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Application du modèle EPIC dans l’estimation de la fonction de production rizicole dans la plaine de la Ruzizi. Essai d’intégration du paramètre information.


par Yoshwa NTAMUSHIGO
Université évangélique en Afrique - Licence en sciences économiques 2019
  

Disponible en mode multipage

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ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE

UEA

B.P : 3323 Bukavu/Sud-Kivu

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

APPLICATION DU MODELE EPIC DANS L'ESTIMATION DE LA FONCTION DE PRODUCTION RIZICOLE DANS LA PLAINE DE LA RUZIZI : ESSAI D'INTEGRATION DU PARAMETRE INFORMATION 

251654656

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du diplôme de licencié en sciences économiques.

Option  : Économie Rurale

Présenté par : NTAMUSHIGO YOSHWA

Directrice  : Dr FURAHA MIRINDI Germaine

Encadreur  : Msc CADEAU RUSHIGIRA

251656704

ANNEE ACADEMIQUE: 2018-2019

EPIGRAPHE

Nothing is better than agriculture, nothing is more beautiful, nothing is more worthy of a free man. It is amply enough to meet the needs of our lives.

De DamasePotvin / Restons chez nous!

DEDICACE

A ma Grand-Mère M'MAJAMBI ;

A mesChers Parents, Papa MUSHIGO NTAKOBAJIRA & Maman NZIGIRE MAROYI ;

A mes oncles et tantes ;

A mes Frères & Soeurs ;

A mon Beau-Frère CIRHUZA MUKANIRE Isaac ;

A mes neveu et nièces ESAIE, GLORIEUSE CIRHUZA & DENISE ALIMWINJA.

REMERCIEMENTS

Au terme de notre parcours à l'Université, il nous est impératif de pouvoir manifester notre sentiment de gratitude à l'égard de tous ceux qui, de loin ou de près, ont concouru à notre formation. Ils sont nombreux à nous avoir apporté leur soutien et les remercier tous, nous pendrait toute une éternité !

Ceci étant, nos premiers remerciements s'adressent au Très-Haut pour sa « Grâce » qu'il ne cesse de nous accorder jour et nuit ;

J'aimerais remercier ma Directrice de mémoire, Madame la Dr Germaine Furaha Mirindi, pour sa contribution qu'elle a apporté à la réalisation du présent travail, notamment en nous apprenant à mener une bonne recherche et à développer un esprit scientifique autonome. Nous profitons de cette occasion pour remercier particulièrement le Docteur Paul Dontsop Nguezet pour son soutien tant matériel, moral que financier à notre égard ;

Qu'il nous soit permis de remercier les autorités académiques de l'Université Evangélique en Afrique (UEA/Bukavu) pour leur sens de dévouement et d'accompagnement qu'elles ne cessent d'afficher. Que nos remerciements parviennent à tout le corps académique et scientifique de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'UEA pour les efforts qu'il consent pour concourir à l'excellence ;

Nos remerciements s'adressent aussi à l'encadreur, Assistant Cadeau Felly Rushigira qui, en dépit de multiples chats à fouetter, a accepté de parrainer la rédaction du présent travail ;

Sentiment de reconnaissance envers tous ceux qui, malgré leurs occupations, nous ont accompagnés durant toute notre vie estudiantine. Que Monsieur Armel Buzera, Madame Christine Mwati, Monsieur Christian Kanyama, Monsieur Etienne Mutware, Monsieur Oliver Kasele, Monsieur Alex Biringanine, tous Assistants à la faculté ainsi que tous les autres dont les noms n'ont pas été cités, trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude ;

Reconnaissance infinie à nos Très Chers Parents, Papa MUSHIGO NTAKOBAJIRA & Maman NZIGIRE MAROYI, pour les sacrifices qu'ils ne cessent de réaliser jour et nuit pour que leurs enfants soient formés. Chapeau bas !

Remerciements les plus sincères à tous les riziculteurs qui ont accepté de répondre à nos questions ainsi qu'à toutes les personnes qui nous ont facilité l'accès à la documentation et à la recherche. Coeur sur vous les Grands, Ir Delvaux de Luberizi et Mr Imani de Luvungi. Grace à vous, j'ai passé des moments inoubliables dans la plaine !

Nous ne terminerons pas cette rubrique sans pour autant penser à tous nos camarades et compagnons de lutte. Mention spéciale à Monsieur Munguakonkwa Matabishi Moise, Monsieur L'Ingénieur Cubaka Maneno Yves, Mademoiselle Christelle Bazikange, Monsieur Sombokelo Kingali Ibrahim, Mademoiselle Christelle Lulasha, Monsieur Kika Ishukwe ;

A tous les amis et connaissances, nous leur disons également merci !

RESUME

La présente étude a pour but, à part l'estimation de la fonction de production rizicole dans la plaine de la Ruzizi, de vérifier la fiabilité du modèle EPIC en y intégrant le paramètre « information ».

Ceci part d'un constat selon lequel, dans le milieu susmentionné,actuellement l'agriculture en général et la riziculture en particulier ; est affectée par les facteurs climatiques pourtant ce site joue un rôle prépondérant dans la satisfaction de la demande en produits alimentaires entre autres le riz, laquelle ne cesse d'augmenter avec la croissance démographique et l'utilisation dans l'industrie agroalimentaire, notamment dans la fabrication de la bière.

L'originalité que présente ce travail par rapport à ceux des autres et qui constitue le point de démarcation, est celle consistant en une intégration du paramètre « information » aux neuf composantes que compte le modèle EPIC, le paramètre « environnement » étant une partie. Pour estimer notre modèle et vérifier sa fiabilité dans le milieu d'étude, nous avons fait recours à une régression multiple, laquelle nous a permis de ressortir l'influence de chacune des variables indépendantes retenues sur la variable dépendante qui est le rendement du riz. Après avoir sélectionné les variables ettourné le modèle, il a été remarqué que parmi les variables explicatives retenues, la variable « fertilisant », la variable « information » et la variable « traitement phytosanitaire » étaient significatives respectivement aux seuils de 1 % et 10 %, avec des probabilités respectives de 0,008 ; 0,053 et 0,083 qui leur sont associées.Les résultats montrent que les signes positifs sont associés aux variables : main d'oeuvre, traitement phytosanitaire, information et matériel agricole alors que celui associé aux variables : sécheresse et fertilisant, est négatif. En ce qui concerne le signe, celui positif reflète une influence positive entre la variable considérée et la variable dépendante qui est le rendement tandis qu'un signe négatif traduit une influence négative entre la variable et le rendement. L'information jouant un rôle important dans le processus de production, elle permet certainement aux riziculteurs d'accroitre leur rendement. Son influence positive sur la variable a été lue grâce à son signe qui apparait dans le tableau des résultats de la régression multiple présenté dans les lignes suivantes. Pour mieux mesurer cette variable, elle a été du type « catégoriel », en donnant une valeur « 3 » à un riziculteur qui a accès à trois types d'information à savoir : l'information sur les techniques de production, sur les intrants et sur le marché du riz ; « 2 » à celui qui a accès à deux types ; « 1 » pour celui qui a accès à un seul type et « 0 » pour celui qui n'a pas accès.

Mots clés : Information, Changement climatique, Production, EPIC, Fonction de Production

ABSTRACT

The purpose of this study is, apart from estimating the production function, to verify, among other things, the reliability of the model (by including the parameter "information" and "environment") in the medium in which it applies.

This is due to the fact that climatic factors are affecting agriculture in general and rice growing especially in the lowlands, yet the latter occupies a prominent position in meeting the demand for food products, among which rice, which continues to grow as the population grows and the use of this product increases in the production of beer.

The originality of this work compared to that of the others and which constitutes the demarcation point, is that consisting of an integration of the "information" parameter with the nine components of the EPIC model, the "environment" parameter being a part. To estimate our model and verify its reliability in the study environment, we used a multiple regression, which allowed us to highlight the influence of each of the independent variables retained on the dependent variable which is the yield of rice. After selecting the variables and turning the model, it was noted that among the explanatory variables selected, the variable "fertilizer", the variable "information" and the variable "phytosanitary treatment" were significant at the thresholds of 1% and 10%, respectively. with respective probabilities of 0.008; 0.053 and 0.083 associated with them. The results show that the positive signs are associated with the variables: labor, phytosanitary treatment, information and agricultural equipment, while the one associated with the variables: drought and fertilizer, is negative. For the sign, the positive sign reflects a positive influence between the variable under consideration and the dependent variable which is the return while a negative sign reflects a negative influence between the variable and the return. Since information plays an important role in the production process, it certainly enables rice growers to increase their yield. Its positive influence on the variable was read by its sign which appears in the table of the results of the multiple regression presented in the following lines. To better measure this variable, it was of the "categorical" type, giving a "3" value to a rice farmer who has access to three types of information, namely: information on production techniques, inputs and on the rice market; "2" to one who has access to two types; "1" for the one who has access to one type and "0" for the one who does not have access.

KeyWords: Information, Climate Change, Production, EPIC, Production Function

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE I

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

RESUME IV

ABSTRACT V

TABLE DES MATIERES VI

0. INTRODUCTION 1

0.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION 1

0.2. PROBLEMATIQUE 2

0.3. QUESTIONS DE RECHERCHE 4

0.4. HYPOTHESES 4

0.5. OBJECTIFS DE RECHERCHE 5

0.6. CHOIX ET INTERET DU SUJET 6

0.7. DELIMITATION DU SUJET 6

0.8. SUBDIVISION SOMMAIRE DU TRAVAIL 6

Chapitre Premier : REVUE DE LA LITTERATURE 7

1.1. La revue de la littérature théorique 7

1.1.1. Le modèle Erosion Productivity Impact Calculator (EPIC) 7

1.1.1.1. Présentation du modèle EPIC 7

1.1.1.2. Composantes du modèle EPIC 8

A. L'hydrologie 8

B. Le climat 9

C. La température du sol 11

D. L'érosion 11

E. Le cycle de nutriments 12

F. Le modèle de croissance des plantes 13

G. Le travail du sol ou labourage 15

H. Le contrôle de l'environnement des cultures 15

I. L'économie 15

J. L'information 17

K. L'environnement 18

1.1.1. La culture du riz en République Démocratique du Congo 20

1.2. La revue de la littérature empirique 21

Chapitre Deuxième : PRESENTATION DU MILIEU ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 23

2.1. PRESENTATION DU MILIEU : LA PLAINE DE LA RUZIZI 23

2.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE 24

Chapitre Troisième : ANALYSE, TRAITEMENT ET DISCUSSION DES RESULTATS DE L'ETUDE 29

I. Profil de l'enquêté 29

II. Structure de l'exploitation 33

III. Production et accès aux intrants 35

IV. Accès à l'information 44

V. Résultats de la régression multiple 45

CONCLUSION 48

BIBLIOGRAPHIE 49

ANNEXE 54

INTRODUCTION

0.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Dans l'alimentation humaine, le riz constitue la première céréale. Avec une consommation annuelle par personne de plus de cent kilogrammes dans nombreux pays asiatiqueset quelques pays africains, il est l'aliment de base de plus de la moitié de la population, soit près de 50% (FAO, 2016).En Chine par exemple, il était d'usage de se saluer en disant : « Avez-vous mangé votre riz aujourd'hui ? » Le riz constitue l'aliment de base des familles chinoises (FAO, 2014) et, avec 30,7% de la production mondiale, la Chine arrive en tête devant l'Inde (21,6%). Selon les chiffres de l'Organisation Mondiale de l'Alimentation (FAO), chaque habitant consomme 90 Kgs de riz par an, contre 150 kgs en Indonésie et 200 kgs en Birmanie, mais seulement 4 kgs en France et 9 kgs aux États-Unis (Malovic D., 2010). En RD Congo par contre, cette consommation est évaluée à 7 kgs par an et par personne (Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture, 2013). On estime qu'il n'y a que 30 millions de tonnes de riz mises annuellementsur le marché international, à peine 5% à 6% de la production mondiale (Malovic D., 2010).

En Afrique, les stocks de riz sont tombés à leur niveau le plus bas depuis 1983/1984. Cette situation a préoccupé les pays qui ne pouvaient plus compter sur les importations de l'Asie pour satisfaire la demande intérieure consécutive à un accroissement démographique (Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture, 2013).

Au cours de la quatrième conférence internationale sur le développement de l'Afrique, tenue au Japon en 2008, le gouvernement du pays précité a soulevé l'initiative d'accompagner les pays africains en vue de doubler leurs productions rizicoles, les dix dernières années qui allaient venir. Lors de la première conférence tenue à Nairobi à la même date, vingt et un pays (parmi lesquels la RDC) avaient manifesté le besoin d'être assistés dans le développement de la riziculture. Ce faisant, ils avaient été assistés dans l'élaboration de leur stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR). La RDC avait bénéficié de cette assistance qui lui avait permis de disposer de son propre document. Cette assistance était du fait que « le pays regorge des grandes potentialités rizicoles. En effet, outre les grandes zones productrices bien connues, toutes les provinces du pays sont aptes à produire cette denrée. A ce jour, seulement environ 450 000 ha sont exploités pour la riziculture, alors que les disponibilités des terres cultivables sont évaluées autour de 80 millions d'hectares dont 4 millions sont irrigables »(Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture, 2013).

L'identification des zones de production à part devait permettre d'assurer une production suffisante susceptible d'approvisionner régulièrement les centres de consommation. Néanmoins, un certain nombre de problèmes (dégradation des voies de communication, manque de crédit, multiplicité des taxes, inondation des sols, changements climatiques occasionnant la sécheresse et une pluviométrie réduite, etc.) conduit à des disparités parfois importantes de l'offre (Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural, 2013).

Pourtant, la demande du riz ne cesse d'accroitre dans le pays en général et dans le Sud-Kivu en particulier, avec la croissance démographique et son utilisation dans l'industrie agroalimentaire notamment dans la fabrication de la bière.D'après Assumani1(*), « de grandes quantités de riz sont vendues à la seule usine brassicole de la place qui consomme 2800 tonnes par an, mais aussi aux marchés locaux autour de Bukavu et Uvira, les deux principales villes de la province (Aluma B., 2019).

0.2. PROBLEMATIQUE

Plusieurs études (UnitedNations Framework Convention on Climate Change, 2013 ; Zahm F. et al, octobre 2017 ; Witzke H-P. et al, 2014) ont été menées en vue de ressortir les effets des changements climatiques sur l'agriculture et montrer leur menace pour le développement durable. L'identification des milieux, populations et des systèmes de production qui sont les plus affectés par ce risque par rapport aux changements climatiques peut contribuer à la mise en place des stratégies d'adaptation (United Nations Framework Convention on Climate Change, 2013).

Dans de nombreuses régions du monde, telles que l'Afrique, l'Amérique du Sud,l'Amérique centrale, l'Asie du Sud-Est et la région du Pacifique, les climats sont extrêmement variables d'année en année et des sécheresses récurrentes ainsi que des problèmes d'inondation affectent régulièrement des pays entiers, ce qui provoque de graves problèmes socioéconomiques. Dans les pays où les situations socioéconomiques sont instables, les habitants sont vulnérables aux changements qui surviennent. C'est le cas des pays dépourvus d'une technologie adéquate pour faire face à la sécheresse et aux inondations (United Nations Framework Convention on Climate Change, 2013).

Pourtant, l'agriculture est fortement dépendante des ressources en eau et des conditions climatiques, particulièrement dans les régions du monde qui sont très sensibles auxrisques liés au climat.

Les impacts du changement climatique sur la production alimentaire, les évolutions socio-économiques telles que la croissance démographique et la hausse des revenus dans de nombreuses régions du monde et les politiques en matière de biocarburants sont les principaux défis à venir pour le secteur agricole et ont suscité un intérêt scientifique, politique et public dans les prévisions à long terme (Godfray et al., 2010).

Ces défis doivent être résolus grâce à un accroissement de la production. Or, l'exploitation de toute ressource végétale amèneinévitablement les producteurs agricoles à prendrede nombreuses décisions à la ferme (Lepage M-P. & Bourgeois G., 2012). Dans le but de gérer efficacement, les agriculteurs font recours à multiples notions qui sont liées à la physiologie des cultures, cela en vue de procéder à la sélection des meilleures opportunités qui s'offrent à eux.

La montée en puissance des préoccupationsenvironnementales et des exigences de qualitédes produits agricoles, mais aussi l'émergencede cahiers des charges « bas intrants » posentde nouvelles questions à l'évaluation des innovationsvariétales. Celle-ci ne doit plus seulementporter sur la bonne valeur agronomiqueet technologique moyenne des variétés et sur lastabilité de leurs performances entre les lieux,mais aussi permettre la valorisation de leursspécificités pour différents environnements etdifférentes conduites de culture. Cette nouvelleposture impose de comprendre, de prévoir etde contrôler l'interaction variété-milieu-conduite de culture (Debaeke P. et al., 2010).

Les décideurs agricoles rencontrent de plus en plus dedéfis complexes, qui nécessitent un examendes alternatives de gestion et de politique basées sur les potentiels impacts économiques et environnementaux (Chung et al., 1999). L'étude de ces différentes décisions relève de l'essence même de l'économie.

De tous les temps, les décideurs agricoles ont cherché à accroitre le rendement de leurs cultures dont la croissance stipule l'évolution de la biomasse. Cette croissance suppose une série d'interactions entre la plante ; le sol et les conditions météorologiques. Le rendement sera alors défini en termes de la section récoltée. Il varie en fonction d'un grand nombre de facteurs, dont le cultivar utilisé, les pratiques culturales employées et les conditions météorologiques durant la saison de croissance (Plouffe D. et al., 2012).

Piet (2002), dans une étude sur la spatialisation d'un modèle d'équilibre général calculable pour l'étude de la localisation des activités agricoles à une échelle infranationale, dégage trois facteurs de localisation des activités agricoles : les facteurs humains internes à l'agriculture (exploitant et exploitation), naturels (sol et climat) et humains externes à l'agriculture (marché, Etat).

En ce qui concerne la riziculture dans la province du Sud-Kivu en général et dans la plaine de la Ruzizi en particulier, elle se localise (l'évolution de cette localisation ne peut être comprise sans tenir compte des singularités comme par exemple : le relief, le climat, l'hydrographie, la quantité de la terre, l'infrastructure, le marché foncier,...) tenant compte des dotations des facteurs et des effets des ressources scientifiques et technologiques. L'accès à la technologie par exemple, nécessite au préalable la diffusion de l'information, de son existence, ses caractéristiques, son prix, son rendement qui permet sa propagation dans le milieu(Bashige C., 2005).Ce faisant, l'information est considérée comme un bien économique et un facteur de production au même titre que tous les facteurs de production, et constitue un coût que doit supporter le riziculteur dans sa phase de production. D'où l'importance de l'intégrer dans la fonction de production du riziculteur. Malheureusement, le système d'information reste peu développé. SelonBashige C. (2005), plusieurs sources informelles contribuent à la diffusion des technologies agricoles.

Néanmoins, cette activité est confrontée aux multiples contraintes qui sont propres à la production : l'accès à la terre, ses qualités et quantité pour la culture du riz, la technique de production, l'accessibilité et le niveau d'utilisation des intrants, l'infrastructure d'irrigation, la fréquence du risque de production, la fertilité du sol et l'accès aux moyens de communication.

La prise en compte de tous ces éléments permet alors de représenter la technologie par des fonctions de production qui caractérisent les exploitations rizicoles de la plaine de la Ruzizi. Cependant d'après Vicien C. (1991), la construction de ce type de fonction présente un grand inconvénient, celui de dépendre d'un petit nombre d'observations passées qui sont très loin de refléter tout l'éventail des possibilités.

Dans l'ensemble, il existe deux principaux types de modèles pour prédire la croissance ou le rendement des cultures : des modèles empiriques et les simulateurs de croissance et de rendement (Plouffe D. et al, 2012). Quant aux simulateurs, nous utiliserons le modèle EPIC (Erosion Productivity Impact Calculator) qui modélise des processus plus spécifiques : érosion, prédit la biomasse selon les conditions de la culture.

EPIC est un modèle mathématique (Flichman G. & Jacquet F., 2003 ; Vicien C., 1991 ; Sharpley A. N. & Williams J. R., 1990) assez complet développé en 1981 aux USA (par le National Soil Erosion-Soil Productivity Research Planning Committee USDA-ARS) spécifiquement pour application au problème érosion-productivité2(*) (Rody F. & Xanthoulis D., 2005).Le modèle EPIC permet de simuler la croissance d'environ 70 espèces végétales en fonction, d'un côté, des conditions pédologiques et climatiques des régions considérées et, de l'autre côté, des variables spécifiques de chaque culture ainsi que des itinéraires techniques employés sur le terrain (Vicien C., 1991).Par conséquent, étant donné une série d'intrants et une série de contraintes physiques, le modèle optimise le rendement agronomique des diverses cultures : EPIC est donc une vraie fonction de production. Cela veut dire que les rendements obtenus, moyennant l'utilisation d'EPIC sont les optima du point de vue agronomique.

Selon Putman et Dyke (1987), EPIC est un modèle sophistiqué de fonction de production qui simule l'interaction entre les processus du sol, du climat, de la plante et de la conduite des cultures dans la production agricole. Par conséquent, étant donné une série d'intrants et une série de contraintes physiques, le modèle optimise le rendement agronomique des diverses cultures. Dans ce travail, nous nous limiterons à la culture du riz dans la plaine de la Ruzizi.

0.3. QUESTIONS DE RECHERCHE

Face à ce qui précède, notre travail de mémoire se bornera à répondre aux préoccupations suivantes :

Ø S'appuyant au modèle EPIC, quels seraient les facteurs significatifs de la fonction de production rizicole dans la Plaine de la Ruzizi ? ;

Ø Comment l'information etl'environnement influenceraient sur la fonction de production rizicole ?

0.4. HYPOTHESES

Nousréférant à la revue de littérature sur l'application du modèle EPIC, la fonction de production des riziculteurs de la plaine de la Ruzizi est une « fonction de production d'ingénieur », laquelle décrit les rapports inputs-outputs en les associant aux processus non biologiques (Chenery, 1949). Dans la pratique, il existe une nette différence entre la fonction de production et celle d'ingénieur. Pour la première catégorie, une simple relation ou un simple rapport entre intrants et extrants est établi (e) tandis que pour la seconde, elle s'appuie sur l'information technologique des unités de production individuelles (Hildenbrand,1981).

Ø D'après la revue empirique sur le modèle EPIC (Vicien C., 1991), les facteurs significatifs de la fonction de production seraient les suivants :

· Le facteur« main d'oeuvre » représenté ici par le nombre d'individus utilisés dans l'exploitation. Nous basant sur la théorie des rendements décroissants de Ricardo, toute augmentation de cette variable main d'oeuvre entraine une augmentation de la production, ce faisant, le signe positif est attendu ;

· Le facteur  « équipement » :il s'agit du matériel agricole utilisé dans la riziculture. La production réalisée étant fonction du niveau de technologie utilisé, cette variable influence positivement la production ;

· Le « traitement phytosanitaire » :pour espérer réaliser une bonne production, un traitement des plantes est d'une importance capitale. La production est alors fonction de ce traitement et un signe positif est ainsi attendu ;

· La « sécheresse » : Elle renvoie au stress hydrique que connait la plante tout au long de son processus de croissance. Plus important est le stress, plus la croissance est compromise, et donc plus la plante manque d'eau moins elle croit. Or le riz exige des quantités abondantes d'eau, surtout lors de la floraison. En cas de sécheresse des rizières, la production baisse voire entièrement endommagée. Ceci étant, la sécheresse influence négativement la production, d'où un signe négatif.

Ainsi, en utilisant les données obtenues (au moyen de la simulation) comme s'il s'agissait des données réelles récoltées sur le terrain on peut ajuster des fonctions de production, en employant une méthodologie économétrique (Vicien, 1989) ;

Ø L'information est d'une importance capitale dans le processus de production et peut actuellement être considérée comme un bien économique au même titre que les autres biens économiques. Elle permet aux riziculteurs d'accéder aux techniques de production, aux prix des variables, etc. Nous présumons qu'elle influencerait positivement le rendement du riz. Quant à l'environnement, elle influencerait négativement le rendement des cultures. D'après Vicien C. (1991), le niveau de technologie utilisé par l'exploitant dépend des ressources climatiques, pédologiques, génétiques, humaines et économiques.

0.5. OBJECTIFS DE RECHERCHE

Cette étude se fixe pour objectif d'estimer une fonction de production propre aux riziculteurs de la plaine de la Ruzizi en utilisant le modèle EPIC et établir par conséquent les rapports inputs-outputs des différentes combinaisons factorielles, dans le but de refléter un maximum des possibilités techniques dont disposent les riziculteurs de la plaine de la Ruzizi en République Démocratique du Congo.

A côté de cet objectif, celui principal, un autredit spécifiqueest envisagé. Il s'agit d'évaluer la fiabilité du modèle EPIC dans la plaine de la Ruzizi, nous servant d'une régression multiple, prenant en compte les variables ci-dessous mentionnées.A cela s'ajoute la mesure de l'impact de l'information sur le rendement de la riziculture, spécificité de notre travail.

0.6. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Cette étude fait suite à un constat selon lequel la demande du riz ne cesse d'accroitre avec la croissance démographique et son utilisation dans l'industrie agroalimentaire notamment dans la fabrication de la bière (Aluma B., 2019).Face aux conditions climatiques changeantes pouvant influencer leur production, nous avons voulu connaitre la façon dont les différentes composantes du modèle EPIC influencent le rendement de la riziculture dans la plaine de la Ruzizi et la manière dont les riziculteurs se comportent pour faire face à cette influence. Nous pensons alors que ce mémoire, loin d'être une simple application du modèle EPIC dans la plaine de la Ruzizi, est une contribution originale dans la compréhension de la relation intrants-extrants.

0.7. DELIMITATION DU SUJET

La délimitation de notre travail passe par l'espace et par le temps. Il s'agit de la délimitation spatio-temporelle. Ce faisant, l'étude dont il est question, a été mené dans la Plaine de la Ruzizi en République Démocratique du Congo. Elle s'étend sur une période allant de Novembre (avec la proposition des sujets de recherche) à Juillet (date à laquelle ont eu lieu l'analyse et le traitement des données récoltées3(*) sur le terrain).

0.8. SUBDIVISION SOMMAIRE DU TRAVAIL

L'ossature ou plan de notre travail comprend trois parties (à part l'introduction et la conclusion) qui sont des chapitres. Le premier est celui consacré à la revue de la littérature. Ce chapitre sera développé en deux sous points dont la revue théorique et celle empirique. La première présentera les différentes notions liées au modèle EPIC, notamment ses différentes composantes, avec un ajout des aspects « Information » et « Environnement » tandis que la seconde sera réservée aux travaux de certains auteurs qui ont traité un thème semblable au nôtre ; le deuxième chapitre présentera de manière exhaustive la méthodologie utilisée dans notre étude ainsi que le milieu d'étude qui est la plaine de la Ruzizi et enfin le troisième et le dernier, sera celui de la présentation, traitement et discussion des résultats de notre recherche.

Chapitre Premier : REVUE DE LA LITTERATURE

Ce chapitre est celui consacré à la revue de la littérature. De coutume, il est subdivisé en deux parties à savoir : la revue de la littérature théorique et la revue de la littérature empirique. Dans la première partie, il sera question de présenter le modèle qui est utilisé dans ce travail, le modèle EPIC (Erosion-Productivity Impact Calculator), ses composantes et son application dans le secteur agricole. La seconde partie quant à elle, pourra passer en revue les études réalisées par les autres auteurs dans le même angle que celui dans lequel nous aborderons notre sujet et ressortir ainsi les résultats auxquels ils avaient abouti.

1.1. La revue de la littérature théorique

1.1.1. Le modèle Erosion Productivity Impact Calculator (EPIC)

1.1.1.1. Présentation du modèle EPIC

Le modèle Erosion-Productivity Impact Calculator (EPIC) est un modèle mathématique(Flichman G. &Jacquet F., 2003 ; Vicien C., 1991 ; Sharpley A. N. &Williams J.R.,1990) assez complet développé en 1981 aux USA (par National Soil Erosion-Soil Productivity Research Planning Committee USDA-ARS) spécifiquement pourapplication au problème érosion-productivité4(*)(Rody F. & Xanthoulis D., 2005).

Le modèle EPIC permet de simuler la croissance d'environ 70 espèces végétales en fonction, d'un côté, des conditions pédologiques et climatiques des régions considérées et, de l'autre côté, des variables spécifiques de chaque culture ainsi que des itinéraires techniques employés sur le terrain (Vicien C., 1991).

Par conséquent, étant donné une série d'intrants et une série de contraintes physiques, le modèle optimise le rendement agronomique des diverses cultures : EPIC est donc une vraie fonction de production. Cela veut dire que les rendements obtenus, moyennant l'utilisation d'EPIC sont les optima du point de vue agronomique.

En somme, ce modèle a été conçu pour :

· simuler simultanément des processus biophysiques en utilisant des donnéesfacilement disponibles ;

· simuler des systèmes de culture sur de très longues durées afin de tenir comptedu processus d'érosion qui est relativement lent ;

· être appliqué à un large éventail de sols, de climats et de cultures ;

· simuler les effets particuliers de pratiques de gestion sur l'érosion et laproductivité du sol dans des environnements spécifiques.

1.1.1.2. Composantes du modèle EPIC

Les composantes du modèle EPIC sont réunies en huit (8) sous modèles interdépendants qui permettent de simuler le climat, l'hydrologie, l'érosion, le cycle de nutriments, la croissance des plantes, les propriétés du sol, les itinéraires techniques de chaque culture et le contrôle de l'environnement des cultures (Williams, Jones et Dyke, 1988).

Source : Putman J. & Dyke P., 1987.

Cependant, l'étude menée aux Etats-Unis par Williams et al. (1981) fait ressortir neuf composantes majeures du modèle EPIC. En le comparant avec celui décrit par Vicien C. (1991) dans « Les modèles de simulation comme fonctions de production », nous remarquons que cette étude fait apparaitre une neuvième composante qui est « Economics » de l'anglais, ou « Economie » en français.

Notons à cet effet qu'à ces neuf sous-modèles ou composantes que compte le modèle EPIC, nous tâcherons d'y ajouter deux autres composantes qui sont « l'information »et « l'environnement » et voir comment chacune de ces variables parvient à influer sur le rendement de la culture du riz dans la plaine de la Ruzizi.

A. L'hydrologie5(*)

Compte tenu des quantités quotidiennes de pluie, le modèle de ruissellement simule les volumes de ruissellement et les débits de pointe. Ce volume de ruissellement est estimé en utilisant une modification du modèle conservation du sol. Cette technique a été utilisée du fait qu'elle fiable et depuis belle lurette, elle a été utilisée aux Etats-Unis. Aussi, l'informatisation efficace, la disponibilité des intrants et la liaison du ruissellement au type de sol, son utilisation et la gestion des pratiques a été l'une des raisons du recours à cette technique. L'utilisation des données quotidiennes des données de pluie facilement disponibles est un attribut important de la technique parce qu'à certains endroits, les données des précipitations avec des incréments de temps de moins de un jour ne sont pas disponibles. Aussi, les données de précipitations, les manipulations et les calculs de ruissellement sont plus efficaces pour des données prélevées quotidiennement que celles prises à des intervalles plus rapprochés.

Ø Volume de ruissellement

L'écoulement de surface est prévu pour les précipitations quotidiennes en utilisant l'équation du nombre de courbes.

R > 0,2 s

R = 0,2 s

Source : Williams & Sharpley, 1990.

Où Q est l'écoulement quotidien, R est la pluie journalière et s est unparamètre de rétention. Le paramètre de rétention s varie : entre les versants des bassins car les sols, l'utilisation des terres, la gestion et la pente varient ; avec le temps du fait de la variation de la teneur en eau du sol.

Ø Percolation

La composante de la percolation EPIC utilise une technique de stockage de routage qui simule l'écoulement à travers les couches du sol. L'écoulement issu d'une couche du sol se produit lorsque la teneur en eau du sol dépasse la capacité du champ. La réduction de l'eau est alors simulée avec l'équation de routage qui suit :

Source : Williams & Sharpley, 1990.

Où SV et SV0sont des teneurs en eau du sol à la fin et au début de l'intervalle de temps (24h) et TT est le temps de trajet jusqu'à la couche.

B. Le climat6(*)

Cette composante regroupe :la pluie quotidienne, la neige, les températures maximales et minimales, le rayonnement solaire, le vent et l'humidité relative qui peuvent être lus et/ou générés stochastiquement avec des méthodes similaires à celles décrites par Richardson (1981, 1982a, b) (Dyke P. et al., 1991). Pour estimer l'évaporation potentielle, diverses variables peuvent être utilisées. A part la méthode utilisée par Penman, la vitesse du vent et l'humidité sont mêmement nécessaires. La vitesse du vent est indispensable dès lors que l'érosion entrainée par le vent est appréciée. Dans la plupart des cas et dans plusieurs pays, les données sur le rayonnement solaire, la vitesse du vent et l'humidité ne sont pas disponibles. Cependant, si les données sur la température, le rayonnement et les précipitations sont disponibles, elles peuvent directement être intégrées dans le modèle (Williams & Sharpley, 1990).EPIC fournit des options pour simuler diverses combinaisons decinq variables météorologiques.

Ø Précipitations

Le modèle de précipitation EPIC développé par Nicks en 1974 est unmodèle de chaîne de Markov de premier ordre. Les entrées pour le modèle doiventinclure les probabilités mensuelles de recevoir des précipitations. A n'importe quel jour, l'entrée doit inclure des informations permettant de savoir si lejour précédent était sec ou humide. Un nombre aléatoire variant entre 0 et 1 est généréet comparé à la probabilité appropriée humide-sec. Si lenombre aléatoire est inférieur ou égal à la probabilité humide-sec,les précipitations se produisent ce jour-là. Le nombre aléatoire supérieur àla probabilité humide-sec ne donne aucune précipitation(Williams & Sharpley, 1990).

Ø Température et radiation

Le modèle développé par Richardson (1981) a été sélectionné pour être utilisé dans l'EPIC car il simule la température et le rayonnement, qui sonten corrélation avec les précipitations (les pluies). Les résidus du quotidienla température maximale et minimale ainsi que la radiation solaire sont donnés par une distribution normale multivariée. Ceci signifie que les résidus de la température minimale et maximale, ainsi que le rayonnement sont distribués normalement et la corrélation en série de chaque variable peut se décrire par un modèle autorégressif linéaire du premier ordre. Le modèle de température nécessite des moyennes mensuelles de maximum et les températures minimales, et leurs écarts types en tant qu'entrées. Si les écarts-types ne sont pas disponibles, la valeur observée à long terme des minima et des maxima mensuels extrêmes peuvent être substitués (Williams & Sharpley, 1990).

Ø Vent

Le modèle de simulation du vent développé en 1984 par Richardson et Vright pour l'EPIC fait apparaitre deux grandes composantes qui sont la vitesse et la direction quotidiennes du vent. D'après Williams et Sharpley (1990), la vitesse moyenne du vent par jour est générée à partir d'une distribution gamma à deux paramètres, de la forme :

Source : Williams & Sharpley, 1990

Où U est une variable sans dimension allant de 0 à 1, exprimant la fréquenceavec laquelle la vitesse du vent V exprimée en mètre par seconde (m / s) se produit, Vp est la vitesse du ventà la fréquence de pointe, et ç est la forme de la distribution gamma. Le paramètre de forme est calculé avec l'équation :

Source : Williams & Sharpley, 1990

où V est la vitesse annuelle moyenne du vent (m / s) et SDV est leécart type de la vitesse du vent journalière (m / s).

C. La température du sol

Celle moyenne quotidienne du sol au centre de chaque couche de sol est simulée en utilisant le cycle des nutriments et l'hydrologie, selon l'équation suivante :

Source : Williams & Sharpley, 1990

Où T est la température du sol au centre de la couche I le jour i. cette température a pour unité de mesure le degré Celsius (°C) ; LAG : est un coefficient compris entre 0 et 1 qui permet une pondération appropriée de la température d'hier ; T représente la température moyenne annuelle de long terme sur le site tandis que TG constitue la température à la surface du sol. FZ quant à lui, est un facteur de profondeur. Ainsi, en fonction de la température lue hier, cette formule ci-haut décrite permet d'estimer celle d'aujourd'hui en fonction notamment de la température à la surface du sol, la profondeur et le coefficient de latence (Williams J. & Sharpley A., 1999). Pour mieux appliquer cette équation, la connaissance de la température à la surface du sol s'avère nécessaire. Ce faisant, elle doit être estimée. Plusieurs facteurs influencent la température à la surface du sol, parmi lesquels les précipitations. Ainsi, plus elles sont importantes, plus la température diminue.

La température du sol joue un rôle prépondérant dans la croissance des plantes. Certaines cultures exigent des températures élevées tandis que d'autres non. La présentation de notre milieu nous a laissé voir que la température maximale enregistrée dans la plaine de la Ruzizi est de 38 degrés tandis que celle minimale est de 14 degrés, avec une moyenne de 24 degrés. Le développement et la croissance du riz se font à une température qui varie entre 25 et 35°C avec des particularités selon le stade phénologique (l'optimum pour le tallage est situé entre 25 et 31°C et 30 à 33°C pour l'épiaison).

D. L'érosion7(*)

Parler de l'érosion et/ou de l'inondation, soulève immédiatement l'aspect lié à l'eau, qui joue un rôle important dans la croissance des plantes. La composante EPIC en matière d'érosion causée par les précipitations (pluies) et les écoulements, et par le recours aux techniques d'irrigation (arroseurs et sillon). Pour simuler les précipitations et l'érosion causée par les ruissellements, EPIC contient trois équations pour ce faire : l'USLE développée par Vischmeier et Smith en 1978, la MUSLE décrite par Williams en 1975 et la modification de l'USLE intervenue suite aux travaux réalisés par Onstad et Foster en 1975. Notons cependant qu'une seule de ces trois équations réagit avec toutes les composantes du modèle EPIC. Elles sont toutes identiques mais diffèrent cependant de par leurs composantes énergétiques. L'USLE dépend largement de la pluviométrie en tant qu'indicateur de l'énergie érosive.MUSLE utilise uniquement des variables de ruissellement pour simuler l'érosionet la production de sédiments.Les variables de ruissellement ont augmenté la prédiction et éliminé la nécessité en apport de livraison, ce qui avait permis aux équations de donner une estimation unique des rendements en sédiments. L'USLE donneseulement des estimations annuelles. L'équation Onstad-Foster contient unecombinaison des facteurs d'énergie de l'USLE et de la MUSLE.

Le modèle d'érosion de l'eau utilise une équation de la forme :

=EI pour l'USLE

=11,8 (Q*.qp) 0,56 pour la MUSLE

=0,646 EI + 0,45 (Q .q*p) 0,33 pour Onstad-Foster

Source : Williams & Sharpley, 1990

Où Y est le rendement des sédiments, exprimé en tonnes par hectare, K est le facteur d'érosion, CE est le facteur de gestion des cultures, PE est le facteur de contrôle de l'érosion, LS est la longueur de la pente, EI est le facteur d'énergie des précipitations, Q* est le volume des précipitations exprimé en m3, qp est le taux marginal d'écoulement exprimé en m3 par seconde, Q est le volume des précipitations exprimé en millimètre et q*p est le taux marginal de l'écoulement exprimé en millimètre par heure. La teneur en PE est déterminée en considérant initialement que la pratique de la conservation a été réalisée (Williams et Sharpley, 1990).

L'érosion est caractérisée par la pollution en lessivant les nutriments, la diminution de la biodiversité, la diminution du rendement des récoltes, l'abandon des terres, le risque de désertification accru, la perte de revenu rural.

E. Le cycle de nutriments

Les techniques agricoles exigent d'être développées sur des grandes surfaces de terre avec un produit par hectare faible alors que quelques m2suffisent à l'artisan de subsister ou à l'industriel de déployer un nombre important d'ouvriers (Ngandu M., 2017-2018).

Il est composé de plusieurs compartiments qui sont riches en nutriments et autres substances entre autres l'azote. SelonHétier J-M. (1989-1990), ses principaux compartiments se trouvent être : l'azote minéral (MIN),la matière organique « fraîche » (MOF), la biomasse microbienne (BIO) et l'« humus » (HUM). Ils peuvent se retrouver groupés ou dispersés.

La quantité d'azote qui est perdue dans les eaux de ruissellement est estimée en considérant la couche supérieure du sol (10 mm d'épaisseur) seulement. La quantité totale de l'eau perdue et que l'on estime avoir quitté la couche est la somme de la quantité provenant de l'écoulement, l'écoulement souterrain et de la percolation.

QT = Q + Ql+ QRl

Où QT est la quantité totale d'eau provenant de la première couche, mesurée en millimètre. La quantité de NO3-N perdue dans QT est :

YNO3=(QT) (cNO3)

Où YNO3 est la quantité de NO3-N perdue dans la première couche et cNO3est la concentration de NO3-N dans la première couche. A la fin de la journée, la quantité totale de NO3-N restante dans la couche est :

VNO3 = VN030 - (QT) (cNO3)

OùVN030et VNO3 sont les poids de NO3-N contenus dans la couche au début et à la fin de la journée. La concentration en NO3-N peut être estimée en divisant le poids de NO3-N par le volume d'eau stocké. Elle est alors donnée par :

C'NO3 = CNO3 - CNO3 (

Source : Williams & Sharpley, 1990

Où C'NO3est la concentration en NO3-N à la fin de la journée, PO est la porosité du sol et VP est la teneur en eau de au point de fanage de la couche de sol (en millimètre).

F. Le modèle de croissance des plantes

« La croissance d'une culture se définit en termes d'évolution de la biomasse, tant aérienne (feuillage, grains, fruits) que souterraine (racines, bulbes,tubercules) » (Lepage M-P. & Bourgeois G., 2012).Pour qu'il y ait croissance, il importe une série d'interactions entre la plante, le sol et les conditions climatiques. Une fois que la graine est mise sous la terre, la température et les conditions d'humidité du sol contrôlent la vitesse de germination et de développement des jeunes plantules. Après la levée, la photosynthèse, la respiration, l'évapotranspiration, l'absorption d'eau et d'éléments nutritifs déterminent les conditions de croissance. Ces processus sont influencés par la température de l'air, le rayonnement solaire, les pluies, la vitesse du vent au cours de la croissance de la plante. Le rendement sera déterminé en fonction de la section récoltée des plantes : feuilles, grains de maïs-blé-riz-etc., les fourrages, les racines, les bulbes, les fruits, etc. Ce rendement à son tour, varie en fonction des pratiques culturales adoptées et les conditions climatiques qui prévalent dans un milieu à un moment donné (Lepage M-P. & Bourgeois G., 2012).

Deux types de modèles sont utilisés pour prédire la croissance des plantes ou le rendement de ces dernières. Il peut s'agir des modèles empiriques ou soit des modèles basés sur les simulations. La première catégorie ou le premier type est axé sur les observations ou des données tirées des champs que l'on manipule pour faire des prédictions que l'on ne peut cependant pas transposer aux autres régions tandis que le deuxième type est axé sur l'utilisation des données proches ou tirées de l'expérimentation. Parmi ces modèles, il y a le modèle EPIC, Erosion-Productivity Impact Calculator, lequel constitue un simulateur dynamique de croissance et rendement permettant de prendre en compte les aspects biologiques ou physiologiques des cultures. Tel que dit, il utilise des données tirées de l'expérimentation. Des modèles mathématiques mettant en relation ces processus ci-haut décrits et les variables explicatives telles que la température de l'air, le rayonnement ou radiation, les pluies ou précipitations, sont utilisés. Les spécificités relatives au sol ne sont pas ignorées ainsi que celles des variétés culturales adoptées.

EPIC est un modèle utilisé pour simuler la croissance de plusieurs cultures (mais, soja, sorgho, blé, orge, etc.). Bien qu'applicable à tout l'ensemble de ces cultures, chacune d'elles possède ses propres paramètres. EPIC simule la croissance des cultures tant annuelles que pérennes. Les cultures annuelles poussent de la date de plantation à la date de récolte tandis que les cultures pérennes conservent leur système racinaire tout au long de l'année. Elles commencent à croitre dès lors que la température moyenne quotidienne de l'air dépasse leur basse température (Williams & Sharpley, 1990).

Le développement phénologique de la plante est basé sur l'unité de chaleur quotidienne accumulée. Il est calculé en se servant de l'équation :

Source : Williams & Sharpley, 1990

Où HUk, Tmx et Tmn représentent respectivement les valeurs des unités thermiques, température maximale et température minimale en degrés Celsius au jour k, et Tb est la température de base spécifique à la culture en degrés Celsius. Aucune croissance ne surgir au-delà ou en dessous de cette température. Un indice de chaleur (HUk) allant de 0 à 1 à la maturité physiologique est calculé comme suit :

Source : Williams & Sharpley, 1990

Où Huk est l'indice de l'unité thermique du jour i et PHUj est l'unité de chaleur potentielle requise pour la maturation de la culture j. La valeur de PHU peut être saisie ou calculée par le modèle à partir de la plantation normale jusqu'aux dates de récolte.

G. Le travail du sol ou labourage

Le sol8(*)constitue le principal facteur et le plus important en agriculture, bien qu'il y ait d'autres comme le travail (tout effort conscient et organisé déployé par l'homme dans le but de production des biens agricoles), le capital qui peut être fixe (bâtiment, construction, etc.) ou circulant (engrais, semence, aliments de bétail, produits phytosanitaires). A côté de ce groupe des facteurs qualifiés de « classiques », l'on retrouve deux autres à savoir : le temps et l'entrepreneuriat, qui sont des facteurs modernes (Ngandu M., 2017-2018).

Cette composante consiste en un mélange des nutriments et des résidus dans la profondeur de la charrue. Une autre fonction de cette composante est qu'elle permet la simulation de faitage9(*). Chaque opération de travail du sol se voit attribuer une certaine efficacité de mélange. L'équation de mélange de travail du sol est donnée par :

Source : Williams & Sharpley, 1990

Où X est la quantité de matériaux dans la couche après mélange (en kg / ha), EF est l'efficacité de mélange du travail du sol (0-1), Xo est la quantité de matière avant mélange (en kg / ha), et M est le nombre de couches de sol dans la profondeur de la charrue, PD (en m).

H. Le contrôle de l'environnement des cultures

Il vise à fournir des mécanismes d'application d'eau d'irrigation, d'engrais, de chaux et des produits phytosanitaires (pesticides) ou simuler un système de drainage. Dans cette partie, nous allons nous appesantir beaucoup plus sur l'aspect irrigation. L'utilisateur du modèle EPIC a la possibilité de simuler des terres arides ou irriguées des zones agricoles. L'irrigation par aspersion ou par sillon peut être simulé et les applications peuvent être soit spécifiées, soit automatiques. Comme prévu, l'option spécifiée par l'utilisateur permet de déterminer les dates d'application et les taux à entrer. Avec l'automatique, le modèle décide quand et quelle quantité à d'eau à appliquer. L'utilisateur doit saisir le niveau de stress hydrique pour déclencher automatiquement l'irrigation, le volume maximum à appliquer par saison,et l'intervalle de temps minimum entre les applications. Celles-ci constituent des contraintes qui sont utilisées pour programmer automatiquement les irrigations (Williams & Sharpley, 1990).

II. L'économie

Sous ce vocable, on regroupe les sous-systèmes « budgétaire » et « comptable ». Les règles exigent à ce que l'on prenne en compte le suivi des coûts de production et de commercialisation des produits. Ces coûts sont classés en deux catégories à savoir : ceux dépendant du rendement des cultures que nous pouvons appeler « des coûts variables » et ceux qui ne dépendent pas du rendement que nous pouvons qualifier de « fixes ». Les coûts du travail ainsi que ceux liés à l'exploitation du sol, sont supposés être indépendants du rendement réalisé.

D'après Williams J. & Sharpley A. (1999), les coûts relatifs au fonctionnement doivent être calculés en dehors du modèle EPIC et sont par la suite intégrés comme variable dans le fichier du travail du sol. Les coûts dépendant du rendement et de la gestion sont pris en compte par le modèle EPICet sont de deux catégories : les coûts des semences et l'ensemencement. Quant aux prix des cultures, ils sont directement intégrés dans le paramètre de chaque culture. Les coûts des semences se calculent comme le produit du taux de semis10(*) et le cout par kilogramme. La même le calcul des couts de modification reste le même que celui des couts des semences. Le cout total par hectare est obtenu par la sommation des couts liés au fonctionnement des machines, les semences et les modifications. « La valeur marchande à l'hectare est basée sur le produit du rendement de la cultureet prix net de la récolte ». En essayant d'interpréter ce qui suit, il sied de dire en des termes simples que la recette obtenue est fonction du rendement réalisé et du prix qui prévaut.

Ce modèle, prenant en compte des aspects budgétaires, permet non seulement de procéder au calcul du profit (lequel se calcule en faisant la différence entre les recettes totales et les couts engagés), mais aussi d'analyser le niveau du risque. Ainsi, la capacité d'analyser le niveau du risque améliore de plus en plus la valeur analytique du modèle EPIC pour les études économiques.

Dans la réalité, le secteur agricole a toujours présenté des risques énormes, lesquels peuvent être soit d'origine climatique, etc. Or, nous savons, partant de la théorie du producteur, que le producteur arrive à produire en combinant les facteurs de production, lesquels s'achètent sur le marché et constituent un cout qu'il doit supporter dans la phase de production. Les couts se répartissent en deux catégories à savoir : les couts fixes (qui ne dépendent pas de la quantité produite, par exemple la terre, les machines,...) et les couts variables (qui évoluent avec la quantité produite par l'agriculteur, par exemple les couts des semences, de la main d'oeuvre,...). Cependant, comme le disent Williams& Sharpley, les couts liés au travail et à l'exploitation seront considérés comme indépendants du rendement réalisé. Ce faisant, pour faire face aux risques auxquels il fait face, l'agriculteur doit recourir aux nouvelles technologies ou pratiques de production, ce qui nécessite à ce qu'il dispose d'un certain budget.

Par convention, sa contrainte budgétaire est représentée comme suit : CT= ? Pi*Xioù CT représente les couts, et ? Pi*Xi, la somme des couts des facteurs de production, a vec Pi le prix du facteur correspondant et Xi la quantité que se procure le producteur au prix fixé. Ceci étant, nous nous intéresserons à savoir, à travers cette étude, comment les riziculteurs de la plaine de la Ruzizi parviennent à allouer leur budget pour adapter leur production à l'environnement dans lequel ils travaillent afin de maximiser le rendement de la culture du riz.

III. L'information

De nos jours, l'information constitue un facteur important qui devait être pris en compte dans les opérations de production car elle constitue un facteur de production au même titre que les autres, à savoir : la terre, le capital, le travail, le temps et l'entrepreneuriat ; et constitue un coût qui doit être supporté par les agents économiques.

Les marchés en Afrique ont toujours été caractérisés par des défaillances liées notamment aux problèmes de l'information, caractérisée comme incomplète et asymétrique entre les différents acteurs (producteurs et commerçants en particulier). Cette situation a été à la base de la mise en place des Systèmes d'Information de Marché (SIM), lesquels ont été mis en avant en Afrique subsaharienne pour appuyer les politiques de libéralisation des filières agricoles. Ils constituent pour ce faire des puissants outils d'accompagnement de ces politiques et consistent en une collecte régulière de l'information sur les prix des produits, des facteurs de production, etc., cela en vue d'assurer la transparence des marchés et permettre aux acteurs de prendre des meilleures décisions.L'information a pris de plus en plus de l'ampleur à travers les SIM, introduits dans la plupart des pays africains vers les années 80 en vue de renforcer les politiques de libéralisation des filières agricoles. Cette réforme des marchés a alors constitué un élément central des politiques de libéralisation qui avaient été définies à travers les plans d'ajustement structurel. Ce faisant, les Etats devaient arrêter leur rôle de régulateur des marchés (CTA, Octobre 2008).

Normalement les systèmes d'information de Marché devraient être portés par les agronomes qui se chargeraient de la diffusion de l'information sur les prix, les maladies et animaux ravageurs, l'accès à la technologie donnée nécessite la diffusion de l'information, etc.

Malheureusement, dans la plaine de la Ruzizi, le système d'information n'est pas assez développé. On trouve plusieurs sources d'information informelles qui interviennent dans la diffusion des technologies agricoles. Pour la culture du riz par exemple, plusieurs projets ont intervenu pour amener les riziculteurs à accroitre le rendement de leurs cultures, notamment en optant pour des nouvelles variétés culturales. C'est le cas du projet régional tenant lieu d'un Programme Intégré de Croissance Agricole dans la Région des Grands Lacs (du 28 avril au 14 mai 2015) qui s'était assigné comme visée l'augmentation de la productivité et l'amélioration de la qualité à travers la promotion de nouvelles techniques et technologies de production et de conservation/transformation selon les approches de démonstration en milieu paysan, l'amélioration de la maitrise de l'eau (aménagement hydro-agricole) (Programme Intégré de Croissance Agricole dans la Région des Grands Lacs, 2015).

Les activités incluaient cependant (Programme Intégré de Croissance Agricole dans la Région des Grands Lacs, 2015):

· L'introduction de nouvelles variétés appréciées parles consommateurs et susceptibles de concurrencer le riz importé ;

· Le renforcement descapacités de quelques organisations de la plaine autour de la production et la distribution dessemences de qualité afin d'en diminuer le prix et d'améliorer la disponibilité ;

· La réhabilitationet la construction d'aménagements hydro-agricoles avec comme préalable la mise en place descomités de gestion d'eau dans tous les périmètres irrigués ;

· La facilitation de l'acquisition deséquipements de capacité moyenne (batteuses, etc.) et de l'accès aux engrais (boutiques, petits sachets) ;

· La formation des agriculteurs sur les techniques et technologies de production (gestionintégrée des maladies et des ravageurs, utilisation rationnelle des engrais et pesticides, compostage,Climate-smart agriculture, etc.) ;

· et l'amélioration de l'offre de services de vulgarisation et deformation sur les techniques culturales adaptées. En termes de diffusion et partage desconnaissances techniques, l'approche préconisée pour la filière riz est celle des champs-écolepaysans (CEP).

IV. L'environnement

Le milieu des années 90 a été marqué par l'émergence des nombreuses externalités négatives entrainées par le modèle agricole productiviste. Ces dernières ont alors fait l'objet d'une étude approfondie par des acteurs extérieurs à l'agriculture. En France par exemple, les exploitations agricoles qui jadis sont considérées comme des entreprises mais qui ne sont cependant pas soumises à l'obligation extra-financière, les agriculteurs sont de plus en plus amenés à intégrer les dimensions sociales et environnementales dans leur acte de production. Ce faisant, ils s'interrogent sur les critères permettant de qualifier leurs activités,et souhaitent aussi disposer des méthodes d'évaluation scientifiquement fondées sur la prise en compte de la performance individuelle ou collective vers une agriculture durable (Zahm F., 2013).

D'après Capron & Quairel-Lanoizelée, 2006, Dohou &Berland, 2007 ; parler de la Performance Globale d'une entreprise revient à évaluer la mise en oeuvre du concept de développement durable, lequel a été défini par Stéphany en 2003, comme celui visant : « à assurer un développement par une approche globale de la performance maintenu dans le temps et résistant aux aléas, respectueux d'un système de valeurs explicité, impliquantdifférents acteurs internes et externes, dans une logique de progrès continu ». Cette définition revêt un double aspect : la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE)11(*) et la durabilité des entreprises. Partant de ce fait, Zahm (2011) et Zahm & Mouchet (2013), définissent la performance globale d'une exploitation agricole comme « son niveau de contribution à une agriculture durable ».

Retenons cependant que pour définir le concept « développement durable », nous nous rangeons derrière la définition proposée par Commission Brundtland, selon laquelle « il désigne un type de développement permettant de répondre aux besoins du présent sans pour autant compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

Par analogie, ce concept a été transplanté au secteur agricole pour donner celui de « l'agriculture durable », qui a été définie par Francis & Youngberg en 1990 comme étant : « une agriculture écologiquement saine, économiquement viable, socialement juste et humaine ».

Ø Les dimensions de la Performance Globale

Source : Zahm A. et al., 2013 ; Zahm et al., 2017

Après avoir passé en revue les différentes composantes que compte le modèle EPIC et après y avoir intégré les deux composantes, nous aboutissons à un nouveau schéma que nous pouvons présenter à partir de l'ouvrage de Williams & Sharpley (1990) et l'article de Vicien C. (1991) comme suit :

Source : Adaptation au modèle proposé par Vicien C., 1991.

251657728 : Relation de réciprocité entre les composantes du modèle ;

251658752 : Relation non réciproque.

Ce schéma ci-haut décrit est celui qui retrace les différentes relations pouvant exister entre les composantes du modèle EPIC.Comme dit ci-haut, ce modèle a été élaboré vers 1981 aux Etats-Unis pour simuler l'interaction entre les processus du sol, du climat, de la plante et de la conduite des cultures dans la production agricole (Williams & Sharpley, 1990). D'après Vicien C. (1991), un agriculteur devrait utiliser un niveau de technologie qui puisse dépendre des ressources climatiques, pédologiques, génétiques, humaines et économiques. Chacune de ces variables est composée des sous-variables qui influencent chacune en sa manière la croissance des cultures. La culture du riz se développe à une température qui se situe entre 25 et 35 °C avec des spécificités au cours du stade de croissance (stade phénologique) : l'optimum est situé entre 25 et 31 °C pour le tallage et, entre 30 et 33 °C pour l'épiaison (Moinina A. et al, 2018). D'après l'ORMVAG (2013), « des températures inférieures à 10°C ou supérieures à 45°C sont inappropriées pour le riz ». Avec ces conditions climatiques que présente la plaine de la Ruzizi, la culture du riz s'avère être de plus en plus propice. Cependant, notre travail s'attachera à voir l'impact qu'a cette température sur le développement de culture. D'après Williams & Sharpley (1990), si la surface du sol n'est pas nue, alors la température au niveau de la surface peut être considérablement affectée par la quantité de la couverture (les résidus de différentes cultures, etc.). Aussi, des pluies abondantes entrainent la chute des rendements des cultures (Moinina A. et al., 2018). En moyenne, la culture du riz supporte une quantité annuelle des pluies variant entre 450 et 600 mm (Tajani M. et al., 1997). Généralement, la riziculture se fait selon quatre grands écosystèmes connus : la riziculture irriguée, la riziculture inondée, la riziculture pluviale et la riziculture de submersion profonde (Khush G., 1997).

IV.1. La culture du riz en République Démocratique du Congo

Depuis le XVème siècle, le riz pluvial est cultivé en République, où il a été introduit par l'arrivée des Arabes. Il fallait alors attendre les années 50 pour pratiquer la culture irriguée. Les deux types subsistent jusqu'à nos jours, avec une prédominance de l'agriculture pluviale, qui occupe à elle seule 98 % de l'espace cultivé contre 2 % seulement pour l'agriculture aquatique. Quatre provinces réalisent l'essentiel de la production totale du pays, à savoir la Province Orientale (28%), le Maniema (20%), l'Equateur (13%) et le Kasaï Oriental (11%). Elles parviennent à réaliser 72 % de la production au niveau national. La riziculture aquatique est rencontrée à Kinshasa, dans la plaine de la Ruzizi, à l'Equateur (Mbandaka, Bumba), dans la Province Orientale (Kisangani), et dans le Bas-Congo (à Mbanza-Ngungu, Mawunzi). En République Démocratique du Congo, la riziculture reste l'apanage des petits producteurs qui exploitent en moyenne 0,50 hectare en culture sèche et 0,20 hectare en culture inondée pour des rendements respectifs allant de 1 à 3 tonnes de paddy par hectare (Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture de la République Démocratique du Congo, 2013).

Dans la plaine, la culture du riz connait deux saisons de production par an, et chacune dure environ quatre mois. Cependant, il est difficile d'identifier la date de début et celle de la fin de chacune d'elles, ce qui pousse les agriculteurs chacun de sa part, à planter quand il se sent prêt à le faire. Aussi, il se pose des problèmes d'eau dans certains endroits du fait du vieillissement des barrages qui ne sont pas bien entretenus. L'adoption des nouvelles techniques de production et des nouvelles variétés des semences a permis aux riziculteurs d'accroitre leur production et partant leur revenu.Le rendement est passé de 2,5 à 6 voire 8 tonnes à l'hectare entre 2010 et 2018(Aluma B., 2019).

IV.2. La revue de la littérature empirique

Les méthodes pour évaluer les impacts climatiques sur l'agriculture et les évaluations des stratégies d'adaptation ont été affinées pendant de nombreuses années et largement utilisées par les scientifiques, les services de vulgarisation, les agriculteurs commerciaux et les gestionnaires de ressources. Un défi majeur auquel toutes les évaluations agricoles doivent faire face est l'analyse des impacts biophysiques et socioéconomiques importants, parce qu'ils doivent être dérivés d'interactions complexes parmi les systèmes biophysiques et socioéconomiques qui sont fondamentalement difficiles à modéliser (United Nations Framework Convention on Climate Change, 2013).

Les modèles de simulation de culture sont fréquemment utilisés pour estimer l'impact du changement climatique sur la production agricole.Cependant, peu d'études ont évalué la performance du modèle d'une manière que la plupart des chercheurs ont pratiquée
études d'impact sur le climat (Xianzeng N. et al., 2008). Quand bien même elles parvenaient à le faire, les résultats paraissent différents selon les régionsou les milieux.

En 2008, Xianzeng N. et al., menaient une étude sur la fiabilitéet l'incertitude du modèle EPIC induite par les données d'entrée pour estimer l'impact du changement climatique sur les rendements de sorgho dans les Grandes Plaines américaines.L'objectif que ces auteurs s'étaient assignés était d'examiner la fiabilité du modèle EPIC dans la simulation des rendements du grain de sorgho dans les grandes plaines américaines sous différents aspects climatiques au cours des années avec des précipitations et températures normales et extrêmes. Aussi, ils se sont servis d'un ensemble de données d'entrée qui n'étaient pas appropriées au site sur lequel ils menaient leur étude, en vue d'étudier les incertitudes du modèle. Il s'agit des données historiques issues d'essais du Centre expérimental de Mead. Les résultats auxquels ils avaient abouti affichaient une fiabilité globale de 56 % avec une moyenne de l'erreur relative absolue de 29 %. La fiabilité dépendant essentiellement des classes de climat et des traitements à l'azote, il y avait 69 % des probabilités que les incertitudes causées par les données d'entrée soient limitées à moins de 20 % de la moyenne de l'erreur relative absolue, notée absRE. Ces résultats leur avaient permis d'affirmer que le modèle EPIC peut être utilisé pour les études d'impact des changements climatiques mais seulement il fallait encore fournir des efforts plus amples pour améliorer la précision de la simulation des réactions des cultures à des conditions extrêmes de stress hydrique. Vicien C. en 1991 quant à lui, s'était servi du modèle EPIC pour tenter de construire une fonction de production du type « d'ingénieur » qui allait prendre en compte des ressources climatiques, pédologiques, génétiques, humaines et économiques. Son objectif était de ressortir la relation input-output en utilisant les données qui sont proches de l'expérimentation qui allaient permettre d'utiliser une méthodologie économétrique afin de mettre en place une fonction de production qui représenterait tous les éventails de choix possibles, en reproduisant toutes les situations au champ. Le produit spécifique de son étude était le blé et elle avait été menée en Argentine et en France. Les résultats des estimations, obtenus en recourant à la régression linéaire multiple, présentent un coefficient de détermination de 0,97 (soit 97 %) traduisant le fait que les variables retenues dans son modèle expliquaient à 97 % le rendement de la culture du blé. Quant à nous, nous appliquons le modèle à la culture du riz dans la plaine de la Ruzizi en République Démocratique du Congo. Le point de démarcation entre mon travail et les leurs reste l'intégration de l'aspect « information » et « environnement » au modèle en le complétant, aspect non pris en compte par plusieurs auteurs notamment Vicien C. (1991), dont l'article constitue notre référence.

Chapitre Deuxième : PRESENTATION DU MILIEU ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

Dans cette section, il est question de présenter brièvement le milieu dans lequel l'étude s'est déroulée ainsi que la méthodologie à laquelle nous avions recouru pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés dans ce travail.

2.1. PRESENTATION DU MILIEU : LA PLAINE DE LA RUZIZI

Située de part et d'autre de la rivière Ruzizi, qui assure la communication des lacs Kivu et Tanganyika sur 117 Km, entre les deux lacs précités (le lac Kivu dans sa partie Nord et le lac Tanganyika dans sa partie Sud), la plaine de la Ruzizi est une immense plaine traversée par 13 affluents qui alimentent la rivière Ruzizi et collectent une partie des eaux venant des montagnes environnantes qui connaissent deux saisons annuelles de pluie qui les humectent. Cette zone (la plaine de la Ruzizi) connait des échanges économiques importants. Partagée entre trois pays, membres de la CEPGL (Communauté Economique des Pays des Grands Lacs) à savoir : le Rwanda, la République Démocratique du Congo et le Burundi ; la plaine de la Ruzizi est une zone de production et compte une superficie de 175 000 ha des terres emblavées, répartie en raison de 2 200 ha pour le Rwanda, 80 000 ha pour la République Démocratique du Congo et 93 000 ha pour le Burundi (CEPGL, 2015).« La plaine de la Ruzizi constitue un marché potentiel des villes avoisinantes et offre beaucoup d'opportunité en termes de développement régional : (i) une forte potentialité en ressources en eau et en terres ; (ii) une opportunité de marché régional ; et (iii) des partenaires économiques de part et d'autres des frontières.La population urbaine de ces villes avoisinantes dépasse les 2 millions d'habitants : Bujumbura (800 000), Kamembe (30 000), Bukavu (1,2 millions) et Uvira (200 000). A cet effectif s'ajoutent plus de 1 300000 habitants de population rurale vivant dans les environs de la plaine dans les trois pays. Il faut également prendre en considération une agro-industrie active, notamment dans la brasserie, à même d'utiliser les céréales produites au niveau de la plaine; ce qui ferait de cette plaine une zone de production privilégiée» (CEPGL, 2015, p 1).

Du point de vue de son climat, la plaine de la Ruzizi connait un climat du type semi-aride dû essentiellement à sa situation géographique à l'Ouest de la crête Congo-Nil, qui restreint les influences maritimes des alizés en provenance de l'Océan Indien. Il se caractérise par deux saisons : la saison pluvieuse qui s'étend sur à peu près six mois et la saison sèche qui couvre le reste des mois. La température moyenne y est de 24 degrés Celsius tandis que celle maximale et minimale sont respectivement de 38 et 14 degrés Celsius. Les précipitations varient annuellement entre 800 et 1 000 mm.Les sols sont d'origines alluvionnaires et sont de plusieurs catégories : argileuses, argilo-sableuses, sablo-argileuses et sablonneuses. Certains d'entre eux sont formés le long des collecteurs de la rivière Ruzizi (sur des alluvions fluviales récentes) et sont par conséquent considérés comme les meilleurs de la plaine.Ils ont une texture plutôt sablo-argileuse à parts presque égales « sable-argile ». Quant à la végétation de la plaine de la Ruzizi, elle est sujette aux pressions issues des activités agricoles et pastorales des populations vivant dans le milieu. Elle se scinde en cinq types à savoir : les savanes herbeuses, les savanes boisées, les bosquets xérophiles, les marais et prairies, et les forêts.Les feux de brousse, la pression du cheptel et les défrichements successifs pour la mise en culture des terres ont réduit la densité des couverts ligneux (CEPGL, 2015).

Notons cependant qu'en dépit de ses multiples potentialités, la plaine de la Ruzizi reste confrontée aux multiples défis entre autres celui de l'insécurité alimentaire, due notamment à une absence des politiques incitatives pouvant stimuler les investissements dans la production animale et végétale, ainsi qu'une faible compétitivité des produits face à ceux extérieurs. Ce dernier aspect entraine alors des faibles investissements dans les facteurs de production. L'on signale mêmement des différences en matière de législation agricole, d'élevage et de commercialisation des produits dans les trois pays (CEPGL, 2015).

Source : CEPGL, 2015. Annexe 1, p 2.

2.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE

En sciences sociales comme dans d'autres sciences, l'approche méthodologique renvoie à la façon dont on a procédé pour construire son raisonnement ou sa pensée. Dans cette section, il s'agira de montrer et de faire comprendre aux prétendants lecteurs, les processus utilisés pour la collecte des données, leur analyse (traitement) et leur interprétation afin d'aboutir aux résultats valables.Etant donné une insuffisance des données statistiques dont a toujours fait preuve notre pays en général et la province du Sud-Kivu en particulier, le recours aux données primaires en nous servant du questionnaire d'enquête et des groupes d'entretien, s'est avéré être la voie exigée. Ont été concernés par l'enquête, les individus oeuvrant dans la production du riz dans la plaine de la Ruzizi. Il s'agit des producteurs considérés comme acteurs directs12(*), regroupés au sein des ménages. Les informations que nous recherchions en contactant ces acteurs concernaient entre autres : les rendements de leurs cultures en périodes de récolte (deux saisons culturales sont à signaler dans la plaine de la Ruzizi à savoir : la saison A (qui commence au mois de Septembre jusqu'au mois de janvier), et la saison B (qui a cours au mois de février jusqu'au mois de Juin), les coûts des intrants qu'ils utilisent dans les processus de production : les prix des semences, les prix des engrais, les prix des produits phytosanitaires, etc. Puisque nous avions intégré les aspects « information » et « environnement », il est question de mesurer l'impact de ces variables sur le rendement de la riziculture dans la plaine de la Ruzizi.

La question qui se pose pour ce faire est alors de savoir « Pourquoi avoir orienté l'étude uniquement dans la plaine de la Ruzizi ? » Le choix de ce milieu se justifie par plusieurs éléments. Tel que nous l'avions évoqué précédemment,la demande du riz ne cesse d'augmenter étant donné la croissance démographique et son utilisation dans l'industrie agroalimentaire (notamment dans l'usine brassicole qui consomme 2 800 tonnes par an), ce qui doit entrainer l'accroissement de l'offre (après l'adoption des nouvelles techniques culturales, la production est passée de 2,5 tonnes par hectare à 7,5 tonnes par hectare), dans lequel la plaine de la Ruzizi a un rôle primordial à jouer, vu sa proximité avec la ville de Bukavu et celle d'Uvira, les deux principales villes de la province du Sud-Kivu. Aussi, le riz produit localement occupe une place de choix sur un marché qui était jadis couvert en grande partie par le riz provenant de la Tanzanie et du Pakistan (Aluma B., 2019). A ces facteurs ci-haut cités, nous y ajoutons le fait que « les zones de production du riz sont localisées dans les périmètres dans lesquels les infrastructures d'irrigation sont fonctionnelles » (Furaha G., 2017-2018, p 23). Nous partirons des espaces répertoriés par cette auteure dans le cadre de sa thèse, laquelle fait apparaitre 9 périmètres en République Démocratique du Congo, 38 au Burundi et 1 au Rwanda, lequel est divisé en 4 zones.

Pour recueillir les données nécessaires à notre étude, étant donné que nous ne disposions pas du nombre exact des riziculteurs que compte la plaine de la Ruzizi dans sa partie congolaise, un échantillon de 80 riziculteurs (dont 50 riziculteurs à Luvungi et 30 à Luberizi) a été retenu, cela compte tenu des contraintes temporelles, financières, humaines, etc. La récolte est intervenue durant une semaine, soit du 23 juin 2019 au 30 juin 2019, en raison de 3 jours par milieu. Nous avions utilisé l'enquête électronique, en faisant recours à l'Open Data Kit (ODK) qui nous a permis de collecter les informations auprès des répondants. Pour les repérer, nous nous placions respectivement à la Coopérative Paysanne pour l'Intensification Agricole et le Développement (COOPIAD) à Luvungi et à la Coopérative Solidaire des Producteurs des Denrées Alimentaires (COOSOPRODA) à Luberizi, où nous attendions les premiers venus qui une fois interviewés, nous leur demandions de nous indiquer une autre catégorie d'individus remplissant les mêmes caractéristiques, et donc qui pratiquent la riziculture.A cet effet, l'échantillonnage « Boule-De-Neige » ou « Snow Ball Sampling » a été utilisé.

Ø Approche économétrique : la régression multiple

Un travail scientifique doit suivre une certaine démarche méthodologique dans le but de déboucher sur des résultats scientifiquement valables. Pour atteindre notre objectif fixé, nous avons fait recours à une régression multiple, laquelle nous a permis de prédire l'effet sur la variable dépendante (le rendement du riz), d'une série des variables dites expliquées, nous servant des Moindres Carrés Ordinaires (MCO).

Ayant fait recours à la fonction de production linéaire, nous avons alors cherché la relation input-output. L'hypothèse est que la fonction de production des riziculteurs est du type d'ingénieur qui prend en compte les facteurs non biologiques dans le processus de sa construction.

D'après Boussard (1987), « ce procédé nous permet donc de représenter l'hétérogénéité de situations au niveau des exploitationsagricoles, aussi bien dans une région que dans un pays de sorte que l'on pourra construire des fonctions de productiontant au niveau de la ferme individuelle qu'au niveau dela région ou du pays en employant une certaine méthoded'agrégation. Dans le dernier cas il s'agira de l'enveloppede plusieurs fonctions de production ».

Selon Vicien (1989), « si on utilise les données obtenues au moyen de lasimulation comme s'il s'agissait des données réelles récoltéessur le terrain on pourra ajuster des fonctions deproduction, en employant une méthodologie économétrique ».Etant donné que nous avons manipulé des données quantitatives et avions plus d'une variable explicative (Bourbonnais R., 2015), nous avions fait appel à la régression multiple, dont le modèle retenu est le suivant :

= pour t = 1,..., n.

Pour sélectionner les variables explicatives significatives, c'est-à-dire les variables qui influent sur le rendement des riziculteurs, nous partirons de la technique dite « Backward elimination » ou « la technique d'élimination progressive ». Pour atteindre le but que s'est fixé ce travail, en s'inspirant de l'article de Vicien C. (1991), le rendement des cultures à l'hectare (du riz pour notre cas) constituera notre variable dépendante, les variables indépendantes étant : la main d'oeuvre ou le facteur travail : ; l'équipement en matériel agricole pour la culture du riz :Ma ; le fertilisant : ; le traitement phytosanitaire : Tp(Vicien C., 1991). A cette liste des variables indépendantes, nous intégrerons pour ce faire : l'environnement : En(en considérant l'exposition de l'exploitation aux événements climatiques, notamment la sécheresse, phénomène actuellement alarmant) et l'information :In.Notre modèle de départ est formalisé comme suit :y =a0 + a1 L+ a2 Ma+ a3 F + a4Tp+ a5En + a6 In + u

Le terme aléatoire u, que l'on appelle l'erreur du modèle, tient un rôle trèsimportant dans la régression. Il permet de résumer toute l'information qui n'est pasprise en compte dans la relation linéaire que l'on cherche à établir entre Y et X,c'est-à-dire les problèmes de spécification, l'approximation par la linéarité, résumer lerôle des variables explicatives absentes, etc. Comme nous le verrons plus bas, lespropriétés des estimateurs reposent en grande partie sur les hypothèses que nousformulerons à propos de u. En pratique, après avoir estimé les paramètres de larégression, les premières vérifications portent sur l'erreur calculée sur les données (onparle de "résidus") lors de la modélisation (Bourbonnais R., 2015).

Le modèle que nous venons de spécifier n'est qu'une simplification de la réalité.En effet, ne retenir que les variables ci-haut pour expliquer le rendement des cultures est insuffisant ; il existe plusieurs autres facteurssusceptibles d'expliquer le pourquoi de non optimisation de la production du riz. D'où le terme aléatoire qui synthétise l'ensemble de ces informations nonexplicitées dans le modèle. On retrouve à titre illustratif des variables relatives aux aspects environnementaux.

Notre étude a pour objectif d'estimer une fonction de production propre aux riziculteurs de la plaine de la Ruzizi en utilisant le modèle EPIC et établir par conséquent les rapports inputs-outputs des différentes combinaisons factorielles, dans le but de refléter un maximum des possibilités techniques dont disposent les riziculteurs de la plaine de la Ruzizi en République Démocratique du Congo. A part cet objectif, un autre est envisagé : d'évaluer la fiabilité du modèle13(*) dans la plaine de la Ruzizi en y intégration l'aspect « information » et « environnement » aux 9 composantes qu'il compte. Nous servant du modèle développé par Vicien C. (1991), nous avons obtenu le modèle suivant :y = a0 + a1 L+ a2 Ma+ a3 F + a4 Tp+ a5Se + a6 In + u où L : représente la main d'oeuvre ; Ma : le matériel agricole ou équipement ;F : la quantité de fertilisant utilisé ; Tp : le traitement phytosanitaire ; Se : composante retenue pour l'environnement. Elle sous-entend l'exposition de l'exploitation à la sécheresse et In : l'information.

Ø Les tests de validation du modèle de régression linéaire

Au niveau global, les indices qui permettent de juger la qualité de la régression effectuée sont:

· Le coefficient de détermination R: il est le carré du coefficient de corrélation multiple et sert à mesurer la qualité de l'ajustement entre les variables de l'analyse. Il s'interprète comme le pourcentage de la variance de la variable à expliquer restitué par le modèle. Plus il est proche de 1, plus les valeurs observées calculées par le modèle sont proches ;

· Le test de Fischer : dont la valeur calculée F, permet d'apprécier l'influence de l'ensemble de variables explicatives. Il permet de tester si le modèle linéaire rend compte de manière significative le comportement de la variable dépendante. Si on a n observations et p variables, F calculé est significatif au seuil critique retenu et à (p, n-p-1) degré de liberté, si sa valeur est supérieure à celle de F théorique pour les mêmes références. Il permet ainsi de juger de la validité des résultats, autrement dit, de la qualité des modèles sélectionnés ;

· Le test de Student : sur la signification individuelle des coefficients de chaque variable explicative permet d'en apprécier la valeur explicative et selon le cas, la faire ressortir du modèle. Il permet de savoir si le coefficient du modèle est significativement différent de zéro. Si (t) calculé est supérieur à (t) théorique, on accepte que le coefficient soit significativement différent de zéro.

Ø Description des principales variables de l'étude : tableau synthèse

Variables

Acro.

Modalités

Impact

Variable Dép.

 

Rendement par ha

y

Il est une variable quantitative ou mesurable. Il désigne le rapport de la production par la superficie totale cultivée ou emblavée.

Il sera exprimé en kilogrammes par hectare.

 

Variables Indép.

 

Main-d'oeuvre

L

Variable quantitative : elle est mesurée en référence à la quantité de facteur travail utilisé. Nous allons considérer le nombre d'individus par hectare.

+

Equipement

Ma

Variable quantitative : il s'agit ici de l'ensemble de tous les matériels agricoles utilisés pour la riziculture. Il sera mesuré en prenant le cout moyen d'acquisition.

+

Traitement phytosanitaire

Tp

Variable quantitative : il désigne l'ensemble des produits utilisés par les riziculteurs pour faire face aux animaux nuisibles et autres maladies. Il sera exprimé en unité monétaire par hectare (le franc congolais sera pris comme référence).

+

Fertilisant

F

Variable quantitative : il s'agit de la quantité de fertilisant nécessaire pour assurer un bon rendement. Le kilogramme par hectare sera retenu comme unité de mesure.

+

Environnement

En

Variable quantitative : il est complexe dans son ensemble. Par manque des données disponibles, nous nous limiterons à l'exposition à la sécheresse qui sera mesurée en utilisant la superficie asséchée.

-

L'information

In

Variable catégorielle : elle renvoie à l'accès à l'information dont ont besoin les riziculteurs lors du processus de production. Elle sera mesurée en référence à trois types d'information : accès à l'information sur les techniques de production, sur les intrants et du marché. On attribuera la note 3 à celui qui aura accès à ces trois types d'information, 2 à celui qui aura accès à deux types, 1 à celui qui a accès à un seul type et 0 à celui qui n'a pas accès à l'information.

+

Source : Nos analyses nous servant du modèle de Vicien C., 1991.

Analyse de données : Les données que nous avions collectées l'ont été grâce à l'Open Data Kit (ODK), les graphiques ont été réalisés à l'aidede Microsoft EXCEL. Quant à l'analyse, nous avions fait recours aux logicielsde traitement Eviews dans sa version 8 ainsi que SPPS dans sa version 20.0. Ces derniers nous ont servi dans l'analyse statistique des données.EXCEL et SPSS nous ont aidés respectivement dans le traçage des graphiques et tableaux. Quant à la régression, elle a été faite avec le logiciel Eviews.

Chapitre Troisième : ANALYSE, TRAITEMENT ET DISCUSSION DES RESULTATS DE L'ETUDE

Ce chapitre est celui consacré à l'analyse et au traitement des données recueillies sur le terrain auprès des riziculteurs de la plaine de la Ruzizi. Dans cette partie, nous présenterons les résultats issus des données collectées et analysées, en essayant de suivre un plan qui comprend cinq points dont : le premier sera celui du profil de l'enquêté ; le deuxième présentera la structure de l'exploitation ; le troisième sera celui qui traitera des questions relatives à la production et aux intrants ; le quatrième, l'accès à l'information et enfin le cinquième et le dernier, se bornera à présenter les résultats issus de la régression multiple, laquelle permettra de vérifier la fiabilité du modèle que nous estimons.

I. Profil de l'enquêté

Tableau n° 1 : Caractéristiques des ménages

Variables

Tous les milieux

Luvungi

Luberizi

Sexe

Hommes

70 %

70 %

73,3 %

Femmes

30 %

30 %

26,7 %

Age

35,77 ans

37 ans

34 ans

Taille du ménage

7 personnes

8 personnes

7personnes

Ancienneté dans l'agriculture

12,76 ans

13,18 ans

12,06 ans

Ancienneté dans la riziculture

10,69 ans

11,06 ans

10,06 ans

Source : Nos analyses avec SPSS 20.0

Dans la plaine de la Ruzizi en général, et à Luvungi & Luberizi en particulier, l'agriculture constitue l'activité principale de plusieurs individus. On cultive le riz, la tomate, le maïs, le haricot, etc. Bon nombre de champs sont occupés par le riz, surtout la partie où l'irrigation est possible. Dans les coins où il est difficile d'irriguer, on cultive le maïs, le haricot ou toute autre culture pluviale.

Le riz constitue la spéculation la plus pratiquée et constitue la source principale des revenus de bon nombre d'acteurs qui le cultivent. Les revenus issus de la vente de ce produit leur permettent alors de subvenir aux besoins de leurs familles notamment : l'alimentation, la scolarisation des enfants, les soins de santé, l'habillement, etc. Les résultats à notre possession montrent que dans les milieux où notre terrain s'est réalisé (Luvungi et Luberizi) : 98,8 % des individus ont pour activité principale l'agriculture tandis que 1,2 % a pour une activité principale autre que l'agriculture, l'enseignement.Ceci n'est cependant pas surprenant car certaines études (Note de Politique Agricole de la RDC, 2009 ; Code Agricole Congolais, 2008) montrent que l'agriculture est pratiquée par plus de 70 % de la population congolaise et qui vit cependant dans les milieux ruraux.D'après le Code Agricole Congolais : « La République Démocratique du Congo est un vaste pays à vocation agricole, dont les activités ont toujours été une tradition,avec une population de près de 70 % vivant en milieu rural etdépendant de cette activité [...] ».Cependant, une étude menée en 2012 par A. Balika montre quant à elle que dans la Province du Sud-Kivu, 87 % de la population s'occupe de l'agriculture. Qu'il s'agisse de Luvungi ou de Luberizi, la situation reste la même. A Luvungi, 98 % de nos répondants s'occupent de l'agriculture tandis que 2 % seulement ont une autre activité à part l'agriculture. La situation semble être la même à Luberizi où nous avons trouvé que les 100 % de nos répondants avaient comme activité principale, l'agriculture. En parlant de cette activité, il faut comprendre qu'il s'agit bel et bien de la riziculture. Celle-ci est pratiquée en majorité par les hommes qui sont majoritaires et représentent 70 % de notre échantillon tandis que les femmes ne représentent que 30 % de ce dernier. Les informations à notre possession nous ont laissésentendre que les femmes ne s'occupaient jadis de la riziculture dans la plaine de la Ruzizi mais actuellement, elles commencent à intégrer progressivement cette activité. C'est ce qui justifie d'ailleurs la faible proportion ou participation de la femme dans les activités rizicoles. Aussi, il a été prouvé que la riziculture est une activité qui exige trop de sacrifices de la part des acteurs, ce qui fait à ce que les femmes en consacrent moins de temps et la plupart de leur temps aux travaux ménagers. Une étude menée sur la riziculture dans la plaine de la Ruzizi par Furaha G. en 2017, montre que les femmes sont moins présentes dans la riziculture que nous soyons au Rwanda, au Burundi ou en RD Congo. Dans ce dernier, elles représentaient 23 % de l'échantillon contacté. Les résultats montrent que la faible participation de la femme dans la riziculture reste due aux critères socio-économiques que ne remplissent pas souvent cette catégorie. Quant à Mukenge A. (2018), la riziculture dans la plaine de la Ruzizi est une activité de rente, d'où la présence élevée des hommes. Ses résultats montrent toujours une forte prépondérance des hommes dans la riziculture avec 51,79 %à Bwegera et 64,1 % à Luberizi, contre 48,31 et 34,32 % des femmes respectivement à Bwegera et à Luberizi. Notons cependant que l'ancienneté dans cette activité est variable selon les individus. En lisant les résultats qui apparaissent dans le tableau ci-haut, nous remarquons que tant à Luvungi qu'à Luberizi, la moyenne de l'ancienneté est de 12,76 ans dans l'agriculture tandis qu'elle est de 10,69 ans dans la riziculture. Il se remarque que ces moyennes sont élevées à Luvungi qu'à Luberizi, mais il est difficile de dire le pourquoi de cette différence. Toutefois, il sied de préciser que le nombre d'années dans l'agriculture n'est pas synonyme du nombre d'années dans la riziculture car on peut trouver un agriculteur non riziculteur.

Nous l'avions vu précédemment, les hommes restent prédominants dans la riziculture pratiquée dans la plaine de la Ruzizi, aussi l'on signale une forte proportion des jeunes dans cette activité, laquelle exige beaucoup de sacrifices. Elle est exercée par les individus dont la moyenne d'âge est de 35,77 ans, avec 23 ans comme l'âge du répondant le moins âgé et 60 ans, le plus âgé.Comme on peut le constater à travers les résultats à notre possession et tenant compte des réalités vécues sur le terrain, les riziculteurs sont essentiellement jeunes, avec 73,8 % ayant moins de 40 ans. A Luvungi, la majorité des exploitants rizicoles a un âge compris entre 27 et 40 ans tandis qu'à Luberizi, la majorité est jeune, dont l'âge varie entre 20 et 50 ans. En ce qui concerne la composition, le tableau ci-haut présenté affiche une taille de ménage qui est de 7 personnes pour l'ensemble des répondants, avec environ 8 personnes à Luvungi et 7 à Luberizi. Ces résultats rencontrent en partie ceux trouvés par Mukenge A. en 2018, dans son étude sur l'analyse des impacts socioéconomiques multidimensionnels du changement climatique sur la production rizicole dans la plaine ; ainsi que ceux de Plaza C. (2006-2007), respectivement selon lesquels : « la taille de ménage de la plaine de la Ruzizi se situe autour de 7 personnes » et « la taille moyenne des ménages interrogés est de 7 personnes dans le territoire d'Uvira ». Néanmoins, ces résultats semblent s'éloigner de ceux de l'enquête 1-2-3 réalisée en 2004-2005, qui nous présente une taille de 5 personnes comme taille moyenne de l'ensemble du pays. En comparant nos résultats trouvés avec ceux des autres études menées en RD Congo, on remarque qu'ils tendent vers ceux présentés dans le Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté-DSCRP qui sont tels que : « En moyenne, un foyer congolais comporte 6 membres ».

Figure n° 1 : Répartition selon le niveau d'étude des producteurs par sexe

Source : Nos analyses avec SPSS 20.0

En ce qui concerne le niveau d'instruction des riziculteurs, ces derniers sont caractérisés par un niveau d'étude plus faible. L'on note la prédominance des producteurs à niveau d'étude secondaire, qui représentent 51,2 % de notre échantillon, ceux du niveau primaire qui représentent 33,8 % ; les individus analphabètes qui représentent 10 % et enfin ceux universitaires qui sont minoritaires, et représentent 5 %. Les études menées par d'autres chercheurs en l'occurrence de Furaha G. (2017) montrent que dans la plaine de la Ruzizi, 60 % des individus ont un niveau d'étude secondaire, 20 % ont un niveau primaire, 17,5 % sont analphabètes et 2,5 % sont des universitaires. La tendance est la même pour Mukenge A. (2018) qui avait trouvé 43,94 % ; 34,85 % ; 13,64 % et 7,58 % respectivement pour le secondaire, primaire, analphabète et universitaire, cela à Luberizi. Faute des moyens suffisants pour faire scolariser les enfants, bon nombre d'individus se voient arrêter leurs études en niveau secondaire. Aussi, certains parents estiment que si une fois leurs enfants savent lire et écrire, cela peut leur suffir. En lisant la tendance que ressort ce tableau, il se remarque que, de tous les niveaux d'étude, la proportion de la femme reste faible. Aucune parmi celles enquêtées n'a un niveau universitaire ; 12,50 % ont un niveau secondaire ; 13,80 ont un niveau primaire et enfin 3,80 % sont analphabètes. Nous présumons à cet effet que, du fait que les femmes sont marginalisées dans la société africaine, elles ne sont pas scolarisées. Certains estiment que la place de la femme se trouve à la cuisine ou elle est vouée à réaliser les travaux ménagers ou encore elle doit se marier, raison pour laquelle il n'est pas nécessaire de la scolariser. Toutefois, on peut aussi remarquer que les hommes ayant aussi un niveau d'étude universitaire sont peu nombreux. Faute des moyens, les parents ont du mal à supporter les frais académiques de leurs enfants, raison pour laquelle ils sont nombreux à avoir un niveau d'étude secondaire.

Ø Situation matrimoniale des producteurs par localisation

Figure n° 2 : Répartition selon la situation matrimoniale et selon la localisation

Source : Nos analyses avec SPSS 20.0

Ce graphique nous renseigne sur l'état matrimonial des enquêtés ainsi que leur localisation. Trois modalités y apparaissent pour l'état matrimonial, à savoir : célibataire, marié et veuf (ve). Il se remarque que les mariés en ressortent majoritaires avec 68,8 % de notre échantillon, ensuite les célibataires qui représentent 27,5 % et enfin les veuf (ve)s qui sont une minorité et représentent 3,8 %. La riziculture constitue une activité de rente comme l'a souligné Mukenge A. en 2018. Cela signifie que le riz constitue une spéculation qui est commercialisée après production. La forte proportion des mariés dans cette activité se justifie par le fait que la riziculture constitue une profession (activité principale) de 98,8 % de la population, ce qui fait à ce que les parents devraient la pratiquer pour assurer la survie de leurs familles en satisfaisant les besoins familiaux : l'alimentation, la scolarisation, les soins de santé, l'habillement, etc. De même que les mariés, les veufs (ves) s'en servent aussi pour subvenir aux besoins de la famille. Quant aux jeunes célibataires, ils pratiquent l'agriculture pour subvenir à leurs besoins. Une source contactée a montré que pour des cultures destinées à la vente, on pratique la riziculture tandis que pour l'alimentation, on cultive le manioc. En interprétant ce graphique, les célibataires constituent une majorité à Luvungi (16,20 %) qu'à Luberizi (11,20 %) ; situation pareille pour les mariés à Luvungi (42,50 %) contre 26,20 % à Luberizi. Les veufs (ves) quant à eux ne représentent que 3,80 % et ont été localisés uniquement à Luvungi. De ce qui précède, rien ne nous rassure que la tendance reste la même pour toute la plaine de la Ruzizi.

II. Structure de l'exploitation

La localisation de l'exploitation constitue un facteur important dans la conduite de la riziculture. Les riziculteurs qui veulent se lancer dans cette activité préfèrent acquérir les terres (pour l'achat ou pour la location) en fonction de plusieurs facteurs notamment l'accès à l'eau d'irrigation. A Luvungi comme à Luberizi, les agents sont indifférents en ce qui concerne la localisation des exploitations. Les sites les plus connus et les plus exploités à Luvungi se trouvent être Kakamba, Rurambira et Rugoze (Nyanzigo, Ndogombo, Kigoko, Nyakagobe) tandis qu'à Luberizi, certaines sources nous ont laissés entendre que l'on compte 7 blocs de culture du riz dont : Kibumba, Kagaragara I, Kagaragara II, Mukama, Sango Ier, Gashiru et Sango II. Ces sites sont classés selon l'accès à l'eau d'irrigation. Cependant, il a été remarqué, à travers les résultats de nos analyses qu'il y a disponibilité des terres dans la plaine de la Ruzizi tant pour l'achat que pour la location. Ceci a été confirmé par 100 % des personnes rencontrées qui ont affirmé que les terres sont disponibles pour celui qui veut pratiquer la riziculture dans la plaine de la Ruzizi, et donc à Luvungi et à Luberizi, nos deux milieux d'étude. Comme il a été remarqué, 40 %-56 %-2 %-2 %des exploitations à Luvungi ont été acquises respectivement par achat-location-don-héritage tandis que 18 %-12%acquises respectivement par achat-location à Luberizi. De plus frappant, le mode d'acquisition par achat reste dominant tant à Luvungi qu'à Luberizi pourtant une étude précédente réalisée par Furaha G. et al (sd) souligne que : « le mode de faire valoir indirect (location) des champs rizicoles est dominant dans la plaine de la Ruzizi ». Interrogés à ce sujet, certains riziculteurs ont avancé qu'avec la demande élevée de terres pour la riziculture, les couts de location ont aussi augmenté considérablement et ce faisant, si on trouve quelqu'un qui vend son champ, le mieux serait de l'acheter pour faire face aux frais de location à supporter à chaque saison. Cependant, rien ne rassure, à travers les résultats trouvés que le mode d'acquisition par achat reste dominant car, bien que nous l'ayons constaté, certains démontrent que dans la plaine en particulier et au Sud-Kivu en général, la voie d'accès la plus répandue reste la location, à travers le bwasa, le kalinzi et le bugule. C'est le cas de Bashige C. (2005), qui montre que : « Puisque les paysans pauvres possèdent moins de terres pour pratiquer la culture du riz ni assez de moyens financiers pour procéder à l'achat d'une terre, la seule voie d'accès qu'ils utilisent est le marché de location ».Signalons que ceux dont le mode d'acquisition est l'achat n'ont pas à proprement parler des titres de propriété du genre « certificat d'enregistrement ». Ils ont à leur disposition des petits documents (papiers) tenant lieu d'acte de cession établis entre cédant et acquéreur lors du processus de cession de la propriété. Les études précédentes soulèvent un constat selon lequel : « aucun riziculteur se reconnaissant propriétaire (selon la coutume et le droitd'occupation) ne possède de titre de propriété. Pourtant, le titre de propriété est l'acte officiel qui permet de démontrer que l'on est propriétaire d'un bien, que celui-ci ait été acheté, transmispar donation, par héritage ou à la suite d'un partage. Il est délivré obligatoirement par un notaire, c'est-à-dire d'un acte authentique, qui est remis lors de l'acquisition d'unbien immobilier. C'est un document légal qui est remis au nouvel acquéreur et qui lui garantit cependant une certaine sécurité foncière ».

Pour atteindre leurs champs, les riziculteurs parcourent des longs trajets. Cependant, ces derniers varient d'un milieu à un autre : ils sont très longs à Luvungi tandis que pas assez à Luberizi où les champs sont plus proches des cultivateurs, même si le trajet dépend de la résidence de chaque riziculteur. Il se remarque qu'un agriculteur-riziculteur parcourt en moyenne environ 3000 mètres (soit 3 Km de trajet) pour atteindre son champ, ce qui semble se rapprocher de ce qu'avait trouvé Furaha G. et al (sd) qui montre que : « les ménages rizicoles du site RDC parcourent en moyenne 3km pour atteindre leurs champs rizicoles ». A Luberizi, la situation semble être contraire. Des ménages parcourent en moyenne 1000 mètres (soit 1 Km) pour atteindre leurs champs.Dans la plaine de la Ruzizi en général, et dans la partie congolaise en particulier, la riziculture reste essentiellement irriguée, en captant les eaux des rivières qui sont drainées jusque dans des champs pour alimentation. Tous les enquêtés rencontrés (100 %) ont souligné qu'ils pratiquent la monoculture, et donc la riziculture. Ainsi, dès lors que le champ a été affecté à la riziculture, aucune autre culture ne peut y être associée. Comme le disent Furaha G. (2017) & Furaha G. et al (sd) : « La culture du riz irrigué de la plaine de la Ruzizi dans son ensemble oblige le mode d'occupation en cultures seules. C'est-à-dire que la même parcelle n'est pas utilisée à la fois pour l'habitation et les cultures. En effet, contrairement aux autres types de cultures pratiquées dans le milieu d'étude qui permettent l'utilisation des terres pour l'habitation familiale et pour l'exploitation agricole, les terres à vocation rizicole sont utilisées exclusivement pour les cultures (principalement le riz). Elles sont localisées dans des espaces aménagées (marais ou bas-fonds) ». Aussi, aucun exploitant rizicole n'avait pensé à disponibiliser un pâturage. Sur les 100 % ayant répondu à nos questions, tous ont montré que les champs ne disposent pas de pâtures pour le bétail, cela pour éviter des conflits pouvant naitre à cet effet une fois que les bêtes parvenaient à divaguer et atteindre les champs voisins. D'autres par contre ont carrément soulevé qu'ils ne sont pas en possession de bétail à faire paitre mais à plus forte raison, un champ affecté à la riziculture, l'est dans sa totalité.Notons aussi que 100 % des champs exploités par les répondants le sont à titre individuel.

En ce qui concerne le nombre d'exploitations dont disposent les riziculteurs, ce nombre varie selon les circonstances. A Luvungi par exemple, les résultats montrent qu'un riziculteur exploite en moyenne 1,42 champ tandis qu'à Luberizi, une moyenne d'un champ a été trouvée. Du fait de la sécheresse observée dans ce milieu due à une absence d'eau, tous les exploitants ont été déçus si bien qu'ils se sont limités à exploiter un seul champ. Néanmoins, la superficie cultivée dans les milieux sous étude reste la même. Une étude menée par Mukenge A. (2018) affiche que la superficie rizicole exploitée dans la plaine de la Ruzizi est d'au moins 0,23 hectare par ménage rizicole. Ce fait est corroboré par les résultats trouvés par Furaha G. (2017) qui montre que les ménages possèdent en moyenne 0,49 hectare dans le site congolais. Elle ajoute qu'il y a une forte concentration des ménages dans la tranche de moins d'1ha qui représentent 80,6% des riziculteurs, alors que 18,5% ont une superficierizicole variant entre 1 et 2 hectares et que seulement 1,9% possède entre 3 et 5 hectares.Les données recueillies présentent une superficie qui est en moyenne de 0,26 hectares dans l'ensemble(avec une moyenne de 0,26 ha à Luvungi et 0,25 ha à Luberizi), ce qui fait environ 4 carrés14(*) exploités en moyenne pour chaque ménage.

Ø Répartition des répondants par tranches de la superficie possédées par localisation

Une forte concentration se fait remarquer pour les ménages ayant moins de 0,5 ha en exploitation, qui représentent 92,5 % de notre échantillon contre 7,5 % seulement des ménages qui exploitent plus de 0,5 ha, soit 8 carrés. Comme on peut le constater à la lumière des résultats présents dans ce tableau, 35 % des ménages exploitant moins de 0,5 ha à Luberizi tandis qu'à Luvungi, 57,5 % en exploitent moins de 0,5 ha. Il se remarque que très peu de ménages exploitent plus de 0,5 ha (7,5 %), en raison de 2,5 % à Luberizi et 5 % à Luvungi. Est-ce autant dire que c'est à Luvungi que l'on exploite des plus grandes vastes rizières ? Il nous a été révélé que les superficies rizicoles exploitées restent faibles car la riziculture est une activité qui exige beaucoup de soins et une main d'oeuvre abondante, ce qui stipule des coûts relativement élevés à supporter dans le processus de production. La tendance observée à Luberizi est telle que les riziculteurs émettent les voeux d'accroitre leurs superficies cultivées en raison des opportunités de marché qui sont en train de se présenter du jour le jour dans leur milieu, notamment avec l'arrivée de la Bralima qui est actuellement le principal preneur des productions réalisées, étant donné que le riz est utilisé comme matière première dans la fabrication de la bière comme le disait Aluma B. (2019) : « [...] de grandes quantités de riz sont vendues à la seule usine brassicole de la place qui consomme 2 800 tonnes par an, mais aussi aux marchés locaux autour de Bukavu et Uvira, les deux principales villes de la province ». Notons en passant que les rendements sont importants à Luberizi qu'à Luvungi.

Figure n° 3 : Répartition selon la superficie exploitée par groupement

Source : Nos analyses avec Excel

III. Production et accès aux intrants

Pour produire, il importe de combiner les facteurs de production, parmi lesquels les intrants (semences, engrais, produits phytosanitaires, etc.). Nous l'avions vu précédemment, l'unité la plus couramment utilisée dans la plaine de la Ruzizi reste le « carré », dont 1 carré15(*) équivaut à 0,0625 ha, soit 6,25 ares ou encore 625 m² (soit 25m x 25m). La production du riz dans la plaine connait deux saisons culturales (avec deux récoltes au courant de l'année) à savoir la « saison A » qui commence au mois de Septembre pour la majorité, voire Octobre et la « saison B » qui intervient au mois de Février, selon le calendrier ci-après :

Ø Calendrier rizicole, phases de production& main d'oeuvre utilisée

Source : Furaha G., 2017

Au cours d'une saison culturale, plusieurs opérations sont réalisées : la pépinière, le repiquage, le 1er labour, le 2e labour, le 3e labour, l'épandage d'engrais, le 1er sarclage, le 2e sarclage, le 3e sarclage, la récolte, le battage et le séchage.La réalisation de ces opérations est fonction des ressources financières dont disposent les riziculteurs. Pour certains, par manque des moyens financiers, ils ne pratiquent pas le 3e labour, le 2e sarclage ainsi que le 3e sarclage, car estimant que ce sont des coûts à supporter pourtant il n'y a pas assez d'argent pour rémunérer la main d'oeuvre et ils n'ont pas de force pour le faire ; avec tout ce que cela a comme conséquence au rendement attendu. Les recherches soulignent une importance capitale du sarclage pour assurer une bonne croissance des plantes étant donné que les mauvaises herbes absorbent les éléments contenus dans le sol et dont a besoin le riz pour son développement.La pépinière se réalise au même moment que le labour (1er, 2e et 3e) et 21 à 30 jours suffisent à cet effet pour ensuite procéder au repiquage des jeunes plants dans la rizière. Le respect du délai de labour s'avère être d'une importance capitale en vue d'espérer réaliser une bonne production. Plus la pépinière dure trop longtemps, la production est compromise de plus en plus. La pépinière est installée dans le champ même où s'effectuera le repiquage, cela en vue de faciliter le transport des plants. De coutume, la surface où elle est implantée est suffisamment faible ou petite.Du fait que la pépinière n'exige pas beaucoup à faire, pour minimiser les coûts à cette étape, la majorité d'individus (73,75 %) utilise une seule personne, à qui elle paie en moyenne 2511,63 FC ou 2928,57 FC selon que l'on est à Luvungi ou à Luberizi. 26,25 % des riziculteurs utilisent 2 personnes pour faire faire la pépinière. D'autres, par maque des moyens, le font seuls.La pépinière se paie à des prix qui soient extrêmement faibles par rapport aux autres opérations. Même chose pour l'épandage d'engrais. Faute des moyens financiers, certains riziculteurs recourent à la main d'oeuvre familiale pour faire faire cela. A Luvungi, sur les 50 personnes contactées, 7 personnes (soit 14 %) et 21 (soit 42 %), ont dit qu'elles le font seules (pépinière et épandage d'engrais), cela du fait que ces opérations exigent moins de la personne humaine en termes d'énergie car pour la pépinière par exemple à Luvungi où les techniques culturales restent encore traditionnelles, on jette les graines en masse, même chose pour l'épandage d'engrais s'il ne s'agit pas d'engrais sous forme de briquettes. 86 % et 58 % restants, utilisent une main d'oeuvre salariée pour la pépinière et l'épandage d'engrais. A Luberizi par contre, la tendance est renversée : sur les 30 répondants, 16 (soit 53,3 %) travaillent seuls dans leurs champs quand il s'agit de faire la pépinière et 3 (soit 10 %) quand il s'agit d'épandre l'engrais. Le reste, soit 46,7 % et 90 % recourent à la main d'oeuvre salariée pour faire exécuter ces opérations.

Au départ, le champ est couvert des mauvaises herbes qui doivent être coupées et dégagées (cf. 1er labour16(*)) du champ afin d'avoir un endroit où mettre la pépinière. Les frais à cette phase sont généralement élevés tant à Luvungi qu'à Luberizi vu le travail à faire et étant donné que le champ est recouvert d'une brousse à défricher. 76,25 % des exploitants agricoles utilisent en moyenne 2 personnes à ce stade, avec une moyenne de 2 jours à faire par carré. Cela étant, pour quatre carrés (soit 0,25 ha), il faut au moins une semaine ou 8 jours pour achever le 1er labour.Il est généralement conseillé à ce stade, d'utiliser un grand nombre de travailleurs pour accélérer les travaux et éviter ainsi de retarder le repiquage des plants. La probabilité d'être en retard est élevée pour ceux qui utilisent peu d'individus pour cette opération. Pour ceux qui recourent à un individu, ce dernier, avec tous les efforts qu'il peut fournir, peut mettre deux jours voire trois pour faire un carré. En cas de recours à une main d'oeuvre salariée, le propriétaire du champ qui est le riziculteur, doit se rassurer que les travailleurs respectent le délai tel que convenu. Le plus souvent, le calendrier agricole échappe aux riziculteurs qui ne le respectent pas, notamment à cause des facteurs climatiques, la disponibilité de la main d'oeuvre, et de la présence ou non de l'eau pour l'irrigation. D'après Aluma B. (2019), « une saison dure au maximum quatre mois. Mais on ne peut pas dire à quelle période la saison commence. Chacun plante au moment où il se sent prêt ». Au même moment que se passe le 2e labour, on verse le premier type d'engrais (le DAP). A cet effet, il sied de mentionner que deux types d'engrais sont appliqués : l'engrais de fond et l'engrais de couverture. Une fois que le repiquage a été fait, on procède au 1er sarclage, soit un mois après. Il faut attendre encore un mois après pour passer au 2e labour, ensuite le 3e pour ceux qui le font. Pour d'autres, cette opération n'a pas souvent lieu. Un mois après l'application de l'engrais de couverture, le DAP, on verse alors l'urée. Il faudra alors attendre la période de récolte qui se réalise simultanément que celle de battage17(*).Pour éviter de se faire voler la récolte, ces opérations doivent être aussi raccourcies que possible : deux jours au maximum. Au même moment que les plantes sont coupées à la faucière par un travailleur, l'autre fait le battage et l'autre encore18(*), se charge du transport. Quant au séchage19(*), quelques deux à trois jours suffisent (selon qu'il y a disponibilité du soleil) avant d'amener le paddy au moulin pour la transformation.

Il sied de signaler, à la lumière des informations à notre possession, que le plus souvent, la main d'oeuvre salariée ayant pratiqué le 1er labour est souvent celle qui est utilisée pour le 2e labour, donc 2 personnes à ce stade. Il est à noter qu'à toutes les autres étapes, une moyenne de 2 travailleurs est retenue par carré sauf au stade de l'épandage d'engrais où on revient encore à un individu vu qu'il n'y a pas beaucoup à faire. L'engrais se jette comme des grains dans le champ et là, un jour suffit pour terminer cette opération. Néanmoins, il faut au moins deux jours pour ceux qui utilisent l'engrais sous forme de briquette pour l'épandre sur l'ensemble du champ. En ce qui concerne la rémunération, le tableau ci-dessous présenté nous fait une exposition des coûts. On peut alors remarquer les prix diminuent au fur et à mesure que l'on passe d'un stade à un autre, étant donné que la pénibilité des taches est réduite.

Ø Structure des coûts production par carré (pour chaque étape)

Nous l'avions précédemment souligné que pour produire, les riziculteurs doivent supporter des coûts tout au long de leur processus de production : pépinière, repiquage, 1er labour, 2e labour, 3elabour, épandage d'engrais, 1er sarclage, 2e sarclage, 3e sarclage, récolte et battage, sans inclure les coûts de semences et autres intrants. Le tableau ci-dessous nous présente leur structure par milieu d'étude :

Milieu

Luvungi

Luberizi

Variables

Min

Max

Moyenne

Ecart-type

Min

Max

Moyenne

Ecart-type

Pépinière

2000

3500

2511,63

429,401

2500

3500

2928,57

267,261

Repiquage

5000

7000

5230,00

465,219

5500

6000

5950,00

152,564

1er labour

6000

7000

6234,69

383,270

7000

8500

7916,67

296,047

2e labour

5000

6000

5270,00

406,704

6000

7500

6516,67

533,100

3e labour

0

5000

3500,00

1760,682

0

0

,00

,000

Epandage de l'engrais

2000

3500

2500,00

422,577

3000

5000

4000,00

635,489

1er sarclage

5000

8000

6489,80

641,367

11000

14000

12366,67

889,918

2e sarclage

0

7000

4950,00

1601,179

10000

12000

10633,33

718,395

3e sarclage

0

0

,00

,000

0

0

,00

,000

Récolte et battage

10000

12000

11820,00

522,553

10000

13000

12420,00

730,949

 

Autres variables

 

Quantité de semence

6

10

9,36

,898

4

6

4,67

,547

Source : Nos analyses avec SPSS 20.0

Les coûts ci-haut présentés dans ce tableau sont évalués en Franc Congolais par carré tandis que la quantité de semences, en kilogrammes par carré.Un constat se dégage, selon lequel les coûts liés à l'établissement de la pépinière et l'épandage d'engrais sont faibles par rapport à ceux de toutes les autres étapes. Le premier labour et le premier sarclage se paient chers partout dans la plaine de la Ruzizi, qu'il s'agisse de Luvungi ou de Luberizi. Les résultats montrent qu'en moyenne : la pépinière, le repiquage, le 1er labour, le 2e labour, le 3e labour, l'épandage d'engrais, le 1er, le 2e&le 3e sarclage ainsi que la récolte & le battage, se paient respectivement à 2511,63 FC ; 5230 FC ; 6234,69 FC ; 5270 FC ; 3500 FC ;2500 FC ; 6489,80 FC ; 4950 FC ; 0 FC et 11820 FC à Luvungi.A Luberizi par contre, ces mêmes opérations se paient respectivement à 2928,57 FC ; 5950 FC ; 7916,67 FC ; 6516,67 FC ;0 FC ; 4000 FC ; 12366,67 FC ; 10633,33 FC ; 0 FC et 12420 FC. De surcroit, les activités à réaliser sont les mêmes dans les deux milieux sont étude mais néanmoins, les prix sont élevés à Luberizi qu'à Luvungi. Plusieurs raisons sont à la base de cette différence observée. Une source qui s'est confiée à nous nous a fait savoir que la main d'oeuvre utilisée dans la plaine de la Ruzizi est une main d'oeuvre d'origine burundaise. Alors la question qui se pose est de savoir « pourquoi cet écart pourtant ce sont les mêmes personnes qui travaillent dans la plaine ? » Cet extrait nous fait le point sur les éléments de différence : « Les Burundais constituent la main d'oeuvre utilisée dans les rizières dans la plaine de la Ruzizi. Du fait des conflits qui déchirent notre chefferie depuis un temps, ils sont poursuivis par le service de la Direction Générale des Migrations (DGM) car soupçonnés être à la base des troubles. Auparavant, le 1er labour avait le même prix qu'à Luvungi et se payait à 6000 FC mais depuis un temps, il se paie à 8000 FC à cause de la rareté de la main d'oeuvre qui, poursuivie par la DGM, préfère travailler à Luvungi où les tracasseries sont minimes et aussi Luvungi se trouve être proche du Burundi. Ce faisant, ils peuvent travailler la journée et se retrouver chez eux le soir. A chaque instant, la DGM leur demande d'être en ordre avec les documents administratifs avec possibilité de multiples tracasseries (achat des unités aux agents de la DGM, pourboire, etc.), ce qui les décourageait tellement pourtant ils ne gagnent pas grand-chose. Chassés20(*), ils restent chez eux ou ils vont à Luvungi et ce faisant, la main d'oeuvre est devenue rare et couteuse...Allez-y comprendre que ce sont les enjeux politiques qui sont à la base de cette situation ».Le 3e labour et le 3e sarclage apparaissent avec la valeur « Zéro » dans certaines situations car nous l'avions souligné dans les lignes qui ont précédé que certains riziculteurs ne pratiquent pas de 3e labour voire le 3e sarclage pour raison des moyens financiers qui sont minimes. Quand ils sont réalisés, ils le sont à un prix faible car on estime qu'ils n'exigent pas trop de l'effort humain.

Ø De la quantité des semences utilisée par les riziculteurs pour la pépinière

Nous l'avions vu,la pépinière est installée dans le champ même où s'effectuera le repiquage, cela en vue de faciliter le transport des plants. De coutume, la surface où elle est implantée est suffisamment faible ou petite. Cependant, la quantité de semences utilisée varie d'un lieu à un autre. La lecture du tableau ci-haut montre une moyenne de 9,36 kilogrammes de semence utilisés pour la pépinière par carré à Luvungi tandis qu'à Luberizi, au moins 4 à 5 kilogrammes suffisent pour faire la pépinière pour une superficie d'un carré. Cette situation est due au fait qu'à Luvungi, les riziculteurs ne sont pas assez formés sur les nouvelles techniques culturales. Pour semer ils utilisent encore les techniques archaïques consistant à jeter plusieurs grains à un seul endroit. A Luberizi, cette pratique est loin d'être utilisée. Elle prévalait dans le temps mais a été changée dès lors que les riziculteurs ont bénéficié d'une série de formations sur les nouvelles techniques culturales avec l'arrivée du projet « Maji Ya Amani », oeuvre de l'Organisation Non Gouvernementale (ONG) ZOA, en collaboration avec l'IRC (International Rescue Committee). Ce projet leur a permis alors d'accéder aux semences21(*) qui leur étaient distribuées sous forme de crédit-intrant et leur avait permis d'avoir l'urée et le DAP qui ont été distribués également. Ceci pour les 100 % de nos répondants de Luberizi croisés à la COOSOPRODA. Ils ont affirmé que les nouvelles techniques culturales leur avaient permis de changer les anciennes habitudes de semis et qu'actuellement, ils utilisent une seule graine par partie ou point et cela en ligne. Ils avaient alors remplacé le désordre en ordre.Comme le dit Georges (2015) cité par Furaha G. (2017), « l'adoption de nouvelles techniques culturales (le repiquage en ligne) réduit à plus de 500% la quantité des semences utilisées en culture traditionnelle de repiquage en vrac ».

Ø De l'utilisation des produits phytosanitaires et origine des semences

L'utilisation des produits phytosanitaires est cruciale pour espérer réaliser un meilleur rendement. Elle permet de faire face aux insectes et maladies pouvant attaquer les plantules qui, une fois non éradiqués, peuvent entrainer des pertes énormes pour les riziculteurs. D'après Furaha G. (2017), l'on peut aller jusqu'à enregistrer 50 à 80% de perte de production. D'où la nécessite d'en utiliser pour une bonne croissance des cultures. A Luberizi, 100 % de nos répondants utilisent ces produits sans résistance, cela après une série de formations dont ils avaient bénéficié de la part du projet « Maji Ya Amani », et aussi après avoir bénéficié d'un crédit-intrant de la part de l'ONG-ZOA qui avait aussi distribué des semences. Et donc, à partir de ceci, il faut directement comprendre que les 100 % des répondants rencontrés à la COOSOPRODA à Luberizi ont pour origine de leurs semences (cette période), l'ONG, celle susmentionnée. Aussi, le produit phytosanitaire le plus utilisé par les interviewés est « Doudou » (40 % des répondants de Luberizi : 12 personnes sur 30) dont le prix moyen avoisine 4000 FC (moyenne : 3716,67 FC) tandis qu'il est en moyenne de 3000 FC (moyenne : 3125 FC). Au sujet de l'utilisation des fertilisants azotés, les riziculteurs ne connaissent pas grand-chose là-dessus. Le riz a besoin d'une certaine quantité d'azote pour sa croissance. D'après Furaha G. (2017), 16 éléments nutritifs essentiels sont indispensables aux plantes pour le cycle de croissance, parmi lesquels l'azote qui est transporté par les engrais qu'ils utilisent le plus souvent. Si les riziculteurs de Luberizi en utilisent ces derniers temps (surtout ceux membres de la COOSOPRODA), la situation est loin d'être la même à Luvungi où les agriculteurs, par manque des moyens financiers, certains ont du mal à se payer les produits phytosanitaires et les engrais.

Figure n° 4 : Répartition selon le recours ou non aux produits phytosanitaires

Source : Nos analyses avec Excel

Après dépouillement, on constate que 12 % n'utilisent pas des produits phytosanitaires par manque des moyens financiers pour les payer tandis que 88 % en utilisant. Le mode d'accès aux semences le plus dominant à Luvungi est l'achat : 60 % des riziculteurs achètent les semences soit auprès des autres qui en ont en excédent tandis que 40 % utilisent les semences de la récolte passée qui une fois insuffisante, ils procèdent à l'achat pour compléter la quantité disponible. Leurs semences proviennent des endroits variés : soit des ONG (6 %) ; des associations paysannes et celles de production des semences (18 %) ; des ONG et associations paysannes (4 %) ; des ONG, association paysanne et associations de production des semences (2 %) ; des organisations paysannes (68 %) ou autres sources (2 %).

A Luberizi, 100 % de nos répondants nous ont laissé entendre qu'ils s'approvisionnent en intrants à Luvungi, à Sange, au Burundi ou au niveau des dépôts des produits se trouvant dans leur milieu. Ils ont affirmé clairement que dans leur milieu, trouver par exemple les produits phytosanitaires est un véritable casse-tête car les pharmacies sont quasi-inexistantes. Ils sont obligés de parcourir alors des longues distances à la recherche des produits à utiliser dans la riziculture. La situation n'est cependant pas pareille à Luvungi où on retrouve plusieurs pharmacies de vente des produits phytosanitaires. 96 % des répondants ont affirmé avoir pour point de vente, le « marché » de Luvungi ; 2 % s'approvisionne auprès des « associations de production des semences » ; 26 % ont pour lieu, les « dépôts de vente des produits » se trouvant dans le milieu ; 16 % s'approvisionnent auprès des autres agriculteurs du milieu qui se trouvent être en possession de l'un ou l'autre des produits recherchés. Il sied de mentionner qu'il se trouve être pratiquement difficile d'avoir un seul endroit où l'on peut s'approvisionner en intrants. Le lieu varie selon le produit recherché et selon les moyens dont on dispose.

Ø Des matériels utilisés pour la riziculture

Les matériels sont indispensables pour cultiver. Cependant, la riziculture dans la plaine reste caractérisée par les techniques traditionnelles. Par manque des moyens financiers, les riziculteurs ne savent pas accéder aux nouvelles technologies productives. Bref, il se pose encore des problèmes de mécanisation. A Luberizi, la mécanisation est en train de s'implanter progressivement, avec la COOCOPRODA. Celle-ci dispose d'une série de machines (motoculteur pour le labour, batteuse, etc.) à la disposition des riziculteurs moyennant paiement des frais de location. Cependant, la technologie semble être ne pas encore bien accueillie par les acteurs faute des moyens financiers. Pour louer le motoculteur, 5 $ constitue le paiement par carré pourtant certains pensent qu'on peut trouver un travailleur à qui payer moins que ça pour exécuter la tâche. Aussi, le défi que pose le motoculteur est qu'il faut démolir des dispositifs aménagés pour lutter contre le débordement des canaux d'irrigation. Notons cependant que la houe est l'outil le plus utilisé par les riziculteurs dans la plaine. Elle est utilisée par 100 % des agriculteurs car utilisée à plusieurs étapes : 1erlabour, 2e labour, 3e labour, 1er sarclage, 2e sarclage et 3e sarclage. Son prix est variable selon les milieux : elle coûte chère à Luberizi (son prix avoisine 5000 FC en moyenne) tandis qu'à Luvungi, son prix varie entre 3500 et 4500 FC. Plusieurs matériels sont utilisés dans la riziculture : houe, machette, coupe-coupe, faucière, bâches, bêche, bassin, pulvérisateur, etc. Malheureusement, il est difficile de trouver un riziculteur qui dispose de tous ces éléments. Par solidarité, ils vont jusqu'à emprunter auprès de ceux qui en ont pour un usage temporel pour les rendre après utilisation.

Ø De la production, du rendement et l'exposition aux facteurs environnementaux

La production (et partant le rendement) est fonction de multiples facteurs qui sont à la fois climatiques, pédologiques, génétiques, humains et économiques (Vicien C., 1991). Actuellement, la production rizicole reste compromise par des facteurs climatiques qui l'affectent énormément et agissent cependant sur le rendement. Partout dans la plaine, le phénomène est alarmant. Comme le dit leUnited Nations Framework Convention on Climate Change (2013), l'identification des milieux, populations et des systèmes de production qui sont les plus affectés par ce risque par rapport aux changements climatiques peut contribuer à la mise en place des stratégies d'adaptation. Aussi, dans les pays où les situations socioéconomiques sont instables, les habitants sont vulnérables aux changements qui surviennent. C'est le cas des pays dépourvus d'une technologie adéquate pour faire face à la sécheresse et aux inondations. Ces deux dernières constituent les facteurs qui ont le plus été soulevés par répondant tant à Luberizi qu'à Luvungi. La sécheresse22(*) a été soulevée par les 100 % des répondants à Luberizi qui, par manque d'eau, n'ont pas cultivé au cours de la saison B. Par manque d'eau, certains ont vu leurs cultures endommagées pourtant le riz a besoin de beaucoup d'eau à certaines phases de sa croissance : comme le disait le Professeur KAPINGA23(*) : « au cours de la période de tallage, le riz n'a pas besoin de beaucoup d'eau. Par contre lors de la floraison, l'eau doit se trouver en quantité abondante ». Malheureusement, les riziculteurs ne disposent pas de stratégies pour lutter contre la sécheresse. Face à un problème naturel comme celui-là, il faut attendre la tombée des pluies. La sécheresse est un fait qui était rarement observé dans le temps (deux fois l'an) mais actuellement, les répondants ont affirmé qu'il est devenu récurrent, on peut l'observer plusieurs fois par saison. Selon un riziculteur rencontré à la COOSOPRODA, « les sites les plus touchés par ce problème sont surtout Mukama, Sango 1er, Gashiru et Sango 2. Ces sites font partie de 7 grands blocs rizicoles de Luberizi, à côté des sites de Kibumba, Kagaragara 1er et 2. Néanmoins, Sango 1er reste le site le plus exploité. En temps normal, Sango produit plus que Kagaragara. En termes de concentration, Kagaragara 1er et 2 comptent plus de riziculteurs ». il n'est pas aussi rare d'observer le problème d'inondation. Cette dernière touche les exploitations rizicoles mais à des degrés différents. Les exploitations les plus vulnérables sont celles qui se situent proches des canaux principaux d'irrigation et qui sont telles qu'en cas de débordement, elles sont énormément touchées. Cela s'observe le plus souvent durant les périodes de fortes pluies, au cours des mois de janvier, avril, octobre et décembre. D'après Furaha G. (2017), « pendant la saison de forte pluie, 85 % des champs rizicoles sont exposés au problème d'excès d'eau dans les sites congolais. Ces résultats témoignent le niveau élevé d'incertitude dans la riziculture et qui peut entrainer d'énormes coûts et des pertes ».Nous ne sommes pas loin de ce chiffre à Luberizi même si le problème rencontré lors de notre terrain a été celui relatif à la sécheresse : des canaux qui servaient de conduite d'eau vers les rizières étaient complétement asséchés. 100 % des rizières sont touchées par les événements climatiques tandis qu'à Luvungi, 68 % seulementsont concernés contre 32 % qui sont à l'abri. Ce dernier chiffre se rapporte aux champsqui occupent des positions qualifiées de stratégiques de telle sorte qu'ils ne soient pas affectés par la sécheresse car proches des canaux d'irrigation principaux et qui sont bien aménagés de telle sorte que les inondations soient anéanties. Cependant, en cas d'inondations, la voie de sortie pour y faire face reste l'aménagement des canaux d'irrigation lors des travaux communautaires réalisés par les riziculteurs et consistantà les déboucher.

Notons que les effets de ces phénomènes sont variables et affectent le sol, la production, l'environnement, etc.100 % des répondants croisés tant à Luvungi qu'à Luberizi ont soulevé « l'endurcissement du sol » comme effet de la sécheresse sur le sol. Celle-ci entraine la fissuration du sol qui à la longue, entraine une perte importante des nutriments nécessaires pour la croissance de plantes. Ses effets sont aussi non négligeables sur la production : elle peut endommager les cultures (31,25 %), entrainer la perte totale de la production(5 %) ou sa baisse (50 %). Pour ce qui est de la sécurité alimentaire, la sécheresse peut entrainer : l'indisponibilité des aliments (51,25 %), l'instabilité de la consommation (40 %) ou l'inaccessibilité de la production pour l'autoconsommation(15 %). La baisse de la production et l'indisponibilité des aliments affectent énormément la sécurité alimentaire, notamment dans sa composante « accès aux aliments ». Pourtant, d'après la FAO (2008), la sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. Les inondations sont sans effet sur l'environnement. L'on note (45 % des répondants) l'accentuation des maladies et des parasites ainsi que la perte des écosystèmes (22,5 %). Quant aux inondations, elles ont aussi des effets sur le sol, la production, la sécurité alimentaire et l'environnement. 22,5 % des répondants ont montré que les inondations lessivent le sol des matières nutritivespour la riziculture ; 10 % ont montré que les inondations entrainent la perte d'une partie de la terre et 1,25 % a signalé qu'il n'y a pas d'effet, cela du fait que le terrain n'est pas glissant pour qu'il y ait d'effets palpables.

Néanmoins, bien que les exploitations soient affectées par les événements environnementaux, les riziculteurs ont appris à procéder à la sélection des variétés peu exigeantes en vue de réaliser des bons rendements. Les statistiques à notre possession affichent un rendement qui s'élève à 4868,96508 kilogrammes par hectare (soit environ 5 tonnes par hectare), soit une production d'environ 300 kilogrammes par carré. Ce chiffre tend vers ceux apparaissant dans un article publié en 2019 par Aluma B. qui, selon lui, « le rendement varie entre six et huit tonnes à l'hectare ».Nos résultats trouvés semblent se conformer à ceux de Mukenge A. (2018) qui avait trouvé un rendement de 4804,18 kilogrammes par hectare à Luberizi ; soit environ 5 tonnes.

IV. Accès à l'information

L'information joue un rôle crucial dans le processus de production. De nos jours, elle peut être considérée comme un bien économique au même titre que les autres biens et constitue un coût que les acteurs peuvent supporter en amont ou en aval du processus de production. Néanmoins, les réalités sur le terrain montrent que les riziculteurs sont loin de payer pour accéder à l'information, qu'il s'agisse de l'information sur les intrants, les prix des produits utilisés comme matière première, etc. Nos résultats issus de l'analyse montrent que l'information circule gratuitement entre les individus et cela sans coût. 100 % de nos répondants de tous les milieux confondus ont affirmé être en possession de l'information en temps réel c'est-à-dire avant d'acheter les intrants. Cette information circule librement d'un individu à un autre, de bouche à oreille. Tous les répondants contactés ont affirmé qu'ils ne paient pas pour être informés sur la situation qui prévaut sur les marchés car, si un individu refusait de livrer l'information, on ne peut pas manquer quelqu'un d'autre qui peut en fournir gratuitement. Cependant, pour ce qui est des marchés d'intrants, les avis sont partagés.

Ø Information sur les techniques

La production réalisée, comme signalé ci-haut, est fonction de la technologie utilisée par les agriculteurs. Dans la plaine, il a été constaté, à travers les enquêtes, que les riziculteurs n'ont pas accès à une information adéquate sur les techniques de production. A Luvungi par exemple, les techniques de semis ne sont pas encore améliorées. La majorité des riziculteurs plantent encore en vrac, ce qui fait à ce qu'ils utilisent une grande quantité de semence par carré pour faire la pépinière (la quantité varie entre 7 et 10 kilogrammes), contrairementà Luberizi où les techniques de semis sont bien maitrisées, on plante en ligne et en utilisant une graine par partie. Avec l'arrivée du projet « Maji Ya Amani », oeuvre de l'ONG ZOA, les riziculteurs ont bénéficié de certaines formations sur les techniques culturales, notamment la sélection des variétés résistant au stress hydrique.

Ø Information sur l'approvisionnement en intrants

Avant d'acheter les intrants (semences, produits phytosanitaires, les engrais, etc.), les riziculteurs disposent de l'information. Cette dernière est transmise de bouche à l'oreille, d'un individu à un autre. A Luvungi, les produits phytosanitaires et les engrais se paient dans les pharmacies des produits phytosanitaires, d'où la disponibilité de l'information dans le milieu. Les autres produits peuvent s'acheter soit au marché ou auprès des autres riziculteurs. Du fait que l'information est disponible tant à Luvungi qu'à Luberizi, certains préfèrent aller acheter des produits au Burundi que dans la plaine car, en faisant une comparaison entre les prix, les produits burundais deviennent moins chers. A Luberizi par exemple, les riziculteurs préfèrent aller au Burundi plutôt que dans leur propre milieu où les produits, quasi inexistants, coutent énormément chers.

Ø Information sur le marché du riz

Avec une source informelle d'information, cette dernière circule. La vitesse de circulation peut être faible mais elle permet aux riziculteurs d'avoir une idée sur les prix pratiqués. Actuellement, la Bralima constitue le principal preneur des productions rizicoles de la plaine, cela de par l'importance du riz dans la fabrication de la bière (cf. matière première). Ce faisant, ces acteurs se trouvent être informés sur les prix pratiqués, le prix étant le plus grand incitant en économie ! Néanmoins, il n'est pas surprenant d'observer une asymétrie d'information dans le chef de certains acteurs.

V. Résultats de la régression multiple

Dependent Variable: Rendement

Method: Least Squares

Sample: 1 80

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

Constante

5577,683

2967,827

1,879

0,066***

Main d'oeuvre

102,775

1525,518

0,067

0,947

Matériel agricole

0,041

0,108

0,375

0,709

Fertilisant

-36,508

13,145

-2,777

0,008*

Traitement phytosanitaire

0,416

0,235

1,772

0,083***

Sécheresse

-927,074

2369,001

0,391

0,697

Information

548,091

276,098

-1,985

0,053***

R-squared

0,546

Mean dependent var

4829,18

F-statistic

3,328

S.D. dependent var

641,88

Prob (F-statistic)

0,008

Durbin-Watson stat

1,600

* Significatif au seuil de 1 % ; ** Significatif au seuil de 5 % ; ***Significatif au seuil de 10 %

Source : Nos analyses avec SPSS 20.0

Ces résultats ci-haut présentés sont ceux de la régression multiple. Comme on peut le constater, le signe de la variable« main d'oeuvre », « information », « traitement phytosanitaire », « matériel agricole » ainsi que celui de la constante ; est positif tandis qu'il est négatif pour les variables « sécheresse » et « fertilisant ». On peut constater que le rendement évolue inversement que la sécheresse et le fertilisant. En d'autres termes, plus il y a sécheresse et plus on ne respecte pas la dose optimale pour la quantité de fertilisant à appliquer, moins le rendement est bon. Cela parait tout à fait normal car la sécheresse a des effets négatifs sur la production des cultures surtout le riz qui exige beaucoup d'eau pour une bonne croissance. Tel qu'on l'a vu dans les paragraphes précédents, le riz a besoin de beaucoup d'eau lors de la floraison. La situation est contraire lors de la phase de tallage. Lorsqu'il y a sécheresse d'une exploitation, le rendement diminue considérablement de 927,074. En ce qui concerne la fertilisation du sol, le fertilisant minéral reste actuellement le plus utilisé. Fait à la base des produits chimiques, une certaine dose doit être respectée, au-delà de laquelle la qualité du sol sera compromise, ce qui aura un impact négatif sur le rendement des riziculteurs. Une étude menée par Furaha G. (2017) montre que la dose optimale de fertilisant à appliquer est de 175 kilogrammes par hectare et par an. Quant à la main d'oeuvre, l'information, le traitement phytosanitaire et le matériel agricole, plus ils augmentent, le rendement augmente respectivement de 102,775 ; 548,091 ; 0,416 et 0,041. L'interprétation économique qui correspond à la variable « main d'oeuvre » tire son origine de la loi de Ricardo selon laquelle « lorsqu'on ajoute un facteur variable à un facteur fixe, la production croit dans un premier temps pour atteindre le maximum et décroitre enfin » : en augmentant le nombre de travailleurs dans une exploitation alors que sa taille n'a pas changé, la production va augmenter mais pas éternellement. A un certain moment, elle finira par décroitre. C'est la loi des « rendements non proportionnels » de David Ricardo. Pour ce qui est du traitement phytosanitaire, plus on utilise les produits, plus le rendement est bon. Nous l'avions vu précédemment, les plantes sont attaquées par des insectes et autres parasites qui les bouffent et conduisent à la réduction du rendement des cultures, en entrainant la perte de 50 à 80 % de la production. Pour pallier à cela, l'utilisation de ces produits s'avère d'une importance capitale. Cependant, les riziculteurs doivent respecter le dosage qui, une fois dépassé, entraine la destruction des cultures qui seront brûlées par l'acide contenu dans certains de ces produits. En ce qui concerne l'information, elle influence positivement le rendement du riz. Plus les riziculteurs sont informés sur les techniques de production, les intrants et le marché, plus ils réalisent une bonne production. Ainsi, en étant en possession de l'information, le rendement augmente de 548,091. Quant à l'équipement, il joue aussi un rôle important pour assurer un meilleur rendement. Plus la technologie est archaïque, moins les riziculteurs produisent. Ils auront d'abord du mal à cultiver des vastes étendues, ensuite ils ne seront pas bien outillés dans certaines situations. Quelqu'un qui utilise un drone pour épandre l'engrais dans son champ et celui qui le fait manuellement ne peuvent pas enregistrer les mêmes rendements.

La lecture de la dernière colonne du tableau nous fournit les probabilités associées à chaque variable. Au seuil de 1%, la variable « fertilisant » est significative. Notons qu'une variable significative à 1 % l'est aussi à 5 et 10 %. A 10 %, la variable « traitement phytosanitaire » et la variable « information » sont significatives.

La probabilité associée à la variable « sécheresse » est de 0,697 tandis que celle associée variable « main d'oeuvre » et « matériel agricole » est respectivement de 0,947 et 0,709. Elles sont supérieures à 0,1 (soit 10%), ce qui nous pousse à dire qu'elles ne sont pas significatives.Avec une probabilité de 0,008 associée au F de Fisher < à 0,05 (soit 5 %), on conclut que le modèle est bon. Tels que les résultats sont affichés, il se remarque que le modèle, de la manière dont il est conçu est bon, en utilisant le modèle EPIC. Toutefois, ce dernier comptant un large éventail des possibilités qui n'ont pas été prises toutes en compte, nous exhortons alors tout autre chercheur épris d'un esprit d'innovation, de reprendre l'étude et intégrer un large éventail des choix possibles que présente le modèle, ce qui pourrait rendre la recherche de plus en plus intéressante. Vicien C. (1991) montre qu'un agriculteur devrait utiliser un niveau de technologie qui puisse dépendre des ressources climatiques, pédologiques, génétiques, humaines et économiques. Par manque des moyens pour accéder à certaines informations et étant donné des difficultés liées à la mesure de certains phénomènes (notamment ceux relatifs au changement climatique), nous avons été amenés à réduire nos variables et n'utiliser que les données accessibles et disponibles dans notre milieu. Xianzeng N. et al. (2008) ; Vicien C. (1991), ont utilisé le modèle EPIC dans différents milieux et sur différents produits et ont abouti à des résultats différents en ce qui concerne la fiabilité du modèle testée à partir du coefficient de détermination (R2) que fournit la régression, méthode utilisée par chacun d'eux. Ils avaient trouvé respectivement 56 % et 97 % aux Etats-Unis et en Argentine & France. Quant à nous, un coefficient de 54,6 % trouvé signifie que les variables retenues expliquent à 54,6 % le rendement de la culture du riz dans la plaine. Le modèle peut être appliqué à la riziculture dans la plaine de la Ruzizi mais pour le rendre plus intéressant, il faudra prendre en compte un large éventail des choix possibles que présente ce modèle, en intégrant la température du sol, la vitesse du vent, la percolation, la quantité d'eau de ruissellement, l'humidité, etc.

Toutefois, le modèle estimé est présenté de la manière suivante :

y = a0 + a1 L+ a2 Ma+ a3 F + a4 Tp+ a5 Se + a6 In + u

y = 5577,683 + 102,775 L + 0,041 Ma - 36,508 F + 0,416 Tp - 927,074 Se +548,091 In

Cette droite est celle du modèle estimé, avec y : la variable dépendante. Il représente le rendement de la culture du riz dans la plaine de la Ruzizi ; L : de l'anglais « Labour » ou main d'oeuvre en anglais, il représente le nombre d'individus utilisés à chaque étape de la production ; Ma : le matériel agricole ou équipement agricole nécessaire pour la riziculture ; F : la quantité de fertilisant ; Tp : traitement phytosanitaire ; Se : l'exposition de l'exploitation aux facteurs environnementaux et In : l'information. L'influence de chacune de ces variables explicatives sur la variable dépendante est lue à travers le signe de la variable. Un signe négatif traduit un impact négatif de la variable indépendante sur la variable dépendante tandis qu'un signe positif traduit le contraire. Ainsi, les résultats montrent que le rendement du riz diminue respectivement de 36,508 et 927,074 lorsque la dose de fertilisant n'est pas respectée, et aussi lorsque l'exposition à la sécheresse augmente considérablement. Situation contraire pour la variable main d'oeuvre, matériel agricole, traitement phytosanitaire et information, pour lesquelles l'influence est positive et dont les coefficients respectifs de 102,775 ; 0,041 ; 0,416 et 548,091traduisent une augmentation du rendement des montants ci-haut lorsque ces variables augmentent.

CONCLUSION

Cette étude cherchait à évaluer l'impactde l'informationetdu changement climatique sur la production du riz dans la plaine de la Ruzizi (notamment à Luvungi et à Luberizi) en utilisant le modèle EPIC. Spécifiquement, les objectifs poursuivis étaient : d'intégrer l'aspect « information » et « environnement » dans le modèle pour voir leur contribution au rendement, ainsi vérifier la fiabilité de ce modèle dans la plaine de la Ruzizi. Ce modèle permet de prendre en compte un large éventail des choix possibles qui se présentent aux riziculteurs et qui peuvent leur permettre de prendre des décisions à la ferme. Le riziculteur peut alors utiliser une technologie qui tienne compte des ressources climatiques, pédologiques, génétiques, humaines et économiques. La régression multiple a permis et de vérifier la relation input-output et vérifier ainsi la fiabilité du modèle. Le recours au modèle de simulation EPIC a permis d'estimer la fonction de production. Cette étude peut être conclue en insistant sur le fait que les riziculteurs de la plaine de la Ruzizi sont très vulnérables au changement climatique et cette vulnérabilité est accélérée pour ces régions dans lesquelles les situations socioéconomiques sont précaires. Les résultats ont montré que 100 % des répondants de Luberizi avaient des champs exposés aux événements climatiques notamment la sécheresse qui est actuellement observée plusieurs fois par saison contrairement aux périodes passées où elle était observée deux fois l'an voire rarement. A Luvungi par contre, seulement 68 % des exploitations sont concernés par le problème d'affectation des événements climatiques tandis que 32 % non. En utilisant le modèle EPIC, l'objectif principal était d'estimer la fonction de production des riziculteurs de la plaine de la Ruzizi (en ajoutant deux aspects à savoir : information et environnement, particulièrement l'exposition aux inondations et à la sécheresse) et vérifier ainsi la fiabilité du modèle à travers le coefficient de détermination fourni par la régression. Les résultats trouvés affichent un coefficient de 54,6 % pour l'ensemble du modèle, traduisant ainsi le fait que les variables retenues expliquent le rendement de la culture du riz à 54,6 %. Toute chose restante égale par ailleurs, étant donné que cette valeur est supérieure à 50 %, le modèle peut être utilisé dans la plaine de la Ruzizi. La fonction de production étant du type d'ingénieur, la valeur trouvée du coefficient permet de confirmer que le modèle est fiable ! Aussi, les probabilités associées aux variables « fertilisant », « information » et « traitement phytosanitaire » nous permettent de ressortir ces trois variables comme étant facteurs significatifs pour notre modèle, ce qui nous permet de répondre à notre première hypothèse.En intégrant l'environnement et l'information dans notre modèle, l'objectif était de mesurer leur impact sur le rendement ou la production rizicole dans la plaine de la Ruzizi. Ce faisant, nous avons capté l'environnement en nous référant à la vulnérabilité de l'exploitation à la sécheresse, phénomène alarmant actuellement dans la plaine de la Ruzizi (en considérant la superficie asséchée, le plus souvent la superficie rizicole totale) et tandis que pour l'information, nous l'avons catégorisée en donnant la mention « 3 » à celui qui a accès à trois types d'information (technique de production, intrants et marché) , « 2 » à celui qui aura accès à deux types, « 1 » à celui qui a accès à un seul typeet « 0 » à celui qui n'a pas accès à l'information.Il a été remarqué alors que l'influence de l'information est positive sur la production tandis que celle de l'environnement est négative. Cela a été lu grâce au signe ! Ce faisant, la 2ème hypothèse a été vérifiée.

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Zahm F., Ugaglia A., Barbier J-M, Boureau H.; Del'homme B., Gafsi M., Gasselin P., Girard S., Guichard L., Loyce C., Manneville V., Menet A., Redlingshöfer B., octobre 2017. Evaluer la performance globale d'une exploitation agricole à partir d'un cadre conceptuel mobilisant les propriétés de la durabilité en agriculture : La méthode IDEA version 4, Programme des rencontres interrégionales 2017 des Directeurs d'exploitation agricole (DEA)-Directeurs d'ateliers technologiques (DAT), référents Enseigner à produire autrement (EPA), Tiers Temps et chefs de projet du Grand Sud.

ANNEXES

251659776

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE ADRESSE AUX RIZICULTEURS N°.........

I. PROFIL DE L'ENQUETE

Localisation de l'enquêté :...........................

Age :........

Sexe : 1. M   2. F

Date d'enquête : ...........................

Etat civil : 1) Marié 2) Célibataire 3) Veuf (ve) 4) Séparé 5) Divorcé

Niveau d'instruction : 1) Analphabète 2) Primaire 3) Secondaire 4) Diplômé 5) Universitaire

Activité principale :...................................................................................

Activité secondaire :.................................................................................

Type d'habitat : 1) Durable 2) Semi-durable 3) Boue et tôles 4) Planches et tôles 5) Boue et paille

Taille de ménage : ...............

Adresse de résidence :......................

Veuillez indiquer votre revenu..............................................en dollars 

Ancienneté dans votre activité (culture du riz)........................années

II. STRUCTURE DE L'EXPLOITATION

Localisation de l'exploitation: ................................ Périmètre :..................

Combien d'exploitations agricoles (champs) possédez-vous ?........................

Décrivez chacun d'entre eux :

Superficie totale

Superficie rizicole

Type rizicole24(*)

Mode d'acquisition25(*)

Possession titre

Type de sol26(*)

Distance par rapport au domicile

1er champ

 
 
 
 
 
 
 

2e champ

 
 
 
 
 
 
 

3e champ

 
 
 
 
 
 
 

4e champ

 
 
 
 
 
 
 

5e champ

 
 
 
 
 
 
 

Si votre mode d'acquisition est la location, s'agit- il de :

1) Fermage .......... Montant/saison cultural.........$ Auprès de qui27(*).........

2) Métayage......... Part du propriétaire .............% Auprès de qui.........

3) Autre à préciser : ....................

Depuis combien de temps (en année) cultivez-vous le riz ? .........................................................

Quel est le type de votre exploitation ? 1) Individuelle 2) Collective 3) familiale 4) Exploitation de forme sociétaire : 5) Groupement agricole d'exploitation commun 6) Exploitation agricole à responsabilité limité ; 7) Hôpital 8) Église 9) Coopérative 10) Ecole ou université 11) Autres ....................................................................................

Est-il facile de trouver un champ pour la culture du riz ? A) Achat : 1) Oui 2) Non B) Location : 1) Oui 2) Non

Votre exploitation dispose-t-elle des pâtures ? 1) Oui 2) Non

Si oui, pour combien de têtes ?....................................................................................

Si non, pourquoi ?...........................................................................................................

III. QUESTIONS RELATIVES A LA PRODUCTION ET AUX INTRANTS

Quels sont le rendement et la production par hectare ? (en tonnes/ha).

 

1er champ

2ème champ

3ème champ

4ème champ

5ème champ

Production Saison A

 
 
 
 
 

Production Saison B

 
 
 
 
 

Combien d'individus utilisez-vous et les couts que vous supportez à chaque phase ?

Phase de production

Calendrier agricole

Quantité

Prix en FC

Saison A

Saison B

Durée (en jours)

 
 

Pépinière

 
 
 
 
 

1ere labour

 
 
 
 
 

2ème labour

 
 
 
 
 

3ème labour

 
 
 
 
 

Epandage d'engrais

 
 
 
 
 

Repiquage

 
 
 
 
 

1er sarclage

 
 
 
 
 

2ème sarclage

 
 
 
 
 

3ème sarclage

 
 
 
 
 

Récolte

 
 
 
 
 

Battage

 
 
 
 
 

Séchage

 
 
 
 
 

Quelle est la quantité des semences utilisées ?.........en tonnes........en kgs

Origine de la variété : 1) ONG 2) Association paysanne 3) Gouvernement 4) Association de production de semence 5) Autres à préciser.....................................................

Mode d'accès aux semences : 1) Crédit intrant 2) Achat 3) Utilisation des semences de la récolté passée 4) Autres à préciser ................................

Utilisez-vous des produits phytosanitaires ? 1) Oui 2) Non

Si oui, lesquels ?

Champs

Nom du produit

Mode d'approvisionnement.

Lieu d'approvisionnement

Quantité par ha

Prix par hectare

1

 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 

4

 
 
 
 
 

Utilisez-vous un fertilisant azoté ? 1) Oui 2) Non

Si oui, en quelle quantité par hectare ?.....................................................

Quels sont les matériels que vous utilisez dans vos activités agricoles

Type de matériel

Puissance en Cheval-Vapeur

Mode d'acquisition

Cout d'acquisition

Année d'acquisition

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IV. ACCES A L'INFORMATION

Où achetez-vous vos intrants ?..............................................................................................

Disposez-vous des informations sur les prix avant l'achat ? 1) Oui 2) Non

Si oui, comment obtenez-vous l'information ?..........................................................

S'agit-il d'une source formelle ou informelle d'information ?........................................

Vous arrive-t-il de payer ? 1) Oui 2) Non

Si vous payez, combien ?............................................................en FC

Si vous ne payez pas pourtant vous accédez à l'information, pourquoi ?.........................

V. EXPOSITION AUX FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX

Est-ce que les événements climatiques extrêmes affectent votre activité agricole ? 1) Oui 2) Non

Si oui lesquels ? 1) Les inondations 2) Perturbations pluviométriques 3) Sécheresse 4) Glissement de terrain

Pouvez-vous estimer la quantité d'eau (les pluies) dans la rizière ?.....................en mm

En cas des pluies abondantes, quelle peut être la superficie inondée ?...................en ha

En cas d'inondation par exemple, pouvez-vous estimer la superficie inondée ?............ha

A combien estimez-vous la température du sol ?....................................en °C

Quelle est la température maximale ?......................................... en °C

Quelle est la température minimale ?........................................... en °C

Événements

Fréquence d'apparition

Code

Effet sur le sol

code

Effet sur la production agricole

code

Effet sur la sécurité alimentaire

code

Effets environnementaux

code

Quels sont alors les mécanismes envisagés pour y faire face ?

Inondations

1) Plusieurs fois par saison

2) Deux fois l'an

3) Chaque après 5 ans

4) Chaque après dix ans

 

1) Lixiviation du sol

2) Perte d'une partie ou de toute la terre

 

1) Les cultures endommagées

2) Pertes totales de la production

3) Pourriture de certaines cultures (patate douce, arachide, etc.)

 

1) Aliments remportés

2) Instabilité de la consommation

3) Production pour la consommation non accessible

4) Détérioration de la qualité des aliments

 

1) Accentuation des maladies, des parasites

2) Pertes des écosystèmes, de la biodiversité,....

 
 

Sécheresse

1) Plusieurs fois par saison

2) Deux fois l'an

3) Chaque après 5 ans

4) Chaque après dix ans

 

1) Endurcissement du sol

 

1) Les cultures endommagées

2) Pertes totales de la production

3) Aucune/ Baisse de la production des cultures hydrophiles

 

1) Indisponibilité des aliments

2) Instabilité de la consommation

3) Inaccessibilité de la production pour l'autoconsommation

4) Détérioration de la qualité des aliments

 

1) Accentuation des maladies, des parasites

2) Pertes des écosystèmes, de la biodiversité,...

 
 

Glissement de terrain

1) Plusieurs fois par saison

2) Deux fois l'an

3) Chaque après 5 ans

4) Chaque après dix ans

 

1) Lessivassions du sol

2) Pertes de la surface cultivée

 

1) Les cultures endommagées

2) Pertes totales de la production

 

1) Indisponibilité de la production

2) Instabilité de la consommation

3) Production pour la consommation non accessible

4) Détérioration de la qualité des aliments

 

1) Détérioration de la biodiversité

2) Détérioration du sol

 
 

Perturbation pluviométrique

1) Plusieurs fois par saison

2) Deux fois l'an

3) Chaque après 5 ans

4) Chaque après dix ans

 

1) Pertes des nutriments

 

1) Production très faible

2) Pourriture de certaines cultures (patate douce, arachide, etc.)

3) Baisse de la production des certaines cultures.

 

1) Indisponibilité de la production

2) Instabilité de la consommation

3) Production pour la consommation non accessible

4) Détérioration de la qualité des aliments

 

1) Détérioration de la biodiversité

2) Disparition des certaines espèces et/ou cultures

3) Distribution anormale des pluies

 
 

251660800

* 1Inspecteur provincial de l'agriculture.

* 2Ce modèle a été développé en vue d'établir la relation entre l'érosion du sol et la productivité.

* 3 Il sied de signaler que la récolte des données est intervenue au mois de Juin, pendant une semaine, soit du 23 au 30 juin.

* 4Ce modèle a été développé en vue d'établir la relation entre l'érosion du sol et la productivité.

* 5 Il s'agit d'une science qui traite des eaux et de leurs propriétés. Elle étudie notamment la distribution de l'eau sur la terre, ses réactions chimiques et physiques avec d'autres substances naturelles, et ses relations avec la vie sur terre.

* 6Par ce concept, il faut entendre la température et autres conditions atmosphériques propres à une région.

* 7Elle désigne un processus physique et chimique naturel par lequel le sol et les roches de la croute terrestre sont continuellement soumis à une abrasion et à une corrosion. La majeure partie de l'érosion provient des actions combinées de différents facteurs, comme la chaleur, le froid, les gaz, le vent, la gravité et la vie végétale.

* 8 En parlant du sol, on fait référence à la « terre » comme facteur de production.

* 9 Pièce de bois qui fait le sommet de la charpente dans un bâtiment.

* 10 Il peut être perçu comme le taux de germination des plantes ou le nombre de plantes obtenues au Km2 ou par hectare, à atteindre.

* 11 Ce concept nous le devons à Zahm A. et al., 2013.

* 12Nous devons ce terme à la Dr. Furaha G. (2017-2018) dans « Analyse comparée des chaines de valeur du riz dans la plaine de la Ruzizi de la Communauté Economique des pays des Grands Lacs (CEPGL) »

* 13 Elle sera mesurée en utilisant le coefficient de détermination du modèle (Vicien C., 1991 ; Xianzeng N. et al, 2008).

* 14L'unité de mesure de la terre couramment utilisée dans la plainede la Ruzizi reste le « carré » qui a une superficie de 0,0625hectare. Ce qui signifie donc que 1ha équivaut à 16 carrés (soit 25 m x 25). L'unité de mesure retenue dans ce travail est l'hectare.

* 15Pour convertir le carré en hectare, comme 1 carré équivaut à 25m/25, il suffit juste de prendre (25*25)/10000 pour trouver le 0,0625 ha ou 6,25 ares.

* 16 Il est communément appelé « Tipula » dans la plaine, tandis que le 2e et le 3e labour sont respectivement appelés : « Komolola » et « Koropa ».

* 17 On utilise aussi le terme « Puta » pour parler du battage.

* 18 Dans la plaine de la Ruzizi, le transport des produits agricoles est assuré par des individus appelés « Daristes » qui ont des vélos réservés uniquement au service de transport des marchandises et autres produits.

* 19 Il se fait au séchoir construit en ciment par les coopératives (surtout à la COOSOPRODA à Luberizi) pour permettre aux riziculteurs de sécher leur riz en toute quiétude. Pour les riziculteurs non membres des coopératives agricoles, des bâches sont utilisées à cet effet.

* 20 Il s'agit des Burundais qui travaillaient dans les rizières dans la plaine de la Ruzizi.

* 21 Les semences étaient distribuées aux membres de la coopérative COOCOPRODA sous forme de crédit-intrant qui en retour, devaient rembourser la quantité reçue + 1 kilogramme de surplus tenant lieu d'intérêt.

* 22 A la base, la saison sèche caractérisée par une diminution des pluies réduisant ainsi le débit d'eau des canaux et les travaux de construction du barrage de distribution, ce qui a entrainé la rupture de la fourniture en eau.

* 23 C'est un Professeur de l'Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) de Bukavu que nous avions croisé à Luvungi où il séjourne de temps à autre pour faire le suivi de ses champs. Il va à Bukavu juste pour donner cours mais permanemment il reste à Luvungi.

* 24Riziculture irriguée, riziculture de marrais ou riziculture de montagne ou pluviale

* 25 Achat, héritage, location, don

* 26 Argileux, sablonneux ou sablo-argileux

* 27 Particulier, Eglise, hôpital, école, Société






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