WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Politique de change et équilibre extérieur en rd congo, une analyse empirique par la modélisation var de 1988 à  2020


par Olivier Mopepe
Université de Kinshasa - Licence 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.3.2 Les modifications de parité en changes fixes

Face aux déséquilibres de la balance des paiements, les modifications de parités étaient considérées dans le cadre des accords de Bretton-Woods comme une mesure normale mais exceptionnelle (accord préalable de FMI) face à un déséquilibre fondamental de la balance des paiements. Les modifications de parité sont de deux types : dévaluation et réévaluation. La première étant la plus courante, c'est à travers elle que sont étudiés les effets des modifications des parités. Ainsi la théorie économique établit les fondements du rééquilibrage extérieur par la dévaluation.

L'objectif premier de toute dévaluation est d'obtenir le rééquilibrage de la balance des paiements. Les canaux par lesquels la dévaluation influence l'état de la balance des paiements peuvent être décrits selon trois optiques :

· Optique du solde commercial et effets - prix

· Optique de l'absorption et combinaison effets - revenu et effets-prix

· Optique monétaire et effets d'encaisses réelles.

1.1.3.2.1 Effets - Prix de la dévaluation et Solde Commercial

L'optique des effets-prix qui décrivent les effets escomptés de la dévaluation de la monnaie nationale sur le solde commercial

Bien évidemment les effets ainsi décrits ne sont pas exempts d'incertitude

a) Mécanismes du rééquilibrage de la balance des paiements

Dans une logique qui remonte aux économistes classiques la dévaluation améliore la compétitivité - prix de l'économie nationale selon les modalités suivantes :

· Hausse des prix des importations en monnaie nationale ce qui entraîne une diminution des importations ;

· baisse des prix des exportations en devises étrangères ce qui entraîne une augmentation des exportations.

Pour que l'état de la balance commerciale s'améliore, il importe que l'effet d'accroissement des exportations et de diminution des importations soit suffisamment fort pour que le solde obtenu compense l'effet de détérioration des termes de l'échange, c'est à dire finalement, ÄXPx> Ä M PM.

La compétitivité-prix est généralement appréciée à partir d'indicateurs construits tels que le taux de change réel ou le taux de change effectif réel.

b) Les Incertitudes et limites des effets escomptés

Les incertitudes et limites des effets escomptés de la dévaluation de la monnaie nationale peuvent être énumérées à quatre niveaux au moins:

En premier lieu, il existe des effets pervers à court terme. C'est le cas lorsque les quantités importées et exportées ne se modifient pas suffisamment pour induire le rééquilibrage ou que des pressions inflationnistes s'exercent sur l'ensemble de l'économie suite à la hausse des prix des importations. Il peut en résulter un ralentissement de l'activité économique par la combinaison de ces pressions inflationnistes et de l'aggravation du déficit extérieur.

En second lieu, les effets ne sont pas automatiques, c'est le problème des élasticités critiques. En effet, la condition Marshall-Lerner-Robinson ou théorème des élasticités critiques peut être énoncée de la manière suivante : si les élasticités -prix d'offre d'importation et d'exportation sont infinies,(et si la balance commerciale est initialement équilibrée), la condition nécessaire et suffisante pour qu'une (faible) dévaluation de la monnaie nationale améliore la balance des paiements est que la somme des élasticités-prix (en valeur absolue)de demande d'exportation et d'importation soit supérieure à l'unité /ex/ + /em/ > 1

En troisième lieu, les effets ne sont pas immédiats. On admet que l'amélioration attendue de la balance commerciale suite à une dévaluation est précédée d'une phase d'accentuation du déficit qui diminue lentement avant de faire apparaître un excédent. C'est le problème de la courbe en J.

251663872

Temps

251662848

Solde

Balance

Commerciale

251666944

251667968

251664896

251665920

En quatrième lieu, les effets ne sont que partiellement réalisés, c'est le problème de l'effet d'hystérésis

La notion d'hystérésis est empruntée aux Sciences Physiques où elle caractérise le retard de l'effet sur la cause lorsqu'on soumet un corps à une impulsion d'abord croissante puis décroissante. En relation avec les modifications de taux de change, des travaux ont permis de montrer que du fait des comportements des entreprises, les modifications de taux de change ne sont que partiellement répercutées et avec retard sur les prix, ce qui limite les effets attendus sur les quantités.

En cas de dévaluation (ou de dépréciation) de la monnaie nationale, les entreprises étrangères peuvent effectuer une prise en charge négative en ne répercutant que partiellement ou pas l'appréciation des monnaies étrangères sur les prix des produits destinés au marché national du pays qui a dévalué.

Exemple : Entreprise française vend un bien au Congo-Brazza

Avant dévaluation 1FF = 50 F CFA

Après dévaluation 1FF = 100F CFA

Pour conserver sa clientèle après dévaluation, l'entreprise française peut effectuer une prise en charge négative en vendant le produit toujours à 50F CFA soit 0,5FF ou à 75FCFA soit 0,75FF après dévaluation.

A l'opposé les entreprises nationales peuvent effectuer une prise charge positive en ne répercutant pas entièrement la prime de change dans le sens d'une modification à la baisse des prix.

Entreprise congolaise vend un bien à la France

Avant dévaluation 100 FCFA = 2 FF

Après dévaluation 100 FCFA = 1FF

L'entreprise congolaise peut choisir de ne répercuter que partiellement la baisse de prix résultant de la dévaluation en vendant désormais à 150FCFA soit 1,5 FF en France.

1.1.3.2.2. Optique de l'absorption et effet de la dévaluation

L'approche de l'absorption a été développée par Sidney Alexander (1952), pour montrer la nécessité d'une maîtrise de la dépense intérieure comme condition de réalisation des effets de la dévaluation. On sait en effet que dans cette optique, le solde de la balance commerciale (ou plus généralement celui de la balance courante) est égal à la différence entre le revenu national et la dépense (la demande) intérieure.

Y= C+I+G+(X-M)

B = X - M = Y - A, B inférieur à 0 implique Y inférieur à A

(où A= C + I + G = Absorption)

La dévaluation agit donc sur la balance commerciale à travers le revenu national et la dépense nationale.

Nous savons que : B = Y - A

La variation de la balance courante est : dB = dY - dA

Cette action s'exerce :

· indirectement par la variation du revenu( dY)

· directement par la variation de l'absorption (ou de la dépense intérieure, dA)

De plus, l'effet sur l'absorption a deux composantes : un effet induit et un effet direct ;

Ainsi, dA = dA induit + dA direct

La composante « dA induit » dépend de la variation du revenu et représente l'effet sur le revenu national de la baisse des importations et de la hausse des exportations. Cette composante peut se noter : dA induit = adY

D'où, dA = adY + dA direct

Ainsi, dB = dY - dA = dY - (adY + dA direct)

dB = (1 - a) dY - dA direct

Au total, ce résultat permet de constater que les effets de la dévaluation dans l'optique de l'absorption sont de deux types :

· les effets qui s'exercent par le revenu (1 - a)dY et

· les effets qui s'exercent directement par l'absorption dA direct

On perçoit alors les conditions de réussite de la dévaluation dans cette optique. Pour qu'une dévaluation conduise à une amélioration de la balance commerciale, dB > 0,

Il faut (1 - a) dY > dA direct

Il faut donc que les effets de la variation du revenu l'emportent sur les effets directs de diminution de l'absorption. Si l'on considère séparément ces effets il faut que

(1 - a) dY > 0 = > (1 - a) > 0 et a < 1

En conséquence la dévaluation est d'autant plus favorable que la propension marginale à absorber (propension à dépenser) est inférieure à l'unité.

Il faut en plus que dA direct soit inférieur à zéro (dA direct < 0) c'est à dire que la dévaluation conduise à la réduction de la dépense nationale.

1.1.3.2.3 Approche monétaire et effets d'encaisses réelles

L'optique monétaire considère que tout déséquilibre extérieur est le reflet d'un déséquilibre sur le marché monétaire.

Les équations de demande et d'offre de monnaie se présentent ainsi qu'il suit :

(1) Md = kP ou kP(Y) fonction de demande de monnaie désirée conformément à la théorie quantitative de la monnaie (Où k=1/V)

(2) MO = CR + R, équation d'offre de monnaie où, CR = crédit intérieur, R = Réserves extérieures.

On admet par ailleurs que la parité des pouvoirs d'achat est respectée.

(3) P = EP* équation de la PPA (avec E coté à l'incertain).

L'équilibre du marché monétaire implique : Md = CR + R soit R = Md - CR

Le solde de la balance des paiements est la différence entre la variation de la demande de monnaie désirée et la variation du crédit intérieur :

B = dR = dMd - dCR

Un déficit de balance des paiements B < 0, dR < 0, est le reflet d'une offre excessive de monnaie dMd - dCR < 0, dMd< CR

Tout écart non désiré entre demande de monnaie et offre de crédit se répercute sur la balance des paiements :

· les nationaux cherchent à se débarrasser à l'extérieur d'un excès d'offre de monnaie. Ce qui provoque sortie de capitaux, déficit de la balance des paiements et réduction des réserves.

· les nationaux s'adressent à l'extérieur pour combler l'insuffisance du crédit intérieur, ce qui provoque entrée des capitaux, excédent de la balance des paiements et accroissement des réserves extérieures.

Ainsi présentée, l'approche monétaire de la balance des paiements a d'importantes implications de politique économique : en changes fixes, tout déséquilibre de la balance des paiements peut être résorbé uniquement par la politique monétaire (exemple : contraction du crédit intérieur en cas de déficit des paiements extérieurs).

Dans cette optique, la dévaluation produit un effet d'encaisses réelles. La hausse des prix provoquée par la dévaluation diminue le niveau réel des encaisses des agents et le conduit à restaurer ce niveau en diminuant leurs dépenses. Cette diminution des dépenses permet le rétablissement du déséquilibre extérieur.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus