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Etude sur la participation de la femme dans le processus de réconciliation et de consolidation de la paix dans le territoire de rutshuru, de 2010-2016.


par Emmanuel BILLAY MUSSAMBA
Distant Production House University  - Master 2016
  

Disponible en mode multipage

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Thèse Gestions

Sous la

Ir. Joseph

Agréée et incorporé sous le numéro 5621694

16192 Coastal Highway, Lewes, DE 19958, County of Sussex, Delaware (USA)

Web :www.dphu.org
Email: info@dphu.org

i

:

FACULTE DE SOCIOLOGIE OPTION GESTION DES CONFLITS

ETUDE SUR LA PARTICIPATION DE LA FEMME
DANS LE PROCESSUS DE RECONCILIATION ET DE
CONSOLIDATION DE LA PAIX DANS LE
TERRITOIRE DE RUTSHURU, DE 2010-2016.

présentée et défendue en vue de l'obtention du grade Master en, Sociologie, option

Par : BILLAY

des conflits. Emmanuel

supervision de :

Richard KABASELE DYCKOBA (Dt)

Delaware, Janvier 2016

 

2

SOMMAIRE

SIGLES ET ABREVIATIONS 4

DIFFICULTES RENCONTREES 6

PARTIE I. GENERALITES ERROR! BOOKMARK NOT DEFINED.

0 : INTRODUCTION GENERALE 11

CONTEXTE DE L'ETUDE 11

1.2. PROBLEMATIQUE DU SUJET 14

1.3. OBJECTIFS DE RECHERCHE 17

1.3.1. OBJECTIF GENERAL 17

1.3.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES 17

1.4. QUESTIONS DE RECHERCHE 17

1.5. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 17

1.6. INTERET DU SUJET 18

1.7. CADRE ET LIMITATION DE L'ETUDE 20

1.7.1 DANS LE TEMPS 20

DANS L'ESPACE 20

DANS LE DOMAINE 21

STRUCTURE DE L'ETUDE 22

CHAPITRE II. REVUE DE LA LITTERATURE ET CONCEPTS CLES 23

2.1 CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 23

2.1.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES 23

2.1.1.1. LA PARTICIPATION : 23

2.1.1.2. LA FEMME 25

CONSIDERATION SOCIOLOGIQUE DE LA FEMME 25

2.1.1.3. PROCESSUS 25

2.1.1.4. RECONCILIATION 26

2.1.1.5. TERRITOIRE 26

2.1.1.6. LE GENRE 26

2.1.1.7. LA CONSOLIDATION DE LA PAIX 27

2.1.1.8. COHESION SOCIALE 29

2.1.1.9. PROCESSUS DE PAIX 30

2.2. REVUE DES VARIABLES DE L'ETUDE 30

3

2.2.1. REVUE DE LA LITTERATURE 30

2.2.1.1. THEORIES EXISTANTES 30

CHAPITRE III. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 39

3.1. METHODES 39

3.1.1. L'APPROCHE MIXTE 39

3.2. TECHNIQUES 40

3.2.1. L'OBSERVATION DIRECTE 40

3.2.2. L'ETUDE DOCUMENTAIRE 40

3.2.3. L'HISTOIRE DE VIE 40

3.2.4. LA TECHNIQUE DE COMPLEMENT DE PHRASE 40

3.2. 5. PLAN DE SONDAGE 41

3.2.6. POPULATION D'ETUDE 41

3.2.7. METHODE D'ENQUETE 42

3.2.9. OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES 44

PRESENTATION DU QUESTIONNAIRE. 44

TRAITEMENT DE DONNEES 44

3.3. PRESENTATION DE LA ZONE DE L'ETUDE 45

3.3.1. PROFILE PHYSIQUE ET DEMOGRAPHIQUE 45

3.3.2. STATISTIQUES DEMOGRAPHIQUES DU TERRITOIRE DE RUTSHURU 46

PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS, DISCUSSIONS DES RESULTATS 71

HISTORIQUE DES ACCORDS DE PAIX DANS LE TERRITOIRE DE RUTSHURU 75

STRATEGIES ERROR! BOOKMARK NOT DEFINED.

BIBLIOGRAPHIE/OUVRAGES/ARICLES/REVUES/RAPPORTS/LIENS 83

OUVRAGES 84

ARTICLES/REVUE 84

RAPORT 85

LIENS 85

4

SIGLES ET ABREVIATIONS

AAP : Aide et Action pour la Paix

ACODERP : Appui Conseil en Développement et Réduction de la Pauvreté

AFBRD : Association des Femmes Bâtisseurs pour le Développement de Rutshuru

AFEDEKI : Association des Femmes pour le Développement de Kibututu

ARAEAR : Association Regroupant les Agriculteurs et Eleveurs pour l'Auto-développement de

Rutshuru

BIFERD : Bureau d'Information, Formation, Echange et Recherche pour le Développement

BOSAM : Bons Samaritains

CNDP : Congrès National pour la Défense du Peuple

CPAP : Cellule Provinciale d'Appui à la Pacification

CLPC : Comité Local Permanent de Conciliation

CLPD : Comité Local de Paix et Développement

CEDEF : Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination à l'Egard des Femmes

CIPSOPA : Centre d'Intervention et de Promotion Participative

CEPROIA : Compagnie d'Entraide pour la promotion industrielle et agropastorale

COPAP : Coopérative Agro-pastorale pour la Paix

DDR : Désarment, Démobilisation et Réinsertion

Etc : « Et cætera » signifiant et le reste

EPPT : Encadrement Psychosocial des Personnes Traumatisées

F : Femme/Fille

FAT : Forum des amis de la terre

FEMISA : Femme en Mission pour Soutien et Actions FCD : Fraternité Congolaise pour le Développement

G : Garçon

GIZ : Deutsch Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit

GHOVODI : Groupe des Hommes Voués au Développement Intercommunautaire

H : Homme

HCR : Haut Commissariat pour le Réfugiés

HOVINA : Hommes Visionnaires pour la Nature

ICCN : Institut Congolais pour la Conservation de la Nature

IDEP : Innovation de Développement pour la Protection de l'Environnement

JPRD : Jeunes piliers de Rutshuru pour le Développement

LSC : Ligue pour la Solidarité Congolaise

NK : Nord-Kivu

NU : Nations Unies

MONUSCO : Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo

ONG : Organisation Non Gouvernementale

O.N.U : Organisation des Nations Unies

Op Cit : "Opus Citatum" signifiant "Ouvrage déjà Cité"

OCB : Organisation Communautaire de Base

5

OCPI : Organisation Communautaire pour le Progrès Intégral

PHDD : Peace and Human Dignity for Development

PNVi: Parc National de Virunga

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PUF : Presse Universitaire Française

PEF : Parlement Ecole des Femmes

PACODI : Programme d'Actions Communautaires pour le Développement Intégré

RCD : Rassemblement Congolais pour la Démocratie

R.D.C : République Démocratique du Congo

RSS : Reforme du Secteur de Sécurité

SIDEP : Soutien aux Initiatives de Développement et la Protection

SOFRAHARU : Solidarité Fraternité des Handicapés de Rutshuru (SOFRAHARU)

SPSS : Statistical Package for the Social Sciences

ROFAF : Réseau des Organisation Féminines d'Afrique Francophone

UICDR : Union Intercommunautaire pour le Développement Rural

UJADES : Union des Jeunes Actifs pour le Développement et la Solidarité

UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization/Organisation des Nations

Unies pour l'éducation, la science et la Culture

UNIFEM: United Nations Development Fund for Women/ Fonds de développement des Nations unies

pour la femme

UFPV : Union des Femmes pour la Promotion des Vulnérables

UWASI: Umoja wa Mama wa Singa

VIH/SIDA: Virus de l'ImmunoDéficience Humaine/ Syndrome d'ImmunoDéficience Acquise.

6

DEDICACE

Aux regrettés

Père MUSSAMBA L. Moise

Ami Michael J. SHARP qui aurait pu lire cette recherche.

7

REMERCIEMENTS

Tout d'abord, je tiens à remercier le superviseur de cette recherche Ir. KABASELE DYCKOBA J.R., pour le temps précieux qu'il m'a accordé. Également je remercie VIJAYA T. Directrice de Resolve net work, Dominique, Révérend KIPINDULA, ainsi que l'ensemble des professeurs en l'occurrence Dr NDIKUMANA Deo qui ont contribué à l'aboutissement de cette recherche. Mes remerciements s'adressent également à toutes les personnes qui m'ont aidé dans l'élaboration de cette recherche, en particulier Patrick M. MASUDI et les autres collègues de recherche. Je n'oublie pas mon épouse Bibilah BYAOMBE et mes enfants à qui je suis reconnaissant de leur soutien.

8

RESUME DE THESE

La place, le rôle et le niveau d'implication de la femme dans les processus de réconciliation et de consolidation de la paix continuent à être un sujet de controverses et de débats à travers le monde. Pendant les périodes des conflits armés, les femmes, bien qu'étant comptées parmi les premières victimes, elles jouent un grand rôle allant de la protection de la progéniture à la mobilisation pour le règlement pacifique des conflits. En dépit de cela, leurs efforts restent sous-estimés et leur participation reste maintenue à une moindre mesure dans les processus de négations et médiation en faveur de la paix (Introduction), cette situation s'observe même au niveau des opérations de maintien de la paix de l'ONU et même au sein de certains organismes nationaux et internationaux intervenant dans ce domaine. En outre, il est à noter que la contribution pertinente des femmes au processus de paix et réconciliation reste marginale et leur potentiel semble difficile à exploiter (problématique) ; on ne peut pas soutenir une action de paix tout en oubliant et/ou sous-estimant l'importance de la contribution d'une fange de la population. Cette étude vise à examiner la contribution de la femme dans le processus de consolidation de la paix et de réconciliation surtout entre les communautés qui ont été affectées par la guerre et les conflits ethniques en territoire Rutshuru. De plus, elle explore les voies et moyens à partir desquels cette contribution pourra être renforcée surtout par des interventions centrées sur la cohabitation pacifique et la cohésion sociale. Bien que la politique du gouvernement sur la promotion de la qualité du genre soit explicite quant au besoin de l'implication des femmes, en pratique, la politique sur le genre reste à traduire en action comme cela est indiqué dans le rapport sur la politique au niveau des structures gouvernementales et de la société civile dans le territoire de Rutshuru.

En République Démocratique du Congo en général et le territoire de Rutshuru en particulier, la participation des femmes aux processus de réconciliation et de consolidation de la paix reflète les mêmes réalités comme partout ailleurs ; en analysant, on trouve que même au sein des organisations de la société civile les femmes ne sont pas grandement impliquées.

9

Face à cela, il a été trouvé que le niveau de participation de la femme dans les processus de réconciliation et consolidation de la paix à Rutshuru reste faible jusque là. Cette étude cherche à contribuer à améliorer le niveau de la participation de la femme dans le processus de consolidation de la paix et de réconciliation dans le territoire de Rutshuru (Objectif global). Pour y arriver elle s'est proposée de répondre à trois hypothèses dont la première fait allusion au faible niveau de participation des femmes aux processus de réconciliation et de consolidation de la paix, la seconde parle des contraintes (d'ordre culturel et éducatif) auxquelles les femmes font face dans le processus de réconciliation et de consolidation de la paix et en fin, la troisième fait allusion au respect de la loi 15/013 portant modalité de droit de la femme et de la parité de son chapitre 2 à son article 10 et le respect de l'article 14 de la Constitution de la RDC, comme la stratégie efficace dans les processus de réconciliation et de consolidation de la paix.

Comme résultats, il a été constaté que le faible niveau de la participation des femmes dans les processus de réconciliation et de la consolidation de la paix est lié à plusieurs facteurs en l'occurrence les facteurs culturels, éducatifs, voir même politiques. En revanche, cette tendance de mise à l'écart et de la non reconnaissance et/ou de la sous-estimation de l'importance de la contribution de la femme aux processus de réconciliation et de la consolidation de la paix à Rutshuru devrait être positivée par cette dernière, en la considérant comme un stimulus qui doit la pousser à explorer d'autres voies et moyens pour afin bien prendre part massivement à toutes les instances partant du niveau local jusqu'au niveau national et le cas échéant le niveau international. En outre elle doit se dépenser pour prendre part activement dans des instances des décideurs au sein de la communauté et cesser de se victimiser tout le temps.

Pour y remédier, certaines stratégies ont été développées notamment la tenue des dialogues (quel que soit leur nature) regroupant uniquement des femmes suivi de la mise sur pied des comités constitués uniquement des femmes (barza des femmes), ceci pour encourager les femmes à être impliquées à un degré supérieur dans le processus de reconstruction de paix dans les zones post-conflit.

10

En outre, organiser pour les femmes du territoire de Rutshuru des voyages d'étude et d'échange d'expériences vers d'autres provinces du pays ou dans des pays étrangers où cette problématique commence à trouver des réponses satisfaisantes. Mais aussi, mettre en place un plan stratégique qui facilite la fédération des associations féminines du territoire de Rutshuru dans des plates-formes ou caucus des femmes et la mise en place des mécanismes et/ou politiques avec des effets au niveau communautaire, sociétal et institutionnel d'une part, et avec des effets au niveau international de l'autre part. En fin, organiser des séances de dialogues impliquant des couches de populations les plus vulnérables (pauvres) c'est-à-dire les populations souvent oubliées lors de la tenue de ce genre d'activités, à l'issue de ces travaux, monter des plans d'actions qui ouvrent la voie et facilitent l'accroissement de la participation intelligente des femmes dans les processus de réconciliation et consolidation de la paix.

11

0 : INTRODUCTION GENERALE

0.1. Contexte de l'étude

La partie Est de la RD. Congo a souffert des décennies de violences prolongées et cycliques. Au Nord-Kivu, la période de stabilité a connu plusieurs formes de menace passant par la prolifération des groupes armés dans la région. Cependant, le contexte de conflits au Nord-Kivu devrait être pris sous un angle d'un jeu complexe entre les dynamiques locales, nationales et régionales qui accentuent et génèrent mutuellement les cycles de violence. Ce type de violence persistante a eu un profond impact dans la vie des congolais ces dernières années, conduisant à la destruction des infrastructures, le ralentissement du développement et l'altération de la cohésion sociale. Les principales causes à la base de conflits ont révélé des inégalités structurelles très prononcées. Le conflit continue à persister en dépit des efforts déployés pour amener la paix et la stabilité dans la région. Le Territoire de Rutshuru a connu une relative période d'accalmie.

Cependant, certains groupes armés continuent à opérer (recruter des combattants) dans ce territoire, parfois n'ayant pas de revendication précise, usant des méthodes susceptibles de provoquer des tensions, divisions ainsi que des conflits structurels. La population de Rutshuru vit sous la menace d'une possible résurgence de la violence. Les conflits opposant les communautés d'accueil et les retournés, les agriculteurs et éleveurs, les grands concessionnaires et les petits concessionnaires, restent tous interconnectés et débouchent sur des conflits ethniques, identitaires et de citoyenneté. Tous ces aspects et questions de légitimité ou «d'autochtone» restent particulièrement pertinents dans le Territoire de Rutshuru du fait de sa position frontalière avec des pays voisins.

Dans les situations de conflit, les femmes et les hommes n'ont pas le même accès aux ressources, au pouvoir et à la prise de décisions, avant, pendant et après les conflits. Les femmes et les hommes vivent des expériences nettement différentes dans les cas de tensions, de guerre et de reconstruction une fois le conflit terminé.

12

Les considérations de sexe doivent donc entrer en ligne de compte dans l'analyse des situations de conflit, et pourtant il y a peu de statistiques sexuées dans ce domaine1.

En dépit de ce constat terrifiant, les femmes, bien que victimes de guerre, jouent un rôle clé dans la survie de leur famille pendant les périodes de troubles et de destruction. Elles sont particulièrement impliquées dans les mouvements de défense de la paix en sensibilisant leur communauté à une culture de la paix. Cependant, elles restent absentes des négociations de paix. La participation des femmes aux négociations de paix reste ad hoc, pas systématique il est en moyenne moins de 8 pour cent des 11 processus de paix pour laquelle ces informations sont disponibles. Moins de 3 pour cent des signataires des accords de paix sont des femmes. Lorsqu'elles participent aux négociations, c'est souvent comme représentantes d'ONG, rarement au nom des institutions nationales ou internationales2.

En ce qui concerne l'importance d'inclure les femmes, les perspectives de genre dans la planification et la mise en oeuvre des opérations de paix sont de plus en plus reconnues, mais restent encore largement sous-représentées dans la plupart des domaines des opérations de paix de l'ONU, aux négociations de paix et dans la gouvernance nationale, en particulier aux niveaux supérieurs. Les problèmes des femmes sont souvent une faible priorité et le soutien inadéquat. Les attitudes envers la participation des femmes dans de nombreux pays et organisations constituent un obstacle important au progrès. En outre, les politiques échouent souvent à traduire en objectifs opérationnels et l'impact efficace sur la situation des femmes sur le terrain3.

Tous ces conflits ont un point en commun : les femmes forment le groupe social le plus durement touché par cette violence et ce, principalement en raison de leur sexe4. Malgré ce triste constat et le fait qu'elles représentent la moitié de l'humanité5,

1 Liliane Perrin et Miriam Donsimoni : Les femmes dans les territoires en conflit. Liber Amicorum : Hommage du Professeur Jacques Fontanel, Editions l'Harmattan.

2 UNIFEM's research on women's participation in peace processes (forthcoming, 2010), cité par Lilian Perin et Miriam Donsimoni.

3 UNIFEM, forthcoming, 2010. Op Cit.

4 Lindsay, 2000; UNRISD, 2005; Kauffman et Williams, 2010.

13

les femmes sont trop souvent mises à l'écart lors des analyses des conflits armés. Elles sont soit, complètement invisibles soit, décrites comme victimes passives et sans recours. Au plan académique, nombre de chercheur(e)s ont démontré, au cours des dernières années, un vif intérêt pour les questions relatives aux femmes et aux filles en temps de conflits armés.

Il m'apparaît toutefois important de s'intéresser aux expériences des femmes de Rutshuru

hors du cadre des représailles et victime contre ces dernières. À ce sujet, il est
particulièrement pertinent d'examiner le potentiel de ces femmes en tant qu'actrices engagées dans les processus de paix et de s'interroger sur la portée de leurs actions non seulement au niveau local, de la chefferie, du territoire national, mais également au niveau international. Dans le souci d'instaurer un système harmonieux et coordonné de promotion de l'alignement, la gestion mutuelle.

La mise en place de ces structures gouvernementales et de la société civile sont très diversifiées dans les entités cibles. A Bwisha, le CLPD connait une nette avancée, mais exige toutefois de consolider les acquis et renforcer le niveau d'opérationnalisation et d'utilisation des outils de gestion des conflits mis à leur disposition ainsi que ceux de coordination des interventions et suivi de la planification du développement local.

Les structures locales installées principalement dans le territoire de Rutshuru, élargissant leurs activités aux entités et services déconcentrés, les animateurs des structures locales nécessitent un renforcement de capacités en terme de cohérence entre la planification du développement local et la décentralisation ainsi que pour les notions des tutelles6; mais aussi au respect de la loi n°15/013 portant modalité de droit de la femme et de la parité, de son chapitre 2 à son article 10 et le respect de l'article 14 de la Constitution de la République Démocratique du Congo qui stipule que « les pouvoirs publics veillent à l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits, la mise en application de la résolution 1325 des nations unies.

5 Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination à l'Egard des Femmes(CEDEF)

6 CPAP, 2015.

7 United Nations, 2002.

14

0.2. PROBLEMATIQUE

La paix durable exige la participation des femmes et des filles ainsi que l'intégration de la perspective du genre dans tout processus de construction de paix7. Le processus de consolidation de la paix dans cette partie du pays et de réconciliation durant les cinq dernières années a été documenté comme étant du ressort des autorités, des organisations non gouvernementale et de la communauté dans son ensemble ; mais le rôle des différents groupes sociaux tels que les hommes, les femmes et les jeunes ne l'a pas été. On n'a pas souligné la contribution particulière des femmes et cela fait que la participation de la femme à la paix et à la réconciliation reste marginale et leur potentiel semble difficile à exploiter.

La paix et le développement sont très liés, il n'y a pas de développement sans paix et aucune paix ne peut être durable si elle n'est pas soutenue par le développement. On ne peut pas construire une paix durable en oubliant une grande partie de la population. Si la guerre est souvent l'affaire des hommes, la paix est plutôt celle des femmes, ceci n'est peut être pas automatique mais l'expérience montre, cependant, que la discussion et la médiation permettent parfois à des femmes appartenant à des groupes rivaux dans un conflit de trouver plus facilement un terrain d'entente. Elles sont donc une force pour la paix et la réconciliation et doivent être mieux intégrées dans les processus de paix La prévention des conflits armés demeure le meilleur paramètre de la paix et de la sécurité en Afrique. Construire la paix, c'est prévenir la guerre.

Les femmes ont un rôle décisif dans la promotion de la tolérance et de la non-violence, car elles sont la première école de vie. Elles peuvent manifester leur influence d'épouses, en faisant régner l'intégrité et la respectabilité dans leur foyer. Les femmes peuvent également associer leurs frères et soeurs au mouvement de la paix en organisant des cours de

formation, des séminaires et des campagnes de sensibilisation.
Dans tous les pays des grands lacs les femmes constituent la grande majorité de la population, dans certaines régions les femmes sont restées seules après les guerres.

15

Il est tout naturel de dire que la femme donne la vie et qu'elle est la mieux placée pour

savoir sa valeur et mieux la préserver
Les exemples positifs montrent que de manière générale les femmes participent activement aux mouvements en faveur de la paix, aussi bien qu'au sein des organisations féminines à l'intérieur des pays et à l'extérieur. Les femmes ont souvent bénéficié d'une autorité morale en raison de leur rôle de mère8. Les structures documentées n'ont pas été présentées dans le but d'être représentatives des initiatives menées dans le territoire de Rusthuru, mais afin d'aider à montrer le rôle spécifique joué par certains acteurs locaux dont les initiatives ont été jugées particulièrement pertinentes. Il est à noter que la majorité de ces structures aussi bien gouvernementales que non gouvernementales est chapotée (dirigée) par les hommes.

Pour illustrer les faits susmentionnés, le portrait que présentent les structures de la société civile ainsi que celles du gouvernement en dit long.

· Structures de la société civile:

- Les clubs de paix de HOVINA : 12% des femmes9

- L'édit foncier et le plaidoyer sur le Code foncier du FAT (Forum des amis de la terre) ;

18% des femmes10

- Les noyaux de résolution des conflits fonciers d'AAP (Aide et action pour la paix) ; 5%

des femmes11

- Les clubs de paix et de résolution des conflits fonciers de FEMISA : 10% des femmes12

Structures gouvernementales :

o Les comités locaux de conciliation

- Organe exécutif : les dix membres locaux du Comité Exécutif Cellulaire, correspondant aux départements exécutifs du gouvernement local, avec en tête le Responsable Cellulaire (et son suppléant), 20% des femmes ;

8 Le Rôle de la femme pour une paix durable en Afrique, 2 août 2013

9 La coordination de l'ONG HOVINA dans le territoire de Rutshuru

10 La coordination de l'association FAT dans le territoire de Rutshuru

11 Bureau de représentation de Rutshuru

12 Bureau de coordination basé à Rutshuru

16

- Organe de Justice participative : le Responsable Local (et son suppléant) du «Comité Local Permanent de Conciliation», siégeant au niveau communal, 14% des femmes ;

- Organe de délibération : les délégués de la Cellule au «Collège Communal»,

organe de délibération au sein de la Commune, 16% des femmes.

o Les structures de coordination des actions humanitaires, de développement et de gestion de conflits dans les entités territoriales de la Province du Nord-Kivu, 10% des femmes ( CPAP Nord-Kivu).

Cette étude vise à examiner la contribution de la femme dans le processus de consolidation de la paix et de réconciliation surtout entre les communautés qui ont été affectées par la guerre et les conflits ethniques.

De plus, elle explore les voies et moyens à partir desquels cette contribution pourra être renforcée surtout par des interventions centrées sur la cohabitation pacifique et la cohésion sociale. Bien que la politique du gouvernement sur la promotion de la qualité du genre soit explicite quant au besoin de l'implication des femmes, en pratique, la politique sur le genre reste à traduire en action comme cela est indiqué dans le rapport sur la politique au niveau des structures gouvernementales et de la société civile dans le territoire de Rutshuru.

De ce qui précède, il s'observe un faible niveau de participation des femmes dans le processus de consolidation de la paix et de conciliation, malgré la disponibilité des structures gouvernementales et non gouvernementales chargées de mettre en application les opportunités de ces femmes vis-à-vis du processus, la question principale est de savoir comment faire pour améliorer le niveau de participation dans le processus de consolidation de la paix et réconciliation dans le territoire de Rutshuru ?

17

0.3. OBJECTIFS DE RECHERCHE 0.3.1. Objectif général

Contribuer à améliorer le niveau de la participation de la femme dans le processus de consolidation de la paix et de réconciliation dans le territoire de Rutshuru.

0.3.2. Objectifs spécifiques

1. Evaluer le niveau de participation des femmes dans le processus de consolidation de la paix et réconciliation dans le territoire de Rutshuru, en ce qui concerne les meilleures pratiques et quelques cas mettant en exergue certains faits positifs de ces femmes et les histoires de succès

2. Relever les contraintes auxquelles les femmes font face dans ce processus.

3. Envisager les stratégies d'intervention pour améliorer et consolider le rôle de la femme dans l'effort de consolidation de la paix et de réconciliation dans le territoire de Rutshuru.

0.4. QUESTIONS DE RECHERCHE

En guise de ce qui précède, nous avions pu développer les questions suivantes :

- Quel est le niveau de participation de la femme dans le processus de réconciliation et de consolidation de la paix en territoire de Rutshuru ?

- Quelles sont les grandes contraintes auxquelles les femmes de Rutshuru font face vis-à-

vis de la participation dans le processus de réconciliation et de consolidation de la paix ? - Quelles sont les stratégies d'intervention pour améliorer la participation de la femme

dans la consolidation de la paix ?

0.5. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE

1. Le niveau de participation des femmes dans le processus de consolidation de la paix et réconciliation dans le territoire de Rutshuru serait faible : présence physique, dynamisme, motivation, etc.

18

2. Les contraintes auxquelles les femmes font face dans le processus de réconciliation et consolidation de la paix seraient d'ordre culturelle (coutumes, normes sociales, tribalisme/linguistique, géopolitique, etc.) et éducatif (analphabétisme, faible niveau d'étude).

3. Les stratégies d'intervention pour améliorer la participation de la femme dans la consolidation et la réconciliation de la paix seraient le respect de la loi numéro 15 /013 portant modalité de droit de la femme et de la parité de son chapitre 2 à son article 10 et le respect de l'article 14 de la Constitution de la RDC comme ci-haut évoqué, organisation des cours, les campagnes de formation des femmes et des campagnes de sensibilisations, l'intensification des écoles des leadership féminine à tous les niveau pour qu' elle puisse assumer les responsabilités consolidation de la paix.

0.6. INTERET DU SUJET

Les dernières années ont vu s'enrichir la littérature portant sur le rôle des femmes au sein de négociations, mais j'estime qu'il reste deux domaines particuliers encore peu étudiés : premièrement, l'étude des mécanismes qui empêchent les femmes d'avoir accès aux processus de négociations reste peu documentée; deuxièmement, l'examen des processus par lesquels les femmes parviennent à faire usage de leur leadership dans la société civile afin d'accéder aux forums de négociations reste à faire.

Il est particulièrement pertinent d'examiner le potentiel de ces femmes du territoire de Rutshuru en tant qu'actrices engagées dans les processus de paix et de s'interroger sur la portée de leurs actions non seulement au niveau local, mais également au niveau international. En effet, il est souvent rapporté que le peu d'accès aux lieux traditionnels du pouvoir (tel que le milieu politique), force les femmes à concentrer leur activisme politique au sein des groupes de plaidoyers et des organisations caritatives présentes au sein de la société civile.

19

Pour ce faire, notre intérêt portera sur deux volets :

? Volet personnel : la situation des femmes par rapport à leur participation dans les processus de réconciliation et consolidation, nous a poussé à mener cette étude afin de proposer des stratégies (pragmatiques) supplémentaires pour accroitre et améliorer la qualité de cette participation en une participation intelligente. Grâce à cette nouvelle forme de participation, elles pourront être capables d'embarquer tout le monde dans leur lutte et ainsi obtenir le soutien venant de tous bords.

? Volet communautaire : la tenue des séances de dialogues communautaires impliquant les vulnérables ou pauvres à la base pourra permettre à la communauté de s'approprier de la question du niveau de participation des femmes dans les processus de réconciliation et proposer des stratégies, mesures concrètes, efficaces visant la promotion et l'amélioration de la qualité de cette participation.

En outre, notre intérêt portera également sur les leviers utilisés par les femmes de Rutshuru où elles vont tenter de surmonter leur position de citoyennes de seconde classe et faire valoir leurs objectifs.

0.7. RESULTATS ATTENDUS

Cette étude est menée pour apporter des réponses aux questions posées dans sa problématique et d'atteindre les objectifs fixés au départ, ainsi pour y parvenir elle compte atteindre les résultats ci-après :

- Le niveau de la participation des femmes dans les processus de réconciliation et consolidation de la paix est évalué

- Les stratégies pour améliorer le niveau de participation des femmes dans les processus de réconciliation et consolidation de la paix sont proposées.

20

0.8. IMPORTANCE DE L'ETUDE

La province du Nord-Kivu en général et le territoire de Rutshuru en particulier est une entité chargée de nombreux événements qui mettent en mal la cohabitation pacifique et la cohésion sociale entre différentes communautés qui y vivent. Les femmes ont longtemps cherché à apporter leur contribution dans les processus visant le rapprochement des de ces communautés mais trop souvent leurs efforts se heurter à nombreuses difficultés des divers ordres. Parfois, elles participaient dans des travaux de résolution de conflits entre ethnies, mais ne bénéficiaient pas d'une large marge de manoeuvre, soit se retrouvaient en infériorité numérique, soit ne disposaient pas d'assez de compétences pour faire entendre leurs voix.

Avec l'atteinte des résultats de cette étude, les femmes de la province du Nord-Kivu en général et celles du territoire de Rutshuru en particulier, seront tout d'abord informées sur les causes (éventuelles) pertinentes de leur non ou faible niveau de participation dans les processus de réconciliation et de la consolidation de la paix, mais aussi seront outillées en stratégies pour faciliter ou accroître leur participation intelligente c'est-à-dire basée sur le critère de mérite dans tous les processus de réconciliation et consolidation de la paix.

0.9. CADRE ET LIMITATION DE L'ETUDE

0.9.1. Dans le temps

Cette étude nous intéresse depuis 2010 jusqu'en 2015 période marquée par l'escalade des violences et conflits aussi bien interethniques qu'armés.

0.9.2. Dans l'espace

Nous menons notre étude uniquement dans le territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu en République Démocratique Congo.

21

0.9.3. Dans le domaine

Cette étude porte sur le domaine sociologique, plus spécifiquement la construction et/ou l'édification de la paix. Elle va inclure la recherche sur le niveau de participation et l'apport des femmes dans le processus de paix et accordera moins d'attention sur la participation numérique de ces dernières dans ce processus de paix.

0.10. CONTRAINTES ET DIFFICULTES

Tout travail de recherche en particulier la recherche scientifique est soumis à des nombreux difficultés dont les chercheurs doivent surmonter, ces difficultés peuvent être d'ordre contextuel, sécuritaire, logistique, financier, organisationnel etc. il est vrai que dans certaines circonstances certains défis peuvent s'associer à ces difficultés et ainsi, la situation devient encore plus compliquée. Pour le cas de l'espèce, durant la conduite de notre étude, nous nous sommes heurtés à des nombreuses difficultés notamment un moindre accès à certaines données suite au refus (catégorique) d'un bon nombre de leurs détenteurs (c'est le cas notamment des données sur les accords de paix dans le territoire de Rutshuru) ; un difficile accès dans certaines contrées suite aux longues distances à parcourir généralement effectuées à pied.

En outre, nous nous sommes heurtés aussi à certains défis en l'occurrence sécuritaire, il nous a été difficile d'accéder dans certaines zones suites à l'insécurité qui y sévissait ; de l'autre côté, cette étude a été réalisée dans un contexte de conflits ethniques dans une partie du territoire de Rutshuru notamment la chefferie de Bwisha, cette situation continuait à alimenter l'insécurité dans cette chefferie et donc limitant l'accès dans certaines parties.

Il est à noter qu'en dépit de ces difficultés et défis susmentionnés, la conduite de cette étude n'a connu ni enregistré aucun incident pouvant compromettre ses résultats c'est-à-dire qu'elle s'est bien déroulée.

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0.11. CONSIDERATIONS ETHIQUES

Cette étude a été réalisée dans les normes scientifiques strictes c'est-à-dire sa conception, son développement et son aboutissement ont été faits de manière dépassionnée, les sentiments (partis pris) et autres passions ont été mis de côté pour garantir la neutralité de ses résultats. Lors des travaux de récolte, de traitement et d'analyse des données, les outils et logiciels spécialités étaient utilisés (questionnaire, SPSS, Excel, etc.) permettant de réduire la marge d'erreur possible des résultats, en outre l'anonymat était à chaque fois garanti aux participantes (enquêtées) qui avaient accepté de participer à l'étude. Les données récoltées lors de la phase des enquêtes et les résultats atteints seront publiés dans des bibliothèques des différentes écoles, instituts supérieurs, librairies et seront diffusés sur l'internet.

0.12. STRUCTURE DE L'ETUDE

La recherche sera structuré de la manière suivante : une introduction , le premier chapitre de la revue de la littérature, deuxième chapitre la littérature empirique, troisième chapitre Méthodologie et quatrième chapitre présentation du milieu d' étude, présentation et analyse des résultats, discussions des résultats, une conclusion et des recommandations.

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CHAPITRE II. REVUE DE LA LITTERATURE ET CONCEPTS CLES

L'objectif de ce chapitre est de donner une vue d'ensemble sur les écrits et les débats ayant lieu sur la question des femmes, de la guerre et de la paix.

2.1 Cadre conceptuel et théorique

2.1.1. Définition des concepts clés

2.1.1.1. La participation

Le concept de participation, quoique déjà ancien, continue d'inspirer de nombreux textes de lois ainsi qu'une abondante littérature scientifique, particulièrement, dans le domaine des politiques sociales et urbaines. L'hypothèse présentée ici est qu'au-delà des différences d'interprétations, son usage récurrent s'explique parce qu'il désigne une ou plutôt,

des manières possibles de mettre en oeuvre l'idéal démocratique et le principe d'égalité des citoyens, en insistant sur l'impératif que les « gens d'en bas » puissent peser sur les décisions qui les concernent13.

Notons qu'il existe différentes sortes de participation

1. La participation de fait qui tire son origine de la tradition (groupe d'âge, de métier, groupe familial, de religion, etc,..). Cette participation est non volontaire, elle est de fait. Elle renforce les traditions ;

2. La participation volontaire ou consciente est une création du groupe par les participants eux-mêmes et sans recours à des animateurs extérieurs. Dans ce cas, le groupe se donne lui-même son organisation (syndicat, coopérative, partis politiques, etc.). Cette participation est volontaire, elle satisfait des besoins nouveaux

3. La participation spontanée est une création du groupe par les participants eux- mêmes. Ce type de participation se fait à l'intérieur de groupe fluide, fluctuant et sans organisation.

13 Bresson, M., 2004, La participation des habitants contre la démocratie participative dans les centres sociaux associatifs du Nord, Déviances et sociétés n°1, p 94-117.

24

Les membres sont entièrement des volontaires et aucun ne possède de fonction sociale apparente ;

4. La participation provoquée, résulte d'une création du groupe par des animateurs extérieurs dans le cadre des projets communautaires. Ce type de participation est provoqué et suscité. Les membres adoptent des comportements jugés désirables ;

5. La participation imposée, découle de la création du groupe par des animateurs ou des autorités. Habituellement, les membres eux-mêmes s'imposent des normes impératives de comportement. Cette participation est obligatoire et celle-ci est indispensable au fonctionnement du groupe.

6. La participation intelligente, dérive du mérite qui sous-tend le principe de considération, du respect et de récompense par rapport aux efforts fournis ou obstacles surmontés. Elle est la résultante des énergies endogènes qui poussent les gens à agir de manière consciente (volontaire), mais va au delà de la volonté pour atteindre le pragmatisme et le réalisme.

Dans ce travail, c'est la participation intelligente qui fera l'objet d'étude, les faits par rapport à la participation des femmes dans les processus de réconciliation et consolidation de la paix à Rutshuru montrent que ces femmes éprouvent d'énormes difficultés pour s'adapter aux conditions leur imposer par le système (masculin) de telle enseigne qu'elles restent quasi-absentes de ces processus. Grâce à ce type de participation elles vont désormais commencer à prendre conscience de leur état et potentialités dont elles disposent et mener ainsi une lutte intelligible vis-à-vis des défis sociaux qu'elles doivent relever. Elles vont être des pionnières de leur destin sous l'impulsion de la détermination et le souci de participer intelligemment dans les efforts de reconstruction post-conflit de leurs communautés à la base.

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2.1.1.2. La femme

Vient du latin : femina « femme, femelle », féminin : être humain de sexe capable de concevoir les enfants. Etre humain adulte de sexe féminin14.

Considération sociologique de la femme

L'examen des rapports asymétriques entre femmes est une exigence encore peu rencontrée en sociologie. Y compris en sociologie des rapports sociaux de sexe ou en sociologie du genre, qui en est encore à la phase de faire émerger de la connaissance sur les femmes, dans une relative solitude. À l'exception notoire et relativement suspecte de la sociologie de la famille, la sociologie continue généralement et le plus souvent à passer sous silence les rapports entre les sexes, du moins à considérer que les femmes ont du rattrapage à faire pour que leur situation puisse se comparer à celle des hommes.

Or, la situation des femmes ne constitue qu'un des éléments à prendre en compte dans l'examen des rapports sociaux. Mais cet élément ne concerne pas seulement les rapports entre les sexes15.

2.1.1.3. Processus

Sens sociologique : « enchaînement de phénomènes successifs supposés constituer une chaîne causale et dynamique. Le repérage d'un processus social est un objectif de la recherche dans les différents domaines de la sociologie qui se heurte toutefois à des obstacles importants du fait de la complexité des interrelations, mais aussi du fait de l'impossibilité d'isoler totalement un processus et de faire disparaître la marge de contingence16».

14 Gérard Cornu& Henri C., Op cit, p.732

15 Marie Thérèse Tahon, Sociologie des rapports de sexes, Presses universitaires de Rennes, 2004.

16 Ansart et Akoun, « Dictionnaire de sociologie ». Le Robert/Seuil, 1999

26

2.1.1.4. Réconciliation

La réconciliation est le couronnement de la paix :

- Elle vise non pas au règlement du conflit mais à son dépassement.

- Elle suppose la reconnaissance des droits mais va, toutefois, au-delà, car son objectif ultime est de parvenir à une société pacifiée où se reconnaissent des individus libres et égaux, capables d'affronter une histoire faite de violences et, surtout, de la surmonter.

- La réconciliation s'accompagne du pardon sincère non pas tant pour effacer et oublier le passé, mais pour vivre en intelligence et en convivialité le présent...17

2.1.1.5. Territoire

Etymologie : du latin territorium, territoire (d'une ville ou d'un Etat), dérivé de terra, terre, sol. Un territoire est une étendue de terre occupée par un groupe humain ou qui dépend d'une autorité (Etat, province, ville, juridiction, collectivité territoriale, etc.). Exemple: le territoire national. La notion de territoire prend en compte l'espace géographique ainsi que les réalités politiques, économiques, sociales et culturelles. Elle inclut l'existence de frontières, pour un territoire politique ou administratif, ou de limites pour un territoire naturel.

La notion de territoire est utilisée en géographie humaine et politique, mais aussi dans d'autres sciences humaines comme la sociologie18.

2.1.1.6. Le genre

En sociologie, le genre est l'ensemble des aspects psychologiques et sociaux rattachés à l'identité sexuelle (le sexe d'une personne) : genre masculin (mâle ou homme) et genre féminin (femelle ou femme).

17 Union interparlementaire, Promouvoir la réconciliation internationale, contribuer à stabiliser les régions en proie à un conflit et aider la reconstruction après le conflit, 110ème Assemblée et réunions connexes, Mexico, 15-23 avril 2004.

18 www.toupie.org: le dictionnaire de politique

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Ceci-dit, les études de genre (ou études sur le genre) constituent une catégorie d'analyse en sociologie et en anthropologie qui dénote un ensemble de normes et de conventions sociales du comportement sexuel des personnes. Les études relatives au genre permettent de connaitre les différences sexuelles à un moment ou un endroit donné. Il y a lieu de mentionner que ces études ne se consacrent pas uniquement à l'inégalité envers les femmes, puisqu'elles s'intéressent aussi aux masculinités et à la diversité sexuelle (homosexuels, bisexuels, transsexuels, etc.). Nous retiendrons aussi que les études sur le genre ne comptent ni sur l'appui de la biologie ni sur celui de la génétique19.

2.1.1.7. La consolidation de la paix

Selon Boutros Ghali « le concept consolidation de la paix réfère à l'ensemble des activités entreprises à la suite d'un conflit violent dans l'objectif d'instaurer la paix durable et d'ainsi éviter la reprise des hostilités20». Les avancées récentes des féministes en recherches, principalement dans le domaine des relations internationales, nous permet d'aborder cette problématique grâce à l'apport des nouveaux cadres théoriques, dont l'approche sexospécifique. La littérature portant sur l'implication des femmes dans les mouvements de paix permet de distinguer deux points de vue diamétralement opposés. Le premier se base sur les natures dites « distinctes » et« universelles » des hommes et des femmes en soutenant que ces dernières seraient naturellement pacifiques et pacifistes.

Cette position sous-entend que la caractéristique « pacifique » est commune et généralisable à l'ensemble de la population féminine. « Si la guerre est souvent l'affaires des hommes, la paix est plutôt celle des femmes, ceci n'est pas automatique mais l'expérience montre, cependant que la discussion et la médiation permettent parfois à des femmes appartenant à des groupes rivaux dans un conflit de trouver facilement un compromis21». De même, la violence y est perçue comme l'apanage commun et généralisable à l'entière population masculine.

19 www.lesdefinitions.fr , août 2011.

20 Katia Légaré, Candidat au doctorat, Université Laval0 4 Octobre2012, Réseau de recherche sur les Opérations de paix.

21 ROFAF :Réseau des Organisation Féminines d'Afrique Francophone, dans son Article 14 : Le Rôle de la femme pour une paix durable en Afrique,2 aout2013 .

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En d'autres mots, on attribut à l'ensemble de la population « homme » ou « femme », une caractéristique que l'on estime naturelle. Ainsi, les hommes sont associés avec la guerre et l'agressivité tandis que les femmes sont associées avec la paix et l'altruisme22. « Le système reconnaissait à la femme le rôle de conseillère discrète du mari an particulier, le rôle actif dans la consolidation de la solidarité et de l'harmonie sociale en générale23».

On retrouve cette perspective chez plusieurs militants et activistes pour la paix qui se servent des caractéristiques essentialistes féminines et masculines, en s'inspirant par exemple, du pouvoir symbolique de la « mère » et de la « veuve de guerre » pour mobiliser la tenue d'un dialogue entre les divisions ethniques et nationalistes. Le deuxième point de vue, soutenu notamment, par Strickland et Duvvury ; Rioux et Gagné ; Puechguirbal; Kaufman et Williams24, rejette cette position d'emblée, stipulant qu'une telle analyse renforce les stéréotypes à la base des rapports sociaux inégalitaires entre les hommes et les femmes, enfermant ces dernières dans un rôle caritatif qui, par le fait même, les exclues en tant qu'interlocutrices à part entière dans tout processus de paix.

En d'autres termes, cette posture essentialiste est fallacieuse dans la mesure où elle amenuise et même ignore la diversité des expériences et opinions des femmes et des hommes. En effet, se concentrer exclusivement (et ce de façon démesurée) sur la victimisation des femmes tout en négligeant les rôles significatifs qu'elles ont joués dans les conflits et leur résolution subséquente peut miner le potentiel de ces dernières en tant que citoyennes à part entière.

Cette étude souligne l'importance de respecter les droits des femmes - en particulier, le droit de participation et la non-discrimination. Les études démontrent que lors des négociations de paix où les femmes ont été impliquées, même en tant qu'observatrices,

22Pateman, 1989 cité par Puechguirbal, 2007p.114; Falquet, 2002 cité par Puechguirbal, 2007, p. 116

23 ROFAF : Le rôle de la femme pour une paix durable en Afrique, Op Cit.

24 Strickland et Duvvury (2003, p. 1); Rioux et Gagné (2005); Puechguirbal (2005, 2007); Kaufman et Williams (2010).

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ces dernières ont pu faire en sorte que des préoccupations importantes pour elles soient incluent dans les accords de paix25.

Toutefois, il faut souligner que la présence d'une seule ou de plusieurs femmes n'a pas nécessairement entrainé que les questions touchant par exemple, à l'éducation des filles, à l'accès à l'emploi, à la participation politique, au droit à la terre, à la propriété et à l'héritage aient été abordées ou incluses dans l'accord de paix. En effet, les clauses portant sur les réparations pour violences sexuelles et autres abus contre les droits humains des femmes en temps de guerre continuent d'y briller par leur absence26. Il faut s'appliquer à trouver les moyens de protéger et d'autonomiser de sorte qu'elles puisent jouer un rôle-clé pour ce qui est de faciliter le processus de paix et de réconciliation et de les pérenniser. Les femmes sont ainsi à même d'utiliser la résolution 1325 comme outil comme outil concret pour atteindre des objectifs précis dans le domaine de la paix et de la sécurité,

qu'il s'agisse de leur participation à la table de négociation ou des réformes visant à garantir leur sécurité par des mesures spécifiques »27.

2.1.1.8. Cohésion sociale

L'expression "cohésion sociale" a été utilisée pour la première fois en 1893 par le sociologue Emile Durkheim ((1858-1917) dans son ouvrage "De la division du travail social" pour décrire le bon fonctionnement d'une société où se manifestent la solidarité entre individus et la conscience collective. La cohésion sociale favorise l'intégration des individus, leur attachement au groupe et leur participation à la vie sociale. Les membres partagent un même ensemble de valeurs et des règles de vie qui sont acceptées par chacun28.

Selon le Conseil de l'Europe, c'est « la capacité d'une société à assurer le bien-être de tous ses membres, en réduisant les disparités et en évitant la marginalisation.

25 UNIFEM, 2009, p. 3.

26 UNIFEM, 2009, Op Cit.

27 Onyejekwe Chineze J.,2005, Les femmes, la guerre, la consolidation de la paix et la reconstruction »Revue internationale des sciences sociales 2/2005(n°184) p.301-307

28 www.toupie.org: le dictionnaire de politique

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Le niveau de cohésion sociale permet de favoriser les synergies des organisations et la qualité de vie des membres des sociétés, si les relations sociales sont vécues positivement29.

2.1.1.9. Processus de paix

Par processus de paix, nous entendons à la fois la dimension formelle des négociations et pourparlers de paix officiels, et les activités de paix menées au niveau informel par les acteurs non étatiques, par exemple les organisations de défense des droits des femmes et les organisations de la société civile. Ces deux types de d'action sont complémentaires et leurs effets se combinent.30

2.1.1.10. Accords de paix

Documents officiels élaborés à l'issue des pourparlers entre certains ou l'ensemble des protagonistes du conflit, et reflétant un accord mutuel, portant sur la violence militaire ayant entrainé la mort de plus de 25 personnes dans le cadre des combats au cours d'une année, dans le but de mettre fin à cette violence31

2.2. REVUE DES VARIABLES DE L'ETUDE

La participation de la femme dans le processus de consolidation de la paix dans le territoire de Rutshuru est considéré comme variable dépendante tandis que la présence physique, dynamisme, approche genre et les contraintes sont des variables indépendantes.

3.2.1. REVUE DE LA LITTERATURE

2.2.1.1. Théories existantes

D'après la théorie de la métamorphose de conflit, lorsqu'un conflit a atteint son paroxysme c'est-à-dire stade de visibilité « conflit ouvert »,

29 Ateliers des savoirs partagés à saint-Camille, juin 2013.

30 International Alert, la participation des femmes dans les processus de paix et la prise de décision politique en République Démocratique, juillet 2012.

31 Christine Bell, texte et contexte : la « perspective de genre » dans les accords de paix, Université d'Edimbourg, octobre 2015.

31

le nombre des victimes impliquées de loin ou de près s'accroit du jour au lendemain et trop souvent ce sont les femmes et les enfants qui s'y comptent au premier rang. Cette situation devient encore de plus en plus compliquée quand il s'agit des conflits violents conduisant aux affrontements : conflits armés, ethniques, sociaux, etc.

Cependant, étant des potentielles victimes face aux conflits (armés, ethniques) et autres formes de violences, les femmes vivant dans des zones à conflit, tentent souvent de s'organiser avec une marge de manoeuvre pour la plupart de fois limitée, en mettant en place des mécanismes de défense et de survie pour les femmes qui sont en pleine zone de conflit(combats) et établissant des stratégies visant à apporter des réponses appropriées aux efforts de reconstruction pour celles se trouvant dans des zones post-conflits. Dans tous les cas, ces efforts semblent être ignorés ou minimisés par les acteurs (majoritairement des hommes) de ces conflits surtout dans les pays du tiers-monde tendant à reléguer le rôle de la femme au second plan dans tout système social c'est-à-dire se limitant seulement aux fonctions sociobiologiques et économiques: la reproduction, les travaux ménagers, l'agriculture, etc.

Les compétences diverses, l'ouverture d'esprit et le sens des responsabilités acquis par les femmes en période de guerre et de conflit peuvent se révéler extrêmement utiles pour assurer la sécurité humaine, en contribuant à faire évoluer les mentalités, à rapprocher les individus et à favoriser une compréhension des choses et une vision communes, ce qui ne peut être que profitable aux familles, aux communautés et aux nations dans toutes les régions du monde. Pourtant, en règle générale, les politiques ignorent ces femmes et ne s'adressent qu'aux hommes, oubliant que ce sont les femmes qui ont su s'organiser à la base, et se parler malgré les divisions32.

La question de la représentation et du rôle des femmes dans les situations de post-conflit et de négociation reste d'actualité malgré une mobilisation importante des associations et ONG de femmes et les implications des nombreuses institutions.

32 Mehren 2003, cité par Onyejekwe Chineze J.

32

La reconnaissance de la participation des femmes au développement de la société est encore niée dans nombreux pays33. Malheureusement, ce constant continue à persister surtout dans des pays du sud où la femme se bat chaque jour pour faire valoir ses potentialités ; en plus d'être mère, femme, elle renferme aussi d'autres potentialités intellectuelles la plaçant en marge des clichés dont elle est victime. Il est vrai que toutes les femmes dans cette situation ne sont pas conscientes du rôle qui est le leur, situation consolidée par certains facteurs en l'occurrence le niveau d'instruction, la prise de conscience, la culture, etc. ainsi, elles restent cloîtrées dans l'ignorance et léthargie entravant l'amélioration de leurs conditions de vie.

La recherche de la paix devrait par nature être une affaire de tous : hommes et femmes, grands et petits, jeunes et vieux, etc. Exclure ou ignorer, minimiser la contribution des uns et des autres aux efforts par exemple de renforcement de la cohabitation pacifique et de la cohésion sociale pourrait paraitre fatal et peut conduire parfois à une situation difficilement réversible ou gérable.

Selon M. Cliveti (Présidente de la commission sur l'égalité des chances pour les femmes et les hommes de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe), les femmes sont enfermées dans un douloureux paradoxe, alors qu'elles sont les principales victimes civiles des conflits, elles n'ont souvent aucun moyen de les prévenir, sont exclues des négociations visant à régler les conflits et sont cantonnées à un rôle marginal dans le processus de reconstruction et de réconciliation34. La considérable rétrograde de la femme par certains hommes (parfois décideurs/leaders) continue à mettre en mal sa contribution aux efforts dans le processus de reconstruction et de consolidation de la paix.

Ce combat renferme plusieurs paliers notamment au niveau de la base, l'intégration des notions portant sur les aspects paritaire (égalité de sexe) et genre qui rencontrent encore dans certaines sociétés une résistance que beaucoup qualifierait d'inouïe ;

33 Liliane Perrin et Miriam Donsimoni : Les femmes dans les territoires en conflit. Liber Amicorum, op cit.

34 M. Cleveti, cité par Liliane Perrin et Miriam Donsimoni : Les femmes dans les territoires en conflit.

33

et au niveau institutionnel, l'adoption des lois dans certains pays facilitant l'égalité de chances entre les hommes et les femmes dans toute circonstance.

Par ailleurs, certaines femmes surtout en Afrique subsaharienne s'estiment être incapables face à certains sujets qu'elles trouvent être du ressort « masculin », ce qui les place en marge du développement de leurs communautés. Ce sentiment d'incapacité éprouvé par ces femmes est le résultat de la divergence de vue qu'ont ces dernières sur leur rôle dans le processus de paix et de développement de leurs milieux respectifs.

Ceci parait être est une brèche pour où passent certains détracteurs des femmes qui n'hésitent pas à la moindre occasion à les exclure de tout processus de paix. L'exclusion des femmes du processus de paix et leur absence à la table de négociations ont souvent entraîné des conséquences regrettables dans le domaine de la justice sociale, du développement et de la réconciliation nationale35.

La participation de la femme à tous les niveaux dans le processus de paix contribue à consolider les dividendes issus de ce processus car étant consciemment ou inconsciemment la part entière des artisans de la paix.

La question d'implication des femmes dans la reconstruction post-conflit est clairement posée dans la résolution 1325 (2000) du Conseil de Sécurité. Cette résolution a demandé à tous les intéressés d'incorporer une démarche soucieuse d'équité entre les sexes dans les efforts de reconstruction post-conflit et de tenir compte des besoins particuliers des femmes et des petites filles36. En outre, la volonté et la détermination de la femme suffisent amplement pour son implication effective dans le processus de paix mais aussi pour que ses revendications et lutte de tous les jours soient prises en compte par les instances concernées.

35 De Siva Burke, E. and al, Engendrer la paix, réflexion sur le processus de paix au Burundi, cité par International Alert

36 Professeur Mabiala Mantuba Ngoma, Les femmes et la reconstruction post-conflit en RDC, Ethnologue, Département des Sciences Historiques, Université de Kinshasa.

34

Les efforts des femmes pour leur participation effective dans le processus de reconstruction dans des zones post-conflit et des instances de prise de décisions à tous les niveaux de la société doivent converger vers la direction qui facilite la fédération de leurs idées et philosophies par rapport à leur statut social et au rôle multidimensionnel qu'elles ont à jouer. Ces efforts devront bénéficier d'un accompagnement et/ou un appui soutenu de la part d'autres acteurs concernés par cette problématique: institutions étatiques, ONG, société civile, etc.

2.2.1.2. Littérature empirique

Un travail de recherche scientifique est entrepris dans la perspective d'apporter un plus par rapport au sujet traité, ceci se réalise dans le souci de montrer l'originalité de ce travail par rapport aux travaux précédents ayant abordé la même thématique. C'est dans ce cadre que nous présentons quelques travaux (recherches, rapports, publications, etc.) déjà réalisés et ayant traité la même thématique tout essayant de mettre en évidence notre ligne de démarcation.

GIZ37

Le rapport de travail publié par cette organisation a porté sur la « promotion de la participation des femmes aux négociations de paix et aux processus de paix » ; il a poursuivi comme objectif, le droit de femmes à participer aux négociations de paix et sur leurs contributions spécifiques aux négociations et accords de paix. La méthode utilisée dans ce travail a fait référence à l'utilisation de la boite à outil qui a été le résultat des deux ateliers internationaux intitulés « promouvoir la participation des femmes aux négociations de pais et aux processus politiques après des conflits violents ». A l'issue de cette étude, les auteurs sont arrivés au résultat selon lequel « il n'existe pas de facteur prépondérant capable de garantir la participation effective de femmes aux négociations et aux processus de paix. Toutefois, en combinant les enseignements et recommandations développés (soutien aux structures locales et régionales,

37 GIZ, Promouvoir la participation des femmes aux négociations de paix et aux processus de paix, Berlin, 2012.

35

les hommes et les organisations d'hommes susceptibles de devenir des alliés potentiels pour la promotion de la participation des femmes et l'égalité de genre doivent être identifiés et consolidés) il est possible d'accroître le nombre des participantes et de garantir la mise en oeuvre sensible de genre aux accords de paix.

Résolution 1325 des NU38

Les membres des NU ont adopté cette résolution dans le souci d'assurer la pleine participation des femmes aux processus de paix, y compris la prévention, la gestion et le règlement des conflits et la reconstruction post-conflit. Elle reconnaît et réaffirme le rôle joué par les femmes dans la construction de la paix mais aussi en tant que participantes actives à tous les stades de la prévention des conflits et du règlement des différends. Elle fait de la protection des femmes dans les conflits armés une préoccupation prioritaire de la communauté internationale, qui leur assigne un rôle central dans la prévention des conflits, le maintien et la consolidation de la paix.

En 2002, dans le cadre d'une session extraordinaire de suivi, le Conseil de sécurité a appelé à étudier plus avant les moyens d'intégrer une démarche soucieuse d'équité entre les sexes dans le règlement des conflits et la reconstruction.

Cette résolution présente quelques points saillants dont voici quelques uns:

- Accroitre la représentation des femmes à tous les niveaux de prise de décision

- Impliquer les femmes dans les négociations et les accords de paix

- soutenir les organisations locales de femmes dans leurs initiatives de paix

- etc.

Comme résultat, il reste encore beaucoup choses à faire pour la mise en application effective de cette résolution, notamment un bon nombre des gouvernements tardent ou trainent les pas pour la mettre en application, mais aussi il se fait sentir la nécessité de mettre sur pied des comités de suivis chargés de suivre la mise en application de celle-ci.

38Nations Unies, résolution 1325 du Conseil de Sécurité de l'ONU sur les femmes, la paix et la sécurité, 2000.

39 Bureau de l'Envoyé Spécial du Secrétaire Général des nations unies pour la Région des Grands-Lacs, cité par la radio Africa N°1 : Participation des femmes aux processus politiques et de paix dans la région des Grands-Lacs, Goma/RDC, janv-février 2017.

36

Bureau de l'Envoyé Spécial du Secrétaire Général des nations unies pour la Région des Grands Lacs39

Le Bureau de l'Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs a organisé les Journées portes ouvertes sur la résolution 1325 du Conseil de Sécurité, à Goma, en République Démocratique du Congo (RDC), du 31 janvier au 2 février 2017, avec le soutien de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) et ONU Femmes. L'événement a réuni 30 femmes leaders de cinq pays de la région des Grands Lacs, à savoir le Burundi, la RDC, le Rwanda, le Soudan du Sud et l'Ouganda, ainsi que les Ministres et responsables en charge du Genre des pays concernés, et des représentants des Nations Unies (ONU), de l'Union africaine (UA) et de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL).

Ces Journées portes ouvertes, organisées dans le cadre de la Plateforme des Femmes pour l'Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la coopération pour la RDC et la région (Accord-cadre), avaient un triple objectif : (1) renforcer les capacités des participantes en matière de leadership, de plaidoyer et de participation aux processus politiques et de paix ; (2) offrir aux femmes leaders et artisans de la paix une plateforme leur permettant d'échanger sur leurs expériences, y compris sur les défis qu'elles rencontrent dans leurs efforts pour promouvoir la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs ; et (3) évaluer la mise en oeuvre du pilier "participation" de la résolution 1325 (2000) de l'ONU dans les pays participant à cet évènement.

Les deux journées de travaux ont abouti à l'élaboration des recommandations suivantes à l'intention des dirigeants des pays et organisations de la région :

Aux signataires de l'Accord-cadre : appuyer financièrement et techniquement le Forum Régional des Femmes de la CIRGL et la mise en oeuvre de son plan stratégique 2017-2018, et garantir la participation des femmes aux réunions du Comité d'Appui Technique et du Mécanisme Régional de Suivi de l'Accord-cadre.

37

Aux Ministres en charge du Genre et aux organisations régionales et internationales : mobiliser et allouer davantage de ressources techniques et financières en faveur du renforcement des capacités des femmes pour leur permettre de participer efficacement aux processus politiques et de paix, y compris dans leurs efforts de médiation et de plaidoyer.

A l'UA, la CIRGL, SADC et aux Pays signataires de l`Accord-cadre : oeuvrer en faveur d'une mise en oeuvre effective des politiques régionales et continentales, notamment le plan d'action Régional de la Résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations Unies, le Protocole de Maputo, la politique Genre de l'UA, afin d'assurer une participation effective des femmes dans les processus de médiation, de négociation et de gestion de conflits, y compris à travers la mise en place d'un mécanisme de suivi et d'évaluation de ces politiques.

Christine Bell40

Ce rapport présente des données portant sur les références explicites aux femmes dans les accords de paix conclus entre le 1er janvier 1990 et le 1er janvier 2015, ces données indiquent notamment que la référence aux femmes dans les accords de paix s'accroît au fil du temps, vraisemblablement sous l'influence en partie des résolutions du Conseil des NU sur les femmes, la paix et la sécurité ; globalement 18% des accords de paix font référence aux femmes, ce pourcentage était néanmoins de 11% avant l'adoption de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des NU, contre 27% par la suite...

Il utilise une méthodologie dont les données s'appuient sur une nouvelle collection d'accords de paix et un outil d'accès aux accords de paix encore en construction. Il a abouti aux résultats selon lesquels avant l'adoption de la résolution 1325, le 31 octobre 2000 ; 664 accords de paix avaient été conclus, dont 73 (soit 11%) contenaient une référence aux femmes. Après l'adoption de cette résolution et jusqu'au 1er janvier 2015, 504 accords de paix avaient été conclus dont 138 (soit 27%), avaient fait référence aux femmes.

40 Christine Belle, texte et contexte : la « perspective de genre » dans les accords de paix, Op cit.

38

La fréquence de référence aux femmes et aux questions de genre dans les accords de paix augmente au fil du temps ; cette augmentation s'explique par l'augmentation du nombre d'accords au sein de certains processus.

De ce qui précède, les travaux ci-haut présentés se sont en gros focalisés sur la promotion des mécanismes pouvant faciliter la participation de la femme aux accords et aux processus de négociation de paix.

Par railleurs, reconnaissons que les efforts o combien louables sont entrain d'être fournis par les acteurs et institutions concernés mais beaucoup reste encore à faire pour arriver à obtenir une participation qualitative des femmes aux processus de réconciliation et de consolidation de la paix.

Pour ce faire, cette étude tentera à mettre en exergue l'accroissement de la participation intelligente des femmes aux processus de réconciliation et consolidation de la paix c'est-à-dire (comme cela est évoqué ci-haut) une participation axée sur l'aspect du mérite que ces femmes doivent mettre en avant, ce qui pourra leur ouvrir les portes du cercle restreint des preneurs de décisions. Et non se limiter seulement à l'aspect paritaire (comme cela est repris en choeur par certains gouvernements dans le monde) et gonfler les rangs des participants à ce genre des travaux sans réellement apporter ce qu'on attend d'elles.

39

CHAPITRE III. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

3.1. Méthodes

3.1.1. L'approche mixte

Cette approche est une combinaison des deux modes. Elle permet au chercheur de démobiliser aussi bien les avantages du mode quantitatif que ceux du mode qualitatif. Cette Conduite aide à maitriser le phénomène dans « toutes » ses dimensions. Les deux approches ne s'opposent donc pas. Elles se complètent: L'approche qualitative, par observation, par entretien, par protocoles (etc.) permet de récolter énormément d'informations. Cependant la durée d'une enquête qualitative limite son recours à des sujets de recherche pour lesquelles on dispose de peu d'informations.

L'enquête qualitative sera choisie dans une phase exploratoire d'un nouveau sujet de recherche. Elle permet de développer une théorie et relève donc d'un processus inductif.

Cependant ce qui fait la force de l'approche quantitative (profondeur des entretiens) est source de faiblesses (durée de l'entretien) : on ne peut interroger qu'une faible partie des individus. La validité externe de la recherche est questionnable. L'approche quantitative repose sur un corpus théorique qui permet de poser des hypothèses.

La phase empirique d'une telle recherche se réalise souvent en conduisant une enquête par questionnaires. Le questionnaire permet d'interroger un beaucoup plus grand nombre d'individus. Mais le format de l'enquête ne permet de recueillir que les informations relatives aux questions (cours de recherche scientifique).

Les deux approches qualitative et quantitative nous ont permis de collecter des données fournies par notre population d'enquête à travers l'observation directe, des entretiens appuyés par un questionnaire établi à l'avance et des sondages. Elles nous ont permis de jeter un regard exploratoire et de mener une analyse approfondie tout en essayant de scruter les facteurs et acteurs concernés par la thématique traitée.

40

3.2. Techniques

3.2.1. L'observation directe

Le chercheur est présent sur le terrain, observe et collecte les informations. Ainsi, grâce à cette technique, nous avons pu rentrer en contact direct avec les faits constituant l'objet de cette étude et avons palpé du doigt les réalités de notre population d'enquête sur le terrain.

3.2.2. L'étude documentaire

L'attention est portée sur des documents (écrits, sonores, visuels, audiovisuels ou des objets). Nous avons utilisé et fait recours à des nombreux documents (écrits, sonores, objets, etc) ayant trait à notre sujet d'étude. Ces éléments nous ont permis de mener une étude comparative d'une part et de l'autre part, par une approche historique, ils ont permis de comprendre et de cerner l'ampleur de ce fait social étudié.

3.2.3. L'histoire de vie

C'est un entretien à visée large et plus ou moins complète. Il permet de raconter une vie. Nous nous sommes servis de cette technique pour amener l'enquêté à avoir un aperçu historique du sujet étudié pour afin comprendre le présent et prévoir l'avenir.

Par cette démarche, l'enquêté a la possibilité de raconter son expérience par rapport au sujet de recherche traité et ainsi donner sa contribution en guise de stratégie (s) et/ou piste(s) de solution sur le phénomène étudié.

3.2.4. La technique de complément de phrase

Cette épreuve permet au sujet de livrer quelque chose de lui-même. Nous servant d'une écoute active, cette technique nous a permis de paraphraser à chaque fois nos enquêtées quant cela s'avérait nécessaire pour nous rassurer que nous avons bien compris ce que ces dernières nous donnaient comme information. Ainsi, nous nous sommes rassurés de la précision de l'information nous donnée en revenant chaque fois que cela était nécessaire dans les propos de nos interlocutrices.

41

3.2. 5. Plan de sondage

Ensemble des procédures qui vont définir le mode de sélection des personnes à interroger. Le plan de sondage est une réflexion théorique sur la structure de l'échantillon et les biais à éviter et porte également sur l'organisation pratique du travail des enquêteurs.

Notre enquête intitulée enquête sur la participation de la femme dans le processus de réconciliation et de consolidation de la paix dans le territoire de Rutshuru, de 2010 - 2015. S'adresse aux femmes de Rutshuru en général et en particulier aux femmes militantes dans diverses organisations oeuvrant pour la réconciliation et la consolidation de la paix dans le territoire de Rutshuru entre 2010 et 2015.

Cette enquête a pour objectif de recueillir les informations auprès des femmes nous permettant d'apprécier leur implication ou pas dans le processus de consolidation de la paix et la réconciliation. Il est certain que de part le chiffres ci haut les femmes sont sous représentées dans les instances de prise de décision dans les organisations. Néanmoins cela ne pas d'amblée une affirmation de leur non implication dans le processus de la consolidation de la paix et de réconciliation à Rutshuru.

De cet fait notre enquête se fixe cette tâche d'approcher les concernées afin d'y recevoir des informations valides et vraie concernant leur place dans le processus dans le territoire de Rutshuru.

3.2.6. Population d'étude

Considérant le caractère communautaire de la question de consolidation de la paix et de la réconciliation, notre population d'étude est constituée des femmes de Rutshuru en 2016. Mais alors pour une étude qui se veut rationnelle, d'une part et d'autre part en tant donnée la situation sécuritaire précaire de notre milieu, le territoire de Rutshuru, notre étude se fixe une population cible qui est les femmes engagées ou encadrées dans les organisations. Ainsi nous adressons notre questionnaire à la femme encadrée dans une organisation militant pour la pacification conciliation de la paix et la réconciliation à Rutshuru en 2016.

42

3.2.7. Méthode d'enquête

Pour mener à bonne fin notre étude et notre collecte de données, nous avons utilisé la

méthode de sondage à deux degrés. Au premier degré on sélectionne les associations sur le

cinquante existantes. Et au deuxième degré on sélectionne les femmes dans les

associations.

3.2.8. Détermination de la taille des échantillons

Z N

2 2

(1,96) (0,5) 50

2 2

? ? ? 33,108

10 Au premier niveau (associations)

2

n ? ?

2 2 2

2 2 2

E ( N ? 1) ? Z ? (0,1) ? 50 ? 1 ? (1,96) (0,5)

? ? ?

41

a

2 a =

a a

2 2

avec n=taille de l'echantillon;

=le niveau de confiance d'ou Z de la loi normale pour =5%, Z 1,96;

E= erreur systematique; est fixee par le chercheur

N= taille de la population;

La procédure du tirage des associations est dans l'annexe numéro 5.

La technique de tirage utilisée est le tirage aléatoire simple par le logiciel Microsoft Excel

2007.

o- = ecart type. S i celui ci n'est pas connu des travaux anterieurs alors on le prend a 0,5

? 2 2

20 Taille de l'échantillon pour les femmes

n

Z 2 2

( )

1,96 0,5

?

2 = 96,04

2 0,1 2

= =

n = 97 femmes

E

42

De ce qui précède, il ressort de nos calculs que nous devons interviewer 97 femmes de 34 associations qui travaillent dans la thématique paix du territoire de Rutshuru de 2010- 2016.

41 Dankit K.Nassiuma: survey sumpling theory and methods Nairobi university press,Kenya 200

42 Douglas A. LIND at alii : basic stastictics for business and economics, 5 ed, singapour 2006

43

Néanmoins, un calcul simple nous donne . En somme il

s'agit ici de trois femmes par association ce qui nous fait en somme .

Cette situation qui nous amené à interviewer 102 femmes raffermie la précision de nos résultats. Comme épingler ci haut le territoire de Rutshuru est jusqu'à ces jours une zone instable. L'approche pour sélectionner la femme a interviewée dans l'association est la méthode de convenance (convenience method). Il s'agit d'interviewer l'individu disponible et prêt à nous recevoir.

Pour n'est pas souffrir de la redondance due a l'exception faite par les femmes membres des associations qui sont dans les instances de prise de décision. Nous avons décidée dans cette situation d'interviewer une femme leader dans l'association et deux en dehors du comité de l'association. Apres le tirage des 50 Associations qui constituaient notre N, nous avons utilisé la méthode aléatoire de l'Excel pour sélectionner les 34 associations dont :

N°

ASSOCIATIONS

31

UICDR

4

PHDD

2

BIFERD

22

GHOVODI

32

OCB/Bunagana

46

UFPV

16

AFEDEKI

10

SIDEP

3

CIPSOPA

29

HOVINA

11

UJADES

33

Association Regroupant les Agriculteurs et Eleveurs pour l'Auto-développement de Rutshuru

45

SOFRAHARU

30

JPRD

42

CEPROIA

17

PEF

44

44

Association tujenge

27

Association des Femmes pour la Santé et la Maternité

15

Conseil de Paix et de Développement

7

Rassemblement des Jeunes pour la Paix et le Progrès

24

Solidarité Paysanne et actions de développement SPAD

25

AFBRD

19

PACODI

21

UWASI

36

OCPI

14

EPPD

9

COCODE

6

COPAP

12

IDEP

8

FCD

5

ACODERP

18

LSC

39

OCB/Kabaya

3.2.9. Outils de collecte des données

Présentation du questionnaire

Notre questionnaire a cinq partie dont :

1. Identification de l'association à enquêter

2. Identification de la femme à interviewer

3. Participation et implication de la femme

4. Contraintes

5. Stratégies pour la participation et l'implication de la femme.

Traitement de données

Le dépouillement de notre enquête est faite par l'assistance par le logiciel SPSS ET EXCEL pour les calculs et la présentation de résultats sous forme de tableau, graphique, diagramme.

45

3.3. PRESENTATION DE LA ZONE DE L'ETUDE

Le Territoire de RUTSHURU est une subdivision administrative de la Province du Nord - Kivu issue du découpage territorial de l'ancienne Province du Nord - Kivu intervenu en 1988.

3.3.1. Profile physique et démographique

Le territoire de Rutshuru a une superficie de 5289km2, dont 54% est couverte par le Parc National des Virunga et des réserves naturelles. Ce territoire est géographiquement limité au nord par le Lac édouard et le territoire de Lubero, à l'est par l'Ouganda, au sud-est par le Rwanda, à l'ouest par les territoires de Masisi et de Walikale, et au sud par le territoire de Nyiragongo.Administrativement, Rutshuru est constituée de deux chefferies, Bwisha et Bwito, et de la cité de Kiwanja, physiquement localisée dans la chefferie de Bwisha. La population de Rutshuru est estimée à 1'500'000 habitants (2013) comprenant des Hutu, Nande, Hunde, Tutsi, Twa/Mbuti (pygmées),43

toutes considérées comme des communautés traditionnelles de la chefferie, et des groupes ethniques minoritaires tels que des Kumu, Nyanga, Bira, et Havu qui sont émigrés d'autres territoires.44 La population est catholique (40%), protestante (36%), animiste (36%) et adventiste (8%). 61% de la population savent écrire et lire des messages simples, 36% ne sont jamais allée à l'école et 8% ont complété l'école primaire.

43 Revue Documentaire - Profile territorial du Rutshuru, Section Affaires Politiques MONUSCO NK, Février 2014 Situation de l'Administration civile dans le territoire de Rutshuru, Section Civil Affaire MONSCUO NK, Mai 2014

44 Harvard Humanitarian Institute - Cette étude présente les résultats d'une évaluation de base sur la Paix, Justice et reconstruction dans les Kivus et Ituri. Un total de 5195 adultes sélectionnés au hasard au travers de ces territoires ont été interviewés pour l'étude entre Novembre et Décembre 2013.

46

3.3.2. Statistiques démographiques du territoire de RUTSHURU

Subdivision Administrative

Population Congolaise

Population étrangère

Total Général

H

F

G

F

Tot.

H

F

G

F

Tot .

Chefferie de BWISHA

123389

129770

246214

407739

907112

1

-

-

7

8

907.120

CHEFFERIE DE

BWITO

92395

110214

200013

215224

617846

-

-

-

-

-

617846

Agglomération de Kiwanja

10431

11223

20543

35353

7750

10

10

7

7

34

77.584

Total Territoire

226215

251207

466770

658316

1602508

11

10

7

7

42

1.602.550

Rapport annuel de l'administration du territoire de Rutshuru exercice 2015 Source : Bureau du territoire de Rutshsuru.

Il y a eu de notre part une démarche ou un effort délibéré d'interviewer des leaders d'opinion qui ont un rôle potentiel dans le processus de la réconciliation et plus spécialement en ce qui concerne le rôle de la femme dans le processus de consolidation de la paix et la réconciliation ; l'objectif étant d'avoir une idée sur la participation, leur expérience , d'évaluer les meilleurs pratiques et des récits de succès chez les femmes.

47

CHAPITRE IV. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES

3.4.1. Traitement des données

Graphique n°1. Répartition des associations par année de création

Fréquences

 
 
 

95

 
 
 

32 33

 
 
 

16

 
 
 
 
 
 

7

7

 
 
 
 
 
 
 

1991-1996

1996-2001

2001-2006

2006-2011 2011-2016 Total

Année

L'intervalle 1991-2016 correspond au boum d'associations et/ou organisations plus particulièrement les associations féminines et ayant comme domaine d'intervention la consolidation de la paix dans cette zone. Cette situation s'explique d'une part, par le fait que durant ces deux décennies la problématique des conflits, tensions et violences (entre communautés et/ou groupes armés) dans cette zone ; avait atteint son paroxysme avec un passif teinté des conséquences désastreuses en l'occurrence des meurtres, des déplacements massifs des populations à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, des famines et autres formes de souffrances dont ses populations furent victimes.

D'autre part, cette période correspond au début de la lutte menée par les activistes de la paix pour l'éveil des consciences sur la problématique « droits de la femme, la parité et le genre ».

Par ailleurs, cela est la conséquence directe de la recrudescence des conflits (ethniques, armés) et apparition des certains groupes armés et rebellions (CNDP, M23) dans cette zone occasionnant des conséquences humanitaires incommensurables.

48

En outre, cette situation est aussi liée à l'engagement significatif des certains acteurs de la société civile dans la lutte pour la promotion des droits et la défense de la femme face aux nombreuses violations de ses droits auxquelles elle était soumise et la léthargie dont a longtemps fait montre l'Etat congolais face à cette question.

Graphique n°2. Répartition des associations selon le sexe de dirigeants

Total Masculin Feminin Missing

 

Fréquence

0 20 40 60 80 100 120

Le graphique ci-haut indiquent que 43 femmes soit 39.4% sur les 109 interrogées dirigent (coordonnent) leurs associations contre 63 hommes soit 57.8% qui dirigent les associations de nature féminine.

La lecture de ces données indiquent clairement la situation sur le plan managérial des associations des femmes dans la zone. Avoir un effectif plus important d'hommes qui dirigent les associations sensées être féminines, ouvre le débat sur la capacité des femmes de cette zone à prendre en main leur destin à travers la gestion, direction et coordination de leurs associations.

Ces résultats ramènent un certains nombres des chercheurs dans la zone à spéculer sur la capacité d'un bon nombre des femmes à assumer certains postes de responsabilité, entre autres : la confiance en soi, le niveau d'instruction, l'attachement aux us et coutumes (barrières culturelles), la religion (croyances occultes), etc.

49

En se référant toujours à ces résultats, un autre aspect important transparait, celui de la remise en cause des capacités managériales d'une partie de ces femmes, qui nécessite la mise en place des mesures d'accompagnement pour booster les énergies de celles qui présentent des signaux de potentialités probables.

Graphique n°3. Répartition des enquêtées par chefferie d'origine

100%

Bwisha Bwito Total

Chefferie

Pourcentage

0.9%

25.7%

73.4%

Les femmes des deux chefferies du territoire de Rutshuru ont été concernées par ce travail dont la chefferie de Bwito et celle de Bwisha. 28 femmes soit 25.7% représentant les associations féminines de la chefferie de Bwito ont été interrogées contre 80 soit 73.4% des femmes interrogées et représentant les associations féminines de Bwisha.

Cet énorme écart entre d'une part les effectifs des femmes contactées et interrogées dans ces deux chefferies du territoire de Rutshuru traduit les résultats des deux situations : premièrement, le contexte sécuritaire : la situation sécuritaire a été beaucoup plus volatile (instable) dans les sites concernés par cette étude, surtout les sites se trouvant dans la chefferie de Bwito où pendant la période de ces enquêtes on enregistrait des nombreux cas d'affrontements entre l'armée régulière et des groupes armés et/ou les affrontements entre les groupes armés rivaux mais aussi les exactions commises par les membres de ces groupes armés.

Mean

Median

Mode

Minimum

Maximum

N

Valid

Missing

102

7

34.14

33.00

28

19

64

Sur les données valides de 109 femmes interrogées, l'âge maximum des femmes interrogées a été de 64 ans contre 19 ans comme l'âge des femmes les moins âgées.

50

Cette situation a occasionné des déplacements massifs des populations, situation qui a été à la base de ce faible taux de participation des femmes beaucoup plus pour cette chefferie. En second lieu, il s'est remarqué la méfiance d'un bon nombre des femmes membres des associations féminines vis-à-vis des enquêteurs et dont le mobil n'a pas été véritablement exprimé.

60 50 40 30 20 10 0

 
 
 
 

Series1

Célibataire Divorcée Mariée Veuve

Graphique n°4. Etat matrimonial des enquêtées

Parmi les répondantes contactées et interrogées, 54 soit 49.5% ont déclaré être mariées ; 6 soit 5.5% des divorcées ; contre 10.1% des veuves et 28.4% des célibataires.

Tableau n°5. Age des enquêtées

Parmi les femmes membres activistes de la paix interrogées dans tous les sites, 12 soit 11% sont cultivatrices contre 6.4% des commerçantes,

51

Tableau n°6. Répartition des enquêtées par niveau d'étude

 

Niveau d'études

Fréquence

Pourcentage

 
 

20

18.3

Primaire

4

3.7

Secondaire

56

51.4

Supérieur et universitaire

29

26.6

Total

109

100.0

Sur les 109 femmes interviewées, 4 soit 3.7% ont atteint le niveau de l'école primaire contre 29 soit 26.6% qui ont atteint le niveau supérieur et universitaire. Par ailleurs, 56 soit 51.4% de ces femmes ont atteint le niveau secondaire. En scrutant ces résultats, il se remarque que le niveau d'étude des femmes qui interviennent dans ces associations reste moyennement apprécié c'est-à-dire qu'elles ont un niveau d'étude relativement moyen (soit le niveau d'études secondaire).

Tableau n°7. Professions des répondantes

Profession

Fréquence

Pourcentage

 
 

78

71.6

Agent de l'Etat

1

.9

Agent de santé

1

.9

Juriste

1

.9

Commerçante

7

6.4

Ouvrière

1

.9

Agent de développement

1

.9

Couturière

1

.9

Cultivatrice

12

11.0

Ménagère

1

.9

Enseignante

4

3.7

Etudiante

1

.9

Total

109

100.0

52

3.7% des enseignantes et le reste soit 0.9% sont soit agent de l'état, agent de développement, ouvrière, agent de santé, étudiante, couturière, ménagère et juriste. D'après ces résultats, le gros des activistes féminines de la paix se retrouvent dans la catégorie des cultivatrices, ce qui signifie qu'une attention particulière devrait être accordée à ces femmes car occupant la plus grande proportion par rapport à d'autres secteurs de la vie dans cette zone qui est en grande partie rurale.

53

Tableau n°9. Répartition des enquêtées selon le poste occupé dans l'association

Poste

Fréquence

Pourcentage

 
 

12

11.0

Administratice financière

1

.9

Animatrice

6

5.5

Assistante psychosociale

1

.9

Chargée de plaidoyer

1

.9

Caissière

4

3.7

Chargé de VSBG

1

.9

Chef d'antenne

1

.9

Comptable

3

2.8

Conseillère

9

8.3

Coordinatrice

18

16.5

Coordinatrice adjointe

1

.9

Cuisinière

1

.9

Evaluatrice

1

.9

Formatrice

1

.9

Chargée d'hygiène

1

.9

Médiatrice

3

2.8

Membre

26

23.9

Monitrice

1

.9

Point focal

2

1.8

Présidente

3

2.8

Réceptionniste

1

.9

Secrétaire

5

4.6

Sensibilisatrice

1

.9

Agent sociale

1

.9

Trésorière

1

.9

Vice-Présidente

3

2.8

Total

109

100.0

Au vu de ces résultats, il s'observe un constat selon lequel 26 femmes interrogées soit 23.9% sont des simples membres des associations; contre 16.5% d'autres qui occupent le poste de coordinatrice ; 8.3% autres sont commises au poste de conseillère ; 5.5% jouent le rôle d'animatrice, 4.6% sont affectées au poste de secrétaire ; 3.7% occupent le poste de caissière ; 2.8% ont à leur charge le poste de médiatrice, présidente du conseil

Une portion des répondantes interrogées soit 4.6% ont déjà totalisé 1 an au service de leurs associations contre celles qui ont totalisé successivement 2 et 3 ans soit 20.2% ; 6,7%.

54

d'administration et vice-présidente du conseil d'administration, et 1.8% occupent le poste de Point focal. Par ailleurs, 0.9% des femmes ont été aussi interrogées et affirment assumer le reste des postes notamment assistante psychosociale, chargée d'hygiène, réceptionniste, etc.

Il est à noter que la plus large proportion des femmes interviewées soit 23.9% se retrouvent dans la tranche des femmes n'ayant presque pas du tout de responsabilité dans leurs organisations contre 16.5% des femmes qui ont à leur charge des postes de responsabilité. Cette situation peut conduire à la frustration de certaines membres, car ne se sentant pas vraiment concernées/impliquées directement dans la vie (activités) de l'association en dépit du fait que tout le monde ne peut pas occuper tous les postes surtout ceux de responsabilité.

Tableau n°10. Ancienneté des répondantes dans les associations

Ancienneté (Année)

Frequency

Percent

Valid

1

5

4.6

2

22

20.2

3

22

20.2

4

18

16.5

5

13

11.9

6

5

4.6

7

5

4.6

8

6

5.5

9

2

1.8

10

2

1.8

15

1

.9

16

5

4.6

19

2

1.8

Total

108

99.1

Missing

System

1

.9

Total

109

100.0

Lors de l'organisation des marches contre la violence, 77.1% des femmes interrogées ont témoigné y avoir déjà pris part, contre 22% qui ont affirmé n'avoir pas encore participé à une

55

Par ailleurs, 4.6% ont déjà réalisé 16 ans au service de leurs associations, par rapport à 2 autres soit 1.8% qui ont réalisé 19 ans. De ces résultats, aucune femme interrogée n'a réalisé plus de 20 ans d'ancienneté dans la lutte quotidienne pour la consolidation de la paix dans leurs contrées respectives.

Tableau n°11. Participation des répondantes à une formation ou séminaire sur la paix

Participation

Fréquence

Pourcentage

 

Non

5

4.6

oui

104

95.4

Total

109

100.0

104 femmes sur 109 soit 95.4% des femmes membres des associations interrogées ont affirmé avoir participé aux diverses séances de renforcement de leurs capacités principalement en « consolidation de la paix », contre 4.6% d'autres femmes membres des associations déclarant n'avoir pas encore participé à une quelconque séance de renforcement de leurs capacités en « consolidation de la paix ».

Ces femmes ont témoigné n'avoir pas encore eu d'opportunité pour participer à une séance de renforcement de leurs capacités par rapport aux thématiques liées à la paix, en dépit de leur manifestation d'intérêt quant à ce. Elles ont renchéri en disant que cette situation serait due à plusieurs facteurs en l'occurrence l'amateurisme caractérisant certains dirigeants (es) de leurs associations respectives et parfois, l'inadéquation constatée entre leurs horaires de travail avec ceux de leurs associations, etc.

Tableau n°12. Participation aux marches contre la violence

Participation

Fréquence

Pourcentage

 
 

1

.9

Non

24

22.0

Oui

84

77.1

Total

109

100.0

56

quelconque marche contre la violence. La marche pacifique est l'une des nombreuses méthodes de revendication non violente des droits, sur ce, elle requiert une motivation immatérielle c'est-à-dire la sensibilisation/conscientisation par rapport à une question bien déterminée et constituant le centre d'intérêt d'un certain groupe des personnes bien identifié.

La participation à une marche contre la violence devrait faire l'objet d'une préparation minutieuse de la part des organisateurs pour que le groupe pour qui cela est destiné, comprenne tout d'abord son mobil et par la suite puisse s'en approprier. De l'autre côté, un certain nombre des facteurs limitants peuvent être abordés, mettant en évidence certains faits qui sont de nature à entraver la participation à une manifestation (pacifique) quelle que soit sa nature : la brutalité des forces de l'ordre, les us et coutumes, communication moins élaborée, etc.

Tableau n°13. Organisation de formation de restitution sur la paix

 

Fréquence

Pourcentage

 

4

3.7

Nom

6

5.5

Oui

99

90.8

Total

109

100.0

90.8% des associations interrogées ont déclaré organiser des séances de restitution sur leur domaine d'intervention la « paix », contre 5.5% d'autres associations intervenant dans la « paix », déclarant n'avoir pas encore organisé une quelconque séance de restitution sur la « paix », bien qu'étant leur domaine d'intervention. La restitution tient lieu de la redevabilité, faire la restitution dépend de la manière dont cela est prévu (perçu) selon les dispositions et/ou les textes juridiques régissant l'association, à cela viennent se greffer la disponibilité des moyens matériels et financiers pour y parvenir.

57

Tableau n°14. Participation à la formation sur la paix

 

Fréquence

Pourcentage

 
 

7

6.4

La Coordination

7

6.4

Ceux qui savent lire et écrire, disponibles

1

.9

Les membres de la

communauté du coordinateur /de la coordinatrice

18

16.5

Choisis par la coordination

1

.9

Ceux qui sont disponibles

5

4.6

Les anciennes membres dans l'organisation

4

3.7

Tous les membres de

l'organisation

4

3.7

Uniquement les femmes de l'organisation

1

.9

Femmes de responsables

1

.9

Uniquement les hommes

5

4.6

Seuls les hommes et femmes qui savent lire et écrire

1

.9

Je ne sais pas

1

.9

Les femmes de l'association avec les autres femmes non membres de l'association

48

44.0

Toutes les femmes de

l'association

5

4.6

Total

109

100.0

 
 
 
 

Comme indique les résultats de ce tableau, 5 femmes sur 109 soit 4.6% des femmes enquêtées déclarent que ce sont toutes les femmes de leurs associations qui participent aux formations sur la paix, contre 18 soit 16.5% toujours de ces enquêtées qui affirment plutôt que ce sont les membres de la communauté du coordinateur ou de la coordinatrice qui participent aux formations. Néanmoins, 0.9% des enquêtées dit ne pas être au courant sur la qualité ou l'identité des gens qui participent aux différentes séances de formation au sein de

Aucune femme qui a atteint le niveau d'études primaire parmi les femmes interviewées n'a été associée à une quelconque séance de résolution de conflits, ainsi que 4 du niveau

58

leurs associations, contre 44% qui déclarent que ce sont plutôt les femmes membres de l'association avec les autres femmes non membres qui participent aux formations.

Etablir la nature de la personne qui doit participer ou non à une séance de renforcement de capacités relève des dispositions réglementaires régissant l'association, y déroger serait une entorse et la viabilité de l'association devra en pâtir d'une manière ou d'une autre.

Tableau n°15. Le fait d'être associé à la résolution de conflits

 

Fréquence

Pourcentage

 
 

4

3.7

Non

8

7.3

Oui

97

89.0

Total

109

100.0

Ces résultats renseignent que 8 soit 7.3% des femmes membres des associations n'ont pas encore été associées à la séance de résolution des conflits, contre 89% toujours de ces femmes qui affirment avoir été associées à la séance de résolution des conflits.

Ce qui revient à dire qu'un bonne partie de ces femmes connaissent déjà la manière dont se déroule une séance de résolution des conflits quelles que soit les qualités, les capacités et les compétences des médiateurs y impliqués.

Tableau n°16. Le fait d'être associée à la résolution de conflits par rapport au niveau d'études

 
 

Niveau d'études

 
 
 
 

Supérieur et

 
 
 

Primaire

universitaire

Secondaire

Total

 

1

0

2

1

4

Non

3

0

1

4

8

Oui

16

4

26

51

97

Total

20

4

29

56

109

59

secondaire et 1 du niveau supérieur et universitaire. Par contre, 4 femmes ayant atteint le niveau d'études primaire ont affirmé avoir été associées à la séance de résolution des conflits, contre 26 femmes qui ont atteint le niveau supérieur et universitaire, ainsi que 51 femmes qui ont atteint le niveau d'études secondaire. Ici, aussi les femmes ayant atteint le niveau secondaire se démarquent par rapport aux autres catégories avec un effectif plus élevé que le reste du groupe.

Tableau n°17. Qualité pour assister à la séance de résolution de conflit

Qualité

Fréquence

pourcentage

 
 

19

17.4

AUTRE

1

.9

CONSEILLERE

32

29.4

FEMME SAGE

1

.9

LEADER

3

2.8

Modératrice

9

8.3

Modératrice conseillère

7

6.4

MEDIATRICE

8

7.3

MEMBRE

3

2.8

Observateur

11

10.1

PARTICIPANT

1

.9

RAPPORTEUR

3

2.8

SUIVI DE RESOLUITION

1

.9

Témoin

10

9.2

Total

109

100.0

Un bon nombre des femmes interrogées ont participé à la séance de résolution des conflits comme conseillère soit 29.4% ; contre 0.9% des femmes qui y ont participé en tant que soit « femme sage, participante ou membre du comité de suivi des recommandations ». Par ailleurs, 10.1% de ces femmes déclarent avoir participé à cette séance comme « observateur » ; 2.8% d'autres femmes y ont participé comme soit « rapporteur, membre ou leader ». De l'autre côté, 8.3% de ces dernières affirment y avoir participé à titre de « modératrice » ; contre 6.4% qui témoignent y avoir participé en tant que « modératrice conseillère » ; et en dernier lieu, d'autres soit 7.3% affirment prendre part à cette séance comme « médiatrice ».

60

Il revient de constater de par ces résultats le degré d'importance du rôle de la femme dans le processus de résolution et transformation des conflits dans cette zone. Faire partie du cercle des décideurs confère à une personne une certaine considération, un certain poids social/respect vis-à-vis de ses pairs, par conséquent cela génère des retombées positives sur la confiance et l'estime de soi.

Tableau n°18. Considération de sa qualité pour assister à la résolution de conflit par rapport au Niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

 
 

8

1

4

6

19

AUTRE

0

0

0

1

1

CONSEILLERE

4

1

11

16

32

FEMMESAGE

0

0

0

1

1

LEADER

0

0

0

3

3

Modératrice

1

0

3

5

9

Modératrice conseillère

5

0

1

1

7

Médiatrice

0

0

1

7

8

Membre

0

2

0

1

3

Observateur

1

0

3

7

11

Participant

0

0

0

1

1

Rapporteur

0

0

3

0

3

Suivi de résolution

0

0

0

1

1

Témoin

1

0

3

6

10

Total

20

4

29

56

109

7 femmes interrogées et jouant le rôle de « observateur » affirment avoir participé dans la séance de résolution de conflits avec un niveau d'études secondaire; 6 avec le niveau de supérieur et universitaire et aucune de niveau primaire ; par contre, 16 autres femmes et

61

jouant le rôle de « conseillère » déclarent y avoir participé avec un niveau d'études secondaire, 11 avec un niveau supérieur et universitaire et 1 avec un niveau d'études primaire. Se référant aux données des tableaux ci-haut développés, le niveau d'études secondaire bat encore une nouvelle fois le record comparativement à d'autres niveaux d'études.

Tableau n°19. Le fait de n'avoir pas été associée à la résolution de conflits

 

Fréquence

Pourcentage

 

102

93.6

Jamais vu

1

.9

Je ne sais pas

1

.9

Manque de temps

1

.9

Non invité

1

.9

Pas concernée

1

.9

Pas motivée

1

.9

Traumatisée

1

.9

Total

109

100.0

Une seule proportion transparait de ce tableau soit 0.9% des répondantes interrogées disent soit n'avoir jamais vu quelqu'un pour les y intéresser, soit elles ne se sentent pas concernées, soit elles n'ont pas le temps, soit elles ne sont pas invitées, soit elles ne sont pas motivées, soit encore elles se sentent traumatisées pour prendre part à ce genre d'assises.

En dépit de cette faible proportion mise en relief, il revient aux chercheurs de creuser pour arriver à connaitre les véritables motivations qui peuvent paraitre pour des entraves devant ces femmes interrogées pour qu'elles ne soient pas associées à une quelconque séance de résolution des conflits dans leurs communautés respectives.

62

Tableau n°20. Echange sur la cohabitation pacifique au sein de la famille selon le niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

 

Non

1

0

1

2

4

Oui

19

4

28

54

105

Total

20

4

29

56

109

54 femmes interviewées et ayant atteint le niveau d'études secondaire ; 28 ayant atteint le niveau supérieur et universitaire et 4 du niveau primaire témoignent partager avec les membres de leurs familles des notions portant sur la « cohabitation pacifique » ;

contre 2 femmes du niveau secondaire ; 1 du niveau supérieur et universitaire et aucune du niveau primaire déclarent ne pas parler de la « cohabitation pacifique » au sein de leurs familles respectives. Au regard de ce tableau, il s'observe qu'une bonne partie de ces femmes membres des associations fournissent un effort pour tenter de partager, discuter, débattre avec les membres de leurs familles sur les matières portant sur la cohabitation pacifique dans leur zone.

Le développement des nouvelles stratégies par les autres acteurs impliqués dans ce secteur pourra être perçu comme un nouveau souffle dont a besoin cette aura dont font montre ces femmes.

63

Tableau n°21. La qualité de l'interlocuteur selon le niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

 

6

0

5

10

21

Epoux

1

0

1

1

3

Epoux et Enfants

0

0

5

3

8

Epoux, enfants, Parents

0

0

0

1

1

Enfants

3

1

0

5

9

Enfant, parents

1

0

5

4

10

Epoux, Parents

3

0

0

1

4

Parents

2

0

3

5

10

Tous

4

3

10

26

43

Total

20

4

29

56

109

10 femmes interrogées du niveau d'études secondaire, 5 du niveau supérieur et universitaire affirment en parler avec leurs époux ; contre 1 du niveau secondaire, 1 du niveau supérieur et universitaire déclarent en débattre avec plutôt leurs époux et enfants. Néanmoins, 26 femmes ayant atteint le niveau secondaire, 10 le niveau supérieur et universitaire, 3 le niveau primaire déclarent en partager avec tous ; contre 5 ayant le niveau secondaire, 1 le niveau primaire qui disent en parler avec les enfants uniquement.

La part importante des femmes interrogées et ayant un niveau d'étude plus avancé affirment partager, débattre ce sujet avec tout le monde dans leurs familles c'est-à-dire époux, enfants et parents. Pour arriver à parler avec les catégories des personnes ci-haut présentées, la femme est sensée être tout d'abord informée/capacitée en la matière pour être en possession des arguments convaincants et susceptibles de changer la perception (erronée) des uns et des autres sur ce sujet.

64

Tableau n°22. La manière d'aborder ce sujet avec les petits enfants selon le niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

 
 

0

0

3

5

8

AUTRE

1

0

0

1

2

CINEMA

0

0

0

1

1

Contes et légendes

5

0

7

26

38

Contes et légendes,

conséquences de la violence

0

0

0

2

2

Conséquences de la violence

9

1

4

4

18

Exemples de non violences

4

3

15

16

38

Exemples de la non violence, contes et légendes

1

0

0

1

2

Total

20

4

29

56

109

1 femme du niveau d'études secondaire, déclare aborder ce sujet avec les petits enfants à travers le cinéma ; alors que 26 autres du niveau secondaire, 7 du niveau supérieur et universitaire déclarent l'aborder à l'aide des contes et légendes. Par contre, 4 femmes ayant le niveau d'étude secondaire, 4 ayant le niveau supérieur et universitaire, 1 ayant le niveau primaire préfèrent aborder ce sujet avec les petits enfants par l'entremise des conséquences issues de la violence ; 1 femme ayant le d'étude secondaire déclare partager ce sujet avec les petits enfants à travers les exemples de la non violence, contes et légendes ;

de l'autre côté, 2 femmes avec un niveau d'études secondaire disent aborder ce sujet avec les petits enfants en faisant recours aux contes, légendes et conséquences de la violence.

De ce qui précède, il apparait que l'approche la plus utilisée par ces femmes (du niveau secondaire en l'occurrence) pour partager ce sujet avec les petits enfants est celle qui porte sur les contes et les légendes, ceci se justifierait premièrement par la place que les sociétés africaines en général accordent aux contes et légendes dans leur vécu quotidien et deuxièmement par le fait que aborder ce sujet avec les petits enfants n'est pas du tout aisé

65

compte tenu de sa délicatesse mais aussi du niveau de compréhension/d'appréciation de ces enfants qui plus est, un facteur primordial à considérer quant à ce.

Tableau n°23. La manière d'aborder ce sujet avec les grands enfants (fille ou garçon) selon le niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

 
 

4

0

4

4

12

Autres

1

0

0

1

2

Chanson

1

2

2

3

8

Chanson et conséquence de la violence

0

0

0

1

1

Chanson et exemple de la non violence

0

0

1

0

1

Conséquence de la violence

10

1

18

35

64

Conséquence de la violence,

exemple de la non violence

0

0

1

3

4

Exemple de la non violence

4

1

3

9

17

Total

20

4

29

56

109

Les femmes ayant atteint le niveau d'études secondaire soit 35, 18 du niveau supérieur et universitaire et 1 du niveau primaire, déclarent aborder ce sujet avec les grands enfants par des récits décrivant les conséquences de la violence ; d'autres encore ayant atteint le niveau secondaire soit 9, 3 du niveau supérieur et universitaire et 1 du niveau primaire, affirment débattre ce sujet avec ces grands enfants à travers des exemples de la non violence.

Tandis que 2 femmes du niveau primaire, 2 du niveau supérieur et universitaire et 3 du niveau secondaire disent l'aborder avec ces grands enfants par la chanson. Aborder ce sujet avec les grands enfants parait relativement aisé qu'avec les jeunes enfants car, ces derniers ont un niveau d'appréhension/appréciation plus avancé que celui des jeunes enfants,

66

mais en réalisé il peut sembler aussi délicat d'aborder ce sujet avec les jeunes qui vivent en marge des réalités de leurs contrées ou carrément qui ne se sentent pas vraiment concernés d'une manière d'une autre par ce qui se passe dans leurs milieux.

Le choix d'un bon nombre de ces femmes (quel que soit leur niveau d'instruction) d'opter pour l'approche des histoires reprenant les conséquences bien entendu néfastes de la violence renseigne sur un certain nombre des choses par rapport à ce qui vient d'être susmentionné.

Tableau n°24. Echange aisé avec le conjoint selon le niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

 

Non

8

1

14

23

46

Oui

12

3

15

33

63

Total

20

4

29

56

109

33 femmes du niveau secondaire, 15 du niveau supérieur et universitaire et 3 du niveau primaire, affirment en parler avec leurs époux de manière aisée ; tandis que 1 femme du niveau d'études primaires, 14 du niveau supérieur et universitaire et 23 du niveau secondaire, disent au contraire ne pas en parler avec leurs époux de manière aisée.

Le fait pour ces femmes qui en parlent aisément avec leurs époux relève de plusieurs facteurs notamment, la perception qu'elles ont par rapport à la sensibilité de ce sujet, leur souci de jouer pleinement leur rôle d'artisan de la paix tout en sachant que la famille est la cellule de base de toute stabilité dans la vie d'un homme, faire participer les siens dans le processus de la recherche et consolidation de la paix, chercher à savoir si l'on partage la même perception ou si les idées convergents dans la même direction sur ce sujet avec son conjoint, etc. Par ailleurs, pour celles qui affirment ne pas en parler aisément avec leurs époux, il y a lieur d'avancer d'autres facteurs dépendants ou indépendants tels que :

67

Facteurs dépendants : les us et coutumes, la non maîtrise de la quintessence de la problématique (quel que soit son niveau d'instruction), le fait de ne pas se sentir concernée par cette problématique, le fait de ne trouver aucun intérêt (personnel) par rapport à ce qui se passe, la relation entre les deux époux, la volonté/motivation d'en parler, etc.

Facteurs indépendants : Ne pas être impliquée totalement dans le processus de recherche de la paix, communication défectueuse (canaux de communication très peu élaborés : sensibilisation), etc.

68

Parmi les femmes interrogées, 43.1% d'entre elle déclarent faire leur restitution auprès des membres de l'église ; contre 0.9% qui disent faire leur restitution aux membres de l'asbl et

Tableau n°25. La destination de la restitution des formations et réunions concernant la paix?

 
 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage valide

 
 

8

7.3

7.3

7.3

Amis

4

3.7

3.7

11.0

Ami et famille

1

.9

.9

11.9

Ami,Famille,Membre de

l'église

2

1.8

1.8

13.8

Ami, membre de l'ASBL

1

.9

.9

14.7

Ami, membre de l'église

2

1.8

1.8

16.5

Autres

1

.9

.9

17.4

Famille

9

8.3

8.3

25.7

Famille,membres de l'ASBL

6

5.5

5.5

31.2

Famille, membre de ASBL,

Membre de l'église

1

.9

.9

32.1

FAmille,membre de l'ASBL,

membres de l'église,Autres

3

2.8

2.8

34.9

membres de l'ASBL

6

5.5

5.5

40.4

membres de l'église

47

43.1

43.1

83.5

Membre de l'ASBL, Amis

1

.9

.9

84.4

Membres de l'ASBL ET

ASSOCIATION DE FEMMES

1

.9

.9

85.3

Membre de ASBL membre de l'église

4

3.7

3.7

89.0

Membre de ASBL, Population locale

1

.9

.9

89.9

Membres de ASBL, autres

associations

3

2.8

2.8

92.7

Tous

8

7.3

7.3

100.0

Total

109

100.0

100.0

 

69

associations de femmes mais aussi auprès des amis et familles; en outre, 7.3% de ces femmes déclarent qu'elles font la restitution des enseignements reçus auprès de tout le monde ; tandis que d'autres soit 2.8% d'entre elles affirment faire la restitution auprès des membres de famille, asbl, église et autres. Ces résultats démontrent de manière globale la faible culture de redevabilité de la part des enquêtées ; ce qui revient à mettre en évidence un autre aspect important portant sur le renforcement de leurs capacités en matière de redevabilité.

Faire de la redevabilité son lot quotidien implique la familiarisation des concernés par ce concept, et ainsi ils pourront comprendre que la culture de rendre compte peut être aussi bonne pour les siens (membres de l'asbl, famille, église, amis) que pour le reste du monde (les autres acteurs intervenants dans divers domaine, etc).

Tableau n°26. La qualité de l'interlocuteur en général selon le niveau d'études

 
 

Niveau d'études

Total

 
 
 

Primaire

Supérieur et

universitaire

Secondaire

A qui parlez-vous ?

 

2

0

1

3

6

Amis

0

0

0

1

1

Collègues

1

2

0

4

7

Membres de la communauté autre que la vôtre

2

0

4

6

12

Membres de la communauté autre que la vôtre, collègues

0

0

2

0

2

Membres de votre

communauté

3

0

5

4

12

Partie adverse

0

0

1

3

4

Tous

0

1

4

5

10

Voisins

0

1

7

10

18

Voisins, Collègues

0

0

0

1

1

70

Total

Voisin, Collègues, Partie

adverse

1

0

0

0

1

Voisins, membres de l'autre

communauté

0

0

2

5

7

Voisins, membres de l'autre

communauté, collègues

1

0

1

2

4

Voisins, membres de l'autre

communauté, Membres de
votre communauté

4

0

0

1

5

Voisins, membres de l'autre

communauté, Membres de
votre communauté, collègue

4

0

1

2

7

Voisins, membres de l'autre

communauté, Membres de
votre communauté, collègue, Partie adverse, Autre

0

0

0

1

1

Voisins, Membres de la

communauté, autres, membres de votre communauté, partie adverse

0

0

0

2

2

Voisins, membres de l'autre

communauté, Membres de

votre communauté, Partie
adverse, Autre

0

0

0

1

1

Voisins, membres de votre

communauté

2

0

0

2

4

Voisins, membres de votre

communauté, collègues

0

0

1

2

3

Voisins, membres de votre

communauté, partie adverse

0

0

0

1

1

20

4

29

56

109

Par rapport au niveau d'étude secondaire, 1 femme affirme parler de la cohabitation pacifique avec ses voisins, membres de sa communauté et partie adverse ; 1 autre ayant le même niveau d'études dit qu'elle en parle avec ses voisin, les membres de l'autre

Ceci a permis à la femme de militer pour la défense des droits des femmes et cela lui a beaucoup aidé à entrer en contact avec les réalités liées à cette question et donc lui a offert

71

communauté, les membres de sa communauté, la partie adverse et les autres. Par contre, 10 femmes du niveau d'études secondaire, 7 du niveau supérieur et universitaire et 1 du niveau primaire, déclarent en parler avec leurs voisins ; contre 1 femme du niveau primaire, 4 du niveau supérieur et universitaire et 5 du niveau secondaire qui déclarent échanger sur cette problématique avec tout le monde.

Le choix d'un interlocuteur avec qui débattre/parler sur un ce sujet qui peut paraître dans certaine mesure comme étant sensible peut faire objet de débat. Choisir le point d'adresse ou de destination d'une information ou d'un sujet relève d'une panoplie de raisons en l'occurrence : le contexte dans lequel cela doit être fait, l'analyse des facteurs limitants ou favorisants pour le faire, l'idée/l'appréhension que l'on a de ce point de destination,

le canal de communication utilisé, etc. Les quelques éléments ci-haut développés, laissent croire qu'ils peuvent jouer le rôle de directives pour déterminer le point d'adresse/destination d'un sujet ou information.

DISCUSSIONS DES RESULTATS

La recrudescence de l'insécurité en territoire de Rutshuru depuis maintenant plusieurs années n'a pas laissé les femmes indifférentes. C'est précisément avec le départ miraculeux de la rébellion du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) en 2008 que les femmes ont commencé à constater la montée des cas de violations graves de droits de l'homme, principalement à l'égard de la femme de Rutshuru. Ceci a été à la base de la création d'un espace facilitant la libre expression de la femme, dénommé: "Voix de la femme Congolaise "où la femme de Rutshuru pourrait faire passer ses joies (idées, intentions) et ses peines (problèmes et difficultés). Voilà qu'en 2010, cet espace a vu le jour regroupant trois associations (EPSPT, BOSAM & AFEDKI). D'autres associations y ont adhéré progressivement et depuis 2012, cet espace est devenu une Synergie de 20 associations féminines à Rutshuru dont 5 de la Chefferie de Bwito.

Par ailleurs, dans sa lutte de tous les jours elle se bute en tant que femme, à des nombreux défis en l'occurrence, les us et coutumes rétrogrades, le rôle d'observateur et non de

72

des nouvelles perspectives dans cette lutte. En outre, cela lui a ouvert de nombreuses portes et casser d'autres obstacles dans son travail de plaidoyer.

Avec sa participation dans différentes séances de renforcements des capacités en diverses matières : droits humains, consolidation de la paix, voyages d'échanges d'expériences, etc. Elle a la grande responsabilité de conscientiser la population en générale, les femmes en particulier et leur partager le peu de connaissances en matière de paix et développement qu'elle dispose notamment la sensibilisation des communautés à la cohabitation pacifique et la cohésion sociale, la résolution pacifique des conflits,...

Actuellement, elle recherche la paix à tout prix. Dans le domaine de la réconciliation et la consolidation de la paix, elle organise au sein de son organisation ou sa plate-forme de femmes artisans de paix, des décentes sur terrain surtout là où l'on observe le début, naissance et/ou latence des conflits ou des conflits ouverts comme c'est le cas actuellement à Bwito/Kibirizi, Bambo...dans le Rutshuru et même en dehors de ce territoire, à Lubero/Luhanga... et sensibilise/prêche la cohabitation pacifique et la cohésion sociale entre communautés, tout en se servant des exemples concrets vécus notamment les retombés de guerres sur ces mêmes communautés. Sans compter l'apport de la résolution 1325 dans le processus de paix.

Cette résolution a facilité des changements significatifs à tous les niveaux de la vie dans la société pour les femmes: politique, économique, culturel, social, etc. depuis l'avènement de cette résolution. Elle place des balises qui les protègent et les soutiennent face à des nombreux défis qui les guettent. Si, aujourd'hui elles parviennent à hausser leurs voix, à militer pour la paix, c'est grâce à elle. Voilà qu'elles réalisent des plaidoyers, formulent des alertes, dénoncent de cas de violation des droits humains,... Nous revendiquent leurs droits sans violence en ayant aux méthodes non-violentes (memo, sit-in, marche pacifique, prières, boycotts, etc).

45 Resolve network/RDC, « Projet de stabilisation impliquant les groupes de personnes à haut risque dans le territoire de Rutshuru»,2015-2016.

73

décideur lors des assises de paix de type formel comme informel, la mise en application/exécution des arrêtés et décrets portant sur la participation effective (parité) de la femme dans des institutions publiques, etc. Certaines femmes font face au problème de niveau d'instruction (relativement bas/analphabétisme) occasionnant la crise de confiance en soi ; la crainte d'être tenue pour responsable une fois qu'elle va dénoncer le mal qui ronge sa communauté ainsi que ses auteurs, etc.

A ceci s'ajoute le défi sécuritaire, toujours comme femme, elle est affectée par les conflits armés, à telle enseigne qu'elle ne vaque plus librement à ses activités : travaux champêtres, commerce, etc. par crainte d'atrocités (viols, meurtres). En outre, la femme et les enfants restent vulnérables lors d'un conflit armé, ils en sont les premières victimes même.

Raison pour laquelle dans les efforts de reconstruction de la paix post-conflit, il s'avère impérieux d'y faire participer la femme comme partie prenante du grand ensemble qui est la communauté.

La faire participer à ces efforts contribuerait d'une part à sa revalorisation dans la communauté et d'autre part à sa détraumatisation, sans oublier qu'elle a des attributs liés à sa féminité (en tant que mère et épouse) qu'elle peut toujours mettre à profit lors du processus de paix. Une bonne partie des femmes interrogées (en dépit de leur poids social) n'avaient jamais participé à une quelconque cérémonie d'accord de paix entre les communautés en conflit, et celles qui y ont déjà participé y ont assisté comme participantes, observatrices et/ou représentantes d'une institution/organisation donnée et dont les interventions n'avaient pas vraiment d'effet sur les décisions arrêtées.

De l'autre côté, nous nous sommes servis des résultats du projet de « stabilisation impliquant les groupes des personnes à haut risque dans le territoire de Rutshuru/chefferie de Bwisha45» de l'ONG Internationale Resolve network qui intervient dans cette zone, relevant l'écart constaté entre les efforts de la femme dans la reconstruction de la paix dans

Au regard de ces statistiques, il se remarque une grande asymétrie sur le plan paritaire soit 37.2% des femmes ayant participé à ces différents dialogues contre 62.8% des hommes.

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une zone post-conflit et son niveau d'implication ; résultats qui illustrent le caractère « figuratif » de la femme dans le processus de paix dans le territoire de Rutshuru en général et la chefferie de Bwisha en particulier.

Dans son opérationnalisation, ce projet avait comme entre autres activités : la tenue des dialogues pour renforcer la participation de la femme dans le processus de paix dans un milieu post-conflit. Pour ce faire, les dialogues communautaires, démocratiques et sociaux ont été tenus. Dans sa philosophie de travailler avec les populations vulnérables (à la base), différentes couches de la population prenaient part à ces assises. Comme ces populations vulnérables (à la base) sont oubliées intentionnellement ou non et/ou ne sont pas trop souvent conviées à participer aux dialogues communautaires en grand format, les dialogues en petit format sous la forme de micro-dialogues étaient tenus pour espérer atteindre cette population à la base, dont l'objet ultime portait sur la consolidation de la paix à travers le renforcement de la cohabitation pacifique, cohésion sociale, le rapprochement des communautés en conflit, le rapprochement entre la population et les autorités locales ainsi que la restauration de l'autorité de l'Etat. Pour illustrer cela, nous avons constaté pendant l'implémentation de ce projet ce qui suit:

Statistiques du niveau d'implication des femmes dans le processus de paix

Dialogues

Nombre

Femmes

Hommes

Total Effectif

Effectif

%

Effectif

%

Micro-dialogues communautaires

261

415

36.4

725

63.5

1140

Dialogues

démocratiques

3

51

34

99

66

150

Dialogues sociaux

3

66

48.8

75

53.2

141

Total général

267

532

37.2

899

62.8

1431

75

Signalons que la catégorie « femmes » ici, était constituée des femmes des diverses classes sociales notamment : femmes leaders, femmes politiques et autres (femmes agricultrices, commerçante et déseouvrées).

Cette organisation renseigne qu'à chaque activité, un terme de référence était établi mentionnant l'aspect paritaire par rapport au nombre des participants soit 50% hommes et 50% femmes et les invitations étaient établies en fonction de ce principe. Mais, à chaque activité il se remarquait un effectif des femmes inférieur à celui d'hommes.

En sus, ceci pourrait être à la base du fait qu'elles ont difficile et/ou ne parviennent toujours pas à faire entendre leurs voix comme elles le souhaitaient dans leur lutte quotidienne qui est celle de la consolidation de la paix.

Les résultats ci-haut décrits poussent à chercher les raisons tout d'abord de cette asymétrie paritaire, ensuite chercher à connaitre le niveau de contribution de ces femmes dans le processus de paix. Par rapport à l'asymétrie paritaire, comme évoqué dans les lignes précédentes, ceci se justifierait par certains interdits coutumiers (une femme ne peut pas assister à une réunion d'hommes et si elle y assiste elle n'a pas droit à la parole), le manque de confiance qui peut être dû à un niveau d'instruction relativement bas/l'analphabétisme, l'ignorance, une mauvaise communication, le contexte du milieu (sécurité). Par rapport au niveau de contribution de ces femmes au processus de paix, le rôle de ces dernières se limite plus à l'observation qu'en décideur et celles qui ont la chance de se retrouver dans le cercle des décideurs sont en infériorité numérique pour que leurs voix se fassent entendre comme elles peuvent le souhaiter.

Historique des accords de paix dans le territoire de Rutshuru

Les différentes dynamiques des conflits observées dans les deux chefferies du territoire de Rutshuru conduisent depuis toujours aux conflits récurrents qui écument cette zone. Des efforts ont été entrepris par certains acteurs issus de divers milieux (associatifs, politiques, société civile, etc) pour essayer de réfléchir sur des pistes de sortie de ce cercle vicieux. Par

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ailleurs, sur un autre chapitre, le cycle de violences continuent à s'y observer et à prendre de l'ampleur. Cette situation bipolaire a poussé certains acteurs à creuser profondément dans le processus de recherche de la stabilité et ont abouti sur des dialogues/pourparlers sanctionnés par des accords entre les participants.

Plusieurs séances des dialogues ont été tenus regroupant divers protagonistes (qui sont constitués d'une part, soit des communautés ethniques, des groupes armés trop souvent à connotation ethnique, et de l'autre part soit par des autorités politico-administratives, la société civile et les ONG) qui ont abouti à la conclusion des divers accords pour tenter de trouver des réponses à certaines dynamiques de ces conflits.

De ce fait, voici deux cas qui mettent en exergue ces efforts dont l'un porte sur « le protocole concernant le zonage du Domaine de chasse de Rutshuru à Kahunga en vue de la protection des cultures et de la faune46 » et l'autre concerne « La déclaration finale réunissant des notables locaux et des chefs des groupes armés dans le Bwito, Lubero et le nord-Walikale dans la province du Nord-Kivu/RDC47 ». En outre, il existe d'autres cas reprenant des accords passés entre différents protagonistes dans cette zone et dont malheureusement nos efforts s'étaient avérés vains pour nous procurer des copies attestant leur effectivité et/ou matérialité. Pour ce faire, nous allons seulement nous limiter à les citer, il s'agit des accords qui sont supposés viser le renforcement de la cohabitation pacifique et la cohésion sociale entre diverses communautés et ethnies localisées dans cette contrée, en l'occurrence :

? Les accords de paix signés entre les représentants des ethnies hutu et nande en 2015 à Nyamilima/territoire de Rutshuru ;

? Les accords de paix signés entre les twa (pygmées) et les ethnies tutsi et hutu à Bunagana/territoire de Rutshuru

? Etc.

46 Le secrétariat administratif de la chefferie de Bwisha/Territoire de Rutshuru/Province du Nord-Kivu/RDC

47 Le secrétariat administratif de la chefferie de Bwito/Territoire de Rutshuru/Province du Nord-Kivu/RDC

Par l'entremise de ces travaux, les participants cherchaient à trouver une voie de sortie de la crise qui sévissait dans ces zones et mettant en mal la cohabitation pacifique entre les

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Pour ce qui concerne le premier cas c'est-à-dire « le protocole concernant le zonage du Domaine de chasse de Rutshuru à Kahunga en vue de la protection des cultures et de la faune », il s'est agi d'une situation de conflit qui a longtemps opposé l'ICCN et les populations riveraines du PNVi et articulée autour d'intérêts des uns et des autres. Ces populations déclarent être victimes des agissements de l'ICCN qui ne prend pas en compte leurs intérêts c'est-à-dire ne profitent pas pleinement des dividendes générés par le parc, mais aussi les prive d'exercer leurs activités agropastorales soubassement fondamental de leur survie et de l'autre côté,

l'ICCN estime que ces populations ont violé les limites préalablement établies du parc en y exerçant leurs activités agropastorales mettant ainsi en danger la vie des bêtes.

Cette situation a longtemps été sujet à débat entre les deux parties et qui a conduit à la signature de plusieurs protocoles d'accords entre elles mais jusque là le conflit persiste car chaque partie s'estime être lésée d'une manière ou d'une autre. Le protocole susmentionné a réuni autour d'une même table la chefferie de Bwisha représentée par son grand chef le coutumier (mwami ou roi) et l'ICCN, ce dialogue a abouti sur la signature faisant référence à l'engagement des deux parties à respecter les causes de ce dernier.

Le deuxième cas, celui de la « déclaration finale » a concerné des travaux portant sur les échanges entre les acteurs issus de diverses provenances : société civile, ONG, autorités politico-administratives et coutumières, des services de sécurité, etc. de la chefferie de Bwito et des territoires de Walikale et Lubero dans la province du Nord-Kivu. Ces travaux avaient été initiés par la Caritas diocésaine de Goma, de l'association Homme de Dieu et des églises avec l'appui de la Monusco. Ces travaux ont réuni autour d'une même table des notables en provenance des milieux susmentionnés et représentant des communautés ethniques hutu, nande, nyanga et hunde ; mais également des chefs des différents groupes armés opérant dans ces milieux y avaient pris part.

78

membres des communautés ci-haut citées. Par une approche historique, les participants ont passé en revue les histoires de succès et d'échec de tous les efforts entrepris par le passé dans le cadre de recherche de la paix entre ces communautés et à l'issue de laquelle des recommandations avaient été formulées vis-à-vis de ces différents groupes des participants notamment, ils devraient tous travailler pour promouvoir la paix et la cohabitation pacifique et s'efforcer d'évoluer vers le vivre-ensemble dans un milieu sans conflit et violence.

De ce qui précède, il ressort clairement le souci et l'intérêt manifesté par les uns et les autres pour tenter de fédérés la vision et perception de tous les acteurs impliqués de près ou de loin dans des conflits violents et récurrents, caractérisant ces contrées. En scrutant profondément ces efforts, quatre situations se dégagent :

1. Aucune séance de travail (table ronde) n'a été faite clairement sous l'initiative des femmes de ces contrées

2. Le rôle des femmes dans ces séances de travail ne pas clairement défini ou mieux, mis en évidence

3. La participation des femmes dans le cercle des décideurs laisse à désirer

4. Aucune allusion faite quant à l'attribution aux femmes d'un rôle au premier plan et/ou stratégique dans le processus de maintien et de la consolidation de la paix.

Ce cliché donne l'image des perceptions négatives et ahurissantes qui continuent à être véhiculées dans ces contrées contre la femme, considérée comme étant un être « faible » et incapable. Néanmoins, cette situation alarmante vis-à-vis de la femme devrait être positivée par cette dernière, en la considérant comme un stimulus qui la pousse à explorer ses potentialités pour afin bien asseoir son influence au sein de la communauté et cesser de se victimiser tout le temps. La femme de cette zone devrait plutôt travailler, batailler durement pour mériter le respect et considération dont elle a besoin et qui lui reviennent de jure, au lieu d'attendre que ça soit les autres qui les fassent à sa place pourtant, elle est la seule qui sent et qui connait le mieux ses intérêts et besoins.

79

C'est ainsi que les femmes de Rutshuru pourront rentrer en harmonie et faire leur, ce que nous avons appelé « l'accroissement de la participation intelligente » dans les processus de réconciliation et de consolidation de la paix.

80

CONCLUSION

La femme de la province du Nord-Kivu en général et celle du territoire de Rutshuru en particulier devra se battre méthodiquement pour arriver à faire valoir sa place dans tout processus de réconciliation et consolidation de la paix et mériter (arracher) sa participation à tous les niveaux des instances tant locales, nationales et le cas échéant internationales qui militent pour la consolidation de la paix (reconstruction post-conflit) dans des zones post-conflit. C'est dans ce cadre que cette étude intitulée : « Etude sur la participation de la femme dans le processus de réconciliation et consolidation de la paix dans le territoire de Rutshuru » a été menée pour essayer de comprendre/déterminer le niveau d'implication de la femme dans le processus de réconciliation et de la consolidation de la paix dans la zone post-conflit, cas du territoire de Rutshuru.

Notons que cette étude a soulevé quelques questions de recherche notamment :

- Quel est le niveau de participation de la femme dans le processus de réconciliation et de consolidation de la paix en territoire de Rutshuru ?

- Quelles sont les grandes contraintes auxquelles les femmes de Rutshuru font face vis-à-

vis de la participation dans le processus de réconciliation et de consolidation de la paix ? - Quelles sont les stratégies d'intervention pour améliorer la participation de la femme

dans la consolidation de la paix ?

En outre, quelques hypothèses ont été soulevées il s'est agi de :

1. Le niveau de participation de femmes dans le processus de réconciliation et de consolidation de paix dans le territoire de Rutshuru serait faible : présence physique, dynamisme, motivation, etc.

2. Les contraintes auxquelles les femmes font face dans le processus de réconciliation et consolidation de la paix seraient d'ordre culturelle (coutumes, normes sociales, tribalisme/linguistique, géopolitique, etc.) et éducatif (analphabétisme, faible niveau d'étude).

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3. Les stratégies d'intervention pour améliorer la participation de la femme dans la réconciliation et la consolidation de la paix seraient le respect de la loi numéro 15 /013 portant modalité de droit de la femme et de la parité de son chapitre 2 à son article 10 et le respect de l'article 14 de la constitution de la République démocratique du Congo qui stipule que : « les pouvoirs publics veillent à l'élimination de toutes forme de discrimination à l'égard de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits, la mise en application de la résolution 1325 des nations unies », organisations des cours , les campagnes de formation des femmes et des campagnes de sensibilisations. Intensification des écoles

des leadership féminin à tous les niveau pour qu' elle puisse assumer les
responsabilités par rapport à la consolidation de la paix.

La vérification de ces hypothèses a été effectuée par les méthodes ayant trait à l'approche mixte : approche qualitative et l'approche quantitative, et des techniques telles que l'observation directe, l'étude documentaire, l'enquête, l'histoire de vie et la technique de complément des phrases ; et ainsi, au terme de cette étape nous avons constaté ce qui suit :

1. Le niveau de participation de la femme dans le processus de réconciliation et de la consolidation de la paix dans le territoire de Rutshuru reste toujours faible et cela en dépit des efforts fournis par certaines institutions et organisations en l'occurrence des ONGi, associations locales, nationales, société civile, certaines institutions étatiques, etc.

2. Les contraintes auxquelles les femmes de Rutshuru font face sont de multiples natures notamment les barrières culturelles (us et coutumes), barrière psychologique (crise de confiance en soi), l'impunité, le niveau d'instruction (relativement faible) et mauvais encadrement (de la part des gestionnaires de certains mouvements associatifs).

3. Les stratégies d'intervention pour améliorer la participation de la femme dans le processus de réconciliation et de la consolidation de la paix par rapport au le respect de la loi numéro 15 /013 portant modalité de droit de la femme et de la parité de son chapitre 2 à son article 10 et le respect de l'article 14 de la constitution de la République démocratique du Congo n'ont jusque là pas permis l'application effective

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de cette loi en dépit de quelques interventions sporadiques mais non efficaces de la part des acteurs concernés sur le terrain.

Au regard de cette conclusion, nous recommandons des stratégies suivantes :

Le niveau d'implication de la femme dans le processus de paix implique plusieurs points notamment l'aspect paritaire et la compétence (dynamisme). De ce fait, pour ramener les femmes à être impliquées à un degré supérieur dans le processus de reconstruction de paix dans les zones post-conflit, une stratégie de tenue de dialogues regroupant uniquement des femmes peut être appliquée avec la mise sur pied des comités de suivi constitués uniquement des femmes (barza des femmes) . Cela peut se justifier par le fait que, les femmes en général et celles des milieux ruraux en particulier son plus souples à s'exprimer librement sur un sujet donné lorsqu'elles sont entre elles qu'avec les hommes.

De surcroît, de manière empirique, il serait impérieux d'organiser pour les femmes du territoire de Rutshuru des voyages d'étude et d'échange d'expériences vers d'autres provinces du pays ou dans des pays étrangers où cette problématique commence à trouver des réponses satisfaisantes. Ainsi, grâce aux épreuves ou évidences de (s) l'expérience (s) des autres, elles pourront y procéder par l'observation, l'induction, la déduction, l'essai (test) et en fin l'évaluation (comme démarche empirique) de leur apprentissage. Grâce à cette approche, les femmes pourront avoir la possibilité d'apprendre en agissant à partir des faits résultant des expériences des autres femmes vivant sous d'autres cieux.

Concevoir un plan stratégique qui facilite la fédération des associations féminines du territoire de Rutshuru dans des plates-formes ou caucus des femmes et la mise en place des mécanismes et/ou politiques avec des effets au niveau communautaire, sociétal et institutionnel d'une part, et avec des effets au niveau international de l'autre part. Pour que les actions de ces regroupements aient de l'envergure, il sera nécessaire de maintenir la collaboration et les échanges d'informations et expériences entre eux, ainsi que le soutien mutuel des actions des uns et des uns autres car militant pour la même cause.

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Organiser des séances de dialogues impliquant des couches de populations les plus vulnérables (pauvres) c'est-à-dire les populations souvent oubliées lors de la tenue de ce genre d'activités [les cultivateurs (trices), éleveurs (veures), vendeurs (ses) des divers produits manufacturés ou non, les jeunes désoeuvrés (ées), les ex-combattants (es), les déplacés (ées) internes, les retournés (ées), les victimes de violences sexuelles et basées sur le genre, les professionnelles du sexe, etc.] et monter des plans d'actions qui ouvrent la voie et facilitent l'accroissement de la participation intelligente des femmes dans les processus de réconciliation et consolidation de la paix.

Cette approche inclusive suit une démarche tridimensionnelle, elle touche en premier lieu l'individu, la communauté puis la société et ainsi, va du bas vers le haut (trickle up) c'est-à-dire qu'elle vise l'adhésion massive des couches des populations pauvres (vulnérables) à la base à travers les plans d'action élaborés pour ce faire, et ainsi rendre leur cette lutte efficace.

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BIBLIOGRAPHIE/OUVRAGES/ARICLES/REVUES/RAPPORTS/LIENS

OUVRAGES

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ARTICLES/REVUE

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85

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Revue Documentaire - Profile territorial du Rutshuru, Section Affaires Politiques MONUSCO NK, Février 2014.

Situation de l'Administration civile dans le territoire de Rutshuru, Section Civil Affaire MONSCUO NK, Mai 2014.

RAPPORT

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LIENS

http://www.unifem.org/gender_issues/women_war_peace/facts_figures.html

www.lesdefinitions.fr

www.toupie.org: le dictionnaire de politique

86

ANNEXES

87

CARTE GEOGRAPHIQUE DE RUTSHURU

Protocole concernant le zonage du Domaine de Chasse de Rutshuru â Kahunga en vue de la protection des cultures et de la faune

D'une part la Chefferie de Bwisha, et la Direction de l'Institut Congolais pour la Conservation de io Nature, Parc National des Virunga d'autre part,

Considérant l'Arrêté Ministériel N°024 du 14 février 1974 portant statut du Domaine de Chasse de Rutshuru et le rattachant au Parc National des Virunga sous gestion de l'Institut Congolais pour le Conservation de la Nature,

Considérant la décision du 16 juin 1994 portant création de la roue tampon de 500 m entre les limites du parc et le Domaine de Chasse de Rutshuru, décision qui partiellement exécutée du S au 16 juillet 1994,

Considérant que depuis 1989, la CEE Programme Kivu et le WWF ont appuyé le constitution d'une ceinture verte de plus de 30 km autour du Parc National des Virungn dont il ne reste plus que 5 lem, et que des envahissements à grande échelle menacent l'intégrite du parc,

Considérant que la population a continuellement transgressé cette ceinture verte et qu'elle a fait des champs au-delà de cette limite consensuelle menaçant ainsi l'habitat vital des éléphants en particulier et de toute la faune du parc en général,

Considérant les destructions des cultures par la faune et l'abattage de plu'icurs éléphants dans le zone de Kahunga ainsi que le braconnage qui décime la faune du parc autour des périmètres cultivés,

Considérant le dialogue social instauré entre le parc et la population afin de trouver une solution à ce problème, dialogue facilité par différents intervenants dont notamment UN1iAl3ITAT et POLE INSTITUTE.

Reconnaissant que cette mesure d'srnenagernent n'est que provisoire en attendant une mesure définitive qui consisterait en une redéfin;t.on du statut dr. Domaine de Chasse de Rutsht ru,

Considérant la demande des FARDC concernarr' t'rstalletton des champs pilotes Jm3ttV"1C-territoire de Rutshuru,

88

LES ACCORDS DE PAIX DE RUTSHURU

89

2

Vu la nécessité de protéger la faune et la flore ; Il a été convenu ce qui suit

1. L'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature procède à une démarcation physique et participative de la zone où sera posée la clôture électrique dans le Domaine de Chasse de Rutshuru en vue de protéger les cultures de la population et la faune du Parc National des Virunga. Ceci se fait par une tranchée derrière laquelle sera construite la clôture électrique.

2. La Chefferie de Bwisha se charge de la gestion des terres qui se dégageront entre la ceinture verte et le tracé de la clôture électrique entre autre le champ pilote sollicité par les FARDC,

3. La Chefferie de Bwisha organise la population pour assurer la maintenance périodique de: la clôture électrique en collaboration avec l'ICCN-PNVi et se charge de réprimer t acte de sabotage qui se posera contre cet ouvrage d'intérêt communautaire,

4. La Chefferie de Bwisha garantit ,la protection de la ceinture verte cri veillant sur les
intérêts des associations ayant collaboré à la constitution de ce boisement et qui ont convenu un mode de gestion durable avec le WWF.

S_ Le processus commencé à Kahunga doit continuer jusqu'à Ishasha et démarquer toute 1 limite du Parc National des Virunga.

6. En collaboration avec la Chefferie de Bwisha, i'ICCN-PNVi appuiera des proje agricoles autour de la clôture électrique dans le cadre de l'Alliance Virunga. L. modalités pratiques de cet appui seront déterminées ultérieurement

Faità Rutshuru, le 15 juillet 2014,

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Pour la Chefferie de Bwisha

90

Guide d'entrevue

1) Pouvez-vous me parler un peu de votre cheminement professionnel qui vous a amené à travailler dans le domaine du genre, des conflits et des processus de paix?

2) En tant que femme ou homme, pensez-vous que cette identité a influencé votre approche ou votre expérience dans votre travail? Avez-vous vécu des obstacles/des moments d'exclusions ou des avantages dans votre travail en raison de votre sexe?

3) A) Quel est votre identité culturelle et quel est votre identité territoriale?

B) Pensez-vous que votre identité culturelle ou que votre identité nationale ont influencé votre expérience dans ce domaine? Si oui, comment? Si non, pourquoi pas?

C) Avez-vous vécu des obstacles/des moments d'exclusions ou des avantages dans votre travail en raison de votre identité culturelle ou votre identité territoriale?

4) Avez-vous déjà travaillé ou travaillez-vous encore avec des femmes locales investies dans des processus de paix? Depuis combien de temps travaillez-vous dans ce domaine (et/ou avec des femmes) et quelles sont vos responsabilités?

5) Quels types de travail faites-vous présentement en lien avec les femmes, dans la réconciliation et consolidation de paix et/ou les négociations pour la paix?

6) Au cours des années où vous avez travaillé dans ce domaine, avez-vous travaillé directement ou indirectement avec des femmes qui ont été affectées par un conflit armé? Si oui, pouvez-vous faire la lumière sur leurs expériences dans le conflit armé, selon vos observations ou selon leurs dires? Si elles n'ont pas partagé directement avec vous, mais plutôt avec vos collègues, que vous rappelez-vous comme étant significatif/révélateur au sujet de leurs expériences (leurs réflexions et leurs préoccupations par exemple) pendant le conflit armé oulors du processus de paix?

7) À votre avis, quel serait le plus grand défi auquel font face les femmes lors d'un conflit ?

8) Selon votre expérience, quels sont les bénéfices à inclure les femmes dans la résolution post-conflit? Pouvez-vous me donner des exemples où ceci s'est produit? Est-ce que ce fut bénéfique pour ces dernières? Si oui, comment? Si non, pourquoi pas?

9) Que pensez-vous de l'opinion suivante : « La participation des femmes n'est pas importante, mais plutôt c'est l'adoption d'une perspective des genres pendant le processus de paix qui est importante ». En d'autres termes, devrait-on mettre plus d'emphase et d'effort pour amener une perspective de genre à la table plutôt que simplement avoir des femmes autour?

10) A) Depuis l'adoption de la 1325, beaucoup a été dit au sujet de la participation des femmes au processus de paix. Avez-vous remarqué des changements (une amélioration ou une régression) en ce qui concerne les femmes et leur participation aux processus de paix?

1

91

LISTE DES ASSOCIATIONS

1

Association des femmes pour le développement et la cohabitation pacifique

2

Bureau d'information, formation échange recherche pour le développement (BIFERD)

3

Centre d'intervention et promotion participative (CIPSOPA) Kiwanja

4

Peace and human dignity for development (PHDD) Kiwanja

5

Appui conseil en développement et réduction de la pauvreté (ACODERP) Kiwanja

6

Coopérative agro pastorale pour la paix (COPAP)

7

Rassemblement des jeunes pour la paix et le progrès (RJPP)

8

Fraternité congolaise pour le développement (FCD)

9

COCODE

10

SIDEP Kiwanja

11

Union des jeunes actifs pour le développement et la solidarité (UJADES)

12

Innovation de développement pour la protection de l'environnement (UDEP)

13

Programme d'encadrement des veuves et orphelins (PEVO) kiseguru

14

Encadrement des personnes psycho et de-traumatisation (ES PT)

15

Conseil de paix de développement (COPAD)

16

Association des femmes pour le développement de KIBUTUTU (AFEDEKI) KIBUTUTU

17

Parlement école des femmes (PFF)

18

League pour la solidarité congolaise (LSC)

19

Programme d'action communautaire pour le développementintégrale (PACODI)

20

Tous pour le développementintégré (TU DI)

21

Umojawawamamawasinga (UWASI)

22

Groupe des hommes voués au développement inter communautaire (GHOVODI) Kiwanja

23

Paysans sans frontières (PSF-ONG)

24

Solidarité paysanne et action de développement (SPAD)

25

Association des femmes bâtisseurs pour le développement de Rutshuru(AFBDR)Rutshuru

26

Association communautaire de lutte contre la pauvreté (ACLP) Nyamilima

27

Association des femmes pour la santé et la maternité (

28

Centre d'observation de droit de l'homme et assistance sociale (CODHAS)

29

HOVINA Kiwanja

30

Jeunes piliers de Rutshuru pour le développement (JPRD) Rutshuru

31

Union intercommunautaire pour le développement rural (UICDR) Tshengerero

32

Organisation communautaire de base (OCB) Bunagana

33

Association regroupant les agriculteurs et éleveurs pour l'auto développement de Rutshuru Bunagana

34

Union des femmes pour la promotion de vulnérable

35

Echos de développement en milieu ruraux

36

Organisation communautaire pour le progrès intégral

37

Association des cultivateurs pour la lutte contre la pauvreté (ACLP) Ntamugenga

38

Association des femmes congolaises pour le développement intégré

39

Organisation communautaire de base (OCB) Kabaya

40

Coopérativedes petits commerçants transfrontaliers (CPCT) Bunagana

41

Organisation communautaire de base (OCB) Karambi

42

Compagnie d'entraide pour la promotion industrielle et agro pastorale Kiseguru

43

Initiative des volontaires pour le développement rural Kiseguru

44

Association tujenge

45

Solidarité -fraternités des handicapes de Rutshuru Nyamilima

46

Union des femmes pour la promotion des vulnérables (UFPV) Ishasha

ENQUETE SUR LA PARTICIPATION DE LA FEMME DAMS LE PROCESSUS DE RECONCILIATION ET DE CONSOLIDATION DE LA PAIX DANS LE TERRITOIRE DE

RUTSHURU EN 2416

Nous, Emmanuel BILLAY, Etudlant au programme Masters au Distant Production House University prend Ici l'engagement de garder secrètes les Informations de cette enquete et de re les uti User que pour les fins de notre recherche. Notre enquete s'adresse aux femmes encadrées par les associations qu I travaillent dans la pacification dans le territoirede Rutshuru en 201G.

QUESTIONNAIRE N°.... j.... j DATE DE L'ENQUETE/...f..../ . / ENQUETEURf ..........................................................................

2

L IDENTIFICATION DE L'ASSOCIATION

1.a. :Nom de l'association n :..........................

1.b. Année de création :

1.c. :Nom du coordonnateur ............................ l.d. Scxc M F l.e. :contact :................. 1.1. Chefferie (collectivité): ,,,, ........................

II.IDENTIFICATION DU REFONDANT 2.a. Nom c[ prénom-

?-b. Erat matrimonial Célibataire Q Mariée veuve divorcée Union dc fait

2.c. Age 1....... J 2.d,: niveau d'étude ..............
le. position dans 1'ASBL :...............

II.B.IDENTIFICATION DU CHEF DU MENAGE

2:13.a. Nom c[ prénom:

conjoin[

Age /......,.I

2 B.b. Qualité :chef dc M

F

2.B c. Sexe M

2.13.d. Niveau d'&uole-

Na 3.a-Nom et prénom

3.b.Sexe {M, F)

3.c.Age

3dRelation Ep,Ef,Pa,

3.C.etudes (N,P,S,U)

31.Profesioo

3.g occupation supplémentaire

3.i.Etat marrimon ial

3.a. M: masculin, F: feminin, 34. EP: Epaux, Ef: enfant. Pa: parenté,. 3.e. An. Analphabète, P: primaire, 5:secondaire, I1: univesrsite,

Ill. COMPOSITION DU MENAGE. Identification des membres de ménages

I V .PRESENCE PHYSIQUE

4.a. : combien de temps êtes vous membre dam l'ASB L : r:..f...f

4.b. : Avez-vous déjil participée la formation ou séminaire sur paix ow Non (si oui 4.c) 44e : combien de fois 31...1...1

4.d. Avez vous déjà participé aux marches pour la non violence

q oui non ( si oui 4.c) combien de fois ?/.../.../

4.e. Votre association a-[-elle déjà organise une formation de roe[ituiion sur la paix?

(si oui ) combien de fois '11...l.-.1

4.1. Qui panic ipc souvent aux formations des activités de la paix?

q Tous les membres Les hommes seulement la coordination Cl les gens choisis par la coordination ceux qui saveur lire ci écrire Ceux qui sont d i spon ibles les gens de la Communaudu 0ms-do0 les femmes des responsables Toutes les femmes de I'ASBL. le ne Sais pas

Autres.....,

4.h :Riez vous associée a unie résolution deeonflit? Oui Non

(si oui) en quelle qualité.? QCémoinConscillerc

M rrk=r:r r rire

V. DYNAMISME

5-a.A vita-vous déjà participé aux activités de

sensibilisation pour la consolidation de la paix oui Non

(Si oui) 5.b. combien de foisl.J.J

Sc.- Qui avait organisé? l'ASBLL'EtatLaplate larme les egliscsIaeommunau[éDONG international

q chef coutumier

Autre.......................................

(si non) 5.d. pourquoi ? ......................................................

5-d. Lors de votre participation dans ces renions f ateliers vous est il permis de poser des questions? Oui Non 5- vous .Est il possible de donner vos propositions pour la consolidation de lapais dans ces rencontres ? DOui Non

51. vous arrive t il de parler de résolutions prises dans les réunions pour la paix ? QuiNon

SI. (si oui)A qui faites vous laresti[non de vox; Formations et réunions concernant lapais 7 71 la famille aux amis Claus membres de l'ASBLaux membres de l'église L'autres

51. Vous arrive t il de parka de la cohabitation pacifique dans votre famille ? oui Non (si oui) 5-g. Avec qui '? L'époux Dies en lin ts kit paréo ts Cous

5.h. Comment abordez-vous cela avis. les petits enfants ?

q Les exemples de la non- violence contes e[ légendes

q Cou séquences de la violence autres

5.i. comment l'abordez vous avec les grands enfants (fille ou garçon) la chanson conséquences de la violence

q exemple de non-violence (si mariée poser 5-j c[ 51)

5.j. est il aisé d'en parka a votre époux ? Oui Non. 5.k.Pourquoi? trésautoritaire la coutume 5.1. est II possible d'ech ange avec les autres femmes et hommes a propos de la cohabitation pacifique oui Non

Si ow

S.A. qui? Voisins membre de la communauté autre que la votre membre de votre communauté, collègues

[I] lapancicadvcrnic[1 autre - -






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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand