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Evaluation des pratiques agricoles comme moyen de mitigation des changements climatiques en zone forestière


par Adrien Ndonda
Université de Kisangani - Diplôme d'études approfondies en sciences agronomiques, eau et forêt 2014
  

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CONCLUSION

Cette étude vise la recherche des alternatives susceptibles de rompre les systèmes empiriques d'exploitation agricoles qui consistent dans leur majorité à briser les équilibres environnementaux par l'utilisation du feu comme mode de préparation du sol et cela, quel que soit le milieu où on se trouve.  L'agriculture itinérante sur brûlis est le système le plus utilisé surtout par les petits exploitants qui sont les plus nombreux. Les conséquences de cette méthode agricole influencent directement les écologies naturelles et ses effets sont encore beaucoup plus qu'inquiétantes surtout lorsqu'il s'agit des écosystèmes forestiers. Les paysans font tomber des gros troncs d'arbres chaque saison culturale en brisant sans le savoir le cycle du carbone, ils incinèrent la litière qui dégage suffisamment du dioxyde de carbone dans l'atmosphère, une fois de plus sans le savoir et contribuent en fait à l'accentuation des effets néfastes de changement climatiques.

La question qu'on s'est posée est celle de savoir s'il est possible de produire la nourriture sans exercer une forte pression sur la forêt ? Si le manioc est la principale culture vivrière dans la zone écologique de l'étude, il est aussi vrai de croire qu'il occupe les plus d'emblavures et qu'il occasionne les plus de pression sur la forêt en ce qui concerne le système agricole en milieu villageois. Plusieurs exploitants agricoles (paysans surtout), pensent qu'on ne peut pas soutenir une production des cultures vivrières dont le manioc dans les jachères herbeuses. La tendance est la progression dans la destruction de la forêt et déjà, on constate dans ce milieu que la forêt s'éloigne des habitations. Elle est systématiquement détruite par ces méthodes plus ou moins nomades actuellement pratiquées (ASB) et en plus, les jachères ne sont pas suffisamment conservées pour permettre une régénération future de la forêt et de la fertilité du sol.  

Le but visé est de sédentariser le système agricole, produire la nourriture sur un sol qui peut maintenir sa fertilité pendant plusieurs saisons culturales en conservant un équilibre propice des constituants minéraux et organiques. On sait qu'en sol tropical, le grand problème réside dans la conservation de la matière organique dans le sol. Déjà avec la pratique de l'incinération, il n'est pas possible de prétendre conserver les bonnes conditions de fertilité du sol. D'office, il fallait promouvoir les pratiques agricoles qui ne prennent pas en compte l'incinération comme mode de préparation du sol. Ainsi, trois méthodes de préparation du sol étaient comparées, l'une reprenant la pratique usuelle du paysan (défrichement, incinération, débardage et plantation sans labour) était pris pour servir de contrôle et deux autres méthodes entre autres le labour mécanique avec enfouissement de la matière organique verte et le défrichement au ras de sol de la friche herbeuse puis plantation sans incinération. 

Les résultats obtenus ont indiqué clairement que le labour mécanique réalisé sur une surface non incinérée préalablement permet de réaliser des productions plus importantes du manioc. On a obtenu des moyennes évaluées à 39 t/ha avec ce système contre 27 t/ha sur la friche incinérée et, 24 t/ha sur la friche non incinérée. Les performances dues au labour se justifient par le fait que cette pratique disponibilise les éléments minéraux lessivés dans les profondeurs du sol et ensuite, la décomposition de la matière verte enfouie permet une bonne organisation du sol.

Cependant, en comparant les variétés de manioc utilisées dans l'étude, on observe une certaine résistance de la variété Mvuama aux effets de la sécheresse. On a remarqué que le manioc planté pendant la période qui précède la saison sèche a réagi différemment.  La saison sèche avait sensiblement affecté le rendement du manioc. Des rendements faibles sont obtenus pour le manioc planté en saison sèche avec une moyenne de 17 tonnes par hectare et quel que soit le mode de préparation du sol. Dans le même sens, on a aussi constaté que la position des boutures lors de la plantation n'influence pas le rendement.  Néanmoins, il se dégage que lorsque les boutures sont plantées plus profondément en période sèche, elles affectent positivement la production du manioc. 

Il existe plusieurs interactions entre les facteurs. Lorsque les conditions de culture sont marginales, il est préférable de planter le manioc sans incinérer la friche. On obtient un rendement qui ne dégage pas des différences significatives en comparaison au système de l'incinération mais, en revanche, on assure au sol un maintien de la matière organique et une stabilisation de l'acidité de surface (selon les analyses des sols effectuées avant et après la culture du manioc) qui peut favoriser des rendements acceptables après la première saison culturale. On a par ailleurs observé que le sol s'acidifie davantage après le manioc sur la friche incinérée. Cette condition constitue un facteur limitant lorsqu'on vise à sédentariser le système agricole.

La détermination de la marge bénéficiaire en tenant compte des pratiques culturales évaluées montrent clairement que le labour mécanique est plus avantageux avec une moyenne de 2565,74 $ US par hectare. Les autres pratiques ont donné des marges plus faibles. Soit 1580, 39 $ pour le champ incinéré et 1514,22 $ pour le champ non incinéré.  Le labour   permet un coût de production plus bas et des marges bénéficiaires plus importantes. Cependant, les charges d'exploitation sont plus grandes par rapport aux autres techniques. Ceci réduit sa chance d'être aisément accepté par les petits exploitants (paysans) qui ne disposent pas de suffisamment de moyens pour soutenir les charges dues à la production (surtout au début des opérations culturales).

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