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Les méthodes actives peuvent-elles favoriser l'entrepreneuriat ?


par Serge THIEBAUTGEORGES
Institut de Formation Continuée de JONFOSSE - Enseignement Supérieur Pédagogique de Type Court 2016
  

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CHAPITRE 2

PARTIE THEORIQUE

13

1. Introduction

Les méthodes actives peuvent-elles favoriser l'entrepreneuriat ?

Il m'a fallu bien peser toutes les implications de cette question et toutes les sous-questions qui pouvaient en découler, et qui de fait, ne cessèrent d'apparaître lorsque je tentais de saisir celui-ci (le sujet).

Et plus je fouillais dans la littérature, les écrits des pédagogues, l'internet, plus il me semblait qu'il fut possible d'approfondir à l'infini.

Aussi, toute la difficulté de traiter de l'aspect théorique ne fût-t-elle pas d'élaborer un texte, mais de faire des choix, tous plus subjectifs les uns que les autres, et qui, quelque soit l'angle abordé, me semblaient défigurer et minimiser les multiples réponses, parfois contradictoires, auxquelles j'arrivais.

Tel était pour moi le défi que représentait cette partie de mon écrit, que j'espère avoir rendu intelligible.

En ce qui concerne le sujet lui-même, parfois j'ai eu l'impression d'être un explorateur et de marcher dans une neige immaculée, alors qu'à d'autres moments les traces laissées montraient des signes d'un intense passage.

Les expériences les plus répandues chez nous pour favoriser l'entrepreneuriat s'inspirent de la pédagogie du projet et amènent de nombreuses possibilités, avec la création par les étudiants de mini-entreprises par exemple14.

Toutefois, la plupart des projets de mini-entreprises relatés dans la littérature parlent de plusieurs mois d'expérimentation pour arriver à un résultat pédagogique correcte, temps dont je ne disposais pas.

Il me fallait donc trouver une autre approche.

Mais avant d'aborder ensemble comment j'ai tenté de répondre à la question, je vous propose en préalable que nous passions en revue les influences pédagogiques qui m'ont inspirées tout au long de ma formation et comment j'ai fais le lien avec mes matières pour enfin en arriver à la méthodologie qui sera exposée dans mon épreuve intégrée.

14 http://www.lavenir.net/cnt/dmf20140513_00475630, consulté le 24 mars 2016

14

2. Ce que je m'approprie des courants pédagogiques et comment je fais le lien
avec les sciences économiques.

Au début de l'ère industrielle, les nécessités économiques liées aux premières évolutions technologiques ont, en quelque sorte, accéléré le temps15 .

Les avancées technologiques ont ainsi, en quelques décennies à peine, bouleversé totalement notre référence au savoir et à la connaissance.

Là ou l'expérience transmise par un instituteur permettait largement à un apprenant d'être adapté au monde qui l'entoure, là ou l'apprentissage de savoirs généraux était suffisant pour permettre d'appréhender le monde et de créer du lien social et professionnel (apprentissage de la langue, des mathématiques, de la littérature, des sciences traditionnelles), l'homme se retrouvait soudain contraint de se spécialiser et de s'adapter rapidement à un nouvel environnement, technocratique et en mutation constante.

Ce qui prenait une ou deux générations s'opère maintenant en moins d'une décennie.

Et le temps s'accéléra encore, la plupart des travailleurs sont maintenant, d'une manière ou d'une autre, dans un processus de formation continue.

C'est sans doute ce contexte d'évolution forcée qui pourtant fera la noblesse et la beauté du métier d'enseignant, cette dualité perpétuelle entre le constat d'un présent tel qu'il est, sans concession parfois et pour certains, et la projection vers les possibles futurs ou il doit mener, tant bien que mal, ceux qui lui sont confiés par la société toute entière.16

C'est là, presque en qualité de facilitateur du voyage dans le temps, que l'enseignant en général et l'enseignant des sciences économiques en particulier, aura une responsabilité spéciale, comme nous tenterons de le démontrer plus loin.

Je tenterai également d'expliquer pourquoi, à mes yeux, les méthodes actives répondent aussi, en partie, à ce besoin d'une prise de conscience sociétale de la nécessité d'une responsabilité personnelle accrue des entrepreneurs de demain, mais pas seulement, elles répondent aussi au besoin de développer la capacité de « transversalisation des compétences » qui est nécessaire dans un environnement d'une grande complexité; en proposant par exemple un modèle de coopération plutôt qu'un modèle de compétition17.

Cela ne semble pas toujours être une révolution sur le plan pédagogique car, expérimenté dans le microcosme de la classe, on n'en mesurera pas nécessairement l'impact sur la façon qu' auront les étudiants d'appréhender les problèmes et les solutions « d'entreprises », avec un véritable changement de paradigme du point de vue de l'entrepreneur.

C'est pourtant cet élément qui change tout dans l'approche que l'on se fera du marché et de l'économie, si on le transpose à plus grande échelle.

Si les méthodes actives arrivent à s'imposer dans l'enseignement des sciences économiques, c'est bel et bien vers une nouvelle philosophie des échanges économiques que nous pourrions aller.

15 http://www.internetactu.net/2013/03/19/la-technique-est-elle-responsable-de-lacceleration-du-monde, consulté le 24 mars 2016

16 Points de vue technocentriques sur l'activité de l'homme au travail; approche cognitive des instruments contemporains de Pierre Rabardel Édition Armand Colin, pp.239, 1995

17 https://www.colibris-lemouvement.org/agir/guide-tnt/introduire-la-cooperation-dans-la-pedagogie, consulté le 24 mars 2016

15

Suite aux nombreuses faillites et leurs conséquences innombrables, drames familiaux,

surendettement, etc, le législateur a choisi, en Belgique en tout les cas, d'obliger à une préparation minimale avant de se lancer dans l'entrepreneuriat.

L'enseignant des sciences-économiques d'aujourd'hui se doit donc, en plus d'être lui même un technicien (ce qui est le cas de la plupart des enseignants issus de la filière CAP), d'être le digne héritier de tous les mouvements pédagogiques qui le précèdent.

Ainsi, un peu comme dans la pyramide de Maslow, en ce qui concerne les besoins humains18, il lui faut s'approprier une base théorique sur laquelle construire sa pratique d'enseignement, et pouvoir développer la capacité d'enseigner dans la méthode appropriée, active ou non d'ailleurs, et ce, en regard du contexte et de la classe.

En cela les méthodes actives ne sont pas en contradiction avec les méthodes traditionnelles, bien au contraire, elles les complètent et en sont, d'une certaine manière, l'aboutissement.

Attention toutefois à ne pas tomber dans un effet de mode ou à l'inverse, une forme de dogmatisme pédagogique. Il n'y a bien sûr pas de méthode miracle, qu'elle soit active ou non, et ceux qui le prétendraient seraient à mon avis très discutables et discutés.

Le bon enseignant, est et reste selon moi, un professionnel disposant d'une palette d'outils dont les méthodes actives seront, en partie, notre sujet dans le présent écrit.

Passons donc brièvement en revue ces courants pédagogiques, prérequis pour la compréhension de ce que sont les méthodes actives en général.

C'est aussi un préalable pour comprendre où elles se situent, car elles traversent plusieurs courants, en apparence parfois contradictoires.

C'est également indispensable pour expliquer leur application dans la pratique d'enseignement des sciences-économiques en particulier et pour permettre plus tard de faire des liens.

C'est enfin nécessaire pour justifier du choix de notre sujet et permettre déjà d'envisager à la fin de ce chapitre quelques réflexions.

Je tiens vraiment à préciser ici que je ne fais pas un exposé théorique pour le plaisir de l'exhibition des connaissances ou pour débattre avec quiconque 19 sur la «philosophie des pédagogie», mais que j'explique pourquoi et comment, j'ai moi-même, au cours de ma pratique, réfléchis et intégrés ces concepts.

Ce qui m'a semblé être, à minima, le parcours nécessaire pour mon propre «savoirs-devenir» (enseignant), si l'on préfère.

Je ne dis pas non plus que ce sont des repères universels et que tous les enseignants le verraient ainsi, ce sont justes les points cardinaux de la boussole dont moi j'ai eu besoin pour réfléchir et concevoir mes leçons, choisir les sujets, me fixer des objectifs pédagogiques et les réaliser dans la pratique.

Voici donc une sorte de typologie de l'enseignant des Sciences Économiques tel que j'ai voulu l'intégrer à mon modèle d'intervention personnel.

Une sorte de moyen mnémotechnique dit en «je» pour ne pas oublier les acquis sur lesquels se fonde notre pédagogie et les qualités qu'il nous faut développer et entretenir pour enseigner.

- Dans l'idéal je devrais resté en partie Traditionnel 20 car il y aura toujours, même dans une leçon ou l'actif est prépondérant, une nécessité d'être expositif, maïeutique, démonstratif.

18 http://semioscope.free.fr/article.php3?id_article=8, consulté le 24 mars 2016

19 (Quoique j'aime beaucoup débattre et deviser en bonne compagnie:)

20 Sans auteur, une résultante de l'évolution des savoirs ; les grecs, les perses, l'islam, les franciscains, les lumières...

16

- Dans l'idéal je devrais être Puerocentrique 21, capable d'appréhender le jeune dans tous ses besoins (spécialement au niveau AESI ou de nombreux ados sont encore de grands enfants), trouver les centres d'intérêts du jeune, élaborer des projets qui le motive etc... Quand on n'est plus un jeune soi-même cela demande un bel effort d'empathie et de créativité.

- Dans l'idéal je devrais être Sociocentrique 22, donner à l'individu des moyens réflexifs et critiques, lui permettre d'expérimenter, de se tromper, de se corriger, de coopérer avec ses pairs, de s'auto-gérer et de travailler dans un groupe capable de s'auto-gérer. Ce qui me plaît particulièrement dans le courant sociocentrique, c'est de donner à l'individu la capacité de réfléchir à la transformation de son milieu social. Celui-ci étant un levier primordial sur lequel on peut travailler si l'on veut former une classe d'entrepreneurs responsables, éthiques et citoyens.

- Dans l'idéal je devrais être aussi Cognitivo-Socio-Constructiviste 23, soit ouvrir la parenthèse qui permet à l'apprenant d'appréhender, non pas uniquement ses connaissances propres et théoriques, mais la façon dont il établit son lien avec elles dans la pratique. La façon dont il construit sa pensée, le « comment » de sa mise en mémoire et de son traitement des informations dans son apprentissage. Comment il se structure et structure ses savoirs, comment il peut transversaliser et contextualiser ses connaissances anciennes pour qu'elles en deviennent de nouvelles. Tout cela sera un élément essentiel pour le futur entrepreneur, qui sera par nature, confronté en permanence à de nouveaux défis et à l'obligation perpétuelle de faire des liens entre sa formation et les exigences du monde économique dans un environnement en mutation constante.

- Dans l'idéal je devrais être Personnaliste24, à l'image de Rogers (non-directivité) et comme le dit poétiquement Kalib Gibran dans le poème intitulé «vos enfants ne sont pas vos enfants», tiré du livre Le Prophète.

«Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier»25

Ainsi donc, le professeur devrait former des entrepreneurs compétents et responsables, citoyens26, avec leur originalité propre, et tout en transmettant des valeurs, éviter comme une grande malédiction de vouloir les façonner à son image.

L'apprentissage devrait donc se faire dans le respect le plus strict de leur personnalité, tout en développant leurs habilités sociales, leur capacité de coopération et leur sens critique.

Je ne dis pas que tout les enseignants des sciences économiques doivent se fixer de tels objectifs, pourtant si l'on lit le décret «missions» du 24 juillet 1997» on pourrait presque le soutenir.

Voici quelques objectifs visés dans celui-ci:

- Amener tous les élèves à s'approprier des savoirs et acquérir des compétences afin de prendre une place active dans la vie économique et socio-culturelle.

- Préparer les élèves à une citoyenneté responsable.

- Promouvoir la confiance en soi, en faisant prendre conscience à chaque élève de son potentiel.

21 Exemple : Rousseau, Montessori, Decroly, étude critique des grands courant pédagogiques, HEAJ, Namur, 2007

22 Exemple :Freinet, Ferrer, Oury, De Peretti, étude critique des grands courant pédagogiques, HEAJ, Namur, 2007

23 Exemple :De la Garanderie, Meirieu, Piaget,, étude critique des grands courant pédagogiques, HEAJ, Namur, 2007

24 Exemple :Neill, Paquette, Rogers, étude critique des grands courant pédagogiques, HEAJ, Namur, 2007

25 http://www.poesie.net/gibran1.htm, consulté le 25 mars 2016

26 Paraphrase, décret missions du 24 juillet 1997

17

D'où la nécessité d'organiser, en plus, ou en parallèle à un enseignement techno-centré, un enseignement capable de développer ces autres aptitudes.

En risquant de schématiser un peu, je dirais que c'est le décret mission qui consacre la nécessité d'une approche plus diversifiée et oblige à chercher des pistes dans tous les courants pédagogiques.

J'illustrerai ce propos par une formule :Un «enseignant» qui ne serait qu'orienté technique ne serait pas un enseignant dans la définition du décret missions et s'apparenterait tout au plus à un «formateur».

C'est donc l'héritage pédagogique qui fera l'enseignant et sera l'outil de celui-ci pour atteindre les objectifs sociétaux qui sont intrinsèquement liés à sa mission et repris dans les décrets; confiance en soi, appropriation des savoirs, citoyenneté responsable27 .

Ces mêmes objectifs, dont un formateur en entreprise n'aura pas à se soucier, car ce n'est pas son métier, sont justement ce qui consacre le rôle et la responsabilité plénière de l'enseignant.

En conclusion de ce bref développement, à la lecture du décret missions on constate que les savoirs-faire ne suffisent pas, les savoirs-être et surtout les savoirs-devenir sont devenus indispensables pour évoluer et s'adapter à un monde professionnel de plus en plus complexe.

C'est devenu vrai pour le travailleur de base, alors que dire d'un futur chef d'entreprise ?

Autant de question qui vont m'amener plus loin à définir ce qu'est un candidat entrepreneur et pourquoi ses besoins en formations sont spécifiques.

Je tenterai de donner à ce propos quelques pistes de réponses à travers les enjeux pédagogiques qui sont apparus lors de ma pratique.

Je terminerai d'abord ma réflexion sur les apports pédagogiques successifs et sur le seul apport que je n'ai pas abordé dans le détail, l'apport du courant technocentrique, lui qui est encore si présent aujourd'hui et de toute façon incontournable.

Il n'y a pas que des désavantages à cette approche techno-centrée qui a prévalu d'abord. Elle a permis après tout de fonder un enseignement moderne et spécialisé 28.

Ensuite, les savoirs ont été divisés en branches d'études et l'évolution a consisté alors à fixer une définition opérationnelle des objectifs d'acquisition des compétences. Elle a permis aussi la recherche expérimentale des moyens (méthodes d'enseignements) et le contrôle systématique des résultats (évaluation formative et certificative).29

Enfin, la vision «technocentrique» de pédagogues tels que Washburne, Dottrens, Skinner, Mager, a permis «de facto» l'essor et le développement d'une nouvelle classe de travailleurs, hautement spécialisés.

Il était donc historiquement légitime, et utile, de recentrer l'apprentissage sur les techniques et de permettre une plus grande intégration de la pratique dans celui-ci.

Ceci afin de réaliser cette transition «utilitariste», demandée à grand cris par la société industrielle et toujours d'actualité dans la société post-industrielle lancée, quant à elle, dans une révolution technologique qui touche aujourd'hui au numérique et à l'automation.

Je vais donc maintenant vous parler de manière plus spécifique des raisons pour lesquelles le candidat-entrepreneur a besoin d'une approche plus complète et diversifiée.

27 Décret missions 24 juillet 1997.

28 Marguerite Altet «Les pédagogies de l'apprentissage», 1998 page 1: Le courant Techno-centriste. Exemple:"Enseignement programmé"et "Pédagogie par Objectifs".

29 Étude critique des grands courants pédagogiques, HEAJ, Namur, 2007.

18

3.Pourquoi développer une approche pédagogique particulière pour les candidats

entrepreneur ?

Les deux spécificités de l'entrepreneur :

1. Il n'est tout simplement pas possible à l'entrepreneur d'être spécialisé dans toutes les techniques nécessaires à la gestion d'entreprises (il ne peut à la fois être expert-comptable, juriste, psychologue, ingénieur spécialisé dans son produit ou service, commercial, parler le chinois et l'anglais, etc...)30.

2- Il n'opère pas en autarcie et est un représentant incontournable d'un «corpus social» ayant des responsabilités sociétales importantes (emploi, formation, santé au travail, plus value sociale, mécénat, environnement, impôts,...)31

En conclusion, une vision uniquement technocentrique de l'enseignement serait donc déficitaire, l'entrepreneur ne pouvant pas, par nature, acquérir complètement la somme des savoirs nécessaires à son métier, il lui faut bien développer d'autres aptitudes pour y pallier. 32

Il conviendrait donc d'en passer par les méthodes actives pour compléter la formation des étudiants en gestion qui se destinent à entreprendre.33

C'est le postulat que je propose de développer pour répondre à la question posée, j'en reparlerai plus tard car pour l'instant, il me semble important d'approfondir encore notre connaissance de l'entrepreneur de manière à avoir une perception suffisamment vaste de ses besoins.

Je le propose ici comme un prérequis pour comprendre la cohérence des chapitres suivants.

Définition de l'entrepreneur

«Un entrepreneur est une personne à l'origine de la création d'une activité économique».

«Formulé différemment, un entrepreneur est un chef d'entreprise qui possède les compétences et la motivation suffisante pour créer une activité économique, se lancer sur un secteur d'activité, créer des emplois, etc.

Plusieurs éléments caractérisent un entrepreneur : une implication forte dans son projet, un investissement matériel et/ou moral important, une personnalité marquée par un leadership naturel. À la différence d'un homme d'affaires, l'entrepreneur n'est pas prioritairement attiré par la maximisation des profits, mais davantage par la pérennisation de son activité». 34

Je compléterai tout de même cette définition en ajoutant qu'il existe des entrepreneurs du social, des entrepreneurs de l'humanitaire, de l'environnemental etc...35

30 Séance d'information aux candidats entrepreneurs, Job'In Guichet d'entreprises, 2002.

31 Voir Le défi de l'entrepreneur responsable, par Olivier Marquet, séminaire du 01-03-2008 pour Philosophie et Management asbl.

32 Les hommes et les technologies; approche cognitive des instruments contemporains, Pierre Rabardel pour Hal, Université de Paris 8. Armand Colin, pp239, 1995.

33 Réflexions autours d'une pédagogie innovante pour l'accompagnement entrepreneurial, par Loyda Gomez Université de Lorraine. Paraphrase de la page 6 en introduction.

34 Selon le site : http://www.journaldunet.com/business/pratique/dictionnaire-economique, consulté le 26 mars 2016

35 J'en veux pour exemple mon employeur actuel, Pierre-Philippe Marchand, fondateur de nombreuses institutions liées à l'Aide à la Jeunesse et qui par incidence a créé près de 80 postes dans la région de Liège. Il a d'ailleurs écrit un livre à ce sujet « La gestion quotidienne de l'imprévisible » aux éditions Dricot, Vie et Santé-Pédagogie, 2010

19

D'ailleurs, l'enseignement, le monde des formations, les plates formes de travail en réseau, commencent à s'intéresser à cette catégorie d'entrepreneurs de plus en plus présente et qui nécessite le développement de nouvelles approches pédagogiques36.

Interrogeons nous maintenant sur les raisons pour lesquelles la priorité doit être données aux compétences et pourquoi les méthodes utilisées doivent permettre leur mobilisation en situation complexe.

Devenir entrepreneur c'est avoir 4 métiers, ah bon ? 37

1. L'entrepreneur est d'abord un «Technicien».

La première compétence nécessaire afin d'entreprendre est effectivement une compétence technique.

Exemple: L'électricien qui désire fonder sa propre entreprise a tout intérêt à bien maîtriser son métier de base et à être expérimenté, il en est de même pour le maçon, le plombier, le boulanger, l'informaticien, etc...Il s'agit ici de ce que les anglo-saxons qualifient de «core business», il faut avoir un métier de base duquel partir pour construire son projet d'entreprise.

Un savoir spécialisé est donc nécessaire au départ, il pourra y avoir diversification ensuite, soit grâce à l'acquisition de nouvelles compétences par l'entrepreneur lui-même, soit par sa capacité à s'adjoindre l'aide de spécialistes rémunérés, soit par l'engagement de personnel lui-même hautement spécialisé.

Nous pourrions ergoté que nous connaissons tous des gens qui n'ont pas une formation de spécialiste et qui se sont lancé dans l'entrepreneuriat malgré tout.

On parlera alors plus d'homme ou de femme d'affaires et de toute façon, il y aura besoin, même dans ce cas, d'investir dans un partenariat ou des salariés qui eux possèdent le savoir spécialisé nécessaire pour lancer le projet et en assurer la pérennité, ce n'est donc qu'une question de sémantique.

Il peut même arriver que le porteur d'un projet ne soit pas actif lui-même dans son projet, on parlera alors simplement d'un investisseur.

Il en va donc ainsi, quelque soit le secteur d'activité dans lequel on souhaite se lancer.

Un dealer automobile par exemple doit avoir une bonne maîtrise des savoirs techniques liés à son secteur et ce même s'il se contentait de vendre des véhicules tout en faisant sous-traiter les aspects mécaniques.

Terminons notre série d'exemple par un comptable qui se lance dans la création d'une fiduciaire. Il est également un entrepreneur dés lors que sa volonté rencontre celle de la définition qui précède, et qu'il vise à pérenniser son affaire et à développer une clientèle.

2. L'entrepreneur est ensuite un «commercial».

Savoir faire c'est bien, savoir dire ce qu'on sait faire c'est mieux, savoir vendre ce que l'on sait faire en le disant bien, c'est le secret du succès !

Je ne pourrais vous dire ou j'ai entendu cette citation mais je l'ai retenue tant je trouvais qu'elle résumait bien la problématique rencontrée par beaucoup de candidats entrepreneurs.

A savoir, qu'au début de leur parcours, ils sont d'excellents techniciens, ayant souvent des années

36 http://www.academie-es.ulg.ac.be, consulté le 27 mars 2016

37 Références : Séance d'information aux candidats entrepreneurs, Job'In Guichet d'Entreprise, 2002. Séance inspirée par des formations de l'APCE (Agence Pour la Création d'Entreprises, Paris)

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d'expérience en tant que salariés mais aucune idée de ce que veut dire «vendre» !

Cela signifie également qu'il leur faudra développer quelques autres «qualités»; la sociabilité, l'empathie et l'écoute nécessaire afin de se placer du point de vue du client et de comprendre ses besoins, la capacité à établir des relations de confiance avec autrui, la capacité de développer et d'entretenir un réseau relationnel, etc...

Sans compter que cette « confrontation » avec la partie commerciale se révélera souvent être un problème avant même le démarrage de l'entreprise; les aspects commerciaux devant absolument être abordés dans la phase de préparation du projet de l'entrepreneur.

J'y reviendrai et cela établira également la cohérence avec le travail que je propose aux élèves.

J'irai plus loin, ce sont les aspects commerciaux qui décideront de valider ou d'invalider la viabilité du projet, et ce dés la phase d'analyse préalable.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius