L'environnement bancaire se présentant souvent comme
un bourbier dont les risques incarnent souvent son activité, a
poussé l'autorité de contrôle à mettre en place un
dispositif permettant à ses assujettis de se conformer. C'est dans cette
allure que celle-ci mit cette panoplie, assignant de façon pratique et
détaillé aux opérateurs du secteur la gestion de cet
écueil en République Démocratique du Congo.
Il sied de noter que celle-ci impose aux
établissements de crédit une obligation de mettre en place des
systèmes de gestion, leur permettant d'identifier, d'analyser, de
mesurer, de surveiller ou de maitriser les risques de différentes
natures auxquels les exposent leurs activités. Il en est de même
des processus d'évaluation de l'adéquation des fonds propres
réglementaires eu égard de ces risques ; les stratégies,
les politiques, les procédures et les limites de gestion des risques. Le
traitement ou la gestion de ces risques est pris de façon individuelle
allant du risque de crédit, au risque opérationnel.
A cet effet, quant à la gestion du risque de
crédit, il est demandé aux établissements
assujettis au secteur de disposer d'une procédure de sélection et
d'un système de mesure des risques dans le but d'identifier de
manière centralisée leurs risques du bilan et hors bilan eu
égard d'une contrepartie ou des contreparties, d'appréhender les
différentes catégories de niveaux de risques à partir
d'informations qualitatives et quantitatives, d'appréhender et de
contrôler le risque de concentration au moyen des procédures
documentées, d'appréhender et de contrôler le risque
résiduel au moyen des procédures documentées, de
vérifier l'adéquation de la vérification des engagements
à leur politique en matière de crédit.67 Ils
s'assurent que le processus d'octroi est organisé avec des
procédures internes et des instructions écrites précisant
les critères d'appréciation du risque du crédit tout en
élucidant les différents aspects des activités de l'octroi
de crédit (demande de crédit, analyse de la demande, approbation
du dossier, décaissement, surveillance et recouvrement).
Les demandes de crédit donnent lieu à la
constitution de dossiers, comportant les documents comptables les plus
récents ainsi que certaines informations, permettant
l'appréciation du risque de crédit par la prise en compte des
éléments sur la situation financière du
bénéficiaire, la situation patrimoniale de ses principaux
actionnaires ou associés pour les
67Art 2 à 8, Instruction n°22 du 31
juillet 2010 relative aux Etablissements de crédit quant à la
Gestion des risques
39
personnes morales, sa capacité de remboursement ainsi
que les garanties et/ou les sûretés qu'il a proposées. Les
décisions de prêts, d'engagements ou d'allocations de fonds sont
prises par au moins deux personnes et que les dossiers aient fait l'objet d'une
analyse par une unité spécialisée indépendante des
entités opérationnelles. A belle vue, les opérations de
crédit subissent une analyse à posteriori de leur
rentabilité par l'organe exécutif de chaque
Etablissement.68
Pour mieux surveiller et maitriser les risques de
crédit, les opérateurs du secteur mettent en oeuvre des
mécanismes adéquats leur permettant de :
· S'assurer respect de l'application en leur sein des
stratégies, des politiques et procédures de gestion des risques
de crédit mises en place ;
· S'assurer de la qualité de ces
stratégies, politiques et procédures des éventuelles mises
à jour ;
· S'assurer du respect des limites aux expositions aux
mêmes contreparties et aux personnes apparentées ;
· S'assurer de l'application du processus d'analyse de
l'application du processus d'identification de risque de crédit ;
· S'assurer de l'application du processus de mesure et
du suivi de la gestion de risque de crédit ;
· S'assurer du respect de l'interaction entre l'organe
exécutif et l'organe délibérant sur la gestion du risque
de crédit ;
· S'assurer de l'adéquation de leurs fonds
propres réglementaires au regard du profil de risque de crédit
;
· S'assurer de l'application des mécanismes
d'atténuation des risques de crédit pour une gestion
prudente.69
Par ailleurs, dans la gestion du risque de
marché, les établissements de crédit veillent
à évaluer de façon régulière les risques
qu'ils encourent en cas de fortes variations des paramètres d'un
marché ou d'un segment de marché, tout en évaluant la
vulnérabilité des opérations de celui-ci dans l'optique de
forte variation du prix à travers des simulations de crise. S'il y a
lieu, ils mettent en place des programmes d'urgence et réexaminent
régulièrement leurs stratégies et dispositifs de mesure,
de maitrise et de surveillance des risques de marché.70
68Art 11, 12 et 13, Instruction
n°22 du 31 juillet 2010 relative aux Etablissements de crédit quant
à la Gestion des risques
69Art 24, Instruction n°22
du 31 juillet 2010 relative aux Etablissements de crédit quant à
la Gestion des risques 70Art 31, 33, Instruction n°22 du 31
juillet 2010 relative aux Etablissements de crédit quant à la
Gestion des risques
71Art 34 à 40, Instruction n°22 du 31
juillet 2010 relative aux Etablissements de crédit quant à la
Gestion des risques 72Art 47, Instruction n°22 du 31 juillet
2010 relative aux Etablissements de crédit quant à la Gestion des
risques
40
Il s'affirme qu'en vue de permettre de manière
quotidienne d'enregistrer les opérations de change et les
opérations portant sur leur portefeuille de négociation, de
calculer leurs résultats, et de déterminer les positions, les
établissements de crédit mettent en place des systèmes de
suivi des opérations effectuées pour leur propre compte. Les
risques de marché font l'objet d'une surveillance adéquate par
les organes délibérant et exécutif via les
procédures et politiques documentées qui consistent entres autres
à :
· La surveillance de la stratégie de
négociation ;
· La définition des rôles et des
responsabilités en matière d'identification, de mesure, de
surveillance et de contrôle des risques de marché ;
· La classification des positions dans le portefeuille
de négociation ;
· L'ajustement des évaluations par
référence à un modèle interne pour réduire
l'incertitude inhérente à ce dernier.71
Cependant, pour le risque de taux
d'intérêt des rapprochements sont faits par les
établissements de crédit entre les taux d'intérêts
débiteurs et les taux d'intérêts créditeurs afin
d'apprécier l'ampleur des écarts qui en découlent, bien
avant tout, l'analyse des différentes transactions
génératrices de ce risque. Ils envisagent des scénarii de
crise, notamment des variations extrêmes des taux d'intérêt
et des positions sensibles aux taux d'intérêt et mesurent leur
impact sur les résultats et les fonds propres
réglementaires.72
En sus, un contrôle périodique est exercé
sur la validité et la cohérence des paramètres et des
hypothèses retenus pour l'évaluation du risque de taux
d'intérêt global. Après lequel, une note d'impact est
communiquée à la Banque Centrale du Congo par les institutions
bancaires sur leurs fonds propres réglementaires, d'un changement
soudain des taux d'intérêt relativement à leurs
activités autre que celui de négociation sur les marchés.
Dans ce cadre, ils mettent en placent des mécanismes adéquates
leur permettant de :
· S'assurer du respect de l'application en leur sein des
stratégies, des politiques et procédures de gestion de taux
d'intérêt ;
· S'assurer de la qualité de ces stratégies,
politiques et procédures pour des éventuelles mises à jour
;
· S'assurer des limites fixées aux expositions au
risque de taux d'intérêt ;
73Art 51 à 53, Instruction n°22 du 31
juillet 2010 relative aux Etablissements de crédit quant à la
Gestion des risques 74Art 58 à 62, Instruction n°22 du
31 juillet 2010 relative aux Etablissements de crédit quant à la
Gestion des risques
41
· S'assurer de l'application du processus
d'identification, d'analyse et d'évaluation du risque de taux
d'intérêt ;
· S'assurer de l'adéquation de leurs fonds
propres réglementaires au regard de leur profil de risque de taux
d'intérêt ;
· S'assurer du respect de l'interaction entre les
différents organes en leur sein sur la gestion du risque de taux
d'intérêt.73
Le risque de liquidité est
évalué par les établissements bancaires par les
simulations des crises reposant sur l'utilisation de scénarii qui
diffèrent en termes de probabilité, de
sévérité et de durée. Ce risque implique
l'estimation des besoins de liquidité d'un établissement et de sa
capacité à respecter ses engagements au fur et à mesure
qu'ils viennent à l'échéance. Celui-ci dispose d'un
modèle de prévision de liquidité qui tienne compte des
tendances (hebdomadaires, mensuels et annuels) affectant la liquidité
qu'il soit relatif à ses propres activités ou aux conditions du
marché. Il est cependant vrai, que les établissements bancaires
peuvent en prévenir en analysant et évaluant certains points,
notamment :
· Les dépassements réguliers des limites
internes ;
· La détérioration de la qualité des
actifs ;
· La concentration élevée des certains actifs
ou sources de financement ;
· La baisse des revenus et marges d'intérêt
;
· La hausse des coûts de financement et exigences de
garanties ;
· Les difficultés ou incapacité à se
financer sur le marché ;
· La détérioration des positions de flux
de trésorerie due à de plus importants paiements
d'échéances, surtout à court terme ;
· L'évolution des conditions de
marché.74
La surveillance et la maitrise du risque de
solvabilité requiert un suivi rigoureux de tous les indicateurs pouvant
annoncer une éventuelle crise de liquidité. Pour ce faire, bien
avant tout, les établissements de crédit mettent en oeuvre des
techniques d'atténuation du risque de liquidité et
détiennent un niveau adéquat d'actifs liquides et diversifier
leurs sources de ressources. Par ailleurs, une série d'obligations est
assignée aux établissements oeuvrant dans le secteur, qui doivent
:
42
· Spécifier les rôles et les
responsabilités de différents intervenants ;
· Identifier les informations et les données
nécessaires à la prise de décision et s'assurer de leur
disponibilité rapide et sur une base continue tant en période
normale qu'en situation de crise ;
· Etablir les procédures et compensations des
déficits de liquidité en situation normale et en situation de
crise, incluant les circonstances où chaque action sera entreprise ;
· Identifier les différentes sources de
liquidité, leur disponibilité, les conditions de leur
utilisation, leur fiabilité et la priorité selon laquelle elles
doivent être utilisées ;
· Evaluer les coûts de stratégies
alternatives de financement ;
· Déterminer l'impact éventuel des actions
à entreprendre relativement à la perception du marché,
réputation de l'établissement et sa solvabilité ;
· Déterminer les actions à entreprendre
vis-à-vis de la clientèle, des intervenants du marché
financier et des correspondants.75
Le risque opérationnel est souvent
engendré par certains facteurs dont : les fraudes internes et externes ;
les pratiques inappropriées en matière d'emploi et de
sécurité sur les lieux du travail ; les pratiques
inappropriées concernant les clients, les produits et l'activité
commerciale ; les dommages causés aux biens physiques ; les
interruptions d'activités et pannes de systèmes ; les
exécutions des opérations, livraisons et processus ; les
défaillances aux problèmes juridiques et judiciaires. Ce risque
est évalué, par chaque établissement bancaire moyennant
des techniques d`autoévaluation, sur un ensemble de contrôle
effectué, en interne et destinés à identifier les forces
et les faiblesses de l'environnement opérationnel.76
Il est impérieux pour chaque établissement de
crédit de mettre en place des indicateurs d'alerte avancés, qui
leur permettent d'identifier les sources potentiels de risques
opérationnels. Ces indicateurs comportent généralement des
seuils, dont le dépassement déclenche la mise en oeuvre des
actions préventives, qui se réalisent qu'au moyen d'un suivi
périodique, faisant partie intégrante de chaque
établissement.77
En vue de surveiller et maitriser le risque
opérationnel, les établissements mettent en place des
mécanismes adéquats aux fins de s'assurer du respect de
l'application en leur sein des stratégies, des politiques et
procédures de gestion de risque opérationnel mises en place ;
75Art 64 et 66, Instruction n°22 du 31 juillet
2010 relative aux Etablissements de crédit quant à la Gestion des
risques 76Art 70 et 72, Instruction n°22 du 31 juillet 2010
relative aux Etablissements de crédit quant à la Gestion des
risques 77Art 74 et 75, Instruction n°22 du 31 juillet 2010 relative aux
Etablissements de crédit quant à la Gestion des risques
43
s'assurer de la qualité de ces stratégies,
politiques et procédures pour d'éventuelles mises à jour ;
s'assurer de l'application du processus d'identification, d'analyse et
d'évaluation de risque opérationnel ; s'assurer du respect de
l'interaction entre les différents organes en leur sein sur gestion de
risque opérationnel.78