Impacts des variations climatiques sur le prix des moutons sur le marché de gros de Djelfa (Algérie). Cah Agri ; 17,1 : 37 -29.

    Bedrani S., 1987- Les pasteurs et agropasteurs au Maghreb. FAO. Rome

    Bedrani S., 1991 - Législation for livestock on public lands in Algeria. Nat et Res ; 27, 4 : 30 - 24.

    Bedrani S., 1993 - Les aspects socio-économiques et juridiques de la gestion des terres arides dans les pays méditerranées In. Etat de l'Agriculture en Méditerranée, les sols dans la région méditerranéenne : utilisation, gestion et perspectives d'évolution. CIHEAM- IAMZ ; 69-77.

    Bedrani S., 1994- Algérie. Le développement des zones de parcours. Etude de la banque mondiale, Washington.

    Bedrani S., 2001 - Les contraintes au développement des zones steppiques : la mise en valeur par les concessions. Ministère de l'agriculture.

    Benkheli R., 1982- La famille algérienne : situation actuelle et perspectives d'évolution. Bennaoum A., 1996 - Les coopératives d'élevage pastoral dans la wilaya de Djelfa (Algérie).

    Benrebiha A., 1984 - Contribution à l'étude de l'aménagement pastorale dans les zones steppiques. Cas de la coopérative pastorale d'Ain Oussera (wilaya de Djelfa), thèse de magister, I.N.A, 160 p.

    Benrebiha A., Bouabdellah E., 1992 - Note sur l'état des parcours steppiques en Algérie. In séminaire international du réseau parcours Chlef Algérie.

    Bensouiah R., 2003 - La lutte contre la désertification dans la steppe algérienne : les raisons de l'échec de la politique environnementale, in : Du Nord au Sud : Le recours à l'environnement, le recours à des paysans ? Comm. 15 ? Journ. Socié. Ecol. Hum. Marseille. 21 p.

    102

    Boukhari M., 1995 - Systémique du développement durable et participatif - In ( http://membres.lycos.fr/boukharih), DSVP, ENA, Meknes.

    Boukhoubza M.,1978 - Nomadisme et colonisation. Analyse des mécanismes de déstructuration et de disparition de la société pastorale traditionnelle en Algérie», Thèse de 3ème Cycle de Sociologie. Paris V. (Publication en 1982 : L'agro pastoralisme traditionnel en Algérie, OPU, Alger, 458p).

    Boukhoubza M., 1982 - L'agropastoralisme traditionnel en Algérie». De l'ordre tribal au désordre colonial. OPU, Alger 1982, 457p.

    Bounejmate M., 1997- Bersim (Trifolium alxandrinum), Production et utilisation des cultures fourragères au Maroc. Ed, G.Jaritz et M.Bounejmate, INRA, Rabat (Maroc), pp. 144-147.

    Bourbouze A. (1999) - Gestion de la mobilité et résistance des organisations pastorales des éleveurs du Haut Atlas marocain face aux transformations du contexte pastoral maghrébin. in «Managing mobility in african rangeland : the legitimization of transhumant pastoralism», NIAMIR-FULLER, M. (ed), IT Publications. Ltd, London, 28 p.

    Bourbouze A., 2000 - Pastoralisme au Maghreb : la révolution silencieuse, revue fourrages,161,3-21 pp.

    Brouri., 1996 - Problématique et perspective de développement de la steppe algérienne. Séminaire sur la conservation et la valorisation de la diversité des ressources phylogénétiques du Maghreb. Ghardaïa, 2022 Janvier 1996, Algérie.

    Carriere M., et Toutin B. 1995 - Utilisation des terres de parcours par l'élevage et interactions avec l'environnement : outil d'évaluation et indicateurs. CIRAD- EMVT, 95 p.

    Chassany J.P. (1994) - Contexte économique, social et institutionnel de la question pastorale et des systèmes d'élevage extensifs en régions méditerranéennes in Symposium international sur l'exploitation optimale des zones méditerranéennes marginales par les systèmes de production herbivores extensifs, FAO-PNUD, Thessaloniki , Grèce, 18-20 juin 1994.

    Chiche J. (1992) - Pratiques d'utilisation des terres collectives au Maroc. in/Terres collectives en Méditerranée, coordonné par A. Bourbouze et R. Rubino, Ars Grafica, FAO, pp 41-56.

    Chikh M., 1993 - La problématique de la filière lait en Algérie et les perspectives de sa promotion et de son développement. Mémoire présenté pour le diplôme de Magister en Sciences Economiques, Institut des Sciences Economiques, Université d'Alger.

    Commission mondiale sur l'environnement et le développement (CMED) 1988 - Notre avenir à tous, édition du Fleuve / Les publications du Québec. Montréal.

    Demontès V., 1930. - L'Algérie agricole : suivi de quelques renseignements sur les produits de la steppe et des forêts», 367p.

    Despois J., 1958 - L'Afrique blanche française. I : L'Afrique du Nord. Ed, PUF, Paris Presses universitaires, 628p.

    Diffloth P., 1924 - Encyclopédie agricole : Zootechnie coloniale, Guide de l'éleveur». Tome II Paris, 391p.

    Djeballi S., 1978 - Recherches phyto-sociologique et écologie. 177 p + Annexes. Office Publ. Univ., Alger. 175 p.

    103

    Djeballi S., 1984 - Steppe algérienne. Phytosociologie et écologie sur la végétation des hautes plaines steppiques et de l'Atlas Saharien. Thèse Doc, Univ. Sc. Tech. Languedoc, Montpellier, 229 p.

    Fairbrother T-E., 1991 - Flowering of berseem clover types in response to vernalisation. Crop Science, n°31,pp.645-648. In Suttie 2004.

    FAO., 1954 - Rapport de réunion technique chargée d'examiner la question de la constitution d'un groupe de travail de la FAO, sur le développement des ressources en pâturages et en fourrage dans le Proche-Orient. Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture Rome, 29p.

    F.A.O., 1993 - Développement durable des terres arides et lutte contre la désertification, département des forêts développement durable des terres arides et lutte contre la désertification FAO, Rome.

    Ferchichi A., 1999 - Les parcours de la Tunisie présaharienne : Potentialités, état de désertification et problématique d'aménagement. Cahiers options méditerranéennes, vol. 39 ; pp, 137-143.

    Floret C., 1981 - The effects of protection on steppic vegetation in the mediterranean arid zone of southern Tunisia. Vegetatio, 46 : pp, 117-129.

    Floret C.H et Pontanier P., 1982 - L'aridité en Tunisie présaharienne : Climat, sol, végétation et aménagement. Travaux et documentation d'ORSTOM, N° 150 paris, pp 296-329.

    Julien C., 1952 - Histoire de l'Afrique du nord». 2ème éd, Paris, Payot, 2 vols, 867p.

    Laumont P., 1951- Une excellente plante fourragère méconnue : le trèfle d'Alexandrie». Documents et renseignements agricoles, Bulletin, 173, pp.1-28. In Merabet. B.-A, Bassaid F., Abdelguerfi.-A., Daoud Y., 2005.

    Le Houerou H.N., 1968 - La désertification du Sahara septentrionale et des steppes limitrophes (Lybie, Tunisie, Algérie). Ann. Alger. Géogr. N° 6, Alger ; pp, 05-30.

    Le Houerou H.N. 1969 - La végétation de la Tunisie steppique (Avec référence aux végétations analogues d'Algérie, de la Lybie et du Maroc). Ann. I.N.R.A N° 42 ; 617 p.

    Le Houerou H.N., 1985 - La régénération des steppes algériennes. Rapport de mission de consultation et d'évaluations. Ministère de l'Agriculture. Alger, pp 33-51.

    Merabet B.A., 1989 - Aménagement et restauration des zones steppiques (l'expérience de l'Algérie).

    Merabet B.A., Bassaid F., Abdelguerfi A., Daoud Y., 2005 - Production et qualité fourragère du trèfle d'Alexandrie en fonction de l'alimentation hydrique en Mitidja (Algérie)». Fourrage N° 181,pp.179-191.

    Ministère de l'agriculture et du développement rural .2002- Rapport sur la situation du secteur agricole en 2001. Données de la relance des investissements. 79p.

    Mohamdi H, Labani A et Benabdeli K. 2006 - Essai sur le rôle d'une espèce végétale rustique pour un développement durable de la steppe. Développement durable et territoires (en ligne), varia, mis en ligne le 17 juillet 2006. Consulté le 27 décembre 2011 à 23 :45, http:// développement durable. Revue.org/index2925.html.

    MORIZE J., 1992 - Manuel pratique de vulgarisation agricole - vol.1, le technicien d'agriculture tropicale, Maisonneuve et Larose, Paris.

    104

    Muller P., 1992- « L'administration française est-elle en crise ? », Paris : l'Hrmattan, 288 p. Actes du colloque « Le modèle français d'administration est - il en crise ? » organisé par L'association française de science politique les 7 et 8 fevrier 1991.

    Myers F et Parker G. 1975 - Contribution à l'étude des groupements végétaux messicoles et rudéraux de la Tunisie. Ann, serv. Bot. Et agro. Tunisie, 275 p.

    Naggar M. 2000 - Eléments de base d'une stratégie de sylvo-pastoralisme en Afrique du Nord. Options Méditerranéennes, série A ; n° : 39 ; pp, 191-202.

    Nori M, Tylor M, Sensi A. 2008 - Droits pastoraux, mode de vie et adaptation aux changements climatique. IIED et ILC dossier n° :148.

    OCDE (1988) - Changement de cap en politique économique. Onze études de cas, Paris, OCDE.

    Pouget M., 1971 - Etude agro-pédologique du bassin de Zahrez El Gharbi (feuille du rocher de sel).RADP. Secrétariat d'Etat à l'hydraulique. Alger ; 160 p + cartes.

    Pouget M., 1980 - Les relations sol- végétation dans les steppes sud-Algéroise. Thèse Doctorat, Ed ORSTOM, université Aix Marseille, pp 301-467.

    Ramade F., 1997 - Conservation des écosystèmes méditerranéens. Enjeux et perspectives - Plan Bleu, Nouvelle édition. 144 p.

    Sauvage C., 1963 - Etages bioclimatiques. Atlas du Maroc ; 44 p.

    Seltzer P., 1946 - Le climat de l'Algérie. Travaux de l'institut de météorologie et de physique du globe d'Algérie, université d'Alger, 219 p.

    Smail M., 1994 - Approche d'aménagement en steppe : Cas d'El Guidid (wilaya de Djelfa). Actes du deuxième séminaire international du réseau parcours. Parcours demain, numéro spécial, Montpellier, pp 81-85.

    Trayssac J., 1980 - Etude géomorphologique du bassin versant d'Oued Mellah (Djelfa), versant nord des monts des Ouled Nail. Thèse Doctorat, université Poitier 221p.

    Tricart J et Cailleux A., 1969 - Le model des régions sèches (S.E.D.E.S). Paris, 472 p.

    Vachon N., 2002 - Variations interannuelles de l'abondance des chevaliers 0+ dans le secteur Saint - Marc de la rivière Richelieu de 1997 à 2001 avec une attention particulière portée au chevalier cuivré (Moscostoma hubbsi). Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de l'aménagement de la faune de Montréal, de Laval et de la Montérégie, Longueuil, Rapp. Tech. 16 - 06, Viii 448 p.

    ZANA M., 2003 - Préparer et financer les projets dans la coopération au développement - tome 1 : Préparer les projets de développement par l'approche participative, ARISSALA, Rabat.

    105

    Annexe N° 01 : Le questionnaire utilisé lors de la réalisation des enquêtes de terrain

    V1 jusqu'à V53 ce sont les codes utilisés lors du traitement statistique avec les deux logiciels ; le SPSS Statistics 17 et le Statistica version 10.

    La date :

    Le lieu :

    01- Identification de l'enquêté :

    N° :

    Nom :

    V1 Tribu :

    V2 Fraction : Age :

    V3 Situation familiale : - Célibataire - Marié
    Composition de la famille :

    Profil du ménage :

    Personne

    Lien de
    parenté

    Sexe

    Age

    Niveau
    d'instruction

    Occupation
    professionnelle

    Lieu de
    travail

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    V4- Quel type d?élevage pratiquez-vous ?

    - Sédentaire - Transhumant - Nomade

    106

    - Et pourquoi ?

    V5 - Quelle est la composition de votre cheptel ?

    * Ovin + Caprin

    * Ovin + Bovin + Caprin

    * Ovin + Bovin

    * Ovin

    V6- Quel est le nombre de votre cheptel ?

    * Entre 1 et 250 têtes

    * Entre 251 et 500 têtes * Plus de 500 têtes

    V7- Comment avez-vous eu votre cheptel ?

    * Achat * Faire valoir indirect * Héritage

    V8- Votre cheptel est-il rassemblé sur la commune ?

    * Oui * Dispersé sur plusieurs lieux ?
    * Et pourquoi ?

    V9- Comment voyez-vous l'avenir de votre cheptel ?

    * Croissance *Maintien * Décroissance
    * Et pourquoi ?

    V10- Avez-vous une autre activité que l'élevage ?

    * Non * Oui
    * Si oui, laquelle ?

    V11- Est-ce que vos enfants qui sont en âge de travailler travaillent ?

    * Non * Oui

    107

    * Si oui, dans quel domaine ?

    02- Le foncier :

    V12- Possédez-vous des terres sur la commune ?

    * Oui * Non

    * Et ailleurs ? * Oui * Non

    * Si oui, où ?

    V13- Et de quelle superficie ? * Inférieur ou égale à 50 ha * Entre 50 et 100 ha

    * Plus de 100 ha

    V14- Comment avez-vous eu cette terre ? * Achat

    *Héritage

    V15- De quel statut juridique est cette terre ?

    * Propriété privée * Communal

    * Collectif (tributaire) * Domanial

    V16 - Utilisez-vous les terres communales pour votre cheptel ?

    * Oui * Non
    V17- Sont-elles libres d'accès ?

    * Oui * Non * Ya t-il des règles d'usage ?

    03- L'agriculture et le matériel acquis :

    V18- Pratiquez-vous l'agriculture ? * Oui * Non
    * Si oui, depuis longtemps ?

    * Plutôt beaucoup plus aujourd'hui qu'avant * Plus aujourd'hui qu'avant

    * La même chose * Moins aujourd'hui qu'avant

    * Et pourquoi cela a -t-il varié au cours du temps ? (en fonction de quels critères ?)

    V19- Avec quel outillage cultivez-vous ? * Tracteur * Animaux

    108

    - Quelles surfaces pour quelles productions ?

    Personne

    Origine de la terre

    Surface globale en ha

    Surface pour fourrage

    Surface pour céréaliculture

    Surface pour arboriculture

    Surface pour culture maraichère

     

    - Achat

    - Héritage - Tributaire - Location

     
     
     
     
     

    Production par ha en 2011

    /

    /

     
     
     
     

    - Quels sont les liens entre vos activités agricoles et votre activité d'élevage ?

    - Ont-ils changé depuis 15 années ? * Oui * Non

    * Si oui, comment ?

    V20- Est-ce que l'agriculture vous permet de limiter les risques liés à la variabilité des pâturages ?

    * Oui * Non

    V21- Est-ce que l'agriculture vous permet de sédentariser le bétail sur la commune ou voisines ?

    * Oui * Non

    V22- Est-ce que l'agriculture vous permet d'augmenter les troupeaux ?

    * Oui * Non

    V23- Est-ce que l'agriculture vous permet de survivre ?

    * Oui * Non

    V24- Possédez-vous un matériel de transport ?

    * Oui * Non

    109

    * Si oui, le quel ?

    * Camion * Camionnette * Charrette * Camion + Camionnette
    * Camion + Camionnette + Charrette

    04- Réalisation et suivi des aménagements pastoraux :

    - D'après vos connaissances, quelles sont les différentes actions d'aménagements pastoraux qui ont touché votre région ?

    - Quels sont les objectifs de ces aménagements pastoraux selon vous ?

    V25- Est-ce que vous avez contribué à la demande de ces aménagements pastoraux auprès du HCDS ?

    * Si oui, comment ?

    * Si non, pourquoi ? .

    V26- Est-ce que vous voyez que ces aménagements pastoraux étaient bien réalisés et suivi ? * Si oui, comment ?

    * Si non, pourquoi ?

    - Quels sont les lieux de différentes actions de ces aménagements pastoraux ?

    05- La plantation pastorale :

    05-1- Choix de l'espèce végétale et suivi du projet :

    - Quelle est la superficie totale qui a été réalisée dans toute la commune ?

    - Est-ce que cette superficie qui a été réalisée est suffisante pour tous les éleveurs de la commune ?

    * Oui * Non

    V27- Est-ce que le choix de l'espèce végétale est bien fait ? * Si oui, pourquoi ?

    110

    * Si non, pourquoi ?

    V28- Est-ce que ce choix répond à vous préoccupations ?

    * Si oui, pourquoi ? * Si non, pourquoi ?

    V29- Est-ce que vous avez suivi le développement de ces plantations ? * Si oui, comment ?

    * Si non, pourquoi ?

    V30- Est-ce que vous connaissiez la période d'exploitation des plantations pastorales ? * Oui * Non - Qu'est ce que vous penser de ce mode d'exploitation ?

    V31- Est-ce que l'espèce utilisée régénère rapidement après leur exploitation ?

    * Oui * Non

    111

    05-2- Le calendrier fourrager avant et après la plantation pastorale:

    A- Avant la plantation pastorale :

    Type

    d'alimentation

    Automne

    Hiver

    Printemps

    Eté

    Parcours

     
     
     
     

    Concentrés

    - Orge

    - Son

    - Paille

    - Foin

    - Autre

     
     
     
     
     

    B- Après la plantation pastorale :

    Type d'alimentation

    Automne

    Hiver

    Printemps

    Eté

    Parcours

     
     
     
     

    Concentrés

    - Orge

    - Son

    - Paille

    - Foin

    - Autre

     
     
     
     

    Plantation Pastorale

     
     
     
     

    05-3- Impacts des plantations pastorales sur l'environnement socio-économique : - Quelles sont les effets de la plantation pastorale sur la production animale ?

    V32- Est-ce que cette alimentation permet l?amélioration de la reproduction ?

    * Fécondité * Prolificité
    * Fertilité

    112

    V33- Quel est le type d'animal couvert par cette alimentation ?

    * Animal pendant la lactation * Animal pendant la gestation

    * Animal pendant l'engraissement

    V34 - Est-ce qu'il y a des conflits pour l'exploitation de ces parcours ? - Oui - Non
    * Si oui, quelle est la nature de ces conflits ?

    * Et quelles sont les solutions proposées pour résoudre ces conflits ?

    V35- Est-ce que vous penser que ces plantations pastorales ont réduit le phénomène de transhumance ?

    * Oui * Non

    V36- Est-ce que ces plantations pastorales ont contribués à diminuer les charges d'alimentation animale ? * Oui * Non

    V37- Est-ce que ces plantations pastorales ont contribués à augmenté vos revenus ?

    * Oui * Non

    V38- Est-ce que ces plantations pastorales ont permis de faire croître le(s) troupeau(x) ?

    * Oui * Non

    V39- Est-ce que ces plantations pastorales ont permis d'améliorer l'état des animaux ?

    * Oui * Non

    - Comment vous êtes informés de la période de location de ces plantations ?

    - Quelle est la superficie que vous avez demandée pour la location ?

    113

    V40- Est-ce que vous penser que la mis en place des plantations pastorales ont permet d'avoir des postes de travail pour la population de la région ?

    * Oui * Non

    - Après la mis en place des plantations pastorales, est ce que vous pensez que les infrastructures (les voies de communications et les agglomérations) sont moins menacées qu'avant ?

    * Oui

    * Non

    05-4- Impacts des plantations pastorales sur le milieu naturel :

    - Selon vous, quel est l'effet des plantations pastorales sur le milieu naturel dans la région ?

    V41- Est-ce que les plantations pastorales permettent de lutter contre le phénomène de la désertification

    dans la région ? * Oui * Non

    - Est-ce que les plantations pastorales ont diminuées l'érosion hydrique et éolienne ?

    * Oui * Non

    - Est-ce que les plantations pastorales ont participées à la fixation des dunes ?

    * Oui * Non
    06- Les aménagements hydrauliques :

    V42- Est-ce que vous avez fait une demande de réalisation d'une infrastructure hydraulique ?

    * Si oui, de quel type ? - Forage - Puits - Autre

    * Est ce qu'elle été réalisée ? - Oui - Non
    * Si non, pourquoi elle n'est pas été réalisée ?

    V43- Est-ce que les infrastructures hydrauliques mis en place sont suffisantes pour l'ensemble des éleveurs de la commune ?

    * Oui * Non

    114

    06-1- Avant la mise en place des infrastructures hydrauliques :

    V44 - Vous louez des citernes ?

    * Oui

    * Non

    - Vous utilisez les points d'eaux individuels ou collectifs ?

    06-2- Après la mise en place des infrastructures hydrauliques :

    V45- Vous louez des citernes ?

    * Oui

    * Non

    - Vous utilisez les points d'eaux individuels ou collectifs ?

    - Quelle est la manière pour accéder à cette ressource ?

    V46- Est-ce que l'accès à cette ressource est libre ou contrôlé ? * Si contrôlé, comment ?

    * Et par qui : le HCDS ou la commune ?

    V47- Est-ce que vous avez un rôle dans la gestion et l'entretien de ces infrastructures ?

    * Oui

    * Non

    * Si oui, comment ?

    07- La mise en défens des parcours :

    - Qu'est ce que vous pensez de la technique de la mise en défens des parcours ?

    - Dans quel endroit est elle réalisée cette technique dans cette commune ?

    V48- D'après vous, pour l'alimentation d'un animal vous préférer les ressources fourragères :

    * De la mise en défens * De la plantation pastorale * De la mise en défens + la plantation pastorale

    115

    Et pourquoi ?

    V49- Est-ce que vous pensez que la mis en défens des parcours a permet d'avoir des postes de travail pour la population de la région ?

    * Oui

    * Non

    - Selon vous, quel est l'effet de la mis en défens des parcours sur le milieu naturel ?

    V50- Est-ce que vous pensez que la mise en défens des parcours permette la régénération et l'augmentation du couvert végétal ?

    * Oui * Non

    V51- Est-ce que selon vous, la mise en défens des parcours permette de lutter contre le phénomène de la désertification dans la région ?

    * Oui * Non

    08- Appréciation des aménagements pastoraux par les éleveurs :

    V52- Est-ce que vous appréciez l'ensemble des aménagements pastoraux qui ont été fait dans cette région ?

    * Oui

    * Non

    * Et pourquoi ?

    V53- Est-ce que ces aménagements pastoraux ont contribués à un développement durable dans la région ? * Oui * Non * Si non, qu'est ce qu'il manque selon vous ?

    * Quelles sont vous recommandations vis-à-vis des aménagements pastoraux ?

    116

    Résultats

    eenAxn N:02

    obtenus lors de l'enquête

    Modes

    d'acquisition du cheptel

    Mode de

    gardiennage du cheptel

    Réalisation et suivie des aménagement s pastoraux

    La plantation Pastorale

    Les

    aménagemen ts

    hydrauliques

    La mise en défens des parcours

    Achat

    Héritage

    Faire valoir indirecte

    Directe

    Indirecte

    Eleveurs qui ont suivies les A P

    Eleveurs qui n'ont pas suivies les A P

    Eleveurs qui ont apprécies les P P

    Eleveurs qui n'ont pas apprécies les P P

    Avant les aménage ments hydrauliq ues

    Après les aménage ments hydrauliq ues

    Contre

    Pour

    P

    C

    P

    C

    Mode

    d'élevage

    Sédentaire

    20

    0

    0

    20

    0

    02

    18

    20

    0

    08

    12

    10

    10

    18

    02

    Transhumant

    0

    25

    0

    25

    0

    0

    25

    20

    5

    10

    15

    12

    13

    20

    5

    Nomade

    0

    0

    5

    0

    5

    0

    5

    0

    5

    0

    5

    0

    5

    1

    4

    Age

    d'éleveur

    Plus de 50 ans

    1

    20

    5

    21

    5

    1

    25

    21

    5

    12

    14

    14

    12

    23

    3

    Moins de 50 ans

    19

    5

    0

    24

    0

    1

    23

    19

    5

    6

    18

    8

    16

    16

    8

    Niveau

    d'instruction

    Universitaire

    3

    0

    0

    3

    0

    2

    1

    3

    0

    1

    2

    2

    1

    0

    3

    Lycée

    6

    0

    0

    6

    0

    0

    6

    6

    0

    2

    4

    2

    4

    3

    3

    Moyen

    6

    0

    0

    6

    0

    0

    6

    6

    0

    2

    4

    2

    4

    4

    2

    Primaire

    5

    2

    0

    7

    0

    0

    7

    2

    5

    1

    6

    2

    5

    5

    2

    Analphabète

    0

    23

    5

    23

    5

    0

    28

    23

    5

    12

    16

    14

    14

    27

    1

    Type d?agent économique

    Petit

    20

    13

    0

    33

    0

    2

    18

    20

    0

    8

    12

    10

    10

    26

    2

    Moyen

    0

    12

    0

    12

    0

    0

    25

    20

    5

    10

    15

    12

    13

    12

    5

    Grand

    0

    0

    5

    0

    5

    0

    5

    0

    5

    0

    5

    0

    5

    1

    4

    P : puits / C : citerne / pp : plantation pastorale

    117

    Annexe N° 03 : valeurs Propres et Inertie

    de toutes les Dimensions (Feuille de données1) Table d'Entrée (Lignes x Colonnes) : 50 x 53 Inertie Totale = ,09314 Chi2 = 382,43 dl = 2548 p = 1,0000

     
     

    ValSing. - Values

    ValProp. - Values

    % age - Inertie

    % age - Cumulé

    Chi2 - Squares

    1

    0,144920

    0,021002

    22,54872

    22,5487

    86,23364

    2

    0,104412

    0,010902

    11,70473

    34,2534

    44,76267

    3

    0,099548

    0,009910

    10,63966

    44,8931

    40,68950

    4

    0,084806

    0,007192

    7,72186

    52,6150

    29,53089

    5

    0,082222

    0,006760

    7,25834

    59,8733

    27,75826

    6

    0,073419

    0,005390

    5,78731

    65,6606

    22,13253

    7

    0,067715

    0,004585

    4,92309

    70,5837

    18,82750

    8

    0,063701

    0,004058

    4,35664

    74,9403

    16,66119

    9

    0,061159

    0,003740

    4,01593

    78,9563

    15,35822

    10

    0,055130

    0,003039

    3,26312

    82,2194

    12,47922

    11

    0,047091

    0,002218

    2,38093

    84,6003

    9,10545

    12

    0,046228

    0,002137

    2,29440

    86,8947

    8,77454

    13

    0,041384

    0,001713

    1,83877

    88,7335

    7,03204

    14

    0,038075

    0,001450

    1,55648

    90,2900

    5,95249

    15

    0,036355

    0,001322

    1,41904

    91,7090

    5,42688

    16

    0,035383

    0,001252

    1,34417

    93,0532

    5,14053

    17

    0,034441

    0,001186

    1,27357

    94,3267

    4,87055

    18

    0,029530

    0,000872

    0,93626

    95,2630

    3,58055

    19

    0,027557

    0,000759

    0,81529

    96,0783

    3,11795

    20

    0,024060

    0,000579

    0,62152

    96,6998

    2,37688

    21

    0,023045

    0,000531

    0,57018

    97,2700

    2,18055

    22

    0,020408

    0,000416

    0,44715

    97,7171

    1,71005

    23

    0,019243

    0,000370

    0,39755

    98,1147

    1,52034

    24

    0,018837

    0,000355

    0,38096

    98,4956

    1,45691

    25

    0,017769

    0,000316

    0,33898

    98,8346

    1,29636

    26

    0,014297

    0,000204

    0,21945

    99,0541

    0,83923

    27

    0,014109

    0,000199

    0,21372

    99,2678

    0,81735

    28

    0,011430

    0,000131

    0,14026

    99,4081

    0,53641

    29

    0,011142

    0,000124

    0,13330

    99,5414

    0,50978

    30

    0,010946

    0,000120

    0,12865

    99,6700

    0,49200

    31

    0,009395

    0,000088

    0,09476

    99,7648

    0,36238

    32

    0,008440

    0,000071

    0,07648

    99,8412

    0,29247

    33

    0,007292

    0,000053

    0,05709

    99,8983

    0,21834

    34

    0,006353

    0,000040

    0,04333

    99,9417

    0,16571

    35

    0,005307

    0,000028

    0,03023

    99,9719

    0,11562

    36

    0,003836

    0,000015

    0,01580

    99,9877

    0,06043

    37

    0,003385

    0,000011

    0,01230

    100,0000

    0,04704

    38

    0,000000

    0,000000

    0,00000

    100,0000

    0,00000

    39

    0,000000

    0,000000

    0,00000

    100,0000

    0,00000

    40

    0,000000

    0,000000

    0,00000

    100,0000

    0,00000

    41

    0,000000

    0,000000

    0,00000

    100,0000

    0,00000

    42

    0,000000

    0,000000

    0,00000

    100,0000

    0,00000

    43

    0,000000

    0,000000

    0,00000

    100,0000

    0,00000

    44

    0,000000

    0,000000

    0,00000

    100,0000

    0,00000

    45

    0,000000

    0,000000

    0,00000

    100,0000

    0,00000

    46

    0,000000

    0,000000

    0,00000

    100,0000

    0,00000

    47

    0,000000

    0,000000

    0,00000

    100,0000

    0,00000

    48

    0,000000

    0,000000

    0,00000

    100,0000

    0,00000

    49

    0,000000

    0,000000

    0,00000

    100,0000

    0,00000

    50

    0,000000

    0,000000

    0,000000

    100,0000

    0,00000

    Annexe N° : 04

    0,3 0,2 0,1 0,0 -0,1 -0,2 -0,3

    Tracé 2D des Coordonnées Ligne (enquétés) ; Dimensions : 1 x 2 Table d'Entrée (Lignes x Colonnes) : 50 x 53 Standardisation : Profils ligne et colonne

     
     
     
     

    L2

    L3

     
     
     
     

    L21

     

    L27 L13

    L33

    L39 L23

    4L35 L11L16

     
     

    L19

    L8

    L22

    L34

    L12L38

    L7

     
     
     
     
     

    L42

    L47

     

    L1

    L10

     
     
     

    L46

     

    L29

     

    L37

     
     
     

    L40

    L44

    L24 L15

    L28

     
     

    L14

    L20

    L43

    L25

    L32

    L31 L41 L17L6

    L36

    L18 L5

    L49

    L45

    L26 L30 L48

    L9 L50

    -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3

    Dimension 1; Valeur Propre : ,02100 (22,55 % d'Inertie)

    118

    L : les enquêtés

    Annexe N° 05 :

    Tracé 2D des Coordonnées Colonne ; Dimension (questions)

    : 1 x 2

    0,4 0,3 0,2 0,1 0,0 -0,1 -0,2 -0,3

    Table d'Entrée (Lignes x Colonnes) : 50 x 53 Standardisation : Prof ils ligne et colonne

     
     
     
     

    V19

     
     
     
     
     
     
     
     

    V18

     
     
     
     

    V34

     
     
     
     
     
     

    V30

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    V10V9

     
     

    4V45

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    V3

     

    16V17

     
     
     

    V42

    V25

    V1

    V8

     
     
     
     
     
     

    V33 4 V7

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    V24V14V38

    012V23

    V32

    V39

    57

    31 67V28

    V13 V6 V41

    V49 V15

    V40

    V46

    V48

    0V51V52

    12

    V53

    V5

    V2

    -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5

    V29V43

    V47

    Dimension 1; Valeur Propre : ,02100 (22,55 % d'Inertie)

    119

    V : les questions

    Tracé 2D des Coordonnées Ligne & Colonne ; Dimension : 1 x 2 Table d'Entrée (Lignes x Colonnes) : 50 x 53

    Standardisation : Profils ligne et colonne

     
     
     
     

    V19

     
     
     
     
     
     
     
     

    V18L2

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    L43

     

    L34

     
     
     
     
     
     

    012V23

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    V42

    7 V4

     

    V8

    L29

     

    L37

     
     
     

    V34

    V33

    L40

    L3 L27 L13

    L33

    L39 L15

    4 L11 L16

    L35

     
     
     

    L21 V30

    L24 L23

    L14

    L19

    L20

    L8

    V10

    V24

    L44

    V9 L28

    4V45

    V14 V38

    L12 L38

    V29

    L7

    V43

    V47

    V39 L22

    57

    3167V28 L32

    V13 V6 V41

    V49 V15

    V40 L42

    L47

    L25

    L31 V48 V46

    L4 L17

    0V51V52V53

    L36 V3

    12

    L6 L1

    L10

    L18

    L5

    67

    V11

    V5

    V32

    L49

    L46

    V25

    L45 V1

    L26 L30 L48

    V2

    L9 L50

    -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5

    Dimension 1; Valeur Propre : ,02100 (22,55 % d'Inertie)

    0,4 0,3 0,2 0,1 0,0 -0,1 -0,2 -0,3

    Coord.L.

    Coord.C.

    120

    Annexe N° 06 :

    L : les enquêtés V : les questions

    121

    Annexe N° 07: Procès verbal de constatation et de délimitation d'un périmètre pour la plantation pastorale

    République Algérienne Démocratique et Populaire

    Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural Haut Commissariat au Développement de la Steppe Commissariat Régional du Centre Ouest- Djelfa

    Procès verbal de constatation et de délimitation d'un périmètre pour la plantation

    pastorale

    Le : (la date)

    La commission qui se compose des membres ci-après nommés:

    1- Nom : Prénom : Qui représente la mairie de la commune

    2-Nom : Prénom : Qui représente le haut commissariat au

    développement de la steppe de la wilaya de Djelfa

    3- Nom : Prénom : : Un topographe

    4- Nom : Prénom : . Qui représente la direction générale des forêts de la
    wilaya de Djelfa

    5- Nom : Prénom : Qui représente la direction des services agricoles de
    la wilaya de Djelfa

    S'est déplacée sur le lieu dit : . Commune : Daïra :

    Un périmètre de plantation pastorale d'une superficie de : . Hectares
    Le résultat de la constation est le suivant :

    La délimitation du périmètre :

    Nord : Sud : . Est : . Ouest :

    La topographie de la région : .

    La nature du sol :

    Le couvert végétal dominant :

    Le taux de la couverture végétale :

    L'état du couvert végétal : .

    Autre observations : .

    Signature des membres de la commission

    122

    Annexe N°08 : Une décision du wali concernant l'ouverture à l'exploitation d'un périmètre mis en défens

    République Algérienne Démocratique et Populaire

    Wilaya de Djelfa

    La direction des services agricole

    Service de l'aménagement rural et le développement de l'investissement Code : .....

    Décision N° : ... qui date du : ... concernant l'ouverture d'un périmètre mis en défens
    dans la commune de Zaafrane

    Le wali de la wilaya de Djelfa :

    - Selon l'ordonnance numéro : 43/75 qui date du : 17/06/1975 concernant la loi du pâturage

    - Selon la loi numéro : 12/84 qui date du : 23/06/1984 concernant l'ordre général des forêts

    - Selon la loi numéro : 09/84 qui date du : 04/02/1984 concernant la réorganisation territoriale du

    pays.

    - Selon la loi numéro : 08/90 qui date du : 07/04/1990 concernant la commune, accomplie par

    l'ordonnance numéro : 03/05 qui date du : 18/07/2005.

    - Selon la loi numéro : 09/90 qui date du 07/04/1990 concernant la wilaya, complétée par

    l'ordonnance numéro : 04/05 qui date du : 18/07/2005.

    - Selon la loi numéro : 25/90 qui date du : 18/11/1990 concernant l'orientation foncière,

    complétée par l'ordonnance numéro 26/95 qui date du 25/09/1995.

    - Selon la loi numéro : 30/90 qui date du 01/12/1990 concernant les propriétés de l'Etat, modifier

    et complétée par la loi numéro 08/14 qui date du : 20/07/2008.

    - Selon la loi numéro : 03/10 qui date du : 19/07/2003 concernant la protection de

    l'environnement dans le cadre du développement durable.

    - Selon le décret présidentiel qui date du : 07/05/2008 concernant la nomination du M .
    comme wali pour la wilaya de Djelfa.

    - Selon le décret d'application numéro : 139/90 qui date du : 23/06/1990 concernant la création de la direction des services agricoles de la wilaya.

    - Selon le décret d'application numéro : 91/454 qui date du : 23/11/1991 qui détermine les conditions de la gestion des propriétés privées et en communs qui appartiennent à l'Etat.

    - Selon l'ordonnance présidentielle numéro : 95/05 qui date du : 14/08/1995 concernant la protection des terrains agricoles et forestiers.

    - Selon l'ordonnance numéro : 96/17 qui date du : 10/04/1996 délivrée par le premier ministre concernant la protection des propriétés de l'Etat et biens en commun.

    - Selon l'ordonnance numéro : 332 qui date du : 18/07/2000 concernant la stratégie de l'application du plan national de développement de l'agriculture et spécifiquement le paragraphe concernant le développement et la protection du patrimoine naturel et leur exploitation rationnelle.

    - Selon la décision du wali numéro : 1095 qui date du : 23/11/2004 concernant l'interdiction du labour dans les zones steppiques algériennes.

    - Selon la décision du wali numéro : 437 qui date du : 22/05/2007 concernant l'ouverture pour l'exploitation du périmètre mis en défens dans la zone de Kourirech (commune de Zaafrane, Djelfa) d'une superficie de 20.000 ha.

    - Selon le courrier arrivé du haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa numéro : 298/ 2009 qui date du : 24/05/2009 concernant une demande pour l'ouverture à l'exploitation du périmètre mis en défens dans la zone de Kourirech (commune de Zaafrane, Djelfa) d'une superficie de 20.000 ha après l'opération du balayage topographique faite par le haut commissariat au développement de la steppe accompagné d'une commission technique de la commune concernée où il a été déterminée une superficie de 15.000 ha exploitable au lieu de 20.000 ha.

    - Selon le programme national de la lutte contre la désertification et le développement durable des zones steppiques concernant la protection du patrimoine naturel dans la wilaya :

    Selon la proposition du directeur des services agricoles

    Le wali décide :

    Le premier article :

    Rectifie les articles : premier, deuxième et troisième de la décision numéro : 437 qui date du : 22/05/2007 comme suit :

    1- Le périmètre mis en défens dans la zone de Kourirech d'une superficie de 15.000 ha au lieu de 20.000 ha se délimite selon le balayage topographique à partir de la date de la signature de cette décision, et la durée d'ouverture à l'exploitation du périmètre reste ouverte jusqu'à la fin de ce projet.

    2- Le périmètre se délimite comme suit :

    Du Nord : De l'Est :

    Du Sud : De l'Ouest :

    3- Le périmètre mis en défens dans la zone de Kourirech est ouvert à l'exploitation selon la demande du service de la mairie de la commune de Zaafrane (sous le contrôle du chef de la Daïra) et le procès verbal de constatation établi par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa.

    Le deuxième article : Le reste est sans changement

    Le troisième article : Charge les responsables suivants : le secrétaire général de la wilaya de Djelfa, le directeur de l'ordre général, le directeur des services agricoles de Djelfa, le directeur des propriétés de l'Etat, le directeur général des forêts, le directeur de l'environnement, le commandant du secteur de la gendarmerie, le haut commissaire au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa, le chef de Daïra, le maire de la commune de Zaafrane, de l'application de cette décision qui sera publiée dans le registre des actes administratifs de la wilaya.

    123

    Signature du wali :






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus