WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Recherche de l'impact de la pollution par l'ozone sur la croissance radiale du pin cembro -pinus cembra l. dans le massif du Mercantour Aalpes maritimes, France). approche dendroclimatologique.


par Florent Fournier
Université de Droit, d’Economie et des Sciences d’Aix-Marseille III - DEA (Master 2) 2001
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.3.3. Récapitulatif

Tableau 6 : Différences entre les valeurs moyennes des largeurs mesurées et les valeurs estimées pour les périodes « non polluées » et « polluées ».

 

Largeurs moyennes (1/100e mm)

réelles/estimées

 

1932-1966

1967-1998

Différence significative au seuil 95 %

Ses

92.26/80.86

95.25/75.44

Oui (les 2 périodes)

mais dans le sens
réel>estimé

Sal 1

81.24/79.97

80.15/81.94

non

Sal 2

85.91/81.70

77.93/80.67

non

Iso 1

71.53/72.05

72.65/72.77

non

Prals

116.03/120.5

119.67/116.24

non

Remarque : les différences sont significatives pour des sous-périodes de la période polluée dans le sens estimé>réel (populations de Salèse 2 et Prals, cf § 3.3.2.) et dans le sens réel>estimé (population de Prals.

33

4. DISCUSSION

4.1. Les chronologies

Les chronologies du Mercantour présentent un bon synchronisme visuel confirmé par les tests statistiques. Cela signifie que les différentes populations réagissent de façon homogène à un facteur externe commun qui est le climat régional de la Tinée à la Vésubie. Celui ci semble donc assez homogène même s'il existe un gradient de continentalité hydrique du nord-ouest au sud-est.

4.2. Les relations cernes/climat

Les relations cernes-climat fournies par les fonctions de réponse permettent d'avoir une idée du rôle du climat sur la croissance des arbres. Mais une relation statistique ne signifie pas forcement une relation simple de cause à effet : en effet les différents paramètres climatiques n'ont pas forcément une action directe et immédiate sur la largeur des cernes. Par exemple, les précipitations peuvent avoir une action positive sur la croissance des individus par l'alimentation en eau qu'elles apportent mais aussi par le fait que, en milieu de montagne, la pluie entraîne une baisse des températures qui, elles-mêmes, peuvent exercer un effet inverse sur la croissance des arbres.

Afin d'obtenir une meilleure interprétation des fonctions de réponse et pour mieux comprendre les mécanismes de croissance des individus ainsi que l'action spécifique du climat, il est nécessaire de replacer les différentes populations dans leur environnement propre et d'y intégrer les connaissances disponibles sur l'autoécologie et l'écophysiologie de l'essence.

4.2.1. Précipitations et températures moyennes hivernales

-Les précipitations : Sur la période octobre t-1-septembre t, la relation est directe entre les précipitations hivernales et les paramètres largeur totale, largeur du bois initial et surface des cernes. Cela peut être interprétée comme une influence positive sur la croissance radiale des individus, mais différée. En effet, l'arbre entre progressivement en phase de dormance qui commence à la mi-novembre pour être complète en décembre. L'arbre est inactif entre décembre et mars, période pendant laquelle le bilan de CO2 est quotidiennement négatif (Wieser, 1996).

Les précipitations hivernales ont deux rôles primordiaux :

> Le premier rôle est de reconstituer les réserves hydriques du sol utilisées par les arbres lors de la reprise de l'activité photosynthétique qui aura lieu au cours du mois d'avril en montagne (Pernin, 1999).

34

> Le deuxième rôle est un rôle de protection vis à vis de l'arbre (Pernin, 1999). En hiver, les précipitations tombent essentiellement sous forme de neige et la couverture neigeuse empêche la température du sol de descendre en dessous de 0°C (Contini, Lavarelo, 1982). Elle évite donc au sol de geler et par conséquent évite des dégâts irrémédiables aux plantes. Les plantes soumises à une forte dessiccation hivernale (due au vent froid notamment) doivent puiser l'eau des réserves du sol pour pallier les pertes causées par l'évapo-transpiration. Le pin cembro possède de nombreuses adaptations à la vie en conditions extrêmes dont la faculté de réguler la fermeture des stomates grâce à une augmentation d'une phytohormone, l'ABA (acide abscissique), dans les aiguilles (Christmann et al., 1999) pour minimiser les pertes d'eau vers l'atmosphère. Malgré cela, l'épaisseur de sa cuticule est mince et entraîne des pertes d'eau importantes qui doivent être compensées. Si le sol est gelé, l'absorption d'eau du sol et le transport dans les vaisseaux est interrompu. Les pertes dues à la transpiration peuvent entraîner des dessèchements mortels. Une couche de quelques dizaines de centimètres suffit à protéger le sol contre le gel. De plus la neige, facilement piégée par les aiguilles groupées par cinq, forme un volume capable d'isoler l'extrémité de la pousse et les bourgeons (Tranquilini, 1978).

-Les températures : Les températures moyennes de décembre et février sont en relation inverse avec l'épaisseur des cernes, c'est à dire que plus les températures sont basses (jusqu'à - 2°C) plus les cernes sont épais.

Des études écophysiologiques montrent que la dormance dans laquelle l'arbre se trouve en hiver n'est pas sous la dominance de la photopériode réduite mais serait plutôt d'origine endogène (Contini, Lavarelo, 1982). Toutefois, le pin cembro peut continuer à avoir une assimilation notable en hiver dans des conditions favorables d'ensoleillement (Keller, 1970). Or des températures élevées en hiver, liées à un fort ensoleillement peuvent entraîner une hausse de la respiration et de la transpiration qui mobiliseraient une partie des réserves nécessaires lors de la période végétative suivante. Cet ensoleillement est également renforcé par l'action de la couverture neigeuse qui peut doubler l'énergie reçue (Tranquilini, 1978).

Des températures froides hivernales sont donc nécessaires à la mise en place du cerne initial au printemps et agissent comme une véritable « vernalisation ».

Le paramètre largeur du bois final est peu influencé par les variations inter-annuelles. La largeur du bois final est en effet très faible par rapport à celle du bois initial et sa mise en place est rapide ; il est donc difficile de mettre en évidence d'éventuelles variations inter-annuelles.

35

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld