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Impacts des aménagements pastoraux sur l’environnement écologique et socioéconomique. cas de la commune de zaafrane (djelfa- algérie)


par Mohamed Adnane BENCHERIF
Centre International de Hautes études agronomiques de Montpellier- France - - Master of science  2012
  

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B- Option plantation individuelle en propre compte :

Elle cible des parcelles non litigieuses dont la jouissance est reconnue par la communauté pastorale à ceux qui les exploitent. Cette démarche dite participative, consiste à fournir aux agropasteurs les plants fourragers, ces derniers assurent la plantation et son entretien. Cette opération permet l'implication des agro-éleveurs dans la régénération et la conservation des parcours dégradés. L'Atriplexe est la plante la plus utilisée dans cette opération et surtout l'Atriplexe halimus. Dans notre zone d'étude cette opération a touchée une superficie de 268 ha réalisée par les agro-éleveurs.

Les résultats de l'enquête menée dans la commune de Zaafrane, ont montré que les projets en matière de protection et d'amélioration des ressources fourragères ont eu incontestablement un effet positif en l'occurrence pour les plantations pastorales. La réalisation de ces derniers, qui ont comme objectif principal d'augmenter la production fourragère en vue de décongestionner les parcours de notre région d'étude par la fourniture d'une alimentation de bétail qui est moins dépendante des fluctuations pluviométriques tout en procurant une biomasse sur pied régulière tout au long de l'année, a provoqué une vraie révolution dans les attitudes des éleveurs qui ont, en effet, accepté l'idée des techniques d'aménagements basées sur les plantations pastorales. On note ici que nos enquêtes été basées principalement sur les périmètres communaux. L'analyse de ces dernières indique que les éleveurs au travers de leurs expériences basées sur l'observation et le savoir faire local, ont préféré les arbustes fourragers suivants : l'Atriplexe canescens,l' Atriplexe leucoclada, et le Medicago arborea.

En ce qui concerne l'exploitation des périmètres aménagés à base de plantations pastorales, il ressort des enquêtes et des entretiens avec les éleveurs de notre région d'étude que les périodes d'exploitation des plantations pastorales sont relativement connues. Mais il est toutefois a noter que les niveaux d'informations sont différents concernant les usagers.

De par leurs situations vis-à-vis de ces périmètres aménagés, les éleveurs habitués à la location et à l'utilisation des plantations pastorales dans l'alimentation de leurs animaux, suivi des éleveurs habitant à proximité et en fin les gardiens des périmètres sont les plus informés des périodes d'exploitation, mais surtout des procédures administratives nécessaires pour la location. Cette catégorie d'éleveurs représente seulement 6 % (3/50) de l'ensemble de notre échantillon. La diminution des ressources fourragères conjuguées à la montée de l'individualisme et à l'analphabétisme, expliquent les différences qui existent entre les éleveurs de la commune de Zaafrane en matière d'information relative à l'exploitation des ressources. En effet, 94 % (47/50) des enquêtés ont déclaré que l'absence de contrat entre les autorités locales chargées de la location en l'occurrence l'APC de la commune de notre région d'étude et les éleveurs, semble constituer une contrainte majeure pour la diffusion de l'information.

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Encadré N° 02 : Mode d'exploitations des périmètres fourragers

La procédure administrative pour la location des périmètres aménagés est la suivante :

Les éleveurs de la commune font une demande verbale au maire pour louer les périmètres aménagés que ce soit plantation pastorale ou mise en défens. A son tour, le maire fait une demande manuscrite pour l'ouverture à l'exploitation d'un périmètre désignée au haut commissariat au développement de la steppe.

Une équipe formée d'ingénieurs et techniciens de différent organismes (HCDS, DSA et DGF) sera appelée a faire un état du lieu concernant ce périmètre qui a été demandé pour l'exploitation. Les ingénieurs font un rapport détaillé après un diagnostic de terrain : « un rapport d'évaluation ou un procès verbal de constatation d'un périmètre aménagé (voir annexe N° : 07) » qui englobe : l'état du développement de la végétation dans ce parcours, la capacité de charge qui peut supporter le parcours : « nombre de tête par hectare selon l'unité fourragère qui peut l'offrir le périmètre aménagé ». D'une façon générale, le périmètre n'est pas ouvert à l'exploitation tant qu'il n'a pas atteint les limites entre les 300 à 400 UF / ha ».

En se basant sur ce rapport, le haut commissaire au développement de la steppe fait une demande d'ouverture à la location de ce périmètre en question qui sera destinée au wali. Ce dernier fait à son tour une décision d'ouverture d'un périmètre aménagé (voir annexe N° : 08) qui sera envoyée au haut commissaire au développement de la steppe et au maire de la commune concernée par cette offre. Cette décision sera affichée à la mairie, les éleveurs font une deuxième demande mais cette fois a travers des imprimés pour déterminer les superficies souhaitées à la location qui sont fixées à un prix de 1000 Da /ha concernant les périmètres mis en défens, et 2000 Da / ha concernant les périmètres de plantation pastorales. Une fiche de paiement sera remise à l'éleveur qui déterminera le montant à payer.

L'éleveur se dirige accompagné de cette fiche aux services du domaine pour réglé ce montant selon la loi N° : 92 du code fiscal 1997 qui détermine les droits de service du domaine ainsi que les autorités locales de la wilaya. Une copie du reçu de paiement sera donnée au service de la mairie. Une liste qui porte les noms des éleveurs qui ont payés le loyer et les superficies demandées sera faite par ce dernier service.

Un rendez vous sera fixé sur terrain par un représentant de la mairie, un ingénieur du haut commissariat au développement de la steppe, un topographe et les éleveurs concernés pour délimité la superficie louée de chaque éleveur.

Cette procédure s'effectue deux fois par an : la première fois en automne pour une durée de location de 3 mois « septembre, octobre, novembre », et la deuxième fois en printemps pour une durée de location de deux mois « avril et mai » (nos enquêtes 2012)

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Les éleveurs sédentaires appartenant à la tribu autochtone de la commune de Zaafrane (la tribu d'Ouled si Ahmed), réclament l'exclusivité concernant l'exploitation des périmètres des plantations pastorales. Ils refusent catégoriquement l'exploitation de ces ressources fourragères par d'autres éleveurs appartenant à d'autres communautés. Cette situation, et la faible disponibilité des superficies aménagées au niveau de la commune génèrent souvent des conflits sous deux formes différentes :

- Soit entre éleveurs : qui se manifestent surtout entre les utilisateurs des plantations pastorales et la population qui habite à proximité de ces derniers.

- Soit entre les autorités locales et les éleveurs : ce genre de conflit se passe souvent entre les autorités locales et les éleveurs qui ne bénéficiant pas de location, ou ceux qui réclament leurs droits de propriété sur les périmètres aménagés. Cette constatation est un indicateur de l'adhésion de la population locale à la politique d'aménagements des parcours steppiques adopté par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa au niveau de la commune de Zaafrane, étant donné que l'éleveur reconnait aujourd'hui l'utilité de telles restaurations des parcours.

Les éleveurs transhumants de notre région d'étude ont d'autres contraintes vis-à-vis de l'exploitation des plantations pastorales de la commune telles que : le prix des locations des périmètres aménagés qui est selon eux très élevé, car ils sont plutôt habitués à des exploitations gratuites des ressources fourragères particulièrement celles provenant des parcours communaux non aménagés. La période d'exploitation qui coïncide souvent avec leurs départs en transhumance est une autre forme d'handicap vis-à-vis du profit de ces périmètres. Nos enquêtés transhumants s'appuient sur leur expériences pour choisir l'endroit pour lequel leur déplacement sera effectué, car un mauvais choix peut conduire l'agent à perdre son cheptel. Dans le cas où la concurrence est très forte sur un pâturage, la durée de prise de décision pour la transhumance est comprise entre une semaine et un mois, alors que la mauvaise qualité de pâturage fait allonger cette durée pour atteindre dans certains cas deux mois. Lorsqu'il s'agit d'un pâturage rémunéré, le temps de la prise de décision pour la transhumance s'étale d'une semaine jusqu'à 2 à 3 mois. Par contre, si l'accès est gratuit l'agent économique transhumant ne prend pas un temps pour réfléchir, son seul souci dans ce cas sera d'arriver sur le pâturage le plutôt possible.

Selon la déclaration des responsables des aménagements pastoraux de la commune de Zaafrane dans le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa, lors de la réalisation des entretiens avec eux, les parcours plantés d'Atriplex dans notre région d'étude ont montré une nette amélioration de la production passant de 60 UF/ha à plus de 600 UF/ha. La productivité d'un hectare d'Atriplex dans la commune de Zaafrane qui est plantée à 625 arbustes par hectare et ayant une productivité moyenne de 2 kg matière sèche consommable par arbuste assurera 833 jours de pâturage, ce qui est l'équivalent de 2,3 brebis par hectare par an, ou 28 brebis par hectare durant un mois de pâturage. En effet, la valeur fourragère du feuillage d'Atriplex est en moyenne de 0,5 UF/ Kg de matière sèche et de 16 % de protéines brutes très digestible. La productivité moyenne dans notre zone d'étude est alors de 625 UF et 20 Kg de production brut par hectare.

Sur la base de l'analyse des données de l'enquête, 80 % (40/50) des éleveurs ont confirmé l'amélioration des disponibilités fourragères dans notre région d'étude particulièrement au moment de l'optimum de la production des parcours de la commune et même pendant ses niveaux les plus faibles de l'année, ce qui a mené selon eux à une réduction des coûts de l'alimentation animale d'une façon générale. Comparé aux dépenses due à la supplémentation des animaux à base d'aliments concentrés (orge, maïs, son), le coût de l'unité fourragère est passé de 20 Da à 5 Da soit une réduction de 75 %, cela est principalement dû à l'utilisation des parcours aménagés d'Atriplex pendant la période des soudures.

Cependant, 20 % (10/50) des éleveurs enquêtés ne sont pas convaincus de l'intérêt et du rôle que les arbustes pourraient jouer au sein de leurs exploitations. Cette attitude s'explique probablement par la courte durée d'exploitation des parcours. Par contre, ils ont confirmé la diminution des dépenses de production après l'utilisation de ces derniers, car durant les deux dernières décennies l'alimentation des troupeaux de la commune de Zaafrane était basée principalement sur les aliments concentrés qui sont de ressources autoproduites et achetées sur les marchés à des prix exorbitants, non seulement pour les périodes de soudures mais aussi pour beaucoup d'entre eux tout au long de l'année. L'augmentation des

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prix des aliments de bétail a été la conséquence de désengagement de l'Etat par la suppression des subventions suite aux programmes d'ajustement structurel appliqués à l'époque (voir figure N° : 17).

Figure N° 17 : Appréciation des plantations pastorales par les éleveurs enquêtés

L'analyse du calendrier fourrager avant l'aménagement des parcours de notre zone d'étude et l'introduction des arbustes en l'occurrence l'Atriplex révèle le rôle incontournable que joue ce dernier dans l'alimentation du bétail. En effet, le tableau N° : 41 montre clairement que la complémentation à base d'orge ou un aliment concentré assure les besoins du cheptel des éleveurs enquêtés durant la période de huit mois. Pendant le reste de l'année, la couverture des besoins alimentaires est assurée par la location des champs de céréales sinistrés, les résidus de récolte de céréales, ou les chaumes et les jachères. Cette situation domine au niveau des zones steppiques algériennes où l'ampleur de la dégradation des ressources naturelles et la rareté des pâturages dû à l'augmentation de la population de bétail expliquent le recours systémique à ce type d'affouragement.

Tableau N° 41: Le calendrier fourrager des éleveurs enquêtés avant les plantations pastorales

Mois

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Résidus de récolte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Source : nos enquêtes (2012)

Après les plantations pastorales dans la commune de Zaafrane, 80 % des éleveurs enquêtés montrent des signes de satisfaction. L'analyse du tableau N° : 42, qui illustre le calendrier fourrager des éleveurs

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utilisateur des parcours aménagés au niveau de notre échantillon révèle une nette amélioration des apports fourragers. L'introduction de nouvelles ressources fourragères dans notre zone d'étude s'est montrée comme une alternative appropriée pour réduire la période de complémentation ce qui influe positivement sur le coût de la production.

Tableau N° 42 : Le calendrier fourrager des éleveurs enquêtés après les plantations pastorales

Mois

sep

oct

nov

dec

jan

fev

ma

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jui

ju

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Parcours

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Concentré

 
 
 

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Résidus de récolte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Plantation pastorale

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Source : nos enquêtes (2012)

En ce qui concerne la conduite des troupeaux après les plantations pastorales dans la commune de Zaafrane, les résultats des enquêtes menées au niveau de notre échantillon révèlent que ce type d'aménagement ne semble pas influencer la conduite des troupeaux. Le recrutement d'un berger en plus pendant la période de location des parcours est pratiqué par certains enquêtés en l'occurrence les sédentaires de la région qui pratiquent ce type de gardiennage qui était dans le passé en nature, mais qui de nos jours a évolué vers la monétarisation. Le phénomène de la transhumance n'a pas subi une grande régression (malgré que le programme de la plantation pastorale vise essentiellement à construire une réserve fourragère supplémentaire pour le cheptel de la commune afin d'éviter « ou de diminuer » le phénomène de la transhumance) dans notre zone d'étude après la mise en place des plantations pastorales, cela peut être expliqué par la sécheresse qui a sévi pendant les 05 dernières années dans la commune de Zaafrane et les faibles disponibilités fourragères ainsi que l'augmentation non négligeable au niveau de la population de bétail, toutes ces conditions défavorables ont obligé les éleveurs à rechercher d'autres sources alimentaires pour leurs animaux.

La création de 58 micros entreprises chargées des productions de plantes pastorales dans toute la wilaya de Djelfa a causé la baisse du taux de chômage au niveau de notre région d'étude suite à la création d'emplois selon l'analyse des informations collectées auprès des éleveurs de notre échantillon, ainsi que les responsables de suivi des aménagements pastoraux au niveau du haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa. Pour le cas de notre zone d'étude, les déclarations des éleveurs enquêtés qui ont été engagés dans les chantiers afin d'assurer les plantations pastorales révèlent une nette amélioration de leurs revenus durant la période de la réalisation de ces derniers. Cet apport financier a permis aux plus malins des éleveurs au niveau de notre échantillon de faire un approvisionnement régulier en aliments de bétail comme forme de prévision pour les périodes de sécheresse.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King