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Les résidents dans le monde du silence et la communication de l'infirmier


par Alexia BOUARD
IFSI Thonon-les-Bains - IDE 2022
  

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3.2.2. Traitement brut des données collectées

Cette partie reprend le contenu des entretiens où figure les points de convergence et de divergence des interviews des professionnelles d'EHPAD.

- Question N°2 : En demandant aux trois infirmières de définir la communication, bien que le vocabulaire employé soit différent, toutes se rejoignent sur l'idée des points de convergence, qui sont : « l'importance de la communication dans notre métier » et qu'il s'agit d'une

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« interaction avec une personne ». La divergence des données compose les types de communication, sur les trois entretiens, une seule infirmière m'a donné les trois types, les deux autres m'ont donné la communication verbale et non-verbale.

- Question N°3 : Pour la différence entre les deux termes, les trois infirmières rejoignent leurs idées sur les malentendants qui ont peu d'audition et qui ne comprennent pas ce qu'on leur dit. Elles ont dit que la personne sourde n'entendra rien mais leurs idées divergent sur les éléments correspondants. L'IDE 1 dit qu'un sourd « aura une communication verbale nulle. » et l'IDE 2 : « il peut avoir des bruits internes, propre à son corps. »

- Question N°4 : Lors de la question sur la définition de la surdité et ces différents types, les réponses divergeaient. L'IDE 1 et 3 se sont retrouvées sur le terme sur « la surdité est de naissance ou acquise ». L'IDE 2 a dit qu'il s'agit du moment où la personne entend moins bien et que « c'est la première surdité qui est la plus grave et que la personne entendra le moins ». Les professionnels ont eu du mal à formuler une réponse claire et les points de vue divergeaient et aucune des IDE n'a cité les termes exacts.

- Question N°5 : Pour les conséquences et les risques sur le quotidien, les trois infirmières ont verbalisé « l'isolement et la solitude de la personne » ainsi que la personne ne tentera plus de communiquer avec les autres résidents ou les soignants car elle ne sera jamais comprise. Pour la suite des données, les idées divergeaient, mais les trois IDE ont eu des réponses de représentation et de projection sur la personne de leur établissement et leurs expériences. L'IDE 1 à rajouter : « le regard d'autrui va être pesant. La personne peut développer un syndrome dépressif et devoir parler aux autres peut la rendre mal à l'aise. Le rôle en tant que soignant est de veiller à ce que la personne ne s'isole pas et continue de parler. Les gestes et les attitudes envers la personne vont être importants, car ils permettent que la personne se sente acceptée. » L'IDE 2 à dit : « le sentiment d'être perdu et de tristesse. Le refus de soin du résident car la communication fait 50% du soin » car il risque d'être surprise lors d'un soin invasif et il sera agressif par peur des autres soins. L'IDE 3 : « Chaque geste de la vie quotidienne va devenir compliqué. Elle va vivre dans son monde comme dans une bulle. Elle ne pourra plus rien demander car elle ne sera jamais comprise. La langue des signes est peu connue et même si la personne utilise la lecture sur les lèvres et comprend ce que l'on dit, pour s'exprimer ça va être difficile. »

- Question N°6 : Concernant l'importance de la communication, les trois infirmières ont dit qu'elle est primordiale dans notre métier, elle permet d'instaurer une relation soignant-soigné et un lien de confiance dans la prise en charge avec les résidents. L'IDE 1 et 3 ont dit qu'il faut « mettre en place des stratégies de communication adaptées aux pathologies rencontrées » ainsi qu'au « caractère » de chaque résident. La gestuelle et la posture vont être importantes

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ainsi que le sourire. L'IDE 2 et 3 ont rajouter que la communication permet « l'adhésion aux soins ». Les points divergents de l'IDE 1 sont : « qu'il y a des jours ON et des jours OFF, pour tout le monde. Mais arriver dans la chambre d'un résident et ne pas avoir le sourire du matin et le petit bonjour enjoué, c'est inconcevable. » De plus, afin d'instaurer un lien plus proche et créer une confiance, l'IDE 1 elle va « demander l'autorisation » à certains résidents avec lesquels elle a un lien plus fort, « de les appeler par leur prénom » au lieu de leur nom de famille. L'IDE 3 a dit que la communication avec les masques est complexe, « mais il y a d'autres façons de s'exprimer que la parole. »

- Question N°7 : Concernant les risques et les conséquences liés à une non communication avec un résident. Les trois infirmières ont verbalisé que « le lien de confiance va être perdu ou non créé » et qu'il n'y aura « plus aucune interaction » avec la personne. L'IDE 1 et 2 ont rajouté « la non-adhérence au soin » conduit « au refus de soin. » L'IDE 2 a dit en complément « de l'agressivité de la personne. » L'IDE 3 a divergé dans ces idées, elle a parlé « des personnes qui possèdent des appareils auditifs mal réglés, qui n'entendent plus. » On peut essayer « d'articuler en baissant le masque pour qu'ils essaient de lire sur les lèvres. Ça engendre de la frustration et de l'énervement chez nous, chez eux. En tant que soignant on sera dépassé. » Alors que des techniques tel que : « écrire gros sur un papier, nettoyer les appareils, déboucher les oreilles ou un nouvel appareil. »

- Question N°8 : Pour la question relative aux résidents qui sont en situation d'isolement lié à une communication déficiente, la réponse est propre à chaque établissement. Les trois infirmières disent avoir peu de résidents qui sont dans ce cas et principalement ils ont une pathologie en cause. L'IDE 1 a verbalisé « on essaie que tous les résidents se sentent bien et à l'écoute. Même s'ils ont des troubles de la parole ou de l'aphasie, on mettra des stratégies, avec des animations, on les promènera. Le but, c'est qu'aucun résident ne soit seul dans son coin, c'est notre rôle. » L'IDE 2 : « certains résidents ne supportent pas les appareils, car ça leur fait mal ou sont habitués au fait de ne pas entendre. » Il a une personne avec une surdité assez forte ainsi qu'une démence. « La communication est difficile avec elle donc elle se sent très seule. Elle sait signer mais nous non et elle lit sur les lèvres mais c'est compliqué avec la covid. Du coup, elle est un peu seule donc on va la chercher. » L'IDE 3 a un de ses résidents qui a eu « un AVC et développé une aphasie de Wernicke. » Il a des « gestes de colères et de frustration d'être incompris. Même en tant que soignant, on ne sait pas s'il nous comprend réellement. » Certains ont « des troubles cognitifs » et la communication est complexe. Les appareils auditifs ne fonctionnent pas correctement et la personne sera « frustrée avec des moments d'agressivité. On essaie de trouver les causes : oreilles bouchées par des bouchons de cérumen. En tant que soignant, c'est frustrant et compliqué. On utilise des autres

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approches, avec de la gestuelle ou pour réveiller le matin, on donne un coup dans le lit pour qu'ils comprennent par la fibration. »

- Question N°9 : Concernant la prise en charge de déficience auditive, l'IDE 1 et 3 ont répondu qu'elles ont des malentendants mais qu'elles n'ont pas rencontré de personnes sourdes. L'IDE 2 a aussi des résidents malentendants et elle a déjà eu des sourds. Les trois infirmières ont parlé des stratégies à mettre en place telles que : « le parler fort, la gestuelle, lecture labiale et les pictogrammes. L'IDE 1 a dit que pour les malentendants : « avec l'âge la capacité d'audition de la personne se détériore et c'est normal. » Certains résidents « ne supportent pas les appareils et les retire même si on lui propose de les changer ils refusent, pour autant ils sortent et ne sont pas isolés. » L'IDE 2 : « Les sourds qu'elle a rencontrés viennent avec des gens qui signent, ont des pictogrammes, ou à rigueur lire sur les lèvres. » L'IDE 3 : « Le déchiffrage des lèvres avec les masques c'est compliqué. On peut mettre un masque transparent, parler plus lentement pour la lecture sur les lèvres. »

- Question 10 et 11 : Les trois infirmières n'ont pas su répondre à la question sur la sensibilisation des déficiences auditives durant la formation initiale et aucune IDE n'a eu de formation sur les troubles auditifs dans son établissement. L'IDE 1 a eu une formation sur la communication en générale et le bon positionnement. Elle aimerait apprendre la LSF avec son nouveau-né. Les trois infirmières ont dit qu'elles aimeraient apprendre les mots de bases du LSF.

- Question 12 : Plusieurs moyens similaires ont été donnés : la lecture labiale, les pictogrammes, la gestuelle, l'articulation, le parler fort, les casques d'augmentation le son, l'écriture et le nettoyage des appareilles auditifs. Elles baissaient le masque, dans le respect des distanciations et l'accord des famille, pour la lecture labiale de certains résidents en difficulté de compréhension. Elles ont essayé le masque transparent mais ce ne fut pas concluant dû à la buée. Les trois infirmières travaillent en partenariat avec des prothésistes, ainsi qu'une orthophoniste. Les IDE m'ont dit que l'on peut utiliser la LSF mais aucune ne connait d'association régionale ou de personnes qui savent signer et ni des numéros de téléphone d'interprètes. L'IDE 1 a décrit la technique de la « maladie de Charcot, avec les yeux, on peut écrire sur une tablette. » L'IDE 3 : « On essaie d'attirer l'attention de la personne avant de lui parler (ex : coup sur le meuble pour faire de la vibration). » Elle nettoie les appareils elle-même et elle débouche les bouchons de cérumen des oreilles avec un otoscope.

- Question 13 : Les besoins des IDE pour répondre aux difficultés de communication avec les personnes malentendantes. Elles aimeraient avoir des formations sur les déficiences auditives ou sur la LSF, ainsi que des informations sur les associations ou les interprètes. Elles ont dit qu'il existe toujours « des solutions pour communiquer avec les personnes, peu importe la

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pathologie, il suffit de montrer que l'on essaye des techniques afin de trouver la bonne. » L'IDE 1 aimerai avoir d'autres casques pour augmenter le son de la télé. Ainsi que du professionnel formé et des prothésistes et des orthophonistes supplémentaires. L'IDE 2 : « Je pense que le jour où l'on est face à ces personnes sourdes, on est bloqué autant eux, que nous. Car on communique, avec eux différemment. Donc qui communique normalement ? »

- Question 14 : Dans la dernière question, sur l'induction d'isolement supplémentaire des résidents avec un handicap auditif avec la covid-19, les trois infirmières ont convergé leurs propos. Il a apporté « du stress et de l'anxiété pour les résidents et pour eux ». Ce ne fut pas uniquement « les résidents en déficience auditif » qui furent toucher par l'isolement. « L'ensemble des résidents ont compris rapidement ce qui se passait mais le plus dur fut au début avec le port du masque car ils ne voyaient plus notre visage ». Même si « le masque a été une barrière à la communication », les résidents et les professionnels ont « réussi à s'adapter. Les établissements ont acheté des tablettes pour faire des visio avec les familles, c'est bien pour les entendants mais les malentendants c'est plus complexe. » Tous « les salons des visites ont été réaménagé avec des vitres » et des masques disponibles pour les familles avec du gel hydroalcoolique à l'entrée. Principalement, elles ont « séparé les secteurs de soins afin que les résidents » soient libres de bouger et voir du monde en les protégeant. Les résidents ont été vacciné et les professionnels aussi. Les trois infirmières ont décrit « le syndrome de glissement » est le risque principal de l'isolement des résidents pendant la covid. Elles ont fait « attention au repérage des signes » et ont mis des actions : « contact humain, passage régulier, lien des familles, visites des proches, promenades, animations, visio, attentif au besoin. Pour l'IDE 2 qui a sa collègue malentendante, elle a dit que la covid l'a coupée de la communication comme beaucoup de résidents car elle ne reconnaissait plus qui parlait. Elle pensait que souvent on se moquait d'elle. Elle a eu des moments d'angoisse et elle s'est isolée à plusieurs reprises en coupant ces appareils. Elle était dans une bulle de barrière d'isolement.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon