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Les déterminants de l’efficacité de la politique monétaire en république démocratique du Congo.


par Jean Bosco KAOMBA MUTUMBA
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies en sciences économiques 2019
  

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2.2. Le biais inflationniste

La banque centrale décide de la politique en prenant comme données les anticipations d'inflation des agents et en observant le choc d'offre, un avantage observationnel

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formalisant simplement la fonction de stabilisation de la banque centrale. Formalise l?idée que la politique monétaire peut réagir à tout instant aux informations nouvelles, alors que les contrats de salaire sont révisés seulement périodiquement.

2.3. L'inflation d'équilibre

En anticipations rationnelles, les agents prennent en compte cette fonction pour déterminer leurs anticipations:

= E( )= (1 - ) ( + ) +

La recherche d'un point fixe entre les anticipations et les réalisations. D'où:

-

=

Erreur d'anticipation des agents dûs à l'ignorance du choc:

- = (1 - ) ( + ) - - (1 - ) -

= - (1 - )

En ce qui concerne la stabilisation du taux de chômage, nous reprenons la courbe de Phillips:

-

- -

Interprétation : élevé => poids élevé sur l'inflation => peu de stabilisation du chômage. Inflation d'équilibre :

= (1 - ) ( + + ) +

-

= (1 - ) ( +

 

+ + ) +

 

-

= +

 

+ -

 

36

Inflation moyenne:

-

E( )= +

Le biais inflationniste d'autant plus fort que le poids sur la stabilisation de l'inflation est faible. L'inflation est supérieure à l'inflation désirée par la BC. Cette perte en inflation se fait sans gain en terme de chômage :

Cercle vicieux : anticipation de déflation => taux réels élevés => PM restrictive => demande faible et pas d?inflation. La trappe à liquidité est fondamentalement une trappe à anticipations.

La crédibilité peut être une mauvaise chose ici.

Un cercle vicieux similaire existe en économie ouverte : anticipation de déflation => rendement élevé des titres domestiques => appréciation de la monnaie => faible compétitivité => effet dépressif sur la demande.

Un cycle auto-entretenu déflationniste a également un impact sur la dette publique pris entre deux ciseaux. Un taux d'intérêt nominal faible peut être inefficace si le taux de LT reste élevé.

De même, la récession peut conduire les banques à adopter une politique de crédit prudente qui limite l'impact de la base monétaire sur la masse monétaire. Les pertes passées pèsent sur les bilans et amplifient le mécanisme. Enfin, le rendement des crédits ne sera pas tellement plus élevé que le rendement de la monnaie, ce qui conduira les banques à ne pas transformer les dépôts en crédits supplémentaires.

2.4. Les remèdes

Comment devrait réagir une Banque Centrale face au risque de trappe à liquidité ? Le premier remède15 consiste alors à changer les anticipations de déflation en tentant d'adopter une politique de reflation (de redémarrage de l'inflation) crédible. Si la Banque Centrale arrive à convaincre que sa politique monétaire va augmenter les prix (et cela de façon franche et durable, malgré souvent un mandat contraire), cela réduit le taux réel et relance l'économie. Le problème de

15Keynes préconisait la taxation des dépôts bancaire, ce qui, associée à une restriction de la convertibilité des dépôts en pièces et billets, permettrait de passer le taux nominal dans les négatifs. En effet, les titres comme la monnaie auraient un rendement nominal négatif. C'est toutefois politiquement peu faisable...

Les politiques de ciblage d'inflation prennent un autre objectif intermédiaire plus opérationnel : la prévision d'inflation à moyen terme. Une stratégie de ciblage de l'inflation

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crédibilité s'inverse : comment convaincre les agents que la banque centrale souhaite durablement une inflation significative. A priori, plus une banque centrale est réputée dure sur l'inflation, plus elle aura du mal à sortir d'une déflation.

Cercle vertueux : anticipation d'inflation => taux réel faible => PM expansive => demande forte et inflation.

Une solution complémentaire est d'adopter un taux de change sous-évalué pour importer de l'inflation et ainsi dynamiser l'économie.

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