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Le traite d'amitié et de coopération entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso et le renforcement de l'intégration économique sous-régionale


par Ceba Timothée KELY
EENI Global Business School - Doctorat 2020
  

Disponible en mode multipage

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Union Européenne EENI Global Business School

PROGRAMME DE DOCTORAT EN AFFAIRES INTERNATIONALES

KELY Céba Timothée

LE TRAITE D'AMITIE ET DE COOPERATION ENTRE LA COTE D'IVOIRE ET LE BURKINA FASO ET LE RENFORCEMENT DE L'INTEGRATION ECONOMIQUE SOUS-REGIONALE

Thèse dirigée par Madame Garcia Susana Fernàndez professeur à EENI Global Business School

Présentée et soutenue publiquement le 15 février 2021

Tarragona (Espagne)

Composition du jury

Président : M. NONELL TORRES Pedro, Professeur à EENI

Membre : Mme. CARRILLO Margarita, Professeur à EENI

Membre : Mme. GARCIA Susana Fernàndez, Professeur à EENI

2020

Dédicace

Je rends hommage,

Au Professeur Susana Fernandez Gracia, Directrice de notre thèse pour son attention particulière et sa disponibilité. Toute ma gratitude !

Aux enseignants de EENI Global Business School & HA University et particulièrement au Professeur Paterson Ngatchou. Mes sincères remerciements pour la connaissance que vous apportez !

Aux étudiants de EENI Global Business School & HA University. Beaucoup de courage et que la solidarité et l'amour soient notre partage !

À mon père Kely BAYO qui m'a inculqué le goût de l'effort et de la persévérance. Je t'aime papa !

À ma mère Esther SAHON pour ses nombreux sacrifices et privations afin de me permettre d'achever cette thèse. Je t'aime maman !

À mes frères Apollinaire BAYO, Jérémie BAYO, Benjamin KELY. Merci pour votre patience et encouragement. Je vous aime !

À mes soeurs Marthe BAYO, Yvette BAYO, Lydie BAYO. Merci pour votre patience et soutien. Je vous aime !

À ma chère petite soeur Salomé BAYO, rappelée à Dieu en 2005. J'aurais aimé que tu voies la fin de ce travail.

À mon épouse Manou Léa GOUANDA. Je t'aime !

Table des matières

Liste des tables 1

Liste des tableaux 1

Liste des figures 1

Liste des graphiques 1

Liste des photos 2

Liste des abréviations, acronymes et symboles 2

Résumé 4

Abstract 4

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION 5

1.1. Choix du sujet 6

1.2. Pertinence de l'étude ou justification 6

1.3. Énoncé du problème 7

1.4. Objectifs : général et spécifiques 8

1.4.1. Objectif général 8

1.4.2. Objectifs spécifiques 8

1.5. Hypothèses de recherche 8

1.5.1. Hypothèse principale : notre thèse 8

1.5.2. Hypothèses spécifiques 8

CONCLUSION DU CHAPITRE 1 8

CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTÉRATURE 9

INTRODUCTION 9

2.1. Les fondements théoriques de l'intégration régionale 9

2.1.1. Les instruments et les voies de l'intégration économique 10

2.2. Les recherches empiriques sur l'intégration régionale et le commerce international 13

2.2.1. L'impact de l'intégration sur les échanges bilatéraux 14

CONCLUSION DU CHAPITRE 2 15

CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 16

INTRODUCTION 16

3.1. Définition des termes 16

3.1.1. Traité 16

3.1.2. Intégration économique 16 3.1.3. Intégration des marchés 16

3.1.4. Macroéconomie 16

3.1.5. Le modèle de gravité 17

3.2. Techniques et méthodes de collecte Des données 17

3.2.1. La recherche documentaire 18

3.2.2. Le choix de la zone d'étude 19

3.3. Le traitement et l'analyse des données 20

3.3.1. Présentation de l'échantillon 20

3.3.2. Source des données 21

3.3.3. Le traitement qualitatif 21

3.3.4. Le traitement statistique et graphique 21

3.3.5. Le traitement économétrique 22

3.3.6. Le traitement cartographique 22

3.4. Les difficultés rencontrées 22

CONCLUSION DU CHAPITRE 3 22

INTRODUCTION 23

PREMIÈRE PARTIE : LE TRAITE D'AMITIÉ ET DE COOPÉRATION IVOIRO-BUKINABE ET L'HARMONISATION DES POLITIQUES SECTORIELLES ET LA LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES 24

Introduction 24

CHAPITRE 1 : UNE ANALYSE HISTORICO-POLITIQUE DU TRAITE D'AMITIÉ ET DE COOPÉRATION IVOIRO-BURKINABÉ 25

Introduction 25

SECTION 1 : LE TRAITE D'AMITIÉ ET DE COOPÉRATION IVOIRO-BURKINABÉ DE 2008 : UNE CONSÉQUENCE POSITIVE DE L'ACCORD DE PAIX DE OUAGADOUGOU EN 2007 25

1.1. Le contexte global de la relation Ivoiro-burkinabé 25

1.2. L'accord de paix inter ivoirien de Ouagadougou en 2007 26

SECTION 2 : LES ENJEUX DU TRAITE D'AMITIE ET DE COOPERATION ENTRE LA COTE D'IVOIRE ET LE BURKINA FASO 27

2.1. Le Traité d'Amitié et de Coopération Ivoiro-burkinabé comme une réponse aux conséquences de la crise identitaire ivoirienne 27

2.2. Adapter le Traité d'Amitié et de Coopération aux mutations socio-économiques, institutionnelles et géopolitiques actuels. 27

Conclusion 28 CHAPITRE 2 : ÉTAT DE MISE EN OEUVRE DES MESURES DE FACILITATION DES ÉCHANGES 29

Introduction 29

SECTION 1 : LA MISE EN OEUVRE DES MESURES DE FACILITATION DES ÉCHANGES PAR LA COTE D'IVOIRE ET LE BURKINA FASO 29

1.1. Analyse des indicateurs d'appréciation de la mise en oeuvre de l'accord sur la facilitation en 2017......... 29

1.1.1. État de ratification et de notification de l'accord de facilitation de échanges en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso.......................................................................................................... 30

1.1.2. Mise en oeuvre des mesures complémentaires de taxation 31

1.1.3. Les documents obligatoires dans la procédure des échanges commerciaux 32

1.1.4. Utilisation des instruments de douane et des procédures douanières 32

SECTION 2 : L'ENGAGEMENT DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO DANS L'INTÉGRATION SOUS RÉGIONALE 33

2.1. Les concepts de l'engagement formel et de l'engagement effectif 33

2.1.1. Engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso par rapport aux textes communautaires 33

2.1.2. Engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans l'intégration commerciale 34

2.2. Engagement au-delà des textes et application aux mesures de facilitation des échanges et la libre circulation des personnes 34

2.2.1. L'interconnexion numérique des capitales ivoirienne et burkinabé 35

2.2.2. Gouvernance des corridors routiers et délais de dédouanement 35

2.2.2.1. Gouvernance des corridors routiers Abidjan-Ouagadougou 35

2.2.2.2. Délais moyens de dédouanement 36

2.2.3. Engagement dans la facilitation des échanges 37

2.2.4. Engagement dans la libre circulation des personnes 38

2.2.4.1. Des avantages à la libre circulation des personnes 38

2.2.4.2. Performance de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en libre circulation des personnes 38

Conclusion 39

Conclusion première partie 39

DEUXIÈME PARTIE : LE COMMERCE ET L'INTÉGRATION DES MARCHES DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA-FASO 41

Introduction 41

CHAPITRE3 : ANALYSE STRUCTURELLE DU COMMERCE INTRA-AFRICAIN IVOIRO-BURKINABÉ ET DE L'INTÉGRATION DES MARCHES 42

Introduction 42 SECTION 1 : LA DYNAMIQUE DES ECHANGES IVOIRO-BURKINABE 42

1.1. Tendances du commerce extérieur en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso 42

1.2. Les principaux produits échangés 43

SECTION 2 : GÉOGRAPHIE DES ÉCHANGES DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO 44

2.1. Orientation géographique du commerce des deux pays 44

2.1.1. Flux commerciaux de la Côte d'ivoire avec le Burkina Faso 45

2.1.2. Matrice des échanges de biens intra-UEMOA entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso en 2017..................................................................................................................................... 46

2.2. La dynamique des échanges de marchandises entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso 46

2.2.1. L'agriculture : un maillon essentiel dans la dynamique des échanges ivoiro-burkinabé. 48

2.2.2. Estimation du niveau d'interdépendance commerciale entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso................................................................................................................................ 48

2.2.3. Performance de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en intégration productive 49

2.2.4. Une zone économique spéciale pour intégrer les marchés 50

Conclusion 50

CHAPITRE 4 : DES OBSTACLES AU COMMERCE IVOIRO-BURKINABÉ 51

Introduction 51

SECTION 1 : PALLIER AU DÉFICIT INFRASTRUCTUREL DU COMMERCE 51

1.1. L'infrastructure routière, ferroviaire et aérienne 51

1.1.1. L'infrastructure routière et ferroviaire 51

1.1.2. L'infrastructure de transport des biens et des personnes 52

1.1.3. L'énergie 53

1.2. Une faible dotation en infrastructure des TIC 53

1.2.1. L'utilisation du téléphone mobile et de l'internet en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso 53

1.2.2. Évolution de l'indice de TIC en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso 54

1.2.3. Un taux d'utilisation de l'infrastructure financière en hausse 54

1.2.4. Performance infrastructurelle de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso 55

SECTION 2 : LA SUPPRESSION DES BARRIÈRES TARIFAIRES ET NON TARIFAIRES 55

2.1. Analyse et évaluation du corridor Abidjan-Ouagadougou 55

2.1.1. Délais, procédures et coût aux stades de l'importation par la route 56

2.1.2 Délais, procédures et coût aux stades de l'importation par voie ferrée 56

2.2. Pratiques anormales sur le corridor Abidjan - Ouagadougou 56

2.2.1. Analyse des postes de contrôle sur le corridor Abidjan-Ouagadougou 57 2.2.2. Des perceptions illicites hors de la frontière 57

2.2.3. Performance en intégration commerciale des deux pays 57

Conclusion 58

Conclusion de la deuxième partie 58

TROISIÈME PARTIE : ÉTAT DES LIEUX ET ANALYSE DE LA CONVERGENCE DES POLITIQUES MACROÉCONOMIQUES EN MATIÈRE D'INTÉGRATION FINANCIÈRE ET MONÉTAIRE DE COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO 60

Introduction 60

CHAPITRE 5 : PERFORMANCES MACROECONOMIQUES DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO 61

Introduction 61

SECTION 1 : SITUATION MACROÉCONOMIQUE DE LA COTE D'IVOIRE ET DUBURKINA FASO 61

1.1. Évolution du taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) et de l'inflation en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso 61

1.1.1. Évolution du taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) 61

1.1.2. Évolution de l'inflation en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso 62

SECTION 2 : PERFORMANCE DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO EN MATIÈRE DE CONVERGENCE 62

2.1. Présentation des critères de convergence UEMOA 62

2.2. Situation des critères de convergence 2016-2023 en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso 63

2.2.1. Etat de la convergence en Côte d'Ivoire en 2018 63

2.2.2. Etat de la convergence au Burkina Faso en 2018 64

Conclusion 66

CHAPITRE 6 : LA GOUVERNANCE INSTITUTIONNELLE ET L'INTÉGRATION ÉCONOMIQUE PAR LE MARCHE 67

Introduction 67

SECTION 1 : PAIX, SÉCURITÉ, STABILITÉ ET GOUVERNANCE 67

1.1. Principes et objectifs du traité d'Abuja et du TAC 67

1.1.1. Principes et objectif du traité d'Abuja 67

1.1.2. Des dispositions prévues par le TAC en matière de paix, de sécurité, de stabilité et de bonne gouvernance...................................................................................................................... 67

1.1.3. Forces, faiblesses, opportunités et menaces du traité d'amitié et de coopération ivoiro-burkinabé...................................................................................................................... 68

1.2. Impact de la qualité des institutions sur les échanges commerciaux 69

1.2.1. Une revue de la littérature 69 1.2.1.1. Les institutions de bonne qualité réduisent les coûts de transactions et favorisent l'expansion du commerce international............................................................................................... 70

1.2.1.2. La mauvaise qualité des institutions n'est pas forcement un obstacle à l'expansion du commerce international........................................................................................................ 70

1.2.2. Analyse des indices de la qualité des institutions dans l'UEMOA 70

SECTION 2 : ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DES DÉTERMINANTS DES ÉCHANGES IVOIRO-BURKINABÉ 74

2.1. Méthodologie 74

2.1.1. Présentation du modèle 74

2.1.2. Spécification du modèle 74

2.2. Forme économétrique du modèle 74

2.2.1. Les variables du modèle et les signes attendus des coefficients 76

2.2.2. Stratégie d'estimation du modèle de gravité 77

2.2.3. Résultats et interprétation du modèle de gravité 78

Conclusion 80

Conclusion de la troisième partie 81

CONCLUSION DU CHAPITRE 4 82

CHAPITRE 5 : CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATION 83

Références Bibliographiques 87

Annexes 93

Liste des tables

Table 1 : Ratification de l'AFE et notification de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso

Table 2 : Matrice d'interconnexion entre la Côte d'ivoire et le Burkina Faso

Table 3 : Indicateurs, sous-indice et indice d'engagement à baisser les obstacles sur les corridors

Tables 4 : Délai de dédouanement entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso

Table 5 : Engagement dans la facilitation des échanges, au-delà des textes

Table 6 : Engagement global dans la facilitation des échanges, au-delà des textes, positif et normatif

Table 7 : Structure géographique du commerce de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso

Table 8 : Structure des échanges intra-UEMOA

Table 9 : Résumé des importations par voie routière, 2xEVP, en rotation complète (Abidjan-Ouaga)

Table 10 : Résumé des importations par voie ferroviaire, 2xEVP, en rotation complète (Abidjan-Ouaga)

Table 11 : Perceptions illicites par corps, par voyage et par camion en moyenne (en FCFA)

Table 12 : Critères de convergence UEMOA

Table 13 : Evolution des indicateurs de convergence en Côte d'Ivoire

Table 14 : Evolution des indicateurs de convergence au Burkina Faso

Table 15 : Test de colinéarité à partir du critère VIF

Table 16 : Résultats économétriques

Liste des tableaux

Tableau 1 : Indicateurs d'appréciation de la mise en oeuvre de l'accord sur la facilitation en 2017

Tableau 2 : Etat de la taxation complémentaire au TEC

Tableau 3 : Documents exigés dans la procédure dans les échanges commerciaux

Tableau 4 : Forces, Faiblesses, Opportunités et menaces du TAC

Liste des figures

Figure 1 : Présentation de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso

Figure 2 : Le cordon ombilical entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso

Figure 3 : Thématiques et sous-thématiques retenues pour la dimension intégration commerciale

Figure 4 : Zone économique spéciale ZES-SKBO

Liste des graphiques

Graphique 1 : ICE_D positif normatif d'engagement dans l'intégration commerciale

Graphique 2 : Performance de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en libre circulation des personnes

Graphique 3 : Le commerce total des biens et services de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso

Graphique 4 : La structure des échanges de la Côte d'Ivoire en 2018

Graphique 5 : La structure des échanges du Burkina Faso en 2018

Graphique 6 : Flux commerciaux de la Côte d'Ivoire avec le Burkina Faso

Graphique 7 : Le commerce extérieur de la Côte d'Ivoire avec le Burkina Faso

Graphique 8 : Le commerce extérieur du Burkina avec la Côte d'Ivoire

Graphique 9 : Evolution du solde commercial de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso

Graphique 10 : Performance en intégration productive de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso

Graphique 11 : Utilisation de téléphone mobil et de l'internet en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

Graphique 12 : Evolution de l'indice des TIC en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

Graphique 13 : Performance en infrastructures régionales de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso

Graphique 14 : Nombre de postes de contrôles sur le corridor Abidjan-Ouagadougou

Graphique 15 : Performance en intégration commerciale de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso

Graphique 16 : Evolution du taux de croissance en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso (%PIB)

Graphique 17 : Evolution de l'inflation en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

Graphique 18 : Evolution des indicateurs de qualité des institutions de l'UEMOA

Graphique 19 : Evolution des indicateurs de qualité des institutions entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso

Graphique 20 : Indice de contrôle de la corruption

Graphique 21 : Indice de la stabilité politique

Graphique 22 : Indice de la qualité de régulation

Graphique 23 : Indice de la primauté du droit

Liste des photos

Photo 1 : Tronçon Ferkessédougou-Ouangolodougou (Côte d'Ivoire)

Photo 2 : Compagnie de transport international exploitant l'axe Abidjan-Ouangolodougou

Photo 3 : Poids lourd transportant des marchandises sur l'axe Abidjan-Ouangolodougou

Liste des abréviations, acronymes et symboles

APO : Accord de Paix de Ouagadougou

AFE : Accord de Facilitation des Echanges

BAD : Banque Africaine de Développement

BCEAO : Banque des Etats de l'Afrique de l'Ouest

BFA: Burkina Faso

BM : Banque Mondiale

CEA : Communauté Economique Africaine

CEAO : Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CEDEAO Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest

CEE : Communauté Economique Européenne

CEN-SAD : Communauté des Etats Sahélo-Sahariens

CEPII : Centres d'Etude Prospectives et d'Informations Internationales

CER : Communauté Economique Régionale

CNFE : Comité National de Facilitation des Echanges

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

CILSS : Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel

CIV : Côte d'Ivoire

CNFE : Comité National de Facilitation des Echanges

CNPE : Comité National de politique Economique

COMTRADE : Base de données statistiques sur le Commerce des marchandises des Nations Unies

DGE : Direction Générale de l'Economie

DOTS : Direction des Statistiques du Commerce

FCFA : Franc de la Communauté Financière en Afrique

FERDI : Fondation pour l'Etude et la Recherche sur le Développement International

FMI : Fonds Monétaire International

GIM-UEMOA : Groupement Interbancaire Monétique de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africain

GMM : Méthode Généralisé des Moments

GU : Guichet Unique

ICE : Indice Composite d'Engagement

INS : Institut Nationale de la Statistique

INSD : Institut Nationale de la Statistique et de Développement

MCO : Méthode des Moindres Carrés Ordinaires

MEF : Ministère de l'Economie et des Finance

OMC : Organisation Mondiale du Commerce

OMD : Organisation Mondiale des Douanes

OPA : Observatoire des Pratiques Anormales

OUA : Organisation de l'Unité Africaine

PEA : perspective Economique en Afrique

PIB : Produit Intérieur Brut

SAD : Système Automatisé de Dédouanement

SITARAIL : Société Internationale de Transport Africain par rail

SWOT: Forces Faiblesses Opportunités Menaces

SYDAM World : Système de Dédouanement Automatisé des Marchandises

SYDONIA : Système Douanier Automatisé

SYLVIE : Système de Liaison Virtuelle pour les opérations d'Importation et d'Exportation

TAC : Traité d'Amitié et de Coopération

TAI : Taxe d'Ajustement aux Importations

TCI : Taxe Conjoncturelle à l'Importation

TEC : Tarif Extérieur Commun

TCP : Taxe Complémentaire de Protection

TIC : Technologie de l'Information et de la Communication

UA : Union Africaine

UE : Union Européenne

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

USD : Dollar Américain

WDI : Indicateur du Développement dans le Monde

WGI : Indicateur de Gouvernance Mondiaux

ZES-SKB : Zone Economique Spéciale Sikasso Korhogo Bobo

Résumé

Cette thèse vise à étudier la contribution de la coopération (TAC) au développement des échanges bilatéraux entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso dans une perspective du renforcement de l'intégration économique sous régionale. La recherche s'appuie sur le modèle de gravité. Tout d'abord, nous analysons les faits stylisés. Ensuite, le modèle de gravité est appliqué et estimé selon plusieurs variantes pour évaluer les déterminants des flux bilatéraux. Les principaux résultats sont : (i) les faits stylisés montrent que les flux commerciaux de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso sont en grande partie dirigés vers leurs partenaires occidentaux et asiatiques ; (ii) les coefficients des variables traditionnelles du modèle de gravité sont globalement de signes attendus ; (iii) le faible niveau de revenu par habitant et la faible diversification productive expliquent la faiblesse des exportations entre la Côte d'ivoire et le Burkina Faso ; (iv) les variables de contrôles influencent faiblement le commerce bilatéral ; (v) la baisse de l'inflation augmente faiblement le commerce bilatéral. Ainsi, même si le TAC contribue au renforcement de l'intégration entre la Côte d'ivoire et le Burkina Faso, les effets restent encore faibles.

Mots clés : Traité d'Amitié et de Coopération, Intégration économique, Commerce international, Modèle de gravité, Côte d'Ivoire, Burkina Faso.

Abstract

This thesis aims at studying the contribution of cooperation (TAC) to the development of bilateral trade, with a view to strengthening the economic integration of Côte d'Ivoire and Burkina Faso. The research is based on the gravity model. First, the study focuses on analyzing the stylized facts and then goes out of its way to apply the gravity model and estimate in several variants to assess the determinants of bilateral flows. The main results are: (i) the stylized facts show that trade flows from Côte d'Ivoire and Burkina Faso are largely directed towards their Western and Asian partners; (ii) the coefficients of the traditional gravity model variables are generally expected signs; (iii) the low level of per capita income and low productive diversification explain the low level of exports between Côte d'Ivoire and Burkina Faso; (iv) control variables have a weak influence on bilateral trade; (v) Higher inflation increases bilateral trade. Thus, even if the TAC contributes to strengthening integration between Côte d'Ivoire and Burkina Faso, its effects remain weak.

Key words: Treaty of Friendship and Cooperation, Economic Integration, International Trade, Gravity Model, Côte d'Ivoire, Burkina Faso.

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

Au lendemain de la création de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) après la conférence d'Addis-Abeba en mai 1963, l'Afrique a décidé de prendre en main son développement économique, politique et social. Ce sentiment panafricain s'est intensifié après la naissance de l'Union Africaine (UA), le 9 juillet 2002 à Durban, en Afrique du Sud. Cinquante ans plus tard, en lieu et place de la Communauté économique Africaine (CEA), objectif majeur de l'UA, le continent est le théâtre des ballets de Plusieurs communautés économiques régionales (CER). Malheureusement, en dépit du foisonnement des CER et de la multiplicité des accords, l'Afrique ne parvient pas à la réalisation de cette ambition de la création du vaste marché continental. Car les CER et les Etats sont souvent animés par un sentiment protectionniste excessif ou parce qu'ils ne perçoivent pas les enjeux ou ne voient pas la nécessité de coopérer du fait de la pauvreté de l'Afrique et qu'elle est constamment l'objet d'instabilité politique et socio-économique et bien d'autres fléaux. C'est dans ce contexte que des États, de par la proximité frontalière ou par des liens historiques ou économiques, entretiennent des relations privilégiées dans divers domaines à travers le mécanisme de coopération afin d'aboutir à une intégration économique ou de renforcer les liens existants. C'est le cas de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, deux États frontaliers de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), qui entretiennent des relations de coopération depuis plusieurs années à travers le Traité d'Amitié et de Coopération (TAC) signé, le 29 juillet 2008.

L'objet de notre étude est l'analyse des déterminants de la dynamique des échanges ivoiro-burkinabé. Car l'intégration économique a un effet significatif sur les échanges bilatéraux.

La portée de la recherche se limite aux flux bilatéraux des marchandises des pays de l'échantillon. Les indicateurs de la qualité des institutions ont été analysés mais exclus des estimations. On n'abordera pas non plus les calculs économétriques de la détermination de l'indice composite d'engagement (ICE) dans l'intégration économique mais on utilisera les résultats des laboratoires (Ferdi) plus outillés pour faire nos analyses. Concernant la convergence macroéconomique, l'approche économétrique a été omise même si les approches récentes en économétrie spatiale à travers la méthode de Markov pour l'analyse de la convergence donneraient plus de pertinence à l'étude (Le Gallo, 2004).

Afin d'atteindre les objectifs de cette étude, nous avons organisé la recherche autour de cinq (5) chapitres : chapitre 1 : Introduction ; chapitre 2 : Revue de la littérature ; chapitre 3 : Méthodologie ; Chapitre 4 : Analyse des données et des résultats ; Chapitre 5 : Conclusion générale et implications.

1.1 . Choix du sujet

Notre sujet s'inscrit dans un contexte post-crise, c'est-à-dire la reprise des relations bilatérales socio-économiques et politiques entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, rompues à la faveur de la crise militaro-politique de 2002 survenue en Côte d'Ivoire. Cette crise qui a duré huit (8) ans a indubitablement affecté les relations bilatérales et le commerce extérieur (diminution des importations et des exportations). En plus, le Burkina Faso est un pays enclavé, essentiellement agricole et se démarque de la Côte d'Ivoire qui est un Etat côtier, présentant un tissu industriel relativement développé. Le Traité d'Amitié et de Coopération ivoiro-burkinabé né de l'Accord politique de Ouagadougou intervient pour restaurer les relations économiques, politiques et sociales entre les deux Etats. Par ailleurs ce choix a été fait parce que nous disposons des données fiables pour apprécier les flux commerciaux bilatéraux et les déterminants de l'intégration économique.

Nous pensons être capables de traiter ce sujet dans la mesure où nous sommes titulaires d'un Master 2 de recherche en Géographie. La littérature est assez suffisante pour nous permettre de comprendre le sujet et d'en dégager les différentes orientations. La littérature est issue des instituts de recherche (CRDI, FERDI) et des sites officiels de la CEDEAO, l'UEMOA, la BCEAO la BAD, la Banque mondiale (BM), FMI, OMC, CNUCED. Nous avons consulté des ouvrages généraux, des ouvrages spéciaux, des articles, des thèses et des rapports. Ces différents documents présentent l'intégration économique comme étant une réponse à des impératifs socioculturels, politiques et économiques. Plusieurs auteurs montrent l'impact de l'intégration économique sur le commerce extérieur à travers des modèles économétriques. Enfin, les sites officiels et les instituts de recherches donnent des chiffres sur les déterminants du commerce international à savoir les exportations, les importations, le produit intérieur brut (PIB courant), le produit intérieur brut par habitant (PIB/H), l'inflation, la distance entre les capitales, la population totale des pays, la qualité des institutions etc.

1.2 . Pertinence de l'étude ou justification

Le sujet nous permet d'aborder les échanges bilatéraux et l'intégration économique ivoiro-burkinabé et des implications socio-économiques. Dans ces conditions, cette étude recherche les déterminants des échanges bilatéraux qui expliquent la nécessité du renforcement de l'intégration économique entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso dans la Sous-région UEMOA. Cette étude est d'autant plus importante que parce que l'Afrique ne dispose pas d'assez de données fiables sur son commerce intra-africain. En général, l'on enregistre les flux entre l'Afrique et les autres continents. Or, la disponibilité et la communication de l'information économique chiffrée à travers la coopération Sud-Sud permet d'évaluer les gains et les pertes dans un contrat et d'éclairer les décideurs et de stimuler l'engagement politique des Etats. Les résultats par ailleurs, des études empiriques sur le cas spécifique de l'UEMOA montrent que l'appartenance à la zone monétaire commune UEMOA et la mise en oeuvre des réformes économiques ont eu des effets significatifs en termes de détournement des importations et des exportations (Agbodji, 2007). Ainsi, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso à travers le TAC, sont-ils à la recherche d'une croissance des échanges tout en stimulant l'intégration mutuelle. Cette étude permettra d'attirer l'attention des pouvoirs publics, des professionnels des affaires internationales et des chercheurs sur la nécessité de produire des données exactes, consolidées et disponibles en temps réel sur le commerce intra-africain et les modalités de création d'un marché unique africain qui demeurent des enjeux majeurs. Enfin, cette étude présente un intérêt théorique qui viendra en complément d'autres travaux déjà réalisés dans le cadre de la coopération et de l'intégration économique sous régionale et pourra sans doute constituer un point de départ pour les études avenir sur le Traité d'Amitié et de coopération entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. L'intérêt pratique de cette étude est de permettre aux dirigeants ivoiriens et burkinabés d'apprécier si le TAC peut garantir des avantages comparatifs vu les inégalités socio-économiques entre les deux pays ; si le TAC peut constituer un modèle de coopération bilatérale dans l'espace UEMOA.

1.3 . Énoncé du problème

Le problème que suggère en effet cette recherche est la faible croissance du commerce entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Par conséquent, la question centrale qui fonde notre étude est la suivante : pourquoi, en dépit de la croissance du produit intérieur brut, la baisse de l'inflation et la qualité des institutions, la croissance des échanges bilatéraux entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso reste faible? 

De façon subsidiaire, l'on peut émettre les préoccupations suivantes :

- quels sont les accords de facilitation des échanges et de la libre circulation des personnes mis en oeuvre par la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso?

- quelles sont les caractéristiques des échanges commerciaux et les déterminants de l'intégration des marchés de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso?

- quel est l'état des lieux de la convergence des politiques macroéconomiques de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso.

1.4 . Objectifs : général et spécifiques

1.4.1. Objectif général

Cette thèse vise à étudier la contribution de la coopération au développement des échanges bilatéraux dans une perspective d'intégration économique sous-régionale de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso.

1.4.2. Objectifs spécifiques

- Identifier les accords du TAC ainsi que les mesures de facilitation des échanges et de la libre circulation des personnes et leur influence sur les relations bilatérales ivoiro- Burkinabé;

- Analyser la dynamique du commerce intra-africain entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso selon l'approche de l'intégration économique par le marché ;

- Faire l'état des lieux de la convergence des politiques macroéconomiques de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso selon les critères UEMOA.

1.5 . Hypothèses de recherche

1.5.1. Hypothèse principale : notre thèse

La coopération économique contribue à la croissance des échanges bilatéraux et au renforcement de l'intégration économique entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso.

1.5.2. Hypothèses spécifiques

- L'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans le processus d'harmonisation des politiques sectorielles et la mise en oeuvre des mesures communautaires de facilitation du commerce influent positivement sur leur relation bilatérale;

- La faible dynamique haussière des échanges commerciaux entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso s'explique par la croissance des produits intérieurs bruts (PIB), la baisse de l'inflation, le partage d'une langue et d'une monnaie unique;

- La situation de la convergence des politiques macroéconomiques selon les critères UEMOA révèle l'intégration économique de la Côte d'ivoire et le Burkina Faso.

CONCLUSION DU CHAPITRE 1

Le chapitre1 a apporté les raisons du choix du sujet et sa pertinence. Nous avons ensuite énoncé le problème et les objectifs de la recherche. Enfin, nous avons décliné les hypothèses de recherche.

CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTÉRATURE

INTRODUCTION

L'introduction nous a permis de montrer l'objet, la portée et les raisons du choix du sujet de l'étude. Après avoir dégagé le problème et les objectifs de la recherche, nous avons énuméré les hypothèses de recherche. Le chapitre 2, présente revue de la littérature autour de deux grands axes:

-les fondements théoriques de l'intégration régionale ;

-les recherches empiriques

2.1 . Les fondements théoriques de l'intégration régionale

Les écrits montrent que trois écoles ont dominé la pensée économique des années 1960 et constituent les fondements théoriques des modèles classiques de l'intégration régionale. Il s'agit entre autres de l'école néoclassique, l'école marxiste et de l'école développementaliste (Bourenane, 1996). Les premiers discours scientifiques relatifs à la question d'intégration régionale se situaient dans le cadre du prolongement de la théorie des avantages comparatifs et du commerce international. Et les économistes libéraux ont fait des recommandations dans le sens de la libre circulation des facteurs de production et de la levée des barrières tarifaires et non tarifaires. Dès lors, la préoccupation soulevée par les auteurs portait sur les modalités de mise en oeuvre des choix et l'efficacité de l'intégration régionale comme étant un mécanisme de libéralisation du commerce. Selon Viner (1950), la théorie économique faisait mention de deux possibilités : « la création du trafic » d'une part et de « détournement » d'autre part. Cette théorie montrait que la réduction des barrières commerciales entre les pays voisins, la mise en place d'une zone de libre-échange peut constituer un mécanisme de rationalisation des activités économiques des pays tout en renforçant progressivement les échanges internationaux. Mais comme le démontre Viner, cette entité économique peut constituer un facteur de « détournement » du commerce et devenir par conséquent une source de gabegie économique si en effet certains producteurs plus compétitifs d'un produit et originaires d'un pays tiers, se retrouvaient privés du marché à cause de l'union douanière.

D'inspirations marxistes-léninistes, Inotai (1982) et Benallègue (1987) montrent qu'une lecture différente s'oppose à l'école néoclassique. Cette approche montre que l'intégration est la conséquence d'une évolution naturelle de l'économie capitaliste dominée par la loi de l'internationalisation du capital. Cette école démontre que dans les pays en développement, qui aspirent profondément à poursuivre leur développement sous l'impulsion de l'Etat, l'intégration ne doit pas se faire selon le libre-jeu des forces du marché. L'intégration devrait au contraire concerner premièrement la production en utilisant une démarche respectueuse de l'utilisation rationnelle des ressources disponibles. Enfin l'intégration doit adopter une approche planifiée et centralisée de gestion des besoins et des moyens.

L'analyse de Marchal (1965) et Perroux (1966) marque un tournant déterminant dans les travaux sur l'intégration. Ils préconisent une approche basée sur la prise en compte de la dimension historique des phénomènes économiques et sociaux. Selon Marchal, il faut distinguer deux choses : l'intégration comme étant le résultat du développement et l'intégration comme étant le moyen et la condition du développement. En tant que produit de l'histoire des sociétés, Marchal montre que l'intégration est d'abord le résultat d'une transformation sociale. Cela voudrait signifier que l'intégration ne peut pas se produire n'importe où, ni dans n'importe quelle condition. Perroux (1966) aborde la même approche, qu'il résume par trois interrogations : Qui intègre ? Comment ? Et au profit de qui ?

Notons toutefois que sur le plan opérationnel, Marchal et Perroux ne s'écartent pas considérablement des approches volontaristes de leurs prédécesseurs ou encore de certaines approches théoriques du développement des années 1960. Marchal (1950) estime que le processus d'intégration doit se baser sur l'industrialisation comme premier vecteur intégrateur, et sur des forces sociales pouvant la supporter et l'animer. Abordant dans le même sens, Perroux (1965) emprunte également aux théories du développement et de l'industrialisation trois catégories conceptuelles à savoir : les pôles de développement, les unités motrices et l'industrialisation. Ici, Perroux présente l'industrialisation comme un mécanisme de développement, dans un contexte de protection douanière, qui profite aux pays concernés. Sur cette base, Perroux distingue trois modalités d'intégration qui sont l'industrialisation par le marché, par les investissements ou par les institutions1(*).

2.1.1. Les instruments et les voies de l'intégration économique

L'effet de l'orientation volontariste des modèles d'intégration économique régionale a été par le passé la concentration des réflexions stratégiques autour du choix des instruments de l'intégration. Et ce, aux dépends d'un débat sur des questions de construction communautaire. Plutôt que de se demander avec qui, dans quel contexte et sous quelles conditions l'intégration peut-elle être possible, l'on préfère poser de questions sur le type d'institutions et les mesures à promouvoir. Notons que cette démarche instrumentaliste des stratégies d'intégration régionale présente deux formes à savoir : une approche institutionnelle, axée sur la création des institutions ayant pour mission la promotion et le suivi du processus. Et une autre approche centrée sur le choix des modalités d'intervention. En général, la seconde orientation reste celle qui a prévalu en Afrique en général et en Afrique de l'Ouest en particulier (Ntumba, 1996). Par exemple, les résultats des objectifs escomptés (unification de l'espace économique, tarif commun douanier) montrent que la création de la CEAO n'a pu modifier considérablement la structure du commerce officiel des pays qui la composent. Bourenane (1996) traite de volontariste et d'instrumentaliste la problématique traditionnelle de l'intégration économique. Et les caractéristiques sont plus visibles à travers l'absence d'une théorie socio-politique de l'intégration et la fixation des efforts sur la création d'institution ou le choix des modalités d'intégration. Bach (1996) quant à lui, signale plutôt l'absence avérée de réalisme de la démarche dans le choix des objectifs ainsi que des orientations stratégiques. C'est pourquoi, Bourenane (1996) suggère une approche différente basée sur le concept de la construction communautaire. Car cette approche prend en compte les contraintes socio-politiques qui pèsent sur tout processus d'intégration régionale. Enfin, cette démarche proposée privilégie des actions stratégiques et intègre fondamentalement la prise en compte des problèmes sociaux des acteurs économiques. Sous cet angle, l'on ne perçoit plus l'Etat comme étant l'unique vecteur et moteur de l'intégration régionale. Mais il devient l'animateur de la construction communautaire à long terme. Abordant les modalités d'intégration, Bourenane (1996) explique que l'inexistence de théories explicatives de l'intégration économique pouvant servir de référence et de base aux travaux empiriques et appliquées a poussé les chercheurs à axer la recherche sur la définition des modalités de l'intégration, sur leur planification temporelle, et sur la recherche de mesures efficaces à appliquer dans ce cadre et surtout indépendamment de l'évaluation de l'impact global ou des incidences sociales. Balassa (1961) a alors défini deux orientations à ce sujet : l'approche par « projet » et l'approche par « paquet ». Selon lui, l'approche par paquet est préférable car elle est fondée sur l'existence de plusieurs projets liés et organisés. Elle produit des bénéfices aux différents partenaires engagés dans le processus d'intégration. En s'inscrivant dans une approche similaire à celle de Balassa, les experts de la CEA (1990) se sont focalisés sur trois approches à savoir : l'approche globale, l'approche sectorielle et l'approche par projet. La première approche dite globale consiste à situer l'ensemble des secteurs d'activités dans le champ de l'intégration. A ce titre, la planification rigoureuse de l'action à conduire s'impose et elle implique obligatoirement une harmonisation des politiques économiques ainsi que des plans de développement. Enfin, elle implique nécessairement la mise en place effective d'organes multilatéraux et supranationaux de gestion et qui sont dotés suffisamment de pouvoirs dans le domaine économique. En dépit de l'intérêt de cette approche, c'est-à-dire la compensation intersectorielle qu'elle favorise pour les partenaires engagés, sa mise en pratique reste complexe, lourde et coûteuse. Dans l'approche sectorielle, l'on procède par étapes successives, en concentrant les actions sur un secteur à la fois, et ce grâce à une harmonisation des politiques et des mesures de développement sectorielles. Cette approche paraît efficace car elle est plus aisée à mettre en oeuvre. Par contre, elle est difficile à suivre car elle néglige totalement le problème des compensations à assurer aux partenaires. La troisième démarche consiste à identifier et à mettre en oeuvre des projets spécifiques. Cette approche est la plus aisée et la moins contraignante pour les différents partenaires engagés. Mais elle est très limitée car ne permettant pas l'engagement significative des pays dans l'harmonisation des politiques économiques globales et sectorielles. Par ailleurs, elle laisse entièrement le problème de la répartition des coûts indirects et des avantages des projets engagés. Quant aux institutions internationales relevant du système des nations unies, la Banque mondiale et celles liées à l'Union européenne (UE), ils préconisent une approche différente basée sur l'intégration par la coopération. Ainsi donc pour aboutir à l'intégration économique, l'UE a défini deux étapes préliminaires dans le processus à savoir : l'étape de la coopération thématique ou fonctionnelle et l'étape de la coopération des politiques concertées au niveau régional dans un cadre sectoriel (CEE, 1988). Dans la première étape, il faut faire le choix de projets d'exploitation collective des ressources communes aux Etats frontaliers. On peut également à travers cette étape engager la prise en charge d'un problème commun (la lutte contre le terrorisme). Dans la deuxième étape qui privilégie l'harmonisation des politiques sectorielles, l'objectif est d'éviter aux pays partenaires les contrecoups liés aux politiques nationales et aux mesures non concertées (dans le domaine du textile par exemple). La Banque mondiale (1989) de son côté semble plutôt privilégier le renforcement de la coopération à travers trois principes fondamentaux à savoir : une libéralisation économique allant dans le sens de la déréglementation et du renforcement de l'ouverture sur les marchés mondiaux ; une large coordination régionale des politiques monétaires et des aspects macro-économiques des programmes d'ajustement structurel ; et enfin un maximum de pragmatisme dans le choix des pays et des domaines de coopération. Cependant, force est de signifier que cette perspective n'a pas encore eu un impact significatif sur la pratique courante de la Banque mondiale et dans les pays africains, et ce, en ce qui concerne la conception des programmes d'ajustement structurel. L'orientation reste encore plus nationale que régionale.

En somme, trois écoles nous permettent de souligner le caractère volontariste des différentes approches des théories de l'intégration. Elles reposent en effet sur l'inexistence ou du moins la neutralité, des facteurs extra-économiques liés aux choix ainsi qu'aux comportements des acteurs, et enfin sur l'absence de dynamiques sociales et politiques capable d'infléchir les choix et les actions purement économiques. Ces trois écoles présentent ainsi des démarches peut-être utiles dans le processus de construction théorique, mais elles sont aussi limitées lorsqu'il s'agit de définir des politiques économiques.

2.2 . Les recherches empiriques sur l'intégration régionale et le commerce international

Les chercheurs pensent que l'une des principales limites des tentatives passées en matière d'intégration économique se justifie par la primauté excessive accordée à l'approche instrumentale des questions communautaires (Bourenane, 1996). Cette approche est à la base d'un Etatisme excessif dans le choix et la mise en oeuvre des projets. Elle est également caractérisée par un volontarisme incontrôlé eu égard les contraintes du terrain. Elle est enfin caractérisée par l'attitude mimétique vis-à-vis de ce qui a débuté ailleurs (Europe communautaire) (Bach, 1996). Dans ce contexte, l'intégration est souvent réduite à une simple définition des modalités technico-bureaucratiques d'une coopération économique renforcée entre les pays voisins, qui accorde la priorité aux différentes formes institutionnelles. On occulte alors les questions essentielles des objectifs socio-économiques à négocier par les partenaires impliqués par les actions qui leur sont liées. Cependant, après les travaux du Club du Sahel (CILSS) ou de la Conférence des ministres de l'agriculture autour des problèmes de sécurité alimentaire, de nouvelles perspectives plus réalistes se présentent (Brah, Pradelle et d'Agostino, 1993)2(*). L'analyse globale et multidimensionnelle de l'intégration et de la coopération régionale adoptée par la Conférence de Dakar permet de faire le point de l'évolution des réflexions sur ce sujet, et surtout en attestant que des intellectuels africains attachent du prix à l'idéal régional (Diop et Lavergne, 1994)3(*). Ainsi, les africains pensent que Mytelka (1996) propose un modèle d'intégration régionale basé sur l'innovation en s'opposant alors aux approches antérieures sur les échanges ou sur la spécialisation économique. Selon l'auteur, les modèles d'intégration « fondés sur les échanges » et ceux « fondés sur la spécification » ont connu des échecs parce qu'ils représentaient un caractère de jeu à somme nulle et ne bénéficiaient pas de soutien efficace au niveau des entreprises. Pourtant, les économistes s'accordent sur le fait que les mécanismes d'échanges préférentiels instaurés pour doper les échanges régionaux n'ont pas bien fonctionné. Ils ne pourront fonctionner que si l'on trouve de nouvelles formules moins chères et faciles à appliquer (Robson, 1987 ; Foroutan, 1993). Selon Badiane (1996), les économistes du développement ne s'opposent pas forcement à tout point de vue au protectionnisme, mais au protectionnisme excessif et au taux de change surévalués qui fragilise les exportations et ralenti la croissance économique. Pour lui, il faudrait que la protection s'accompagne d'un certain nombre de critères de performance, comme ce fut le cas en Asie du Sud-Est (Banque mondiale, 1993). Badiane (1996) intervient sur le commerce et le transport selon le modèle de l'UEMOA, en insistant sur l'importance des bonnes pratiques des politiques commerciales et de transport pour doper le commerce régional.

2.2.1. L'impact de l'intégration sur les échanges bilatéraux

Les recherches empiriques ont permis d'évaluer et d'analyser l'impact de l'intégration régionale sur le commerce international. Cependant, il y a des divergences sur la significativité, l'ampleur et le signe de l'effet. On remarque par ailleurs dans certains travaux des insuffisances au niveau de la méthodologie. Carrère (2004) a évalué l'impact des accords régionaux sur les échanges des pays membres en Afrique subsaharienne et compare les effets des accords commerciaux préférentiels et des unions monétaires sur la période de 1962 à 1996. Après avoir estimé un modèle de gravité en panel avec effet spécifique, par la méthode d'Hausman-Taylor, les résultats ont révélé que les unions monétaires africaines et les Communautés économiques régionales ont connu une croissance significative du commerce intra-africain. Quant à Agbodji (2007), il étudie le cas spécifique de l'UEMOA à travers le commerce frontalier informel. Dans son étude, Il considère le commerce comme étant un processus dynamique. Ainsi après avoir estimé un modèle de gravité, augmenté par la méthode généralisée des moments (GMM), les résultats des estimations révèlent que l'appartenance à la zone monétaire commune (UEMOA) et la mise en oeuvre des reformes économiques ont eu des effets significatifs en termes de détournement des importations et des exportations. Mais l'auteur ne précise pas comment les problèmes liés au traitement du commerce nul dans l'échantillon sont pris en charge. Même si la méthode GMM permet de résoudre les problèmes d'endogénéité entre les variables, un mauvais traitement du commerce nul peut entrainer des biais dans l'estimation de l'effet (Baldwin, 2005). Les travaux d'Avom et Ggetnkom (2005) ont traité les problèmes liés au commerce nul dans l'UEMOA. Pour cela ils utilisent la méthode Tobit, une méthode non linéaire qui permet de reconnaitre l'existence des valeurs nulles de la variable dépendante. En considérant deux périodes (1990-1994 et 1996-2000), ils montrent à travers les estimations que la variable captant l'intégration est significative sur la période 1996-2000. Ils attribuent donc ces résultats aux reformes économiques des années 1980-1990. Cependant, leurs résultats seront critiqués à cause de certaines variables importantes omises dans le modèle de gravité à savoir : la contiguïté, le taux de change réel bilatéral, la volatilité de change bilatéral et la qualité des infrastructures. Les travaux de Diop (2007) sont parvenus à des résultats proches de ceux de Rose (2000). Il trouve un coefficient multiplicateur de l'ordre de trois sur un échantillon de treize pays appartenant à la CEDEAO. Pour cela, Diop utilise la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) en coupe transversale, les variables étant transformées en moyenne des valeurs observées sur la période d'étude (1997-2004). Mais ces travaux souffrent de la négligence des biais relatifs au commerce nul non pris en charge dans la méthodologie d'estimation. Entre outre, d'autres déterminants importants ont été omis dans le modèle économétrique à savoir : le taux de change réel bilatéral, la volatilité de change bilatéral et la qualité des infrastructures.

Bangake et Eggoh (2009) ont été aussi soumis à ces mêmes critiques en utilisant des techniques de panel (effets fixes et effets aléatoires) pour trouver un impact positif et significatif du franc CFA sur les échanges commerciaux intra-africains de l'UEMOA. Ils ont traité les flux de commerce nul en ajoutant une constante arbitraire à la variable dépendante. Wumi et Oluyomi (2013) montrent la contribution de l'intégration régionale et la facilitation du commerce sur les performances des exportations agricoles de la CEDEAO. Les analyses économétriques (estimateur within et méthode GMM en panel) révèlent que l'intégration économique (c'est-à-dire la part des exportations agricoles dans le commerce intra-régional) contribue de manière significative à la facilitation du commerce (c'est-à-dire le nombre de jour nécessaires pour exporter) dans la CEDEAO. En retour, l'intégration économique et la facilitation du commerce ont un impact sur les exportations agricoles. Cela signifie que le niveau du commerce agricole est lié à la production agricole. On relève toutefois que ces résultats obtenus sont fragiles à cause de la courte période d'étude (2003-2008).

CONCLUSION DU CHAPITRE 2

En somme, l'état actuel de la littérature montre bien que les questions de l'intégration économique et du commerce international ont été abordées selon diverses approches. Les concepts d'intégration et de coopération régionale ont évolué et présentent différents champs d'actions et des perspectives. Concernant les travaux empiriques, on note d'une part des divergences sur la significativité, l'ampleur et le signe de l'effet et d'autre part des insuffisances au niveau de la méthodologie. Nous relevons alors quelques limites dans la littérature. Comme lacunes recensées. La problématique de l'intégration en Afrique de l'Ouest reste toujours difficile à formuler. Enfin, la littérature ne présente aucune étude complète sur notre sujet, en vue de mettre en relief la dynamique des échanges commerciaux ivoiro-burkinabé.

CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

INTRODUCTION

Le chapitre 2 consacré à la revue de la littérature vient de nous donner une vue panoramique sur notre sujet. Il est évident que les objectifs ci-dessus énumérés ne pourront être atteints que par la mobilisation et la mise en oeuvre de matériaux et de techniques constitutifs de l'approche méthodologique. Dans notre étude, nous choisissons de développer une recherche à la fois qualitative et quantitative à travers la démarche hypothético-déductive.

3.1. Définition des termes

Au regard de la diversité des termes propres aux champs des affaires internationales ou d'autres domaines abordés dans notre étude, il parait nécessaire de définir les mots clés.

3.1.1. Traité

D'après le Dictionnaire encyclopédie Larousse, le traité est un acte juridique par lequel les gouvernements des Etats établissent des règles et des décisions.

3.1.2. Intégration économique

Selon le dictionnaire Wikipédia, l'intégration économique est le processus d'unification des politiques économiques entre différents pays et qui passe par la suppression partielle ou totale des restrictions tarifaires (taxes de douane) et non tarifaires sur le commerce.

3.1.3. Intégration des marchés

Hariss (1979), Ravallion (1986), Goodwin et Schroeder (1990), Barrett et Li (2002), etc. ont à différence près des visions similaires sur la définition du concept de l'intégration des marchés. L'intégration des marchés correspond à des lieux géographiquement connectés grâce aux flux commerciaux. L'intégration des marchés suppose la poursuite de deux objectifs qui sont la recherche d'économie d'échelle et le développement du commerce entre pays membres. Ces objectifs doivent conduire à renforcer le degré de réalisation de l'intégration des marchés et l'intensité des mouvements de marchandises et de facteurs de production.

3.1.4. Macroéconomie

Selon le dictionnaire encyclopédique Larousse, la macroéconomie est la branche de la science économique étudiant les seules grandeurs et variables agrégées, et ignorant de ce fait les comportements individuels. Le dictionnaire Wikipédia apporte des précisions en définissant la macroéconomie comme étant une approche théorique qui étudie l'économie à travers les relations existantes entre les grands agrégats économiques, le revenu, l'investissement, la consommation, le taux de chômage, l'inflation etc. En effet la macroéconomie est l'outil essentiel d'analyse des politiques économiques des pays ou encore des organisations internationales. La démarche consiste à expliquer les mécanismes par lesquels sont produites toutes les richesses à travers le cycle de la production, de la consommation, et de la répartition des revenus au niveau national ou international.

3.1.5. Le modèle de gravité

Le modèle de gravité appartient à la famille des modèles d'interactions spatiales. Il est utilisé dans l'estimation des interactions spatiales principalement par les masses des objets étudiés et la distance qui les sépare. Le modèle gravitaire est également utilisé dans la modélisation de la géographie des échanges de flux et des interactions spatiales. Le modèle de gravité permet de comparer une estimation de flux à une observation empirique de ces mêmes flux entre des lieux, dans le but de les caractériser et de savoir s'ils sont principalement dépendants de la distance et des masses ou non.

La formule de l'équation du modèle est inspirée de la loi universelle de la gravitation d'Isaac Newton. La formule communément admise est :

Fij désigne le flux à déterminer du lieu i vers le lieu j. Mi et Mj les masses des lieux i et j et dij la distance entre les deux lieux. Le paramètre k est une variable ajustable. Ce paramètre vise soit à minimiser la somme des carrés des écarts entre les flux observés et estimés, soit à assurer l'égalité entre la somme des flux observés et celle des flux estimés4(*). K est appelé constante de proportionnalité5(*). Le paramètre a tente d'estimer le frein de la distance en observant le rapport entre le volume des interactions et la distance qui sépare les lieux concernés.

3.2 . Techniques et méthodes de collecte Des données

Nous avons deux techniques principales : la recherche documentaire et les enquêtes de terrain.

3.2.1. La recherche documentaire

La recherche documentaire nous a permis de consulter :

- les ouvrages de méthodologie aussi bien en science sociale, en géographie qu'en affaires internationales : `'Méthodologie de recherche pour développer une thèse'', `'comment rédiger une thèse'', `'Guide pratique de la rédaction scientifique''. Ces ouvrages ont permis d'avoir des éléments substantiels en vue de la rédaction de la thèse ;

- les ouvrages ou articles traitant de la coopération et de l'intégration économique en Afrique en général et en Afrique de l'Ouest en particulier : `'Intégration et coopération en Afrique de l'Ouest'', `'Processus d'intégration régionale et sources de croissance endogène : une application aux pays de l'UEMOA'', ... de la consultation de ces ouvrages, l'on peut retenir les fondements théoriques de la construction communautaire, les champs d'action l'intégration et la coopération régionale en Afrique de l'Ouest ;

- les études dont le champ spatial est proche ou coïncide avec le nôtre : `' Etablir un indice d'engagement des Etats pour l'intégration commerciale afin de la renforcer : principes et application à l'UEMOA'', `'Les moteurs de la croissance et l'ouverture commerciale en Côte d'Ivoire'', `'Burkina Faso : étude diagnostique sur l'intégration commerciale'', `'Evaluation du potentiel commercial dans la zone UEMOA'' ... de la consultation de ces ouvrages, l'on peut retenir la dynamique des échanges commerciaux dans la zone UEMOA en général et entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso en particulier, l'engagement des Etats pour l'intégration économique et les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces de la coopération Ivoiro-Burkinabé.

· Les données économiques de l'Institut National de la Statistique (INS) du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM).

À travers les rapports de l'INS, nous avons une présentation panoramique des déterminants économiques des pays de l'échantillon en général et de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en particulier. Il s'agit d'une multitude d'informations relatives à l'évolution du PIB courant; l'évolution des taux d'inflation ; la qualité des institutions ; la distance entre les capitales ; le commerce extérieur (importation, exportation, clients, fournisseurs en chiffres, produits échangés) etc.

· Les travaux et les documents des Centres d'Etude et de Recherche (FERDI, OPA), des Organisations et institutions internationales (UEMOA, CEDEAO, BAD, BM, OMC, CNUCED)

Les Centres d'étude et de Recherche, les organisations et les institutions internationales nous renseignent sur les affaires internationales en Afrique de l'Ouest (CEDEAO et UEMOA) : Ces documents nous donnent les informations chiffrées et non chiffrées sur :

- l'état des lieux de l'intégration régionale en Afrique en général en Afrique de l'Ouest en particulier (l'infrastructure, la libre circulation, harmonisation des politiques sectorielles, la macroéconomie, les barrières tarifaires et non tarifaires, l'intégration monétaire) ;

- la dynamique des échanges commerciaux Ivoiro-Burkinabé ainsi que dans l'espace UEMOA (BM, UEMOA, OMC ;

- l'engagement des Etats pour l'intégration commerciale (FERDI);

- les barrières tarifaires et les pratiques anormales le long du corridor Abidjan-Ouagadougou (OPA) ;

- les performances en intégration commerciale, infrastructurelle, productive, macroéconomique en matière de libre circulation des biens et des personnes.

· Les documents cartographiques

Les cartes en tant qu'éléments visuels, permettent la description et la représentation spatiale d'un territoire donnée. A ce titre, leur consultation nous donne la situation exacte et l'expression des phénomènes étudiés. C'est pourquoi nous avons consulté dans le cadre de notre étude des cartes de base. La consultation de l'Atlas de Côte d'Ivoire a permis de voir les deux pays avec leurs données physiques et topographiques, démographiques et économiques.

3.2.2. Le choix de la zone d'étude

Le choix de la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso s'est fait en fonction des critères suivants :

-L'appartenance à l'espace UEMOA : les deux pays appartiennent à l'UEMOA

-La position géographique des pays : deux pays frontaliers, l'un côtier (Côte d'ivoire) et l'autre enclavé (Burkina Faso). Les deux Etats sont reliés par la route, le ciel, l'hydrographie (le fleuve Bandama) et l'énergie.

-Le domaine de la coopération : le commerce, la sécurité, le financement, l'énergie, l'économie numérique et les postes, le développement, la culture.

-Le lien historique entre les pays : Anciennement territoire unique, et découpé à la faveur de la colonisation, l'espace ivoiro-burkinabé est traversé par des continuités géographiques, linguistico-culturelles (langues Dioula et voltaïque, l'Islam, et christianisme), les traditions africaines locales communes, socioéconomiques (brassages matrimoniaux et commerçants) et des événements instituant une histoire ou une mémoire commune. Leurs relations sont encadrées par un Traité spécial d'Amitié et de Coopération (TAC) signé à la faveur de la crise identitaire en Côte d'ivoire. Dès lors, le TAC signé en 2009 est considéré comme le cordon ombilical qui lie les deux Etats. Il symbolise l'Amitié, la paix et la coopération (figure 1 et 2).

Figure 1 : Présentation de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso

Source : https://bf.ambafrance.org/Nouvelle-carte-Conseils-aux-voyageurs-francais

Figure 2 : Le cordon ombilical entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso

Source : INSD (Burkina Faso), INS (Côte d'Ivoire), Sitarail, 2014

3.3 . Le traitement et l'analyse des données

Les données qualitatives et quantitatives seront traitées en fonction de leur nature : traitement qualitatif, statistique, économétrique et cartographique. Ces méthodes et techniques de traitement de données nous permettrons de confirmer ou d'infirmer nos hypothèses de recherche.

3.3.1. Présentation de l'échantillon

Pour une question de spécification appropriée à l'hétérogénéité des pays, nous avons choisi d'estimer un modèle de gravité centré sur les exportations de 18 pays africains vers leurs principaux partenaires du monde.

L'échantillon des pays importateurs est composé des 18 pays exportateurs plus 10 pays hors du continent africain. Les pays retenus sont présentés dans le tableau en annexe. Nous retenons la période allant de 2006 à 2018.

3.3.2. Source des données

Les données relatives au commerce bilatéral présentent les flux commerciaux des pays africains vers leurs partenaires qui ont importés au moins pendant une année entre 2006 et 2018. Les données chiffrées sont issues de la base de données du FMI (DOTS, 2019) et exprimées en millions de dollars US. Les données du Produit intérieur brut (PIB) à prix courant et de l'inflation proviennent de la base de données World Development Indicators (WDI, 2019). Quant aux données de la distance entre les capitales des pays partenaires commerciaux, la contiguïté, la monnaie commune, langue commune, monnaie unique, colonisateur commun, elles sont tirées du site du CEPII. Enfin, les données des variables de la qualité des institutions proviennent de la base de données de la Banque mondiale (World Governance Indicators : WGI, 2019).

3.3.3. Le traitement qualitatif

Les informations qualitatives ont fait l'objet de traitement et d'analyse qualitative. De sorte que nous avons pu relever :

- les information relatives à la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux ainsi qu'aux obstacles qui y sont liés ;

- les informations relatives aux forces, faiblesses, opportunités et menaces du TAC ;

- les informations relatives à la structure des échanges ivoiro-burkinabé, à l'intégration des marchés, la qualité des institutions, aux obstacles au commerce, les politiques sectorielles et la convergence des politiques macroéconomiques des deux Etats.

Le support informatique utilisé pour l'opération de saisie et de traitement des informations est le logiciel Word de Microsoft.

3.3.4. Le traitement statistique et graphique

Nous avons recensé par le biais de la documentation des laborations et des institutions, des données quantitatives sur les exportations et les importations, les barrières tarifaires et non tarifaires, le produit intérieur brut (PIB), l'inflation, la qualité des institutions, la distance entre les capitales, les accords signés... nous avons eu recours aux logiciel Excel de Microsoft et le logiciel XLSTAT. Ce traitement présente les moyennes arithmétiques, les fréquences de distribution, les tendances etc. les resultats sont présentés dans des tableaux ou des graphiques (hystogramme, courbe d'évolution).

3.3.5. Le traitement économétrique

En nous appuyant sur le modèle de gravité avec des données de panel, nous avons fait le traitement économétrique des données afin d'analyser les déterminants du commerce bilatéral entre la Côte d'ivoire et le Burkina Faso. L'estimation a été faite sous le logiciel STATA.15.

3.3.6. Le traitement cartographique

Nous avons utilisé une série de carte pour présenter notre espace d'étude (Figure 1).

3.4 . Les difficultés rencontrées

Nous relevons premièrement l'accès à information en ligne. Il nous a été quelques fois demandé une inscription ou un abonnement afin de recevoir certains documents à conditions d'être membre d'une entreprise. Nous nous sommes appuyés sur les données officielles de la BM, le FMI, l'OMC, la CNUCED, la BCEAO et de l'UEMOA. Nous avons attribuer un code arbitraire pour les valeurs manquantes sur plusieurs années. N'ayant pas les moyens nécessaires et le temps matériel pour faire des enquêtes sur les pratiques anormales sur les routes, nous avons utilisé les résultats des travaux des laboratoires reconnus (FERDI, OPA) pour compléter nos analyses. Toutefois, ces difficultés susmentionnées ne sauraient justifier les insuffisances de notre travail. Nous sollicitons l'indulgence et le soutien de nos maîtres afin de corriger les insuffisances de ce travail.

Nonobstant ces difficultés, les différents traitements des données recueillies nous ont permis d'obtenir des résultats. Notre argumentaire s'est articulé autour de trois principales parties.

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CONCLUSION DU CHAPITRE 3

Le chapitre 3 vient de présenter la méthodologie utilisée pour fournir les données qui feront l'objet d'étude dans ce travail. Il s'agit entre autre de la définition des termes, les échelles et unités d'observation, les techniques et méthodes de collecte des données, le traitement et l'analyse des données et enfin les difficultés rencontrées.

CHAPITRE 4 : RÉSULTATS

INTRODUCTION

Le chapitre 3 a présenté la méthodologie utilisée pour fournir les données qui seront analysées. Il s'agit entre autre de la définition des termes, les échelles et unités d'observation, les techniques et méthodes de collecte des données, le traitement et l'analyse des données et enfin les difficultés rencontrées. Le chapitre 4 suivant présentera en trois parties les résultats de la recherche. Ces résultats nous permettront de confirmer ou d'infirmer nos hypothèses.

PREMIÈRE PARTIE : LE TRAITE D'AMITIÉ ET DE COOPÉRATION IVOIRO-BUKINABE ET L'HARMONISATION DES POLITIQUES SECTORIELLES ET LA LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES

Introduction

Les accords entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso sont encadrés par le Traité d'Amitié et de Coopération, et demeurent aujourd'hui le « cordon ombilical » des relations bilatérales. L'objectif du Traité est de garantir la stabilité, la prospérité et promouvoir l'intégration économique des deux Etats. Ces dernières années sont marquées par une augmentation des accords, signés par les autorités ivoiriennes et burkinabés lors des rencontres des Chefs d'Etats, des gouvernements et des experts. L'harmonisation des politiques sectorielles constitue l'un des objectifs fondamentaux du Traité d'Abuja et de l'Agenda 2063 pour l'ensemble des Etats de la Communauté économique africaine. Et la deuxième phase de la feuille de route du Traité d'Abuja insiste sur la nécessité d'une forte harmonisation des politiques sectorielles intra et intercommunautaires. L'harmonisation des politiques sectorielles permet de mettre en évidence et de rendre prévisibles les règles du jeu commerciale interétatique. Ainsi, les politiques communes et les efforts de coopération permettent-ils aux pays de profiter pleinement des fruits de l'intégration régionale et de développer leurs économies. Il s'agira dans cette première partie de faire une analyse historico-politique du Traité d'amitié et de coopération ivoiro-burkinabé (Chapitre 1) et de faire l'état des lieux de la mise en oeuvre des mesures de facilitation des échanges ivoiro-burkinabés (Chapitre 2).

CHAPITRE 1 : UNE ANALYSE HISTORICO-POLITIQUE DU TRAITE D'AMITIÉ ET DE COOPÉRATION IVOIRO-BURKINABÉ

Introduction

Crée le 29 juillet 2008 à Ouagadougou (Burkina Faso), le Traité d'Amitié et de Coopération entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso (TAC) rassemble chaque année depuis 2009, alternativement au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire, les Chefs d'Etat, les Gouvernements et les experts des deux pays. Le présent chapitre structuré en deux sections présente les origines du Traité d'Amitié et de Coopération ivoiro-burkinabé de 2008 comme étant l'une des conséquences positives de l'Accord de Paix de Ouagadougou (APO) en 2007 (section 1) et les enjeux du Traité d'Amitié et de Coopération entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso en 2008 (section 2).

SECTION 1 : LE TRAITE D'AMITIÉ ET DE COOPÉRATION IVOIRO-BURKINABÉ DE 2008 : UNE CONSÉQUENCE POSITIVE DE L'ACCORD DE PAIX DE OUAGADOUGOU EN 2007

Afin de comprendre les origines du TAC et de la dynamique des échanges intra-africains, il est important de rappeler le contexte global de la relation Ivoiro-burkinabé.

1.1 . Le contexte global de la relation Ivoiro-burkinabé

Le contexte global de la relation ivoiro-burkinabé se caractérise par l'interdépendance des intérêts des deux Etats. Les deux pays constituaient un espace unique, mais scindé à la faveur de la colonisation. Ainsi, les deux Etats sont-ils traversés par des continuités géographiques, linguistico-culturelles, socioéconomiques et historiques. Ce fut une ruée ouvrière vers la Côte d'Ivoire lors du lancement du poumon agricole de la Côte d'Ivoire dans les années 40-50-60. (Nyamsi, 2016). En outre, la Côte d'Ivoire est l'une des conditions de l'ouverture du Burkina Faso au commerce mondial, car elle constitue la porte la plus proche pour le Burkina Faso sur l'Océan Atlantique. A l'inverse, le Burkina Faso est une condition du fonctionnement de l'économie de la Côte d'Ivoire. Les relations ivoiro-burkinabé vont se dégrader ensuite à cause de l'exclusion inter ivoirienne avérée aux différentes élections en Côte d'Ivoire et les coups d'Etats à répétition. Cette dégradation du climat socio-politique affecte aussi bien la Côte d'Ivoire que le Burkina Faso. Ces violences débutées en 1999 auront pour point culminant la rébellion de 20026(*). Cette rébellion dont le double objectif est de réparer l'injustice et de recoudre les liens historiques entre les deux pays sera amorcée par le biais de plusieurs rencontres dont l'Accord de Paix de Ouagadougou.

1.2 . L'accord de paix inter ivoirien de Ouagadougou en 2007

La définition du nouveau cadre d'une république ivoirienne inclusive pour tous les ivoiriens et ouverte à la dynamique de l'intégration panafricaine met en évidence ce qui suit :

- L'identification générale des populations : noeud de la crise identitaire ivoirienne. Reconnaissant l'identité comme étant la cause du conflit ivoirien, l'accord stipule : « Les Parties signataires du présent accord ont reconnu que l'identification des populations ivoiriennes et étrangères vivant en Côte d'Ivoire constitue une préoccupation majeure. Le défaut d'une identification claire et cohérente, de même que l'absence de pièces administratives uniques attestant de l'identité et de la nationalité des individus constituent une source de conflits » (Page 3 de l'Accord).

- Du processus électoral : enjeu d'inclusion ou d'exclusion politique. Reconnaissant l'exclusion politique et le manque de transparence comme la conséquence du conflit identitaire, l'accord énonce : « Soucieuses de parvenir, dans les meilleurs délais, à une paix durable et à une normalisation politique et institutionnelle en Côte d'Ivoire, les Parties au Dialogue Direct réaffirment leur engagement à préparer, à l'issue de l'opération d'identification, des élections présidentielles ouvertes, démocratiques et transparentes, conformément aux Accords de Linas-Marcoussis, d'Accra et de Pretoria » (Page 6 de l'Accord).

- Des forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire : la nécessité d'une armée républicaine. Reconnaissant que l'armée ivoirienne fût désunie, instable, et hantée par des formes immorales, l'Accord prescrit : « Les Parties au présent Accord, conscientes que l'armée nationale doit être le reflet de l'unité et de la cohésion nationales et la garantie de la stabilité des institutions républicaines, se sont engagées à procéder à la restructuration et à la refondation des deux armées en vue de la mise en place de nouvelles forces de défense et de sécurité attachées aux valeurs d'intégrité et de moralité républicaine » (Page 7 de l'Accord).

Il apparaît donc clairement que le Burkina Faso à travers la médiation de son président d'alors tente de résoudre la crise ivoiro-ivoirienne. Cette médiation a également pour objectif de recoudre les liens ivoiro-burkinabés rompus depuis plusieurs années à cause du politique et promouvoir la fierté identitaire (Beucher, 2010). Dès lors, s'inspirant de l'Accord de Paix de Ouagadougou, les gouvernants de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso décident d'accompagner l'amitié retrouvée par la signature du Traité d'Amitié et de Coopération (TAC) un an plus tard. Car d'une manière simultanée, les Accords complémentaires de l'APO pourraient évoluer en corrélation avec le TAC (Nyamsi, 2016).

SECTION 2 : LES ENJEUX DU TRAITE D'AMITIE ET DE COOPERATION ENTRE LA COTE D'IVOIRE ET LE BURKINA FASO

La section 2 de ce chapitre présente la corrélation entre l'APO et le TAC d'une part, et la nécessité d'adapter le TAC ivoiro-burkinabé aux mutations interne et aux changements géopolitiques actuels.

2.1 . Le Traité d'Amitié et de Coopération Ivoiro-burkinabé comme une réponse aux conséquences de la crise identitaire ivoirienne

L'analyse du préambule démontre que le TAC est effectivement une réponse aux conséquences de la crise identitaire survenue en Côte d'Ivoire (Page 2 du Traité d'Amitié et de Coopération, en abrégé TAC par la suite). Il s'agit ici de resserrer les liens de fraternité et de solidarité ivoiro-burkinabé et de consolider la coopération. L'enjeu majeur ici, s'explique par le fait que l'économie de la Côte d'Ivoire fonctionne grâce à la main d'oeuvre burkinabé et le Burkina Faso ne peut participer au commerce mondial que par l'ouverture géostratégique que lui offre la nation ivoirienne. Dans ce contexte, nous pouvons donc déduire que le TAC est une condition de développement mutuel. Les enjeux panafricains sont visiblement présents dans l'esprit du 6ème chapitre de l'APO de 2007 portant sur l'intervention mutuelle des pays africains dans les enjeux de leurs voisins. Ainsi, le TAC ne saurait-il exister sans une Côte d'Ivoire unie par l'APO. Les articles 3, 4, 5, 6 et 7 montrent l'importance politico-diplomatique. Cette importance est une réponse aux conséquences négatives des crises diplomatiques, générées par le conflit identitaire ivoirien, entre les autorités ivoiriennes et burkinabés. Le titre III définit le cadre institutionnel de la coopération. Des articles 8 à 21, sont énoncés, la conférence au sommet des Chefs d'Etats (articles 8 à 12) et les rencontres ministérielles sectorielles (articles 13 à 16). D'autres rencontres sont prévues par le TAC en ses articles 17 à 19. Enfin, le titre IV du TAC, mentionne les dispositions diverses et finales. Les conditions dans lesquelles les accords émanant du TAC seront conclus dans les articles 22 à 26, sont évoquées: « Tout différent relatif à l'application et à l'interprétation du présent Traité sera résolu par voie diplomatique » (article 24, Page 7 du TAC).

2.2 . Adapter le Traité d'Amitié et de Coopération aux mutations socio-économiques, institutionnelles et géopolitiques actuels.

Le TAC, même s'il découle de l'APO, ne manque pas de prendre en compte d'autres aspects. Car l'intégration économique sous régionale demeure un défi commun dans l'espace UEMOA. Ainsi, le titre I du TAC précise les objectifs et principes du traité (Article 1). Il s'agit de la concertation permanente, d'une coopération ivoiro-burkinabé privilégiée, de l'intégration africaine, du bien-être des peuples des deux pays. Les principes prônent la non-agression et l'indépendance politique mutuelle. Il s'agit également d'assurer la libre circulation des personnes et des biens. Il s'agit de garantir le droit d'établissement et de séjour, et le bon voisinage des peuples. Nous voyons ainsi que le titre 1 du TAC s'inscrit dans la droite ligne de l'APO de 2007. Le titre II identifie les domaines de la coopération ivoiro-burkinabé. Cela se justifie à travers les articles 3, 4, 5, 6 et 7, qui précisent premièrement les domaines politico-diplomatiques, l'intégration régionale en deuxième lieu, en troisième lieu la coopération économique, en quatrième lieu la coopération scientifique et culturelles, et enfin en cinquième lieu, la coopération judicaire.

Conclusion

Le Traité d'Amitié et de Coopération est la conséquence de l'Accord de Paix de Ouagadougou en 2007. Ce Traité s'inscrit aussi dans la droite ligne de l'APO, celle de promouvoir la paix. Cependant, le TAC va plus loin en présentant des objectifs de développement des échanges commerciaux et d'intégration économique sous régionale de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso. Enfin, le TAC a permis de recoudre les liens et d'améliorer les relations bilatérales et diplomatiques entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. La paix est revenue au sein des Etats de 2008 à 2018 et le TAC apparaît aujourd'hui comme un outil essentiel pour l'intégration des peuples, l'intégration économique et politique.

CHAPITRE 2 : ÉTAT DE MISE EN OEUVRE DES MESURES DE FACILITATION DES ÉCHANGES

Introduction

L'OMC définit la facilitation du commerce comme étant « la simplification et l'harmonisation des procédures internationales du commerce ». Ce chapitre apporte une appréciation sur la mise en oeuvre des mesures de facilitation des échanges de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso (section 1) et le degré d'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans le processus d'intégration économique sous régionale (section 2).

SECTION 1 : LA MISE EN OEUVRE DES MESURES DE FACILITATION DES ÉCHANGES PAR LA COTE D'IVOIRE ET LE BURKINA FASO

Il s'agit de savoir si oui ou non la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont mis en oeuvre les mesures de facilitation de catégorie A, B et C des échanges d'une part, et d'autre part le nombre de mesures mises en oeuvre par les deux pays.

1.1 . Analyse des indicateurs d'appréciation de la mise en oeuvre de l'accord sur la facilitation en 2017.

La Côte d'Ivoire a ratifié depuis le 08 décembre 2015, l'accord sur la facilitation des échanges. Le Comité National de facilitation est effectivement mis en place. La notification des Catégories A est effective depuis le 31 juillet 2014, et la notification des catégories B et C est encore en cours. Au niveau du système de gouvernance et des opérations du Comité National des Facilitations des échanges, un cadre permanent de concertation sur les questions de facilitation des échange est crée par adoption en mars 2015 du décret portant création, organisation et attribution du Comité National de Facilitation des Echanges (CNFE). Enfin, la Côte d'Ivoire entreprend des efforts en ce qui concerne la mise en oeuvre du Guichet Unique du Commerce extérieur, afin d'accomplir ses obligations de mise en oeuvre de l'accord. La Côte d'Ivoire a également validé le 18 août 2017, un plan de mise en oeuvre des mesures des catégories B et C.

Quant au Burkina Faso, le pays a notifié les mesures de la catégorie A à l'OMC en 20177(*).En outre, des dispositions sont en cours pour la ratification de l'AFE. Quant au CNFE, il a été formalisé par décret n°2017-0099/PRES/PM/MCIA/MINEFID en date du 31 mars 2017. Le Burkina Faso a également ratifié la convention Kyoto révisée8(*). L'instrument d'adhésion a été déposé le 08 juillet 2017 auprès de l'Organisation mondiale des douanes (OMD). En ce qui concerne la simplification des procédures, le Burkina Faso a mis en place une plateforme électronique qui s'apparente au guichet unique SYLVIE (Système de Liaison virtuelle pour les opérations d'Importation et d'Exportation). Elle a pour rôle de collecter les documents de pré-dédouanement, opérationnel. Les procédures douanières sont informatisées, la gestion des risques est aussi automatisée et le scanning système est installé.

Le tableau ci-après décrit l'état de la mise en oeuvre de facilitation des échanges de la Côte d'ivoire et du Burkina-Faso. C'est-à-dire la ratification ou la notification des mesures A, B et C (tableau 1).

Tableau 1 : Indicateurs d'appréciation de la mise en oeuvre de l'accord sur la facilitation en 2017

Ratification

Côte d'Ivoire

Burkina Faso

Oui

Non

Mesures de catégorie A

Notification

Oui

Oui

Nombre

15

10

Mesures de catégorie B

Notification

Non

Non

Mesures de catégorie C

Notification

Non

Non

Mesures spécifiques :

 

Comité National de Facilitation des Echanges (CNFE)

Oui

Oui

Guichet Unique (GU)

GUCE

SYLVIE

Système automatisé de dédouanement (SAD)

SYDAM World

Sydonia World

Source : OMC, 2017, Rapport commun de l'examen des politiques commerciales

1.1.1. État de ratification et de notification de l'accord de facilitation des échanges en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

Les projets d'interconnexion des systèmes informatiques douaniers ivoiro-burkinabé sont en cours de réalisation. La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso n'ont effectué aucune notification de catégorie B et C auprès de l'OMC. Cependant, ils ont transmis des notifications de catégories A (Table 1).

Table 1 : Ratification de l'AFE et notification de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso.

Pays

Date de ratification

Etat des notifications (Décembre 2018)

Catégorie A

Catégorie B

Catégorie C

% notifiés

% non notifiés

Côte d'Ivoire

8 déc 2015

31,1

0

0

31,1

68,9

Burkina Faso

21 sept 2018

12,2

0

0

12,2

87,7

Moyenne CIV-BF

 

21,65

0

0

21,65

78,3

Source : OMC, 2018, https: //www.tfadatabase.org9(*)

1.1.2. Mise en oeuvre des mesures complémentaires de taxation

Les mesures complémentaires de protection sont autorisées dans l'espace UEMOA jusqu'en 2020. Il s'agit notamment de la Taxe Complémentaire de Protection (TCP), de Taxe Conjoncturelle à l'importation (TCI) et de la Taxe d'Ajustement aux Importations (TAI).

La TAI permet à la Côte d'Ivoire et aux Burkina Faso de s'ajuster progressivement au Tarif Extérieur Commun (TEC). Et la somme des droits inscrits au TEC, la TAI et la TCP ne doit pas excéder 70%. Le tableau ci-dessus montre que le TCP n'est pas encore effectif en Côte d'Ivoire. Cependant, elle applique une TCI de 10% sur 18 lignes tarifaires, selon les dispositions du Règlement n°06/2014/CM/UEMOA du 25 septembre 2014. Par ailleurs la République de Côte d'Ivoire applique une TAI au taux de 10% pour 5 ans sur 5 lignes tarifaires à compter du 1er janvier 2018 avec une perspective de 0% au 1er janvier 2020.

Quant au Burkina Faso, le pays applique la TAI aux produits insecticides originaires des pays tiers, destinés à l'agriculture. L'objectif de cette mesure est de compenser la baisse du taux de droit de douane sur les produits (passant de 20% à 5%). De ce fait, le taux de la TAI était de 15% au Burkina Faso. Et ce taux devrait passer à 10 à partir du 1er janvier 2018, avec une perspective de 0% au 1er janvier 2020 (Tableau 2).

Tableau 2 : Etat de la taxation complémentaire au TEC

 

Taxe conjoncturelle à l'importation (TCI)

Taxe complémentaire de protection (TCP)

Taxe d'ajustement aux importations (TAI)

Côte d'Ivoire

18 lignes tarifaires

Néant

5 lignes tarifaires

Burkina Faso

Néant

Néant

Insecticides destinés à l'agriculture

Source : UEMOA, Rapports nationaux de surveillance commerciale 2017

1.1.3. Les documents obligatoires dans la procédure des échanges commerciaux

Divers documents sont demandés dans les échanges commerciaux. Et les plus fréquents demeurent entre autre la carte de commerçant ou l'importateur, le certificat phytosanitaire, le certificat d'origine. L'examen du tableau montre qu'il est exigé en Côte d'Ivoire des certificats d'origine sur les exportations de produits alors que les dispositions du protocole additionnel N°III/2001 en ses articles 3,5,8,11 et 12 qui définissent les règles d'origine des produits de l'UEMOA n'en exige pas. Par conséquent, cette pratique n'est pas conforme à la réglementation communautaire, et elle n'est pas avantageuse pour le TAC ivoiro-burkinabé (Tableau 3).

Tableau 3 : Documents exigés dans la procédure dans les échanges commerciaux

 

A l'exportation

A l'importation

Côte d'Ivoire

Facture d'achat pour le destinataire, attestation de change, déclaration à l'exportation EX1/1000 (EX D6), déclaration de mise à la consommation pour les marchandises non manufacturées en Côte d'Ivoire et certificat d'origine (Ice)

Facture commerciale originale, facture fret originale, carnet TRIE, attestation d'assurance, manifeste original, document de transport original (connaissement, LTA), attestation de règlement financier/avis de règlement bancaire, demande d'avant dépôt manifeste ADM, fiche de déclaration à l'importation, déclaration préalable d'importation DPI/intention d'importation, fiche d'enregistrement statistique, déclaration des éléments de la valeur, certificat national de conformité et bordereau de suivi

Burkina Faso

Attestation ou titre d'exportation, autorisation d'exportation pour certains produits et attestation d'enregistrement de change

Facture commerciale, facture fret éventuellement, attestation d'assurance, certificat d'origine (Lce), autorisation spéciale d'importation (Lce), attestation de vérification (AV/COTECNA), certificat sanitaire ou phytosanitaire (Lce) et certificat national de conformité (Lce)

Source : UEMOA, Rapports nationaux de surveillance commerciale 2017 (Lce : le cas échéant)

1.1.4. Utilisation des instruments de douane et des procédures douanières

Visiblement, les instruments douaniers sont harmonisés dans l'espace UEMOA. Par conséquent, ils le sont pour la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Par contre, les procédures douanières n'ont pas considérablement évolué entre les deux pays. Ainsi, les projets de modernisation des douanes des deux Etats sont-ils en cours. Et cela se manifeste par la migration de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso vers respectivement SYDAM World et SIDONIA World (OPA, 2016).

SECTION 2 : L'ENGAGEMENT DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO DANS L'INTÉGRATION SOUS RÉGIONALE10(*)

L'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans l'intégration sous régionale se traduit par la capacité à mettre en oeuvre les dispositions des textes communautaires et le TAC au niveau national. Cette section expose les principes d'un indice d'engagement dans l'intégration régionale de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, par rapport aux textes de l'UEMOA et l'engagement au-delà des textes et application aux mesures de facilitation des échanges et la libre circulation des personnes.

2.1 . Les concepts de l'engagement formel et de l'engagement effectif

L'engagement formel relève de la volonté manifeste des Etats ivoirien et Burkinabé à s'engager véritablement dans le processus d'intégration sous régionale, et ce à travers la qualité de la transposition des textes au niveau national. L'engagement effectif peut être appréhendé par des mesures plus spécifiques et directes de l'écart entre les recommandations des textes ainsi que leur application. Par conséquent, l'on peut mesurer le degré de concrétisation des dispositions des textes.

2.1.1. Engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso par rapport aux textes communautaires

La figure 3 présente la structure des textes communautaires par thématiques et sous-thématique, de l'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans l'intégration économique sous régionale.

251637760Figure 3 : Thématiques et sous thématiques retenues pour la dimension intégration commerciale

Fiscalité interne

251648000

Concurrence

251644928

Mesures non tarifaires

251643904

Mesures tarifaires

251639808

251653120251656192

TEC

251640832251660288

Mobilisation des recettes

251650048251663360251657216

Libéralisation des échanges

251641856

Réglementation

251649024251665408251659264

Normes et certifications

251645952

Négociation commerciale

251642880251655168Attribution des marchés publics

251651072251662336

Coordination fiscale

251652096251664384

Facilitation des échanges

251646976

251654144251661312251658240

Source : Ferdi WP n°202, 2017

2.1.2. Engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans l'intégration commerciale

Cette sous-section vise à présenter les résultats de l'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso à appliquer les textes. Les résultats des deux déclinaisons de l'indice, compris entre 0 et 1 indiquent le leadership de la Côte d'Ivoire (0,85 pour l'indice positif, et 0,78 pour l'indice normatif). Cette performance est au-dessus de la moyenne UEMOA (0,64 pour l'indice positif, et 0,57 pour l'indice normatif). Quant au Burkina Faso (0,61 pour l'indice positif, et 0,49 pour l'indice normatif), la performance demeure en-deçà de la moyenne UEMOA.

En effet, le leadership de la Côte d'Ivoire s'explique par son engagement à transposer et à appliquer les textes relatifs à la réglementation des marchés, à la coordination fiscale et aux mesures tarifaires. La faible performance du Burkina Faso résulte du déficit d'engagement à transposer et à appliquer les textes sur la réglementation et à la mobilisation des recettes dans le commerce sous régionale.

Graphique 1 : ICE_D positif et normatif d'engagement dans l'intégration commerciale

Source : Ferdi WP, 2017

2.2 . Engagement au-delà des textes et application aux mesures de facilitation des échanges et la libre circulation des personnes

L'engagement au-delà des textes communautaires consiste pour des pays à prendre des initiatives en s'engageant dans des reformes de l'administration, dans des projets, des programmes, ou dans le développement d'infrastructures qui ne sont pas prévus par les textes communautaires. Cette sous-section vise à démontrer la contribution de la facilitation des échanges dans l'avancement de l'intégration commerciale sous régionale à travers les variables de l'interconnexion numérique des capitales de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, les obstacles à la circulation des marchandises le long des corridors routiers, et enfin, les délais de dédouanement.

2.2.1. L'interconnexion numérique des capitales ivoirienne et burkinabé

Le niveau d'interconnexion est un indicateur d'engagement en ce sens qu'il dépend de la qualité des régulations du secteur des télécommunications, ainsi que de la volonté politique de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso à améliorer suffisamment la couverture des infrastructures terrestres et maritimes et enfin assurer les interconnexions transfrontalières. Le score de l'interconnexion s'obtient par la formule suivant :

L'indicateur d'interconnexion entre les capitales présente les meilleurs scores de Ouagadougou (Burkina Faso), (0.8) et d'Abidjan (Côte d'Ivoire), (0.7) en matière d'interconnexion numérique avec les autres capitales de l'UEMOA. Ainsi, le score d'interconnexion numérique Abidjan-Ouagadougou est de 1. Ce qui démontre bien que les deux Etats ont un bon niveau de déploiement d'infrastructures de télécommunication, malgré l'enclavement du Burkina Faso.

Les résultats sont consignés dans la matrice ci-après (Table 2 :)

Table 2 : Matrice d'interconnexion numérique entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso

 

Abidjan

Bamako

Guinée Bissau

Cotonou

Dakar

Lomé

Niamey

Ouagadougou

Indicateur Interconnexion

Abidjan

 

0

0

1

1

1

n/a

1

0.7

Bamako

0

 

0

n/a

1

n/a

0

1

0.4

Bissau

0

n/a

 

0

1

0

n/a

n/a

0.25

Cotonou

1

n/a

0

 

1

1

0

0

0.5

Dakar

1

1

1

1

 

1

n/a

n/a

1

Togo-Lomé

1

n/a

0

0

0

 

n/a

1

0.4

Niger-Niamey

n/a

0

n/a

0

n/a

n/a

 

1

0.33

Ouagadougou

1

1

n/a

0

n/a

1

1

 

0.8

Source : Télégeography.com (câbles sous-marins), AfferFibre (câbles terrestres), DATC (Commission UEMOA)

n/a : non applicable car les pays ne sont pas limitrophes.

2.2.2. Gouvernance des corridors routiers et délais de dédouanement

2.2.2.1. Gouvernance des corridors routiers Abidjan-Ouagadougou

La réduction des barrières à la circulation des biens et des personnes impulsée par les Accords de Bali, ne se limite pas qu'au seul processus législatif communautaire de facilitation des échanges. Les données des enquêtes de l'observatoire des pratiques anormales (OPA) relatives aux contrôles et aux pots-de-vin, réalisées le long du corridor Abidjan-Ouagadougou par l'OPA en 2016 révèlent les scores de l'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso au-delà des textes11(*).

Les scores de la Côte d'Ivoire (0.81) et du Burkina Faso (0.82) sont sensiblement équivalents. Les deux pays font preuve d'engagement dans le processus de diminution des obstacles à la circulation des biens. (Rapport annuel 2015, OPA 2016) (Table 3).

Table 3 : Indicateurs, sous-indice et indice d'engagement à abaisser les obstacles sur les corridors

 

Indicateurs corridor Sous indices corridor

Indice corridor

Pays

Moyenne Ration temps (min) /100Km

Pots-de-vin moyen (FCFA)

Indice temps

Indice pots-de-vin

Côte d'Ivoire

6.5

14023

0.96

0.65

0.81

Burkina Faso

25.8

7000

0.80

0.85

0.82

Source : Rapport annuel 2015, Observatoire des pratiques anormales, 2016

2.2.2.2. Délais moyens de dédouanement

La réduction des délais de dédouanement est une preuve d'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, dont la portée va également au-delà des textes communautaires. L'Observatoire des pratiques anormales nous donne les résultats de l'enquête de 2012 et 2016 (Côte d'Ivoire), celle des résultats de 2016 (Burkina Faso et le Niger) et enfin celle de 2012 (Mali) (Enquête 2012-2016, OPA, 2016).

L'indice délai de dédouanement de la Côte d'Ivoire (1) est plus grand que celui du Burkina Faso (0.67). Ce qui montre bien que le délai de dédouanement de la Côte d'Ivoire (1 jour) est plus réduit par rapport à celui du Burkina Faso (2 jours). Le Burkina Faso est donc encouragé à réduire d'avantage le temps des contrôles dans les corridors routiers (Table 4).

Table 4 : délai de dédouanement entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso

Pays

Délai de dédouanement (en nombre de jours)

Indice délai de dédouanement

Côte d'Ivoire

1

1

Burkina Faso

2

0.67

Source : Enquête 2012-2016, OPA, 2016

2.2.3. Engagement dans la facilitation des échanges

Il s'agit d'intégrer les données sur l'interconnexion numérique, sur les obstacles le long des corridors et sur les délais de dédouanement dans l'Indice Composite d'Engagement de la sous-thématique (ICE_T) « facilitation des échanges ». Le modèle est donné par le calcul de l'indice d'engagement dans la facilitation des échanges, au-delà des textes, égal à la moyenne arithmétique de l'indicateur d'interconnexion numérique, ensuite le calcul de l'indice de corridor et enfin de l'indice de délai de dédouanement.

La table 5 présente les résultats de l'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans la facilitation des échanges, au delà des textes. Il ressort de ce calcul que la Côte d'Ivoire (0.83) démontre le score le plus élevé, c'est-à-dire le plus fort engagement au-delà des textes dans la facilitation des échanges. Et le Burkina affiche un score de 0.76.

Table 5 : Engagement dans la facilitation des échanges, au-delà des textes

 

Indice délai de dédouanement

Indicateur interconnexion numérique

Indice global corridor

Indice engagement, au-delà des textes

Côte d'Ivoire

1

0.67

0.81

0.83

Burkina Faso

0.67

0.80

0.82

0.76

Source : Enquête 2012-2016, OPA, 2016

En déterminant l'engagement global dans la facilitation des échanges, positif et normatif, nous obtenons :

Globalement, la Côte d'Ivoire affiche les meilleurs scores (0.83) par rapport au Burkina Faso (0.76). Il ressort donc que la Côte d'ivoire démontre le plus fort engagement au-delà des textes dans la facilitation des échanges. (Ferdi WP n°202, Cariolle, J., Geourjon, A--M., et de Ubeda, A-A, 2017).

Les résultats sont consignés dans la table 6.

Table 6 : Engagement global dans la facilitation des échanges, au-delà des textes, positif et normatif

 

ICE_T positif

ICE_T normatif

Indice d'engagement, au delà des textes

ICE_T global positif

ICE global normatif

Côte d'Ivoire

0.61

0.65

0.83

0.72

0.74

Burkina Faso

0.36

0.30

0.76

0.56

0.53

Source : Enquête 2012-2016, OPA, 2016

2.2.4. Engagement dans la libre circulation des personnes

Selon le rapport 2016 de la CEA, des protocoles de libre circulation des personnes ont été ratifiés. Malheureusement, la mise en application sur le terrain est confrontée à des difficultés diverses au sein de plusieurs régions. Cependant, dans l'espace UEMOA, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso affichent des performances appréciables en matière de libre circulation des personnes.

2.2.4.1. Des avantages à la libre circulation des personnes

La libre circulation des personnes et les droits de résidence et d'établissement représentent la cinquième étape du Traité d'Abuja devant être réalisée d'ici à 2023. En effet, la libre circulation des personnes est un puissant outil pour dynamiser la croissance économique et le développement du commerce et des compétences grâce aux voyages que les populations peuvent effectuer sans difficulté dans le cadre du commerce, du tourisme ou de l'éducation. En fait, le pays qui ouvre ses frontières ou dont les ressortissants sont en mouvement profite des retombées économiques de la libre circulation des personnes12(*). Ainsi, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont-ils compris que la condition de la réalisation des investissements transfrontaliers est la libéralisation de la libre circulation des personnes entre les deux Etats.

2.2.4.2. Performance de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en libre circulation des personnes

La quatrième dimension de l'intégration sous régionale (la libre circulation des personnes) comporte trois indicateurs à savoir : i) Ratification (ou non) de protocoles applicables aux CER sur la libre circulation des personnes ; ii) Proportion des pays membres des CER dont les ressortissants n'ont pas besoin de visa à leur arrivée et iii) Proportion des pays membres des CER dont les ressortissants reçoivent un visa à leur arrivée. Avec un intervalle de confiance de 95%, le graphique ci-dessous présente les scores de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en matière de libre circulation des personnes. La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso présentent le même score (0.8) que les autres pays de l'espace UEMOA. Cette bonne performance indique que la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont ratifié et appliqué le protocole de libre circulation des personnes qui permet aux citoyens des deux pays de voyager sans visa (graphique 2).

Graphique 2 : Performance de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en libre circulation des personnes

Source : CEA, Indice de l'intégration régionale en Afrique, Rapport 2016

Conclusion

En somme, l'harmonisation des politiques sectorielles permet de mettre en évidence et de rendre prévisibles les règles du jeu commercial interétatique. Ainsi, les politiques communes et les efforts de coopération permettent-ils aux pays de profiter pleinement des fruits de l'intégration régionale et de développer leurs commerces. Cependant, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso rencontrent des difficultés pour la mise en oeuvre des mesures de l'accord de facilitation du commerce. En Effet, la ratification et la notification des mesures de catégorie A sont effectives et celles des catégories B et C ne le sont pas encore. Globalement, la Côte d'Ivoire affiche son leadership en matière de mise en oeuvre des mesures de facilitation des échanges. Et les deux Etats sont effectivement engagés dans la libre circulation des personnes.

Conclusion première partie

Le TAC de 2008 s'inscrit dans la droite ligne de l'APO inter ivoiriens de 2007 dont le fondement est la crise identitaire et la politique de l'exclusion avérée en Côte d'Ivoire. Ce traité privilégie la paix et la stabilité dans les deux pays. Cependant, le TAC ne se limite pas seulement aux volets de la stabilité et de la paix. Le TAC s'intéresse à d'autres domaines compte tenu de la montée de la démocratie, du mondialisme, du régionalisme. Il s'agit en plus du domaine politico-diplomatique, de l'économie, de la culture et de la science, de l'intégration économique etc. le TAC est un outil privilégié de développement des échanges commerciaux et d'intégration économique sous régionale. Le TAC a permis de recoudre les liens et d'améliorer les relations bilatérales et diplomatiques entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. La paix est revenue au sein des Etats de 2008 à 2018 et le TAC apparaît aujourd'hui comme un outil essentiel pour l'intégration des peuples, l'intégration économique et politique.

En ce qui concerne l'harmonisation des politiques sectorielles et l'engagement dans la facilitation des échanges, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont uniquement ratifié et notifié les mesures de catégorie A, soit 21,65% des mesures. Concernant les mesures complémentaires, seulement la Côte d'Ivoire applique 18 lignes tarifaires en ce qui concerne la TCI. Concernant la TAI, la Côte d'Ivoire applique 5 lignes tarifaires et le Burkina Faso n'applique la TAI qu'aux insecticides destinés à l'agriculture en provenance des pays tiers. Certains documents (Certificat d'origine sur les exportations des produits) continuent d'être exigés par les Etats. Pourtant, les dispositions du protocole additionnel de l'UEMOA qui définissent les règles d'origines des produits n'en exigent pas. Cependant, force est de constater que les efforts consentis en ce qui concerne la mise en oeuvre de l'Accord de facilitation des échanges a des effets fiscaux en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso : les recettes fiscales contribuent relativement peu à la création des richesses, la part des recettes des droits de porte de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, inscrit au TEC par rapport aux recettes fiscales n'a pas enregistré une évolution sensible depuis la mise en oeuvre du TEC CEDEAO au 1er janvier 2015. Et les richesses de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso sont dépendantes à moins de 8%. Par comparaison des deux pays en matière d'engagement dans l'intégration commerciale, la Côte d'Ivoire impose son leadership (0.85 ; 0.78) au Burkina Faso (0.61 ; 0.49). En ce concerne l'engagement global dans la facilitation des échanges, au-delà des textes, la Côte d'Ivoire affiche toujours le meilleur score (0.83). L'engagement en matière de libre circulation des personnes et des biens présentent de nombreux avantages. C'est pourquoi la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont tous les deux ratifié et appliqué le protocole de libre circulation des personnes qui permet aux citoyens des deux pays de voyager sans visa.

Face à cet état des lieux des mesures de facilitation du commerce et de la libre circulation des personnes, quelles sont les caractéristiques des échanges commerciaux et les déterminants de l'intégration des marchés de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso ?

DEUXIÈME PARTIE : LE COMMERCE ET L'INTÉGRATION DES MARCHES DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA-FASO

Introduction

L'objectif de cette deuxième partie de notre travail est d'analyser la structure du commerce intra-africain entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Il s'agit de montrer dans quelle mesure le TAC et les mesures de facilitation du commerce adoptées influent sur le niveau des échanges ivoiro-burkinabés dans l'espace UEMOA. L'organisation de cette partie s'articule autour de deux chapitres : Analyse structurelle du commerce intra-africain ivoiro-burkinabé et l'intégration des marchés (Chapitre 3) ; Les obstacles au commerce intra-africain entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso (Chapitre 4).

CHAPITRE3 : ANALYSE STRUCTURELLE DU COMMERCE INTRA-AFRICAIN IVOIRO-BURKINABÉ ET DE L'INTÉGRATION DES MARCHES

Introduction

Ce chapitre organisé en deux sections, sera consacré à l'étude de la dynamique des échanges intra-africains et de l'intégration des marchés entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso.

SECTION 1 : LA DYNAMIQUE DES ECHANGES IVOIRO-BURKINABE

Il est question d'analyser les tendances et la structure du commerce extérieur ivoiro-burkinabé. Le niveau des flux de commerce entre les deux pays expliquera la dynamique des échanges ivoiro-burkinabé dans l'espace UEMOA.

1.1 . Tendances du commerce extérieur en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

Entre 2010 et 2018, le commerce extérieur des biens et services de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso a connu une augmentation. Cependant, celui de la Côte d'ivoire reste plus dynamique que le Burkina Faso. Les exportations de la Côte d'Ivoire ont augmenté passant de 9 321 895 748 USD en 2006 USD à 12 814 810 582 USD en 2018. Et les importations sont passées de 761 360 209 USD en 2006 à 12 578 295 474 USD, soit un taux de croissance d'environ 6,41% en 2018. Les exportations du Burkina Faso ont enregistrée une croissance 16,22%, passant de 673 239 521 USD en 2006 à 4 349 247 966 USD en 2018. Les importations sont passées de 1 476 327 435 USD en 2006 à 5 259 902 823 USD en 2018, soit une croissance de 17,78% en 2018 (graphique 3).

Graphique 3 : Le commerce total des biens et services de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso (courant USD)

Source : Perspective monde, Banque Mondiale, consulté le 02 octobre 2020

1.2 . Les principaux produits échangés

En 2015, les exportations de la Côte d'ivoire étaient composées de 68% de produits agricoles contre 41,379% en 2006 ; 18,099% de pétrole et produits miniers contre 35,595% en 2006 ; 11,722% de produits manufacturés contre 14,523% en 2006 et 1,241% d'autres marchandises contre 8,503% en 2006. Les importations étaient composées en 2015, de 19,588% de produits agricoles contre 17,84% en 2006 ; 22,42% de produits miniers contre 32,915% en 2006 ; 53,520 de produits manufacturés contre 43,234% en 2006 et 4,472% d'autres marchandises contre 6,011% 2006 (Perspective monde, consulté en 2019).

En 2018, les produits échangés par la Côte d'ivoire sont très diversifiés. les principaux produits se composent de : 27,5% de Cacao en fèves et brisures de fèves, bruts ; Noix de coco, noix du brésil et cajou (9,9%) ; Huile de pétrole ou de minéraux bitumineux (8,0%) ; Or, y.c l'or platiné, sous formes brutes (6,8%) ; Caoutchouc naturel, balata, gutta-percha, guayule (6,4%) ; Huiles brutes de pétrole ou de minéraux bitumineux (6,0%), pâte de cacao, même dégraissée (4,8%) ; Beurre, graisse et huile de cacao (3,3%) ; Coton, non cardé ni peigné (2,4%) et l'huile de palme et ses fractions, même raffinées (1,6%). Les importations sont composées de : Huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux (14,1%) ; Riz (6,3) ; Huile de pétrole ou de minéraux bitumineux (5,6%) ; Poissons, comestibles, congelés (4,8%) ; Médicaments (3,0%) ; Voitures de tourisme et autres véhicules (2,8%) ; Gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux (1,9%) ; Bateaux-phares, bateaux-pompes, bateaux dragueurs (1,7%) ; Insecticides, anti-rongeurs, fongicides, herbicides (1,7%) et froments (blé) et méteil (1,6%).

En 2015, la structure des exportations du Burkina Faso étaient composées de 31,215% de produits agricoles contre 65,664% en 2007 ; 2,766% de pétrole et produits miniers contre 0,157% en 2007 ; 5,079% de produits manufacturés contre 5,292% en 2007 et 60,940% d'autres marchandises contre 28,887% en 2007. Les importations étaient composées en 2015, de 16,222% de produits agricoles contre 15,483% en 2007 ; 29,598% de produits miniers contre 21,233% en 2007 ; 54,099% de produits manufacturés contre 56,046% en 2007 et 0,081% d'autres marchandises contre 7,238% 2007 (Perspective monde, consulté en 2019).

Les principaux produits exportés en 2018 se composent comme suit : Or, y.c. platiné, sous forme brutes (65,6%) ; Coton, non cardé ni peigné (9,7%) ; Noix de coco, noix du brésil et noix de cajou (6,5%) ; zinc sous forme brute (5,7%) ; Graines et fruits oléagineux, même concassés (5,2%) ; produits pétroliers (0,8%) ; Fruits (0,7%) ; Graisses et huiles végétales (0,7%) ; Tomates, à l'état frais ou réfrigéré (0,5%) et Charbons activés, matières minérales naturelles (0,4%). Les produits importés sont composés de : Huile de pétrole ou de minéraux bitumineux (23,2%) ; Médicaments (4,3%) ; Riz (3,4%) ; Ciments hydrauliques (2,9%) ; Voitures de tourisme et autres véhicules (2,4%) ; Energies électrique (2,1%) ; Véhicules automobiles pour le transport (1,9%) ; Partie reconnaissables (1,8%) ; Gaz de pétrole et hydrocarbures gazeux (1,7%)  et Produits laminés plats, en fer ou en aciers (1,5%).

251667456

251666432Graphique 4 : La structure des échanges de la Côte d'ivoire en 2018.

Source : Comtrade, 2018

Graphique 5 : La structure des changes du Burkina Faso en 2018

251669504

251668480

Source : Comtrade, 2018

SECTION 2 : GÉOGRAPHIE DES ÉCHANGES DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO

2.1 . Orientation géographique du commerce des deux pays

La dynamique croissante du commerce extérieur de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso et les effets de la mondialisation ont modifié la structure des partenaires principaux. Le classement se fait selon l'échantillon des dix (10) partenaires principaux (clients et fournisseurs) de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso en 2018. Le Burkina Faso reste le 6ème client mondial de la Côte d'ivoire avec 5,2% des exportations. Cependant, la Côte d'ivoire est le 4ème client mondial du Burkina Faso avec 6,3% des exportations et le 2ème fournisseur avec 11,5% des importations. Elle était le 1er fournisseur en 2008 avec 14,53 % des importations. Cela explique le bon niveau d'ouverture de l'économie ivoirienne et constitue une opportunité pour le Burkina Faso, pays voisin. Ainsi donc à l'échelle mondiale, la Côte d'ivoire représente le partenaire privilégié du Burkina Faso dans la sous-région. (Table 7).

Table 7 : Structure géographique du commerce de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso en 2018

Côte d'ivoire

Burkina Faso

Rang

Principaux clients

% exportations

Principaux fournisseurs

% Importations

Principaux clients

% exportations

Principaux fournisseurs

% Importations

1er

Pays-Bas

11,4

Chine

15,0

Suisse

52,7

Chine

12,6

2ème

Etats-Unis

9,1

Nigéria

12,3

Inde

15,4

Côte d'ivoire

11,5

3ème

Vietnam

6,8

France

10,3

Singapour

7,7

France

7,2

4ème

Allemagne

6,4

Inde

4,5

Côte d'ivoire

6,3

Etats-Unis

5,7

5ème

France

5,4

Pays-Bas

3,6

France

4,2

Russie

5,5

6ème

Burkina Faso

5,2

Etats-Unis

3,4

Ghana

3,1

Inde

5,5

7ème

Mali

4,8

Espagne

3,0

Togo

1,9

Ghana

4,6

8ème

Inde

4,4

Allemagne

3,0

Vietnam

1,3

Corée du sud

4,3

9ème

Malaisie

3,9

Corée du sud

2,7

Royaume

1,0

Allemagne

3,4

10ème

Belgique

3,7

Colombie

2,4

Pays-Bas

0,9

Pays-Bas

3,2

Source : Comtrade, 2018

2.1.1. Flux commerciaux de la Côte d'ivoire avec le Burkina Faso

Les échanges entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont progressé de 25% entre 2013 et 2017 pour se chiffrer à 319,741 milliards FCFA. Le Burkina est le premier client de la Côte d'Ivoire dans la zone CEDEAO avec près de 24% des exportations et le 6ème client au niveau mondial. La Côte d'Ivoire fait partir des principaux partenaires commerciaux du Burkina Faso. Elle demeure le 4ème client (6,3%) et le 2ème fournisseur (11,5%) mondial du Burkina Faso (graphique 6).

Graphique 6 : Flux commerciaux de la Côte d'ivoire avec le Burkina Faso (million USD)

Source : Banque mondiale, 2019

2.1.2. Matrice des échanges de biens intra-UEMOA entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso en 2017

Le total du commerce intra-UEMOA en 2017 est estimé à 2268,5 milliards CFA contre 2245,8 milliards CFA en 2016, soit une hausse de 1%. La matrice des échanges de bien intra-UEMOA indique que le leadership de la Côte d'Ivoire et du Sénégal comme les principaux fournisseurs intra-régionaux, avec respectivement 36,9% et 21,6% des exportations totales en 2017. Le Mali et le Burkina Faso occupent les première et deuxième places des importations intra-régionales, avec respectivement 32% et 22,9% des approvisionnements. Les produits pétroliers sont les principaux produits d'échange, avec plus de 40,3% des échanges commerciaux intra-UEMOA (Table 8).

Table 8 : Structure des échanges intra-UEMOA (en % du total)

 

Importateurs

Bénin

Burkina Faso

Côte d'Ivoire

Guinée-Bissau

Mali

Niger

Sénégal

Togo

UEMOA

Exportateurs

Bénin

0,0

0,2

0,4

0,0

2,3

2,1

0,0

0,8

5,8

Burkina Faso

0,1

0,0

0,5

0,0

0,6

0,5

0,2

1,1

2,9

Côte d'Ivoire

1,1

13,1

0,0

0,1

12,6

1,2

3,4

5,6

36,9

Guinée-Bissau

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

0,2

0,0

0,2

Mali

0,5

2,9

3,4

0,0

0,0

0,7

4,2

0,2

12,0

Niger

0,5

0,9

0,2

0,0

2,0

0,0

0,0

0,5

4,1

Sénégal

0,6

1,5

3,6

1,6

12,9

0,8

0,0

0,7

21,6

Togo

6,3

4,4

1,8

0,0

1,6

2,2

0,3

0,0

16,6

UEMOA

9,0

22,9

10,0

1,7

32,0

7,3

8,2

8,8

100,0

Source : BCEAO, Statistiques douanières, 2017

2.2 . La dynamique des échanges de marchandises entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso

La courbe tendancielle révèle une évolution décroissante des exportations de la Côte d'ivoire vers son partenaire le Burkina Faso. Cette tendance baissière est assez significative comme le montre la valeur du coefficient de détermination associé à la courbe de tendance linéaire : R²=0,590. Malgré la proximité des deux pays, le commerce des marchandises de la Côte d'Ivoire vers le Burkina Faso reste faible. Cependant, cette évolution n'est pas linéaire sur notre période 2006-2018. En effet, la première rencontre dans le cadre du TAC s'est tenue en 2009. Avant cette date, les exportations de la Côte d'ivoire en direction du Burkina Faso étaient en décroissance. Ces exportations vont augmenter jusqu'en 2010 (108.942146 millions UDS) pour chuter en 2011 (97.951426 millions USD) à cause de la crise postélectorale. Cette instabilité politique a occasionné le ralentissement des activités économiques avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Cela signifie que la stabilité politique influence les performances commerciales. La reprise de la croissance en 2012 (34.483282 dollars USD) sera fulgurante mais va aussitôt baisser significativement entre 2014 et 2016. Depuis 2016, les exportations de la Côte d'Ivoire en direction du Burkina Faso connaissent une croissance relative pour atteindre 57.678459 millions USD en 2018.

Concernant les importations des marchandises de la Côte d'ivoire en provenance du Burkina Faso, le volume reste très faibles comme le démontre la valeur du coefficient de détermination associé à la courbe de tendance linéaire R²=0,008 qui n'est pas proche de 1. La valeur moyenne des importations entre 2006 et 2018 est de 11.9103170769231 millions USD. La faiblesse des importations signifie que la Côte d'ivoire exporte plus qu'elle n'achète avec son partenaire le Burkina Faso (graphique 7).

Graphique 7 : Le commerce extérieur de la Côte d'ivoire avec le Burkina Faso.

Source : Banque mondiale, 2019

Au Burkina Faso, les exportations vers la Côte d'ivoire sont en croissance jusqu'en 2014. Mais cette augmentation n'est pas significative comme le montre la valeur du coefficient de détermination associé à la courbe de tendance linéaire : R²=0,425. Le Burkina Faso entend s'appuyer sur la Côte d'ivoire pour développer son économie. Le pays étant également impliqué dans la crise identitaire en Côte d'ivoire, les frontières lui étaient fermées. Ce n'est qu'après la signature du TAC en 2009 que les exportations vont augmenter jusqu'en 2014 pour atteindre 149.171073 millions USD. Elles vont ensuite chuter en 2015 et reprendre en 2016 pour atteindre 205.498164 millions USD en 2018.

S'agissant des importations du Burkina Faso en provenance de la Côte d'ivoire, elles sont aussi en augmentation. La croissance n'est pas significative comme le démontre la valeur du coefficient de détermination associé à la courbe de tendance linéaire : R²=0,283 qui est très loin de 1 (graphique 8).

Graphique 8 : Le commerce extérieur du Burkina Faso avec la Côte d'ivoire.

Source : Banque mondiale, 2019

2.2.1. L'agriculture : un maillon essentiel dans la dynamique des échanges ivoiro-burkinabé.

Les échanges ivoiro-burkinabé sont essentiellement agricoles et liés aux besoins de consommation des ménages et entreprises en produits manufacturiers non localement disponibles13(*). La Côte d'Ivoire fourni au Burkina Faso le tabac, l'huile de palme, l'huile essentielle, le café transformé, le pétrole, le plastique. Quant au Burkina Faso, il exporte principalement du coton (mais qui ne fait que transiter par le port d'Abidjan) (INSD, 2016), des fruits et légumes frais. Il exporte également les métaux non ferreux, du fils, des tissus, des articles textiles façonnés et autres produits connexes.

2.2.2. Estimation du niveau d'interdépendance commerciale entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso

Le solde commercial nous permettra de savoir si les échanges de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso sont excédentaires ou déficitaires au cours de la période 2006-2018. Partant donc des résultats nous pouvons déterminer le niveau d'interdépendance entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Le solde commercial est calculé comme suit :

Le solde commercial en Côte d'Ivoire est positif sur toute la période 2006-2018. Il est négatif au Burkina Faso sur la même période. La Côte d'Ivoire vend plus au Burkina Faso qu'elle n'achète. Et le Burkina Faso importe plus de la Côte d'Ivoire qu'il n'exporte. Ce qui fait du Burkina Faso, le 4ème client mondial de la Côte d'ivoire en 2018. La Côte d'ivoire quant à elle, reste le 4ème client et le 2ème fournisseur mondial du Burkina Faso en 2018 (Comtrade, 2020). Les deux économies sont donc interdépendantes. Le Burkina Faso est par ailleurs très dépendant de la Côte d'Ivoire et des autres pays de la sous-région. Il est dépendant en importations d'hydrocarbures en provenance de la Côte d'Ivoire et bien d'autres pays voisin. Le pays en a besoin pour la production d'électricité et le transport. Il est également dépendant pour les importations de carburant. Ainsi nous pouvons bien voir que le Burkina Faso entend s'appuyer sur la Côte d'Ivoire pour dynamiser son économie. Et le TAC apparaît comme un moyen efficace pour doper le processus. (Graphique 9).

Graphique 9: Evolution du solde commercial de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso

Source : Banque mondiale, 2019

2.2.3. Performance de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en intégration productive

Avec un intervalle de confiance de 95%, la Côte d'Ivoire démontre une performance relativement élevée (0,280) par rapport au Burkina Faso(0,083). Cependant, ce score demeure faible par rapport à certains pays de l'UEMOA : Togo (0,494) et Sénégal (0,383) (Graphique 10).

Graphique 10: Performance en intégration productive de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso

Source : CEA, Indice de l'intégration régionale en Afrique, Rapport 2016

2.2.4. Une zone économique spéciale pour intégrer les marchés

La zone économique spéciale ZES-SKBo (Côte d'Ivoire, Burkina Faso et Mali) constitue « un nouveau souffle à la dynamique de la coopération et de l'intégration sous-régionale ». Cette zone vise à créer et à renforcer des projets industriels publics et privés dans une perspective d'une union économique et monétaire, afin d'améliorer le niveau de vie des populations des trois pays. Elle offrira aux entreprises privées, dans le cadre du partenariat public-privé (PPP), l'opportunité de créer des conditions d'affaires, d'implanter les unités de production et de les développer.

Carte : Zone économique spéciale ZES-SKBo

Source : Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest, 2018

Conclusion

Les échanges commerciaux entre la côte d'Ivoire et le Burkina Faso connaissent une dynamique haussière depuis la signature du TAC. Cette dynamique qui s'explique par une augmentation des exportations et des importations est en partie tributaire des produits agricoles. Mais la grande majorité des produits d'exportation (café, cacao, coton, or etc.) sont destinés en général aux marchés européens, asiatiques ou américains. La Côte d'Ivoire vend plus qu'elle n'achète et le Burkina Faso achète plus qu'elle ne vend à la Côte d'Ivoire. Et la valeur des échanges du Burkina Faso reste faible par rapport à celle de la Côte d'Ivoire. Ces échanges sont interdépendants et présentent une faible performance en intégration productive. En plus des produits agricoles, la Côte d'Ivoire approvisionne le Burkina Faso en électricité dont la production nationale est déficitaire. Elle fournit de l'hydrocarbure pour l'électricité et le transport au Burkina Faso. Concernant l'intégration des marchés, elle repose principalement sur les produits vivriers (riz, maïs etc.). Il y a également le projet de création d'une zone économique spéciale (ZES-SKBo) pour l'intégration des marchés qui est en cours.

CHAPITRE 4 : DES OBSTACLES AU COMMERCE IVOIRO-BURKINABÉ

Introduction

Le déficit d'infrastructures, les barrières non-tarifaires et le manque de financement du commerce extérieur demeurent les principaux obstacles au commerce intra-africains ivoiro-burkinabé.

SECTION 1 : PALLIER AU DÉFICIT INFRASTRUCTUREL DU COMMERCE

Selon la BAD (2014), le développement des échanges commerciaux s'explique par l'accroissement des investissements dans le domaine de l'infrastructure et surtout par la construction de routes et de marchés dans les espaces ruraux. Ils garantissent les liens commerciaux entre les zones et les communautés tout en renforçant le commerce transfrontalier.

1.1 . L'infrastructure routière, ferroviaire et aérienne

1.1.1. L'infrastructure routière et ferroviaire

La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso entendent améliorer le réseau routier en faisant de l'axe Yamoussoukro-Ouagadougou, un modèle d'intégration sous-régionale ouest-africain et de coopération Sud-Sud. Il y'a des avancés de plusieurs projets. Notamment, le démarrage effectif, le 2 octobre 2017 des travaux de la section Yamoussoukro-Tiébissou, du démarrage en février 2018 des travaux de renforcement de la section Bouaké-Ferkessédougou, de l'achèvement des travaux sur le tronçon Ferkessédougou-Ouangolodougou et l'achèvement des études d'avant-projet sommaire et détaillé du tronçon Ouagadougou-Bobo, le 3 novembre 2017 concernant le projet de construction de l'autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou. En effet, les échanges de marchandises par la route sont passés de 402 000 tonnes en 2011 à 658 000 tonnes en 2014, et devraient progresser significativement si l'autoroute du Nord, reliant Abidjan à Yamoussoukro se prolongeait jusqu'à Ouagadougou (6ème sommet du TAC : Protocole d'Accord de coopération technique entre le gouvernement de la République de la Côte d'Ivoire et le gouvernement du Burkina Faso relatif aux infrastructures routières).

Concernant l'infrastructure ferroviaire, le lancement du projet de réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou-Kaya et son prolongement à Tambao a été effectué le 4 décembre 2017. Il est long de 1261 km. Non seulement ce projet s'inscrit dans le cadre de la coopération ivoiro-burkinabé, mais il permettra à long terme de doper le volume des échanges par le transport de plus de 3 millions de tonnes de manganèse, 300 000 passagers et plus de 2 millions de tonnes de marchandises. Ce projet a une durée de 8 ans et d'une valeur de 262 milliards FCFA. Il s'agira de la modernisation de la voie ferrée et de l'amélioration de tout le système de sécurité (Desk Info CICG, 2016), (6ème sommet du TAC : Accord entre le Burkina Faso, la République de la Côte d'Ivoire et la SITARAIL pour la réhabilitation et le prolongement du chemin de fer, Abidjan-Ouagadougou-Kaya-Tambao) (Photo 1).

Photo 1 : Long de 44 km, le tronçon Ferkessédougou-Ouangolodougou (Côte d'Ivoire) est livré après environ trois années de travaux effectués par la société HALLA Corporation.

Etat actuel du chemin de fer Abidjan-Kaya exploité en Côte d'Ivoire par la société SITARAIL (Source : Kely, 2019)

1.1.2. L'infrastructure de transport des biens et des personnes

Selon Hartmann (2010), le secteur des transports ne peut servir effectivement au commerce que s'il est performant à trois niveaux, à savoir : l'infrastructure, les services de transport et la logistique. Un partenariat « interligne » est signé entre Air Côte d'Ivoire et Air Burkina Faso. Des vols quotidiens sont programmés entre les deux capitales. Et la Côte d'Ivoire envisage le partage de codes (accords commerciaux) (La Dépêche d'Abidjan, 2015). Par la route, plusieurs compagnies de transport international assurent la circulation des personnes, des biens et des marchandises.

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Photo 3 : Compagnie de transport international

exploitant l'axe Abidjan-Ouagadougou

(Source : Kely, 2019)

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Photo 4 : Poids lourds transportant des marchandises,

en stationnement à Ferkessédougou sur l'axe

Abidjan-Ouagadougou (Source : Kely, 2019)

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En prdsaens.

1.1.3. L'énergie

Depuis 2011, l'Etat de Côte d'Ivoire veille à l'approvisionnement en électricité du Burkina Faso, dont la production nationale est déficitaire. En 2014, la Côte d'Ivoire a exporté 424000 MWh au Burkina Faso, soit le double de ses ventes au Mali, et le triple de ses exportations au Togo et au Bénin (La Dépêche d'Abidjan, 2015). La production de l'énergie s'appuie sur la construction des barrages hydro électrique et des centrales thermiques (Azito, Yopougon). Au cours du 6ème sommet du TAC, la conférence s'est félicitée de la décision du gouvernement de la république de Côte d'Ivoire d'augmenter la fourniture d'électricité de 80 à 90 mégawatts à compté du premier trimestre 2018 (6ème sommet du TAC : Accord de coopération et d'assistance technique mutuelle dans le domaine de l'énergie électrique entre le gouvernement du Burkina Faso et le gouvernement de la république de Côte d'Ivoire).

1.2 . Une faible dotation en infrastructure des TIC

Les mesures de facilitation du commerce relatives aux TIC peinent à être appliquées entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso du fait de la faible dotation en infrastructures dans la sous région. Il ressort du TAC que les administrations douanières de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso sont liées par un protocole d'accords dont un des objectifs principaux est l'interconnexion des systèmes informatiques douaniers en cours (7ème sommet du TAC : Accord de coopération dans les domaines de l'économie numérique et de la poste permettant à la république de Côte d'Ivoire et au Burkina Faso de partager les expériences et de procéder à l'interconnexion des infrastructures de communication électroniques)14(*).

1.2.1. L'utilisation du téléphone mobile et de l'internet en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

Lente jusqu'en 1999, la pénétration de l'utilisation du téléphone mobile en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso est fulgurante à partir des années 2000. Cependant, la Côte d'Ivoire est plus avancée par rapport au Burkina Faso.

Quant à l'utilisation de l'internet, La pénétration et l'utilisation de l'internet est encore faible en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso. Cependant, la Côte d'Ivoire est plus avancée dans le domaine de l'internet par rapport au Burkina Faso (Graphique 11).

Graphique 11 : Utilisation du téléphone mobile et de l'internet en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

Source : Banque Mondiale, 2014

1.2.2. Évolution de l'indice de TIC en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

L'évolution de l'indice de TIC révèle que la dotation en infrastructures reste faible aussi bien en Côte d'Ivoire qu'au Burkina Faso (Graphique 12).

Graphique 12: Evolution de l'indice des TIC en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

Source : Banque Mondiale, 2014

1.2.3. Un taux d'utilisation de l'infrastructure financière en hausse

L'utilisation des services financiers, en général dans l'UEMOA connaît une dynamique haussière. Le nombre total de comptes bancaires dans le GIM-UEMOA est passé de 14 millions en 2010 à 31 millions en 2015. Et le taux global d'utilisation des services financiers est passé de 26% en 2010 à 65% en 2016. Les services financiers via le téléphone mobile sont les principaux déterminants de cette évolution. En outre, le volume des transactions a dépassé 500 000 milliards FCFA et le nombre de cartes émises est plus de 4 millions. Cela démontre l'engagement de la communauté bancaire en faveur de la promotion de l'utilisation des paiements électroniques15(*). Le manque d'innovation au sein des structures bancaires et la forte pression des opérateurs GSM constituent des obstacles à l'utilisation de la carte bancaire en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso et partout dans l'Union.

1.2.4. Performance infrastructurelle de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso

L'infrastructure régionale constitue la deuxième dimension de l'intégration économique sous régionale (CEA, 2016). Et cette dimension comporte quatre indicateurs qui sont : i) Indice de développement des infrastructures : transport, électricité, TIC, eau et assainissement ; ii) Proportion de vols intra-régionaux ; iii) Commerce régional de l'électricité total (net) par habitant et iv) Coût moyen de l'itinérance. Le graphique ci-après présente, avec un intervalle de confiance de 95%, les scores de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso. Le Burkina Faso (0.404) et la Côte d'Ivoire (0.370) présente de faibles performances en infrastructures régionales (Graphique 13).

Graphique 13 : Performances en infrastructures régionales de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso

Source : CEA, Indice de l'intégration régionale en Afrique, Rapport 2016

SECTION 2 : LA SUPPRESSION DES BARRIÈRES TARIFAIRES ET NON TARIFAIRES

Balassa (1961) a admit à la suite de Viner (1950), qu'en fonction du degré de réduction et d'élimination des barrières commerciales, d'harmonisation et d'unification des politiques, le processus d'intégration passe par cinq phases à savoir : la zone de libre-échange ; l'union douanière ; le marché commun ; l'union monétaire et l'intégration économique complète.

2.1 . Analyse et évaluation du corridor Abidjan-Ouagadougou

L'outil de coopération entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso (TAC), a permis de réaliser des progrès en matière de fluidité routière sur le corridor Abidjan-Ouagadougou. Les données de l'étude effectuée par Nathan Associates en 2013 permet d'évaluer le corridor Abidjan-Ouagadougou sur la période 2012-2016. Nous aurons donc recours au cas des 2xEVP.

2.1.1. Délais, procédures et coût aux stades de l'importation par la route

La table présente le résumé des importations par la voie routière, 2xEVP en rotation complète. Les améliorations sur le plan des coûts concernent les terminaux de Ouagadougou avec une baisse de 13% des coûts d'ensemble. Et les améliorations en termes de gain de temps concernent le port d'Abidjan avec une réduction de 14% du temps d'acheminement total (Table 9).

Table 9: Résumé des importations par voie routière, 2xEVP, en rotation complète (Abidjan-Ouaga)

 

Coûts (USD)

Temps (jours)

 

Total

Port

Transport

Ouaga et frontières

Total

Port

Transport

Ouaga et frontières

2016

6 669

1 778

3 832

1 059

15,5

6

8

15

2012

7 643

1 948

4 361

1 334

18

7,5

9

1,5

Variation 2012-2016

-13%

-9%

-12%

-21%

-14%

-20%

-11%

0%

Source : Etude Nathan Associates, 2013 et Diagnostic ATWA

2.1.2 Délais, procédures et coût aux stades de l'importation par voie ferrée

Le terminal de Ouagadougou présente une amélioration considérable avec 31% sur le plan des coûts avec une baisse de 11% des coûts d'ensemble (Table 10).

Table 10: Résumé des importations par voie ferroviaire, 2xEVP, en rotation complète (Abidjan-Ouaga)

 

Coûts (USD)

Temps (jours)

 

Total

Port

Transport

Ouaga et frontières

Total

Port

Transport

Ouaga et frontières

2016

5 837

1 684

3 093

1 060

20

9

6

5

2012

6 565

1 788

3 245

1 532

19,5

10,5

6

3

Variation 2012-2016

-11%

-6%

-5%

-31%

3%

-14%

0%

67%

Source : Etude Nathan Associates, 2013 et Diagnostic ATWA

2.2 . Pratiques anormales sur le corridor Abidjan - Ouagadougou

Selon le rapport de l'observatoire des pratiques anormales (UEMOA), la norme communautaire est de trois postes de contrôle par corridor.

2.2.1. Analyse des postes de contrôle sur le corridor Abidjan-Ouagadougou

Dans la pratique, on observe que les transporteurs sont contrôlés en moyenne 20 fois par voyage, soit 7 fois plus que la norme communautaire. Le corridor Abidjan-Ouagadougou (1120Km) totalise 22 postes de contrôle. Soit environ 2 postes de contrôle sur 100Km. Ce qui constitue un avantage au développement des échanges (Graphique 14).

Graphique 14 : Nombre de postes de contrôles sur le corridor Abidjan-Ouagadougou

Source : Commission UEMOA, Rapport OPA, 2017

2.2.2. Des perceptions illicites hors de la frontière

Gbenro et al (2016) trouvent que la multiplication des barrages routiers illégaux est à l'origine des tracasseries (contrôles intempestifs, prélèvements illicites et temps de contrôle trop long). La moyenne des perceptions illicites hors frontière sur l'axe du corridor Abidjan-Ouagadougou en 2017, est de 26 450 FCFA. Ce montant est faible par rapport à la moyenne des perceptions illicites au sein de l'Union (41 245 FCFA). Cela démontre les efforts faits par la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso dans le cadre de la suppression des barrières non tarifaires (Table 11).

Table 11 : Perception illicite par corps, par voyage et par camion en moyenne (en FCFA)

 

Police

Douane

Gendarmerie

Eaux et Forêt

Sanitaire et Phyto

Syndicats et autres

Total

Corridor Abidjan-Ouagadougou

5 525

9 000

8 925

0

0

3 000

26 450

Source : Commission UEMOA, Rapport OPA, 2017

2.2.3. Performance en intégration commerciale des deux pays

L'intégration commerciale qui représente la première dimension de l'intégration sous régionale comporte quatre indicateurs : i) Niveau des droits de douane sur les importations ; ii) Part des exportations de produits infrarégionales (en pourcentage du PIB) ; iii) Part des importations de produits infrarégionaux (en pourcentage du PIB) et enfin iv) Part de la totalité des échanges de produits infrarégionaux (en pourcentage de la totalité des échanges intra-CER). Le graphique présente les scores en intégration commerciale de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en 2016, avec un intervalle de confiance de 95%. Le graphique présente le leadership de la Côte d'Ivoire à travers son score (0,986), par rapport au Burkina Faso (0,425) (graphique 15).

Graphique 15 : performance en intégration commerciale de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso

Source : CEA, Indice de l'intégration régionale en Afrique, Rapport 2016

Conclusion

A l'instar des Etats africains de l'UEMOA, le commerce ivoiro-burkinabé rencontre des obstacles. On observe un déficit d'infrastructures routières, ferroviaires et aériennes et une faible dotation en infrastructures des TIC. Le Burkina Faso est déficitaire en énergie pour le transport. Même si le taux d'utilisation d'infrastructures financière est en hausse, la performance reste encore faible en Côte d'Ivoire (0,37) et au Burkina Faso (0,404). En outre, toutes les barrières tarifaires et non tarifaires ne sont pas encore levées même si des efforts sont consentis par les deux Etats. S'il est vrai que le commerce ivoiro--burkinabé présente de nombreuses sources de financement, il n'en demeure pas moins de reconnaitre que la BCEAO constitue la principale source. Ainsi l'accès aux sources n'est pas chose aisée. Et cela entraine le sous financement des entreprises.

Conclusion de la deuxième partie

Depuis la signature du Traité d' Amitié et de Coopération le commerce intra-africain des deux pays connaît une faible croissance. Cette dynamique qui s'explique par une augmentation des exportations et des importations est en partie tributaire des produits agricoles. Les marchés ivoiriens et burkinabés sont globalement intégrés mais cette intégration ne concerne que les produits vivriers tels que le riz, le maïs etc. (Souley, 2007). Des projets allant dans le sens de l'intégration des marchés sont en vue à travers la création de la zone économique spéciale ZES-SKBo. Par ailleurs, plusieurs obstacles empêchent le développement harmonieux du commerce ivoiro-burkinabé. Le déficit d'infrastructures lié au non achèvement et de la réhabilitation des routes et des voies ferrées entre les deux pays. Le transport est déficient à cause du déficit d'énergie. On note également une faible dotation en infrastructures des TIC. La dynamique haussière d'utilisation d'infrastructures financière ne s'accompagne pas d'une facilité d'accès au financement du commerce. La BCEAO constitue la source la plus importante de financement. Cela entraine le sous financement des entreprises qui s'accompagne d'une surliquidité du système bancaire due à l'entrée des capitaux, le niveau élevé des taux d'intérêt et la parité du CFA.

Il ressort donc de tout ce qui précède que seule la Côte d'Ivoire présente une bonne performance en intégration commerciale avec un score de 0,986 contre 0,425 pour le Burkina Faso.

TROISIÈME PARTIE : ÉTAT DES LIEUX ET ANALYSE DE LA CONVERGENCE DES POLITIQUES MACROÉCONOMIQUES EN MATIÈRE D'INTÉGRATION FINANCIÈRE ET MONÉTAIRE DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO

Introduction

La convergence de politiques macroéconomiques en matière d'intégration financière et monétaire est le cinquième pilier de l'intégration économique régionale conformément à la sixième étape du Traité d'Abuja instituant une monnaie unique d'ici à 2028. Elle constitue à ce titre un maillon important dans l'efficacité et le développement économique de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso. Et la détermination des objectifs de la convergence des politiques macroéconomiques ainsi que l'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en la matière devraient conduire à la réduction des fluctuations économiques, et permettre alors une bonne stabilité macroéconomique. Cependant, cette situation n'est possible que lorsqu'un point d'équilibre est atteint entre les principales variables macroéconomiques (la hausse du PIB accompagnée d'une faible inflation, d'une réduction du déficit budgétaire et d'une balance courante relativement équilibrée). La troisième partie de notre travail est consacrée à l'étude de la convergence des politiques macroéconomiques en matière d'intégration financière et monétaire. Elle s'articulera autour de deux chapitres : Performances macroéconomiques de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso (chapitre 5) et la gouvernance institutionnelle et l'intégration économique par le marché (chapitre 6).

CHAPITRE 5 : PERFORMANCES MACROECONOMIQUES DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO 

Introduction

Les économies ivoirienne et burkinabé ont évolué difficilement (insurrection populaire et transition politique en 2014 et 2015 au Burkina Faso et rébellion en 2002 et crise post-électorale en 2010 en Côte d'Ivoire)(PEA, 2019). La reprise des activités économiques en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso en 2011 permet aux deux Etats d'améliorer leur performance macroéconomique. Le chapitre 5 analyse la situation macroéconomique de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso (Section 1) et la performance en matière de convergence de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso (Section 2).

SECTION 1 : SITUATION MACROÉCONOMIQUE DE LA COTE D'IVOIRE ET DUBURKINA FASO

1.1 . Évolution du taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) et de l'inflation en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

1.1.1. Évolution du taux de croissance du produit intérieur brut (PIB)

Jusqu'en 2011, le Burkina Faso a un PIB plus élevé que celui de la Côte d'Ivoire. A partir de 2012, la Côte d'Ivoire impose son leadership jusqu'en 2018. Le PIB réel de la Côte d'Ivoire a atteint 7,43 en 2018 contre 7,7 en 2017. Cette croissance est soutenue par la demande extérieure de produits agricoles et pétroliers et par la forte demande intérieure de grands projets d'investissement et de la consommation des ménages. Le Burkina Faso enregistre une moyenne annuelle PIB de 5,64 sur la période 2006-2018. La valeur la plus élevée (7,29) est enregistrée en 2008, et en 2009, la valeur la plus basse (2,96) (graphique 16).

Graphique 16 : Evolution du taux de croissance en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso (%PIB)

Source : Banque mondiale, Perspective monde, consulté le 30 septembre 2019

1.1.2. Évolution de l'inflation en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

L'inflation est en moyenne de 4,3 sur l'ensemble de la période 2006-2018 en Côte d'Ivoire et de 1,87 au Burkina Faso. On enregistre la valeur la plus élevée en 2008 (6,31) et la valeur la plus basse en 2018 (0,42) en Côte d'Ivoire. Et l'inflation est à la baisse à partir de 2016 (0,72) jusqu'en 2018 (0,42). Au Burkina Faso, La valeur la plus élevée est enregistrée en 2008 (10,66) et la valeur la plus basse est enregistrée en 2010 (-0,76). D'une manière générale, le taux d'inflation est en baisse jusqu'en 2018 dans les deux pays. Cependant elle est significative en Côte d'Ivoire (0,42) en 2018 (graphique 17).

Graphique 17 : Evolution de l'inflation en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

Source : Banque mondiale, Perspective monde, consulté le 30 septembre 2019

SECTION 2 : PERFORMANCE DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO EN MATIÈRE DE CONVERGENCE

Le Pacte de Convergence et de stabilité Macroéconomique de la CEDEAO et le Pacte de Convergence, de Stabilité, de Croissance et de Solidarité de l'UEMOA sont des instruments communautaires et des engagements formels des Etats membres pour assurer la convergence des performances macroéconomiques. La performance en matière de convergence de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso sera analysée selon les critères de convergence de l'UEMOA.

2.1 . Présentation des critères de convergence UEMOA

Nous avons deux (2) catégories de critères : les critères de premier rang et les critères de second rang. Les critères de premier rang sont au nombre de trois (3) et les critères de second rang au nombre de deux (2). (Table 12).

Table 12 : les critères de convergence UEMOA

Critères

Norme

Critères de premier rang

Ratio solde budgétaire, dons compris, rapporté au PIB nominal

 

Taux d'inflation annuel moyen

 

Ratio de l'encours de la dette publique totale rapporté au PIB nominal

 

Critères de second rang

Ratio masse salariale sur les recettes fiscales

 

Taux de pression fiscale

 

Source : Commission UEMOA

2.2 . Situation des critères de convergence 2016-2023 en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

2.2.1. Etat de la convergence en Côte d'Ivoire en 2018

La situation de convergence de la Côte d'Ivoire en 2018 se présente comme ci-après :

- Critères de premier rang

Le solde budgétaire global (dons compris) rapporté au PIB nominal ressort en 2018 à -4% contre -4,5% en 2017. Ainsi, ce critère n'a-t-il pas été conforme à la norme communautaire (supérieur ou égal à -3%). Ce ratio devrait s'améliorer en 2019, pour se situer à -3% en conformité avec la norme UEMOA (-3%). Cette dynamique devrait également se poursuivre sur la période 2020-2022 du fait de la forte mobilisation des recettes fiscales (+11%) (MEF/DGE/, 2019).

Le taux d'inflation annuel moyen s'établi à 0,7% en 2017, à 0,5% en 2018 et à 3%, en conformité avec la norme UEMOA (inférieur ou égal à 3%). Les efforts de maintien des prix encours grâce aux mesures vigoureuses de lutte contre la cherté de la vie devraient pouvoir stabiliser le taux d'inflation en dessous de 3% sur la période 2020-2022.

L'encours de la dette publique total rapporté au PIB nominal, dont l'objectif dans le programme 2018-2022 était de 38,6%, se situe à 48,2% en 2018 contre 45,3% en 2017. Il respecte ainsi la norme communautaire de l'UEMOA. Ce ratio devrait se maintenir du fait du recours au marché financier régional et international pour le financement des investissements. En outre, la stratégie d'endettement devrait permettre de stabiliser les chiffres en deçà de la norme UEMOA (inférieur ou égal à 70% sur la période 2020-2022.

- Critères de second rang

Le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales est passé de 41,5% en 2017 à 41,4% en 2018, pour un objectif de 38,6% dans le programme 2018-2022, se situant ainsi au-delà de la norme UEMOA fixée à un maximum de 35%. La mise en oeuvre des mesures de revalorisation salariale des fonctionnaires et agents de l'Etat ainsi que les différents recrutements dans les secteurs sociaux devrait maintenir le ratio au dessus de la norme UEMOA jusqu'en 2020 avant de s'améliorer à partir de 2021 (34,2%) et 2022 (34,0%).

Le taux de pression fiscale se situerait est resté constant (16,5%) sur la période 2017-2018 avec un objectif de 15,6% dans le programme 2018-2022. Ce taux progresserait sur la période 2019-2022, passant de 17,0% à 17,3%, à 17,4% et enfin à 17,0%. Mais ces chiffres ne respectent pas la norme communautaire (supérieur ou égal à 20%).

En somme, l'ensemble des critères de premier rang serait respecté à travers la mobilisation effective des recettes, la rationalisation des dépenses, la mise en oeuvre des mesures de lutte contre la cherté de la vie et la mise en oeuvre de la stratégie d'endettement. Quant aux critères de second rang, la maîtrise de la masse salariale et l'amélioration des recettes devraient permettre à la Côte d'Ivoire de se conformer aux normes communautaires UEMOA (Table 13).

Table 13 : Evolution des indicateurs de convergence en Côte d'Ivoire

Critères

Norme

2017

2018

2019

2020

2021

2022

2023

Critères de premier rang

solde budgétaire global /PIB nominal (en %)

 

-4,5

-4

-3

-2,9

-2,9

-2,4

-2,6

Taux d'inflation annuel moyen (en %)

 

0,7

0,5

3,0

3,0

3,0

3,0

3,0

Encours de la dette publique totale /PIB

 

45,3

48,2

48,3

48,1

46,9

47,4

48,1

Nombre de critères de premier rang respectés

 

2

2

3

3

3

3

3

Critères de second rang

Ratio masse salariale sur les recettes fiscales

 

41,5

41,4

39,0

36,4

34,2

34,0

32,3

Taux de pression fiscale

 

16,5

16,5

17,0

17,3

17,4

17,0

17,3

Nombre de critères de second rang respectés

 

0

0

0

0

1

1

1

Nombre total de critères de second rang respectés

 

2

2

2

3

4

4

4

Source : Commission de l'UEMOA, CNPE, Côte d'Ivoire

2.2.2. Etat de la convergence au Burkina Faso en 2018

La situation de convergence du Burkina Faso en 2018 se présente comme ci-après :

- Critères de premier rang

Le solde budgétaire global (dons compris) rapporté au PIB nominal ressortirait en 2018 à -4,9% contre -7,8% en 2017. Il était prévu pour s'établir a -4,8 dans le programme de 2018-2022. Ce critère n'est pas conforme à la norme communautaire (supérieur ou égal a -3%). Ce ratio devrait s'améliorer pour se situer à -3% en 2019, à -2,8% en 2020, à -2,7% en 2021 et en 2022 et enfin à -2,6 en 2023, en conformité avec la norme UEMOA (-3%). Ce ratio devrait s'améliorer sur la période 2020-2022 par à une forte mobilisation des recettes fiscales.

Le taux d'inflation annuel moyen s'établi à 0,4% en 2017, à 1,1% en 2018 et devrait se maintenir à 3,0% sur la période 2019-2023, en conformité avec la norme UEMOA (inférieur ou égal à 3%). La stabilisation du taux d'inflation en dessous de 3% sur la période 2020-2022 devrait être possible grâce Aux actions de maintien des prix encours et aux mesures de lutte contre la cherté de la vie.

L'encours de la dette publique total rapporté au PIB nominal, se situerait à 42,9% en 2018 contre 38,1% en 2017. Il était prévu pour s'établir à 39,0% dans le programme 2018-2020. Le ratio respecte ainsi la norme communautaire de l'UEMOA (inférieur ou égal à 70% sur la période 2020-2022). Ce ratio devrait se maintenir du fait du recours au marché financier régional et international pour le financement des investissements. En outre, la stratégie d'endettement devrait permettre de stabiliser les chiffres en deçà de la norme UEMOA.

- Critères de second rang

Le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales est passé de 50,5% en 2018 contre 49,9% en 2017, pour une prévision de 41,3% dans le programme 2018-2022. Il se situe ainsi au-delà de la norme UEMOA fixée à un maximum de 35%.

Le taux de pression fiscale dont l'objectif était de 19,0% dans le programme 2018-2022, passerait de 17,3% en 2017 à un taux de 17,4% en 2018. Il resterait en deçà de la norme communautaire en 2019, et pourrait s'améliorer à partir de 2020 pour respecter la norme UEMOA (supérieur ou égal à 20%).

Au total, il ressort de l'analyse de l'état de convergence 2018 que le critère clé relatif au solde budgétaire global ne serait pas respecté. Et aucun critère de second rang ne serait également respecté. Ainsi, le Burkina Faso devrait fournir des efforts dans les années avenir afin d'améliorer ses performances macroéconomiques au regard des résultats de la Côte d'Ivoire. La table ci-dessous présente la situation de convergence des politiques macroéconomiques du Burkina Faso (Table 14).

Table 14 : Evolution des indicateurs de convergence au Burkina Faso

Critères

Norme

2017

2018

2019

2020

2021

2022

2023

Critères de premier rang

solde budgétaire global /PIB nominal (en %)

 

-7,8

-4,9

-3,0

-2,8

-2,7

-2,7

-2,6

Taux d'inflation annuel moyen (en %)

 

0,4

1,1

3,0

3,0

3,0

3,0

3,0

Encours de la dette publique totale /PIB

 

38,1

42,9

46,8

45,4

44,7

44,4

43,6

Nombre de critères de premier rang respectés

 

2

2

3

3

3

3

3

Critères de second rang

Ratio masse salariale sur les recettes fiscales

 

49,9

50,5

48,0

45,9

45,1

45,9

45,7

Taux de pression fiscale

 

17,3

17,4

19,9

20,1

20,3

20,4

20,5

Nombre de critères de second rang respectés

 

0

0

0

1

1

1

1

Nombre total de critères de second rang respectés

 

2

2

3

4

4

4

4

Source : Commission de l'UEMOA, CNPE, Burkina Faso

Conclusion

Le PIB dans les deux pays est en croissance : 7,43% en Côte d'Ivoire et 6,51% au Burkina Faso. Concernant l'inflation, elle est en baisse jusqu'en 2018 en Côte d'Ivoire (0,42%) et au Burkina Faso (1,86%).

L'évolution des indicateurs de convergence montre que la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ne respectent pas les normes communautaires UEMOA. Seulement deux (2) sont respectés sur les cinq (5) critères de convergence en 2018. Cependant la situation pourrait s'améliorer à partir de 2019.

CHAPITRE 6 : LA GOUVERNANCE INSTITUTIONNELLE ET L'INTÉGRATION ÉCONOMIQUE PAR LE MARCHE

Introduction

Le chapitre 6 présente dans sa première section présente le profil de la gouvernance institutionnelle. La deuxième section analyse l'intégration économique par le marché à travers le modèle de gravité destiné à mettre en évidence les déterminants du commerce international.

SECTION 1 : PAIX, SÉCURITÉ, STABILITÉ ET GOUVERNANCE

1.1 . Principes et objectifs du traité d'Abuja et du TAC

Le traité d'Abuja encadre les relations internationales de l'ensemble des pays et CER de la Communauté économique africaine, y compris la Côte d'Ivoire et Burkina Faso.

1.1.1. Principes et objectif du traité d'Abuja

Le règlement pacifique des différends entre les Etats membres et la promotion de la paix en tant que conditions préalables au développement économique constituent entre autre les grands principes du traité d'Abuja. Les principes et objectifs de la paix et de la sécurité comprennent :

- L'établissement et le renforcement des mécanismes pour assurer la prévention et la résolution en temps opportun des conflits intra-étatiques et interétatiques ;

- La promotion de la paix, la sécurité et la stabilité entre les Etats membres ;

- La promotion de la coexistence pacifique et du bon voisinage ;

- L'encouragement du règlement pacifique des différends ;

- La promotion de la bonne gouvernance, y compris les principes de la démocratie, l'état de droit, la responsabilité, la transparence, la justice sociale et la promotion et la protection des droits de l'homme et de l'égalité des chances ;

- Le respect des droits fondamentaux définis dans la déclaration universelle de 1948 des droits de l'homme et la Charte africaine des droits de l'homme et les droits du peuple de 1981.

1.1.2. Des dispositions prévues par le TAC en matière de paix, de sécurité, de stabilité et de bonne gouvernance

Tout comme les Etats de l'UEMOA et d'autres CER, la relation ivoiro-burkinabé a besoin de paix, de sécurité et de stabilité afin de garantir la croissance et le développement économique, indispensables au renforcement de l'intégration économique sous régionale. La promotion de la paix, la sécurité, la stabilité et la bonne gouvernance et le règlement pacifique des différends entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso tiennent une place importante dans les objectifs du TAC. Devenu creuset de coopération et de diplomatie, le TAC a eu pour principale mission de recoudre les liens ivoiro-burkinabé rompus par la crise ivoirienne de 2002. Ainsi, depuis le 29 juillet 2008, le Traité consacre la volonté des deux Etats à tisser de véritables relations de coopération basées sur le respect mutuel, en vue de promouvoir la paix et la sécurité. Pour cela, les deux pays acceptent les échanges d'information entre les forces de sécurité intérieure, la construction d'un poste juxtaposé sur la Léraba et l'alimentation électrique des zones frontalières. A ce jour, le TAC enregistre à son actif, d'importants acquis dans les secteurs des «  infrastructures routières, ferroviaires et aériennes, l'agriculture et le foncier rural, la formation professionnelle, l'artisanat, les relations économiques et commerciales, l'énergie, la culture et le tourisme, l'emploi des jeunes et les droits des femmes. Mais également dans les domaines de la diplomatie, la défense et la sécurité, l'éducation et la recherche scientifique, la libre circulation des personnes et des biens etc. » (6ème sommet du TAC, 2017). Les accords signés au cours du 6ème sommet du TAC dans le domaine de la sécurité sont :

- Protocole de jumelage entre le Prytanée militaire de Kadiogo du Burkina Faso et l'Ecole militaire préparatoire technique de Bingerville de la république de Côte d'Ivoire ;

- Protocole de jumelage entre l'académie militaire George Namoano du Burkina Faso et l'Ecole des forces armées de la république de Côte d'Ivoire ;

- Protocole de jumelage entre l'Ecole nationale des sous-officiers d'active du Burkina Faso et l'Ecole nationale des sous-officiers d'active de la république de Côte d'Ivoire.

Face aux grands défis d'ordre économiques, politiques et sécuritaires auxquels la république de Côte d'Ivoire et du Burkina Faso sont confrontés, le TAC apparaît comme un outil de recours pour y apporter des réponses efficaces. La question de la sécurité exige donc aux deux Etas des actions concertées et coordonnées.

1.1.3. Forces, faiblesses, opportunités et menaces du traité d'amitié et de coopération ivoiro-burkinabé

L'analyse SWOT (Strengths - Weakness - Opportunities - Threats) est un outil d'analyse stratégique. Il permet de combiner l'étude des forces et des faiblesses d'une organisation, d'un territoire, d'un secteur, etc. avec celle des opportunités et des menaces de son environnement, afin d'aider à la définition d'une stratégie de développement. Il s'agit de prendre en compte dans la stratégie les facteurs internes et externes du TAC, en maximisant les potentiels des forces et des opportunités et en minimisant les effets des faiblesses et des menaces. Le tableau suivant présente les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces du TAC (tableau 4).

Tableau 4 : Forces, faiblesses, opportunité et menaces du TAC

Les forces du TAC

Les faiblesses du TAC

- Le TAC joue un rôle de prescripteur dans la prévention des conflits et de catalyseur dans la coopération économique bilatérale et sous régionale

- La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont ratifié les conventions les plus importantes concernant les droits de l'homme de la libre circulation des personnes et des biens.

- Les liens géographiques, historiques, linguistico-culturels, religieux et socioéconomiques.

- Espace économique de libre échange avec une monnaie commune.

- Deux économies en croissance (7,43% en Côte d'ivoire et 6,51% au Burkina Faso)

- population totale estimée à plus de 44, 82 millions d'habitants en 2018 (Perspective monde)

- La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso sont les pays les plus impliqués dans les récentes crises militaro-politiques en leur sein.

- Vulnérabilité de la démocratie au sein des deux Etats et avec une tendance du retour au parti unique en Côte d'Ivoire.

-L'instabilité politique liés aux injustices

- Forte présence de la population étrangère (environ 36%) en Côte d'Ivoire constitue une source de conflit foncier (3 millions de ressortissants burkinabé) (INS, 2016).

- Absence de souveraineté monétaire

- Corruption

- Inégalité économique avec des populations vivant majoritairement dans la pauvreté

Les opportunités du TAC

Les menaces du TAC

- La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso appartiennent à un modèle d'intégration économique sous régionale (UEMOA).

- La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso sont membres de la CEDEAO, de la CEN-SAD.

- Des populations jeunes et dynamiques

-Développement des énergies renouvelables, de la technologie, du secteur minier et du secteur bancaire

-Forte demande d'infrastructures de télécommunication

- Secteur agricole diversifié

- Les attentats terroristes (Djihadiste) à répétition dans toute la région sahélienne au Niger, dans le Nord du Mali, en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

- Conflits politiques liés à la course effrénée au pouvoir

- Tensions sociales entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso et dans l'espace économique (UEMOA)

Source : Réalisé par l'auteur

1.2 . Impact de la qualité des institutions sur les échanges commerciaux

1.2.1. Une revue de la littérature

Les institutions désignent l'ensemble des règles organisant l'activité des agents économiques, qui interagissent dans une société donnée. La qualité des ces institutions peut influencer les performances commerciales d'un pays à deux niveaux.

1.2.1.1. Les institutions de bonne qualité réduisent les coûts de transactions et favorisent l'expansion du commerce international

La bonne qualité des institutions est source des avantages comparatifs considérables dans le commerce international d'un pays, en ce sens qu'elles facilitent les accords commerciaux et optimise la gestion des commandes. Ainsi, ce pays gagne la confiance de la communauté internationale qui désire échanger avec lui (Levchenko, 2007 ; Nunn, 2007).Par ailleurs, Anderson et Marcouiller (2002) montrent que la mauvaise qualité des institutions peut entrainer des coûts additionnels qui pénalisant les exportations. Quant à Lavallée (2006), il montre que le contrôle de la corruption, la primauté du droit et la qualité de la bureaucratie influencent positivement les échanges commerciaux. Jansen et Nordas (2004) vont plus loin en indiquant que la bonne qualité des institutions rassure les partenaires commerciaux et améliore le potentiel commercial. Par contre, un environnement économique incertain lié à la mauvaise qualité des institutions réduit les transactions commerciales (Büge, 2010 ; Mironov, 2005, Herrera, et al. 2003 ; Myint, 2000). Selon Farzanegan (2009), la mauvaise qualité des institutions explique le développement de la contrebande et des transactions informelles dans un pays. Nous retenons que la bonne qualité des institutions réduit les coûts des transactions et favorise l'expansion du commerce international.

1.2.1.2. La mauvaise qualité des institutions n'est pas forcement un obstacle à l'expansion du commerce international

Selon Leff (1964), la mauvaise qualité des institutions peut être avantageuse pour les agents économiques. En ce sens que la corruption peut faciliter les transactions économiques face à un système de règlement trop rigide. Ainsi, les agents économiques trouvent d'autres voies détournées pour faires leurs transactions (Méon et Weil, 2005 ; Mendez et Sepulveda, 2006). De Jong et Bogmans (2011) soutiennent que les pots de vin payés en douane augmentent le volume des importations. Car ces frais additionnels permettent d'effectuer les transactions rapidement.

En définitives, la revue de la littérature montre bien que les performances commerciales d'une économie dépendent de la qualité des institutions.

1.2.2. Analyse des indices de la qualité des institutions dans l'UEMOA

Les différents graphiques décrivent l'évolution de la gouvernance institutionnelle de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans l'UEMOA entre 2006 et 2018, suivant quatre (4) indices : contrôle corruption, stabilité politique, qualité de régulation et primauté du droit. Il s'agit des indicateurs qui permettent d'appréhender la bonne gouvernance institutionnelle des Etats. Le graphique 18 montre l'évolution de la moyenne arithmétique simple des scores des pays de l'UEMOA (graphique 18).

Nous constatons que la quasi-totalité des scores associés à l'indicateur de la qualité des institutions est négative de 2006 à 2018. Cela démontre une mauvaise qualité en générale des institutions dans l'espace UEMOA : la corruption règne encore au sein de l'Union ; la confiance se fait rare entre l'administration et les agents économiques ; le manque de respect vis-à-vis des règles de la société ; l'instabilité politique récurrente en Afrique de l'Ouest affectent négativement l'environnement des affaires. Cette situation peut décourager les investisseurs et autres agents économiques et entrainer la réduction des exportations. Sans oublier les détournements de commerce vu la persistance de l'instabilité politique en Afrique comme l'indique la courbe (graphique 18).

Graphique 18 : Evolution des indicateurs de qualité des institutions de l'UEMOA.

Source : WGI, 2019

Après l'analyse des indicateurs de la qualité des institutions à l'échelle sous-régionale, nous faisons un examen des spécificités de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso.

Nous observons de façon générale que tous les scores associés aux quatre indicateurs sont tous de signe négatif sur la période. Cela dénote une mauvaise qualité des institutions aussi bien en Côte d'Ivoire qu'au Burkina Faso. Cependant, les indicateurs du contrôle de la corruption, la qualité de régulation et la primauté du droit présentent une tendance à la hausse entre la Côte d'Ivoire et Burkina Faso. Ce qui dénote que de plus en plus des efforts sont consentis par les deux Etats en vue d'améliorer la qualité des institutions. Car la bonne qualité des institutions influe positivement sur les échanges et l'intégration économique. Malheureusement, l'instabilité politique est encore présente dans les deux pays (attaques Djihadiste, coups d'Etats militaires, crises électorales) (graphique 19).

Graphique : 19 Evolution des indicateurs de qualité des institutions entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso

Source : WGI, 2019

Au niveau du contrôle de la corruption, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso présentent des tendances à la hausse même si les indices sont négatifs. Le Burkina Faso présente une bonne disposition avec les meilleurs scores dans le contrôle de la corruption par rapport à la Côte d'Ivoire (graphique 20).

Graphique 20 : Indice du contrôle de la corruption

Source : WGI, 2019

Concernant la stabilité politique, le Burkina Faso présente une bonne performance entre 2006 et 2009 avec des indices positifs. A partir de 2010, la tendance est à la baisse avec des scores négatifs. En effet, les récentes attaques terroristes et les coups d'Etats seraient à la base de la baisse des indices. La tendance en Côte d'Ivoire demeure à la hausse même si elle affiche des scores négatifs sur toute la période (graphique 21).

Graphique 21: Indice de la stabilité politique

Source : WGI, 2019

Le graphique 22 montre que les scores associés à l'indicateur de la qualité de régulation sont négatifs sur la période. Cependant, la tendance est à la baisse au Burkina Faso et à la hausse en Côte d'Ivoire.

Graphique 22 : Indice de la qualité de régulation

Source : WGI, 2019

Au Burkina Faso, la primauté du droit enregistre des scores négatifs avec une tendance à la baisse. Et la Côte d'Ivoire présente des indices négatifs avec une tendance à la hausse (graphique 23).

Graphique 23 : Indice de la primauté du droit

Source : WGI, 2019

En somme, nous pouvons dire la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso à l'instar des pays de l'UEMOA présentent un mauvais profil de gouvernance institutionnelle.

SECTION 2 : ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DES DÉTERMINANTS DES ÉCHANGES IVOIRO-BURKINABÉ 

2.1 . Méthodologie

2.1.1. Présentation du modèle

Le modèle que nous présentons s'inscrit dans la lignée des travaux de Linnemann (1966) en intégrant les variables binaires qui peuvent influencer les flux commerciaux entre les pays (la langue commune, le lien colonial, l'appartenance à une one de libre échange, la monnaie commune, la contiguïté...). Nous utilisons un modèle de panel portant sur un échantillon de 28 pays et les observations s'étalent sur la période allant de 2006 à 2018. Nous nous sommes intéressés aux commerces de marchandises. Et les échanges de services ont été exclus pour des raisons d'indisponibilité de données pour l'ensemble des couples de pays. La grande part du commerce s'effectue avec les partenaires occidentaux. Toutefois, faut-il souligner que cette situation s'explique par le fait que les pays africains exportent très peu de produits et les complémentarités sont faibles.

2.1.2. Spécification du modèle

Plusieurs auteurs ont utilisé le modèle de gravité pour déterminer les flux commerciaux entre deux pays. Ces auteurs sont parvenus à l'idée que les facteurs déterminants des échanges bilatéraux sont la distance, les niveaux de revenus et la taille du pays (Rose, 2001). Ainsi, pour tout couple de pays (i, j), l'expression la plus utilisée de l'équation de gravité s'écrit comme suit :

Com représente la valeur du commerce bilatérale entre le pays i et le pays j ;

Yi et Yj représente respectivement les Produits Intérieurs Bruts (PIB) des pays i et j ;

Distij mesure la distance entre le pays i et le pays j.

A, â1 et â2 sont des coefficients ; â1 est supposé négatif tandis que â2 est supposé positif.

2.2 . Forme économétrique du modèle

Afin d'appréhender les déterminants des échanges bilatéraux, nous avons recours au modèle de gravité pour analyser les données et expliquer l'effet des variables explicatives suivantes, sur le volume des échanges des pays africains. D'après Benhin (2006), la présence d'un trop grand nombre de variables explicatives dans un modèle peut être sources de multi colinéarité. La présence de colinéarité dans un modèle peut générer des coefficients de régression estimés très élevés ou encore des signes des coefficients peu robustes, ce qui rendrait nos résultats erronés.

Au moins deux (2) méthodes peuvent nous permettre de diagnostiquer la présence de colinéarité. La première est basée sur deux indicateurs à savoir l'indice global de conditionnement (ICG) et le tableau de décomposition des variables (Erkel-Rousse, 1995). La seconde méthode porte sur le critère VIF (Variance Inflation Factors).

S'agissant tout d'abord de la première méthode, l'ICG permet de détecter la présence de colinéarité à travers ses valeurs. Ainsi, lorsque la valeur de l'ICG dépasse le seuil de 100, cela indique que la colinéarité est très forte. Lorsqu'elle est comprise entre 30 et 100, on parle de colinéarité modérée. On peut supposer une absence de colinéarité en dessous du seuil de 30. Ces seuils étant indicatifs (Erkel-Rousse, 1995), le tableau de décomposition de variance permet de détecter précisément les variables sources du problème de colinéarité.

Concernant le critère VIF, son calcul consiste à régresser chacune des variables explicative, sur les autres variables. Ensuite, le calcul de permet d'obtenir la statistique VIF pour chacune des variables. Il y a colinéarité pour un indice VIF supérieur à 10 ou si la moyenne des indices est supérieure à 2 (Chatterjee et al, 2000).

La prise en compte de ces critères et indices permet de produire des estimateurs robustes à l'hétéroscédasticité.

L'analyse de la colinéarité dans notre modèle à partir du critère VIF présente les résultats suivants :

Tableau 15 : Test de colinéarité à partir du critère VIF.

251675648

Source : auteur, à partir du logiciel STATA 2015

Source : auteur, à partir du logiciel STATA 2015

Le critère VIF associé à la moyenne des variables explicatives est inférieure à 2. Par conséquent, le modèle ne présente pas de colinéarité. Ainsi, notre équation de gravitation est la suivante :

- Comij indique les exportations totales du pays i à destination du pays j ;

- Yi et Yj sont respectivement le produit intérieur brut (PIB) des pays i et j ;

-Infli et Inflj représentent respectivement l'inflation au niveau des pays i et j ;

-Distij est la distance relative entre les capitales des pays partenaires ;

-Frontcomij est la variable muette frontière commune qui prend la valeur 1 si les partenaires ont une frontière commune et 0 sinon ;

-MonUij est la monnaie unique qui vaut 1 si les partenaires partagent la même monnaie et 0 sinon ;

-Enclavij désigne la variable enclavement qui vaut 1 si l'un des deux partenaires ne dispose pas de façade maritime ;

-Comcolonij est la variable commun colonisateur qui est égale à 1 si les partenaires ont été colonisés par le même colonisateur et 0 autrement ;

-Langcomij représente la variable muette langue, qui vaut 1 si les partenaires ont une langue commune et 0 autrement ;

-Ftaij désigne la variable muette, qui vaut 1 s'il existe un accord commercial entre les deux partenaires et 0 sinon.

2.2.1. Les variables du modèle et les signes attendus des coefficients

L'utilisation du modèle de gravité dans le commerce international révèle que le volume des échanges dépend des potentialités de chaque pays à commercer et de l'attraction mutuelle à l'échange. On admet donc que les potentialités sont fonctions du niveau richesse de chaque pays, mesuré par le PIB. Cela montre qu'un pays qui dispose d'importante richesse est disposé à échanger. Et le coefficient associé à cette variable devrait donc être significatif et positif.

La distance est une variable proxy des coûts de transaction. Le volume du commerce évolue négativement avec les coûts de transaction. Ainsi, le coefficient associé à cette variable devrait être significatif et négatif.

L'inflation est une variable de résistance multilatérale. L'augmentation des prix explique positivement et significativement les exportations. Et la diminution des prix explique négativement et significativement le commerce bilatéral.

Avoir une frontière commune serait un potentiel avantage comparatif pour le développement des échanges entre certains pays partenaires. Et le coefficient associé à la variable frontière devrait être significatif et positif. L'enclavement ne favorise pas le commerce. Cette variable agit négativement sur les échanges bilatéraux Par contre, disposer d'une ouverture maritime et des voies terrestres et aériennes développe les échanges. Ainsi, le coefficient associé à cette variable devrait être significatif et positif sachant qu'une part importante du commerce international se fait du plus en plus par voie maritime (Gouel et al, 2008).

Plusieurs travaux ont démontré que le passé colonial commun entre les partenaires commerciaux influence le commerce bilatéral. Ainsi, les variables colonie, colonisateur commun et langue commune devraient agir positivement sur les échanges bilatéraux.

La monnaie unique est une variable qui permet de saisir l'effet supposé positif d'une union monétaire. Et la variable UEMOA devrait se traduire par une création nette (création ou détournement) de commerce entre les pays membres.

Afin de considérer l'effet discriminatoire de l'appartenance à une zone d'intégration avec l'impact d'une politique commerciale telle que la réduction des tarifs douaniers entre les pays membres, la variable dichotomique UEMOA a été introduite dans le modèle. S'il y a une création de commerce, alors le coefficient associé à cette variable sera positif et significatif. Ces variables serviront dans l'analyse et l'interprétation des résultats des estimations.

2.2.2. Stratégie d'estimation du modèle de gravité

Les travaux empiriques sur le modèle de gravité utilisent trois estimateurs (Salvo, 2010 ; Yu, 2010 ; Santos Silva et Tenreyro, 2006 ; Eaton et Tamura, 1994). Il s'agit entre autre de l'estimateur des moindre carrés ordinaires (MCO), l'estimateur Tobit, et l'estimateur du Pseudo-Maximum de Vraisemblance de poisson (Poisson). Le choix des méthodes d'estimation pour estimer les déterminants du commerce bilatéral et l'impact de l'intégration économique en Afrique est basé sur la revue méthodologique des travaux recensés dans la littérature et la nécessité de résoudre certaines difficultés d'ordre économétrique. Par exemple, les techniques des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) en panel ou en coupe instantanée est inappropriée en présence d'un grand nombre de commerce bilatéral nul. Pour contourner cette difficulté, la littérature consultée propose une augmentation des valeurs des exportations ou importations d'une valeur relativement faible (Rose, 2000 ; Bangake et Eggoh, 2009 ; Camara, 2013). On peut également faire une régression Tobit permettant de contrôler la censure de la variable transformée (Avom et Gbetnkom, 2005 et Afesorgbor, 2012). Mais ce moyen de contournement peut être inefficace si la répartition du commerce nul dans le commerce bilatéral n'est pas aléatoire (Afesorgbor, 2012). Afin de corriger le biais lié à la présence de commerce nul, Helpman et al (2008) proposent une approche en deux étapes de la méthode Heckman. Certains auteurs comme Gomez-Herrara (2013) trouvent que la méthode de Heckman est plus indiquée pour les données en coupe transversale. Pour eux, son utilisation en panel requiert d'avantage de recherche. C'est pourquoi Santos Silva et Tenreyro (2011) proposent l'utilisation de l'estimateur pseudo maximum de vraisemblance de poisson (PPML). Cette méthode d'estimation est robuste à l'hétéroscédasticité et est appropriée dans les cas où la proportion du commerce nul est élevée.

En ce qui nous concerne, nous choisissons d'estimer le modèle de gravité augmenté en panel après avoir ajouté à chaque valeur du commerce bilatérale la valeur arbitraire 10 de sorte que la valeur considérée du commerce est : Ln (Com +10). Et la méthode que nous privilégions est l'estimateur Tobit. Ensuite, nous appliquons un test de robustesse des résultats avec les estimateurs pseudo maximum de vraisemblance de poisson (PPML), « between » (Effets Aléatoires) et les Moindres Carrés Ordinaires (MCO) en panel homogène (Pooled). Nous avons écarté l'estimateur à effet fixe à cause de l'invariabilité de plusieurs variables dans le temps.

2.2.3. Résultats et interprétation du modèle de gravité

Notre variable dépendante est représentée dans le modèle par les exportations des pays africains. L'estimation du modèle permet d'identifier quatre (4) blocs de variables : le bloc des variables traditionnels (PIB, Dist), le bloc des variables de résistance multilatérale (Infl), le bloc des variables muettes de contrôle (MonU, Enclav, Froncom, Langcom, Coloncom) et enfin, le bloc des variables muettes d'intégration (UEMOA, Fta).

Les coefficients des variables traditionnelles présentent les signes attendus conformément à la théorie. Le PIB du pays exportateur contribue positivement et significativement à 1% à son commerce bilatéral. La croissance du PIB entraine un pouvoir d'achat supplémentaire. Le pouvoir d'achat supplémentaire favorise les importations accroît les moyens de production et avec un effet multiplicateur sur la production et le volume des exportations. Par conséquent, le commerce total du pays augmente. Cette analyse est pareille pour le pays importateur.

La distance réduit le volume du commerce bilatéral. Ce résultat implique que toutes choses égales par ailleurs, l'augmentation de la distance d'une unité entre deux pays réduit leur commerce bilatéral de 0,49 unités. Ces résultats reflètent ceux obtenus dans les études antérieures (Avom, 2005 ; Gbetnkom et Avom, 2005 ; Gbetnkom, 2006 ; Agbodji, 2007).

Les signes associés à la variante de résistance multilatérale (inflation) sont positifs pour les partenaires et globalement significatifs à 1%. Notons que l'augmentation des prix dans le pays i explique positivement et significativement ses exportations ainsi que son commerce total. Cela signifie qu'un niveau général des prix qui augmente constitue une capture de rente pour le pays exportateur, notamment lorsque la demande de ses produits continuent d'être forte. Nous pouvons donc dire que c'est l'élasticité de la demande étrangère face aux prix domestiques qui explique ce phénomène. L'analyse du niveau d'inflation dans notre modèle révèle que l'augmentation de l'inflation dans le pays i augmente son commerce bilatéral. C'est le même cas pour le pays j. L'augmentation du commerce du pays j avec l'inflation pourrait s'expliquer par le fait que, malgré les coûts de transaction seraient théoriquement élevés, les pays partenaires parviennent à augmenter leurs marges commerciales.

Quant aux variables muettes de contrôles nous avons des coefficients avec des signes attendus et significatifs. Les partenaires qui ont une langue commune commercent 0,41 fois plus entre eux qu'avec les autres. L'enclavement d'un pays ne favorise pas les échanges. Et les échanges avec le pays colonisateur réduit le commerce intra-africain. Les résultats du modèle montrent que l'appartenance à un accord commercial et à une zone monétaire unique exerce une influence déterminante sur le commerce entre les économies membres. Par conséquent, les pays qui partagent une monnaie unique échangent 0,32 fois plus que les pays hors de l'union monétaire. Ces résultats confirment donc l'idée selon laquelle « l'harmonisation des politiques commerciales accroît les échanges commerciaux dans l'UEMOA ». Cependant, faut-il signaler que son effet est faible et non statistiquement significatif. Il est important de rappeler que l'un des problèmes que soulève l'analyse des effets de l'intégration en Afrique de l'Ouest est de distinguer l'impact spécifique des aspects monétaires par rapport à celui des accords commerciaux. Cette difficulté serait liée à celle de la création ou du détournement des flux. Par conséquent, l'effet de détournement de flux commerciaux pourrait être lié aux caractéristiques même de l'union douanière (Tarif extérieur commun). Car la nature même du régime monétaire (ancrage sur l'euro, garantie de convertibilité) plaide pour plus d'ouverture commerciale (Guillaumont, 2002) (table 16).

Table 16: Résultats économétriques

Source : auteur, à partir du logiciel STATA 2015

251674624

Conclusion

Le TAC est un outil de paix, de stabilité, de sécurité et de bonne gouvernance. Mais il présente des faiblesses liées à la vulnérabilité de la démocratie au sein des deux Etats et aux menaces Djihadiste. La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso à l'instar des pays de l'UEMOA présentent un mauvais profil de gouvernance institutionnelle. Enfin, le modèle de l'estimation économétrique est globalement significatif et présente les signes attendus.

Conclusion de la troisième partie

La performance macroéconomique démontre que la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso font d'énormes efforts dans la mise en application du protocole relatif à la convergence des politiques macroéconomique en matière d'intégration financière et monétaire. A la fin de l'exercice 2018, Il apparaît qu'aucun des deux Etats ne respecte les deux critères de convergence à 100%. S'il est vrai que les critères de premier sont partiellement respects par les deux pays, le Burkina Faso quant à lui ne respecte aucun critère de second rang. L'ensemble des critères de premier rang serait respecté en Côte d'Ivoire à travers la mobilisation effective des recettes, la rationalisation des dépenses, la mise en oeuvre des mesures de lutte contre la cherté de la vie et la mise en oeuvre de la stratégie d'endettement. Quant aux critères de second rang, la maîtrise de la masse salariale et l'amélioration des recettes devraient permettre à la Côte d'Ivoire de se conformer aux normes communautaires de l'UEMOA. Quant au Burkina Faso, l'Etat devra fournir des efforts dans les années avenir afin d'améliorer ses performances macroéconomiques au regard des résultats de la Côte d'Ivoire. La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso à l'instar des pays de l'UEMOA présentent un mauvais profil de gouvernance institutionnelle. La paix, la stabilité, la sécurité et la bonne gouvernance qui demeurent les conditions d'amélioration des performances macroéconomiques sont très menacées du fait de la vulnérabilité de la démocratie et surtout des menaces et attentats terroristes enregistrés dans la région sahélienne de l'UEMOA en général et dans les deux Etats en particulier. Enfin, le modèle de l'estimation économétrique est globalement significatif et présente les signes attendus.

CONCLUSION DU CHAPITRE 4

Les résultats de ce travail ont été présentés en trois (3) parties. Dans la première partie, nous retenons que le TAC est la conséquence positive de l'Accord de paix de Ouagadougou. En matière de la mise en oeuvre des accords de facilitation du commerce, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso font preuve d'un engagement formel car ils ont en général notifié et ratifié ces accords. Mais la mise en oeuvre tarde à être effective. Cependant, les deux pays sont effectivement engagés dans la libre circulation des personnes : 0,83 dans les deux pays. Par ailleurs, la Côte d'Ivoire impose son leadership (0,85 ; 0,78) au Burkina Faso (0,61 ; 0,49) selon les indices positifs et normatifs d'engagement dans l'intégration commerciale.

Dans la deuxième partie, nous pouvons retenir une faible dynamique haussière des échanges de la Côte d' Ivoire et du Burkina Faso. Cela se justifie par la faible performance en intégration productive dans les deux pays : 0,28 en Côte d'Ivoire et 0,083 au Burkina Faso. Plusieurs obstacles au développement du commerce sont relevés. Entre autres le déficit d'infrastructures lié au non achèvement et à la non réhabilitation des routes et des voies ferrées, le déficit d'énergie. Cependant, les efforts de la Côte d'ivoire (0,986) lui permettent d'afficher une bonne performance en intégration commerciale par rapports au Burkina Faso (0,425).

Dans la troisième partie, nous retenons que le PIB en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso augmente pendant que l'inflation est en baisse. Cependant, cette situation n'a pas permis aux deux pays de respecter les normes communautaires UEMOA en matière de convergence en 2018. Enfin, le modèle de l'estimation économétrique est globalement significatif et présente les signes attendus.

CHAPITRE 5 : CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATION

Les résultats de notre étude ont été présentés dans le chapitre 4. Le chapitre 5 qui constitue le dernier sera consacré à la conclusion des analyses et aux recommandations que suscite le sujet. L'objectif de cette thèse étant d'étudier la contribution de la coopération en général, et du TAC en particulier au développement des échanges bilatéraux dans une perspective du renforcement de l'intégration économique de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, nous avons analysé les faits stylisés en organisant les résultats de nos enquêtes en trois parties. Puis, nous avons appliqué le modèle de gravité de panel en vue d'appréhender les déterminants des échanges bilatéraux. C'est l'analyse de ces déterminants qui nous permet d'apprécier l'impact de la coopération (TAC) sur les relations bilatérales entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Premièrement, nous avons fait l'historique et ensuite présenté le rôle du Traité d'Amitié et de Coopération (TAC) dans les relations bilatérales ivoiro-burkinabé. Et enfin, nous avons étudié l'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans l'harmonisation des politiques sectoriels et la libre circulation des personnes. Il ressort de l'historique que le TAC est la conséquence de la crise identitaire survenue en Côte d'Ivoire depuis 2002. Ainsi, le TAC a-t-il permis de recoudre les liens rompus et d'améliorer les relations bilatérales et diplomatiques entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. La paix est revenue au sein des Etats de 2008 à 2018 et le TAC apparaît aujourd'hui comme un outil essentiel pour l'intégration des peuples, l'intégration économique et politique. Concernant l'engagement de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso dans l'harmonisation des politiques sectoriels et la libre circulation, nous retenons que les deux pays font preuve d'un engagement formel. En effet, les deux Etats rencontrent des difficultés dans la mise en oeuvre des accords de facilitation du commerce, à l'instar des pays de l'UEMOA dont ils sont membres. La ratification et la notification des mesures de catégorie A sont effectives et celles des catégories B et C ne le sont pas encore. Par ailleurs, la Côte d'Ivoire affiche globalement son leadership en matière de mise en oeuvre des mesures de facilitation des échanges. Et les deux pays sont effectivement engagés dans la circulation des personnes avec des performances appréciables (0,8) en 2016 (Rapport CEA, 2016).

Deuxièmement, nous avons fait une étude du commerce international de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso. Dans cette partie, nous avons retenu que le commerce international de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso présente une faible dynamique haussière. Le commerce bilatéral entre les deux pays reste faible et les flux sont en majorité dirigés vers leurs partenaires occidentaux et asiatiques comme c'est le cas des pays d'Afrique de l'Ouest. Cependant, nous relevons que le commerce bilatéral de la Côte d'Ivoire est plus dynamique que celui du Burkina Faso qui est un pays enclavé. En outre, la Côte d'Ivoire présente une bonne performance en intégration commercial dans l'espace UEMOA, vu l'évolution indiciaire (0,986) en 2016, présentée par la Commission économique pour l'Afrique (rapport CEA, 2016). Le Burkina Faso présente un faible indice de 0,425 en 2016. Nous avons évoqué par ailleurs, des difficultés que rentre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso dans le développement de leurs échanges bilatéraux. Comme partout en Afrique de l'Ouest, nous relevons le déficit d'infrastructures qui se décrit par le non achèvement et le manque de réhabilitation des routes et des voies ferrées entre les pays. Le déficit d'énergie fragilise le transport. Concernant l'utilisation de l'internet, La pénétration et l'utilisation de l'internet est encore faible en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso. Cependant, la Côte d'Ivoire est plus avancée dans le domaine de l'internet par rapport au Burkina Faso. La dynamique haussière de l'utilisation d'infrastructures financières ne s'accompagne pas d'une facilité d'accès au financement du commerce.

Enfin, dans la troisième partie de nos résultats, nous avons dans un premier temps présenté la situation des critères de convergence de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso selon la norme UEMOA. Puis dans un second temps, nous avons estimé le modèle de gravité de panel en privilégiant la méthode Tobit afin de confirmer ou infirmer de façon empirique nos hypothèses de recherche.

· Les résultats économétriques : le modèle de gravité

Les résultats économétriques basés sur le modèle de gravité nous permettent de consolider les résultats théoriques et enfin de confirmer ou d'infirmer nos hypothèses.

Nous relevons que le PIB est en croissance (7,43%) en 2018 en Côte d'Ivoire contre 6,51% au Burkina Faso à la même année. Quant à l'inflation, elle est en baisse jusqu'en 2018 dans les deux pays. Cependant elle reste significative en Côte d'Ivoire (0,42%) par rapport au Burkina Faso (1,86%).

La variante Fta présente un signe positif et significatif. Cela indique que l'appartenance à une zone de libre-échange permet d'harmoniser les politiques sectorielles et facilite alors les échanges. La ratification, la notification améliore les relations bilatérales entre les pays et les agents économiques ont plus de liberté dans l'exercice de leurs activités commerciales. Cependant, les économies ouest-africaines étant fragmentées, la création de l'UEMOA n'a pas permis l'augmentation du commerce. Mais plutôt le détournement de commerce. C'est ce qui explique la faiblesse du commerce bilatéral intra-africain entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Par ailleurs la création de l'UEMOA permet de faciliter les échanges intra-africains à travers les mesures communautaires de facilitation des échanges et de libre circulation en vigueur. Ainsi, notre hypothèse selon laquelle « l'engagement dans l'harmonisation des politiques sectorielles et la mise en oeuvre des mesures communautaires de facilitation du commerce, influe positivement sur les relations bilatérales » est confirmée.

Concernant les variables muettes de contrôles, nous avons des coefficients avec des signes attendus et significatifs. Les partenaires qui ont une langue commune commercent entre eux qu'avec les autres. L'enclavement d'un pays ne favorise pas les échanges. Les résultats du modèle montrent que l'appartenance à un accord commercial et à une zone monétaire unique influe sur le commerce entre les pays membres. Par conséquent, les pays qui partagent une monnaie unique échangent plus que les pays hors de l'union monétaire. En outre, le produit intérieur brut influence positivement le commerce bilatéral comme l'indique notre modèle à travers le signe positif. Et la distance réduit le commerce. Enfin, le taux d'inflation baisse tout en restant positif. La maîtrise de l'inflation est donc très importante pour le développement du commerce. Car l'alternance de la hausse ou de la baisse de l'inflation pourrait accroître ou diminuer le commerce. Dans le cadre du commerce bilatéral entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, nous avons les mêmes observations : le PIB augmente en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso, l'inflation présente une tendance à la baisse, les deux pays partagent la même langue et la même monnaie. Cette situation pourrait donc expliquer la faible dynamique haussière du commerce bilatéral eu égard les signes attendus des coefficients. De tout ce qui précède, notre hypothèse selon laquelle « la faible dynamique haussière des échanges commerciaux entre la Côte d'Ivoire et le Burina Faso s'explique par la croissance du PIB, la baisse de l'inflation, le partage d'une langue commune et d'une monnaie unique » est confirmée.

Relativement à la troisième hypothèse de recherche, nous avons présenté l'évolution des indicateurs de convergence en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso édictés par la Commission de l'UEMOA. Nous avons ensuite procédé à la comparaison des variantes de l'estimation avec la situation de convergence des deux pays en 2018. Il ressort de l'analyse des indicateurs que la Côte d'Ivoire a pu satisfaire à deux (2) critères de premier rang sur trois (3). Il s'agit du taux d'inflation annuel moyen (0,42%) et de l'encours de la dette publique totale par rapport au PIB (48,2%). Le solde budgétaire global par rapport au PIB nominal n'est pas respecté. Concernant les critères de second rang, la Côte d'Ivoire n'a pu satisfaire à aucun des critères sur les deux. Au total, la Côte d'Ivoire a pu respecter deux (2) critères sur les cinq (5).

Concernant le Burkina Faso, le pays affiche la même situation de convergence que celle de la Côte d'Ivoire : deux (2) critères de premier rang sur trois (3) sont respectés et aucun critère de second rand. Ce qui fait également un total de deux (2) sur cinq (5).

Par ailleurs, les prévisions indiquent que les trois critères de premier rang seraient respectés à partir de 2019 et se maintenir jusqu'en 2023. Car le critère clé de premier rang relatif au solde budgétaire global serait respecté par les deux pays. En outre, un critère de second rang serait respecté à partir de 2021 pour se maintenir jusqu'en 2023 par la Côte d'Ivoire. Le Burkina Faso respecterait un critère de second rang à partir de 2020 pour se maintenir jusqu'en 2023. Cette situation rapporterait donc le nombre de critères respectés à quatre (4). A la fin de l'exercice 2018, Il apparaît qu'aucun des deux Etats ne respecte les critères de convergence à 100%. S'il est vrai que les critères de premier rang sont partiellement respects par la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, aucun de ceux de second rang n'est respecté par les deux pays. Au regard des critères de convergence, nous pouvons dire la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso continuent de faire des efforts allant dans le sens de la convergence des politiques macroéconomiques selon la norme UEMOA dont ils sont membres. Malheureusement, il faut reconnaître que les résultats obtenus après plusieurs années d'efforts sont toujours en deçà des espérances. Ainsi, notre hypothèse selon laquelle « la situation de la convergence des politiques macroéconomiques selon la norme UEMOA révèle l'intégration économique de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso » est infirmée.

En somme, notre objectif général qui était d'étudier la contribution de la coopération au développement des échanges bilatéraux dans une perspective d'intégration économique sous-régionale de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso est atteint. Le renforcement de l'intégration économique s'avère nécessaire car les relations intra-africains ont eu un impact positif sur le développement des échanges bilatéraux entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso avec une faible tendance haussière. Ainsi, notre hypothèse générale selon laquelle « la coopération contribue à la croissance des échanges bilatéraux et au renforcement de l'intégration économique entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso » est confirmée. Le Traité d'Amitié et de coopération (TAC) est le catalyseur des relations ivoiro-burkinabé. Par conséquent, il contribue au développement des échanges bilatéraux et au renforcement de l'intégration économique entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso.

· Implications

S'il est vrai que le TAC a un impact sur les échanges bilatéraux entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, il n'en demeure pas moins de faire des suggestions afin d'améliorer les performances, eu égard au non-respect de la totalité des critères de convergence : gage de l'intégration économique sous régionale. Les deux pays devraient continuer à maîtriser l'inflation. L'ensemble des critères de premier rang serait respecté par les deux pays à travers la mobilisation effective des recettes, la rationalisation des dépenses, la mise en oeuvre des mesures de lutte contre la cherté de la vie et la mise en oeuvre de la stratégie d'endettement. Quant aux critères de second rang, une maîtrise de la masse salariale et l'amélioration des recettes devrait permettre aux deux pays de se conformer aux normes communautaires. Les indicateurs de la qualité des institutions ont été passé en revue dans les faits stylisés, mais non pas été pris en compte dans l'estimation du modèle de gravité. Nous pensons que ces indicateurs pourraient être pris en compte dans les modèles économétriques des études futures sur le commerce bilatéral entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Concernant le développement des échanges, la diversification des produits et l'augmentation des parts de marchés de l'UEMOA permettraient la consolidation des avantages comparatifs et contribuer à améliorer le PIB ainsi que le niveau de vie de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso et des autres pays de l'Union. Cet aspect n'a pas été abordé dans notre étude. Il peut être considéré comme une limite de la portée de notre étude aussi comme une extension des analyses. Toutefois, l'étude a montré que la coopération étroite entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso à travers le TAC a eu un impact sur la croissance des échanges bilatéraux et l'amélioration des relations diplomatiques. Ainsi, la promotion du TAC pourrait-elle contribuer au développement des échanges intra-africains et au renforcement de l'intégration économique sous-régionale de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso. Le TAC par ailleurs peut être considéré comme un modèle de coopération pour le renforcement de l'intégration économique sous régionale.

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Annexes

Annexe 1 : Echantillon de pays

Pays exportateurs

Code pays : iso3_o

Pays importateurs

Code pays : iso3_o

Bénin

BEN

Allemagne

DEU

Burkina Faso

BFA

Belgique

BEL

Côte d'Ivoire

CIV

Chine

CHN

Cameroun

CMR

Espagne

ESP

Congo

COG

France

FRA

Algérie

DZA

Inde

IND

Gabon

GAB

Italie

ITA

Ghana

GHA

Pays-Bas

NLD

Guinée

GIN

Turquie

TUR

Kenya

KEN

Etats Unis

USA

Libye

LBY

 
 

Maroc

MAR

 
 

Mali

MLI

 
 

Niger

NER

 
 

Sénégal

SEN

 
 

Togo

TGO

 
 

Tunisie

TUN

 
 

Afrique du Sud

ZAF

 
 

TOTAL AFRIQUE

18

TOTAL HORS AFRIQUE

10

Annexe 2 : Régression linéaire

Annexe 3 : Critère vif

Annexe 4 : Random-effects poisson regression

Annexe 5 : Random-effects GLS regression

Annexe 6 : Between regression

* 1 Naceur BOURENANE apporte une contribution en analysant les fondements théoriques des modèles classiques de l'intégration. Sous la Direction de Réal Lavergne « Intégration et coopération régionale en Afrique de l'Ouest ». Editions KARTHALA 22-24, Boulevard Arago 75013 paris, CRDI, Boîte postale 8500 Ottawa KIG 3H9.

* 2 Limites de l'approche instrumentaliste et les éléments d'une approche renouvelée (Brah, Pradelle et d'Agostino, 1993).

* 3 Les visions stratégiques et perspectives de la coopération et de l'intégration économique (Diop et Lavergne, 1994).

* 4 Jean-Pierre Grimmeau, « le modèle gravitaire et le facteur d'échelle. Application aux migrations intérieures de la Belgique 1989-1991 », Espace Populations Société, Vol. 12, N°1, 1994, p.131-141 (DOI 10.3406 /espos.1994.1631 ( https://dx.doi.org/10.3406%Fespos.1994). 1631.

* 5 « Interactions potentielles entre les lieux : application du modèle gravitaire aux villes du nord de la France » ( https://Sitrada.hypotheses.org/files/2018/01/Gravier_ResumerSTRADA_Janvier2018.pdf ), consulté le 05 mai 2019.

* 6 On peut consulter l'étude dirigée par Francis Akindès, in Côte d'Ivoire. La réinvention de soi dans la violence, Dakar, Codesria, 2011.

* 7 Voir document WT/TFA/N/BFA/1 du 9 mars 2017.

* 8 Convention internationale pour la simplification et l'harmonisation des régimes douaniers.

* 9 En date du 1er décembre 2018.

* 10Selon Viner, 1950 ; Balassa, 1961 ; Geourjon et al, 2013, la question de la hiérarchie entre les textes communautaires et les pondérations qui leur sont associées mettent en relief la particularité des processus d'intégration régionale en Zone franc, et ce par rapport aux recommandations des théories de l'économie de l'intégration.

* 11 Seules les données sur les montants des perceptions illicites par voyage seront considérées.

* 12 Commission de l'Union africaine, Banque africaine de développement, Commission économique pour l'Afrique-Rapport 2016. « Indice de l'intégration régionale en Afrique-Rapport 2016 ». Disponible sur http://w.afdb.org/fr/documens/africa-regional-integration-index-report-2016-87415/.

* 13 Discours du Ministre ivoirien Souleymane Diarrassouba dans le cadre du Traité d'Amitié et de Coopération (TAC) entre la Côte d'Ivoire et le Burina Faso, publié par le journal `'la dépêche d'Abidjan'', en décembre 2015.

* 14 Voir https://www.afrikipresse.fr/afrique/cote_d_ivoire_burina_faso_au_coeur_d_un_modele_d_integration_en_afrique_de_l_ouest, le 17 avril 2019.

* 15 Abidjan.net par Ata Pointe, Monétique et inclusion financière : le Gouverneur de la BCEAO a présidé, le vendredi 1 décembre 2017, à Abidjan les festivités marquant les 15 ans d'existence du Groupement Interbancaire Monétique de l'Union Economique et Monétaire Ouest-africaine (GIM UEMOA).






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand