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Les difficultés des armées nationales à  lutter contre le terrorisme. Cas de l'armée camerounaise.


par Germain GaàƒÂ«tan ABOMO BENGONO
Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2016
  

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PARAGRAPHE 2 : LE REAJUSTEMENT DE LA CARTE TERRITORIALE DE COMMANDEMENT DE L'ARMEE CAMEROUNAISE

Le concept stratégique précise la grammaire autour de laquelle va s'articuler la politique défense et de sécurité nationale. S'agissant du Cameroun, le concept stratégique est celui de la « défense populaire », même s'il tend vers la professionnalisation depuis la réforme de 2001. Si le concept stratégique revêt un sens philosophique, le concept d'emploi des forces ou doctrine d'emploi des forces en revanche est très pratique. D'après le général Pierre Semengue, l'emploi des forces concerne : « le dimensionnement des forces, l'équipement des forces, l'instruction du personnel et l'entrainement des forces, leur positionnement sur le terrain, le soutien logistique et l'usage des forces »163(*). Au Cameroun, l'emploi des forces comprend par exemple la catégorisation des forces, la définition de leurs tâches et de leurs effectifs, la définition des moyens logistiques mis à leur disposition, l'organisation et le positionnement des forces. Dans le cadre de ce travail, le réajustement de la doctrine d'emploi des forces concerne le repositionnement ou le redéploiement des forces pour une meilleure utilisation de la force dans la lutte contre Boko Haram.

A la suite des difficultés que l'armée camerounaise a rencontrées sur le plan opérationnel. Dans un souci de coordination des actions sur le niveau stratégique et opératif, les autorités camerounaises ont eu à modifier leur carte territoriale de commandement de l'armée par, la création d'une 4e région militaire (A), et, par l'opérationnalisation et le redéploiement des unités de combat de l'armée régulière (B).

A-LA CREATION D'UNE 4E REGION MILITAIRE SPECIFIQUE

Durant toute la période de mai 2014 jusqu'au début de l'année 2015, Boko Haram était dans une logique de guerre totale au Cameroun. Les enregistrements vidéo et audio de son leader menaçant le gouvernement de Yaoundé sont illustratifs à ce point. L'attaque du 12 janvier 2015 sur la ville de Kolofata vient également soutenir cette posture. En effet, cette ville subissait une violente offensive à l'arme lourde des combattants de la secte terroriste venus du Nigéria. L'attaque visait la garnison du BIR-Alpha et les combats ont duré près de 5h avec une violence inouïe, pendant lesquels 143 combattants islamistes et un soldat du BIR-Alpha aurait perdu la vie selon les chiffres officiels.

Il est donc à démontrer que cette période illustre la démonstration de force de Boko Haram face aux forces de défense camerounaises. A cet effet, les avantages de Boko Haram dus aux fragilités de la région, à ses succès militaires au Nigéria. Ces avantages du groupe terroriste sont conjugués au, déficit de coopération entre les militaires camerounais et les militaires nigérians. Cette situation confère aux terroristes un avantage opérationnel pour maintenir durablement son initiative face à l'armée camerounaise et à là mettre sérieusement en difficulté.

Face à ces difficultés rencontrées par l'armée sur le théâtre des opérations, le Cameroun a eu à effectuer un réajustement de sa doctrine d'emploi des forces, pour mieux combattre le groupe terroriste. Dans ce sens, le président de la république a pris une série de mesures promulguées par décrets le 14 août 2014. Parmi ces mesures il y'a, la scission de la 3e région militaire interarmées (RMIA3) en créant une 4e région militaire interarmées (RMIA4) basée à Maroua (région de l'extrême-nord). Celle-ci regroupe tous les départements touchés par les activités terroristes de Boko Haram. Nous avons également la création d'une 4e région de gendarmerie (RG4) avec les mêmes spécificités. Dans la même logique, le président de la république avait également limogé les généraux à la tête de ces régions militaires et de gendarmeries par des colonels. La création d'une 4e région militaire et de gendarmerie a pour objectif, de rapprocher le commandement du théâtre des opérations. Puisqu'il faut relever que les postes de commandement de la 3e région militaire et de gendarmerie164(*) étaient basés à Garoua (région du Nord) et regroupaient trois régions administratives, dont celle de l'Extrême-Nord. La scission de la 3e région militaire et de gendarmerie vient donc palier d'une certaine mesure à ces problèmes opérationnels.

* 163 Ateba Eyene Charles, Le Général Pierre Semengue. Toute une vie dans les Armées, Yaoundé, Editions clé, 2002.

* 164 Le Cameroun se dote d'une 4ème région militaire interarmées à Maroua, op.cit.

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