III. 2.DISCUSSION DES RESULTATS
Dans le traitement des données recueillies en rapport
avec les tranches d'âge (tableau I), la moitié soit 50 % des
diabétiques étaient de la tranche d'âge de 60 à 79
ans, 41% de 40 à 59 ans et 9% de 20 à 39 ans. Ceci se justifie
par le fait qu'à partir de 40 et surtout à 60 ans le
pancréas vieillit est se sclérose, les cellules des îlots
de Langherans s'atrophient et la tolérance au glucose diminue.
D'ailleurs, si on s'en tient aux définitions de l'OMS, un grand nombre
de personnes de plus de 60ans seraient diabétiques même si elles
ne présentent aucun symptôme.
Durant notre présence à la clinique
diabétique armée du salut, les femmes étaient plus
nombreuses à être enquêtées à 59,1% que les
hommes à 40,9% (Tableau II), D'après KOURTA , 2008, les
principales raisons en cause sont liées à l'obésité
qui influe à 70% sur la santé des femmes et les exposent aux
complications de diabète, en suite les facteurs liés aux troubles
physiques. Selon HENRICHS, 2009, une série d'aspect socio culturel et
économique du fardeau discriminatoire du diabète pèse sur
les femmes dans quasiment toutes les régions du monde.
Dans le traitement des données en rapport avec le
niveau d'étude (Tableau III), 54,5% des répondants sont de niveau
secondaire, 22,7% de niveau primaire ; 13, 6% d'analphabètes et
9,1% de ceux du niveau universitaire. Ça se justifie par le fait que
dans les pays en développement, le taux d'analphabétisation est
élevé.
Concernant la variable état civile, les
résultats obtenus dans le tableau IV révèle 72,7% des
diabétiques mariés ; 22,7% des veufs (ves); 4,5% des
divorcés.
Le tableau V montre 40,9% des diabétiques
chômeurs ; 27,2% fonctionnaires ; 22,7% débrouillards
et 9,1% cultivateurs. La raison est qu'en RDC, le taux de chômage est
plus élevé et occupe selon le rapport de TDH, 2005 la
176e classe sur les 188 pays (Publications de PNUD). La RDC est
parmi les pays qui ont le taux de chômage et de sous emploi global les
plus élevés, les conditions de travail sont pénibles par
la grande majorité bien que l'absence des statistiques ne permet pas de
relever des évidences.
De tous les diabétiques enquêtés dans
cette Zone de santé, dans le tableau IV, 86,3% connaissaient selon eux
le régime alimentaire diabétique ; 13,6% n'en connaissaient
pas.
Le Tableau VII révèle que 72,7 % ne
connaissaient pas exactement les aliments permis aux diabétiques selon
le type de leur diabète et 27,7% connaissaient.
De la connaissance des aliments non permis aux
diabétiques selon les types (Tableau VIII), 72,7% ne connaissaient pas
avec exactitude et 27 ,7% connaissaient cela.
Le tableau IX révèle que le milieu hospitalier
est le principal lieu d'acquisition des connaissances de ce régime
(90,9%) et 9,1% d'autres cas.
Les données des Tableaux VI, VII, VIII, IX
révèlent que malgré l'éducation nutritionnelle
reçue en milieu hospitalier,la majorité des diabétiques ne
connaissent pas ce régime parce que les enseignements reçus sont
limités.
Devant la prise quotidienne des médicaments
antidiabétiques (Tableau X) 54,5% étaient gênés
alors que 45,5% se sentaient soulagés pour leur santé. Ceux qui
étaient gênés étaient mal préparés
psychologiquement ou alors non préparés
54 ,5% des diabétiques contrôlaient
régulièrement leur glycémie alors que 45,5% le faisaient
irrégulièrement (Tableau XI). Les facteurs économiques en
font défaut pour la dernière catégorie car le manque
d'argent est la raison principale évoquée (Tableau XII).
Le Tableau XIII indique 81,8% des diabétiques qui
disaient qu'ils respectent leur régime alimentaire et 18,1% disaient
qu'ils ne respectent pas cela. Selon OUASSILA Salemi, 2010, l'adoption ou non
du régime alimentaire ne dépend pas uniquement de la
volonté des diabétiques, car l'alimentation ne relève pas
uniquement du sanitaire ou du nutritionnel, les malades se
révèlent acteurs en déployant leurs propres
stratégies face aux contraintes économiques, des rélations
familiales et statut du diabète, du changement et résistance des
habitudes alimentaires (goût, plaisir, commensalité.).
En ce qui concerne la fréquence des repas (Tableau
XIV), la moitié (50%) des répondants avaient une
fréquence de 2 repas par jour, 31,8 d'un repas par jour, 13,6 %
seulement de 3 fois par jour et 4,5% d'aucune fois par jour. Selon HAMADACHI,
2009 le diabète devient de plus en plus une maladie des pauvres parce
qu'il appauvrit. Les difficultés économiques et l'augmentation
significative du prix des aliments de base notamment les céréales
sont là les causes de ce résultat.
Le Tableau XV révèle en fin que 16,8% des
répondants mangent à des heures régulières tandis
que 83,3% mangent à des heures irrégulières, la raison est
que dans les pays en voie du développement la notion du temps est
piétinée et imprévisible d'une part et d'autres part
l'indisponibilité de stock alimentaire parce qu'ils mangent au taux du
jour.
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