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Les interactions entre les policiers et les jeunes vendeurs ambulant dans la ville de Lubumbashi


par Christian Mbayo Musans
Université de Lubumbashi  - Licence 2022
  

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SECTION 2. LES PRATIQUES ET LES STRATEGIES DES INTERACTIONS

2.1 LES PRATIQUES

Les pratiques que nous allons présenter ici sont issues de l'observation et des entretiens effectués avec les agents de la Police de l'ordre public lors du contrôle policier. Il s'agit, entre autres de : la pratique de rapport, la pratique « kifwakiyo » ou ballai le et de la pratque « mayi ya sika » ou nouveau.

2.1.1. La pratique du Rapport

Le rapport dans ce contexte n'a pas le même sens que le rapport ordinaire. Il s'agit d'une somme d'argent que les jeunes vendeurs remettent auprès des agents de la police de l'ordre public. Cette somme n'a pas de signification légale, c'est une aide que les jeunes vendeurs leur font pour qu'ils les laissent faire bien leur travail.

L'argent à leur donner dépend de la quantité ou la nature des marchandises. Quand il s'agit d'une petite quantité des marchandises, il faut leur remettre 2000Fc. Mais quand c'est une grande quantité de la marchandise, il faut donner 3000Fc.

Sur ce point le brigadier Mamadou nous explique :

« Vous savez comment nous vivons dans ce pays, le salaire que nous recevons est vraiment insuffisant. 80 % de nos besoins ne sont pas satisfaits. Et dans ces conditions, nous ne savons pas faire notre travail comme il se doit. Rester debout toute la journée sous le Soleil n'est pas chose facile.  D'où nous avons instauré ce petit « rapport » que nous prenons de la part de jeunes vendeurs afin de combler ce vide. En soit, ce n'est pas une obligation. Les jeunes vendeurs se sont rendu compte que le travail que nous effectuons est vraiment dur. Et Ils ont décidé de faire cela».

Cet acteur présente le rapport comme une aide pour pallier à l'insuffisance du salaire mensuelle. Ainsi donc, la pratique rapport devient quelque chose d'indispensable pour les éléments de la Police de l'ordre public. Et à la longue, ils ont fini par l'imposer à tous les jeunes vendeurs. Le « rapport » est ainsi passé de l'aide à une taxe officielle que ces éléments perçoivent auprès des jeunes vendeurs. Il est perçu quotidiennement.

Cependant, la perception de cette taxe pose des problèmes. Il y a des jeunes vendeurs qui ne veulent plus payer et montent des mécanismes de contournement.

Le brigadier Rambo nous en parle :

«  Bon ! Ce n'est pas facile avec les nouveaux jeunes vendeurs pour payer le « rapport ».Ils sont s têtus et ne veulent plus s'exécuter comme leurs anciens confrères. Ainsi, ils font le malin en changeant parfois d'itinéraire ou de ligne. Nous aussi, de notre part nous savons comment les avoir. Ici à Lubumbashi, tous doivent passer par le centre-ville . Et nous les arrêtons. Nous leur faisons payer le double de ce qu'ils ne voulaient pas payer».

Lieutenant Machocho renchérit en disant :

« Ce qui est vrai, c'est que la police de l'ordre public et les jeunes vendeurs doivent vivre dans le partenariat. Personne ne peut vivre indépendamment de l'autre. C'est le manque de courtoisie de la part des jeunes vendeurs qui font fâcher les éléments de la Police de l'ordre public . Le « rapport » n'est pas reconnu par l'Etat. Et en principe,on ne doit pas l'imposer. S'il y a des problèmes, c'est parce qu'il y a de l'incompréhension de deux côtés ».

Ici, le rapport est comme une somme d'argent perçue indument par les agents de la police auprès des jeunes vendeurs et le manque de courtoisie dans le langage qui crée ainsi les mésententes et le manque de confiance entre les agents de la police et les jeunes vendeurs .

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein