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Les résidents dans le monde du silence et la communication de l'infirmier


par Alexia BOUARD
IFSI Thonon-les-Bains - IDE 2022
  

Disponible en mode multipage

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UE 3.4 S6 : « Initiation à la démarche de recherche »

UE 5.6 S6 : « Analyse de la qualité et traitement des
données scientifiques et professionnelles »

UE 6.2 S6 : « Anglais »
Remise du dossier le 18 mai 2022

 
 

BOUARD
Alexia

IFSI Thonon-les-Bains Semestre N°6

Promotion 2019-2022

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES EN SOINS
INFIRMIERS

Les résidents dans le monde du silence et la
communication de l'infirmier

REMERCIEMENTS :

C'est avec plaisir que je réserve cette page en signe de gratitude et de reconnaissance, en adressant mes remerciements les plus sincères à toutes les personnes qui m'ont apportées leur aide et qui ont contribué à l'élaboration de ce mémoire de fin d'étude au cours de cette année de confection.

Je remercie mon formateur pour le temps et l'aide apportée au cours des différentes guidances collectives et individuelles.

Je remercie la documentaliste de mon établissement scolaire, ainsi que ceux de la Bibliothèque Nationale pour leur aide pour la recherche des ouvrages.

Je remercie l'association « sourdine la vie » pour son aide apportée et m'a permis de certifier et valider mon mémoire.

Je souhaite exprimer toute ma gratitude et mes remerciements aux professionnels de santé que j'ai interrogés, pour le temps qu'ils m'ont consacré malgré la charge de travail dans les établissements de soins.

SOMMAIRE :

1. INTRODUCTION 1

2. SITUATION D'APPEL 2

2.1. Description 2

2.2. Questionnement de départ 3

2.2.1. Elaboration du questionnement d'appel 3

2.2.2. Rencontre de témoins privilégiés 3

2.3. La question initiale 3

3. EXPLORATION DE LA PROBLEMATIQUE 4

3.1. Recension des écrits 4

3.1.1. Méthodologie de la recherche documentaire 4

3.1.2. La revue littérature 4

1) Le lieu de vie de l'EHPAD 5

2) Les déficiences auditives dans la société 6

a. L'histoire dans la société 6

b. Quels sont les différents modes de surdité ? 7

c. Les conséquences sur la vie quotidienne 9

d. Les nouvelles avancées 10

3) La communication 11

a. Les modes de communication 11

b. Les modes de communication pour les personnes en déficiences auditives 12

c. La communication dans la prise en charge du soigné 13

d. Les risques d'une non-communication 14

4) L'isolement 15

a. L'isolement en EHPAD 15

b. Isolement des EHPAD induit par la covid-19 15

c. Les moyens de lutte contre l'isolement 17

3.1.3. Reformulation de la question initiale 18

3.2. Enquête exploratoire 18

3.2.1. Méthode de l'enquête exploratoire 18

3.2.1.1. Choix et construction de l'outil d'enquête 19

3.2.1.2. Choix et présentation des professionnels interviewés 20

3.2.1.3. La réalisation des interviews 21

3.2.1.4. Les limites et les biais de l'enquête 21

3.2.2. Traitement brut des données collectées 21

3.2.3. Analyse des données 25

3.2.4. Synthèse de l'analyse et formulation de la question centrale 28

3.2.4.1. Synthèse de l'analyse des données collectées 28

3.2.4.2. Formulation de la question centrale 28

4. CONCLUSION DU TRAVAIL DE FIN D'ETUDE 29

5. BIBLIOGRAPHIE : 30

6. ANNEXES 32

6.1. Annexe I : Les 5 fiches de lecture 33

6.1.1. Fiche de lecture N°1 : Revue de soins aides-soignants 33

6.1.2. Fiche de lecture N°2 : FNSF : L'histoire des sourds 34

6.1.3. Fiche de lecture N°3 : Livre gérontologie-gérontopsychiatrie 35

6.1.4. Fiche de lecture N°4 : La revue de l'infirmière et le langage signé 36

6.1.5. Fiche de lecture N°5 : La communication non verbale et la gestuelle 37

6.2. Annexe II : Charte des droits du sourd 38

6.3. Annexe III : L'alphabet en lange des signes, 40

6.4. Annexe IV : Guide d'entretien vierge 41

6.5. Annexe V : Tableau de la grille d'analyse 44

6.6. Annexe VI : Recension brut d'un des entretiens 55

ACRONYMES :

ALPC : Association nationale pour la Langue française Parlée Complétée

ANESM : Agence nationale de l'évaluation de la qualité des établissements et services sociaux

et médico-sociaux

BNF : Bibliothèque Nationale de France

CDI : Centre documentaire et d'information

CNSA : Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie

CSA : Conseil Supérieur de l'Audiovisuel

DB : Décibels

DIU : Diplôme intra-universitaire

EHPAD : Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes

ESI : Etudiant en soins infirmiers

FNSF : Fédération Nationale des Sourds de France

IDE : Infirmier diplômé d'état

INJS : Institut nationale des jeunes sourds

INPES : Institut national de prévention et d'éducation pour la santé

LPC : Langage Parlé Complété

LSF : Langue des signes française

M. G : Monsieur G

PNL : Programme Neuro-Linguistique

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

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1. INTRODUCTION

Mon mémoire de fin d'études en soins infirmiers a été mis en oeuvre par ce travail écrit et individuel et sera par la suite consacré à une soutenance orale devant un jury. Il vise à rassembler des données scientifiques dans une démarche de recherche qualitative et à initier les futurs professionnels de santé au positionnement d'apprenti chercheur. Pour la réalisation de l'écrit, j'ai dû identifier une problématique qui m'a interpellée au cours d'un de mes stages et sur laquelle je souhaiterai travailler de manière plus approfondie afin d'améliorer mes démarches de recherches.

Au cours de ma formation initiale et de mes stages durant ces trois années, j'ai pu découvrir les aspects techniques de cette profession. Avec l'expérience, je me suis aperçue que ce métier n'est pas uniquement basé sur des actes techniques mais aussi sur la relation soignant-soigné. Notre relation professionnelle est extrêmement importante car elle est vectrice de la communication, sans elle, on ne pourrait échanger avec autrui.

J'ai choisi le thème de la communication car je trouve qu'elle est une racine des relations. En effet, cette dernière est basée sur l'échange entre une ou plusieurs personnes, qu'elles soient émettrices ou soient réceptrices. Tout l'intérêt de communiquer réside dans l'idée de se faire comprendre et de comprendre l'autre. Lors de la prise en charge de patients, on peut rencontrer des personnes en déficience auditive, rendant la communication avec celles-ci difficile. L'échec de l'échange peut donc entraver la prise en soin des patients. Parfois, les deux parties n'arrivent pas toujours à s'exprimer et/ou s'entendre correctement, pouvant créer des angoisses et des frustrations. La communication reste pour le soigné le moyen d'exprimer sa douleur, son mal-être, son ressenti, ses attentes et ses besoins, auprès des soignants.

Il y a quelques années, j'ai commencé à apprendre le langage des signes par le biais d'une association. De ce fait, j'ai pu le mettre en pratique comme dans la situation que je vais vous décrire dans la partie suivante. J'ai voulu parler des types de surdités : il s'agit d'un sujet peu explicité dans la société et qui fait l'objet de problème de santé public.

J'ai voulu axer mon mémoire sur l'isolement des résidents qui est malheureusement courant en EHPAD, quel que soit leur pathologie. Notre rôle en tant que soignant est d'éviter que cela n'arrive, en repérant les signes et en mettant en place des actions afin de contrer cet isolement.

Mon travail de mémoire de fin d'étude se présente en différentes parties. La première partie prologue de la situation d'appel faisant part à un questionnement de réflexions sur les éléments significatifs. La seconde partie repose sur l'exploration de la problématique par la recension de revues littératures professionnelles et scientifiques. Dans la troisième partie, je vous présenterai l'enquête exploratoire auprès de trois professionnelles du secteur paramédicale et l'analyse de celle-ci. Enfin, je terminerai par une conclusion.

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2. SITUATION D'APPEL

2.1. Description

Au cours de ma deuxième année au semestre 4, j'ai réalisé un stage de 8 semaines dans un EHPAD. L'établissement est divisé en 4 secteurs et compte 120 résidents. Ils sont âgés de 69 à 102 ans. Les pathologies que j'ai pu rencontrer sont variées mais elles sont principalement liées à l'âge (maladie de Parkinson, à l'Alzheimer, au diabète, etc.). Les soins sont divers, mais il s'agit principalement d'un accompagnement à la personne afin de leur prodiguer un suivi et une surveillance quotidienne.

Lors de cette période, j'ai rencontré un résident, Monsieur G (M. G), 79 ans. Il réside dans l'EHPAD depuis 3 ans. Il ne présente pas de troubles cognitifs mais il a une hypertension, une fibrillation auriculaire et une surdité sévère. En fait, M. G est malentendant depuis l'âge de ses 7 ans, il a été dans une école spécialisée et par la suite il a travaillé en usine. Aujourd'hui, il est retraité, veuf et a 4 enfants et 7 petits-enfants.

La première fois que j'ai rencontré M. G, j'ai pu communiquer avec lui en langage des signes et il fut émerveillé de pouvoir communiquer avec une personne dans « son langage ». Il m'a verbalisé son manque et sa difficulté de communication. Il me dit se sentir perturbé, stressé et seul car il ne peut plus voir sa famille à cause des limitations de visites avec le covid. Pour M. G le masque entrave aussi la communication par le faîte qu'il n'arrive plus à comprendre les autres dû à l'incapacité de voir les lèvres. Toute cette situation l'afflige, l'énerve et le vit mal au quotidien dû à cette baisse de capacité de communiquer.

M. G est de plus en plus replié sur lui-même depuis le début de la pandémie et il présente des troubles anxiodépressifs. Même si le confinement est arrêté, il reste toute la journée dans sa chambre et n'en sort plus. Il discute uniquement avec une autre résidente qui elle-même est malentendante. M. G ne rentre presque plus en communication avec le personnel. Avant le covid, il se sentait épanoui dans l'établissement, il arrivait à communiquer par des gestes et des syllabes verbales et utilisait la lecture labiale afin de comprendre ce que l'on lui disait. Quand j'ai discuté avec l'amie de M. G qui réside également dans l'établissement, elle m'a informée qu'elle ressentait exactement la même chose et qu'elle se sentait démunie face à cette situation.

Les soins de M. G se passaient beaucoup mieux lors de ma présence, sûrement dû à mes explications de chaque acte que l'on réalisait. Il a apprécié de pouvoir signer avec une personne qui faisait partie du domaine paramédical car je répondais à ses questionnements tout en le rassurant. Le personnel m'a demandé de leur apprendre quelques mots afin de garder un lien avec M. G.

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2.2. Questionnement de départ

2.2.1. Elaboration du questionnement d'appel

Cette situation m'a permis de m'interroger sur l'importance de la communication qui a été altérée durant la pandémie, pouvant causer un isolement social auprès de certaines personnes surtout celles qui présentent une altération auditive. De ce fait, j'ai élaboré un questionnement d'appel :

- Quelles mesures peuvent être mises en place pour aider les personnes malentendantes ? - Quel est l'impact du masque sur la qualité de vie des malentendants ? Quelles sont les conséquences sur la santé générale de la personne ?

- Est-ce qu'un professionnel de santé a le droit d'enlever le masque pour faciliter la lecture labiale ?

- Comment diminuer l'isolement des personnes malentendantes au cours de la pandémie ? - Quels peuvent être les risques d'une personne malentendante en incapacité de communiquer ?

- Devrait-il avoir obligatoirement une personne interprète dans les établissements de soins ?

2.2.2. Rencontre de témoins privilégiés

Suite de mon questionnement, j'ai interrogé sur mon lieu de stage une infirmière et une aide-soignante qui travaillaient dans l'EHPAD de ma situation. L'infirmière est diplômée depuis 2 ans et elle a commencé à travailler dans l'établissement dès la sortie de son diplôme et l'aide-soignante travaille elle aussi depuis 2 ans. Je leur ai exposé ma situation d'appel afin qu'elles me donnent leur point de vue et également connaître leur ressenti.

Elles connaissent bien M. G et quand j'ai présenté ma situation elles se sont directement projetées dans cette problématique. Elles m'ont encouragée sur mon sujet de mémoire et elles m'ont donné des pistes à explorer au cours de mes recherches documentaires.

2.3. La question initiale

Toutes les questions précédentes ont pour but d'orienter nos interrogations et elles servent de fil conducteur à ma revue littérature. Trois points principaux en sont ressortis : l'importance de la communication, les personnes malentendantes et l'isolement sociale. J'ai choisi de ne pas uniquement me centrer sur la pandémie du covid-19 car elle serait trop précise sur un thème et ma situation se passe après la troisième vague du confinement.

En reprenant les points essentiels, j'ai choisi la question principale suivante :

« Dans un EHPAD, en quoi l'infirmier qui adapte sa communication peut permettre de réduire l'isolement social d'une personne malentendante ? »

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3. EXPLORATION DE LA PROBLEMATIQUE

3.1. Recension des écrits

3.1.1. Méthodologie de la recherche documentaire

Ma question principale met en avant plusieurs mots et concepts à approfondir, qui m'ont permis de créer ma revue littérature. Ces derniers sont : l'EHPAD, l'infirmier, la communication, les personnes malentendantes et l'isolement social. En annexe I, figure les cinq principales fiches de lecture de ma recherche documentaire.

Au début, afin de créer ma revue littérature, j'ai principalement axé ma méthode sur la recherche de livres et de magazines. Pour trouver des sources fiables et valables, je me suis basée sur la recherche d'ouvrages dans le CDI (Centre Documentaire et d'Information) de mon établissement de formation. Je me suis servie du site de recherche « EM consulte » et de l'aide de la documentaliste, afin de trouver des sources en fonction de mots clés : la communication, les malentendants dans la communication, l'infirmier face aux malentendants, l'isolement face à une non communication... Cela m'a permis d'avoir des articles de revue professionnel tel que : la revue de l'infirmière et soins infirmiers. Ces recherches m'ont permis de trouver des sources professionnelles et qui restent à large thématique.

Afin d'affiner mes recherches et d'avoir des documents plus complets et récents sur mon thème, je suis allée à la BNF (Bibliothèque Nationale de France) François-Mitterrand, située à Paris dans le 13ème arrondissement. J'ai priorisé le secteur A, qui est la salle de lecture sur l'audiovisuel et le secteur C basé sur les sciences et techniques. Afin de m'aider dans ma recherche, la documentaliste m'a montré les techniques de recherches par rapport à mon thème et fait une visite du bâtiment. J'ai pu trouver de nombreux ouvrages centrés sur les déficiences auditives et la communication. Malheureusement, je suis allée qu'une demi-journée et de ce fait je n'ai pas eu le temps de traiter tous les ouvrages sélectionnés.

Pour compléter ma revue littérature, je suis allée sur les sites spécialisés sur mon sujet comme la Fédération Nationale des Sourds de France (FNSF), les sites du gouvernement, les sites de l'auditions, le conseil supérieur de l'audiovisuel et l'OMS. Ils m'ont permis d'avoir des pourcentages d'études récentes et de finaliser les informations manquantes sur mon thème.

Pour finir, j'ai contacté l'association `'Sourdine la vie», ils m'ont permis de valider la revue documentaire et m'ont donné des informations complémentaires sur les troubles auditifs.

3.1.2. La revue littérature

Dans cette partie, je vous présenterai mes recherches documentaires en commençant par le lieu de vie de l'EHPAD. Puis je poursuivrai avec le suivi des déficiences auditives dans la société, ainsi que la communication et pour terminer l'isolement.

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1) Le lieu de vie de l'EHPAD

D'après le Robert, la structure de l'EHPAD, est un « établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes » [24]. Elle accueille des résidents qui peuvent être en perte d'autonomie physique et/ou psychique, dans les gestes de la vie quotidienne et elle prodigue des soins médicaux et paramédicaux. Il s'agit d'un lieu de vie que l'on appelle plus communément « maison de retraite ». Selon le rapport de ANESM (2012), en entrant en EHPAD, les résidents « redécouvrent ou découvrent après des années à vivre chez eux une vie en collectivité, passant de chez soi à chez soi dans un chez nous » [14]. Beaucoup ont du mal à accepter ce lieu car principalement ils ne l'ont pas choisi et fut imposé.

Pour rentrer dans l'établissement, il faut remplir un dossier d'admission et être âgé d'un minimum de 60 ans. Ce dossier contient un questionnaire médical qui est rempli par le médecin traitant. Ce dernier évalue l'état de santé de la personne et détermine la prise en charge la plus adaptée. Par la suite, il s'agit du médecin coordinateur de l'établissement qui validera ou non, la nécessité et la capacité de l'admission en EHPAD. On peut retrouver une grande diversité des pathologies, causant à la personne âgée des difficultés dans le développement de sa vie sociale et collective au sein de l'établissement. Certains résidents auront du mal à accepter cette différence car naturellement, ils vont se comparer avec les autres et sur leurs problèmes.

Les déficiences sensorielles sont liées au vieillement, Verny (2019) le fait remarquer dans son ouvrage, elles correspondent à « l'ensemble des processus physiologiques et psychologiques durables qui modifient la structure et les fonctions de l'organisme à partir de l'âge adulte » [2]. En effet, avec l'âge, le corps va se dégénérer au fur et à mesure, la personne perdra de l'autonomie et des sens. D'après la revue soins aides-soignantes (Retailleau, B, 2022, p. 10) « l'ouïe s'impose comme l'un des plus complexe de nos 5 sens, mais aussi l'un des plus utiles pour rentrer en communication avec le monde qui nous entoure. L'oreille est un organe neurosensoriel, bilatérale, responsable de l'audition et de l'équilibre » [11]. Les troubles de l'équilibre vont conduire aux risques de chutes et de fractures osseuses pour la personne âgée. Les autres facteurs favorisants sont : l'âge, les antécédents de chutes, les troubles cognitifs, la polymédication, les troubles visuels ou cognitifs, l'hypotension orthostatique, la mobilité réduite, etc.

En tant que soignant dans un EHPAD, on se doit de prévenir ces facteurs de risque. Les infirmiers joueront un rôle important dans la prise en charge des personnes âgées. Ils permettent le maintien de l'autonomie et prodiguent les soins médicaux et paramédicaux nécessaires à chaque résident.

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2) Les déficiences auditives dans la société a. L'histoire dans la société

Lors de ma recherche documentaire, j'ai trouvé important de mettre en avant l'histoire des sourds et malentendants. Ce fut l'abbé de l'Epée qui inventa en 1789 la première langue des signes reconnue dans la société Française. Né à Versailles en 1712, il est issu d'une famille aisée dont son père était architecte pour le Roi Louis XIV. Il a étudié le droit, puis s'est dirigé vers l'église janséniste pour devenir abbé. D'après le site de la Fédération Nationale des Sourds de France (FNSF), c'est « entre 1760 et 1762, qu'il fait la rencontre de jumelles sourdes qui communiquaient par signes et commence leur instruction. Il décide de créer un cours d'instruction générale par signes, rue des Moulins à Paris. Il enseigne alors à une trentaine d'élèves » [17]. Il créa en 1794 l'institut national des jeunes sourds (INJS) qui fut le premier établissement au monde à enseigner aux personnes sourdes et muettes. L'abbé de l'Epée organisait souvent des exercices publics et invitait de nombreuses célébrités simagrées à son milieu familial et social. Grâce à lui, au fur et à mesure des années, sa méthode se diffusa dans l'Europe et se démocratisa.

Cette langue « a été interdite en France pendant plus d'un siècle et est reconnue seulement depuis 1991 » (Barrier, p. 106) [1]. Les personnes en déficience auditive étaient considérées comme des benêts et des fous. Elles étaient rejetées de la civilisation et même interdites de certains lieux tel que l'école. Lors de la seconde guerre mondiale, les personnes sourdes étaient marquées avec un triangle bleu de l'apatride comme les étoiles jaunes des juifs.

Il fallut attendre la Loi N°2005-102 du 11 février 2005 : « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » [26] afin que la langue des signes français (LSF) soit enfin reconnue comme étant une langue à part entière par les pouvoirs publics. Même après sa mise en application et son accessibilité, elle n'était pas totalement optimale et sa pratique dans les milieux de soins restent encore aujourd'hui insuffisantes. Connaître la LFS permettrait de facilité la communication avec les personnes sourdes, ainsi que les aphasiques, les malentendants et les personnes âgées. De nombreux métiers ont été créés autour de ce projet tel que : les traducteurs, les visio-interprètes, les professeurs, etc. Une personne avec des troubles auditifs peut parfaitement vivre une vie normale. Des moyens sont mis en place comme les sous-titres télévisés, des aménagements MDPH, des véhicules adaptés pour le passage de leur permis de conduire, etc.

De nos jours, la langue des signes n'est encore pas devenue une langue internationale, chaque pays à ses signes qui changent et se traduisent de façon complètement différente. En effet, les signes correspondent à une représentation d'une image de ce que l'on veut

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transmettre à l'autre, qui complique la mise en place de cette langue internationalisée car chacun pense avoir la bonne représentation du signe.

b. Quels sont les différents modes de surdité ?

D'après le site de FNSF, « un bébé sur 1000 est né sourd. Dans la population on estime à 300 000 sourds, 1/3 d'entre eux pratiquent couramment la Langue des signes. 34% d'entre eux sont inactifs du fait à la restriction d'accès à l'emploi, aux loisirs et à l'isolement. » En France, on comptabilisera environ « 6 millions de citoyens atteints d'un handicap auditif » [17].

D'après le site de INSERM : « Le nombre de cas ne cessant de progresser avec l'âge, la surdité affecte 6% des 15-24 ans et plus de 65% des 65 ans et plus » [20]. Ces chiffres démontrent le manque de moyens mis en place pour ces personnes sourdes et qui induisent de l'isolement social. La personne ne sera pas en capacité de s'exprimer et va naturellement se retirer de la société car elle se sentira rejetée.

La surdité est reconnue comme étant un handicap sensoriel et le terme déficience auditive permet d'englober toutes les différentes pathologies liées à une perte d'audition. On distingue deux grands groupes : les malentendants et les sourds.

« Les sourds sont des personnes généralement nées avec un trouble auditif les empêchant de percevoir les sons. Il peut également s'agir de personnes ayant perdu l'audition avant l'acquisition de la parole, soit avant l'âge de 3 ans. Une personne malentendante a quant à elle perdu l'audition ou a vu son audition diminuer après avoir acquis la parole. » (Site de l'UNISSON) [25].

La seule différence entre ces deux termes qualifie le moment auquel la personne adulte ou l'enfant a perdu l'audition.

On peut certainement entendre le terme sourd et muet, qui désignerait une personne n'ayant pas d'acousie et présentant une aphasie totale. Mais ce terme est inexact et péjoratif car une surdité n'entraîne pas l'incapacité phonatoire. La complexité pour ces personnes sera l'apprentissage de la parole et la reproduction du son, donc ils seront en difficulté mais non en incapacité de parler.

Le terme médical qualifiant la perte de la capacité auditive est l'hypoacousie et la presbyacousie. De plus, d'après le site de la journée nationale de l'audition, elle qualifie : « des personnes qui ne perçoivent aucun son, le terme précis est celui de `'cophose'', les personnes concernées sont des `'cophotiques'' » [21].

L'oreille est l'organe clé de l'audition, sa structure organique responsable de l'audition est composée de l'oreille externe dont l'air pénétrant fait vibrer le tympan. L'oreille moyenne a trois os : marteau, enclume et étrier, qui vibrent sous l'action du tympan et transmettent l'information

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à l'oreille interne. Celle-ci contient la cochlée et grâce aux cellules réceptives ciliées, elle transforme les vibrations en signaux électriques apportés aux fibres nerveuses du cerveau qui les traduit en sons. Les niveaux de surdité dépendront de la gravité de l'atteinte auditive et de sa localisation.

La perte d'audition et donc de l'équilibre (vu précédemment dans la partie sur l'EHPAD), sont très fréquentes chez les personnes âgées car cela fait partie du vieillissement normal. La revue soins aides-soignantes décrit, « la presbyacousie est le trouble auditif le plus fréquent chez les personnes âgées. Progressivement, elles ont du mal à discriminer les mots, leur compréhension des paroles devient plus difficile » (Fisanne, 2022, p. 12) [5]. Elle est la baisse progressive et constante de l'audition provoquée par le veillement naturel de l'oreille interne et touchant les deux oreilles. Des signes apparaitront chez la personne, elle sera hyperacousie (sensibilité aux bruits), présentera des acouphènes (bourdonnements, sifflements, sons parasites) et certaines consommes deviendront indistinctives (s, z, ch, f, v).

Selon l'OMS, la surdité correspond à « un état où la personne entend moins bien qu'une personne ayant une audition normale » [28]. Il s'agit de la conséquence d'une atteinte pathologique de la fonction auditive, il existe 4 types de surdité :

- « Légère si la perte auditive est située entre 21 et 40 dB (perte auditive des bruits faibles ou aigus)

- Moyenne si cette perte se situe entre 41 et 70 dB (aide auditive indispensable)

- Sévère pour une perte comprise entre 70 et 90 décibels (lecture sur les lèvres ou rééducation nécessaire)

- Profonde ou totale pour une perte supérieure à 90 dB. » (Site de la fondation de recherche médicale) [19].

Une personne qualifiée comme étant sourde sera dans une surdité sévère ou profonde. Une personne malentendante sera avec une surdité légère, modérée ou sévère. Quand une personne est dans la surdité sévère l'unique différence pour savoir si la personne est considérée comme sourde ou malentendante est l'âge de l'atrophie auditive. « La distinction entre surdité et pré- et post linguale est importante car l'expérience auditive pendant les premières années de vie va façonner l'organisation cérébrale physiologique de la perception et la production de la parole. » (Lazard et al., 2018, p.9) [3].

Le nombre de personnes âgées touchées par la perte d'audition est considérable. « Une personne sur deux à partir de 75 ans présenterait des troubles de l'audition. Il s'agit alors de surdités acquises à la suite de traumatismes acoustiques, d'accidents, notamment de plongée, de maladies, comme les otites chroniques, des tumeurs, etc. » (Site de l'INSERM) [20]. La surdité peut être de plusieurs autres origines, telles que : des otites perforant le tympan, des

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obturations du conduit auditif, des malformations congénitales, de la presbyacousie, des infections oreillons/rubéole/CMV, des traumatismes sonores (professions, musique, accident), des médicaments ototoxiques (chimiothérapie, antibiotique), etc. On considère un son supérieur à 80db comme étant à risque de dégradation sensorielle, les boites de nuits ont une réglementation à 102db. Un nouveau-né sera considéré comme étant sourd si son audition est située en-dessous de 30db.

c. Les conséquences sur la vie quotidienne

Il n'y a pas d'âge pour qu'une personne en déficience auditif présente des répercutions sur sa vie personnelle, professionnelle/scolaire, sociale et psychique, ainsi elle aura tendance à s'isoler. Selon les soins aides-soignantes (Fisanne, 2022, p.12), « elle ne peut participer discussions, qui la fatiguent, l'énervent et engendrent parfois des acouphènes. Elle se sent mise à l'écart et pense que les autres parlent d'elle, la critiquent, se moquent ou lui en veulent » [5]. Leur comportement et leur humeur vont changer et on peut constater une dépression, une anxiété et un sentiment de persécution. La personne ne sera pas en capacité de s'exprimer et va naturellement se retirer de la société car elle se sentira rejetée. Elle ne participera plus aux loisirs et elle aura un réseau social restreint, risquant d'être dans un refus de communication. Dans le rapport nommé : informer les personnes sourdes ou malentendantes, partage d'expériences (INPES et CNSA, 2012) « L'accès à la santé sens large, demeure pour ces personnes une difficulté quotidienne » [4]. Aller dans un lieu public reste pour ses personnes une épreuve compliquée à surmonter car très peu savent communiquer avec les autres.

L'expérience de tester un casque anti bruits et marcher dans la ville, démontre réellement la difficulté de la perception du monde et la perte de ses repères. On n'entend plus les bruits avenants (voiture, discussions, voie ferré, bus...) et ceci fait monter le stress.

De plus, pour les personnes âgées, on pourra penser par erreur qu'il s'agit d'un début de démence. Selon soins aides-soignantes (Fisanne, 2022, p.13) « un état dépressif peut cacher une surdité débutante et, inversement, une surdité peut engendre une dépression » [5]. L'erreur de diagnostic peut avoir des sévères répercussions sur l'état de santé générale de la personne surtout chez les sujets âgés. La personne sera de nature plus anxieuse.

Comme expliquer dans les parties précédemment, les troubles auditives s'accompagnent souvent d'acouphènes avec des bourdonnements, des sifflements et des sons parasites, qui sont extrêmement désagréables pour la personne, pouvant causer des céphalées et migraines importantes. De plus, les chutes sont favorisées par la perte d'équilibre due à un trouble auditif non traité.

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d. Les nouvelles avancées

Aujourd'hui, les déficiences auditives sont décelées plus facilement et rapidement grâce aux progrès médicaux, des dépistages précoces sont mis en place chez les nouveau-nés en structure hospitalière. L'examen est l'oto-émissions acoustiques, qui est réalisée dans les deux jours qui suivent la naissance de l'enfant.

L'examen de l'otoscope permet d'observer le conduit auditif et une éventuelle perforation du tympan. Comme cité dans les soins aides-soignantes (Retailleau, 2022, p.11) « les pertes d'auditives se mesurent à partir d'un audiogramme. Il s'agit d'un graphique sur lequel le médecin oto-rhino-laryngologiste illustre la capacité auditive de la personne » [10]. L'audioprothésiste permettant la mise en place de prothèses auditives sur la prescription d'un médecin ORL et d'un bilan acoumétrie.

Il existe plusieurs moyens thérapeutiques pour combler la perte d'audition de la personne et étant adapter aux besoins de la personne. D'après soins aides-soignantes (Retailleau, 2022, p.12) on peut retrouver : « Les audioprothèses conçues pour amplifier le son de l'environnement immédiat. Il existe également d'autres aides techniques (casques, écouteurs adaptés pour le téléphone ; la télévision. » Ainsi que, « les implants cochléaires permettent à de nombreuses personnes de retrouver l'ouïe, particulièrement chez les enfants atteints de surdité sévère ». Ils permettent de remplacer les prothèses, ils nécessitent une intervention chirurgicale otologique. « La boucle d'induction magnétique apportant un confort » [11] qui peut être équipé sur un appareil ou implant cochléaire et sans être parasité par les bruits ambiants.

L'important à connaitre, est que ces appareils peuvent conduire à des gênes voir de l'inconfort. Le conduit auditif peut être endommagé et peut causer un enfoncement de cérumen dans le conduit. L'appareil auditif nécessite un nettoyage soigneux, un contrôle annuel chez un prothésiste et un changement de piles qui varient en fonction des appareils (en moyenne une fois par mois). Une mauvaise adaptation de l'audioprothèse la rendra moins performante, pouvant aussi causer des céphalées et de l'incommodité.

Toujours d'après soins aides-soignantes (Retailleau, 2022, p.13), en tant que soignant, on se doit de repérer la perte d'audition et d'orienter la personne, vers un professionnel. « Un corps étranger peut obstruer le conduit auditif, comme un bouchon de cérumen, ou le tympan peut être percé » [11]. La prévention est importante, on doit apprécier la tolérance du port d'aides auditives ainsi qu'informer les patients et sa famille sur le fonctionnement des appareils.

Comme cité dans le site info urgence, il existe un numéro d'appel d'urgence pour les troubles auditifs, le 114 : « Ce numéro unique, national, gratuit est accessible par visiophonie, tchat, SMS ou fax, 24H/24, 7J/7 » [30]. Il a été encore plus développé suite aux attentats de Paris.

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Dans les IFSI, il n'existe pas de sensibilisation obligatoire aux troubles auditifs. Durant ma formation en soins infirmiers promotion 2019-2022, je n'ai eu aucune formation, uniquement des cours sur l'explication du fonctionnement de l'oreille. J'ai été formé sur le positionnement dans la communication mais non spécifique aux handicaps auditifs. Cependant, il existe un DIU sur les techniques paramédicales d'exploration des troubles de l'audition et de l'équilibre, accessible aux infirmiers, aux puéricultrices, aux médecins ORL et aux orthoptistes.

En 2011, le CSA à créer une « charte relative à la qualité du sous-titrage à destination des personnes sourdes ou malentendantes » [16]. Elle permet de garantir l'application de la « loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, visant à rendre accessibles » (charte disponible sur le site internet CSA). Les programmes audiovisuels ont été rendu accessible à tous grâce au `'plan handicap de 2010-2012», destiné aux personnes souffrant de troubles auditifs, en améliorant la qualité et la lisibilité des sous-titrages télévisés et cinématographiques.

En annexe II, figure la charte des droits du sourd (1998), elle met en avant les droits communs d'une personne avec un handicap auditif. Dans ces articles, il est indiqué que la personne sourde : « à une accessibilité aux métiers de son choix, des soins médicaux expliqués et le choix de son interprète. Il existe aussi la charte des droits et libertés de la personne âgée en situation de handicap et de dépendance ».

3) La communication

a. Les modes de communication

D'après la revue de l'infirmier (Vaccaro, 2017, p. 1), dans la communication « l'émetteur envoie un message au récepteur par un canal de transmission (mécanisme physique de la communication par exemple téléphone, messagerie électronique ...) » [13]. La communication est basée sur le décodage de messages émis et ceux reçus. Afin d'adapter celle-ci, on doit prendre en compte les différentes pathologies de la personne en face. C'est pour cela, que les personnes âgées sont plus sujettes à des difficultés de s'exprimer car elles présentent de nombreux troubles liés au vieillement.

Toujours d'après la Revue de l'infirmier (Vaccaro, 2017, p. 1) « le langage nous permet en effet d'échanger en temps réel sur nos faits et gestes, nos opinions, sensations, émotions » [13]. Sans lui, on ne pourrait pas communiquer, ni se faire comprendre de l'autre. Les échanges n'auraient pas lieu et causeraient des répercussions sur la personne. C'est pour cela qu'un langage commun est indispensable.

Dans la communication, il existe trois types : le verbal, le non-verbal et le paraverbal. D'après les deux créateurs du PNL (Programme Neuro-Linguistique) John Grinder et Richard Bandler, ceci a permis de classer la communication en trois catégories : « le verbal (les mots

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employés), le para-verbal (ton, volume, timbre, etc. de la voix) & le non-verbal (positions corporelles, gestes, etc.) » (Sité par Barrier, 2019, p. 107) [1]. Ces trois formes démontrent l'importance de la communication, le non-verbal désigne ce qui n'a pas de parole, le verbal avec le langage et le paraverbal la typologie de la voix et l'intonation que l'on veut transmettre.

b. Les modes de communication pour les personnes en déficiences auditives

Le langage permet d'échanger avec des personnes sur nos souhaits, nos envies, nos opinons, nos sensations et nos émotions. Sans lui, on ne pourrait s'exprimer et comprendre les autres, c'est l'essence de la communication.

« Les personnes atteintes d'une surdité profonde et ancienne, outre le fait de ne pas entendre, connaissent fréquemment des difficultés d'expression verbale du fait de leur incapacité à reproduire des sons qu'elles n'ont, parfois, jamais entendus. Ainsi la surdité se présente comme un handicap de communication. » (Vaccaro, 2017, p. 1) [13].

La difficulté d'apprentissage d'une langue pour des personnes sourdes sera de reproduire grâce à leurs cordes vocales, des sons qu'elles n'ont jamais entendu ou prononcé. Cet apprentissage se base sur la reproduction d'une autre personne pour comprendre les mouvements de la langue et de la bouche ainsi que de la façon dont l'air passe dans les cordes vocales. Les orthophonistes sont les professionnels qui préviennent, évaluent et rééduquent tous les troubles de la communication du langage oral et écrit. Pour les déficiences auditives, ils vont permettre d'aider les troubles aphasiques et améliorer la lecture labiale.

La langue des signes est un moyen de communication, elle est basée :

« À partir de signes des bras et des mains, des épaules, de la tête et du buste [...]. Elle s'organise aussi à partir de modulation paralinguistiques ou contextuelles apporté par les mimiques du visage et des sourcils, la direction du regard. On se sert de la main dominante (point de pivot) pour fixer le référents (objet, personne, évènement, etc.) et de la main dominée pour réaliser des déplacements. » (Vaccaro, p. 1) [13].

Cette communication n'est pas uniquement basée sur des signes mais aussi sur le fasciés de la personne. Les émotions du visage ont une grande importance dans la compréhension de mots ou de phrases. Pour une personne en déficience auditive, si l'on compare l'expression d'un visage, elle se traduit comme le ton de la voix quand on s'exprime.

Dans le site de la journée de l'audition, le thème « dactylologie consiste à donner à la main des positions correspondant aux lettres de l'alphabet » [21]. Exemplaire mis en annexe III, l'apprentissage des lettres est très important car il permettra de dire des mots simples compris des deux parties, exemple : un prénom, un therme médical, un médicament, ...

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La lecture labiale correspond à : « une observation délibérée ou intuitive des lèvres de l'interlocuteur qui permet à la personne malentendante de reconnaître les mots qu'il emploie » (site de la fondation pour l'audition) [18]. C'est une lecture maxillo-faciale, permettant le déchiffrage des mouvements articulaires de la bouche. Afin de veiller à son bon fonctionnement, l'interlocuteur se doit d'avoir une juste distance, avec une bonne prononciation et articulation des mots, ainsi qu'un débit de parole lent afin de faciliter la compréhension des dialogues. La difficulté de la lecture labiale est la lecture de certaines syllabes qui est impossible. Selon le site de l'association nationale pour la promotion de

l'ALPC, « trop de sons sont identiques ou ressemblants ; on les appelle des `'sosies labiaux''.

Ainsi, les sons /p, b, m/ sont impossibles à distinguer sur la bouche. D'autres sons sont invisibles sur les lèvres (k/g/r) » [15]. C'est pour cela que même si une personne lit sur les lèvres, elle n'arrivera pas à trouver, ni comprendre le mot ou le sens de la phrase.

Beaucoup de préjugés sont ancrés dans notre société comme une personne en handicap sensoriel sera en incapacité de communiquer. Or, si elle a appris à écrire et lire, elle sera capable de s'exprimer en communication non-verbale, en écrivant sur différents types de support : papier, téléphone, mail, etc. Les troubles auditifs n'empêchent aucunement la communication, beaucoup d'autres techniques existent pour communiquer avec eux, il suffit d'essayer et de juger avec la personne celle qui fonctionne le mieux.

c. La communication dans la prise en charge du soigné

La communication avec le soignant est indispensable dans la relation du soignant-soigné. Sans elle, les soins se déroulent de façon différente et peut causer des conséquences.

Le concept du relationnel est mis en avant dans l'ouvrage d'assistant de soins de gérontologie (Rivaldi, 2022, p. 114) « la technique de l'humanité est précieuse pour les soignants. En effet, si ces derniers s'attachent à mobiliser les différentes composantes (verticalité, toucher, parole), les malades sont sécurisés, en confiance et apaisés » [12]. En tant que soignant, on se doit de garder le lien avec les patients, y compris avec ceux qui ont perdu de l'audition et/ou qu'ils ont de l'aphasie. En continuant à communiquer avec eux, surtout dans les explications des soins prodigués, cela permettra la préservation de la relation et le lien de confiance.

Le positionnement dans la communication avec un résident est très important et doit être adapté à la pathologie de la personne. Des méthodes simples vont permettre de réaliser les soins plus aisément. Comme explicité dans le rapport de INPES et CNSA (2012), « il n'est pas nécessaire de crier ou d'exagérer les mimiques. En revanche, il est capital de s'adresser directement à lui et de lui parler en face, distinctement » [4]. D'autres moyens peuvent être utilisés, par exemple : attirer l'attention de la personne avant de lui parler, se placer dans le champ visuel de la personne, l'utilisation d'un ton, d'une voix appropriée et d'un vocabulaire

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simple, une bonne articulation, reformuler et éliminer les bruits de fond. Ces petits détails ont tous de l'importance dans le soin, ils vont permettre la bonne réalisation du soin et la confiance de la personne soignée, sans eux le patient se sentira rejeté et risque de s'isoler.

Le métier d'interprète des surdités existe, il permet la traduction en langue des signes en oral et inversement. Depuis la Loi N°2005-102 du 11 février 2005 [26] (vu partie histoire dans la société) « rendant assibile tous lieux aux personnes handicapés », il est explicité que « dans les milieux hospitaliers un référent traducteur est obligatoire ». Elle a été inscrite également dans la charte des droits des sourds (annexe II) comme étant un droit. On peut retrouver aussi les associations régionales d'aide pour les personnes sourdes et malentendantes.

Comme expliqué précédemment, des solutions peuvent être employées dans les milieux de soins pour aider la communication soignant-soigné. Mais quelles seraient les risques d'une non-communication avec le résident ?

d. Les risques d'une non-communication

Selon soins aides-soignantes (Fisanne, p.12) si les personnes âgées « ne sont pas appareillées, le risque d'isolement, de dépression, de chute et de déclin cognitif est majoré. C'est pourquoi il est important de dépister les troubles de l'audition et d'équiper la personne d'une prothèse auditive » [5]. Pour cette population, le facteur va être encore plus néfaste pour sa santé car ils sont déjà sujet à risque.

La communication est vectrice de la relation soignant-soigné, les conséquences apporteraient une perte plus ou moins durable de la confiance du patient envers l'équipe soignante. Sans cette confiance, le patient éprouvera de la déplaisance, pouvant l'amener à devenir rébarbatif et le conduisant au refus de soins successifs. Le refus du soin peut être à l'origine d'une non-communication. Le soigné ne rentrera plus en relation avec le soignant ce qui engendra de l'anxiété. Lors d'un soin, si le soignant n'explique pas ou mal ses actes, le patient peut être surpris et être dans l'incompréhension du soin. Il risquera de bouger et faire échouer le soin, voire de se faire mal. L'adhésion aux soins est primordiale, sans elle, le stress et de la douleur peuvent en être induit lors du soin.

Tous ces risques sont évitables et pour terminer cette partie sur la communication, la notion de recherche du consentement aux soins est essentielle, car il pourrait engendrer de l'incompréhension dans la demande et du stress pour le résident. Le port d'appareil auditif peut minimiser les risques et le soin pourra mieux se dérouler. Pour la personne âgée, l'étape de l'acceptation risque d'être difficile psychologiquement.

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4) L'isolement

a. L'isolement en EHPAD

D'après le Nanda (2018, p. 53), l'isolement social est défini comme étant : « Expérience de solitude que la personne considère comme imposée par autrui et qu'elle perçoit comme négative ou menaçante » [7]. L'isolement peut se caractériser par le manque de communication et le retrait social. Toujours dans le Nanda (2018, p.180), il sera néfaste pour la personne et causera un sentiment de solitude qui est un : « sentiment de mal-être associé au désir ou au besoin de plus de contacts avec d'autres, qui peut compromettre la santé » [7] La solitude peut influencer la qualité de vie d'une personne. Pour un résident d'EHPAD, il est loin de sa famille et de ses amis, son mal-être et le sentiment d'abandon peuvent être accentués. L'isolement et la solitude peuvent être à l'origine de stress et d'anxiété.

« L'anxiété est un état de trouble psychique plus ou moins intense et morbide, s'accompagnant de phénomènes physiques (comportement agité ou immobilité complète, pâleur faciale, sueurs, irrégularités du rythme cardiaque, sensation de constriction épigastrique, spasmes respiratoire) ... » (Paillard, 2016, p. 41) [9].

L'isolement en EHPAD peut se caractériser par deux origines. Premièrement, en lien à la non-communication du soignant car l'isolement peut en être induit. Les professionnels de santé doivent accompagner le patient dans leur ressenti face à leur problème pour l'aider à les surmonter. Secondairement, il peut être lié à l'environnement. L'entrée en EHPAD est souvent évènement difficile à vivre pour la personne, comme expliquer dans la revue des soins aides-soignantes (Mira, 2019, p. 22) ces personnes vont se sentir isolées et elles n'auront plus aucun repère. « Pour les personnes malentendantes, le problème est plus complexe car elles ont vécu au sein de leur communauté » [6]. En effet une personne avec un handicap va faire partie d'association et elle parlera plus facilement avec une personne dans le même cas qu'elle. D'après soins aides-soignantes, (Retailleau, 2022, p.9) : « L'impact sur la qualité de vie, sur la relation à l'autre, sur les relations sociales est immense et délétère, notamment en raison de l'isolement dans lequel se trouve la personne » [10]. A son arrivé dans l'EHPAD, elle risque de se sentir différente des autres et isolée.

b. Isolement des EHPAD induit par la covid-19

Selon OMS, « la COVID-19 est la maladie causée par un nouveau coronavirus, le SARS-CoV-2 » [27]. C'est un nouveau virus qui se propage par gouttelettes et contact, qui est devenu une « pandémie mondiale » qui aurait pris existence dans la ville de Wuhan, en Décembre 2019. Pour éviter la propagation, des mesures de protection furent misent en place par le gouvernement à l'ensemble de la population. Pour limiter l'expansion, il a été décidé « d'arrêter de tous les rassemblements même dans le cadre familial », ainsi que la mise en place de

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« gestes barrières » et des mesures de « distanciation sociale ». Des « confinements de la population » ont été décidé en réponse à la pandémie. Les personnes âgées sont considérées comme sujettes à « risque d'aggravations des symptômes » pouvant conduire à une hospitalisation en réanimation voir même au décès. De ce fait, les résidents des EHPAD sont particulièrement fragiles et exposés au risque de contamination du virus. Il leur faut une protection particulière qui doit être une priorité.

La covid-19 a induit une part supplémentaire d'isolement pour les résidents, qui ont été confinés et interdits de visites pendant plusieurs semaines, ceci imposé par toutes les conditions sanitaires. Elle causa des conséquences problématiques multiples pour les personnes âgées :

« Une perte de la mobilité et compliquant la qualité vie mais aussi avec un fort risque d'impact psychologique, de dépression et de dénutrition, que le confinement en chambre individuelle, en établissement, est venu renforcer, ainsi que des risques pathologiques accrus (troubles posturaux, chutes, escarres, etc.). » (Rapport lutter contrôle l'isolement, sur le site du gouvernement) [29].

Cette mesure pose aussi de grandes difficultés d'ordre éthique pour les professionnels de santé. Il est paradoxal de demander à des soignants de limiter la liberté d'aller et de venir des résidents alors que l'EHPAD est leur lieu de vie et qu'ils sont chez eux. Certains EHPAD, hors confinement, ont décidé de fermer les secteurs entre eux, limiter les visites, obliger le port du masque à tous, mettre en place des plexiglas, vaccination obligatoire des résidents, etc.

Les visites en EHPAD, pour les personnes âgées sont un moment agréable de partage avec une ou plusieurs personnes qui leur est chère. Se retrouvant privée de contact à cause de la covid, cela peut engendrer un sentiment de tristesse et de solitude. C'est une expérience difficile à vivre, certaines personnes âgées ayant des troubles cognitifs ou qui ont des pathologies dégénérescentes dont la déficience auditive, peuvent ne pas comprendre toute cette situation et ce changement brutal. Avec les troubles d'audition, les résidents arrivaient à nous comprendre en lisant sur les lèvres ou quand on leur parlait plus fort dans leurs oreilles. Mais aujourd'hui avec le masque chirurgical cela est plus compliqué, du fait qu'ils ne puissent plus voir nos lèvres, qu'on ne peut plus leur parler trop près et de plus, ils ne sont plus capables pour certains, de nous différencier et de nous reconnaitre.

Ce masque soulève un grand nombre de questionnement, il s'agit d'un moyen de protection contre la contamination du virus mais il cache une grande partie du visage. Le masque transparent n'a pas été approuvé car il faisant trop de buée. Pour certains malentendants qui ne peuvent ni entendre une voix, ni utiliser la lecture labiale et ni voir l'expression faciale, cela engendre un réel frein à la communication. C'est un facteur supplémentaire de l'isolement pour

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toutes personnes présentant une déficience auditive, et d'ailleurs, même sans déficience auditive. Cet isolement peut entraîner une diminution ou une aggravation de l'état de santé général des résidents. De plus, on doit « obligatoirement porter un masque buccal dans toutes

les situations où il est impossible de garantir le respect des règles de distanciation sociale et

qu'il y a un risque de contamination » (site info coronavirus) [23]. Dans certains services médicaux, le masque était déjà porté mais pour la majorité de la population ce fut une nouveauté. Le masque restera un symbole de cette crise sanitaire.

Pour certains patients, la covid-19 a induit un stress important, ainsi qu'une vulnérabilité physique et psychologique accrue. Il fut créé un déficit de leur état de santé voire d'une perte de motricité par le manque de relation sociale. Le terme médical syndrome de glissement a été de nombreuses fois rapportées en conséquence de la covid-19. Selon le Dictionnaire des concepts en science infirmières (Paillard 2021, p. 517) : « certaines personnes âgées semblent vouloir se laisser mourir. Leur état général se dégrade rapidement. Des troubles psychiques et moteurs apparaissent alors. [...] Evolue très rapidement, de quelques jours à un mois, vers une issue fatale » [8]. Les signes verbalisés montrés sont : la symptomatologie dépressive, la perte d'appétit, décès rapide de chagrin et la mort par isolement.

c. Les moyens de lutte contre l'isolement

Comme cité auparavant, la pandémie mondiale de la Covid-19 a prédisposé à des phénomènes néfastes pour la santé et à un isolement social. Des moyens ont été mis en place contre cet isolement, le meilleur moyen est la relation humaine et la communication. En tant que soignant, on doit percevoir les besoins de la personne et maintenir du lien social.

L'enjeu consubstantiel est de mettre en place des actions avec les personnes en déficience auditive dès l'entrée dans l'établissement de soins, car elles vont permettre de créer un lien avec la personne soignée et aussi avec les autres résidents.

L'isolement des personnes en trouble auditif, est malheureusement très fréquent. Beaucoup de ces personnes sont rejetées de la société moderne et n'ont pas accès à certains lieux qui sont non adaptés. En tant que soignant, on doit faire participer le résident aux animations inter-résidents, inciter la personne à avoir de la visite familiale ou amicale. La préservation du lien avec la personne est essentielle pour contrer sa solitude. Selon le rapport de l'INPES et la CNSA (2012, p. 9), « pour instaurer des échanges de bonne qualité, il est important de s'adapter à son interlocuteur : prendre en compte sa surdité et son mode de communication » [4]. En terme d'actions à mettre en place pour contrer l'isolement des personnes en trouble auditif, on peut utiliser des supports qui devront être adaptés à la personne tels que : l'écrit, la gestuelle ou les supports électroniques. En terme d'outils, on peut mettre en place des pictogrammes qui sont visuels et simples pour la personne.

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Dans la revue soins aides-soignantes (Mira, 2019, p. 23), « il sera nécessaire de former le personnel au fonctionnement des boucles magnétiques, au changement des piles, à l'entretien des appareils auditifs et aux bonnes conditions de communication avec une personne déficiente auditive » [6]. Les professionnels de santé doivent être formés à l'utilisation des appareils ou moyens comme les tablettes...

Il est important d'organiser un lieu de vie adéquate pour les personnes âgées et que les professionnels de santé travaillent en équipe, car chaque personne à ses spécialités et des idées différentes. Plusieurs moyens de communication et des supports peuvent être mis en place comme expliquer dans les parties précédentes. Il est primordial que les résidents se sentent écoutés afin qu'ils arrivent à formuler leurs besoins, leurs peurs, leurs envies, sans craintes d'être incompris.

3.1.3. Reformulation de la question initiale

Suite à la réalisation de ma revue littérature, je me suis posée des nouvelles interrogations :

- Quelle est l'importance de la communication dans la prise en charge de résidents ?

- Quelles sont les risques d'une non-communication auprès des résidents ?

- L'absence de communication apporte-elle forcement de l'isolement pour les résidents ?

- Comment pouvons-nous adapter notre communication auprès des malentendants ?

- Est-ce qu'un soignant a le droit d'enlever le masque pour faciliter la lecture labiale dans le

respect des règles sanitaires ?

Ma question de départ a évolué au fur et à mesure des recherches et de mon questionnement personnel. Les personnes malentendantes étaient la cible de ma question initiale (partie 2.3), mais je me suis aperçue que c'était trop centré sur un sujet et qu'il fallait que j'élargisse mon thème. Ces pistes m'ont aidé à formuler ma question de départ à mon enquête d'analyse :

« Dans un EHPAD, en quoi l'adaptation de la communication de l'infirmier auprès des résidents en déficience auditive, peut permettre de réduire l'isolement social ? »

3.2. Enquête exploratoire

3.2.1. Méthode de l'enquête exploratoire

Dans le but d'analyser la place de la communication en EHPAD qui permet de réduire l'isolement social des résidents ayant une déficience auditive, j'ai effectué trois entretiens exploratoires sur le terrain. Ainsi j'ai pu collecter des données professionnelles et les confronter à ma revue littérature. Ces données sont concrètes, centrées sur le vécu, l'expérience, les représentations et les interprétations des personnes interrogées.

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3.2.1.1. Choix et construction de l'outil d'enquête

Pour la construction de mon guide d'entretien, j'ai choisi quinze questions (annexe N°IV) en lien avec ma problématique et les différents concepts étayés dans ma revue littérature. J'ai utilisé un entretien semi-directif, avec des questions ouvertes, permettant aux professionnelles de répondre librement tout en suivant un fil conducteur, ainsi que directif, par cinq questions fermées avec une justification, me permettant de vérifier mes interrogations. L'objectif de mes questions portent sur la réflexion de la manière dont vivent les personnes en déficience auditive en EHPAD et l'importance de la communication pouvant faire réduire l'isolement social.

- Question N°1 : Avant d'aborder les questions sur les différents concepts, je me suis renseignée sur le profil de l'infirmier(ère), afin de connaître son parcours professionnel antérieur et ses années d'expérience, permettant de les analyser.

- Question N°2 : J'ai demandé de définir la communication. Elle me permet de rentrer dans le vif du sujet et de connaître le ressenti de la personne.

- Question N°3 : La différence entre les malentendants et les sourds. Le but est de savoir la justesse des connaissances sur la différence entre les deux termes.

- Question N°4 : Définir la surdité et donner ces différents types. Principalement, on a des fausses représentations et j'ai voulu vérifier.

- Question N°5 : Pour une personne sourde ou malentendante, quelles sont les risques et les conséquences sur sa vie quotidienne ? Elle me permet d'évaluer les conséquences en EHPAD et de comparer avec mes recherches.

- Question N°6 : L'importance de la communication dans la prise en charge d'un résident. La communication est un point clef, permettant de vérifier ma représentation.

- Question N°7 : Les risques et/ou conséquences liés à une non communication. Le résident est au centre du soin, donc l'illustration de ses propos par des professionnels avec des exemples concrets est déterminante.

- Question N°8 : Dans votre établissement, des résidents sont-ils en situation d'isolement lié à une communication déficiente ? Elle me permet de connaitre et d'identifier le nombre de personnes atteintes dans leur établissement et savoir comment cela se manifeste.

- Question N°9 : Avez-vous déjà pris en charge des personnes en déficience auditive dans votre établissement de soin ? Elle illustre la problématique du vieillissement et des difficultés rencontrées dans la prise en soin.

- Question N°10 : Durant votre formation initiale, avez-vous été sensibilisé sur les déficiences auditives ? La réponse est fermée, portant sur la sensibilisation sur le sujet.

- Question N°11 : Est-ce que la personne a été sensibilisé sur les déficience auditives dans son établissement ? La réponse est fermée et porte sur l'existence de formations.

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- Question N°12 : La connaissance sur les moyens ou les aides qui peuvent être employés afin de communiquer avec les déficients auditifs dans son établissement. Le professionnel va s'interroger sur son vécu, ses capacités et ces connaissances sur le sujet.

- Question N°13 : De quoi avez-vous besoin pour répondre aux difficultés de communication avec les personnes malentendantes ? Elle permet l'autoréflexion du professionnel sur ses manques intra-établissement, ainsi que de lui permettre de proposer des axes d'amélioration.

- Question N°14 : Interrogation sur l'impact de la covid-19 pouvant induire une part supplémentaire d'isolement pour un résident avec un handicap auditif.

L'avantage d'utiliser un guide d'entretien, est qu'il est interactif et permet la maîtrise de l'interview et de pouvoir reformuler les questions non comprises. Pour les limites, peu de personnes sont interviewées, nous ne permettant pas de vérifier à grande échelle nos données et elles ne sont pas totalement représentatives. Le temps nécessaire pour la réalisation des entretiens est peu considérable, nous sommes obligés de les réaliser en présentiel, sans que les professionnels ne sachent les questions posées. La problématique que je me pose : est-ce que les réponses auraient été différentes si les questions étaient données au préalable ?

3.2.1.2. Choix et présentation des professionnels interviewés

Pour le choix des différents établissements, je les ai sélectionnés dans le bassin du chablais, dans trois villes et établissements différents, me permettant de comparer les moyens mis en place entre les établissements. J'ai eu deux établissements privés et un public.

J'ai choisi de les réaliser auprès d'infirmiers ou infirmières en EHPAD, pour que les données collectées soient en lien avec ma thématique de recherche et puissent être comparées. Je n'ai pas eu d'exigences spécifiques telles que : le statut (marié/veuf/enfants, ...), les années d'expériences dans le service, l'expérience antérieure, le genre (homme/femme), l'âge, etc. Ces données n'auraient pas apporté d'informations indispensables à mon analyse. Pour trouver les professionnels, j'ai appelé les différents établissements afin de contacter les cadres de santé. Ils m'ont donné leur accord et avec une date de rendez-vous dans leur établissement afin de réaliser l'entretien.

J'ai pu interroger trois infirmières : (question N°1)

- L'IDE 1 a 26 ans, elle est diplômée depuis 4 ans et elle a commencé directement à travailler dans son établissement.

- L'IDE 2 est âgée de 30 ans, elle est diplômée depuis 9 ans et elle est rentrée il y a 4 ans dans l'EHPAD. Elle était précédemment au POOL médecin et ensuite, elle est allée en service de neuro qui s'est transformé en médecine générale

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- L'IDE 3 a 42 ans, diplômée il y a 20 ans, elle est depuis 3 ans dans son établissement. Elle était en service cardiologie, puis neurologie et dans les soins à domicile.

3.2.1.3. La réalisation des interviews

J'ai interrogé tous les professionnels hors période de confinement ou de restrictions sanitaires des visites liées à la covid-19. Les interviews ont été effectuées dans la période de fin janvier et fin févier 2022. Tous les professionnels étaient volontaires et ont accepté d'être enregistrés.

J'ai effectué deux des entretiens dans les établissements de soins et un dans mon IFSI. Nous avons reçu de l'établissement un formulaire d'autorisation d'enquête que j'ai donné aux cadres des établissements justifiant nos droits d'interview. Les entretiens se sont tous réalisés dans une salle adéquate, dans le calme et ils ont duré en moyenne 30 minutes.

3.2.1.4. Les limites et les biais de l'enquête

Les difficultés furent de trouver les professionnels car certains des établissements étaient en restriction covid-19 et les cadres ne m'autorisaient pas à venir durant cette période, me faisant décaler mes dates d'entretien. J'ai pu interroger tous les professionnels en EHPAD et j'ai réussi à avoir des infirmiers de différents établissements. J'ai dû faire face à la difficulté d'organisation des rendez-vous dans les plannings des équipes infirmières chargés en intensité de travail. Mais elles ont réussi à me consacrer environ 30 minutes de leur temps, ce qui m'a permis de poser toutes les questions et de reprendre rapidement certains points. En effet, une fois les entretiens terminés, je reprenais le questionnement avec les professionnels et je donnais les informations complémentaires. Certaines des données que je donnais faisait rappeler des informations aux professionnels et amenait à une conversation.

L'ensemble des questions a été compris, j'ai rarement dû reformuler mes questions. Concernant les limites de mes entretiens, certaines des informations qui m'ont été données ne faisaient pas partie de ma revue littérature. Je n'ai pas développé les types de non-communication autres que les surdités, par exemple les différents types d'aphasie qui a été rapporté par une des IDE. Secondairement, je n'ai pas fait de recherches sur la LSF du nouveau-né ainsi que la maladie de Charcot utilisée pour écrire sur une tablette avec les yeux.

3.2.2. Traitement brut des données collectées

Cette partie reprend le contenu des entretiens où figure les points de convergence et de divergence des interviews des professionnelles d'EHPAD.

- Question N°2 : En demandant aux trois infirmières de définir la communication, bien que le vocabulaire employé soit différent, toutes se rejoignent sur l'idée des points de convergence, qui sont : « l'importance de la communication dans notre métier » et qu'il s'agit d'une

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« interaction avec une personne ». La divergence des données compose les types de communication, sur les trois entretiens, une seule infirmière m'a donné les trois types, les deux autres m'ont donné la communication verbale et non-verbale.

- Question N°3 : Pour la différence entre les deux termes, les trois infirmières rejoignent leurs idées sur les malentendants qui ont peu d'audition et qui ne comprennent pas ce qu'on leur dit. Elles ont dit que la personne sourde n'entendra rien mais leurs idées divergent sur les éléments correspondants. L'IDE 1 dit qu'un sourd « aura une communication verbale nulle. » et l'IDE 2 : « il peut avoir des bruits internes, propre à son corps. »

- Question N°4 : Lors de la question sur la définition de la surdité et ces différents types, les réponses divergeaient. L'IDE 1 et 3 se sont retrouvées sur le terme sur « la surdité est de naissance ou acquise ». L'IDE 2 a dit qu'il s'agit du moment où la personne entend moins bien et que « c'est la première surdité qui est la plus grave et que la personne entendra le moins ». Les professionnels ont eu du mal à formuler une réponse claire et les points de vue divergeaient et aucune des IDE n'a cité les termes exacts.

- Question N°5 : Pour les conséquences et les risques sur le quotidien, les trois infirmières ont verbalisé « l'isolement et la solitude de la personne » ainsi que la personne ne tentera plus de communiquer avec les autres résidents ou les soignants car elle ne sera jamais comprise. Pour la suite des données, les idées divergeaient, mais les trois IDE ont eu des réponses de représentation et de projection sur la personne de leur établissement et leurs expériences. L'IDE 1 à rajouter : « le regard d'autrui va être pesant. La personne peut développer un syndrome dépressif et devoir parler aux autres peut la rendre mal à l'aise. Le rôle en tant que soignant est de veiller à ce que la personne ne s'isole pas et continue de parler. Les gestes et les attitudes envers la personne vont être importants, car ils permettent que la personne se sente acceptée. » L'IDE 2 à dit : « le sentiment d'être perdu et de tristesse. Le refus de soin du résident car la communication fait 50% du soin » car il risque d'être surprise lors d'un soin invasif et il sera agressif par peur des autres soins. L'IDE 3 : « Chaque geste de la vie quotidienne va devenir compliqué. Elle va vivre dans son monde comme dans une bulle. Elle ne pourra plus rien demander car elle ne sera jamais comprise. La langue des signes est peu connue et même si la personne utilise la lecture sur les lèvres et comprend ce que l'on dit, pour s'exprimer ça va être difficile. »

- Question N°6 : Concernant l'importance de la communication, les trois infirmières ont dit qu'elle est primordiale dans notre métier, elle permet d'instaurer une relation soignant-soigné et un lien de confiance dans la prise en charge avec les résidents. L'IDE 1 et 3 ont dit qu'il faut « mettre en place des stratégies de communication adaptées aux pathologies rencontrées » ainsi qu'au « caractère » de chaque résident. La gestuelle et la posture vont être importantes

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ainsi que le sourire. L'IDE 2 et 3 ont rajouter que la communication permet « l'adhésion aux soins ». Les points divergents de l'IDE 1 sont : « qu'il y a des jours ON et des jours OFF, pour tout le monde. Mais arriver dans la chambre d'un résident et ne pas avoir le sourire du matin et le petit bonjour enjoué, c'est inconcevable. » De plus, afin d'instaurer un lien plus proche et créer une confiance, l'IDE 1 elle va « demander l'autorisation » à certains résidents avec lesquels elle a un lien plus fort, « de les appeler par leur prénom » au lieu de leur nom de famille. L'IDE 3 a dit que la communication avec les masques est complexe, « mais il y a d'autres façons de s'exprimer que la parole. »

- Question N°7 : Concernant les risques et les conséquences liés à une non communication avec un résident. Les trois infirmières ont verbalisé que « le lien de confiance va être perdu ou non créé » et qu'il n'y aura « plus aucune interaction » avec la personne. L'IDE 1 et 2 ont rajouté « la non-adhérence au soin » conduit « au refus de soin. » L'IDE 2 a dit en complément « de l'agressivité de la personne. » L'IDE 3 a divergé dans ces idées, elle a parlé « des personnes qui possèdent des appareils auditifs mal réglés, qui n'entendent plus. » On peut essayer « d'articuler en baissant le masque pour qu'ils essaient de lire sur les lèvres. Ça engendre de la frustration et de l'énervement chez nous, chez eux. En tant que soignant on sera dépassé. » Alors que des techniques tel que : « écrire gros sur un papier, nettoyer les appareils, déboucher les oreilles ou un nouvel appareil. »

- Question N°8 : Pour la question relative aux résidents qui sont en situation d'isolement lié à une communication déficiente, la réponse est propre à chaque établissement. Les trois infirmières disent avoir peu de résidents qui sont dans ce cas et principalement ils ont une pathologie en cause. L'IDE 1 a verbalisé « on essaie que tous les résidents se sentent bien et à l'écoute. Même s'ils ont des troubles de la parole ou de l'aphasie, on mettra des stratégies, avec des animations, on les promènera. Le but, c'est qu'aucun résident ne soit seul dans son coin, c'est notre rôle. » L'IDE 2 : « certains résidents ne supportent pas les appareils, car ça leur fait mal ou sont habitués au fait de ne pas entendre. » Il a une personne avec une surdité assez forte ainsi qu'une démence. « La communication est difficile avec elle donc elle se sent très seule. Elle sait signer mais nous non et elle lit sur les lèvres mais c'est compliqué avec la covid. Du coup, elle est un peu seule donc on va la chercher. » L'IDE 3 a un de ses résidents qui a eu « un AVC et développé une aphasie de Wernicke. » Il a des « gestes de colères et de frustration d'être incompris. Même en tant que soignant, on ne sait pas s'il nous comprend réellement. » Certains ont « des troubles cognitifs » et la communication est complexe. Les appareils auditifs ne fonctionnent pas correctement et la personne sera « frustrée avec des moments d'agressivité. On essaie de trouver les causes : oreilles bouchées par des bouchons de cérumen. En tant que soignant, c'est frustrant et compliqué. On utilise des autres

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approches, avec de la gestuelle ou pour réveiller le matin, on donne un coup dans le lit pour qu'ils comprennent par la fibration. »

- Question N°9 : Concernant la prise en charge de déficience auditive, l'IDE 1 et 3 ont répondu qu'elles ont des malentendants mais qu'elles n'ont pas rencontré de personnes sourdes. L'IDE 2 a aussi des résidents malentendants et elle a déjà eu des sourds. Les trois infirmières ont parlé des stratégies à mettre en place telles que : « le parler fort, la gestuelle, lecture labiale et les pictogrammes. L'IDE 1 a dit que pour les malentendants : « avec l'âge la capacité d'audition de la personne se détériore et c'est normal. » Certains résidents « ne supportent pas les appareils et les retire même si on lui propose de les changer ils refusent, pour autant ils sortent et ne sont pas isolés. » L'IDE 2 : « Les sourds qu'elle a rencontrés viennent avec des gens qui signent, ont des pictogrammes, ou à rigueur lire sur les lèvres. » L'IDE 3 : « Le déchiffrage des lèvres avec les masques c'est compliqué. On peut mettre un masque transparent, parler plus lentement pour la lecture sur les lèvres. »

- Question 10 et 11 : Les trois infirmières n'ont pas su répondre à la question sur la sensibilisation des déficiences auditives durant la formation initiale et aucune IDE n'a eu de formation sur les troubles auditifs dans son établissement. L'IDE 1 a eu une formation sur la communication en générale et le bon positionnement. Elle aimerait apprendre la LSF avec son nouveau-né. Les trois infirmières ont dit qu'elles aimeraient apprendre les mots de bases du LSF.

- Question 12 : Plusieurs moyens similaires ont été donnés : la lecture labiale, les pictogrammes, la gestuelle, l'articulation, le parler fort, les casques d'augmentation le son, l'écriture et le nettoyage des appareilles auditifs. Elles baissaient le masque, dans le respect des distanciations et l'accord des famille, pour la lecture labiale de certains résidents en difficulté de compréhension. Elles ont essayé le masque transparent mais ce ne fut pas concluant dû à la buée. Les trois infirmières travaillent en partenariat avec des prothésistes, ainsi qu'une orthophoniste. Les IDE m'ont dit que l'on peut utiliser la LSF mais aucune ne connait d'association régionale ou de personnes qui savent signer et ni des numéros de téléphone d'interprètes. L'IDE 1 a décrit la technique de la « maladie de Charcot, avec les yeux, on peut écrire sur une tablette. » L'IDE 3 : « On essaie d'attirer l'attention de la personne avant de lui parler (ex : coup sur le meuble pour faire de la vibration). » Elle nettoie les appareils elle-même et elle débouche les bouchons de cérumen des oreilles avec un otoscope.

- Question 13 : Les besoins des IDE pour répondre aux difficultés de communication avec les personnes malentendantes. Elles aimeraient avoir des formations sur les déficiences auditives ou sur la LSF, ainsi que des informations sur les associations ou les interprètes. Elles ont dit qu'il existe toujours « des solutions pour communiquer avec les personnes, peu importe la

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pathologie, il suffit de montrer que l'on essaye des techniques afin de trouver la bonne. » L'IDE 1 aimerai avoir d'autres casques pour augmenter le son de la télé. Ainsi que du professionnel formé et des prothésistes et des orthophonistes supplémentaires. L'IDE 2 : « Je pense que le jour où l'on est face à ces personnes sourdes, on est bloqué autant eux, que nous. Car on communique, avec eux différemment. Donc qui communique normalement ? »

- Question 14 : Dans la dernière question, sur l'induction d'isolement supplémentaire des résidents avec un handicap auditif avec la covid-19, les trois infirmières ont convergé leurs propos. Il a apporté « du stress et de l'anxiété pour les résidents et pour eux ». Ce ne fut pas uniquement « les résidents en déficience auditif » qui furent toucher par l'isolement. « L'ensemble des résidents ont compris rapidement ce qui se passait mais le plus dur fut au début avec le port du masque car ils ne voyaient plus notre visage ». Même si « le masque a été une barrière à la communication », les résidents et les professionnels ont « réussi à s'adapter. Les établissements ont acheté des tablettes pour faire des visio avec les familles, c'est bien pour les entendants mais les malentendants c'est plus complexe. » Tous « les salons des visites ont été réaménagé avec des vitres » et des masques disponibles pour les familles avec du gel hydroalcoolique à l'entrée. Principalement, elles ont « séparé les secteurs de soins afin que les résidents » soient libres de bouger et voir du monde en les protégeant. Les résidents ont été vacciné et les professionnels aussi. Les trois infirmières ont décrit « le syndrome de glissement » est le risque principal de l'isolement des résidents pendant la covid. Elles ont fait « attention au repérage des signes » et ont mis des actions : « contact humain, passage régulier, lien des familles, visites des proches, promenades, animations, visio, attentif au besoin. Pour l'IDE 2 qui a sa collègue malentendante, elle a dit que la covid l'a coupée de la communication comme beaucoup de résidents car elle ne reconnaissait plus qui parlait. Elle pensait que souvent on se moquait d'elle. Elle a eu des moments d'angoisse et elle s'est isolée à plusieurs reprises en coupant ces appareils. Elle était dans une bulle de barrière d'isolement.

3.2.3. Analyse des données

A partir de notions et de concepts approfondis dans le travail de recherche, j'ai élaboré un tableau d'analyse (figurant en annexe N°V) permettant de mettre en lien les points explorés dans la revue littérature et celle de mes interviews.

La communication est, comme citée dans ma revue littérature par Vaccaro (2017, p. 1) et lors de mes entretiens, indispensable et correspond elle-même à un soin. Elle nous permet « [...] d'échanger en temps réel sur nos faits et gestes, nos opinions, sensations, émotions » [13]. Sans elle, on ne pourrait pas s'exprimer ni comprendre de l'autre. Les échanges n'auraient pas lieu et causeraient des répercussions sur la personne. Les interviews ont permis de démontrer l'écart des données sur la connaissance des trois types de communication comme

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dans le livre de Barrier (2019, p. 107) [1], la communication étant composée du : « verbal, nonverbal et paraverbal. » Une seule IDE sur trois a cité ces noms cela démontre que la notion du paraverbal n'est pas connue de tous et aucune des IDE n'a décrit qu'il s'agissait d'un échange entre un émetteur et un récepteur comme cité par Vaccaro (2017, p. 1).

Ces concepts ne sont pas connus des IDE certainement parce qu'elles n'ont pas eu de formations sur les déficiences auditives. La seule des IDE qui connaissaient les trois types de communication avait réalisé une formation sur la communication et le positionnement. Malgré cela, toutes les trois utilisent les trois types de communication dans leur travail et elles sont dans l'échange entre un émetteur et un récepteur. Ainsi, même si elles ne connaissent pas les termes théoriques, elles les appliquent au quotidien avec les résidents.

Pour les trois IDE, la communication est indispensable et primordiale car elle instaure un lien de confiance entre soignant et soigné et permet une meilleure adhésion aux soins, concept du relationnel cité par Rivaldi. Pour chacune des IDE, il faut mettre en place des stratégies de communication adaptées aux pathologies rencontrées et adaptées aussi à la personne soignée. Cette communication permet le positionnement du soignant par rapport au soigné avec un lien direct entre eux, comme préconisé dans le rapport de INPES et CNSA (2012). Les trois infirmières ont rajouté la notion des troubles cognitifs qui impacte la communication avec le résident car il ne sera plus en mesure de comprendre le soignant et on ne peut pas savoir s'il nous a réellement compris.

Pour la différence entre sourd et malentendant, les IDE ont des notions personnelles. Leurs conclusions sont presque similaires à mes recherches documentaires mais traduites avec leurs mots, comme celles citées dans ma revue littérature par l'UNISSON. Il en résulte que les sourds n'ont pas d'audition et que les malentendants peu d'audition, ce qui provoque une mauvaise compréhension entre soignant et soigné. L'échange entre les deux parties va être compliqué et sera souvent répété par le soignant. La définition de l'OMS et les types de surdités cités par la fondation de recherche médicale n'ont pas été cité par les trois infirmières. Les déficiences auditives restent une notion peu abordée dans la profession et les formations, surtout la notion de « pré ou post linguale » (Lazard et al., 2018, p.9) [3].

Les résidents d'EHPAD représentent une population vieillissante qui subit des dégénérescences sensorielles dues à l'âge dont les déficiences auditives. Comme cité par Ie site de l'INSERM [20] : « Une personne sur deux à partir de 75 ans présenterait des troubles de l'audition. » Dans les EHPAD, la plupart des personnes qui souffrent de ces déficiences sont devenues sourdes ou malentendantes ce qui cause un problème au niveau de la communication car elles sont sujettes à des difficultés pour s'exprimer et comprendre. De plus,

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la plupart des personnes âgées sont polypathologiques rendant la communication encore plus complexe.

La communication deviendra difficile avec toutes les personnes car « elle ne peut participer discussions, qui la fatiguent et l'énervent [...]. Elle se sent mise à l'écart et pense que les autres parlent d'elle, la critiquent, se moquent ou lui en veulent » (Fisanne, 2022, p.12). Ces notions ont été cité par les trois infirmières dans leurs interviews.

Ce problème a été accentué avec le port du masque, le bas du visage est caché, on ne sait plus qui parle. Auparavant, le langage labial aidait avec le mouvement des lèvres et on voyait l'expression du visage. Tout comme l'exemple donné par l'IDE 2 par rapport à sa collègue malentendante ainsi que dans ma revue littérature.

Les conséquences ont été pour les trois infirmières : isolement et solitude de la personne. La personne se sentira mise à l'écart, et va, au fur et à mesure, se retirer du milieu social En effet, elle ne peut plus communiquer et ne peut plus comprendre ceux qui veulent communiquer avec elle. Comme le précise l'IDE 3, chaque geste de la vie quotidienne va être compliqué, pouvant aller jusqu'au refus de soin. Dans les faits énoncés par les trois infirmières, on peut remarquer que ce manque de communication peut aggraver l'état de santé du résident. Elle peut créer pour la personne de graves troubles, avec de l'anxiété et un mal-être qui va conduire à un syndrome dépressif et un isolement. Le résident se sentira dans une solitude qui peut être totale allant jusqu'au syndrome de glissement. Tous ces concepts se retrouvent dans ma revue littérature dans la partie des conséquences et dans l'isolement des EHPAD induit par la covid-19.

Comme citées dans ma revue littérature par OMS, les restrictions sanitaires qui ont dû être prises pour lutter contre la covid, ont accentué rapidement l'aggravation de l'état de santé de certains résidents. En effet, il a fallu lutter contre un virus et appliquer très rapidement des gestes barrières qui ont modifié et énormément diminué la communication entre soignés et soignants, isolant certains résidents du monde social. Comme l'explique l'IDE 1, le rôle du soignant fut d'éviter l'isolement des résidents en utilisant différentes stratégies afin de garder un minimum de communication, base indispensable pour l'adhésion aux soins et une santé mentale.

Il y a des aides et moyens qui sont mis en place dans les EHPAD afin d'améliorer la communication entre les soignants et les soignés pour les personnes souffrant de troubles auditifs. Ces moyens sont cités dans ma revue de littérature par le rapport de INPES et CNSA (2012). Ils sont repris par les trois infirmières avec notamment une communication non-verbale (gestuelle, lecture labiale, vibration, ...), des supports (casques d'augmentation de sons, appareils auditifs, ...) et des aides extérieures (orthophonistes, prothésistes, associations, ...).

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L'IDE 2 a parlé de sa collègue qui est malentendante, on peut remarquer que les symptômes décrits par l'infirmière sont similaires à ceux des résidents. La covid l'a coupée de la communication, elle ne reconnaissait plus qui parlait. Elle avait la sensation de moqueries et a eu des moments d'angoisse. A plusieurs reprises, elle s'est mise dans sa bulle pour s'isoler en coupant ces appareils.

3.2.4. Synthèse de l'analyse et formulation de la question centrale

3.2.4.1. Synthèse de l'analyse des données collectées

Cette étude auprès de professionnels de santé a permis de démontrer l'importance de la communication dans la prise en charge des résidents. La communication est un soin à part entière dans notre travail et pour le bien-être des résidents.

Les déficiences auditives et le terme surdité restent méconnus dans notre société et sont pourtant des notions aggravantes dans le manque de communication.

Le masque est un frein énorme dans la communication entre soignant et soigné surtout dans un milieu comme les EPHAD où la population vieillissante est polypathologique et où l'adaptation à de nouveaux changements est plus difficile.

La communication prend une part importante dans les relations avec autrui. Nous sommes dans une société où le regard de l'autre est primordial. En tant que soignant, on se doit de repérer les signes d'un isolement et de mettre en place des actions pour éviter les répercussions sur la santé de la personne.

Ce travail de fin d'étude m'a permis de démontrer que l'adaptation de la communication permet de réduire l'isolement sociale des résidents présentant une déficience auditive.

3.2.4.2. Formulation de la question centrale

A la fin de mes entretiens, je me suis aperçue que j'ai réalisé une sensibilisation des troubles auditifs. J'ai adoré travailler sur cette thématique mais après la réalisation de mon mémoire, je découvre que la prévention des professionnels est extrêmement importante. Pour la formulation de ma question centrale, j'ai choisi une problématique qui me permettrait de tester mes interventions auprès de professionnels dans des EHPAD et de savoir si elles ont été efficacité sur la qualité de la prise en charge des résidents :

« En quoi, la sensibilisation et la prévention des infirmiers sur les déficiences
auditives peut permettre d'améliorer la prise en charge des résidents d'EHPAD ? »

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4. CONCLUSION DU TRAVAIL DE FIN D'ETUDE

Ce travail me tenant à coeur, étant une future professionnelle de la santé, je risque d'être confrontée aux difficultés d'isolement et de communication auprès des résidents avec ou sans surdité. J'avais pour projet de visiter l'INJS, mais malheureusement ma demande auprès de l'établissement a été refusée car les demandes étaient trop nombreuses et qu'il privilégiait leurs stagiaires. À travers ce mémoire, j'ai pu me positionner en tant qu'apprenti-chercheur et j'ai pu rassembler des données scientifiques dans une démarche de recherche qualitative.

En EHPAD, les résidents sont des personnes fragiles et peuvent être polypathologiques, nécessitant une attention particulière du soignant. Concernant la réduction de l'isolement, la meilleure des solutions reste la communication, qui est souvent référenciée en compétence infirmière. En tant que professionnel de santé, on se doit d'être attentif à notre communication qui peut impacter la prise en charge et avoir des répercussions sur la santé du résident. La crise sanitaire de la covid-19 a obligé les professionnels de santé à s'adapter pour protéger au mieux les résidents et cette situation fut difficile à vivre pour les résidents qui se sentaient isolés. Cette épreuve nous a tous fait évoluer et changer. Le temps du confinement, nous a fait introspectivement nous remettre en question sur nos pratiques et nos actions. En vivant les renforts de la covid, j'ai vécu l'isolement des résidents et j'ai découvert l'importance des actions pour contrer le syndrome de glissement et la communication auprès des résidents démunis face à cette situation.

En France, on estime que 6 millions de citoyens sont atteints d'un trouble auditif. La majorité de ces personnes ont du mal à communiquer et sont plus sujettes à l'isolement. Comme notre corps ou nos organes, notre oreille vieillira. Les dégénérescences auditives liées à l'âge sont donc de plus en plus nombreuses. Il est donc nécessaire d'avoir une réflexion sur des moyens de communication adaptés pour une nouvelle population de malentendants. Ceci s'accompagne naturellement par des formations du personnel médical et paramédical.

La communication est primordiale, comme l'a souligné une des IDE, elle représente pour elle 50% des soins, ceci permettant une meilleure prise en charge du résident et un bien être à la fois pour le soigné et pour le soignant.

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5. BIBLIOGRAPHIE :

[1] Barrier, G. (2019). La communication non verbale : comprendre les gestes : perception et signification. ESF Edition, p. 105-108

[2] Verny, C. (2019). Les cahiers infirmiers. Gérontologie, Gérontopsychiatrie. Edition Elsevier, p. 3

[3] Lazard, D.S et al. (2018). Surdités. Actualités, innovation et espoirs. Edition Elsevier Masson, p. 9

[4] Rapport INPES et CNSA (2012), informer les personnes sourdes ou malentendantes, partage d'expérience., p. 8-9

[5] Fisanne, C. (2022). Les troubles auditifs, un enjeu de santé publique mondial. Soins aides-soignantes, volume 19 (n°104), p. 12-13

[6] Mira, L. (2019). Application de crème et de pommade. Soins aides-soignantes, volume n°89, p. 22-

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[7] NANDA international. (2018). Diagnostics infirmier : définitions et classification 2018-2020. 11ème Edition Elsevier, p.180, 523

[8] Paillard, C. (2021). Dictionnaire des concepts en science infirmières. 5ème édition Setes, p. 267, 268, 516, 517.

[9] Paillard, C. (2016). Dictionnaire des concepts en soins infirmiers. 3e édition Setes, p. 40-41.

[10] Retailleau, B. (2022). La perte d'audition, un enjeu de santé publique mondiale. Soins aides-soignantes. Edition Elsevier, volume 19 (n°104), p. 09

[11] Retailleau, B. (2022). L'oreille, l'organe de l'audition. Soins aides-soignantes, volume 19 (n°104), p. 10-11

[12] Rivaldi, L. (2022). Assistant de soins de gérontologie (ASG). Préparation complète pour réussir sa formation. 4ème Edition Vubert, p. 114

[13] Vaccaro, S. (2017). Le langage signé pour établir la confiance et prendre soin. La revue de l'infirmière, volume 66 (n°232), p. 1

SITOGRAPHIE :

[14] Agence nationale de l'évaluation de la qualité des établissements et services sociaux et médico-

sociaux, disponible sur le site : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2018-
03/elements de contexte 9 nov def mis en page.pdf consulté le 13 octobre 2021

[15] ALPC parler français avec les sourds, https://alpc.asso.fr/a-quoi-sert-la-lfpc/ consulté le 02 janvier 2022

[16] Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (2011), charte relative à la qualité du sous-titrage à destination des personnes sourdes ou malentendantes, https://www.csa.fr/Reguler/Espace-juridique/Les-relations-de-l-Arcom-avec-les-editeurs/Chartes-et-autres-guides/Charte-relative-a-la-qualite-du-sous-titrage-a-destination-des-personnes-sourdes-ou-malentendantes-Decembre-2011 consulté le 14 octobre 2021

[17]

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Fédération Nationale des Sourds de France, l'histoire des sourds, https://www.fnsf.org/etre-sourd/ consulté le 12 novembre 2021

[18] Fondation pour l'audition, la lecture labiale, https://www.fondationpourlaudition.org/la-lecture-labiale-570 consulté le 15 novembre 2021

[19] Fondation recherche médicale, la surdité en chiffres, https://www.frm.org/recherches-autres-

maladies/surdite/focus-surdite#:~:text=cles%20%23chiffres% 2Dcles-,La%20surdit%C3%A9%
20en%20chiffres,des%2065%20ans%20et%20plus
consulté le 12 novembre 2021

[20] INSERM (2017), troubles de l'audition/surdités comment préserver et restaurer notre ouïe https://www.inserm.fr/dossier/troubles-audition-surdites/ consulté le 13 octobre 2021

[21] Journée nationale de l'audition le jeudi 10 mars 2022 (2021), 100 questions/réponses, https://www.journee-audition.org/malentendant-sourd.html consulté le 12 novembre 2021

[22] LedicoElix, dictionnaire en ligne de la langue des signes française, https://dico.elix-lsf.fr/dictionnaire/communication consulté le 30 mars 2022 (Image de la page de garde)

[23] Le port du masque, une habitude saine pour se protéger ensemble contre la propagation du COVID-19, https://www.info-coronavirus.be/fr/masque/ consulté le 13 octobre 2021

[24] Le robert dictionnaire en ligne, https://www.lerobert.com/google-dictionnaire-fr?param=EHPAD https://dictionnaire.lerobert.com/definition/ehpad consulté le 12 octobre 2021

[25] UNISSON https://www.laboratoires-unisson.com/faq/audition/difference-entre-sourd-et-
malentendant.html consulté le 28 octobre 2021

[26] Loi N°2005-102 du 11 février 2005 : pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, https://www.legifrance.gouv.fr/search/all?tab selection =all&searchField=ALL&query=%C3%A9galit% C3%A9+des+droits+et+des+chances&searchType= ALL&typePagination=DEFAULT&pageSize=10&page=1&tab selection=all#all consulté le 2 Mars 2021

[27] Organisation mondiale de la santé (2021), maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) : ce qu'il faut savoir, https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/question-and-answers-hub/q-a-detail/coronavirus-disease-covid-19#:~:text=symptomes consulté le 15 novembre 2021

[28] Organisation mondiale de la santé (2021), surdité et déficience auditive, https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/deafness-and-hearing-loss consulté le 15 novembre 2021

[29] Rapport du ministre des solidarités et de la santé de Véran, O, (2020), Lutter contre l'isolement des personnes âgées et fragiles isolées en période de confinement https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport no1 j. guedj - 05042020.pdf consulté le 12 octobre 2021

[30] Urgence 114 (2017), appel d'urgence pour sourds et malentendants,
https://www.info.urgence114.fr/ consulté le 02 janvier 2022

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6. ANNEXES

SOMMAIRE DES ANNEXES :

6.1. Annexe I : Les 5 fiches de lecture 33

6.1.1. Fiche de lecture N°1 : Revue de soins aides-soignants 33

6.1.2. Fiche de lecture N°2 : FNSF : L'histoire des sourds 34

6.1.3. Fiche de lecture N°3 : Livre gérontologie-gérontopsychiatrie 35

6.1.4. Fiche de lecture N°4 : La revue de l'infirmière et le langage signé 36

6.1.5. Fiche de lecture N°5 : La communication non verbale et la gestuelle 37

6.2. Annexe II : Charte des droits du sourd 38

6.3. Annexe III : L'alphabet en lange des signes, 40

6.4. Annexe IV : Guide d'entretien vierge 41

6.5. Annexe V : Tableau de la grille d'analyse 44

6.6. Annexe VI : Recension brut d'un des entretiens 55

33

6.1. Annexe I : Les 5 fiches de lecture

6.1.1. Fiche de lecture N°1 : Revue de soins aides-soignants

1. Référence bibliographie de la revue

Nom de l'auteur

FISANNE Christine

Titre de l'article

« Les troubles auditifs chez les personnes âgées »

Nom de la revue

Soins aides-soignants : Les troubles de l'audition

Edition

Elsevier Masson

Numéro et date

N°104 Janvier/Février 2022

Page de début et de fin de l'article

Page 12-13

Lieu de consultation

Dans le CDI de l'IFSI de Thonon-les-Bains

Mots clés

Troubles auditifs, personne âgée, presbyacousie,

dépression, isolement

 

2. La synthèse

La perte de l'audition chez la personne âgée est normale et nécessite d'être traitée car elle risque de causer des conséquences graves. La presbyacousie est l'affection la plus courante chez les aînés et le nombre de personnes atteintes risque d'augmenter à cause de nos agressions auditives quotidiennes. Les conséquences sont les suivantes : risque de s'isoler, se sentir à l'écart avec un sentiment de persécution, des acouphènes, de l'anxiété, un changement d'humeur et qui peut conduire jusqu'à la dépression. Les risques de chute peuvent être accrus, causés par la baisse du fonctionnement de l'oreille pouvant favoriser un traumatisme. La perte de confiance sera engendrée.

Le dépistage reste la meilleure des solutions contre la surdité, ainsi que la limitation de l'isolement et elle nécessite une communication adaptée à la personne (phrase courte, bon positionnement, éviter les bruits de fond, ...). La difficulté sera de faire accepter à la personne âgée sa déficience auditive et le fait qu'elle doit se faire appareiller. L'adaptation des appareils peut être longue donc elle demandera un apprentissage afin que son utilisation devienne un automatisme et permettra de limiter les conséquences.

3. L'avis personnel

Cet article provient d'un magazine scientifique spécialisé dans le milieu paramédical et il est une source fiable et valable. L'article est écrit par une médecin généraliste en EHPAD. Il a été utile pour la création de ma revue littérature car il est constitué des thèmes portant sur la communication, les déficiences auditives, l'isolement et les conséquences sur la personne.

34

6.1.2. Fiche de lecture N°2 : FNSF : L'histoire des sourds

1. Référence bibliographie du site web

Nom de l'auteur

DUSSAIX Alexis

Titre de l'article

« L'histoire des sourds »

Nom du site

Fédération Nationale des Sourds de France (FNSF)

Date de l'article

Non renseignée

Lieu de consultation

https://www.fnsf.org/etre-sourd/

 

Date de consultation

Le 12/11/2021

Mots clés

L'abbé de l'Epée, sourds, droits, institution, LFS

 

2. La synthèse

Charles Michel de l'Epée est d'une famille aisée et il a réalisé des études de droit puis choisi de se diriger vers l'église. C'est entre 1760 et 1762 qu'il fit la rencontre de jumelles sourdes et il a remarqué qu'elles arrivaient à communiquer par des signes. Il a eu l'idée de créer une instruction pour les jeunes sourds, qui fut développé grâce à lui dans toute l'Europe.

Le congrès de Milan fut une date importante car il y eut : « l'adoption de la méthode orale pure et l'exclusion des signes de l'enseignement » interdisant la langue des signes car elle était jugée mauvaise pour la personne car les jeunes pensaient qu'ils finiraient par devenir entendants ou qu'ils allaient mourir s'ils n'arrivaient pas à parler comme un entendant. Les sourds sont restés militants de leurs droits et ils pratiquaient la LSF en comité. Des congrès internationaux d'expositions universelles se sont créés en 1900 et 1912 à Paris afin de « sensibiliser la reconnaissance de la langue des signes ». Pendant la Seconde Guerre mondiale les sourds portaient sur leur tenue comme pour les personnes handicapées un triangle bleu à la place de l'étoile jaune des juifs.

Il fallut attendre 1975 pour qu'il ait « le premier journal télévisé pour les sourds ». C'est grâce à la loi du 11 Février 2005 : « pour l'égalisation des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », que fut adoptée la langue des signes française comme une langue à part entière et ainsi agréée pour l'enseignement de celle-ci.

3. L'avis personnel

L'auteur est un écrivain sourd qui fait découvrir l'histoire de la surdité dans l'article du site Fédération Nationale des Sourds de France. L'article a été utile pour la création de ma partie l'histoire dans la société. Il retrace l'historique de la langue des signes en France ainsi que les droits et les lois au fur et à mesure des années. Le site constitut une source fiable et valable.

35

6.1.3. Fiche de lecture N°3 : Livre gérontologie-gérontopsychiatrie

1. Référence bibliographie du livre

Nom de l'auteur

VERNY Christiane

Tire de l'ouvrage

Cahiers infirmiers : Gérontologie-Gérontopsychiatrie

Edition

Elsevier Masson

Date de parution

Juin 2019

Nombre de page

192

Lieu de consultation

Bibliothèque Nationale de France secteur I

Mots clés

Prise en charge, infirmier, personnes âgées, physiologie

 

2. La synthèse

Le livre est basé sur la théorie de l'enseignement pratique et l'acquisition de connaissances pour l'exercice d'un métier centré sur le quotidien des personnes âgées. Il est divisé en quatre parties : « les bases en anatomie et physiologie », « les explorations, examens cliniques et principaux examens complémentaire », « les principaux syndromes » et « les pathologies ».

La gériatrie impose de la prévention, un traitement adapté et un bon diagnostic des maladies principalement dues au vieillissement des organes. Les dégénérescences qui vont en découler peuvent être de l'ordre des troubles sensoriels (surdité, cataracte, etc.), troubles cognitifs (désorientation, démence, etc.), insuffisances cardiaque, rénale ou hépatique, etc. Un bon environnement de la personne est indispensable pour assurer une prise en charge globale et pas seulement médicale et psychologique.

Les protocoles de soins ainsi que les examens et le raisonnement clinique, doivent être adaptés à la personne suivant ces antécédents, ces problèmes de santé et état de santé globale. Chez les aînés les pathologies sont principalement liées au vieillissement et la mise en lien de chaque pathologie est indispensable pour centrer les soins effectués.

3. L'avis personnel

L'auteur est un médecin gériatre spécialisé dans le suivi et dans le traitement de la personne âgée. Cet ouvrage est destiné aux professionnels infirmiers. Il m'a aidé à former ma revue littérature sur le fonctionnement de l'appareil auditif, les dégénérescences auditives et les conséquences sur la vie quotidienne de la personne âgée. Des conseils sont donnés sur la façon de prendre en charge chaque pathologie qui peuvent aider les professionnelles de santé au quotidien. Il s'agit d'un livre fiable et valable.

36

6.1.4. Fiche de lecture N°4 : La revue de l'infirmière et le langage signé

1. Référence bibliographie

Nom de l'auteur

VACCARO Stéphanie

Titre de l'article

« Le langage signé pour établir la confiance et prendre soin »

Nom de la revue

La revue de l'infirmière

Edition

Elsevier Masson

Numéro et date

Vol 66-N°232. Juin 2017

Page de début et de fin d'article

Page 1

Lieu de consultation

Dans le CDI de l'IFSI de Thonon-les-Bains

Mots clés

Handicap auditif, communication, LSF, prise en charge

 

2. La synthèse

L'ouvrage met en avant la problématique de l'interaction avec une personne qui n'est pas capable de nous entendre. Vivre sans communiquer avec les personnes qui nous entourent est une difficulté liée au fort risque d'isolement et de repli sur soi surtout chez les personnes atteintes d'un handicap auditif. La communication verbale est un point maître de nos relations sociales dont pour une personne ayant une surdité profonde et ancienne la reproduction de son et de l'expression verbale sera complexe. En France on compterait environ « 6 millions de citoyens atteints d'un handicap auditif » et seulement « 300 000 personnes sont capables de s'exprimer en LSF ». La langue des signes française est un langage corporel.

Des associations sont créés pour favoriser l'accès à la formation, l'éducation pour le développement de cette langue et la sensibilisation à cette problématique. En secteur de soin, « certains instituts de formations en soins infirmiers proposent en enseignement de la base de la LSF ». Mais cet apprentissage n'est pas encore reconnu comme étant obligatoire, alors qu'il permettrait de communiquer plus efficacement et faciliterait le lien de confiance ainsi que la compréhension des besoins et des problèmes des déficiences auditives.

3. L'avis personnel

L'auteur est un cadre de santé au CHU de Montpellier dans le service de médecine psychologie de l'enfance et de l'adolescence. L'article m'a aidé pour construire ma revue littérature sur l'importance de la communication et l'apprentissage de la langue des signes chez les soignants. Il constitut une source fiable et valide.

37

6.1.5. Fiche de lecture N°5 : La communication non verbale et la gestuelle

1. Référence bibliographie

Nom de l'auteur

BARRIER Guy

Tire de l'ouvrage

La communication non verbale. Comprendre les

gestes : perception et signification

Edition

ESF éditeur

Date de parution

Juin 2019

Nombre de page

200 pages

Lieu de consultation

Bibliothèque Nationale de France secteur I

Mots clés

Non verbal, corps, communication, émotions, relation

 

2. La synthèse

Dans cet ouvrage, on découvre l'impact des modalités corporelles du corps dans la communication et ces formes. Elles permettent d'examiner les modalités de certaines dimensions qui sont cachées dans notre discours telles que notre voix, notre regard, nos gestes, nos intonations et nos postures.

La communication est présentée sous trois formes : le verbal, le paraverbal et le non-verbal. Elle permet la relation de notre corps et nos émotions transmissent qui nécessite d'être assimilées à nos gestes et nos paroles.

L'auteur met en avant le non verbal comme étant indispensable. Ainsi que l'importance de la gestuelle qui nous permet de communiquer et est aussi puissante que la parole.

Une posture apporte énormément d'information sur la personne, en analysant tous les marqueurs, on peut connaitre l'émotion de la personne ou même détecter un mensonge.

La psychologie de la communication est complexe et elle demande de l'attention aux différents signes que nous employons ou pour comprendre le message de l'autre. Sans elle, nous ne pouvons pas communiquer et nous ne pouvons comprendre l'autre.

3. L'avis personnel

L'auteur a un doctorat en science de l'information-communication et il est un expert en analyse gestuelle. Même si l'ouvrage ne traite pas en sujet principal sur les personnes malentendantes ou sourdes, il m'a permis de présenter les formes de communication et démontrer que nous devons être attentifs à nos paroles, nos gestes, et notre ton que nous employons, car ils sont aussi importants que des mots.

6.2. Annexe II : Charte des droits du sourd

Charte des Droits du Sourd

PaternW1Je

La communauté sourde, ses proches el ses représentante par le biais de la Fédération Nalinnale des Sourds de France, signataires de la présente Charte,

Considérant ta Déclaration Universelle des droits de l'Homme et du Citoyen proclamée par l'Assemblée Nationale, le 213 aoril 1789 ;

Considérant la Convenlion Européenne des Broils de l'Homme approuvée par l'Assemblée Generale des Nations Unies le 10 décembre 1948 ;

Corrsideranl que la scciete française se doit de respecter les droits du citoyen atteint de surdité, dans la ligne des textes cités ci-dessus, et de favoriser l'intégration civique, sociale. cultuelle et professionnelle des persomes sourdes ;

Considérant que « Sourd(e) N signifie l'appartenance a une minorité linguistique et cullurelle de la communauté sourde; Carrsiderenl que la langue des signes française (langue sourde} esl la largue nalurelle des Sourds ;

Corrsideranl que la communauld sourde permet é la personne atteinte de surdité, de vivre en tans que Citoyen é part entire, libre, autonome, responsable et Sourd ;

Soulignant la valeur de fintercultwel et du bilinguisme. et considérant que la protection ei l'encouragement de la langue des signes, langue ninoribire en France, ne doivent pas sa faire au détriment de la langue officielle, la langue française, et de la nécessité d'y avo-ir actée ;

Realfirrnanl que le respect des draies de l'Homme et du Citoyen en faveur des personnes sourdes inplique la reconnaissance é toue les niveaux de la largue des signes : enseignement, justice.. autorités administratives et services publics. médias, activités et équipements cullurels, vie économique et sociale ;

En conséquence, la Charte des Droits du Sourd esl ratifiée par l'Assemblée Generale de la Fed@Talion Nationale des Sourds de France représentant la mmmunaulé sourde, le 24 octobre 1998 ;

Ainsi, la Cherie des droitsIli Sourd sera soumise é l'Assemblée Nationale représentant le peuple Français, dont les français sourds ; Sont convenus de ce qui suit :

Article premier la langue dies signes Article 5 l'ëducaüan

1. Touas) Saurd[e} a cirai rusage de la langue des signes.

2. Par conséquent, la langue des signes est reconnue officiellement par l'Assemblée Nationale represenlant le peuple français.

3. Nul ne peut être privé de sa langue des signes.

Article 2 la vie associative

1. Tout(e) Sourde} a draie de participer é la vie assodalive.

2. Le but de toute assacialion est de promouvoir la vie de la communauté des Sourds, ei de favoriser les rencontres entre Sourd afin de préserver leurs droits naturels_ Ces drails sant J'epanauissement par la rencontre de leurs semblables, l'usage de la largue des signes, la conserralion et le développement de la culture sourde.

Article 3 la vie politique et civique

1. Toute). Sorrd(e) a droit d'exercer ses droits et devoirs de citoyen en plaire canna issanee et conscience.

2. Tout(e) Sourd(e) doit dant avcir actée é Mutes les informalians de la vie politique et civique_

Article4 les projets et décisions

1. Tout(e) Sourd(e) a drce de participer aux projets et décisions qui le concernent.

2. La communauté Bourde, par le biais de ses
représentants. jail etre consultée pour les décisions orrc+emanl les affaires privées et publiques des personnes atteinte de surdité, é taus les niveaux : enseignement, justice, autorités administratives et services publics. médias, activités et équipements culturels_ vie économique et sociale.

38

1. Tout(e) Sourd{e} a droit é une éducation normale et équitable_

I L'éducation doit viser au plein épanouissement de a personnalité sourde.

3. L'éducation doit assurer une vraie formation du citoyen telle qu'elle est définir} par la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, la Déclaration Universelle des droits de l'Homme, la Convention Européenne des Droits de l'Homme, la Consbtxrtian française de 19558 la Convention des droits de l'enfant de 7989_ et enfin par la Charte des Droits du Sourd.

4. L'éducation des enfants sourds et des jeunes Sourds doit Aire conçue et organisée sur la base de la reconnaissance réelle de la langue des signes et de la communauté sourde dans le milieu familial, éducatif et solaire, et ce depuis leur naissance_

Article C

las enfants sourds dia parents entendants

Taut enfant et jeune sourd(e) de parents entendants a droit de participer 2 la vie de el communaulé sourde_

Article 7 las parents sourds

1. Tout parent sourd doit etre respecté intégralement dans ses droits de parents

2. Tout parent sourd a droit de décision sur l'éducation de son enfant sourd ou entendant

3. Nul ne peut intervenir dans la vie privée et familiale d'urne) Sourd (e)

Amarre la formation et le métier

1_ Tout(e) Sourd(e) a droit de choisir sa formation et son méfier.

2_ La formation dois viser A la meilleure qualification de Toute personne at1einte de surdité. Taure] Sourd(e) a droit de choisir parmi les services de formation. Ceux-ci doivent pouvoir l'accueillir pour honorer son droit eu choix de formation ou d'orientation professionnelle.

3_ Toute] Sourd(e) a droit A choisir son métier méme s'il présente une incompatibilité apparente mec la surdité.

4_ Nul ne peut être privé de son emploi en raison de sa surdité. Lee pouvoirs publics et territoriaux et le société française doivent apporter dee solutions pour adapter ou amérager les postes de travail, afin de pouvoir offrir un métier A la personne sourde, y compris dans la fonction publique.

ArlicIe 9 la justice

1. Touffe) Sourd(e) a droit A l'usage officiel de la langue dee signes dans le cadre juridique.

2_ Tout(e) Sourdfe) a droit A une protection légale, contre toute discrimination é Tous les niveaux dans sa vie privée, sociale et professionnelle_

3_ Nul ne peul être privé de la présence d'au moins un interpréta et d'aides techniques oompiementaire-s A la communication dans le cadrejrrid"pue.

Anime ie l'information et la crithme.

1. Tout(e) Sourd(e) a dmil A l'accès total A rinformation et A la culture en langue des signes.

2_ L'information doit etre totalement Transmise - en privilégiant la langue des signes. et par le biais du sous-titrage - dans tous les médias publics el privés, notamment dans la télévision elle cinéma

3_ La alhrre doit etre accessible clans Tous les domaines : arts. literature, sciences El techniques, musées_

4_ L'information dans Tous les lieux publics doit être diffusée par support visuel_

5. Nul ne peut dire privé de finformation quelle que soif son importance.

Article 11 la s irate et la sécurité

1_ Tout(e) Sourd(e) a droit d'Atm visuellement prévenu(e) et

il gui 16(e} pour la sûreté de sa personne.

2_ La securilé doit Aire assbeee dans tous les lieux et les bAfirrenls publics et privés obligatoirement dotés d'un moyen de prévenir et d'informer visuellement les personnes atteintes de surdité en cas d'urgence, de danger eGou d'alerte.

Alias. 12 la médecine

1. Toute) Sotid(e) a droit de décider de ce qui le Concerne dans le cadra médical

2_ Nul ne peut être obligé de subir un traitement méditai sans une information préalable comphile err la prccédife. dee soi na et sur toutes ses conséquences.

2. Aucun traitement de la surdité ne louchant A rinlégrile de sa personne ne peut élre imposé A un enfant mineur_

Article 13 l'Accessibilité

1.

39

Taule) Sourde) a droit A la gratuité des moyerrs d'accessibilité.

2. Les moyens d'amenagemenl et d'équipement facilitant l'accessibilité dans la vie privée et publique de la personne atteinte de surdité, doivent litre gratuits au financés par les pouvoirs publics.

3. Les lieux et instances publiques doivent pourvoir par bous les moyens A l'accessibilité sociale et professionnelle pour Mules les personnes sourdes.

Article 11

las activItis culturelles, sportives et de loisirs

1_ Tout(e) Sourd(e) a droit A l'accès aux activités culturelles, sportives et de Iciâre.

2 Taule) Sohrd(ej doit pouvoir participer A part entière et de pleii droit aux activité proposées par la Société.

Article 75 l'interprétation

1_ Taule) Sourde) a droit au service gratuit d'interpreiabicn en langue des signes / langue française.

2 Taule) Sourde) a droit de choisir l'interprète qui lui convient.

& Nul ne peut etre oblige d'avoir recours A un interprète. Taule) sourd(e) a droit de choisir son mode de communication dans boule situation le concernant.

Article 11 le respect des droits

Toul(e) Sourd{ej a droit au respect de ses Drais de Sourd quel que soit son mode d'expression.

Article 17

les Sounds atteints physiquement m. mentalement

Toul(e) Sourde}, marne porleur(se) d'attentes physiques et mentales associecE, doll voir respecter bous ses Droite de Sourds tels que définis dans la présente Charte.

40

6.3. Annexe III : L'alphabet en lange des signes,

Différence entre la dactylographie et le LPC (Langage Parlé Complété).

https://www.google.com/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fwww.pinterest.fr%2Fpin%2F481251 910174667027%2F&psig= 0CAsQjRxqFwoTCJjXkOSAy YCFQAAAAAdAAAAABAD

https://alpc.asso.fr/les-cles-du-code-lpc/

41

6.4. Annexe IV : Guide d'entretien vierge

8. Dans votre établissement, des résidents sont-ils en situation d'isolement liée à une communication déficiente ?

D Oui D Non

Si. oui comment cela se manifeste ?

9. Avez-vous déjà pris en charge des personnes en déficience auditive clans votre établissement de soin ?

D Oui = \lon

Si oui, avez-vous rencontré des difficultés lors des prises en soins ? Lesquelles ?

10. Durant votre formation initiale, avez-vous été sensibilisé sur les déficiences auditives ?

D Oui D Non

Si oui. comment ? (Formations, cours, ,..)

11. Depuis votre arrivée dans votre établissement de soin, avez-vous été sensibilise sur les déficiences auditives ?

Oui D Non

Si oui, comment ? (Formations)

42

43

44

6.5. Annexe V : Tableau de la grille d'analyse

Question N°2

Qu'est-ce que la communication ?

Concepts et

notions

présents dans

la revue de
littérature

La communication est basée sur le décodage de messages émis par le transmetteur et ceux reçus par le récepteur. Il faut s'adapter et prendre en compte les différentes pathologies. Les personnes âgées sont plus sujettes à des difficultés de s'exprimer car elles présentent de nombreux troubles liés au vieillissement. Il existe trois types de communication : verbal, non-verbal et paraverbal.

Entretien N°1

Elle est la base de notre travail. Les soignants ne font pas uniquement donner des médicaments et faire des pansements. La communication est un soin verbal et elle permet au patient de se sentir chez-lui. Les soignants disent aux résidents d'EHPAD qu'ils sont chez eux, l'équipe doit faire en sorte qu'ils se sentent chez eux, mais les résidents disent l'inverse, je ne suis pas chez moi, mais chez vous. On doit mettre des actions pour qu'ils se sentent chez eux. Avant d'entrée dans la chambre, on toque, et on attend leur permission. Une communication adaptée permet à une personne se sente bien. Il faut une attitude chaleureuse et ne pas uniquement faire notre soin, puis repartir. On doit créer un cocon de confort, grâce à notre communication. Les modes sont la communication : verbale, non verbale et paraverbale. Il faut beaucoup de gestuelle avec les personnes qui n'entendent pas. Les personnes qui sont dans un mutisme, on pourra uniquement discuter avec eux par l'écrit. Les sourds par des gestes et l'écrit. Les mimiques font faire passer un message et montrent une attitude chaleureuse et non-monotone.

Entretien N°2

C'est une interaction avec une personne. Elle peut être verbale ou non-verbale.

Entretien N°3

La communication est très importante, car sans elle, on ne peut pas s'entendre. C'est la base de tout et elle est un point essentiel de notre métier en tant que soignant. Nous travaillons en équipe pluridisciplinaire et sans elle, on aurait des quiproquos et elle pourrait créer des répercussions. Les modes sont : verbal et nonverbal.

Question N°3

Quelle est la différence entre une personne sourde et malentendante ?

Concepts présents dans

la revue de
littérature

La seule différence entre ces deux termes qualifie le moment auquel la personne adulte ou l'enfant a perdu l'audition. Un sourd est né avec le trouble auditif et est considéré jusqu'à environ ces trois ans (acquisition de la parole). Un malentendant a perdu son auditif après l'apprentissage de la parole.

Entretien N°1

Un malentendant a un peu d'audition, il peut être appareillé ou non. Il faut mettre en place des stratégies : parler fort, utiliser l'oreille qui entend encore. Un sourd, c'est quelqu'un qui n'entend rien et aura une communication verbale nulle. Il faut

45

 

utiliser la stratégie de l'écriture et des tablettes. Les professionnels ne mettront pas les mêmes stratégies avec une personne malentendante et sourde.

Entretien N°2

Un malentendant, il va entendre des choses, ça va être des sons, des voix et des mots... mais pas correctement. Il ne comprendra pas ce que l'on va lui dire. Un sourd, il n'entendra rien. Il aura que des bruits internes, j'imagine, propres à son corps.

Entretien N°3

La personne sourde vit dans un cocon, ambiance cotonneuse, sans aucun bruit. La malentendante perçoit des bruits et des sons. Elle a peut-être entendu avant et sa pathologie s'est aggravée et qu'elle entend moins maintenant.

Question N°4

Qu'est-ce que la surdité et les différents types de surdité ?

Concepts et

notions

présents dans

la revue de
littérature

La surdité est un handicap sensoriel et le terme déficience auditive permet

d'englober toutes les pathologies liées à une perte d'audition. Il y a deux groupes : les malentendants et les sourds. Elle correspond à une perte anormale d'audition. Les 4 types de surdité : légère, moyenne, sévère ou profonde/totale. Un sourd sera dans une surdité sévère ou profonde et un malentendant sera avec une surdité légère, modérée ou sévère. Pour la surdité sévère, l'unique différence pour être considéré sourd ou malentendant est l'âge de l'atrophie auditive, car on gagne en capacité cérébrale avec l'âge.

Entretien N°1

Il y a la surdité innée, celle que tu as depuis la naissance qui est une maladie que tu as depuis tes tous premiers moments de vie. La surdité qui va être acquise. Les causes sont : un travail extrêmement bruyant toute la vie, une pathologie qui entraînait une surdité ou encore liée l'âge. Ça va être des modes de vie qui vont créer une malentendance qui peut s'aggraver sur une surdité totale, exemple la musique trop forte.

Entretien N°2

C'est à partir du moment où l'on entend moins bien. C'est une première surdité qui est la plus grave, et donc moins on n'entendra bien.

Entretien N°3

Elle peut être de naissance, acquise ou génétique. La surdité peut survenir au cours d'une pathologie de la vie. Les personnes ont pu apprendre le langage normal et dans l'enfance ou après elles ont pu devenir sourd.

Question N°5

Pour une personne sourde ou malentendantes, quelles sont les conséquences et les risques sur sa vie quotidienne ?

Concepts et

notions

présents dans

la revue de
littérature

Les répercutions sont à toutes âges sur sa vie personnelle, professionnelle/ scolaire, sociale et psychique. La personne risque de s'isoler et ne participera plus aux discussions qui deviendront incompréhensibles. La personne peut avoir des acouphènes, de l'asthénie et de l'énervement. Elle peut se sentir à l'écart et penser que l'on parle à son égard. Leurs comportements et humeurs vont changer. On

46

 
 

peut constater une dépression, une anxiété et un sentiment de persécutions. La perte d'audition non traitée peut conduire à une perte d'équilibre. Les troubles auditifs s'accompagnent souvent d'acouphènes avec des bourdonnements, des sifflements et des sons parasites, qui sont extrêmement désagréable, pouvant causer des céphalées et migraines importantes.

Entretien N°1

 

Ne plus pouvoir communiquer avec les autres et de l'isolement. Se sentir différent des autres et le regard d'autrui va être extrêmement pesant. Elle aura une perte totale de lien. Elle peut développer un syndrome dépressif, devoir parler aux autres peu la rendre malaise. Elle ne fera plus d'activité et elle restera dans son coin. C'est pour ça, en tant que soignant, que l'on se doit de veiller qu'elle ne s'isole pas et qu'elle continue de parler avec nous et les autres résidents. Les gestes et les attitudes envers la personne vont être importants, car ils permettront que la personne se sente acceptée.

Entretien N°2

 

Entendre ça fait tout pour une personne. Si elle n'entend plus, elle se sentira perdue, voire même seule. Elle ne discutera plus avec les autres et elle va s'isoler ... Elle se montrera triste. Elle risque de ne plus pouvoir communiquer avec nous et les autres résidents. Il y a aussi le refus de soin. Je parle beaucoup, même pour expliquer. Ça serait difficile pour moi que la personne ne comprenne pas ce que je vais faire. Pour moi, c'est 50% du soin, que la personne comprenne les choses. Elle risque d'être surprise, c'est ça qui me dérangerait le plus. Juste faire une piqûre et ne pas dire `'je vais piquer ou je pique», elle va faire un sursaut. Ça peut entraver le bon déroulement du soin et entraîner une agressivité, car les gens vont avoir peur. On peut aller au refus de soin s'ils ne nous entendent pas et qu'ils se débattront.

Entretien N°3

 

La personne sourde ne peut plus entendre donc la communication est compliquée ou même le parler. Chaque geste de la vie quotidienne va devenir compliqué. Elle va vivre dans son monde comme dans une bulle de solitude. La personne ne pourra plus rien demander, elle ne sera jamais comprise par les autres, donc elle ne rentra plus en communication. Demander quelque chose uniquement par la langue des signes, c'est difficile, car peu la comprennent. Même si la personne utilise la lecture sur les lèvres et comprend ce que l'on dit, pour s'exprimer, ça va être difficile. Elle ne parlera pas avec les autres résidents, et même si on va la voir, elle refusera de répondre, car elle sait qu'on ne va pas la comprendre.

Question N°6

 

Quelle est l'importance de la communication dans la prise en soin d'un résident ?

Concepts notions

et

La communication est vectrice de la relation soignant-soigné. En tant que soignant, on se doit de garder le lien surtout avec ceux qui ont perdu de l'audition. Les

47

présents dans

la revue de
littérature

explications des soins prodigués permettront la préservation de la relation, le lien de confiance et les soins se déroulent convenablement. Le positionnement dans la communication est très important et doit être adapté à la pathologie de la personne. Ex : l'utilisation d'un ton et d'une voix appropriés, se placer dans le champ visuel de la personne et une bonne articulation. Sans, le résident se sentira rejeté et risque de s'isoler.

Entretien N°1

Elle est primordiale. Je ne me vois pas arriver dans la chambre d'un résident le matin et sans être uniquement en communication verbale, mais aussi en non-verbale et avec une posture adéquate. Il y a des jours ON et des jours OFF, pour tout le monde. Mais arriver dans la chambre d'un résident et ne pas avoir le sourire du matin et le petit bonjour enjoué, c'est inconcevable. C'est très important pour nous, pour ce que l'on veut transmettre et ce que la personne va recevoir de nous. C'est bien plus important d'avoir une personne chaleureuse en face qui est avenante et qui met en place des stratégies de communication adaptées aux pathologies rencontrées. En EHPAD au début, c'est un peu compliqué, avec tous les résidents que l'on a et chacun a son caractère. Il y a des gens qui sont très chaleureux, qui sont comme dans une famille, avec laquelle on adapte le langage et sa façon de parler. À l'IFSI, on nous dit ne pas appeler par le prénom les résidents en EHPAD ou en service. Mais dans la vraie vie, Mme X qui est gentille comme tout, qui t'appelle mon petit sucre d'orge et te fait des câlins tous les matins. Tu n'as pas envie de l'appeler Mme X, tu as envie de l'appeler par son prénom, donc tu demandes son accord. La communication, c'est arriver à instaurer une relation avec des patients. Elle est primordiale.

Entretien N°2

C'est tout ! Ça va permettre d'instaurer une relation de confiance avec le patient. Elle va nous permettre de prendre en soin de la meilleure des manières afin que la personne comprenne ce que l'on va faire. Pour moi, la communication est primordiale pour mes actes afin que la personne comprenne et adhère, ou pas, aux soins.

Entretien N°3

C'est très important. Se présenter pour aborder un soin, pour communiquer avec un résident ainsi que son ressenti. Ça dépend de sa pathologie, avec certaines, on ne peut pas communiquer. Alors, on essaie de communiquer différemment, par des gestes des postures non-verbale, des sourires... Mais avec les masques, c'est complexe. Mais il y a d'autres façons de ne communiquer que par la parole.

Question N°7

Quels seraient les risques et/ou les conséquences liées à une non communication avec un résident ?

48

Concepts présents dans

la revue de
littérature

Le patient peut être surpris et être dans l'incompréhension du soin. Il risquera de bouger et de faire échouer le soin, voire lui faire mal. L'adhésion aux soins est très importante, car elle peut causer du stress et de la douleur lors du soin. Une perte plus ou moins durable de la confiance du patient envers l'équipe soignante. Le soigné ne rentera plus en relation avec le soignant et engendra de l'anxiété. Il risque de devenir rébarbatif et conduira aux refus de soins successifs.

Entretien N°1

Une perte totale de lien. Des résidents avec lesquels, tu as eu du mal dès le départ à amorcer une communication, qu'elle soit verbale ou non verbale, sur des gens malentendants ou complètement sourds. Une fois que tu n'as pas la communication qui a été amenée dès le début, et qu'il n'a pas eu de lien créé via le biais de cette communication, le rattraper après c'est compliqué. Un des risques est d'avoir une relation ou interaction moins qualitative avec le résident. On peut avoir le risque du soin, la personne sera moins encline à participer aux soins. Un soignant qui sera un peu brut de décoffrage, qui arrive et dit à peine bonjour quand il rentre dans la chambre. Tu n'as pas enfin le laisser te mettre un collyre dans les yeux. Alors que quelqu'un avec une stratégie de communication plus enjoué, plus familiale et cocooning, tu auras tout de suite envie d'accepter les soins. La relation ne sera pas du tout la même suivant la forme que tu mets aux soins.

Entretien N°2

La non-adhérence aux soins et l'incompréhension du soin ou de l'action que je voulais faire. Pas la suite, le refus de soin ou l'agressivité, ainsi que la perte de confiance. Ensuite, il n'aura plus aucune interaction.

Entretien N°3

Le résident sera réfractaire aux soins, il ne fera pas confiance. Il aura peur de nous, il se renfermera et on ne pourra plus l'atteindre. Des personnes qui possèdent des appareils auditifs mal réglés, qui n'entendent rien, c'est dur. C'est compliqué même si on essaie d'articuler en baissant le masque pour qu'elles essaient de lire sur les lèvres, c'est vraiment dur. Ça engendre de la frustration chez-nous, chez-eux. En tant que soignant des fois, ça énerve, car on ne sait pas comment faire. Je prends un papier et j'écris en gros pour qu'il puisse lire. Ça peut marcher. Je nettoie les appareils, je débouche les oreilles et je vois avec la famille pour un nouvel appareil.

Question N°8

Dans votre établissement, des résidents sont-ils en situation d'isolement lié à une communication déficiente ?

Concepts présents

Réponse propre à la personne et l'établissement

Entretien N°1

Non, car on met en place des stratégies pour éviter que ça n'arrive. On essaie que tous les résidents se sentent bien et à l'écoute. Même s'ils ont des troubles de la parole ou de l'aphasie, on mettra des stratégies, avec des animations, on les

49

 

promènera. Le but, c'est qu'aucuns résidents ne soient seul dans son coin, c'est notre rôle.

Entretien N°2

On en a quelques-uns, soit parce qu'ils ne supportent pas les appareils, car ça leur fait mal, soit parce qu'ils se sont habitués au fait de ne pas entendre. On a une personne qui a une surdité assez forte, avec une démence. Mais la communication est difficile, donc elle se sent très seule. C'est une dame qui signe et nous, on ne sait pas signer. Donc, c'est très compliqué. Elle lit sur les lèvres donc maintenant, c'est difficile (en montrant son masque). Du coup, elle est assez dans son coin. Après, je ne peux pas dire qu'ils soient dans leur coin, car on va plus les chercher même s'ils n'ont pas envie. Donc, effectivement, ils peuvent à table, ne pas discuter avec les gens. Ça pour moi, c'est être dans son coin, du fait qu'ils n'entendent pas. On en a quelques-uns, mais ce n'est pas une majorité.

Entretien N°3

Oui, un qui est aphasique, on ne peut pas communiquer avec lui. C'est suite à un AVC qu'il a développé une aphasie de Wernicke. Il ne peut plus parler, alors qu'il

était bavard et maintenant, ça le frustre. Il a des gestes de colères de sa part. Quand on lui parle, on ne sait pas s'il nous comprend réellement bien et si les mots l'atteignent. Après, on a ceux qui ne sont pas sourds, qui entendent, mais qu'ils ne comprennent plus. On aura beau parler, ça ne fait pas l'effet escompté chez eux dut à des troubles cognitifs. Les résidents ne se rendent pas compte, car ça leurs passent au-dessus, ils sont dans leur monde et ils ne voient plus que c'est gênant. J'ai eu un résident qui avait des appareils auditifs qui ne fonctionnaient pas et il était frustré avec des moments d'agressivité. En tant que soignant, on se dit que l'on passe à côté de quelque chose, mais on ne peut pas passer une heure à essayer de faire dire des choses. Alors on essaie de trouver les causes ex: oreilles bouchées par des bouchons de cérumen. En tant que soignant, c'est frustrant et compliqué. On utilise des autres approches. Quand on a un nouveau soin, on fait des gestes visuels. Pour réveiller le matin, on donne un coup dans le lit pour qu'ils comprennent par la fibration.

Question N°9

Avez-vous déjà pris en charge des personnes en déficience auditive dans votre établissement de soin ?

Concepts présents

Réponse propre à la personne et l'établissement, mais l'isolement des personnes en trouble auditif est malheureusement très fréquent. Beaucoup de ces personnes sont rejetées de la société moderne et n'ont pas accès à certains lieux qui sont non adaptés.

Entretien N°1

Oui, on en a. Je n'ai pas des personnes complètement sourdes. Mais avec l'âge la capacité d'audition de la personne se détériore et c'est normal. J'ai certains

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résidents qui ont des appareils. J'ai une dame qui ne supporte pas ces appareils auditifs et les retire toute seule. On lui a proposé de les changer, mais elle n'a pas voulu. Mais cette dame ne reste pas enfermée dans sa chambre, elle sort. Pour communiquer, on utilise la gestuelle, on parle très fort ou l'écrit. Pour le moment, on n'a pas eu besoin de mettre en place d'autres stratégies.

Entretien N°2

J'en ai déjà pris en charge, par exemple la personne qui signe. Des sourds, je n'ai pas trop rencontré beaucoup. C'est une ou deux personnes, mais qui étaient avec des gens qui signent ou des pictogrammes étaient apportés par les patients. Donc j'essayais de toujours d'avoir quelqu'un qui signe ou à rigueur lire sur les lèvres. On s'adapte un petit peu, avec des pictogrammes ou des choses comme ça. Mais pas tous les résidents sont appareillés. On développe le parler fort dans l'oreille, ça, on

le maîtrise bien. Le plus c'est ici, où j'ai rencontré le plus de personnes
malentendantes. J'ai aussi une collègue qui est malentendante et qui a des appareils et quand elle en a marre, elle les coupe comme ça, elle n'entend plus personne.

Entretien N°3

Des malentendants oui, mais pas des sourds qui me viennent. Si le cas se présente, malheureusement, je ne sais pas parler la LSF. Ceux qui sont sourds profonds, ils ont l'expérience de déchiffrer sur les lèvres, mais avec les masques, c'est compliqué. On peut mettre un masque transparent, parler plus lentement pour la lecture sur les lèvres.

Question N°10

Durant votre formation initiale, avez-vous été sensibilisé sur les déficiences auditives ?

Concepts présents

Pas d'obligations. Pas d'informations précise sur le sujet.

Entretien N°1

Non, je ne crois pas.

Entretien N°2

Je ne crois pas, ça ne me dit rien, ça ne me parle pas du tout.

Entretien N°3

Je ne sais plus.

Question N°11

Depuis votre arrivée dans votre établissement de soin, avez-vous été sensibilisé sur les déficiences auditives ?

Concepts présents

Réponse propre à la personne et l'établissement

Entretien N°1

J'ai eu une formation, il y a deux ans, sur la communication en général et le bon positionnement. Avec ma fille, j'aimerais apprendre la LSF du nouveau-né.

 

Entretien N°2

Non, on n'a pas eu de formation, mais par contre, je crois que je lui ai demandé l'apprentissage de la base des signes. J'aurais bien aimé l'apprendre. Après, on a été sensibilisé avec tous les pictogrammes, car justement, à l'arrivée de cette

51

 
 

dame, on a mis en place des choses au départ et ce sont des choses que je connais par la neurologique, qui n'est pas utilisée pour la même chose, mais qui peut être utilisée de cette façon-là.

Entretien N°3

Non, je ne crois pas. J'aimerais apprendre des signes importants. Mais il faut que les personnes comprennent, les personnes ont des surdités liées à l'âge, elles ne vont pas forcément comprendre les signes. Sauf si on a une personne sourde qui c'est signer depuis tout le temps, là ça serait intéressant pour communiquer

Question N°12

Connaissez-vous des moyens ou des aides que vous pouvez employer afin de communiquer avec des personnes en déficience auditive dans votre établissement ?

Concepts et

notions

présents dans

la revue de
littérature

La formation du personnel sur le fonctionnement sur les appareils auditifs, les troubles et l'apprentissage de la langue des signes, sont importants. Dès l'entrée dans l'EHPAD, créer un lien avec le résident en communiquant est primordial. Il faut faire des animations inter-résidents, inciter à la visite familiale ou amicale. En dispositif médical, les appareils sont les audioprothèses et le contrôle est tous les ans. On a aussi les implants auditifs et les amplificateurs d'écoute casque ou boucle magnétique. Pour les aides, il y a les associations régionales : sourdine la vie, ADA,

association des sourds d'Annecy et tous les hôpitaux ont des numéros

d'interprètes. Les orthophonistes aident les personnes pour la lecture
labiale/articulation/écriture pour la communication, les pictogrammes sont utiles

pour des informations simples (ex : émotions, douleur) et les tablettes pour
la visio. Les masques transparents peuvent être mis en place.

Entretien N°1

Dans l'établissement, on n'a pas de personnes qui savent signer. Donc, on utilise beaucoup la gestuelle et une bonne articulation, mais avec les masques, c'est impossible, alors on le baisse et on se recule. Il existe des casques pour augmenter le son de la télé. On peut utiliser des pictogrammes, on a un classeur avec des images si besoin. On monte le son des appareils télévisés. Rien avoir avec la surdité, mais par ex : la maladie de Charcot, avec les yeux, on peut écrire sur une

tablette. Je ne connais pas les noms des associations d'aide de la région ou

d'interprète. Des prothésistes et orthophonistes travaillaient avec nous.

Entretien N°2

On a un cahier de pictogrammes, des petits, des gros, couleurs ou sans, sur plusieurs choses différentes. On a une élève qui nous a fait un gros panneau sur ma journée, il y avait la date, l'heure et le temps qui fait et de quelle humeur je suis. On n'a pas plus développé d'outils dans l'établissement, car on n'a pas besoin. Le jour, où l'on a quelqu'un qui est complètement sourd, on utilisera des autres techniques, mais on n'a pas actuellement. Il y a un masque un peu spécial

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justement. Au départ, on avait mis des masques avec une vitre, pour les gens qui lisent sur les lèvres, mais ne furent pas concluant et faisaient de la buée. Même si on lui parle fort, des résidents ne comprennent pas. Si on lui fait lire sur les lèvres, on est obligé de baisser le masque et de se reculer. Ce fut entendu avec la famille. Elle comprend ce que l'on lui dit, on lui dit les mots simples et ça suffit avec le langage de lire sur les lèvres. Sa fille signe, elle a un masque spécial pour qu'elle

puisse lire sur les lèvres et elle signe en même temps pour qu'elle la
comprenne. Mais nous notre moyen, c'est la lecture labiale et ça suffit pour le moment. Je ne connais pas les noms des associations.

Entretien N°3

On peut utiliser l'écrire. Il y a les images de représentation par des logos. Des associations, je n'en connais pas, j'imagine qu'il y a un interprète. Autres que les prothèses auditives, il y a les implantations dans le crâne la différence est au niveau de la zone de réception dans le cerveau. Je suis plus spécialisé dans les appareils dans les nettoyages, les bouchons de cérumen, je suis attentive à ça. Le masque transparent faisait de la buée donc il a été arrêté. On essaie d'attirer l'attention de la personne avant de lui parler (ex : coup sur le meuble pour faire de la vibration).

Question N°13

De quoi avez-vous besoin pour répondre aux difficultés de communication avec les personnes malentendantes ?

Concepts présents

Réponse propre à la personne et l'établissement.

Entretien N°1

Des formations sur les appareils auditifs et apprendre des signes, car si un jour, on a une personne qui signe, on n'a personne qui pourra communiquer avec elle. Ainsi que d'autres casques pour augmenter le son de la télé. Des professionnels formés. Des prothésistes et des orthophonistes supplémentaires.

Entretien N°2

Pour l'instant, je ne dirai rien car on y arrive. Après ça serait pas mal de sensibiliser les gens. Je pense par respect pour elle, j'aimerais bien savoir dire : « Bonjour, comment ça va, au revoir, merci ». Juste du fait de savoir ça avec les signes, pour qu'elle voit. Mais elle n'a pas la capacité de comprendre que l'on fait ça pour elle. Mais une personne qui vient de l'extérieur du même cas, j'aimerais bien savoir dire ces mots. Juste avoir des petites formations sur ces types de personnes. Enfin, je pense que ça devrait être fait partout. Je pense que le jour où l'on est face de ces personnes, on est bloqué autant eux que nous. Car on communique, et eux différemment. Donc qui communique normalement. Il me manquerait ça pour moi. Après, on adapte, mais ça ne suffit pas.

Entretien N°3

D'une formation ou des astuces que l'on ne connaît pas et des choses qui existent. Peut-être d'autres moyens de communiquer.

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Question N°14

 

Trouvez-vous que les conditions actuelles du Covid-19 induisent une part supplémentaire d'isolement des résidents avec un handicap auditif ?

Concepts et

notions,

présent dans la

revue de
littérature

C'est un nouveau virus qui se propage par gouttelettes et contact. Des

confinements, des gestes barrières et des restrictions sanitaires ont été mis en place pour limiter l'expansion. Ces mesures ont posé des grandes difficultés d'ordre éthique, il est paradoxal de demander à des soignants de limiter la liberté d'aller et de venir des résidents, alors que l'EHPAD est leur lieu de vie. Le masque soulève un grand nombre de questionnement, il s'agit de moyen de protection, mais il cache une grande partie du visage. Pour certains malentendants qui ne peuvent ni entendre une voix, ni utiliser la lecture labiale et ni voir l'expression faciale, ça engendre un réel frein à la communication. C'est un facteur supplémentaire de l'isolement pour toute personne présentant une déficience auditive. Cet isolement peut entraîner une diminution ou une aggravation de l'état de santé général des résidents, qui sont considérées comme sujettes à risque. Le thème médical syndrome de glissement fut de nombreuses fois rapportées.

Entretien N°1

Oh que oui, ça a surtout apporté du stress et de l'anxiété. Au début, les résidents avaient peur et on a été surtout touché lors de la première vague. On a facilement réussi à leur fait comprendre ce qui se passait. On a pu mettre en place des choses comme des visio pour les résidents et leurs familles, l'établissement a acheté des tablettes. C'est bien pour les gens qui entendent qui sont capables, mais pour les malentendants, ça ne va pas. Quand les visites ont été autorisées, on a réaménagé les salons avec des vitres. Le masque a été compliqué au début, les résidents nous le baissait, car ils ne voyaient plus notre visage, ils nous reconnaissaient plus et ils ne pouvaient plus lire sur nos lèvres. Mais aujourd'hui ça va mieux, les résidents se sont habitués aux masques et les visites ont repris. On n'a pas eu beaucoup de syndromes de glissement, car on a fait attention à ne pas laisser les patients isolés.

Entretien N°2

On a eu du mal avec les masques au début, car on a des gens malentendants légers et appareillés, qui comprennent bien si on parle fort, mais ils lisent sur les lèvres pour les aider à la compréhension. Ma collègue s'est complètement isolée et les résidents pareils, ils ont coupé la communication. Par exemple pour ma collègue, elle verbalisait bien les choses avant et elle connaît les voix de tout le moment, mais maintenant elle ne sait plus qui parlait et elle a l'impression que l'on se fichait d'elle. C'est très angoissant pour elle et elle s'est isolée plusieurs fois. On la voyait s'isoler dans sa bulle et pour les résidents, il y a eu une barrière. Le masque a été une barrière à la communication. Maintenant, ça va un peu mieux on s'est habitué et nous aussi on s'adapte. Mais au départ, la première année, j'ai

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trouvé que c'était très difficile pour tout le monde. Ils ne supportent pas de voir les masques, ils nous les baissent. Après nous, on a toujours fait pour protéger les gens donc on a mis les masques dès le début, on a isolé des familles dès qu'il y avait des cas de covid. On fait attention au contact humain reste, mais avec le masque, ça a un peu isolé les gens au confinement. Mais c'est de nouveau ouvert, ça va bien. On n'a pas eu beaucoup de syndrome de glissement, car on est très vigilant. On a une équipe d'aide-soignante qui est très vigilante là-dessus et dès que l'on a des gens isolés, elle passe les voir régulièrement. On fait très attention à ça. Bon, après, s'ils veulent rester dans leur chambre, on les laisse bien sûr. Mais on n'a pas eu beaucoup de syndrome de glissement en deux ans. On a juste séparé

les secteurs et les étages par activité, mais ça été l'horreur. Déjà pour
nous, logistiquement parlant, c'était très difficile. Certains ont un peu de démence de sénilité, comprendre le pourquoi du comment, c'était très difficile. Donc ça n'a pas duré très longtemps. Puis, on a préféré isoler par service, en sachant qu'ils sont vaccinés depuis le début, comme les agents. Le risque n'est pas très élevé et on a une bonne étoile au-dessus de la tête ou un travail bien fait. Hormis ceux qui sont positifs, c'était isolé bien sûr. Pour communiquer, on se reculait et on baissait le masque, on disait la phrase, on remettait le masque.

Entretien N°3

Un peu, mais ici on a tout fait pour ne pas qu'il soit isolé. On allait vers eux et on ne les laisse pas de côté. Pour parler, on s'éloigne et on baisse le masque. Le covid n'a pas laissé isoler les résidents. Les visites ont été restreintes interdite pendant plusieurs semaines, mais elles ont repris. Les résidents mangeaient ensemble, sauf une courte période lors de la première vague où ils étaient confinés en chambre, mais on a vite changé la procédure. Ils n'ont pas compris ce qu'il se

passait, mais ils ont gardé un lien de famille avec les tablettes, visio ou
téléphone. Mais pour les personnes malentendantes, ce n'est pas évident, on a essayé de garder le contact famille. On n'a pas eu beaucoup de syndrome de glissement lié à l'isolement. On a eu une dame qui n'allait pas, on a fait des exceptions et faire rentrer la famille, elle a remonté la pente. On était attentif au besoin et on faisait venir la famille pour qu'ils reprennent un peu de force.

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6.6. Annexe VI : Recension brut d'un des entretiens

ESI : Je suis étudiante en 3ème année, il s'agit d'un entretien de mémoire, je vais vous poser des questions et à la fin de l'enregistrement, si vous voulez on pourra reprendre un peu les questions pour vous donner des informations complémentaires.

Depuis combien d'années avez-vous eu votre diplôme d'état ?

IDE : Depuis 2013, ça nous fait 9 ans cet été.

ESI : Et depuis combien d'années travaillez-vous dans votre établissement ?

IDE : Ça fait 3 ans 1/2 et 4 ans cet été, en fait.

ESI : Avant, vous avez fait quel service ?

IDE : J'étais sur le POOL médecine à l'hôpital de Thonon et ensuite j'ai fait le service neuro qui s'est transformé en médecine générale des néphro.

ESI : Pour vous, qu'est-ce que la communication ?

IDE : En générale ? ESI : Oui, en générale

IDE : C'est le fait d'interagir avec quelqu'un oralement ou ... non pas forcément oralement. C'est le fait d'interagir avec quelqu'un.

ESI : Il y a combien de type de communication ?

IDE : Je dirais deux. Verbale et non verbale

ESI : Selon vous, quelles sont les différences entre une personne malentendante et sourde ?

IDE : Malentendante, c'est qu'elle va entendre quand même des choses. Sourde, elle n'entendra rien. Il y aura que des bruits internes j'imagine, propre à son corps. Malentendante, elle va entendre des sons et des voix, des mots, mais pas correctement et elle ne comprendra pas ce que l'on va lui dire.

ESI : Pour vous, qu'est-ce que la surdité ?

IDE : Heu ... c'est des colles en fait ! Ahaha

ESI : Ahaha, exactement. C'est pour ça que je vous expliquerai tout à la fin ahah.

IDE : Alors la surdité, je dirais que c'est à partir du moment où l'on entend moins bien. Si c'est une première surdité et plus c'est grave, plus on va vers une surdité grave et on n'entend plus rien. En gros mais je n'ai pas les termes. Ahah

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ESI : Ahah ce n'est pas grave. Selon vous, pour une personne sourde ou malentendantes, quelles sont les conséquences et les risques sur sa vie quotidienne ?

IDE : Entendre ça fait tout pour une personne. Si elle n'entend plus, elle se sentira perdue, voir même seule. Elle ne discutera plus avec les autres, elle va s'isoler, ... elle se montrera triste. Elle risque de ne plus pouvoir communiquer avec nous et les autres résidents.

ESI : Quelle importance à la communication dans la prise en soin d'un résident ?

IDE : Houlala bah tout ! Ça va permettre déjà d'instaurer une relation de confiance, une relation tout court, avec le patient. Du coup, ça va nous permettre de prendre en soin, de manière à ce que la personne comprenne ce que l'on va faire. Pour moi, la communication est primordiale pour ce que je vais faire et que la personne comprenne et adhère ou pas, à ce que je vais faire.

ESI : Quels seraient les risques et/ou les conséquences liés à une non communication avec un résident ?

IDE : Ah bah la non adhérence aux soins. Ou la non compréhension du soin ou de l'action que je voulais faire. Je ne sais pas si c'est clair.

ESI : Si ça l'est. Mais la conséquence pour le résident ...

IDE : Ah bah le refus de soin. Euh ... pour moi, ça peut être le refus de soins ou l'agressivité ou qu'il n'y est pas de confiance. Vraiment que rien ne se passe.

ESI : Dans votre établissement, des résidents sont-ils en situation d'isolement liée à une communication déficiente ?

IDE : Alors, heu... on a une personne qui a une surdité assez forte, quand même. Bon, elle a une démence aussi... mais la communication est difficile, donc elle est très seule. Et c'est une dame qui signe et nous on ne sait pas signer. Donc, c'est très compliqué. Elle lit sur les lèvres donc déjà maintenant c'est difficile (en montrant son masque), donc elle est assez dans son coin. Après, je ne peux pas dire qu'ils soient dans leur coin, car on va plus les chercher même s'ils n'ont pas envie. Donc, effectivement ils peuvent à table, ne pas discuter avec les gens. Ça pour moi c'est être dans son coin, du fait qu'ils n'entendent pas. On en a quelques-uns. Soit parce qu'ils ne supportent pas les appareils, car ça leur fait mal, soit parce qu'ils se sont habitués au fait de ne pas entendre. On en a quelques-uns, mais ce n'est pas une majorité.

ESI : Heureusement.

IDE : Oh oui

ESI : Avez-vous déjà pris en charge des personnes en déficience auditive ... ? IDE : Dans ma carrière ou ici ?

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ESI : Les deux

IDE : Oui, j'en ai déjà pris en charge, par exemple la personne. Mais j'ai déjà eu des gens complètement sourds, après on essaye toujours d'avoir quelqu'un qui signe ou à rigueur lire sur les lèvres. On s'adapte un petit peu. Des pictogrammes ou des choses comme ça. Euh ... autre que ça ... après non ils sont tous appareillés. Je n'ai pas trop rencontré ce type de population. Il en a mais je n'ai pas beaucoup... ou sinon on développe le parler fort, ça on le maitrise bien. Ahah. Fort et dans l'oreille. Mais sinon non, je n'ai pas eu.

ESI : Du coup, quelle serait la difficulté de cette prise en charge ?

IDE : Le refus de soin et moi j'ai besoin de parler. Je parle beaucoup et même pour expliquer. Ça serait difficile pour moi que la personne ne comprenne pas ce que je vais faire. Car pour moi, c'est 50% du soin, que la personne comprenne les choses. Donc, faire les choses par surprise ou quoi, ... c'est ça qui me dérangerait le plus en fait. Juste faire une piqûre et ne pas dire je vais piquer ou je pique, qu'il y est un sursaut. Ça peut entraver le bon déroulement du soin. Ça peut entrainer une agressivité car les gens vont avoir peur, on peut aller au refus de soin s'ils ne nous entendent pas et qu'ils se débattent et que nous... oui ça serait ces grandes choses-là.

ESI : Durant votre formation initiale, avez-vous été sensibilisé sur les déficiences auditives ?

IDE : Mais c'est loin ça ! ahah. Je ne crois pas, ça ne me dit rien, ça ne me parle pas du tout et non je ne crois pas du tout.

ESI : Durant la carrière, avant ?

IDE : Non, même pas je ne crois pas. Les fois où j'ai pu avoir, c'est une ou deux personnes avec des gens qui signent ou des pictogrammes qui étaient apportés par les patients en général avec eux, mais c'est tout. Je n'ai vraiment pas rencontré beaucoup de ce type de personne là. Le plus c'est ici à la MAPAD, où j'ai le plus de personnes malentendantes ou j'adapte ma communication.

ESI : Depuis votre arrivée dans votre établissement de soin, avez-vous eu des formations ?

IDE : Non, on n'a pas eu de formation, mais par contre je crois que je l'ai demandé c'est pour apprendre la base des signes pour signer. J'aurai bien aimé apprendre. Après, on a été sensibilisé avec tous les pictogrammes, car justement à l'arrivée de cette dame, on a mis en place des choses au départ et c'est des choses que je connais par la neurologique, qui n'est pas utilisée pour la même chose, mais qui peut être utilisée de cette façon-là. Mais sinon, on n'a pas de formation interne à ce niveau-là.

ESI : Est-ce que vous connaissez le nom des associations du langage des signes ?

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IDE : Non pas du tout, je ne me suis pas du tout penché sur la réponse, ça m'intéresse mais je ne me suis pas penché dessus.

ESI : Eh bah je vous dirais tout après l'enregistrement. IDE : Je veux bien

ESI : Connaissez-vous des moyens ou des aides que vous pouvez employer afin de communiquer avec des personnes en déficience auditive dans votre établissement ?

IDE : On a un énorme cahier de pleins de pictogrammes. On a des petits, des gros, couleurs pas couleurs. Plusieurs choses différentes. On a une élève qui nous a fait un gros panneau sur ma journée. C'était pareil, pour une dame, avec une la date, heure, le temps qui fait. Des choses comme ça pour comprendre. De quelle humeur je suis. Des choses comme ça. Mais après, on n'a pas plus d'outils que ça. Mais, on n'en utilise pas, donc on n'en a pas développé plus que ça. Le jour où l'on a quelqu'un qui est complètement sourd, on utilisera cette chose-là. Mais par contre, on n'en a pas ... mais c'est moyen car on n'en a pas qui soit déployé dans l'établissement à l'heure actuelle.

ESI : Pour la personne qui est malentendante, il y a ses prothèses, mais qu'elle n'aime pas porter...

IDE : Je ne crois même pas, si elle a des prothèses mais qui ne suffisent pas. Je crois qu'elle est comme ça depuis qu'elle est petite. Dans une surdité qu'elle a depuis toute petite, qui se majore avec le temps et elle a toujours signé et quand sa fille quand elle vient, elle a un masque un peu spécial justement. Au départ on avait trouvé et mis des masques avec une vitre, pour justement les gens qui lisent sur les lèvres notamment cette dame-là. Mais en fait ce n'est pas concluant car ça faisait de la buée. Mais du coup pour cette dame, même si on lui parle fort elle ne va pas comprendre, par contre si on lui fait lire sur les lèvres, obligatoirement on est obligé de baisser le masque et de se reculer. C'est quelque chose qui a été entendu avec la famille. Elle comprend ce que l'on lui dit, on lui dit les mots et ça suffit avec le langage de lire sur les lèvres. Sa fille signe, elle a son masque exprès pour qu'elle puisse lire sur les lèvres et elle signe en même temps pour qu'elle la comprenne. Mais nous notre moyen c'est la lecture labiale et ça suffit pour le moment.

ESI : Avec les conditions actuelles du covid, normalement c'est masque FFP2 pour les visites et employés, comment ça se passe ?

IDE : La plupart des employés et cette dame a eu le covid, donc pour l'instant c'est bon. Et en fait, on se reculait d'un mètre et on baissait le masque, on disait la phrase, on remettait le masque. Donc il n'a pas plus d'exposition que ça. Bon on ne fait pas non plus une discussion avec cette dame, il y a une démence par-dessus donc c'est juste : « comment allez-vous ? Je

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viens pour la toilette. Etc. » En temps de covid, on n'a pas de personnes avec qui on est complètement bloqué

ESI : De quoi avez-vous besoin pour répondre aux difficultés de communication avec les personnes malentendantes ?

IDE : Pour l'instant, je ne dirai rien car on y arrive quelque part. Après ça serait pas mal de sensibiliser les gens sur... je pense par respect pour elle, j'aimerai bien savoir dire : « bonjour, comment ça va, au revoir, merci » Juste du fait de savoir ça avec les signes, pour qu'elle voit, elle n'a pas la capacité de comprendre que l'on fait ça pour elle. Mais une personne qui vient de l'extérieur du même cas, j'aimerai bien savoir dire ces mots. Juste avoir des petites formations sur ces types de personnes. Enfin je pense que ça devrait être fait partout.

ESI : Oh oui

IDE : Car je pense que le jour où l'on est face à des gens comme ça, on est bloqué autant eux que nous. Car nous on communique, eux communiquent différemment. Donc qui communique normalement. Il me manquerait ça pour moi. Après on adapte. Mais ça ne suffit pas.

ESI : Trouvez-vous que les conditions actuelles du covid-19 induisent une part supplémentaire d'isolement des résidents avec un handicap auditif ?

IDE : Sur tous les points ? ESI : Oui

IDE : On a eu beaucoup de mal avec les masques au début car on a des gens malentendants léger appareillés qui comprennent bien si on parle fort mais qui lisent sur les lèvres car ça les aide pour le confort. Mais si ! J'ai une collègue, comment n'ai-je pas pensé à elle ! J'ai une collègue qui est malentendante et qui a des appareils et quand elle en a marre, elle les coupe comme ça elle n'entend plus personne. Elle, elle s'est complètement isolée et les résidents pareils car ça a coupé. Par exemple pour ma collègue, elle verbalisait bien les choses et je pense la plupart des résidents n'osait pas nous le verbaliser car par exemple quand on est dix on connait un peu les voix de tout le moment mais elle ne savait pas qui parlait, et en fait elle avait toujours l'impression que l'on se fichait d'elle. En plus, c'était très angoissant pour elle, ce contexte de masque et plusieurs fois elle s'est isolée. On la voyait s'isoler dans sa bulle et c'est vrai que les résidents ne se sont pas sentis isolés à ce niveau-là, car ça a mis une barrière à ce niveau-là. Pour moi, ce masque est une barrière à la communication et du coup il a empêché la bonne communication. Maintenant, ça va un peu mieux, ils sont habitués nous aussi, on parle un peu plus fort, ça va un peu mieux. Mais au départ, la première année j'ai trouvé que c'était très difficile pour tout le monde. Dans les cantous, ils ne supportent pas de voir les masques, ils nous les baissent.

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C'est difficile, ce contexte. Après nous on a toujours fait pour protéger les gens donc on a mis les masques dès le début, on a isolé des familles dès qu'il y avait des cas de covid ou des choses comme ça mais après on fait attention à ce qu'il faut pour que le contact humain reste mais c'est ce fichu masque qui fait que sinon au niveau covid, ça un peu isolé les gens au premier confinement. Mais c'est de nouveau ouvert ça va bien.

ESI : Est-ce que vous avez beaucoup de syndrome de glissement avec l'isolement des patients ?

IDE : Alors, pas tant. Pas tant car on est très très vigilant là-dessus. On a une équipe d'aide-soignante qui est très vigilante là-dessus et dès que l'on a des gens isolés, elle passe les voir régulièrement, nous aussi. On fait très très attention à ça. Bon après s'ils veulent rester dans leur chambre, on les laisse bien sûr. Mais on n'a pas eu beaucoup de syndrome de glissement en deux ans.

ESI : Les résidents mangeaient tous ensemble ou en chambre ?

IDE : C'est arrivé une fois, quelques jours je crois. Au premier confinement ou deuxième confinement. Enfin la première année. On a dû confiner en chambre, car on a deux cantous de dix donc on a juste séparé les cantous par activité. Avec chaque agent confiné dans leur service et nous à l'étage, on a deux unités, une de 28 et une de 14 que l'on a confiné en chambre au tout début. Mais ça été l'horreur. Déjà pour nous, logistiquement parlant c'était très difficile. Pour eux pour comprendre, car ils ont un peu de démence de sénilité, comprendre le pourquoi du comment, c'était très difficile. Donc ça n'a pas duré très longtemps. Puis on a préféré isoler par service, en sachant qu'ils sont vaccinés depuis le début, les agents c'est pareil. Le risque n'est pas très élevé et on a une bonne étoile au-dessus de la tête ou un travail bien fait. Ça a été tous ensemble en salle de vie, comme d'habitude. Hormis ceux qui sont positifs, c'était isolé bien sûr.

ESI : Je n'ai plus de questions est-ce que vous voulez revenir sur un point ?

IDE : Non, il y a juste ma collègue que je n'ai pas pensé. Qui est la même chose que la dame. Mais sinon non.

Nom : BOUARD Alexia Name : BOUARD Alexia

« Les résidents dans le monde du silence

et la communication de l'infirmier »

Dans un EHPAD, en quoi l'adaptation de la communication de l'infirmier auprès des résidents en déficience auditive peut permettre de réduire l'isolement social ?

Résumé : Ce mémoire présente l'importance de la communication dans la prise en charge des résidents en déficience auditive. Pour l'analyse, j'ai interrogé trois infirmières d'EHPAD et j'ai confronté leurs données et celles de mes recherches documentaires. La communication reste indispensable dans notre métier, sans elle, l'adhésion aux soins sera rompue et le résident ne nous fera plus confiance. La différence entre une personne sourde et malentendante ainsi que la définition d'une surdité sont peu connues. Les troubles auditifs induisent de l'isolement et ils ont des répercussions sur la vie personnelle, sociale et psychique. Des moyens sont mis en place pour créer une relation soignant-soigné qui favorisent la communication et évitent l'isolement. La covid-19 a apporté du stress et de l'isolement supplémentaire pour tous les résidents même sans surdité, mais grâce aux stratégies infirmières, ils peuvent être réduits. Les résultats démontrent que l'adaptation de la communication de l'infirmier est indispensable dans la prise en charge des déficiences auditives et dans la réduction de l'isolement des résidents. Cependant la surdité est un domaine restant peu connu et peu abordé dans les formations soignantes.

Mots clés : communication, isolement, infirmier, déficience auditive, EHPAD

« Residents in the world of silence and
nursing communication »

In an EHPAD, how can the adaptation of the nurse's communication with residents with hearing loss reduce social isolation ?

Abstract : This thesis discusses the importance of communication in the care of residents with hearing loss. For the analysis, I interviewed three nurses from the EHPAD, then I compared their research and my documentary research. Communication is really essential in our profession, because without it, adherence to care will be broken and the resident will no longer trust us. Little is known about the difference between a deaf person and a hard of hearing person and the definition of deafness. Hearing disorders lead to isolation and have repercussions on personal, social and psychological life. Means are put in place to create a relationship between caregivers and patients, to promote communication and avoid isolation. Covid-19 has brought additional stress and isolation for all residents even without deafness, but thanks to the nurse's methods, these can be reduced. The results show that the adaptation of the nurse's communication is essential in the management of hearing impairments and in the reduction of the isolation of residents. However, deafness is an area that remains little known and little addressed in nursing training.

Key words : communication, isolation, nurse, hearing impairment, EHPAD.






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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire