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Les représentations médiatiques des femmes intersectionnelles dans les séries Netflix


par Judy Meri
Université Cote D'Azur - Master  2022
  

Disponible en mode multipage

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Université Côte D'azur

UFR, Lettres, Arts et Sciences Humaines

M2 Digital Studies, Information et Communication (DISTIC) - HMIDI2-180

Mémoire

POUR L'OBTENTION

DE MASTER 2 EN INFORMATION ET
COMMUNICATION

Les Représentations Médiatiques des Femmes
Intersectionnelles Dans les Séries Netflix

Présentée et Soutenue par :
Judy Meri

Sous la direction de :

Professeure Marie-Joseph Bertini, Université Côte D'azur

1

TITRE :

Les Représentations Médiatiques des Femmes Intersectionnelles Dans les Séries Netflix

Résumé :

Les femmes de couleur sont confrontées à une fausse représentation dans les médias depuis que l'industrie du cinéma a émergé. Cela a donné lieu à des stéréotypes négatifs et à des catégories concernant les femmes de couleur qui sont également intersectionnelles dans le sens où elles font face aux multiples systèmes d'oppression impliquant le sexisme, le racisme, le classisme et parfois l'homophobie, la transphobie, le capacitisme, etc. Cette fausse représentation a fait l'objet de recherches approfondies dans ce mémoire en analysant trois séries différentes d'années différentes, Friends datant de 1994, Orange Is the New Black 2014 et Dear White People 2017. La recherche commence par les catégories de stéréotypes dont Professeure Bertini parle au sujet des stéréotypes des femmes dans les médias et continue d'étudier les stéréotypes dont Henderson étudie au sujet des femmes noires dans les médias. La recherche conclut donc que même si les représentations des femmes noires sont devenues plus réalistes dans les émissions de télévision récentes, cependant, d'autres femmes de couleur sont encore aux prises avec les stéréotypes négatifs tels que les femmes arabes qui sont représentées en tant que victimes et hyper conservatrices, les femmes asiatiques dans les séries télévisées qui se cachent et sont dépeintes comme (self-effacing) et luttaient contre l'identité d'Asiatiques, comme si c'était un stigmate, les femmes latines étaient dépeintes comme hyper-sexuelles et la liste continue...

Cette recherche va donc en profondeur pour analyser les multiples stéréotypes que les femmes de couleur font face pour conclure si les stéréotypes ont amélioré ou non et elle additionne plus de catégories dans lesquelles les femmes de couleur sont dépeintes comme dans les émissions de télévision.

Mots-Clés :

Intersectionnalité, Séries Netflix, Représentations médiatiques, études de genre

2

TITLE:

Media Representations of Intersectional Women in Netflix Series

Abstract:

Women of color have faced misrepresentation in the media since the film industry emerged. This has led to negative stereotypes and categories about women of color who are also intersectional in the sense that they face multiple systems of oppression involving sexism, racism, classism and sometimes homophobia, transphobia, ableism, etc. This misrepresentation has been thoroughly researched in this thesis by analyzing three different series from different eras, Friends from 1994, Orange Is the New Black 2014 and Dear White People 2017. The research begins with the categories of stereotypes that Professor Bertini talks about regarding stereotypes of women in the media and continues to study the stereotypes that Henderson researches about black women in the media. The research therefore concludes that while the portrayals of black women have become more realistic in recent TV shows, other women of color however are still grappling with negative stereotypes such as Arab women who are shown as victims and hyper-conservative, Asian women hiding and struggling against the identity of Asians, as if it was a stigma, Latin women who are portrayed as hyper-sexual, and the list goes on...

This research therefore goes in depth to analyze the multiple stereotypes that women of color face to conclude whether or not these stereotypes have improved and adds up more categories in which women of color are depicted as in the television programs.

Keywords:

Intersectionality, Netflix series, media representations, gender studies

3

SOMMAIRE

INTRODUCTION 5

PARTIE I : LE MOUVEMENT FEMINISTE 8

Chapitre 1 : Le genre : Biologie ou construction sociale ? 9

1.1.1 Section 1 : Sexe vs Genre : Inné ou acquis ? 9

1.1.2 Section 2 : Le genre comme une instruction sociale 14

1.1.3 Section 3 : Femmes et hommes : attentes sociales versus réalité 20

Chapitre 2 : Féminisme : Concept, Histoire, et 1ère Vague 25

1.2.1 Section 1 : La Domestication Et La Révolte Des Femmes 25

1.2.2 Section 2 : Destruction De La « Femme Parfaite » 29

1.2.3 Section 3 : Première Vague De Féminisme Aux États-Unis 32

Chapitre 3 : Nouveau féminisme Et Gender féminisme 37

1.3.1 Section 1 : Deuxième vague du féminisme : 37

1.3.2 Section 2 : Troisième vague du féminisme 42

1.3.3 Section 3 : l'intersectionnalité et Le black feminisme 45

PARTIE II : LES REPRESENTATIONS MEDIATIQUES DES FEMMES 50

Chapitre 1 : Les représentations médiatiques des femmes dans les médias 51

2.1.1 Section 1 : Les catégories des femmes dans les médias 51

2.1.2 Histoire des représentation des femmes dans les médias 55

Chapitre 2 : les femmes de couleurs dans les médias 65

2.2.1 Section 1 : Les représentations des femmes de couleurs dans les médias, : histoire et

stéréotypes 65

2.2.3 Section 3 : Les représentations des femmes de couleurs aujourd'hui 72

Chapitre 3 : Netflix series : 77

2.3.1 Section 1 : Netflix : Addiction au binge-watching et l'américanisation du monde 77

2.3.2 Section 2 : Introduction à l'intersectionnalité 82

2.3.3 Section 3 : Le woke-washing et les sur-représentations anormales : 86

PARTIE III : L'INTERSECTIONNALITÉ DES FEMMES DE COULEUR DANS LES SÉRIES NETFLIX,

MÉTHODOLOGIE ET ANALYSES DU CORPUS 90

Chapitre Un : Analyse, problématique et résultats de l'étude 91

3.1.1 Section un : Le Choix Des Supports 91

3.1.2 Section deux : Analyse des séries 92

3.1.3 Section trois : Analyse Du Corpus 92

Chapitre Deux : TV NETFLIX analyses 94

Chapitre Trois : Analyses des séries 108

Chapitre Deux : Hypothèses et résultats 125

4

Bibliographie 129

Annexe: 138

5

INTRODUCTION

L'intersectionnalitéì est un concept qui n'a pas étéì connu historiquement depuis l'esclavage jusqu'àÌ ce que la professeure Kimberlé Crenshaw l'ait conceptualisé. Ce concept sépare systématiquement les femmes blanches des femmes de couleur et surtout, dans le contexte américain. Les fausses déclarations et les inégalités auxquelles les femmes de couleur sont confrontées, et auxquelles elles sont encore confrontées aujourd'hui, ont créé des stéréotypes négatifs et, par conséquent, des comportements négatifs à l'égard des femmes de couleur. Ce fossé d'identitéì raciale a émergéì en séparant complétement les femmes noires et les femmes de couleurs du mouvement féministe qui n'a concernéì que les femmes blanches des classes moyennes et supérieures. Les femmes intersectionnelles de couleur ont été aussi mal représentées et se sont conformées à plusieurs stéréotypes lourds qui les ont classées dans certaines catégories en fonction de leur couleur pendant tant d'années et encore jusqu'à présent dans les médias et aussi dans la société. Ces stéréotypes ont affecté la société et le regard porté sur les femmes intersectionnelles et ont créé de graves discriminations lorsqu'il s'agit de donner aux femmes de couleur des emplois, des salaires ou d'intégrer les femmes de couleur dans les sociétés blanches. À partir du racisme, les femmes ont toujours été et sont toujours discriminées dans de nombreuses sociétés et sont ignorées dans la société. Ce mémoire est lié à mon mémoire de l'année dernière (Black Lives Matter : l'intersectionnalité, une méthodologie analytique), a montré que les femmes noires sont encore fortement stéréotypées, tuées par la police et laissées pour compte à la fois en noir et en blanc sociétés.

Ce mémoire pose deux problématiques qui sont :

1. la représentation des femmes intersectionnelles dans les séries télévisées a-t-elle changé depuis les années 1990 ?

2. Les stéréotypes raciaux concernant les femmes intersectionnelles sont-ils fortement présents dans les séries ?

Ces problématiques sont suivis par deux hypothèses qui seront par ailleurs soit confirmées soit infirmées dans la recherche :

1. La représentation des femmes intersectionnelles a été améliorée dans les séries Netflix depuis les années 1990.

2. Les femmes intersectionnelles sont toujours stéréotypées selon leurs races dans les séries Netflix.

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La première partie de ce mémoire abordera le féminisme en profondeur, en partant de la différence entre le sexe et le genre en appliquant différentes théories d'études de genre et en comprenant le genre comme une construction sociale comme un concept qui crée différentes hégémonies qui conduisent les individus dans la société à se comporter d'une certaine manière. Le deuxième chapitre de la première partie discutera la première vague de féminisme, comment elle a commencé et les événements qui ont eu lieu pour changer les lois et règlements qui limitaient la liberté des femmes de voter, de vivre et de défendre leurs droits. Pour donner suite à ce chapitre, la deuxième vague qui est aussi appelée le nouveau féminisme, ou le féminisme de genre sera discutée et sera suivie de la troisième vague dans le quatrième chapitre où les personnes de couleur et les communautés LGTBQ+ ont été incluses dans le mouvement féministe. Le cinquième chapitre sera donc une analyse du concept d'intersectionnalité qui est un concept inventé par le professeur Kimberlé Crenshaw et analysera le féminisme noir et inclura également les femmes de couleur dans le concept féministe.

La deuxième partie du mémoire porte sur les représentations des femmes dans les médias, qui portera sur les catégories qui ont été évoquées par la professeure Marie-Joseph Bertini dans son article "Langage et pouvoir : la femme dans les médias (1995-2002)" qui traite des différents types de représentations des femmes dans les médias. Les cinq images qui ont été évoquées dans l'article, (l'égérie, la mère, la muse, la madone et, la pasionaria) seront appliquées pour étudier comment ces catégories sont représentées et comment elles impactent les femmes dans la société. Le deuxième chapitre de la deuxième partie du mémoire portera sur la façon dont les corps des femmes sont objectivés et représentés dans les médias et avec un accent particulier sur les corps des femmes blanches. Le troisième et dernier chapitre de la deuxième partie abordera les représentations des femmes de couleur dans les médias et notamment dans Netflix à partir de son histoire au milieu des années 1990 jusqu'à l'année 2021.

Le troisième et dernière partie se concentrera sur la méthodologie et les résultats de la recherche qui utilise trois méthodes différentes pour analyser. La première méthode est axée sur l'analyse de chaque série, la prise de notes et l'objectivité quant aux analyses des stéréotypes implicites envers les femmes de couleur. La deuxième méthode sera une analyse de contenu qui analysera différents articles scientifiques et de revues écrits concernant l'intersectionnalité dans les émissions Netflix analysées.

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La méthode principale pour la recherche c'est l'analyse du contenu et des séries Netflix. Pour cela, quartes séries ont étéì choisies depuis l'année 1994. Ces séries ont étéì choisies selon les périodes de production et diffusion.

1. Friends :1994-2004

2. Orange Is The New Black : 2013 - 2019

3. Dear White People : 2017-2019

La recherche focalisera sur les premières saisons de ces séries pour que les périodes soient pertinentes. Cette méthode a étéì choisie car elle est essentielle à la recherche où les séries pourraient être analysées objectivement et où les stéréotypes et les catégories qui sont imposés aux femmes intersectionnelles peuvent être identifiés. Chaque série Netflix sera analysée de manière objective, l'analyse se concentrera sur les personnages féminins intersectionnelles qui jouent dans ces émissions de télévision et leurs personnalités, leurs comportements et la façon dont les autres se comportent avec eux seront analysés en plus de la façon dont le script et la production veut représenter ces femmes.

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PARTIE I : LE MOUVEMENT FEMINISTE

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Chapitre 1 : Le genre : Biologie ou construction sociale ?

1.1.1 Section 1 : Sexe vs Genre : Inné ou acquis ?

Le genre est connu et défini comme une construction sociale depuis de nombreuses années maintenant. Les petites filles et les petits garçons deviennent leur genre en apprenant à se comporter en fille ou en garçon et ces actions sont déterminées par la société avant même la naissance d'un enfant. Connaitre le sexe du bébé à naître est un moment social important pour les parents du bébé car ils détermineraient de quelle couleur peindre la chambre du bébé, quels types de vêtements les acheter et comment ils les traiteraient. Les parents ont des espoirs et des objectifs pour le bébé à naître avant même sa naissance, déterminant comment cet enfant agirait et avec qui s'associeraient-ils dans la vie. Le genre est donc une construction sociale déterminée en fonction du sexe biologique de la personne. Dans le livre « Introduction aux Gender Studies, Manuel des études sur le genre. » les auteurs évoquent les différentes démarches des études sur le genre et les choix théoriques : « 1. La première démarche des études sur le genre a été de faire éclater les visions essentialistes de la différence des sexes, qui consistent à attribuer des caractéristiques immuables aux femmes et aux hommes en fonction, le plus souvent, de leurs caractéristiques biologiques. La perspective anti-essentialiste est au coeur de la démarche de Simone de Beauvoir, quand elle écrit dans Le deuxième sexe, en 1949 : « On ne nait pas femme : on le devient ». Il n'y a pas d'essence de la féminité, mais un apprentissage tout au long de la vie des comportements socialement attends d'une femme. Ainsi, les différences systématiques entre femmes et hommes ne sont-elles pas le produit d'un déterminisme biologique, mais bien d'une construction sociale. 2. La deuxième démarche des études sur le genre a été de prôner une approche relationnelle des sexes, car les caractéristiques associées à chaque sexe sont socialement construites dans une relation d'opposition (cf. encadré n° 1). Dès lors, on ne peut étudier ce qui relève des femmes et du féminin sans articuler l'analyse avec les hommes et le masculin. Contrairement à ce qu'on pense souvent, les études sur le genre s'intéressent don tout autant aux femmes et au féminin qu'aux hommes et au masculin. 3. La troisième démarche consiste à appréhender les relations sociales entre les sexes comme un rapport de pouvoir. Les études sur le genre ne disent pas seulement que les deux sexes sont socialement « différents », elles montrent également que le rapport est hiérarchisé : dans la quasi-totalité des sociétés connues, la distribution des ressources (économiques, politiques) et des valorisations symboliques tend à être inégale, avec des modalités et une intensité variable. Ce phénomène est diversement pensé et qualifié selon les courants 'études sur le genre. Ainsi, les théoriciennes

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féministes « matérialistes », comme Christine Delphy, Colette Guillaumin ou Nicole- Claude Mathieu, mettent en évidence 'exploitation du travail et du corps des femmes au sein d'un système appelé « patriarcat ». A travers la notion de « valence différentielle des sexes », 'anthropologue Françoise Héritier montre que les valeurs associées au féminin sont systématiquement déconsidérées par rapport à celles qui sont associées au masculin, même si les valeurs lies à l'un ou l'autre sexe peuvent varier selon les sociétés*. Plus récemment, le terme de « domination masculine » a été utilisé par Pierre Bourdieu pour désigner les structures matérielles et symboliques de l'infériorisation des femmes par rapport aux hommes. 4. La quatrième idée au fondement de la démarche des études sur le genre est de ne pas analyser les rapports de genre indépendamment des autres rapports de pouvoir : Le genre est à « l'intersection » c'autres rapport de pouvoir (cf. chapitre 6). Les catégories de sexe ne sont pas homogènes, elles sont traversées par de multiples tensions et clivages, par exemple selon la classe sociale, la « race », l'âge, etc. Être blanc-he ou noir-e, hétérosexuel-le ou homosexuelle, ouvrier/ère ou cadre, ne conduit pas aux mêmes expériences dans le rapport de genre. La notion de genre permet de rendre compte de ces quatre dimensions : construction sociale, approche relationnelle, rapport de pouvoir, intersectionnalité. Le genre peut ainsi être défini comme un système de bicatégorisation hiérarchisé entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leur sont associées (masculin/féminin) °, Ceci appelle une précision terminologique importante : pour nous, le terme de genre désigne un rapport social et un diviseur. Pour qualifier les positions qu'il constitue (être une femme, être un homme), on parlera de « sexes », et non de « genres ». Le genre tel qu'il est pensé ici doit donc être rigoureusement distingué de son sens grammatical (qui conduit à parler « des genres », au pluriel : le genre féminin, le genre masculin). 1»

On peut donc voir à partir de ces démarches que le genre est lié à quatre dimensions qui sont : la construction sociale, l'approche relationnelle, le rapport de pouvoir, et l'intersectionnalité. Le genre est donc le concept qui détermine les masculinités et les féminités, qui limite les membres de la société à ces deux identités et qui crée une hiérarchie de pouvoir avec les hommes au sommet de la hiérarchie créant un système patriarcal qui opprime les femmes et limite la race et l'intersectionnel femmes du régime.

Le genre détermine les rôles sociaux qui sont basés sur les rôles de genre et l'identité de genre des deux sexes différents (femme/homme) et les comportements de ces sexes en fonction de la

1 Bereni, Laure, Sébastien Chauvin, Alexandre Jaunait, and Anne Revillard. Introduction aux études sur le genre.-2e éd. revue et augm. BruxellesDe Boeck, 2012.

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société dans laquelle ces individus vivent. Dans certaines sociétés, les femmes ne sont toujours pas autorisées à recevoir une éducation adéquate, elles sont fortement stigmatisées et sont considérées comme « impures » en raison des règles. De nombreuses femmes n'ont pas leur indépendance financière ou sociale et sont obligées d'agir « féminines » comme les hommes d'agir « masculins », qui sont deux ensembles de comportements opposés qui ne peuvent pas être combinés chez une seule personne selon les normes sociales. Ces rôles de genre et ces identités de genre sont une forme de construction sociale dans laquelle les auteurs du livre l'expliquent comme suit : «Money et Ehrhardt considèrent en outre qu'il faut distinguer le « rôle de genre » (gender role) - qui désigne les comportements « publics » d'une personne - et l'« identité de genre » (gender identity) qui renvoie à l'expérience « privée » que celle-ci a d'elle-même. Les travaux de Stoller comme ceux de Money et Ehrhardt proposent ainsi une première définirons du genre comme « rôle de sexe » ou « sexe social 2».

Le sexe biologique détermine donc le sexe social en imposant des normes différentes que ces deux sexes doivent respecter pour s'insérer dans la société et y être des personnages fonctionnels. « Le sexe social est construit sur un mode binaire. Cependant, le sexe biologique se présente comme un continuum, avec, aux deux extrêmes, les « sexes biologiques » clairement définis et, au milieu, une large gamme de situations intermédiaires - des individus « intersexe ». De tels individus remettent en cause nos certitudes sur la stabilité des catégories « homme » et « femme ». Cet article trace l'histoire des interventions médicales ayant pour but de corriger l'anomalie de l'intersexe et de produire des êtres humains dont le corps ne remet pas en cause la bipolarité du féminin et du masculin. Il suit les débats sur les liens supposés entre intersexualité et homosexualité puis expose la transition du traitement de l'intersexualité à celui de la transsexualité. Il étudie enfin le rôle des nouvelles techniques de la médecine dans la séparation entre le « sexe » et le « genre ». La possibilité de moduler les paramètres du « sexe biologique » permet alors une réflexion sur le « Sex social » comme variable indépendante des structures biologiques. 3»

Le genre est donc construit par le concept de sexe, par la biologie, par les organes génitaux et par les différences biologiques que possèdent les hommes et les femmes. Depuis que les femmes ont leurs règles, elles sont considérées comme inférieures car elles vivent ce qui est socialement considéré comme une « faiblesse » qui est stigmatisée depuis des centaines

2 Bereni, Laure, Sébastien Chauvin, Alexandre Jaunait, and Anne Revillard. Introduction aux études sur le genre.-2e éd. revue et augm. BruxellesDe Boeck, 2012.

3 Löwy, I., & Rouch, H. (2003). La distinction entre sexe et genre: une histoire entre biologie et culture (No. 34). Editions L'Harmattan.

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d'années, voire jusqu'à aujourd'hui dans certains pays. Les saignements et la douleur que les femmes ressentent chaque mois les font considérer comme « moins que » en ce qui concerne leur hiérarchie avec les hommes. La grossesse peut également contribuer à l'infériorité d'une femme car elle est considérée comme l'empêchant de travailler et elle diminue ses chances de gagner le même salaire qu'un homme et d'être acceptée dans un poste lorsqu'elle postule par rapport aux candidats masculins. Les hormones et l'anatomie déterminent comment les femmes et les hommes doivent agir et réagir dans une société donnée. Judith Lorber explique dans son livre : « Les sociobiologistes ont soutenu que le fonctionnement inexorable des gènes crée des comportements masculins et féminins nettement différents (E. O. Wilson 1975, 1978). Les modèles de recherche sociobiologique et biosociale et les interprétations des données ont été largement critiqués comme une preuve insuffisante que le sexe biologique seul produit un comportement genré. En bref, "toute évaluation de l'héritabilité des différences sexuelles dans le comportement est entravée par... [un] problème d'interaction : les mâles et les femelles entrent immédiatement dans des environnements différents en raison de leur seul sexe anatomique" (McClintock 1979, 705). La preuve de l'interaction entre la production hormonale et les situations sociales suggère que la situation semble influencer les niveaux d'hormones autant que les niveaux d'hormones influencent le comportement. Les corps physiques sont toujours des corps sociaux : « Le corps, sans cesser d'être le corps, est pris en main et transformé dans la pratique sociale » (Connell 1987, 83). »

Lorber continue d'expliquer comment la mensuration, la ménopause et la grossesse affectent la façon dont les femmes sont considérées comme inférieures aux hommes et comment cette infériorité peut aller jusqu'à considérer la nature biologique du corps de la femme comme un syndrome ou une maladie qui entraîne de nombreuses inégalités sociétales dans le lieu de travail ou dans l'environnement social. « Un autre exemple de discrimination à l'encontre des femmes sur la base de leur physiologie est l'utilisation de la menstruation pour remettre en cause les capacités intellectuelles et physiques des femmes. Puisque ce sont les femmes, un groupe subordonné, qui ont leurs règles, la menstruation a été utilisée comme une justification omniprésente de leur subordination (Delaney, Lupton et Toth 1977). Les notions de pollution ont été remplacées en Europe et en Amérique au XIXe siècle par des études scientifiques sur les effets néfastes de l'enseignement supérieur sur la capacité des femmes à avoir leurs règles (Bullough et Voght 1973 ; Vertinsky 1990, 39-68). La tension prémenstruelle est un autre phénomène prétendument biologique qui mine le statut social des femmes (Rittenhouse 1991). Elle a été décrite et attribuée à des causes hormonales il y a soixante ans ; depuis, la plupart des recherches ont suivi le modèle biomédical, le définissant comme un syndrome, avec une

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cause, une pathologie localisée chez l'individu. Les critiques ont noté qu'il existe une confusion quant à ce qu'il est quand il se produit, s'il s'agit d'un syndrome unique et quels sont ses effets. Beaucoup de femmes et d'hommes connaissent des sautes d'humeur selon le jour de la semaine ; chez les femmes, ceux-ci peuvent modifier ou intensifier les sautes d'humeur du cycle menstruel (Hoffmann 1982 ; Rossi et Rossi 1977). Mary Brown Parlee (1982b) a constaté que les femmes individuelles étaient moins susceptibles d'attribuer les sautes d'humeur psychologiques aux cycles menstruels qu'à d'autres causes, telles que les réactions aux difficultés au travail ou à la maison ; lorsque les données ont été regroupées, cependant, l'influence des cycles menstruels a été amplifiée parce que les autres modèles étaient idiosyncratiques. Les auto-rapports quotidiens donnaient « une image de ce qu'on pourrait appeler le "syndrome d'exaltation prémenstruelle" qui est à l'opposé de celui, négatif, incarné dans le stéréotype de la tension prémenstruelle » (Parlee 1982b, 130). Des rapports rétrospectifs de ces mêmes femmes décrivaient leurs sentiments en termes stéréotypés. Une femme médecin a commenté sardoniquement que peut-être les effets de ce qui est défini comme le syndrome prémenstruel - la colère et l'irritabilité - ressortent parce que ce comportement contraste avec trois semaines de sociabilité agréable (Guinan 1988). Emily Martin (1987) suggère que d'un point de vue féministe, la tension prémenstruelle peut être positive - non seulement une libération de la colère habituellement réprimée face aux réprimandes quotidiennes auxquelles les femmes sont soumises, mais un autre type de conscience, de concentration et de créativité : " La perte de capacité de concentration signifie-t-elle une plus grande capacité à s'associer librement ? Une perte de contrôle musculaire, un gain de capacité à se détendre ? Une efficacité réduite, une attention accrue à un plus petit nombre de tâches ? ».

La ménopause, elle aussi, a été définie comme une maladie, et les facteurs sociaux sont ignorés. La culture occidentale impose une connotation négative de la distance, un sentiment que le corps et l'esprit sont séparés, sur l'expérience des femmes en matière de menstruation, de ménopause, de grossesse et d'accouchement. Les femmes occidentales n'ont aucune chance de contempler leur corps comme situé dans le temps et dans l'espace et comme le leur, la façon dont les hommes de notre culture vivent les érections et les orgasmes comme des extensions d'eux-mêmes. Ce que les femmes peuvent ignorer comme un événement routinier et tolérable devient un syndrome, une pathologie, une « maladie », lorsqu'il est ainsi étiqueté par la profession médicale (Dodd 1989 ; Fisher 1986). Bien qu'il y ait certainement des femmes qui pourraient bénéficier d'une amélioration médicale des conditions invalidantes prémenstruelles, menstruelles et ménopausiques, elles ne sont pas nécessairement la majorité (Yankauskas 1990). Néanmoins, on dit que toutes les femmes souffrent (et font souffrir les autres à leur tour)

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des « horreurs » de « telle période du mois » ou « telle période de la vie ». Dans notre société, ces syndromes dénigrent les femmes en tant que groupe et justifier leur statut social inférieur à l'humain. Comme les femmes adultes connaîtront l'une ou l'autre de ces conditions physiologiques tout au long de leur vie, dans la mesure où les femmes sont définies par leur biologie, elles sont toutes "malades" la plupart du temps.4»

1.1.2 Section 2 : Le genre comme une instruction sociale

Le genre a été reconnu et défini comme une construction sociale liée à sa relation au pouvoir et à la hiérarchie qui existe entre les hommes et les femmes, les femmes étant socialement inférieures aux hommes et considérées comme plus faibles dans de nombreux aspects sociétaux dans leur article, « Dynamiques du genre (introduction) », Anne Revillard, Laure de Verdalle, les chercheuses définissent et expliquent le genre comme une construction sociale, elles écrivent : «Défini au niveau le plus général, le genre est la construction sociale de la différence des sexes. Ici, l'emploi d'un terme spécifique, distinct de « sexe », permet de souligner le caractère social des comportements et des significations associés à la différence des sexes, voire de cette différence elle-même (Laqueur, 1992). Ainsi, le refus du naturalisme est au fondement du concept de genre, et lui donne tout son sens sociologique. Mais il importe de préciser plus avant ce que l'on entend par construction sociale. Cette construction sociale a d'abord une dimension matérielle : elle s'incarne dans des comportements, des statuts différenciés selon le sexe, et une distribution inégale des ressources et des espaces sociaux entre hommes et femmes. Tous les travaux qui étudient la place respective des hommes et des femmes dans la société (dans les professions, la famille, en politique, etc.) relèvent de cette première dimension. Par ailleurs, cette construction sociale a une dimension symbolique : le genre renvoie aux significations et aux valeurs socialement rattachées au masculin et au féminin (Bourdieu, 1998 ; Héritier, 1996). Ces significations participent de l'organisation de la vie sociale. Dans cette optique, le genre constitue bien un principe structurant d'organisation de la société (Hess et Ferree, 1987), indépendamment même de la question de la place des femmes et des hommes. Enfin, le genre, en tant que rapport social construit sur la différence, est intrinsèquement un rapport de pouvoir. Celui-ci peut être décliné analytiquement en termes de hiérarchie et en termes de norme. Il existe d'une part un rapport de pouvoir inégalitaire entre

4 Lorber, Judith. Paradoxes of Gender. Paradoxes of Gender. Yale University Press, 2008.

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hommes et femmes, et une supériorité sociale des significations et valeurs associées au masculin sur celles associées au féminin.5»

Judith Lorber, l'une des nombreuses théoriciennes importantes du genre, explique le genre en tant que tel : « Le genre est si omniprésent que dans notre société, nous supposons qu'il est inscrit dans nos gènes. La plupart des gens ont du mal à croire que le genre est constamment créé et recréé à partir de l'interaction humaine, de la vie sociale, et qu'il est la texture et l'ordre de cette vie sociale. Pourtant, le genre, comme la culture, est une production humaine qui dépend du fait que chacun « fasse constamment du genre » (West et Zimmerman 1987). Et tout le monde « fait du genre » sans y penser. Aujourd'hui, dans le métro, j'ai vu un homme bien habillé avec un enfant d'un an dans une poussette. Hier, dans un bus, j'ai vu un homme avec un tout petit bébé dans un porte-bébé sur la poitrine. Voir des hommes s'occuper de jeunes enfants en public est de plus en plus courant, du moins à New York. Mais les deux hommes étaient de toute évidence observés et souriaient d'un air approbateur. Tout le monde faisait du genre, les hommes qui changeaient le rôle des pères et les autres passagers, qui les applaudissaient en silence. Mais il y avait plus de sexospécificité que probablement moins de gens remarquaient. Le bébé portait un bonnet blanc au crochet et des vêtements blancs. Impossible de dire si c'était un garçon ou une fille. L'enfant dans la poussette portait un t-shirt bleu foncé et un pantalon imprimé foncé. Alors qu'ils commençaient à descendre du train, le père a mis une casquette de baseball yankee sur la tête de l'enfant. Ah, un garçon, pensai-je. Puis j'ai remarqué la lueur de minuscules boucles d'oreilles dans les oreilles de l'enfant, et à mesure qu'elles descendaient, j'ai vu les petites baskets à fleurs et les chaussettes à dentelles. Pas un garçon après tout. Genre fait. Pour l'individu, la construction du genre commence par l'affectation à une catégorie de sexe sur la base de l'apparence des organes génitaux à la naissance. Ensuite, les bébés sont habillés ou ornés d'une manière qui affiche la catégorie parce que les parents ne veulent pas qu'on leur demande constamment si leur bébé est une fille ou un garçon. Une catégorie de sexe devient un statut de genre par le nom, l'habillement et l'utilisation d'autres marqueurs de genre. Une fois que le sexe d'un enfant est évident, les autres traitent les personnes d'un sexe différemment de celles de l'autre, et les enfants réagissent au traitement différent en se sentant différents et en se comportant différemment. Dès qu'ils peuvent parler, ils commencent à se désigner comme membres de leur genre. Le sexe n'entre pas en jeu avant la puberté, mais à ce moment-là, les sentiments, les désirs et les pratiques sexuels ont été façonnés par des normes

5 Revillard, A. & de Verdalle, L. (2006). Dynamiques du genre: (introduction). Terrains & travaux, 10, 317. https://doi.org/10.3917/tt.010.0003

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et des attentes sexospécifiques. Des adolescents et des adolescentes s'approchent et s'évitent dans une danse d'accouplement minutieusement scénarisée et genrées. La parentalité est sexospécifique, avec des attentes différentes pour les mères et pour les pères, et des personnes de sexes différents travaillent à différents types d'emplois. Le travail que font les adultes en tant que mères et pères et en tant que travailleurs de bas niveau et patrons de haut niveau, façonne les expériences de vie des femmes et des hommes, et ces expériences produisent des sentiments, une conscience, des relations, des compétences différents - des manières d'être que nous appelons féminin ou masculin. 3 Tous ces processus constituent la construction sociale du genre. Nous devons examiner non seulement la façon dont les individus vivent le genre, mais aussi le genre en tant qu'institution sociale. En tant qu'institution sociale, le genre est l'un des principaux moyens par lesquels les êtres humains organisent leur vie. La société humaine dépend d'une division prévisible du travail, d'une allocation désignée de biens rares, d'une responsabilité assignée pour les enfants et les autres qui ne peuvent pas s'occuper d'eux-mêmes, de valeurs communes et de leur transmission systématique aux nouveaux membres, d'un leadership légitime, de la musique, de l'art, des histoires, des jeux, et autres productions symboliques. Une façon de choisir les gens pour les différentes tâches de la société est sur la base de leurs talents, de leurs motivations et de leurs compétences -- leurs réalisations démontrées. L'autre façon est sur la base du sexe, de la race, de l'ethnicité - l'appartenance attribuée à une catégorie de personnes. Bien que les sociétés varient dans la mesure où elles utilisent l'un ou l'autre de ces modes d'affectation des personnes au travail et à l'exercice d'autres responsabilités, chaque société utilise des catégories de sexe et d'âge. Chaque société classe les gens en « filles et garçons », « filles et garçons prêts à se marier » et « femmes et hommes pleinement adultes », construit des similitudes entre eux et des différences entre eux, et leur attribue des rôles et des responsabilités différents. Les caractéristiques de la personnalité, les sentiments, les motivations et les ambitions découlent de ces différentes expériences de vie, de sorte que les membres de ces différents groupes deviennent différents types de personnes. Le processus de création de genre et ses résultats sont légitimés par la religion, la loi, la science et l'ensemble des valeurs de la société. Les valeurs de la société occidentale légitiment le genre en prétendant que tout vient de la physiologie - les différences procréatrices féminines et masculines. Mais le genre et le sexe ne sont pas équivalents, et le genre en tant que construction sociale ne découle pas automatiquement des organes génitaux et reproducteurs, les principales différences physiologiques des femmes et des hommes. Dans la construction des statuts sociaux attribués, les différences physiologiques telles que le sexe, le stade de développement, la couleur de la peau et la taille sont des marqueurs grossiers. Ils

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ne sont pas la source des statuts sociaux de genre, d'âge et de race. Les statuts sociaux sont soigneusement construits à travers des processus prescrits d'enseignement, d'apprentissage, d'émulation et d'application. Quelle que soit la contribution des gènes, des hormones et de l'évolution biologique aux institutions sociales humaines, elle est matériellement et qualitativement transformée par les pratiques sociales.6»

Le genre a donc été hégémonisé dans l'histoire humaine depuis que nous existons. Les femmes ont été considérées comme des machines reproductrices et des soignantes tout en les déshumanisant et en les aliénant de la « société masculine ». Les femmes ont fait l'objet de la domination et de l'idéologie des hommes depuis l'existence des humains. Des nouveau-nés de sexe féminin ont été enterrés vivants, des adolescentes ont été victimes de viols, de violences et d'humiliations masculines, des femmes ont été accusées de sorcellerie lorsqu'elles ont commencé à gagner leur indépendance financière vis-à-vis des hommes de la société et ont été domestiquées en tant que femmes au foyer, soignantes et mères dont la seule travail et l'objectif est de reproduire et de prendre soin des enfants et de respecter le rôle de genre que la société leur a imposé. L'historienne américaine Mary R. Beard écrit dans son article « Le rôle de la femme dans la société » : « À travers les âges d'attention au phénomène de la femme, elle a été diversement représentée, comme mystérieuse une idée probablement dérivée du long mystère concernant la création de la vie humaine ; une favorite des dieux qui l'ont accouchée et lui ont appris à inventer les arts industriels et à faire pousser des récoltes là où les récoltes n'avaient pas poussé avant les arts de vivre ; un intercédant auprès d'êtres surhumains, même une déesse elle-même, par des appels auxquels les mortels pourraient obtenir protection, miséricorde, justice ou vengeance une source d'aide pour supporter les luttes dans la «bobine mortelle» ou la diversion des routines de la « cage d'écureuil ». " La femme a été dépeinte comme une créature entièrement dominée par l'amour maternel : supérieure par sa fonction maternelle au mâle erratique, errant et lubrique, son inférieure par sa servitude à cette fonction ; le sexe plus conservateur et moins progressiste ; un démon qui a introduit le mal dans le monde des hommes bons. Les inciter à l'aimer ; sujet de l'homme et esclave passif après qu'il l'a « domptée » ; directe dans ses méthodes ; en direct dans ses méthodes une intrigante ; complètement sous la tutelle de la mentalité supérieure des hommes ; inspirante en influence en raison de son intelligence intuitive ; son propre pire ennemi ; une force énergisante ; une force énervante ; égoïste ; coopérative ; destructeur ; Créatif ; l'espoir et le gardien de la civilisation. Bref, la femme a été toutes sortes d'êtres dans les esprits conscients d'esprit. Elle a été utilisée pour

6 Lorber, Judith. Paradoxes of Gender. Paradoxes of Gender. Yale University Press, 2008. P:13-17

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expliquer le bien et le mal dans le monde ; de misère et de bonheur ; d'inertie, ou comportement traditionnel ; d'idéalisme et d'amélioration sociale ; de tyrannie et de sensibilité aux valeurs humaines. Avec le thème de la femme, on peut apparemment trouver plus de satisfaction à faire des généralisations radicales sur le mode de vie qu'avec n'importe quel autre roman de l'esprit.7»

Avec ces rôles qui ont été imposés aux femmes depuis le début de l'histoire jusqu'à aujourd'hui dans de nombreuses sociétés de notre époque, les femmes ont été réduites au silence face aux abus, à la violence et ont été soumises au contrôle et à la domination des hommes dans la société pour décider de l'avenir de leurs épouses, filles et soeurs. Le genre est une institution sociale qui a fabriqué la façon dont les deux genres imposés, hommes et femmes, devraient se comporter et agir. Ces institutions sociales ont imposé différentes hégémonies sur la façon dont ces deux sexes devraient se comporter et quels intérêts ils devraient pratiquer. On pense par exemple généralement que les hommes préfèrent la couleur bleue au rose tandis que les femmes préfèrent les couleurs « plus féminines » comme le rose. Ces couleurs ont été imposées depuis la naissance de l'enfant avec des bébés garçons habillés en bleu, leur chambre étant bleue et même les "fêtes de gender Reveal" qui sont populaires en Amérique du Nord ou on dévoile le sexe de l'enfant à naître avec des couleurs à thème bleu ou rose. Le genre est donc considéré comme une institution sociale qui a été construite par les humains au fil des ans. Patricia Yancey Martin La professeure Patricia Yancey Martin, sociologue américaine et professeure émérite de sociologie Daisy Parker Flory à la Florida State University, écrit sur le genre et institutions sociales dans son article « Gender as Social Institution » en tant que tel : « Qu'est-ce qui fait d'une chose une institution sociale ? Sans conceptualisation ou critères explicites, il est difficile de dire. "La seule idée commune à tous les usages du terme institution est celle d'une sorte d'établissement de permanence relative d'un type nettement social", selon Hughes. Presque toutes les conceptions dépeignent les institutions comme contrôlant, obligeant ou inhibant, bien que certaines notent également leurs effets facilitateurs et responsabilisant (voir Berger & Luckmann 1966, Giddens 1984 et March & Olsen 1989 sur ce point). Au milieu du XXe siècle, de nombreux sociologues assimilaient les institutions sociales à des idées, des normes, des valeurs ou des croyances sans prêter attention aux processus ou aux pratiques. Cette définition étroite et statique est contestée depuis un certain temps par les chercheurs qui

7 Moen, Phyllis, Donna Dempster-McClain, et Robin M. Williams. « Social Integration and Longevity: An Event History Analysis of Women's Roles and Resilience ». American Sociological Review 54, no 4 (1989): 635-47. https://doi.org/10.2307/2095884.

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affirment la centralité des pratiques dans la constitution des institutions sociales (Giddens 1984;Schatzki,Knorr-Cetina & Von Savigny 2001).

La professeure Martin insiste ainsi sur l'importance de comprendre que le genre est bien une institution sociale qui s'entremêle avec d'autres institutions sociales telles que la religion, la politique, la famille, le travail, l'économie, l'école, etc. Ce faisant, les inégalités concernant le genre en tant qu'institution sociale devenir plus visible avec ses relations avec les autres institutions sociales. « Aucune institution n'est totalement séparée des autres ; chaque lien avec les autres, souvent de manière extensive (Roscigno 2000). Par exemple, le genre et la sexualité sont étroitement liés - tout comme le sont le genre et la famille, le genre et le travail/l'économie, le genre et la religion - mais il en va de même pour la famille et là politique/l'État, la famille et l'économie, l'économie et là politique/l'État, et l'éducation. Et la politique/l'État, et ainsi de suite (Acker 1992). Supposer qu'une institution est séparée des autres produira une compréhension erronée (Nisbet 1953). L'État a, par exemple, codifié de nombreux aspects du genre dans des lois ou des règlements. Par exemple, il faut un certificat de naissance et un permis de conduire pour indiquer le sexe d'une personne. Il a interdit le droit de vote des femmes aux élections nationales jusqu'au 19e amendement à la Constitution américaine. Il a donné aux employeurs le droit de payer moins les femmes, offrant un salaire inégal pour un travail égal, jusqu'à ce que la loi nationale sur l'égalité de rémunération soit promulguée en 1963. Les lois reflètent et créent à la fois l'inégalité entre les sexes lorsqu'elles confèrent l'autorité de l'État aux pratiques des institutions de genre en affectant les femmes à un statut inférieur de citoyens et de travailleurs. Ces dernières années, sous l'impulsion de la mobilisation du mouvement des femmes, l'État a agi pour renforcer les droits et les opportunités des femmes (Ferree & Hess 2000). Conceptualiser le genre comme une institution sociale est nécessaire pour rendre explicites les origines et la perpétuation du genre. Cela augmente la prise de conscience de la socialité du genre et de sa susceptibilité à l'action humaine et a pour effet de saper les présomptions populaires selon lesquelles le genre est en quelque sorte « naturel », biologique et essentiel (Lorber 1994). Alors que les institutions "traditionnelles" comme la famille, l'économie et la politique sont acceptées comme "nettement sociales" dans le caractère (Hughes [1936] 1971), le sexe ne l'est pas. Le genre est réduit par de nombreux universitaires et par la culture populaire à la biologie - gènes, hormones, morphologie - et à la psychologie d'une manière qui nie sa socialité et sa susceptibilité à la construction sociale. L'organisation sociale implique le pouvoir parce qu'elle produit des différences qui allouent différemment les ressources, les privilèges et les opportunités (Balzer 2003 ; Lukes 1974). La structuration des comportements par des pratiques récursives privilégie certaines pratiques par rapport à d'autres,

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certains praticiens par rapport à d'autres. Une conception du genre en tant qu'institution requiert une attention au pouvoir (Acker 1992). Ignorer le pouvoir, c'est ne pas comprendre le comment et le pourquoi des « structures d'inégalité et d'exploitation » (Collins 1998 : 150). Des intérêts concurrents existent. Reconnaître les « complexités au sein de groupes historiquement construits ainsi que celles qui caractérisent les relations entre ces groupes » (Collins 1998 : 152-54) nous aide à découvrir comment le sexe, la race/l'ethnicité, la classe, la sexualité et d'autres « axes de différence » reflètent le pouvoir, seuls et en combinaison. Le genre est le produit de personnes qui occupent des postes différents et ont des identités et des intérêts contradictoires. Les conflits, les incohérences et les changements sont donc endémiques à l'institution du genre comme aux autres. Le féminisme de deuxième vague - une dynamique d'institution de genre depuis la fin des années 1960 - a remis en question ou « déstabilisé » la façon dont le genre est pratiqué dans d'autres institutions - le système juridique, le système éducatif, le mariage/la maison/la famille, le lieu de travail, la classe sociale, l'hétérosexualité, les militaires. Le genre s'est « heurté » à ces institutions, provoquant des conflits et poussant les femmes à changer (Nisbet 1953). Considérer le genre comme une institution sociale montre comment le changement est à la fois résisté et accompli au fil du temps.8»

1.1.3 Section 3 : Femmes et hommes : attentes sociales versus réalité

Bien que les hommes et les femmes soient considérés comme « différents » et subissent un lavage de cerveau pour penser qu'un sexe vient de Mars tandis que l'autre vient de Vénus, en réalité, il n'y a pas beaucoup de différences attribuées entre les hommes et les femmes car nous avons été obligés de croire qu'il y en a. Judith Lorber écrit : « Il est difficile de voir comment le genre est construit parce que nous tenons pour acquis que tout est biologie, ou hormones, ou nature humaine. Les différences entre les femmes et les hommes semblent aller de soi et nous pensons qu'elles se produiraient quoi que fasse la société. Mais en réalité, les femelles et les mâles humains sont physiologiquement plus similaires en apparence que les deux sexes de nombreuses espèces d'animaux et sont plus semblables que différents dans les traits et le comportement (C. F. Epstein 1988). Sans l'utilisation délibérée de vêtements, de coiffures, de bijoux et de cosmétiques sexospécifiques, les femmes et les hommes se ressembleraient beaucoup plus. Même les sociétés qui ne couvrent pas les seins des femmes ont des vêtements, des scarifications, des bijoux et des coiffures qui identifient le genre.9»

8 Martin, Patricia Yancey. « Gender As Social Institution* ». Social Forces 82, no 4 (1 juin 2004): 1249-73. https://doi.org/10.1353/sof.2004.0081.

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Les enfants sont contraints à des normes de genre dès les premières étapes de leur vie et même avant leur naissance. Ces normes de genre définissent comment les enfants s'habilleront, qui deviendront-ils, avec qui se marieront-ils et comment se comporteront-ils. Les sexes biologiques des individus définissent leur genre qui en retour définit leur comportement masculin ou féminin. Les enfants naissent sans sexe spécifique, mais ils deviennent des femmes ou des hommes à mesure qu'ils grandissent et qu'ils se conforment aux normes de genre et aux rôles de genre que la société leur impose. Judith Lorber explique : « Bien que les combinaisons possibles des organes génitaux, des formes corporelles, des vêtements, des manières, de la sexualité et des rôles puissent produire des variétés infinies chez les êtres humains, l'institution sociale du genre dépend de la production et du maintien d'un nombre limité de statuts de genre et de rendre les membres de ces statuts similaires les uns aux autres. Les individus naissent sexués mais non genrés, et il faut leur apprendre à être masculins ou féminins. 15 Comme le disait Simone de Beauvoir : « On ne naît pas, mais on devient femme... ; c'est la civilisation tout entière qui produit cette créature... qu'on dit féminine. (1952, 267).

Les enfants apprennent à marcher, à parler et à faire des gestes comme leur groupe social dit que les filles et les garçons devraient le faire. Ray Birdwhistell, dans son analyse du mouvement du corps en tant que communication humaine, appelle ces signes de genre appris des caractéristiques sexuelles tertiaires et soutient qu'ils sont nécessaires pour distinguer les genres parce que les humains sont une espèce faiblement dimorphique - leurs seuls marqueurs sexuels sont les organes génitaux (1970, 39-46).). Le vêtement, paradoxalement, cache souvent le sexe mais affiche le genre. Dans la petite enfance, les humains développent des structures de personnalité sexuées et des orientations sexuelles à travers leurs interactions avec des parents du même sexe et du sexe opposé. En tant qu'adolescents, ils conduisent leur comportement sexuel selon des scénarios genrés. Les écoles, les parents, les pairs et les médias guident les jeunes vers des rôles professionnels et familiaux sexospécifiques. En tant qu'adultes, ils acquièrent un statut social genré dans le système de stratification de leur société. Le genre est ainsi à la fois attribué et réalisé (West et Zimmerman 1987).10»

Les attentes sociales imposées aux genres affectent donc la façon dont les hommes et les femmes sont perçus et affectent également leurs salaires et les postes qui leur sont proposés dans une entreprise. Dans l'article "Mindful and Masculine : Freeing Women Leaders From the Constraints of Gender Roles", les chercheurs écrivent sur la façon dont les rôles de genre affectent les postes de direction et comment les hommes sont perçus comme de "meilleurs

10 Lorber, Judith. Paradoxes of Gender. Paradoxes of Gender. Yale University Press, 2008.

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managers" car un leader décrit les traits masculins tels qu'imaginés par l'entreprise ainsi que par des étudiants masculins. Les auteurs écrivent : « Le stéréotype de genre selon lequel les femmes sont chaleureuses, nourricières et attentionnées et le stéréotype correspondant selon lequel les hommes sont froids, compétitifs et autoritaires peuvent avoir contribué à une perception populaire selon laquelle les femmes sont moins efficaces que les hommes dans les postes de direction, bien que dans fait, ils sont tout aussi efficaces. Eagly, Karau et Makhijani (1995) ont mené une méta-analyse du genre et de l'efficacité du leader et ont conclu que les hommes et les femmes sont des leaders tout aussi efficaces, à moins que le rôle de leadership ne soit sexué (les gens s'attendent à ce que le leader soit un homme ou une femme). Dans ce cas, les dirigeants du genre attendu sont plus efficaces. C'est-à-dire que les attentes en matière de rôle social influencent l'efficacité du leader. La relation entre le genre et le leadership perçu est largement discutée dans la littérature actuelle, et la recherche s'est concentrée sur deux questions : comment les traits associés à un leadership efficace sont sexués et comment les dirigeants agissant en dehors de leurs rôles de genre sont perçus.

En ce qui concerne la façon dont les traits de leadership sont sexués, la recherche a montré que les rôles de gestion traditionnels sont sexués comme masculins, ce qui signifie que les caractéristiques jugées nécessaires pour être un bon gestionnaire sont associées de manière stéréotypée aux hommes. Schein et ses collègues (Schein, 1973 ; Schein, 1975 ; Schein et Mueller, 1992 ; Schein, Mueller et Jacobson, 1989) ont constaté que les sujets perçoivent un cadre intermédiaire qui réussit comme ayant des caractéristiques plus souvent détenues par les hommes que par les femmes. L'attente que les managers qui réussissent possèdent des traits masculins est plus forte chez les hommes que chez les femmes (Schein & Mueller, 1992). De même, Powell et Butterfield (1986) ont constaté que les étudiants masculins du premier cycle et des cycles supérieurs à temps partiel considéraient également les bons gestionnaires en termes masculins. Ces résultats étayent l'affirmation selon laquelle les rôles de direction sont largement perçus comme étant alignés sur des caractéristiques stéréotypées masculines.11»

Ces rôles de genre peuvent donc avoir un impact plus important et peuvent discriminer tout un groupe de personnes en raison des stéréotypes selon lesquels les hommes sont masculins et donc plus forts, ils sont de meilleurs leaders et mieux adaptés aux postes de pouvoir. Ces croyances sont très préjudiciables à la société car elles créent une hiérarchie de pouvoir injuste

11 Kawakami, Christine, Judith White, et Ellen Langer. « Mindful and Masculine: Freeing Women Leaders From the Constraints of Gender Roles ». Journal of Social Issues 56 (1 janvier 2000): 49-63. https://doi.org/10.1111/0022-4537.00151.

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qui laisse les femmes en marge de la société avec des emplois de cols roses ou des postes de pouvoir secondaires où elles n'ont pas la chance de diriger et d'avoir le dernier mot.

C'est pour cette raison que l'exposition à des contre-stéréotypes et leur adoption peuvent aider à surmonter les rôles et les stéréotypes de genre imposés aux femmes et aux filles. Dans l'article « L'exposition à des modèles de rôle contre-stéréotypiques influence-t-elle les stéréotypes de genre et les choix de carrière des filles et des femmes ? A Review of Social Psychological Research ", les chercheurs expliquent un contre-stéréotype de genre comme suit :" Un modèle de rôle contre-stéréotypique de genre est un individu qui s'engage dans un rôle contraire aux stéréotypes de genre (par exemple, une femme PDG, une femme scientifique ou un homme professeur de maternelle). Les modèles de rôle ont été définis de diverses manières dans la littérature (pour un aperçu, voir Morgenroth et al., 2015). Nous suivons l'exemple d'autres chercheurs et considérons les modèles comme « des individus qui influencent les réalisations, la motivation et les objectifs [des enfants, des adolescents et des jeunes adultes] en agissant comme des modèles de comportement, des représentations du possible et/ou des inspirations » (Morgenroth et al., 2015, p. 468).12»

Lorsque les femmes adoptent des contre-stéréotypes de genre, un bon nombre de ces stéréotypes s'atténuent automatiquement dans la société et ils sont remplacés par la réalité qui est que les femmes aussi peuvent faire partie d'un domaine de travail à prédominance masculine où elle peut être aussi performante que son collègue masculin. Ce comportement réduira la discrimination et les stéréotypes qui pourraient prendre un certain temps mais finiront par devenir réalité comme nous pouvons le voir dans de nombreux pays européens tels que les pays scandinaves où les femmes sont vues et traitées de la même manière que leurs collègues masculins, camarades de classe, membres de la famille ou partenaire. Dans l'article « Reversing Implicit Gender Stereotype Activation as a Function of Exposure to Traditional Gender Roles », les auteurs montrent l'importance des contre-stéréotypes de genre et le changement qu'ils apportent dans la société, les auteurs écrivent : « Les rôles sociaux stéréotypés sont prédominants dans la société, ce qui rend difficile leur contestation. Par exemple, en se comportant de manière contraire aux stéréotypes, les femmes risquent des pénalités sociales et économiques (c. ; Rudman & Fairchild, 2004 ; Rudman & Glick, 1999). Cependant, nous ne devrions pas nécessairement supposer que les femmes acceptent toujours passivement la

12 Olsson, Maria, et Sarah E. Martiny. « Does Exposure to Counterstereotypical Role Models Influence Girls' and Women's Gender Stereotypes and Career Choices? A Review of Social Psychological Research ». Frontiers in Psychology 9 (2018). https://www.frontiersin.org/article/10.3389/fpsyg.2018.02264.

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discrimination qu'impliquent les répartitions des rôles de genre, comme le démontrent les changements sociaux dans les sociétés modernes. Malgré la discrimination sexuelle qui prévaut (Nations Unies, ONU Femmes, 2011), les femmes ont presque atteint l'égalité avec les hommes dans plusieurs domaines autrefois dominés par les hommes (comme le droit ou la médecine), et à mesure qu'elles assument des rôles stéréotypés masculins, les femmes adoptent de plus en plus attributs agentiques (eg, Abele, 2003 ; Twenge, 2001). Certaines recherches ont montré que l'exposition à de tels modèles contre-stéréotypiques, soit dans la réalité (Dasgupta & Asgari, 2004), soit via l'imagerie mentale (Blair, Ma, & Lenton, 2001) peut réduire l'activation des stéréotypes de genre automatiques. Comme dans de nombreux autres pays occidentaux, cette prévalence de la ségrégation sexuelle à la maison et sur le lieu de travail, ainsi que la tendance contrastée à accroître la représentation des femmes dans les domaines à prédominance masculine, est présente dans la société espagnole d'aujourd'hui (Eurostat, 2006 ; Goñi-Legaz, Ollo -López, & Bayo-Moriones, 2010).13» Par conséquent, nous pouvons voir dans cette section que les rôles et les stéréotypes de genre qui sont imposés aux femmes et aux hommes peuvent et sont démolis en adaptant les comportements corrects et en les remettant en question. La plupart des sociétés sont conscientes des comportements masculins toxiques et se battent contre eux, ce qui amène les hommes à se comporter de manière plus féminine en leur donnant un espace pour montrer leurs émotions de manière saine au lieu de les réprimer comme ils sont censés le faire dans la société et aussi diriger les femmes, grimper dans la hiérarchie du pouvoir et s'emparer des domaines à prédominance masculine en les faisant dominer également par les deux sexes.

13 Lemus, Soledad de, Russell Spears, Marcin Bukowski, Miguel Moya, et Juan Lupiáñez. « Reversing Implicit Gender Stereotype Activation as a Function of Exposure to Traditional Gender Roles ». Social Psychology 44, no 2 (janvier 2013): 109-16. https://doi.org/10.1027/1864-9335/a000140.

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Chapitre 2 : Féminisme : Concept, Histoire, et 1ère Vague

1.2.1 Section 1 : La Domestication Et La Révolte Des Femmes

Le féminisme est une réaction à l'oppression imposée aux femmes depuis de nombreuses années. Le mouvement aux USA a eu lieu après la Seconde Guerre mondiale qui a entraîné toute une génération (les baby-boomers) dans un terme qu'on a appelé : la housewifization. Le terme housewifization a également été largement utilisé dans les études coloniales et postcoloniales. C'est le terme utilisé pour décrire comment les femmes, en tant que personnes colonisées, ont été subordonnées et opprimées par les hommes et par la hiérarchie masculine et le pouvoir des hommes blancs. Howard Kabalah dans son article « Eddy Housewifization and Colonization » écrit : «Pendant les périodes coloniales, la plupart des femmes ont reçu très peu d'éducation formelle. Les filles ont généralement appris les compétences nécessaires pour gérer une maison auprès de leur mère, les formant ainsi à devenir des femmes au foyer. Et quand ils l'ont fait, on dit que le père de famille avait le pouvoir sur tout et sur tout le monde dans la maison. Ce pouvoir s'appelait munt et impliquait qu'il pouvait vendre ou facturer sa femme, ses enfants ou ses esclaves et il était établi par le mariage. Par conséquent, on pensait qu'une femme n'avait pas besoin d'éducation car elle était censée travailler à la maison (Becker et al, 1977 : 41). En Europe, les résultats de la chasse aux sorcières et de la ménagère des femmes étaient en train de s'ancrer dans le capitalisme occidental. La chasse aux sorcières était une réaction des nouvelles classes dominées par les hommes contre la rébellion des femmes. Les pauvres femmes « libérées », c'est-à-dire expropriées de leurs moyens de subsistance et de leurs compétences, ont riposté contre leurs expropriateurs et lorsqu'une femme a nié être une sorcière et avoir quelque chose à voir avec toutes les accusations, elle a été torturée et finalement brûlée à la pieu (Mies, 1986). Ainsi, les femmes ont été séparées de la sphère publique, leur travail jugé improductif et sans valeur pour le système de production. Ils étaient devenus impuissants et subjugués à l'intimité de la maison (ibid).14»

Les femmes ont donc été affectées par ce pouvoir à dominante masculine qui les opprime et les subordonne à des normes créées par et au profit des hommes. Cette oppression est allée jusqu'à chasser les femmes sorcières et les accuser de sorcellerie et d'avoir des super pouvoirs qui sont la raison de leur forte personnalité et de leur indépendance. La ménagère était donc un

14 Kabalah, Howard. « Eddy Housewifization and Colonisation ». Consulté le 8 mars 2022. https://www.academia.edu/37224342/Eddy Housewifization and Colonisation.

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moyen facile pour les hommes d'opprimer les femmes pour qu'elles en fassent des machines à faire des bébés et les soignantes de tous les membres de la famille sauf elles-mêmes. C'est la raison qui a conduit les femmes à se révolter contre le système patriarcal et de ménagère et à se battre pour leurs propres droits en étant totalement indépendantes des hommes. Dans sa thèse, la professeure Vanessa Martins Lamb explique comment la révolution des femmes a commencé aux États-Unis et quand elle a commencé, elle écrit : «Avec le retour des soldats des champs de bataille et les retrouvailles familiales, une énorme crise du logement s'installait : aucun logement nouveau n'avait été construit en presque vingt ans. L'économie se développait et le marché du travail était en pleine expansion, mais la crise du logement était extrêmement rigoureuse. Cela a forcé la population à délaisser les grandes villes et à s'installer dans des nouvelles zones : les banlieues. Les banlieues attiraient presque tous les types de familles, ces nouveaux quartiers étaient accessibles à toutes les couches sociales, de la classe ouvrière à la classe supérieure. Ceci était partiellement dû au fait que les maisons étaient vendues à des prix extrêmement variables : des manoirs à Greenwich, Connecticut, pour $62.000 ou de petites maisons pour $6.000 dans la ville de Daly, en Californie. Selon David Chalmers, chaque année, une famille sur cinq quittait les grandes villes pour s'installer dans les nouvelles banlieues ; entre 1940 et 1960 cela représentait une masse migratoire de 40 millions de personnes : un des plus grands mouvements migratoires de l'histoire du pays. S'ouvrit alors une période de mariages précoces et de familles nombreuses, la maison reprit sa place centrale dans la vie des femmes, présumées puiser dans ce statut un bonheur de tous les instants. Maintenir la maison, préparer les repas, prendre soin des enfants, les aider à effectuer eurs devoirs, être l'épouse idéale, faire la vaisselle, tout en restant élégante : c'est à cela que ressemblait la journée de la plupart des femmes blanches de classe moyenne des années 1950.

Le phénomène national du Baby Boom est souvent expliqué comme réponse à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et à la prospérité qui caractérisait les Etats-Unis pendant cette période. Toutefois, les mêmes conditions s'étaient déjà reproduites pendant les années 1920 et 1930 lors de la première vague d'idéalisation de la famille et des valeurs nationales. Les circonstances étaient donc similaires, mais la réaction était différente : Qu'est-ce que justifiait donc cette explosion des mariages et des naissances pendant les années 1950 ? Pourquoi ce retour triomphant des rôles traditionnels des hommes et des femmes au sein de la famille ?

Cette explosion démographique était un changement dans les normes sociales des dernières décennies. Ces jeunes parents avaient grandi pendant la dépression et les années de guerre ; leurs enfants en contrepartie, grandissaient dans une société d'affluence et de prospérité et arrivaient à leur âge adulte pendant les années 1960 et 1970. Cette génération créera la culture

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féministe et développera le mouvement féministe. C'était une génération contestataire, qui rejetait les stéréotypes des années 1950 et qui inversait la courbe grandissante des naissances et augmentait le nombre des divorces parmi les jeunes couples. Il semble essentiel de comprendre que, contre les menaces et dangers de la Guerre Froide, la famille et la stabilité étaient considérées comme la seule solution pour que le pays maintienne son unité et son hégémonie sur l'Union Soviétique. Cette idéologie et les politiques menées par le gouvernement apportaient de grands changements à la société américaine, des changements beaucoup plus profonds que le mariage et le baby-boom: ils masquaient les différences sociales et raciales, les classes supérieures étaient constamment considérées comme le modèle à suivre et ce modèle était accessible uniquement, ou presque, aux blancs. Les noirs étaient exclus des nouvelles banlieues et de la société d'abondance, les privilèges sociaux, culturels et économiques étaient l'exclusivité des blancs, même si certaines familles noires avaient les conditions financières nécessaires. Il est incontestable que les femmes ont souffert d'une immense pression pour retourner à leur rôle traditionnel de mères et femmes au foyer, qui se consacraient entièrement à leurs enfants et qui dépendaient totalement de leurs maris, pendant cette période de glorification de la famille. Pour éviter tout changement du rôle féminin, les efforts officiels se concentraient sur la nécessité d'inciter les femmes à se soumettre aux volontés de leurs maris- qui avaient déjà tellement donné pour le pays pendant la guerre - et de reprendre leur place dans la société, une place limitée à la sphère familiale. 15»

On attend donc des femmes qu'elles restent à la maison et qu'elles soient de « bonnes mères » et de bonnes soignantes pour leurs maris et leurs enfants. C'était leur travail essentiel qui était défini par la société et tout autre travail de « col rose » effectué par des femmes était considéré comme sans importance et mis de côté dans la société. Être mère était considérée comme la première et la seule priorité des femmes et les médias désapprouvaient les femmes qui étaient productives et gagnaient leur propre salaire en affirmant que les enfants des mères qui travaillaient avaient de nombreux problèmes et n'étaient pas bien accueillis. Contrairement à ceux qui sont élevés par des mères au foyer et des femmes au foyer. « Même si les emplois attribués aux femmes étaient dans leur majorité à temps partiel, ces femmes au foyer défiaient l'idéalisation de la « femme parfaite » et avaient un rôle beaucoup plus actif dans la société que simplement mères et épouses. La présence féminine était ressenties dans 446 professions listées dans le recensement de 1955 mais très peu d'entre elles occupaient un poste

15 Martins Lamb, Vanessa. « De la «femme au foyer» à la «féministe»: une étude comparative de l'évolution des femmes britanniques et américaines des années 1950 aux années 1970 à travers les magazines féminins ». These de doctorat, Toulon, 2019. https://www.theses.fr/2019TOUL3003.

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d'importance, elles faisaient le travail que les hommes ne souhaitaient pas faire ou occupaient les professions normalement dites « féminines ». Les femmes étaient considérées comme tolérantes, méticuleuses et calmes. Avoir une femme dans le bureau rendait le travail plus agréable et facile. L'idée que les femmes n'étaient pas fiables à cause de leurs «congés maternité permanents » s'effaçait de plus en plus, mais leurs salaires restaient de deux à trois fois inférieurs à ceux des hommes. Une des principales expériences vécues par ces femmes qui travaillaient en dehors de la maison était leur nouvelle estime de soi. En plus, leurs salaires permettaient à leurs enfants de participer à des activités extrascolaires, comme les cours de danse ou de sport, ou partir en colonie de vacances et à leur famille de profiter des nouvelles technologies, comme la télévision et la voiture. Un revenu en plus pour les familles, souvent nombreuses, était plus qu'un caprice féminin, mais une aubaine, voire une nécessité. Par ailleurs, un des plus grands sujets de débats de l'époque était les conséquences du travail féminin sur les enfants. En 1956 dans un article pour le journal New York Times, Margaret Mead réaffirmait l'idée controversée que les enfants des femmes qui travaillaient, étaient plus autonomes, indépendants et préparés à la vie. Les débats autour de cette thématique étaient aussi nombreux car le profil des femmes salariées avait changé depuis la Deuxième Guerre Mondiale : avant 1939 la majorité des femmes qui travaillaient, étaient jeunes et célibataires, depuis 1945 elles étaient mariées et avaient plusieurs enfants. Même si la majorité des femmes a répondue à la campagne nationale pour le retour à la maison, beaucoup d'entre elles continuaient à travailler. Néanmoins, ces femmes ont redirigé leurs actions vers d'autres domaines, vers ce qui était considéré comme des « travails de femme » : professeures, infirmières, secrétaires, vendeuses, bibliothécaires et les fonctions pastorales (la religion dominante était le protestantisme). Même si les femmes étaient de plus en plus impliquées et présentes dans le monde du travail, même si beaucoup d'entre elles prouvaient que les femmes étaient aussi capables d'accomplissements étonnants et incitaient à une transformation culturelle et sociale. La féminité était encore considérée comme un concept qui permettrait à l'Amérique d'établir le stéréotype de la «famille parfaite». Même avec ces changements dans le rôle des femmes, les Américains ne considéraient pas les positions et les responsabilités qui leur ont été attribuées comme importantes et donc, cette participation féminine dans le monde du travail n'a pas été reconnue comme une véritable évolution. Par conséquent, les efforts pour le retour de la « femme au foyer parfaite » étaient constamment présents dans la vie quotidienne des familles. Magazines, télévisions, séries, publicités et émissions de radio étaient les moyens les plus rapides pour diffuser l'image de la « femme parfaite ».

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C'était comme si la société refusait de voir la nécessité pour les femmes de modifier leur rôle social et culturel et le début des changements dans leurs vies. Comme si toute une nation vivait dans l'illusion selon laquelle les femmes avaient les mêmes nécessitées et ambitions que lors des décennies passées, entièrement comblées par leur vie familiale. 16»

1.2.2 Section 2 : Destruction De La « Femme Parfaite »

L'idée de la « femme parfaite » que la société patriarcale a créée devait être déconstruite. Tout ce qu'on disait aux femmes de faire et de ne pas faire devait changer et il devait y avoir une révolution des femmes pour surmonter les stéréotypes et les normes sexistes qui leur étaient imposés. La société américaine a développé un "American Way of Life" qui était la vie de banlieue avec une maison, un jardin, une famille et une femme au foyer.

Ce mode de vie a été fortement imposé aux Américains alors qu'ils grandissaient en croyant en ce concept et en voulant avoir leurs propres générations futures qui croiraient également et continueraient avec ce mode de vie. Cependant, cela ne s'est pas déroulé comme prévu. La société a dû à un moment donné se rebeller contre ces idées qui leur étaient fortement imposées par les générations plus âgées et le gouvernement, par conséquent, une génération de rebelles et de rock and roll a été créée. Cette génération était connue pour sa coiffure, ses tenues en cuir, son attitude et la rébellion dans ses actions contre quiconque leur impose son rôle. Martin Lambs continues : «La société considérait le sexe légitime uniquement dans le cadre du mariage, les autres formes de sexualité étaient honteuses, remplies de peur et de répression. Les femmes étaient soumises à des règles très strictes au sujet de leur vie sexuelle, les jeunes femmes subissaient une forte pression pour ne pas avoir de relations sexuelles avant le mariage. Le sexe était un sujet qui les intéressait énormément mais, en même temps, était la source de beaucoup de culpabilité, d'anxiété et de peur. Cet accent sur le sexe et les dangers des relations sexuelles a contribué au développement de nouveaux stéréotypes qui définissaient ce qui était considéré comme « normal » et « anormal » dans une culture où le modèle sexuel était en constante transformation. Les parents étaient obsédés par la peur de la sexualité, cependant la délinquance était une des principales hantises des Américains. La préoccupation d'avoir des enfants bien élevés et bien équilibrés était présente dans toutes les discussions : les hommes étaient considérés comme trop absents et distants de leurs enfants et les femmes se culpabilisaient pour être trop dominatrices et trop impliquées dans les vies des enfants, ce qui

16 Martins Lamb, Vanessa. « De la «femme au foyer» à la «féministe»: une étude comparative de l'évolution des femmes britanniques et américaines des années 1950 aux années 1970 à travers les magazines féminins ». These de doctorat, Toulon, 2019. https://www.theses.fr/2019TOUL3003.

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pouvait pousser les garçons à devenir trop féminisés et les filles trop dépendantes. La culture populaire voyait la délinquance, l'homosexualité et les mères dominatrices comme des menaces contre l'American Way of Life, des menaces liées au communisme et à l'autoritarisme. »

Les médias incitaient ces adolescents et jeunes adultes à se rebeller, à s'élever au-dessus de ces hégémonies et idées, à être qui ils voulaient être, par conséquent, des films avec de jeunes rebelles tels que "Rebel Without a Cause" ont été créés, ce film qui met en vedette James Dean, un jeune adulte qui va à l'encontre de la volonté de ses parents et s'implique dans des actions rebelles est devenu un modèle pour tous les garçons à adopter ce personnage de "mauvais garçon" qui est devenu très populaire à cette époque.« Les tentatives des médias d'explorer les aspects rebelles de la culture adolescente créaient de nouvelles fissures dans la culture populaire. Dans le film Rebel Without a Cause (1955) l'intrigue et les dialogues sont un manuel virtuel de la psychologie populaire.Le lieutenant de police est un psychologue amateur, la mère du héros, une femme castratrice, le père, un raté à cause de ses complexes, l'ami, un névrosé autodestructeur, abandonné par ses parents, et le père de l'héroïne n'acceptait pas la sexualité de sa fille. Rebel Without a Cause était une leçon aux parents: soyez attentif et compréhensif ou voilà ce qui arrivera à vos enfants. Le portrait de l'adolescent rebelle personnifié par James Dean était repris par la jeunesse comme la représentation de toute une génération mais aussi comme le symbole d'une société rassasiée et sans intérêt pour les critiques sociales de l'époque. L'évolution de la musique populaire révélait également cette rupture causée par les conflits entre les générations. Avant les années 1950 les producteurs de musique méconnaissaient cette différenciation entre les âges, les chansons visaient un public de tout âge. Pendant la décennie, grâce au développement des disques 45 tours (moins couteux, plus résistant et faciles à transporter) et à la transformation de la radio, la consommation et les préférences musicales des jeunes étaient une de principales valeurs de cette nouvelle culture populaire. La radio et la télévision donnaient aux adolescents une nouvelle manière de s'exprimer et de se faire entendre, ces deux grands moyens de transformation sociale déterminaient cette diversification de la culture populaire. »

Tout cela réaffirme l'idée que les années 1950 ont marqué l'histoire américaine comme une décennie pleine de paradoxes. Malgré cette forte idéalisation de la femme et les éternels efforts de la société pour la limiter dans son rôle de mère et de femme au foyer, le nombre grandissant de femmes qui suivaient des études, la démocratisation de la famille et l'acceptation du plaisir sexuel féminin témoignaient d'un renforcement de l'autonomie et du désir d'égalité des

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femmes américaines. Manifestement la décennie était politiquement et culturellement conservatrice, notamment en ce qui concernait les questions de genre et de valeurs familiales. Pour les jeunes femmes blanches et de classe moyenne ou supérieure les années 1950 étaient une période où les possibilités de liberté se cachaient derrière de nombreuses règles restrictives et arbitraires ; elles grandissaient avec toutes les nouveautés sociales et culturelles qui ont marqué leur génération mais aussi avec toutes les prohibitions et tabous qui les entouraient. Cette génération de jeunes femmes blanches et de classe supérieure était l'avant-garde du futur féminisme: elles seraient les pionnières d'un nouveau mode de vie basé sur l'équilibre professionnel et familial et sur la lutte pour l'autonomie économique et sociale. Elles désiraient une vie différente de celle de leurs mères, qui ont toujours souffert de l'imposition de stéréotypes bien rigides pendant les décennies passées. C'était une génération pivot, qui a transformée la société et la culture américaines dans cette deuxième moitié du XXème siècle. Des options nouvelles et libératrices se défilaient devant les jeunes, beaucoup d'entre eux vivaient dans l'abondance et tous grandissaient dans une société où la culture et les mentalités changeaient constamment. Les développements de l'après-guerre contribuaient à la construction d'une nouvelle culture, qui transformait à son tour la définition de féminité connue des jeunes femmes. La contre- culture, les nouveaux rythmes musicaux, ainsi que le comportement et le style de la classe ouvrière influençaient la subversion des notions classiques de féminité. En conséquence, les personnes et les cultures exclues par cette Amérique blanche et conservatrice fascinaient de plus en plus la jeune génération. W. Breines défend l'idée que la culture américaine de l'époque était fondée sur la peur de l'autre et que le racisme était un des principaux problèmes de cette société, tellement conservatrice que les noirs n'avaient pas leur place dans ce nouvel American Way of Life. »

Dans la loi américaine, les femmes avaient moins de droits que les hommes et elles étaient liées à leur mari par la loi dans toutes les décisions qu'elles pouvaient prendre. Les hommes avaient le droit de contrôler leurs épouses et de donner ou de prendre leurs droits. Linda K. Kerber écrit : «Les lois sur le statut des femmes émanaient du régime juridique britannique, qui était en vigueur avant la Révolu- tion américaine et qui lui survécut longtemps. Selon la doctrine de la « couverture » (coverture) dans la loi commune, les femmes étaient «couvertes» par l'identité civique de leur mari, de même que les enfants qui dépendaient de leurs parents (l'article 6 de la Déclaration universelle des droits de l'homme - « Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique » - montre que c'est le principe opposé qui prime désormais). Les maris avaient le droit d'exercer un pouvoir arbitraire très étendu sur le corps

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et les biens de leur femme, en décidant par exemple si, et auprès de qui, l'enfant serait placé en apprentissage, y compris contre la volonté de la mère. »

Les femmes n'avaient pas le droit d'agir en tant que personne juridiquement indépendante car elles étaient directement attachées à leur mari et sont considérées comme une personne plus faible dans l'ombre de leur mari. «Et puisqu'une femme pouvait facilement être influencée par son mari et voter conformément à la volonté de celui-ci, accor- der le vote aux femmes mariées serait revenu à donner deux voix aux hommes mariés. Il ne vint pas à l'esprit des pères fondateurs de limiter le pouvoir des maris. N'ayant pas de personnalité juridique propre en dehors de celle de son mari, la femme mariée n'avait pas le droit d'agir comme une personne juridique indépendante, c'est-à-dire d'être proprié- taire, de passer des contrats, de voter, d'exercer des fonctions publiques ou de siéger comme juré. Souvent accompagnée de l'idée que les femmes seraient trop sensibles aux pressions de leur mari, et trop émotives et irrationnelles pour exercer des responsabilités civiques, la doctrine de la « couverture » était justifiée au nom de la protection des femmes elles-mêmes, qu'il fallait préserver des angoisses de la vie publique et du fardeau des devoirs civiques dont on les jugeait peu capables. 17»

Ces actions ont conduit les femmes à se révolter contre le système patriarcal qui leur a été imposé par la suprématie masculine et a conduit au mouvement féministe qui a encouragé les femmes aux États-Unis à s'unir et à se battre ensemble pour leurs droits fondamentaux.

1.2.3 Section 3 : Première Vague De Féminisme Aux États-Unis

« Le féminisme est un terme générique pour un certain nombre de phénomènes culturels liés à la situation sans cesse détériorée des femmes sous le statu quo patriarcal. Le terme a été inventé en 1837 par le philosophe utopiste et socialiste radical Charles Fournier (1772-1837) en réaction aux formes organisées d'activisme pour soutenir le suffrage des femmes. »

Selon les féministes et de nombreux historiens, le féminisme est divisé en trois grands mouvements qui ont défini le féminisme et ont conclu à inclure toutes les femmes de toutes races et couleurs dans le mouvement, ajouté aux personnes de la communauté LGBTQ+ qui a commencé à peu près au même moment que le troisième mouvement du féminisme a commencé.

La première vague de féminisme a pleinement eu lieu vers les années 1920 lorsque les femmes ont commencé à remarquer et à prendre conscience des inégalités de droit et de jugement qui

17 Kerber, Linda K. « L'Histoire des femmes aux États-Unis : Une histoire des droits humains », Travail, genre et sociétés, vol. 28, no. 2, 2012, pp. 25-44.

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leur étaient imposées par le gouvernement, les amenant à avoir moins de droits que les hommes. La première vague de féminisme a pris conscience de la façon dont les femmes étaient classées en deux types, la "Madonna" et la "Putain" où la Madone est présentée comme la vierge, la femme au foyer, l'asexuelle et la "bonne fille" alors que la " Whore » est souvent représenté comme le méchant, le très sexuel et le fauteur de troubles. Le premier du féminisme a tracé la voie pour que les médias changent en ce qui concerne l'inclusion des femmes dans la création et leur appartenance aux médias qui s'affichaient sur les écrans. La première vague de féminisme était basée sur The Vindication of the Rights of Women de Mary Wollstonecraft qui a contesté l'idée que les femmes n'existent que pour plaire aux hommes. Elisabeth St. Pierre écrit dans son article : « Une perspective historique sur le genre » : « Les féministes divisent le mouvement des femmes en trois « vagues ». La première vague a commencé au milieu des années 1800. Certains trouvent commode de dire que cela a commencé en 1848 avec la Convention des droits des femmes de Seneca Falls. On dit que cette vague s'est terminée vers 1920 lorsque le projet de loi sur le suffrage a été adopté. La deuxième vague du mouvement des femmes a commencé au début des années 1960, et la nomination par John F. Kennedy de la Commission présidentielle sur le statut de la femme en 1961 est souvent considérée comme un point de départ. En 1963, la loi sur l'égalité de rémunération a été adoptée et Betty Freidan a publié The Feminine Mystique. En 1964, la loi sur les droits civils a été adoptée, en 1966, l'Organisation nationale des femmes a été créée et, en 1971, la Conférence politique nationale des femmes a eu lieu.18»

La première vague de féminisme a donc été influencée par les médias et a apporté des changements significatifs quant à la manière dont les femmes sont représentées et traitées par les hommes dans la société, écrit l'auteure Ania Malinowska : « Le féminisme représente des activités institutionnelles et de base pour abolir inégalités à l'égard des femmes et de leur statut social. Dès ses débuts, le féminisme a interagi avec les médias de manière pratique et critique. Comprenant le pouvoir des technologies de communication et le rôle des formes médiatiques dans l'élaboration des normes sociales et de la visibilité, les militantes de la libération des femmes ont cherché des moyens d'accéder à la scène médiatique dans l'espoir d'un public plus large, mais aussi d'une représentation plus juste des femmes à travers et dans les hommes. Professions médiatiques dominées. À partir des années 1840, ils se sont d'abord engagés avec les médias via le journalisme (principalement la presse d'information, les brochures et les

18 St. Pierre, Elizabeth A. «A Historical Perspective on Gender.» The English Journal 88, no. 3 (1999): 29-34. https://doi.org/10.2307/821576.

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dépliants) et le travail éditorial, pour ensuite se répandre sur des médias plus étendus et plus influents (tels que la radio, la télévision, Internet), et leurs pratiques connexes. La première vague représente l'étape pionnière de l'activisme féministe qui s'est propagée en Europe et en Amérique du Nord, en Égypte, en Iran et en Inde entre le début des années 1800 et les premières décennies du XXe siècle. Malgré sa portée internationale, la première vague a été la plus active aux États-Unis et en Europe occidentale car inspirée par les écrits politiques proto-féministes d'auteurs tels que Mary Wollstonecraft (The Vindication of the Rights of Women, 1792) ou John Stuart Mill (The Subjection des femmes, 1869). La première vague s'est mobilisée autour de l'idée de la « nouvelle femme », un idéal de féminité qui a défié les limites établies par la société centrée sur les hommes. La première vague concerne les campagnes sociales qui exprimaient leur insatisfaction face aux droits limités des femmes en matière de travail, d'éducation, de propriété, de reproduction, d'état matrimonial et d'action sociale. Il est associé au suffrage des femmes, un mouvement prônant le droit de vote des femmes, dont l'organisation phare est devenue l'International Woman Suffrage Alliance (1904). La confiance des féministes de la première vague dans la forme organisée et visible de la protestation s'est manifestée à travers des rassemblements publics, des discours et des écrits. Leur activisme tournait autour de la presse, qui était le principal moyen d'information et de communication au tournant du siècle. La déclaration de Seneca Falls de 1848, qui a émergé du mouvement abolitionniste, a déclenché un besoin d'une présence plus active des femmes en Amérique du Nord et a conduit à la création de The Lily (le premier journal américain détenu et édité par des femmes) qui a coïncidé avec Français Le Voix des Femmes en Europe. De telles revues permettent une vision plus équilibrée de la féminité, donnent une image plus complète de la vie des femmes, notamment en ce qui concerne leur potentiel professionnel, et incluent les femmes de couleur dans l'idée de la féminité défiant ainsi l'image promulguée dans le courant populaire féminin naissant. magazines (par exemple, The Lady's Magazine, Ladies' Magazine, et plus tard Ladies' Home Journal). La première couverture médiatique des féministes de la première vague était défavorable et biaisée. La couverture médiatique a été dépassée par le trope stéréotypé d'une avocate de la libération des femmes qui n'était pas féminine et qui détestait tous les hommes. Un moment de rupture du plafond de verre pour le féminisme de la première vague a été l'inclusion des femmes dans la télégraphie. Au milieu du XIXe siècle, de nombreuses femmes en Amérique et en Europe « sont entrées dans un domaine technologique

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difficile dans lequel elles rivalisaient avec les hommes » pour créer une « sous-culture de travailleurs ayant reçu une formation technique » (Jepsen, 2000, p. 2).19»

La première vague de féminisme n'a donc pas seulement concerné les femmes, mais c'était aussi un mouvement social qui s'est battu pour les droits d'autres groupes opprimés tels que les esclaves aux États-Unis où les femmes ont participé à leur défense et boycotté des produits. Qui étaient fabriqués par des esclaves pour mettre fin à l'esclavage. Kerber écrit : « On estime généralement que l'événement fondateur de l'histoire du féminisme américain fut la convention de Seneca Falls, en 1848, et le manifeste qui en résulta, la « Déclaration des sentiments ». Privées de suffrage, exclues des partis politiques et des assemblées, les femmes durent d'abord défendre la pertinence de leur intervention dans la sphère publique avant même de pouvoir défendre les droits humains. Leur combat réformateur s'accompagne souvent d'arguments en faveur de leur engagement dans la vie politique. Les origines du féminisme en tant que mouvement social sont à rechercher dans l'expression collective d'un mécontentement face aux privations des droits humains, et notamment dans les mouvements locaux réunissant des femmes blanches et noires dans la mobilisation contre l'esclavage, mouvements qui insistaient sur sa cruauté physique et sur la vulnérabilité sexuelle des femmes et des filles. Toutes les revendica tions de Seneca Falls se retrouvent sous une forme ou une autre dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée exactement un siècle plus tard. Cette Déclaration ne fut que le début. Mus par leur vision d'une communauté d'égaux et par leur malaise devant un contexte social qui privilégiait les hommes et rabaissait les femmes, les femmes et les hommes présents à Seneca Falls s'attelèrent à une tâche politique herculéenne. » Les femmes ont apporté tant de changements, notamment en améliorant leurs conditions de travail et en forçant les hommes qui ont le pouvoir de les respecter sur le lieu de travail et d'apporter des changements en conséquence... « L'une des plus grandes victoires des organisations de femmes fut de convaincre les hommes qui légiféraient, État après État, de soutenir une législation du travail protégeant les femmes, un combat commencé longtemps avant leur conquête du droit de vote et poursuivi longtemps après. La législation qui protégeait les femmes eut toutefois des effets ambigus. Une journée de travail de huit heures était de toute évidence préférable à une journée plus longue. Mais, en l'absence d'un salaire minimum, les femmes qui parvenaient tout juste à subsister trouvèrent que la limitation des heures de travail pouvait réduire leur salaire ou augmenter leur cadence de travail si elles étaient payées à la

19 Malinowska, Ania. « Waves of Feminism », 8 juillet 2020, 1-7. https://doi.org/10.1002/9781119429128.iegmc096.

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pièce ; certaines n'auraient pas choisi d'échanger de l'argent contre du temps. La réglementation de la durée du travail des femmes s'accompagnait souvent de restrictions concernant le travail de nuit et les travaux pénibles (dont la définition incluait souvent des travaux qualifiés et bien rémunérés, comme le moulage du fer), ce qui séparait encore plus les femmes des hommes sur les lieux de travail et donnait aux hommes un avantage concurrentiel. Ce n'est qu'en 1938 que la loi sur les normes du travail équitable (Fair Labor Standards Act) imposa au niveau fédéral la journée de huit heures et un salaire minimum pour les femmes aussi bien que pour les hommes, dans le cadre des réformes du New Deal de Franklin D. Roosevelt. Cette loi fixa aussi un âge minimum pour exercer certains emplois. Elle ne concernait cependant que moins de 20 % des personnes acti- ves et les femmes continuèrent d'avoir besoin des législations spécifiques des États pendant plusieurs décennies. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle de nombreuses défenseuses des droits des femmes s'opposèrent à l'amendement sur l'égalité des droits (Equal Rights Amendment), conçu par Alice Paul et proposé au Congrès pour la première fois en 1923. À la fin des années 1960, alors que la majorité des travailleurs bénéficiait du salaire minimum et de la législation sur la durée maximale du travail, la plupart des organisations de défense des femmes reconnurent que les avantages d'un amendement sur l'égalité des droits l'emporteraient sur les inconvénients, et participèrent à une campagne nationale pour en faire adopter un. L'article 21 de la DUDH prévoit que toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, grâce aux élections et au service public. Le combat pour le vote des femmes se prolongea pendant près de soixante-dix ans ; le 19e amendement de la Constitution fut ratifié en 1920. » Par conséquent, les femmes avaient encore des difficultés à voter et à faire de la politique, jusqu'à ce jour, mais elles ont réussi à passer de l'ombre de leur mari à leur indépendance et à leur libre arbitre pour travailler, voter et s'exprimer : « « les droits de l'homme sont les droits des femmes et les droits des femmes sont des droits de l'homme », continue de fixer le cap pour notre époque et est en même temps un guide précieux pour analyser l'histoire politique des femmes. 20»

20 Kerber, Linda K. « L'Histoire des femmes aux États-Unis : Une histoire des droits humains », Travail, genre et sociétés, vol. 28, no. 2, 2012, pp. 25-44.

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Chapitre 3 : Nouveau féminisme Et Gender féminisme

1.3.1 Section 1 : Deuxième vague du féminisme :

La deuxième vague de féminisme a changé ses valeurs fondamentales et ses idées, passant des droits juridiques des femmes à voter et à être indépendantes de leurs maris aux rôles de genre, à la construction du genre et aux rôles qui sont imposés et imposés aux jeunes femmes par la société. Ce mouvement s'inspire du premier mouvement qui s'inspire du mouvement abolitionniste et se concentre sur les droits fondamentaux des femmes à voter et à être indépendantes de leur mari. Le deuxième mouvement, cependant, s'est concentré sur les droits civils, l'égalité et la justice et a également protesté contre la guerre du Vietnam, le mouvement a été fortement inspiré par les injustices entre les classes sociales et les injustices contre les personnes de couleur et s'est également concentré sur les études de genre et sur queer des études comme celles qui ont été faites par Judith Butler. Ce deuxième mouvement a cependant eu ses problèmes et ses inégalités comme nous le verrons plus loin dans les sections suivantes. Nicole Mosconi explique dans son article : « Mai 68 : le féminisme de la «deuxième vague» et l'analyse du sexisme en éducation » : « Pourquoi parle-t-on à propos du mouvement de libération des femmes des années 1970 de féminisme de la « deuxième vague » ? Depuis la fin du XIXe siècle et jusqu'à la seconde guerre mondiale (durant toute la Troisième République), les historiennes parlent d'une première vague du féminisme. La lutte des femmes est alors fondée sur une conception, héritée du siècle des Lumières, d'un être humain qui transcende toute distinction de nationalité, de sexe et de religion. Ces féministes réclament surtout l'égalité des droits entre homme et femme, droit à l'instruction, droits politiques, droits civils, droit au travail, mais aussi protection de la maternité, lutte contre la prostitution, promotion de la paix. Au début du XXe siècle, il existe même un courant radical néo-malthusien qui préconise le contrôle des naissances et le droit à l'avortement (Madeleine Pelletier, 1874-1939, première femme médecin des asiles, L'éducation féministe des filles, 1914). Après la seconde guerre mondiale, on a une période d'éclipse du féminisme, dont témoigne Simone de Beauvoir dans Le deuxième sexe (1949) («la querelle du féminisme a fait couler beaucoup d'encre, à présent elle est à peu près close : n'en parlons plus.»). La «deuxième vague» du féminisme se déploie à la fin des années 60. Elle est partie des campus américains, en lien avec la lutte contre la guerre du Vietnam et aussi pour les droits des Noirs américains (Africains Américains). Les militantes ne cherchent plus la conquête des droits égaux dont un certain nombre sont acquis (droit de vote, droit à l'instruction, droit au travail) mais parlent de «libération» des femmes

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(MLF), c'est-à-dire se libérer de la domination masculine, désignée par le concept de «patriarcat» (pouvoir des hommes sur les femmes et exploitation des femmes). En atteste le succès du livre de Kate Millett, Sexual politics, publié en 1970 et traduit en français dès 1971 sous le titre La politique du mâle, chez Stock. Ce mouvement surgit dans un contexte politique et social marqué par la fin de la guerre froide, les contestations de l'autorité sous toutes ses formes (politique, ensei- gnante, médicale, médiatique, religieuse, «patriarcale», etc.) et de l'ordre social, dans des sociétés riches et instruites. Il est en partie lié aux mouvements gauchistes de mai 68, où les militantes de ces mouvements se sont rebellées contre le fait que ce mouvements gauchistes refusaient de prendre en compte l'oppression des femmes en plus de l'exploitation capitaliste et refusaient d'articuler lutte de classes et lutte de sexe, d'où la décision de se réunir dans des groupes non-mixtes pour s'organiser. Très vite les débats théoriques ont fait apparaître deux courants : le féminisme révolutionnaire universaliste et égalitariste et le féminisme différentialiste, le groupe Psychépo (Psychanalyse et politique) d'Antoinette Fouque. À noter que ces courants sont toujours vivaces mais sont aujourd'hui contestés par la pensée post-moderne qui réfute la logique binaire masculin/féminin et subvertit les identités sexuelles dans le mouvement queer (Judith Butler). Si on cherche ce qui a réuni les féministes de la deuxième vague, par-delà leurs divisions, on peut dire que leurs luttes ont concerné «l'autonomie du sujet-femme dans des choix existentiels de tous ordres, professionnels et amoureux, dans un contexte scientifique renouvelé quant à la reproduction humaine» (Michelle Perrot). D'où la lutte pour le droit de disposer de son corps («Our bodies, ourselves», « Notre corps, nous-mêmes»), pour le droit des femmes à l'avortement et à la contraception («un enfant quand je veux si je veux»), contre les violences faites aux femmes, le viol et contre le mariage et la famille traditionnels, comme symbole du patriarcat et de l'enfermement des femmes. Rappelons qu'on est à l'époque où le taux d'activité des femmes est le plus faible du siècle (33 % en 1962). C'est, écrit Michelle Perrot, «un temps de révolution sexuelle, au double sens du terme : relations entre les sexes et pratique de la sexualité» (homo et hétérosexuelle). Les féminismes occidentaux «ont bouleversé les structures millé- naires de la domination masculine». 21»

La deuxième vague du féminisme était donc centrée sur le poststructuralisme, la déconstruction et la psychanalyse comme l'écrit Ania Malinowska dans Waves of Feminism : « Alors que la

21 Mosconi, Nicole. « Mai 68 : le féminisme de la «deuxième vague» et l'analyse du sexisme en éducation ». Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle 41, no 3 (2008): 117-40. https://doi.org/10.3917/lsdle.413.0117.

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première vague se terminait par la reconnaissance du droit de vote des femmes, la deuxième vague a commencé après le chaos de l'après-guerre et l'atmosphère de liquéfaction des rôles sociaux pour se concentrer sur le travail et l'environnement familial des femmes. Active du début des années 1960 à la fin des années 1980, la deuxième vague s'est interrogée sur les composantes des rôles de genre et de la sexualité des femmes. La phrase de Simone de Beauvoir « on ne naît pas femme mais on le devient » (Beauvoir, 1949/1956, p. 273) sert de synonyme à l'effort de la vague pour assouplir l'idiome social de la féminité. La deuxième vague a été influencée par le poststructuralisme, la déconstruction et la psychanalyse. À ce titre, elle s'est intéressée à la relation entre la structuration de la féminité (dans la pratique sociale et la représentation médiatique) et le vécu des femmes. Les concepts clés à cette époque étaient la mystique féminine de Betty Freidan (1963) et le regard masculin de Laura Mulvey (1975), et plus tard le féminisme d'Alice Walker (1983/2007) qui a introduit les idées de la troisième vague. En outre, des formes notables de résistance des femmes ont été identifiées à travers les notions d'écriture féminine (Cixous, 1976), de gynocritique (Showalter, 1979) et de fantasme féminin (Coward, 1984 ; Radway, 1984/1991) pour exprimer le besoin d'agence critique des femmes. Ainsi qu'une représentation consciente et ascendante de la féminité »

Les médias ont joué un rôle important dans le déplacement des objets du mouvement féministe vers les représentations des femmes à la télévision au XXe siècle. « Alors que la télévision devenait le média déterminant du deuxième quart du 20e siècle, la deuxième vague tournait autour de la lutte des femmes pour la présence télévisuelle. Il était important pour surmonter les modèles d'emploi et les modèles de représentation de fournir une pratique plus équilibrée, égale et fiable pour les deux. Dès le début, l'environnement dominé par les hommes de la télévision a recréé les fonctions sociales du genre, principalement en éliminant les femmes des postes d'autorité et en les réduisant à des rôles techniques, organisationnels, administratifs ou de divertissement. En outre, le nombre de femmes à la télévision a fluctué défavorablement, ce qui s'est le mieux reflété par le déclin progressif des femmes dans les emplois de télévision des années 1960 aux années 1980 des deux côtés de l'Atlantique. Les données des enquêtes de la British Broadcasting Corporation (BBC) dans les dernières années des années 1980 ont montré un équilibre disproportionné de 5 femmes pour 150 hommes dans les emplois liés à la télévision (Casey, Casey, Calvert, French, & Lewis, 2008). La disproportion s'est apaisée dans les années 1990, soutenue par un certain nombre de réglementations légales visant à réduire la fausse représentation financière et liée au poste des femmes dans les structures télévisuelles. En outre, divers groupes féministes (comme l'Organisation nationale pour les femmes) ont soutenu l'inclusion égale des femmes sur la scène médiatique. Le Media Workshop, une organisation

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fondée par Florynce Kennedy à New York en 1966, a encouragé une contribution équilibrée entre les sexes et les races à la publication et à la diffusion de masse. En 1968 à New York, Nanette Rainone lance « Womankind » et « Electra Rewired », les premières émissions de radio à tendance féministe, tournées exclusivement vers les questions féminines. Une voix médiatique féministe forte était le magazine Ms. publié aux États-Unis sous forme d'encart dans le magazine de New York, et plus tard en tant que journal indépendant de la Feminist Majority Foundation (une organisation créée en 1984). La contribution égale à l'environnement médiatique en Amérique a été surveillée par le journal Media Report to Women. Dès 1984, le Conseil de l'Europe a adopté un décret sur l'égalité entre les femmes et les hommes dans les médias. C'était un effet d'un front féministe fort en dehors de l'Amérique.22»

La deuxième vague du féminisme a été considérée comme un « projet moderne » qui a traité des sujets tels que la domination masculine et le sujet du pouvoir masculin dans la vie politique, professionnelle et quotidienne. « Dans ses visées émancipatrices et dans son présupposé d'une condition commune des femmes, le mouvement féministe des années 60 et 70 participe du « projet » moderne. Cela n'exclut pas pour autant une position critique à l'égard de certains métarécits (le savoir, le pouvoir, le sujet (masculin), etc.), tels qu'ils ont été élaborés par une modernité dont les origines remontent aux Lumières. 23»

Cependant, la deuxième vague de féminisme a eu ses problèmes et a oublié des groupes de personnes comme les femmes de couleur, les femmes homosexuelles, les femmes homosexuelles et les femmes célibataires. Morane écrit : «Le nombre de personnes jamais mariées était le plus élevé en 1930 et le plus bas en 1980.228 En 1980, le nombre de célibataires permanents était aussi faible ou inférieur à celui de l'ère d'avant-guerre. 29 En conséquence, lorsque le féminisme de la deuxième vague a commencé au début des années 1960, il était une réponse directe à ces conditions de mariage précoce et omniprésent. Les femmes célibataires jouaient peu ou pas de rôle dans la vision idéologique de l'aile libérale la plus influente du mouvement. Contrairement aux féministes de la première vague qui ont finalement embrassé l'individualisme politique à travers la quête du suffrage universel, les féministes libérales de la deuxième vague ont fait de l'individualisme économique la pièce maîtresse de leurs efforts de réforme. Les féministes contemporaines ont insisté sur l'amélioration de l'accès à l'éducation,

22 Malinowska, Ania. «WAVES OF FEMINISM.» The International Encyclopedia of Gender, Media, and Communication , 2020. doi:10.1002/9781119429128.iegmc096.

23 Oprea, Denisa-Adriana. « Du féminisme (de la troisième vague) et du postmoderne ». Recherches féministes 21, no 2 (2008): 5-28. https://doi.org/10.7202/029439ar.

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l'égalité des droits sur le lieu de travail et un accès comparable aux prestations gouvernementales et au crédit privé. Dans le même temps, les réformateurs libéraux présumaient que les femmes se marieraient et auraient des enfants, les obligeant à jongler entre carrière et responsabilités à la maison. Pour permettre aux femmes de tout avoir, les féministes de la deuxième vague ont réclamé un contrôle accru sur la reproduction, les congés de maternité et le soutien du gouvernement à la garde des enfants. Ces initiatives politiques ont souvent servi les intérêts des femmes célibataires et mariées. Par exemple, quel que soit leur statut matrimonial, les femmes bénéficient des lois anti-discrimination et de la possibilité de faire des choix en matière de procréation. Malgré ces gains partagés, les femmes célibataires sont restées une circonscription relativement invisible systématiquement éclipsée par la "superwoman" avec une carrière et une famille. Certaines femmes se sont rebellées contre ces présomptions traditionnelles sur la vie des femmes, mais leurs critiques ont eu tendance à se concentrer sur l'impact d'exclusion raciale ou les implications hétérosexistes de l'idéologie féministe libérale. Il y avait peu ou pas de discussion sur le célibat en tant que catégorie oubliée.24 »

Voyant l'ignorance à laquelle les femmes célibataires étaient confrontées dans la société pendant la deuxième vague de féminisme, les femmes noires et les femmes de couleur ont également été confrontées à des problèmes similaires en ce qui concerne leur visibilité en tant que membres sociaux respectables et le fait d'être vues et entendues à la fois par des hommes blancs, blancs femmes et par des hommes de couleur. Becky Thompson écrit : «Le problème le plus important avec cette litanie est qu'elle ne reconnaît pas la centralité du féminisme des femmes de couleur dans l'histoire de la deuxième vague. Les récits normatifs du mouvement féministe de la deuxième vague remontent souvent à la publication de The Feminine Mystique de Betty Friedan en 1963, à la fondation de l'Organisation nationale pour les femmes en 1966 et à l'émergence de la prise de conscience des femmes (CR/ Consciousness-raising groups) groupes à la fin des années 1960. Tous ont signalé un nombre croissant de femmes blanches de la classe moyenne qui ne veulent pas être traitées comme des citoyennes de seconde classe dans la salle de conférence, dans l'éducation ou au lit. Bon nombre des premières manifestations menées par ce secteur du mouvement féministe se sont appuyées sur le courage et la franchise des luttes des années 1960 - une volonté d'arrêter la circulation, d'enfreindre les lois existantes pour fournir des avortements sûrs et accessibles et de contredire l'ancienne génération. Pour les jeunes femmes, les femmes dirigeantes avaient manifesté dans l'activisme

24 Moran, Rachel F. (2004) "How Second-Wave Feminism Forgot the Single Woman," Hofstra Law Review: Vol. 33 : Iss. 1 , Article 5.

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des années 1960 la conviction que les rôles sexuels qui avaient traditionnellement défini les relations domestiques, économiques et politiques ouvraient de nouvelles possibilités d'action. Cette version des origines de l'histoire de la deuxième vague n'est pas suffisante pour raconter l'histoire du féminisme multiracial. Bien qu'il y ait eu des femmes noires impliquées dans NOW dès le départ et des femmes noires et latines qui ont participé à des groupes CR, le travail féministe des femmes de couleur s'est également étendu au-delà des espaces réservés aux femmes. En fait, au cours des années 1970, les femmes de couleur étaient impliquées sur trois fronts : travailler avec des groupes féministes à prédominance blanche ; former des caucus de femmes dans les organisations mixtes existantes ; et développer une organisation féministe autonome noire, latina, amérindienne et asiatique. Les militantes de couleur et les femmes blanches ont pris position contre la suprématie blanche et l'impérialisme (colonialisme interne et externe); envisageait la révolution comme un résultat nécessaire de la lutte politique et considérait la propagande armée (attaques armées contre des cibles commerciales et militaires ainsi que l'éducation du public sur le crime d'État) comme une tactique possible dans la lutte révolutionnaire. Bien que certaines de ces femmes évitent ou rejettent le terme « féministe » en raison de son association avec le féminisme hégémonique, ces femmes sont tout de même confrontées au sexisme tant au sein des organisations solidaires et nationalistes qu'au sein de leurs propres communautés. Dans son récit autobiographique de sa politique de la fin des années 1960, la dirigeante du mouvement de libération des Noirs, Assata Shakur, écrit : « Pour moi, la lutte révolutionnaire des Noirs devait être contre le racisme, le classisme, l'impérialisme et le sexisme pour une vraie liberté sous un gouvernement socialiste. Pendant cette période, Angela Davis liait également la lutte anticapitaliste à la lutte contre l'oppression raciale et sexuelle.25"

1.3.2 Section 2 : Troisième vague du féminisme

La troisième vague du féminisme est le mouvement qui définit le milieu des années 1990, c'est un mouvement inspiré de la pensée post-coloniale et post-moderne et il incluait les notions de corps, de sexualité, d'hétéronormativité et de genre.

Dans son article : « Du féminisme (de la troisième vague) et du postmoderne », Denisa-Adriana Oprea explique comment la troisième vague du féminisme a démarré et quelles idées et notions

25 Thompson, Becky. « Multiracial Feminism: Recasting the Chronology of Second Wave Feminism ». Feminist Studies 28, no 2 (2002): 337-60. https://doi.org/10.2307/3178747.

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ont été prises pour défendre : « Dès la fin des années 70, certaines tensions se manifestent peu à peu au sein de la deuxième vague féministe. Des conflits idéologiques et politiques opposent féministes radicales et socialistes, hétérosexuelles et lesbiennes, noires et blanches, femmes de la classe moyenne et femmes de la classe ouvrière, etc. Sous leur pression, le féminisme enregistre une « transformation » (Shapiro Sanders 2004 : 50), voire un changement d'orientation. Plus précisément, l'accent se déplace de la lutte politique sous-tendue par une idéologie de l'oppression commune6 de toutes les femmes aux différences d'ordre matériel et culturel des femmes. De fait, « [i]t was no longer feasible to argue that just because an individual had a certain sexed body s/he naturally would, or ought to, align with a particular political movement » (Howie et Tauchert 2004 : 41). La catégorie « femme », en tant que « référent unique et monolithique d'une supposée position féministe dominante » (Nengeh Mensah 2005 : 14), commence à être déconstruite. Elle devient dépendante de la race, de la classe, de l'ethnie, de l'orientation sexuelle, du contexte socioculturel, etc. Il s'agit là du fondement idéologique de la troisième vague, qui prend appui sur la différence, la pluralité et l'individualisation, sur la fragmentation et l'hétérogénéité (Shapiro Sanders 2004 : 52) :

This sense of a feminism that is constructed by - indeed animated through - contradiction and difference is fundamental to many conceptions of third wave and contemporary feminisms. None of these writers and activists imagines feminism as a monolithic, universalized entity [...]. Drawing upon the critiques of universalism and essentialism from within and outside of the movement, third wave feminists have come to emphasize the diversity of women's experience over the similarities amongst women, often to such a degree that feminism's present and future can seem irretrievably fractured. La troisième vague a ainsi tendance à se présenter comme un mouvement métis, impur, au sein duquel sont de mise tant l'acceptation de la différence que les préoccupations d'ordre social et politique pour la situation des femmes, voire de l'humanité en général (Heywood et Drake 1997 : 8) : Third Wave makes the inclusion of persons of various genders, sexualities, nationalities, and classes a top priority and combines elements of equity feminism and gender feminism in a grassroots feminism that still fights for equal access and equal pay for equal work but also seeks to transform the structures within which young people work. The lives messiness characteristic of the third wave is what defines it; girls who want to be boys, boys who want to be girls, boys and girls who insist they are both, whites who want to be black, blacks who want or refuse to be white, people who are white and

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black, gay and straight, masculine and feminine, or who are finding ways to be and name none of the above. 26»

Les femmes de couleur ont eu un impact distingué sur la troisième vague du féminisme car elles ont été les premières à l'appeler avec le terme que nous utilisons aujourd'hui "la troisième vague" Susan Archer Mann et Douglas J. Huffman écrivent dans leur article : "The Decentering of Le féminisme de la deuxième vague et la montée de la troisième vague » « Alors que les femmes de couleur et d'ethnie avaient été des militantes et des écrivaines notables tout au long de la première et de la deuxième vague, elles étaient vraiment les pionnières de la troisième vague en ce sens qu'elles ont été les premières à fournir une critique approfondie du féminisme de la deuxième vague au sein du mouvement féministe. Mouvement. Ils ont aussi été les premiers à utiliser le terme « troisième vague » (Springer, 2002, 1063). Dans les années 1980, une nouvelle catégorie de pensée féministe - le féminisme global - devenait une caractéristique régulière du discours féministe aux États-Unis. Initialement, cette catégorie plutôt douteuse englobait à la fois des théories et des récits purement descriptifs de la manière dont les relations entre les processus locaux et mondiaux affectent les femmes dans différents endroits du monde. Bien que ces écrits aient été des efforts louables, une attention insuffisante a été accordée à la gamme de perspectives politiques incluses ou à ce que l'on entendait exactement par féminisme mondial. Au fil du temps, cette perspective a acquis plus de cohérence théorique et de puissance politique grâce à l'influence de la théorie postcoloniale féministe (Minh-ha, 1989 ; Spivak, 1990 ; Lewis et Mills, 2003).»

Les jeunes féministes avec ce qui semblait être appelé de « nouvelles idées » telles que le pouvoir des filles, le postcolonialisme et la diversité de race et de genre, prenaient le contrôle de la troisième vague de féminisme avec de nouvelles façons de s'exprimer. Ces façons comprenaient la façon dont ils s'habillaient, comment ils s'identifiaient et comment ils exposaient les constructions sociales des termes race, sexe et genre.

« En effet, les anthologies de ces jeunes féministes comprennent une pléthore de récits personnels sur les contradictions, les incertitudes et les dilemmes auxquels elles sont confrontées dans leur vie quotidienne. De même, nombre de leurs zines sont personnels, un peu comme des journaux écrits pour évacuer la colère et la frustration (Cashen, 2002, 17). De tels récits personnels ont été dénigrés comme trop confessionnels, plaintifs ou subjectifs par leurs détracteurs (Pollit, 1999). Pourtant, alors qu'un examen attentif des écrits de cette

26 Oprea, Denisa-Adriana. « Du féminisme (de la troisième vague) et du postmoderne ». Recherches féministes 21, no 2 (2008): 5-28. https://doi.org/10.7202/029439ar.

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génération suggère qu'ils utilisent une variété de formes allant des plus personnelles aux plus théoriques, les récits personnels et ce que Bordo a appelé la « théorie incarnée » moins abstraite prédominent clairement (1993, 184-185). De plus, certains de leurs écrits les plus récents ont fait des efforts concertés pour utiliser plus explicitement l'expérience personnelle comme un pont vers des explorations politiques et théoriques plus larges de la troisième vague » (Dicker et Piepmeier, 2003, 13).»

Les médias et notamment Internet de la fin des années 1900 et du début des années 2000 donnaient la parole à des femmes qui avaient beaucoup à dire sur la déconstruction des nombreuses constructions sociales considérées comme « traditionnelles » et « obsolètes » telles que l'hétéronormativité et le « white washing » de la société. « Cette génération avertie des médias a également utilisé les nouvelles technologies, telles qu'Internet, la publication assistée par ordinateur et la photocopie, pour élargir les lieux de diffusion de leurs voix (Alfonso et Trigilio, 1997). Les zines, en particulier, ont fourni une forme d'interaction où *les jeunes sont les initiateurs et les producteurs de leurs propres agendas et représentations sociales. Un souterrain sans centre, construit de papier » (Cashen, 2002, 18). Ces jeunes féministes, qui reflètent certaines techniques postmodernistes et poststructuralistes telles que la déconstruction et le rejet des polarités binaires, est leur utilisation des contradictions pour exposer la construction sociale de la réalité. Cashen décrit comment Riot Grrrls, un groupe qui a récupéré de l'espace pour les femmes dans punk rock, ont adopté une « girlie » féminine* king of dress juxtaposée à des bottes de combat ou des mots comme « slut » écrits sur leur corps pour critiquer et dégonfler la construction du féminin (Cashen, 2002, 13-14). Les féministes célèbrent les contradictions comme un moyen de résistance à l'identité de la catégorisation, dans l'esprit des théories de la performance et des théoriciennes queer. Ici, embrasser la fluidité est considéré comme favorisant la diversité y et exposant les catégories de race, de genre ou de sexualité comme de simples constructions sociales.27

1.3.3 Section 3 : l'intersectionnalité et Le black feminisme

Dans l'article de Sharon Smith sur « Le féminisme noir et l'intersectionnalité », elle affirme: « La juriste noire Kimberlé Crenshaw a inventé le terme « intersectionnalité » dans son essai perspicace de 1989, « Demarginalizing the intersection of Race and Sex : à Black

27 Mann, Susan Archer, et Douglas J. Huffman. « The Decentering of Second Wave Feminism and the Rise of the Third Wave ». Science & Society 69, no 1 (2005): 56-91.

https://www.jstor.org/stable/40404229.

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Féministe critique of Anti-Discrimination Doctrine, Feminist Théorie,

and Antiracist Politics ». Le concept d'intersectionnalité n'est pas une notion abstraite, mais une description de la manière dont les oppressions multiples sont vécues. En effet, Crenshaw utilise l'analogie suivante, se référant à une intersection de trafic, ou un carrefour, pour concrétiser le concept : considérons une analogie avec le trafic dans une intersection, allant et venant dans les quatre directions. La discrimination, comme la circulation à travers une intersection, peut couler dans une direction et elle peut couler dans une autre. Si un accident survient à une intersection, il peut être causé par des voitures voyageant dans n'importe quel nombre de directions et, parfois, dans toutes. De même, si une femme noire subit un préjudice parce qu'elle se trouve dans une intersection, sa blessure pourrait résulter d'une discrimination sexuelle ou raciale.... Mais il n'est pas toujours facile de reconstituer un accident : parfois, les marques de dérapage et les blessures indiquent simplement qu'elles se sont produites simultanément, ce qui a frustré les efforts pour déterminer quel conducteur a causé le dommage. Crenshaw soutient que les femmes noires sont victimes de la discrimination d'une manière qui souvent ne rentre pas parfaitement dans les catégories juridiques du « racisme » ou du « sexisme » - mais comme une combinaison à la fois de racisme et de sexisme. Pourtant, le système juridique a généralement défini le sexisme comme basé sur une référence tacite aux injustices auxquelles sont confrontées toutes les femmes (y compris les femmes blanches) tout en définissant le racisme comme faisant référence à celles auxquelles sont confrontés tous les Noirs (y compris les hommes) et les autres personnes de couleur. Ce cadre rend souvent les femmes noires, juridiquement « invisibles » et sans recours juridique. Depuis l'époque de l'esclavage, les femmes noires ont décrit avec éloquence les multiples oppressions de race, de classe et de sexe - se référant à ce concept comme « oppressions imbriquées », « oppressions simultanées », « double péril «, « triple péril » ou tout nombre de termes descriptifs ». ». Le féminisme a provoqué des réactions négatives à l'égard des femmes noires, en particulier dans le premier et le deuxième mouvement, mais les choses ont commencé à changer dans la représentation des femmes noires lorsque l'Internet a eu un impact énorme sur la société. Selon Richardson, les femmes noires n'ont commencé à s'exprimer et à utiliser leur voix qu'au début des années 2000 avec l'essor des blogs comme forme d'expression de soi. Internet a donné aux femmes, et en particulier aux femmes noires, un espace sûr pour parler de leurs luttes dans la société américaine, ce qui a également conduit à une montée de Twitter noir qui a finalement conduit au mouvement Black Lives Matter qui a été lancé par un Tweet d'Alicia Garza. Sur Twitter. « Internet a relancé le féminisme visible et collectif en deux temps. » « Dans le paradigme Web 1.0, les féministes noires ont

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expérimenté leurs voix numériques. Des blogs tels que What About Our Daughters de Gina McCauley (Rapp, Button, Fleury-Steiner et Fleury-Steiner, 2010), The Angry Black Woman de K. Tempest Bradford (Curtis, 2015) et Crunk Feminist Collective de Brittney Cooper (Boylorn, 2013) est rapidement devenu une lecture obligatoire pour les femmes noires au début des années 2000. De cette façon, les affordances du Web 1.0 ont récompensé des personnalités numériques individuelles et remarquables avec un accès convoité aux médias traditionnels, mais n'ont pas encore ouvert la voie à une exploitation collective d'Internet pour la formation de mouvements sociaux. Le Web 2.0, une version en lecture/écriture d'Internet, a déplacé cette focalisation - des blogueuses féminines singulières - vers une pluralité de féministes noires connectées en ligne. Peu de temps après le lancement de Twitter en 2006, les Afro-Américains ont commencé à visiter la plate-forme de médias sociaux plus que tout autre groupe ethnique. En 2014, plus de 26 % des Afro-Américains se réunissaient sur Twitter à tout moment de la journée, alors que seulement 16 % des Blancs le faisaient (Smith, 2014). Le soi-disant « Black Twitter » (comme le surnommait le blogueur Choire Sicha en 2009) comprenait des voix afro-américaines du monde entier. Les premières explorations académiques de Black Twitter ont révélé que les Afro-Américains participaient à des jeux animés par « douzaines » (Florini, 2014) ou à des émissions télévisées à succès telles que Shonda Rhimes's Scandal (Everett, 2015) ou How to Get Away with Murder (Williams et Gonlin, 2017). La frivolité numérique a cependant cédé la place à la fureur après le procès pour meurtre de Trayvon Martin en 2013. Lorsque George Zimmerman, qui est à moitié blanc, a été acquitté du meurtre de l'adolescent noir non armé à Sanford, en Floride, Alicia Garza s'est rendue sur Facebook pour écrire une lettre d'amour aux Noirs. Son amie, Patrisse Cullors, l'a republiée sur Twitter avec un hashtag : #BlackLivesMatter (Garza, 2016). Aucune des femmes n'a déclaré qu'elles s'attendaient à ce que le Tweet devienne un mouvement mondial. À bien des égards, cependant, ce moment était peut-être inévitable, car la politique socialement conservatrice de la respectabilité a fait taire de nombreux groupes de militantes noires consentantes pendant des décennies.28»

Le féminisme a ignoré les femmes noires car les femmes noires traversaient déjà un mouvement pour se battre pour leurs droits en tant que personnes noires dans le mouvement des droits civiques. Les femmes noires ont donc dû choisir de se battre pour leur peuple et non pour leur sexe en tant que femmes, car des problèmes plus importants affectaient la communauté noire tels que le racisme, les crimes de haine, les meurtres, les guerres contre la

28 RICHARDSON, Allissa V. « Dismantling Respectability: The Rise of New Womanist Communication Models in the Era of Black Lives Matter » . Undefined, 2019. /paper/Dismantling-Respectability%3A-The-Rise-of-New-Models-Richardson/e8658e970c8a8b7b467cea1210ab37537db81213.

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drogue et les attaques policières. « L'une des premières pièces à articuler la nature simultanée et non hiérarchique des oppressions a été la "Black Feminist Statement" du Combahee River Collective, publiée en 1978. Elle a été suivie dans les années 1980 par des classiques tels qu'All the Women Are White, All the Blacks Sont des hommes, mais certains d'entre nous sont courageux (Hull, Bell-Scott et Smith, 1982) ; This Bridge Called My Back : Radical Writings by Women of Color (Moraga et Anzaldua, 1983) ; Home Girls : Une anthologie féministe noire (Smith, 1983) ; et Théorie féministe : de la marge au centre (hooks, 1984). Se considérant comme des "outsiders" au sein du mouvement féministe, ces pionnières de la troisième vague ont créé leur propre féminisme (Lorde, 2000).

La théorie de la politique identitaire, qui a joué un rôle énorme dans les études intersectionnelles et les études de genre, a donc façonné le terme intersectionnalité lorsque Patricia Hill Collins a utilisé le terme pour identifier différents types d'identités, de points de vue et de lieux sociaux liés dans une matrice de domination. « Au cours des années 1990, cette théorie des oppressions simultanées et multiples a été réarticulée, en grande partie grâce aux écrits théoriques de Patricia Hill Collins. Collins est passé d'appeler cette perspective la pensée féministe noire (1990) à la renommer théorie de l'intersectionnalité (Andersen et Collins, 1994 ; Collins, 1998) désignation qui a permis à ses hypothèses théoriques et politiques de prévaloir sur le point de vue ou l'identité. Collins a également créé une nouvelle épistémologie féministe qui a eu un effet profond sur la pensée féministe. Ici, elle a développé une vision constructionniste sociale de la connaissance qui reliait les identités, les points de vue et les lieux sociaux dans une matrice de domination.»

Cette théorie est liée aux théories du constructionnisme social et de la déconstruction de la construction sociale existante par les essentialistes. La raison derrière cette pensée est que ce que les femmes de couleur semblent croire d'elles-mêmes a été construit pour elles par la communauté blanche et doit donc être déconstruit et reconstruit en tant que féminisme noir en utilisant leurs propres identités comme identifiants sans l'impact du blanc. Pensait. « Ce défi à la deuxième vague a été mené par des féministes qui ont fondé leurs analyses sur les travaux de penseurs sociaux français, tels que Jacques Lacan, Michel Foucault et Jacques Derrida, qui ont soutenu que toutes les catégories de groupe pouvaient et devaient être déconstruites en tant qu'essentialistes. Comme l'a noté Judith Grant, les groupes fondés sur la différence - comme la

classe ouvrière ou les femmes de couleur - n'ont pas une voix ou une vision unique de la réalité, mais sont plutôt constitués de personnes aux expériences hétérogènes (Grant, 1993, 94).29»

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29 Mann, Susan Archer, et Douglas J. Huffman. « The Decentering of Second Wave Feminism and the Rise of the Third Wave ». Science & Society 69, no 1 (2005): 56-91. https://www.jstor.org/stable/40404229.

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PARTIE II : LES REPRESENTATIONS

MEDIATIQUES DES FEMMES

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Chapitre 1 : Les représentations médiatiques des femmes dans les médias

2.1.1 Section 1 : Les catégories des femmes dans les médias

Les femmes sont souvent représentées dans des catégories stéréotypées qui les rangent dans des cases pour permettre à la société de les identifier plus facilement comme « bonnes » ou « mauvaises » femmes, par exemple, les femmes qui expriment librement leur sexualité, qui montrent davantage leur corps, qui expriment elles-mêmes et leurs personnalités plus et ne sont pas timides se font traiter de "garce", "salopes", "trop" et sont souvent sous-estimées dans la société. D'un autre côté, les femmes qui sont timides et qui présentent des aspects maternels tels que prendre soin des émotions des autres, prendre soin de leur famille et donner la priorité à leurs enfants par rapport à leur travail sont souvent considérées comme de « bonnes femmes ». On attend des femmes jusqu'à ce jour, qu'elles aient des identités de genre et qu'elles se comportent d'une certaine manière, on pense souvent qu'elles ont besoin d'avoir des enfants et de faire l'expérience de la maternité pour souligner leur féminité à un certain âge où "l'horloge biologique" commence à tourner pour annoncent que le temps est presque écoulé pour leur capacité à donner naissance et c'est alors que la société et les gens autour d'eux commencent à faire pression sur eux et commencent à remettre en question leurs choix de vie s'ils choisissent de ne pas avoir d'enfants.

Une étude très importante a été réalisée par le professeur Marie-Joseph Bertini, qui est également ma directrice de thèse et qui m'a permis d'acquérir de nombreux aspects et points de vue importants en matière de féminisme et de représentations des femmes dans les médias. Le professeur Bertini soutient que le discours des représentations médiatiques constitue une pratique cartésienne qui est un aspect influencé par Michel Foucault qui indique que ce discours est une action sur le réel, cette action est basée sur des règles qui peuvent modifier et altérer la réalité des femmes dans la société, ce discours affecte également la façon dont les femmes sont perçues et traitées dans la société et peut influencer leur comportement et les décisions qu'elles prennent. « Le discours des médias sur les femmes constitue une pratique discursive, au sens où l'entendait Michel Foucault, c'est- à-dire une action sur le réel - organisée selon des règles - qui oriente celui-ci et le modifie ; un discours théorique articulé à une pratique sociale. » Selon le professeur Bertini, il existe cinq catégories distinctes de représentations des femmes dans les médias, l'égérie, la muse, la mère, la madone, et la pasionaria. Ces cinq catégories mettent les femmes dans des catégories et les stéréotypent dans certaines cases auxquelles elles

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appartiennent. Même si ces cinq catégories peuvent être intersectionnelles et échangeables, cependant, une fois qu'une femme est représentée comme par exemple "a madone» elle resterait une "madone" et c'est ainsi que la société la verrait longtemps. Selon la professeure Bertini L'égérie est une femme qui est toujours là pour avoir le dos de son mari, elle en est le principal soutien, elle se tient à ses côtés, elle est naturelle, aime la nature, elle conseille son homme, elle aime l'art et elle tire hommes à elle en raison de sa personnalité douce et artistique. «L'Égérie : Emprunté via l'étrusque au latin Égérie, il désigne d'abord le nom d'une nymphe auprès de laquelle un roi légendaire de la Rome antique, Numa Pompilius, prenait conseil avant toute décision importante, notamment avant de promulguer ses lois. Précisons que les nymphes désignent dans la mythologie grecque, puis romaine, les déesses d'un rang inférieur qui peuplent la nature : fleuves, bois, rivières, mer... Comme on peut le voir, l'attelage qu'ils forment tous deux sont fort hétéroclite. Ils sont en toutes choses l'exact opposé l'un de l'autre. Lui est humain, elle est divine (de rang inférieur tout de même) ; lui est du côté de la culture et du droit, elle, de la nature ; lui agit directement sur les hommes et l'organisation de leurs rapports, elle est toute entière suggestion et souffle. Lui est bien visible, elle à peine. Elle disparaît derrière ce et celui qu'elle anime. C'est la Figure avenante de la femme-conseillère, qui seconde et supplée. Celle qui se retire sur la pointe des pieds, laissant celui qu'elle guide récolter les fruits de ses efforts patients. Trait d'union entre deux rives, pratiquant l'entremise comme l'un des beaux-arts, l'Égérie est une femme-passerelle. En présentant les hommes les uns aux autres, en les lançant dans la conversation et bientôt dans le monde, depuis l'espace en retrait de son salon, l'Égérie est pur processus, mécanisme sophistiqué dans lequel la Femme s'abolit comme fin et se revendique comme moyen. Présence-absence perpétuelle, elle pousse les hommes devant elle comme pour mieux marquer que le salon n'est pas --ne doit pas être-un instrument de promotion sociale des femmes, mais celui de la promotion sociale, politique et artistique des hommes par les femmes. »

La muse par contre est proche de l'égérie mais elle est dépeinte pour inspirer l'homme avec qui elle est et influencer ses actions de manière plus profonde, elle rend l'homme émotif où son amour et son admiration pour elle influencent ses comportements et ses actions politiques, artistiques ou sociales. « Proche de l'Égérie mais suffisamment distincte pour qu'on ne puisse pas les confondre, la Muse désigne à l'origine dans la mythologie grecque, chacune des neuf filles issues de l'union de Zeus et de la Mémoire (Mnémosyne). D'abord déesses des montagnes et des champs, elles choisirent d'inspirer aux hommes les arts et la connaissance. Réunies en choeur sous la houlette d'Apollon musagète (protecteur des Muses), elles président à des domaines aussi divers que l'astronomie et la géométrie (Uranie), la tragédie et le chant

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(Melpomène), la danse (Terpsichore), l'éloquence et la poésie épique (Calliope), les hymnes et la mémoire (Polymnie), la musique (Euterpe), la poésie lyrique et érotique (Erato), la comédie (Thalie), ou l'histoire (Clio). Autant dire que leur rayon d'action est large, et couvre une grande partie des champs épistémiques de l'Antiquité grecque. La différence entre la Figure de l'Égérie et celle de la Muse est cependant très subtile. Si l'Égérie est inspiratrice, la Muse elle, est inspiration. En d'autres termes si l'Égérie manifeste une volonté ambitieuse par procuration comme nous avons pu le voir, si elle s'inscrit dans ce que Spinoza appelait une dimension conative - une tension vers quelque chose - la Muse n'exprime rien de tout cela.

La Figure de la Muse à la différence de l'Égérie implique un renoncement plus marqué, une dimension sacrificielle inhérente à l'interdiction faite aux femmes de se penser, non plus seulement comme actrices mais encore comme créatrices. »

La troisième catégorie de représentations des femmes dans les médias est la mère, la mère est un rôle et une identité de genre très stéréotypés que les femmes sont souvent représentées. La mère est une femme attentionnée, gentille et généreuse qui place les gens autour d'elle en premier, elle place les besoins et les désirs de son mari et la santé et les désirs de ses enfants comme sa principale priorité dans la vie et son centre du monde. « L'application soigneuse avec laquelle les médias renvoient les femmes à leur fonction reproductrice et maternante, est-elle aussi édifiante pour le chercheur. Certes, les hommes sont souvent qualifiés de pères de tels ou tels phénomènes, mais le reste de l'offre sémantique en ce qui les concerne est médiatiquement si riche, que la mention de ce terme ne présente dans leur cas aucune pertinence. En revanche, la Figure de la Mère participe de l'intense réductionnisme à l'intérieur duquel les médias sont chargés de veiller à maintenir les évolutions des registres d'action des femmes. Ainsi la récurrence de la Figure de la Mère renvoie-t-elle moins les femmes à leurs devoirs de mère qu'à leurs devoirs d'épouse, assumant par la maternité la survivance d'une distribution contraignante et stéréotypée des rôles. Alors qu'une femme sur trois est citée par les médias sans sa profession, contre seulement un homme sur vingt une femme sur quatre et un homme sur dix au niveau mondial - les femmes sont beaucoup plus souvent citées avec un lien de parenté que les hommes. La forte disparité de ces chiffres permet de comprendre le fonctionnement du mode de représentation des femmes dans les médias : c'est bien en tant qu'elle est rattachée à quelque chose d'autre qu'elle- même - donc par son hétéronomie - qui possède la faculté de la signifier toute entière que la femme est donnée à voir. Fille de, mère de, soeur de, femme de... »

La madone est la quatrième catégorie selon professeure Bertini, cette catégorie est très intéressante à analyser car elle implique deux catégories, une mère et une salope. Ce

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personnage est dépeint comme "le rêve de tout homme" une femme attentionnée qui peut être la mère de ses enfants qui est aussi hyper sexuelle avec lui, «La Figure de la Madone est éminemment ambivalente, comme le montre le premier exemple surtout, à propos de Martine Aubry. La Madone jouit d'une considération diffuse, due à la reconnaissance implicite de son statut d'exception. Par delà son caractère ironique (mais il faut noter alors que toutes les Figures emblématiques que nous analysons possèdent une connotation ironique) elle tire en effet son origine d'une double filiation sémantique. La Figure de la Madone représente admirablement cette tension essentielle entre la Maman et la Putain, double polarité indissociable de l'imaginaire masculin comme le montre si bien, plus près de nous, le film de Jean Eustache. Partie de l'innocence et de la pureté absolue que personnifie la Sainte-Vierge, la Madone se fait aussi femme fatale et voyageuse, dangereuse par son aptitude même à circuler librement, hors les bornes sensibles de la respectabilité des femmes immobiles. »

La pasionaria, la dernière catégorie est une femme passionnée par une cause et qui se bat sans cesse pour elle, ce terme est usuellement utilisé en politique et est vue comme une femme « en colère » ou « militante », explique la Professeure Bertini : «S'il est une formule médiatique clef pour désigner les femmes c'est bien celle de la Pasionaria. C'est la raison pour laquelle celle-ci est emblématique à elle seule, de la manière dont les médias contraignent les femmes à se représenter elles-mêmes. La très grande fréquence de ce mot - c'est de loin le plus utilisé des cinq termes répertoriés - et son vaste rayon d'action, en font un angle privilégié d'étude à partir duquel il devient possible d'appréhender certains ressorts essentiels de la sémiosis globale qui commande la production, la réception des mots et les interprétations dont ils sont l'objet. À lui seul en effet, ce mot offre une radiographie de la socioculture française contemporaine, mais aussi de la philosophie du pouvoir en vigueur et de ses modes d'exercice. »

Plus peut-être que de la langue comme pouvoir, c'est du pouvoir comme langue que nous entretient la problématique de la Pasionaria. Le pouvoir, comme l'inconscient selon Lacan, apparaît structuré comme un langage. L'ordre du discours est symptomatique en effet, de l'ordre symbolique auquel s'articulent les différentes instances d'organisation et de régulation de notre société. Par discours, il faut entendre ici, comme le suggérait Michel Foucault, une construction 30»

Gaye Tuchman's studies have also played a big part in acknowledging how women were being «symbolically annihiliated» into certain traditional ideas and concepts that were imposed to

30 Bertini Marie-Joseph. Langage et pouvoir : la femme dans les médias (1995-2002). In: Communication et langages, n°152, 2007. Usages médiatiques du portrait. pp. 3-22.

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them by the society : «Gaye Tuchman fut l'une des premières à constater que « la recherche sur les femmes et les médias [était] au point mort d'un point de vue théorique »15. Concédant l'efficacité politique de la « répudiation courroucée » des contenus médiatiques, elle lui reproche son « argumentaire embourbé dans une littéralité naïve, qui expose une théorie de la mimesis à la fois étrange et commune »16. La sociologue s'inquiète de l'écart entre l'inscription grandissante des femmes dans la sphère professionnelle américaine et une représentation médiatique concentrée sur le modèle de la femme au foyer. Elle craint que cette monstration stéréotypée ne limite les horizons des jeunes téléspectatrices alors que la force de travail féminine est fondamentale à l'économie américaine. Gaye Tuchman dénonce la condamnation médiatique des femmes actives et le confinement des femmes au foyer, qu'elle qualifie d'« anéantissement symbolique »17. Son analyse s'inscrit dans le paradigme fonctionnaliste des médias. S'appuyant sur les travaux d'Harold Laswell, elle postule une omnipuissance des médias dont le public est une cible amorphe qui absorbe passivement les contenus. Ces représentations médiatiques aliénantes pour les femmes ont une influence sur les audiences féminines qui se limitent en conséquence à désirer un bon mariage où elles entretiendront le foyer. Le schéma laswellien Qui dit quoi par quel canal à qui et avec quel effet ? structure son raisonnement. Cette vision instrumentale implique que le message médiatique ne peut être décodé que d'une seule façon, et qu'il produit un unique effet. Les premiers travaux sur l'image des femmes dans les médias se caractérisent par leur ancrage militant et leur faible cadrage théorique. Ces études doivent néanmoins être replacées dans leur contexte. Des observations empiriques aux premières conceptualisations, elles ont développé une expertise sur les stéréotypes féminins qui « a permis une prise de conscience des communicants ainsi qu'un moyen de pression sur les médias pour qu'ils améliorent l'image des femmes 31»

2.1.2 Histoire des représentations des femmes dans les médias

L'histoire des femmes dans le cinéma et les médias a toujours été déformée par les hommes qui dirigent les agences de cinéma. Les femmes ont été considérées comme inférieures, mises en archétypes, ont été stéréotypées et dépeintes comme inférieures et moins intelligentes par rapport à leurs partenaires masculins. Le rôle des femmes dans les films est passé de montrer des personnages féminins comme obéissants, à attentionnés, au méchant qui est un briseur de

31 Biscarrat, Laetitia. « L'analyse des médias au prisme du genre: formation d'une épistémè ». Revue française des sciences de l'information et de la communication, no 3 (30 juillet 2013). https://doi.org/10.4000/rfsic.619.

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ménage. «La problématique de la représentation des femmes dans les médias n'est pas uniquement fondée sur l'écart quantitatif entre les individus masculins et féminins. Non contentes d'être minoritaires, les femmes sont également assignées à des représentations de genre souvent réductrices. Militantes féministes et universitaires n'ont d'ailleurs pas manqué de mettre l'accent sur les stéréotypes féminins présents dans les médias. Les stéréotypes désignent des représentations réduites et figées dans la répétition qui « permettent de rapporter ce que nous voyons à des modèles préexistants pour pouvoir comprendre le monde, faire des prévisions et régler nos conduites 32»

Les fausses déclarations des femmes ont amené les universitaires dans les années 1970 à se demander et à chercher comment et pourquoi les femmes sont soumises aux yeux des hommes et sont constamment déformées afin de correspondre à la norme virile dans laquelle elles sont classées. L'universitaire Laura Mulvey a étudié la théorie du film féministe et a théorisé le concept derrière le regard masculin où les femmes dans les films sont représentés uniquement afin de plaire au public masculin. Par conséquent, ils sont représentés comme sexy, et attrayant, avec l'accent sur leur corps, au mépris de leur personnalité et de l'intelligence. « Le livre de Laura Mulvey intitulé « Unmasking the Gaze : Feminist Film Theory, History, and Film Studies » illustre cette approche (17-31), en reformulant et en critiquant son propre essai historique, « Visual Pleasure and Narrative Cinema », qui était fondé sur l'analyse textuelle. La méthodologie en vigueur à la fin des années 1970. » Mme Mulvey a utilisé la psychanalyse pour analyser la façon dont les femmes et les hommes sont représentés dans le cinéma, explique-t-elle : « Les femmes sont passives, les hommes sont actifs. Les hommes portent l'action narrative en avant ; les femmes sont la substance du spectacle oculaire, là pour servir de lieu du désir du mâle de les savourer visuellement. En effet, Mulvey soutient, à l'écran, que les femmes dans les films hollywoodiens ont tendance à ralentir le récit ou à arrêter l'action, car l'action doit souvent être gelée, par exemple, afin de poser des personnages féminins afin de permettre la possibilité de leur contemplation érotique. Par exemple, une icône féminine, comme Raquel Welch avant une terreur préhistorique, sera posée comme une statue pour que les spectateurs masculins puissent apprécier sa beauté Les numéros musicaux des coulisses sont des dispositifs utiles pour répondre à cette exigence narrative, puisqu'ils permettent à la narration de se poursuivre, dans la mesure où la narration consiste simplement à mettre en scène un spectacle, tout en prodiguant attention à la forme féminine. Pour Mulvey la forme

32 Biscarrat, Laetitia. « L'analyse des médias au prisme du genre: formation d'une épistémè ». Revue française des sciences de l'information et de la communication, no 3 (30 juillet 2013). https://doi.org/10.4000/rfsic.619.

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féminine dans le film hollywoodien devient un spectacle passif dont la fonction est d'abord et avant tout à voir. Ici, le sujet perceptif pertinent peut être identifié comme le spectateur masculin, et/ou le personnage masculin, qui, à travers des dispositifs comme le montage de point de vue, sert de délégué, dans la fiction, pour le membre de l'auditoire masculin (qui pourrait s'identifier au personnage masculin dans l'édition du point de vue). Cette idée peut être exprimée en termes de dire que dans un film hollywoodien, les femmes sont l'objet du regard.33»« La monstration des femmes au cinéma s'articule selon elle autour de deux mouvements distincts. D'un côté, les femmes sont mises en scène comme des objets sexuels à la fois pour les personnages de l'histoire et pour les spectateurs du film. De l'autre, la représentation favorise l'identification des spectateurs. Mais cette identification est strictement masculine, puisque les protagonistes sont les hommes, les femmes n'occupant que le rôle d'objet. Le système de représentation des films hollywoodiens réduit les femmes au rôle passif d'objet sexuel alors qu'il inscrit les hommes dans l'action. L'analyse filmique de Laura Mulvey met en lien contenus et réception tout en distinguant les rôles masculins et féminins. Sa prise en compte du rapport au spectateur a eu d'importants échos dans l'étude des médias. Ainsi, se développe à partir des années 1980 un courant de recherche qui questionne les stratégies de réception des audiences féminines. 34»

La montée du féminisme et le début de la deuxième vague de féminisme ont également conduit à une plus grande prise de conscience, en particulier après la théorie de Betty Freidan sur la femme mystique et la façon dont les femmes sont subordonnées à la représentation d'être des soignants. « Le féminisme des années 1960 et 1970 fut le berceau d'un mouvement de colère et de rejet de la part des féministes, notamment envers la presse magazine. L'ouvrage fondateur, La femme mystifiée, paru aux États-Unis en 1963, relança le débat sur le rôle des femmes dans la société américaine de l'après-guerre. Betty Friedan, fondatrice de la National Organization for Women (NOW), y dénonce la contribution des médias, tout particulièrement la presse magazine, à une « mystique » selon laquelle l'épanouissement des femmes passe exclusivement par le retour au foyer et la maternité. Partant de l'observation qu'il existe un mal-être commun à de nombreuses Américaines des années 1960, Betty Friedan cherche à identifier les raisons de cet « indéfinissable malaise » et les éléments de sa propagation. »

33 Stein, Minnah, 2019 | Minnah Stein | ARTS, et CULTURE. « The History and Future of Women in Film - Women's Media Center ». Consulté le 31 août 2022. https://womensmediacenter.com/fbomb/the-history-and-future-of-women-in-film.

34 Jaseuses, Les. «Laura Mulvey, Plaisir Visuel et Cinéma Narratif (1975).» Les Parleuses, July 2019, lesparleuses.hypotheses.org/532.

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Cependant, la deuxième vague de féminisme a eu son succès dans les années 1970-1980 en déplaçant l'ère du cinéma féministe en Amérique et en Grande-Bretagne. "Cependant, ce mouvement a changé en raison des concepts radicaux du féminisme et en raison des opinions politiques problématiques qui étaient la montée dans les années 1980 « Ces collectifs de cinéastes féministes, distributeurs et festivals ont disparu à partir de la fin des années 1980, en raison des compressions et des changements dans le financement des organismes artistiques, des radiodiffuseurs et d'autres organismes publics mis en oeuvre par les gouvernements Thatcher et Reagan. Et encouragé par la réaction contre le féminisme dans la culture néoconservatrice croissante des années 1980, qui a entraîné le déclin des groupes de conscientisation des femmes, des programmes universitaires d'études des femmes et des centres communautaires des femmes, qui avaient été des composantes clés du mouvement du film féministe.35»

«Les études médiatiques féministes et les Cultural Studies ont trouvé dans la problématisation de la représentation comme pratiques discursives de pouvoir constitutives de la réalité un point de convergence. En effet, la culture pour les chercheurs des Cultural Studies n'est plus envisagée dans une problématique de la domination, mais dans celle des rapports de pouvoir. Ce passage est opéré par Stuart Hall, lui-même inspiré de Gramsci. Il propose de considérer la culture comme un champ de luttes symboliques entre différents groupes sociaux. L'hégémonie s'exerce mais elle est sans garantie, en témoignent les pratiques diversifiées de réception. Ce tournant des études médiatiques a entériné une approche constructiviste des médias. Cette conflictualité est engrammée au sein des productions médiatiques, qu'il s'agisse des contenus, de leur production ou de la réception. Dans un même mouvement, les conceptualisations du genre des années 1990 et 2000 affirment que les identités de genre ne sont pas fondées en nature mais qu'elles procèdent d'identifications au sein de rapports sociaux hiérarchisés. Comme l'a montré Judith Butler, la subjectivation des individus opère de manière itérative au travers d'identifications à des normes de genre40. Analyser les contenus médiatiques permet dès lors d'accéder aux représentations collectives de ces normes, dont ils sont à la fois la scène et l'instance de reproduction. 36»

Les femmes sont sous-représentées et annihilées symboliquement depuis le début de la montée des médias. Les femmes ont été confrontées à des stéréotypes, à certaines catégories, comme

35 Bell, Melanie, Shelley Cobb, Christine Gledhill, Debashree Mukherjee, Laraine Porter, Rashmi Sawhney, et Ulrike Sieglohr. « Researching Women's Film History », 2020. https://doi.org/10.7916/d8-as7q-5051.

36 Biscarrat, Laetitia. « L'analyse des médias au prisme du genre: formation d'une épistémè ». Revue française des sciences de l'information et de la communication, no 3 (30 juillet 2013). https://doi.org/10.4000/rfsic.619.

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celles que nous avons vues ci-dessus écrites par la professeure Bertini, et ont également été soumises au regard masculin qui domine la façon dont elles sont représentées dans les médias. Gaye Tuchman soutient que les femmes ont été annihilées symboliquement pour être considérées comme des femmes au foyer et qu'elles sont banalisées en fonction de certains rôles de genre, comme les « mères, les épouses, les soignantes, etc. ». Il écrit : « annihilation symbolique » signifie que les femmes sont sous-représentées ou faussement représentées dans les médias : « Gaye Tuchman (1978) a développé le concept d'annihilation symbolique pour faire référence à la sous-représentation des femmes dans un éventail étroit de rôles sociaux, tandis que les hommes étaient représentés dans un éventail complet de rôles sociaux et professionnels. Tuchman a également fait valoir que les réalisations des femmes n'étaient souvent pas rapportées ou banalisées et souvent considérées comme moins importantes que des choses comme leur apparence Selon Tuchman, les femmes étaient souvent représentées dans des rôles liés aux stéréotypes de genre, en particulier en ce qui concerne les tâches ménagères et la maternité - un bon exemple de cela étant les publicités de poudre à laver dans lesquelles les mères et les petites filles travaillent ensemble, tandis que les hommes et les garçons sont ceux qui sont couverts de boue. 37»

Les représentations des femmes dans les médias n'ont pas changé de l'année 1954 à l'année 1979, selon un article écrit par Tuchman, « « Depuis 1954, il y a eu relativement peu de changement dans la présentation des femmes selon les indicateurs statistiques disponibles13. À l'époque, seulement 45 % des personnes présentées à la télévision étaient des femmes. environ 20 pour cent de ceux montrés comme membres de la force de travail ont été des femmes. Les hommes sont présentés comme des agresseurs, les femmes comme des victimes. Symboliquement serviles, les policières qui ont été frappées au sol par un méchant sont tirées du sol par un bon gars; dans les deux cas, les femmes sont sur le sol par rapport aux hommes. Il y a 25 ans, comme aujourd'hui, les femmes à la télévision étaient concentrées dans le ghetto de la comédie de situation. Ils sont et étaient, comme l'a dit la Commission des droits civils des États-Unis, « de la poudre aux yeux sur le plateau ». Cette similitude entre le passé et le présent se retrouve ailleurs dans les médias. Dans les années 1950 comme aujourd'hui, la vie des femmes dans les magazines de fiction pour femmes a été définie en termes d'hommes-maris, amants, ou le gouffre de l'absence masculine.

37 Thompson, Author Karl. « Media Representations of Women ». ReviseSociology, 2 septembre 2019. https://revisesociology.com/2019/09/02/media-representations-women/.

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Les annonces continuent de représenter les femmes à la maison et les hommes à l'extérieur, bien qu'il n'y ait pas de comparaison statistique systématique des annonces d'il y a 25 ans avec celles d'aujourd'hui. Les voix hors champ continuent d'être dominées par les hommes; moins de 10 % utilisent la voix des femmes pour annoncer les pauses dans les stations, les émissions à venir et l'endroit où acheter un produit. Bien sûr, il semble y avoir des différences entre les médias d'hier et d'aujourd'hui, particulièrement en ce qui concerne les minorités. Cependant, les femmes appartenant à des minorités, soit environ 2,9 % des gens à la télévision, sont concentrées dans des comédies de situation axées sur la famille17. Mais au moins, elles apparaissent maintenant à la télévision; au début des années 1960, la présence régulière d'une femme noire dans une émission aux heures de grande écoute a contribué à son annulation. Cependant, la simple présence ne suffit pas. Lemon souligne que sur certains spectacles les hommes ont dominé les femmes tellement que l'apparition régulière d'une co-star féminine semblait augmenter la domination masculine blanche. La présence permet également de réitérer les stéréotypes : Les modèles de dominance dans les interactions sur les heures de grande écoute contrastent la "matriarche noire" avec la position moins forte de la femme blanche au sein de sa famille. Et, les médias de masse supposent ainsi la supériorité masculine que les hommes donnent même plus de conseils sur les enchevêtrements personnels sur les feuilletons que les femmes. Cette constatation semble particulièrement significative, car les feuilletons se rapprochent davantage de la présentation d'un monde pseudo-égalitaire que les autres programmes de télévision et la plupart des autres médias. 38»

Plus tard en 1980, les femmes étaient encore sous-représentées et symboliquement annihilées dans les rôles de femmes au foyer et de mères et de personnages passifs dont le seul rôle est d'écouter leurs partenaires masculins et d'obéir aux règles sexospécifiques qui leur sont imposées par les hommes société. Même en 2006, les femmes étaient encore banalisées et dévalorisées alors que Thompson partageait des informations de la Women's Sport and Fitness Foundation, Thompson écrit : «Ferguson (1980) a effectué une analyse du contenu des magazines féminins de la fin de la Seconde Guerre mondiale à 1980 et a constaté que les représentations étaient organisées autour de ce qu'elle a appelé le culte de la féminité, basé sur des rôles et des le mariage et le souci de paraître.

38 Tuchman, Gaye. « Women's Depiction by the Mass Media ». Signs: Journal of Women in Culture and Society 4, no 3 (avril 1979): 528-42. https://doi.org/10.1086/493636.

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Ferguson a noté que les magazines destinés aux adolescentes offraient un plus large éventail de représentations féminines, mais il y avait encore un accent sur lui, à la maison, et en regardant bien pour lui. 39»

2.1.3 Section 3 : Les représentations médiatiques des femmes aujourd'hui

Les représentations des femmes dans les médias modifient et façonnent la façon dont les femmes se perçoivent et se perçoivent mutuellement. Elle modifie également la façon dont les hommes perçoivent les femmes et les jeunes filles dans une société. Des médias écrits aux médias visuels, les femmes sont montrées de certaines façons avec un accent sur leur physique tout en écartant leurs capacités qui n'impliquent pas leur corps. «Dans une étude de recherche sur l'observation des magazines (Stice, Spangler et Agras, 2001), 219 participantes ont été réparties au hasard dans deux groupes. Un groupe a reçu des abonnements à des magazines de mode pour une période de 15 mois. L'autre groupe n'a pas reçu les magazines pendant la même période. Ils ont conclu que "l'exposition à des images idéales minces" peut avoir des effets à long terme sur les jeunes femmes. Ces chercheurs ont également noté que la consommation de magazines a provoqué une augmentation de l'insatisfaction du corps des femmes et leur désir d'être mince. Qui suggèrent que lorsque les femmes intériorisent des images de corps féminin mince, elles peuvent présenter des réactions émotionnelles négatives et des comportements nuisibles. Tiggemann et Pickering (1996) ont administré des questionnaires à 94 femmes pour découvrir les effets de la télévision sur l'insatisfaction corporelle et le désir d'être mince. Les résultats de l'étude appuient un lien sociétal entre l'insatisfaction corporelle et les types d'émissions de télévision qui sont regardées par les femmes. Les chercheurs ont noté que le fait de regarder des émissions comme des feuilletons ou des feuilletons, des vidéoclips ou des films représentant des femmes dans des rôles stéréotypés avait une influence sur les niveaux négatifs d'insatisfaction corporelle des femmes.40» Ces présentations peuvent causer de graves problèmes d'alimentation et de santé chez les femmes qui sont plus enclines à adopter ces troubles de l'alimentation que les hommes à la pression que les femmes font face dans les médias entouré de femmes minces et attrayantes avec contradiction à leurs parties sexuelles telles que les gros seins avec des déchets et un gros cul. Ces représentations sexuelles

39 Thompson, Author Karl. « Media Representations of Women ». ReviseSociology, 2 septembre 2019. https://revisesociology.com/2019/09/02/media-representations-women/.

40 Brown, Karen Ruth. « MEDIA REPRESENTATIONS OF FEMALE BODY IMAGES IN WOMEN'S MAGAZINES », s. d., 122.

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inaccessibles font en sorte que les femmes croient qu'elles ne sont pas « assez jolies » et, par conséquent, elles devraient subir des chirurgies lourdes et dangereuses qui mettent leur vie en danger pour obtenir ce type de corps.

En 2006, la Women's Sport and Fitness Foundation a constaté que « il y avait peu de couverture du sport féminin, mais le peu de couverture qu'il y avait avait une tendance à banaliser, sexualiser et dévaloriser les réalisations sportives féminines. CEPENDANT, cet exemple ultérieur peut être quelque chose qui a changé considérablement au cours de la dernière décennie.41»

L'article que Thompson écrit de manière intéressante discuté comment Disney utilise l'idée de princesses et princes à l'idée de lavage de cerveau fille de croire que tout ce qu'ils font doit être rencontré avec le résultat quand la princesse obtient enfin ce qu'elle cherchait vraiment qui est l'amour et romance et la validation du personnage masculin qui est le prince. « Voici des exemples de situations où Disney renforce les stéréotypes féminins :

· Blanche-Neige - qui nettoie la maison des nains mâles et est finalement secourue par un prince mâle parce qu'elle est jolie.

· La Belle et la Bête - Dans laquelle Belle endure une bête violente et violente pour le racheter.

· Ariel - qui renonce à sa voix pour gagner le prince avec son corps.

· Mulan - qui gagne la guerre presque à lui tout seul pour rentrer chez lui et se faire draguer. »

L'article soutient que depuis 1970, les représentations des femmes sont plus présentes dans les médias, car nous voyons des femmes jouer des rôles de premier plan dans les films depuis. Cependant, ces représentations sont encore considérées comme stéréotypées et ne dépeignent que les femmes avec certains aspects physiques tels que mince, et attrayant, avec l'accent sur leur corps comme héroïne féminine. « Il y a eu plusieurs films au cours des dernières décennies avec des personnages féminins « forts » qui sont féroces, coriaces et débrouillards, et qui, sans doute, subvertissent les concepts hégémoniques de la masculinité. On peut soutenir qu'un moment décisif a été le film de 1979 « Alien » dans lequel le personnage principal féminin Ripley survit à ses collègues masculins et finit par tuer la menace Alien.

41 Thompson, Author Karl. « Media Representations of Women ». ReviseSociology, 2 septembre 2019. https://revisesociology.com/2019/09/02/media-representations-women/.

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Depuis lors, un certain nombre d'héroïnes féminines ont figuré comme personnages principaux dans divers films d'action tels que Terminator 2, les films Tomb Raider, Kill Bill et The Hunger Games.

Cependant, plutôt que de renverser les concepts hégémoniques de la masculinité, on pourrait soutenir que de tels films perpétuent encore le « mythe de la beauté », car tous les personnages féminins principaux sont minces et attrayants. 42» De tels films ou séries télévisées qui sont considérés comme « autonomisant les femmes » ou qui montrent « la diversité des genres » dans leur contenu médiatique dépeignent donc certains aspects physiques qu'une femme doit avoir, comme être mince, attrayant, etc. Game Of Thrones, par exemple, a eu sa controverse quand il s'agit de représenter les femmes en raison de sa nudité lourde et son accent sur les parties du corps sexuel des femmes.

Dans les plus récents films et séries télévisées qui ont explosé sur Internet en 2021 et 2022, comme Bridgerton, Euphoria, qui a été fortement critiqué sur Internet, The Batman 2022, Emily à Paris, You, et beaucoup d'autres séries et films, les femmes sont toujours représentées dans le stéréotype physique habituel, mince, sexy et attrayant pour le public masculin.

Cela n'a malheureusement pas changé depuis, car les femmes ont encore du mal à obtenir des emplois de cinéastes et à y réussir. Le manque de présence des femmes dans l'industrie cinématographique permet aux hommes de diriger et de voir les femmes du point de vue masculin, en mettant l'accent sur le corps de la femme et en présentant les femmes sous un jour stéréotypé dans certaines catégories. «Bien que les femmes aient de plus en plus surmonté ces obstacles au fil des ans, leur travail a rarement été reconnu sous forme de prix de l'industrie. Entre 1994 et 2018, seulement 12 pour cent des candidats au Golden Globe étaient des femmes, et de ceux-ci, seulement 8 pour cent ont gagné. Pas plus tard que l'an dernier, aucune femme n'a été nommée dans la catégorie Meilleure réalisatrice des Globes, et nous pouvons encore compter sur une main le nombre de femmes qui ont été nommées dans cette catégorie (comme Barbra Streisand, qui a été la première femme à remporter le Golden Globe pour la réalisation en 1984). Aujourd'hui, en 2019, les femmes ne représentent que 25 % des nominations aux Oscars qui ne sont pas sexospécifiques et il n'y a aucune candidate dans les catégories Meilleur réalisateur, Cinématographie et Montage de films.43»

42 Thompson, Author Karl. « Media Representations of Women ». ReviseSociology, 2 septembre 2019. https://revisesociology.com/2019/09/02/media-representations-women/.

43 Stein, Minnah, 2019 | Minnah Stein | ARTS, et CULTURE. « The History and Future of Women in Film - Women's Media Center ». Consulté le 31 août 2022. https://womensmediacenter.com/fbomb/the-history-and-future-of-women-in-film.

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Par conséquent, nous pouvons voir que même si les femmes ont gagné, les femmes sont néanmoins encore présentées comme des objets pour les hommes à regarder, elles sont encore sujettes au regard masculin et sont dépeintes en fonction de leur corps et de leur apparence. Les femmes dans les films sont également présentées comme « moins intelligentes » que les hommes, car les hommes semblent toujours être la raison pour laquelle les femmes parlent dans les films et les séries télévisées, ce qui explique le test de Bechdel qui « est un test qui demande si deux personnages féminins nommés se parlent de quelque chose d'autre qu'un homme. Il a été créé par Alison Bechdel en 1985, et il a été utilisé comme un indicateur de la façon dont les femmes sont représentées dans les films.44» Dans une étude menée par The Pudding, une publication numérique qui explique les idées débattues dans la culture avec des essais visuels, ils expliquent comment même dans les films des princesses Disney, les hommes semblent avoir le mot sur les personnages féminins qui sont censés être les personnages principaux de ces films. «Les résultats : 22 des 30 films Disney ont une majorité masculine du dialogue. Même dans les films avec des lead féminins, comme Mulan, le dialogue oscille masculin. Mushu, son dragon protecteur, a 50 % plus de mots de dialogue que Mulan elle-même. »voir Figure 1

44 Matt. « What Is the Bechdel Test? Women In Fiction
· Filmmaking Lifestyle ». Filmmaking Lifestyle, 11 novembre 2021. https://filmlifestyle.com/what-is-the-bechdel-test/.

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Chapitre 2 : les femmes de couleurs dans les médias

2.2.1 Section 1 : Les représentations des femmes de couleurs dans les médias, : histoire et stéréotypes

Les femmes de couleur ont manqué de représentation médiatique depuis que le film a commencé, cela s'est ensuite transformé en fausses représentations et dépeignant les femmes de couleur comme malveillantes, violentes, hypersexuelles, et globalement, inférieures aux femmes blanches, les hommes blancs, et aussi inférieures aux hommes de couleur. La culture populaire de nos jours dépeint les femmes de couleur de manière négative et hyper-stéréotypée qui affectent non seulement comment les femmes de couleur se voient elles-mêmes, mais aussi, comment les gens dans la société regardent les femmes de couleur selon ces stéréotypes lourds. L'article « Ai-je l'air d'avoir une attitude ? Comment les stéréotypes des femmes noires à la télévision ont un impact négatif sur les accusées noires à travers le biais implicite des jurés » publié par Fanta Freeman explique comment les femmes sont stéréotypées dans de multiples catégories, en particulier les femmes noires. La chercheuse explique : « les personnages et les icônes de la culture populaire sont souvent conçus sur les stéréotypes raciaux négatifs de Mammy - la figure de la mère asexuée, heureuse, obèse et noire ; Jézabel - l'impudente, intrigante, excessivement sexuelle ; et ; Saphir - l'émasculateur grossière, bruyante et autoritaire (Balaji 2010, 2009 ; Fischoff et al. 1999). Ces caricatures historiques se sont transformées en distorsions contemporaines : la reine du bien-être, qui est sexuelle et dépeint une promiscuité et complote pour l'argent ; et la « gold-digger » qui planifie et exploite la générosité des hommes (ibid.). Indépendamment des possibilités de représentation diversifiée dans les médias, les études indiquent que les femmes dans les vidéos d'artistes masculins, en particulier les vidéos de hip-hop ou de rap, sont souvent dépeintes de manière défavorable ; généralement, plusieurs femmes sont montrées dans des poses provocantes et des vêtements révélateurs et rivalisent pour attirer l'attention de l'artiste masculin ou des artistes et de leur entourage (Balaji 2010, 2009; Hall et Smith 2012; Collins 2006). Les recherches de Ward sur l'analyse du contenu de 2003 suggèrent que les longs métrages d'artistes féminines présentent de la même manière les femmes dans des rôles subordonnés ou hyper sexualisés par rapport aux vidéos d'artistes masculins.45 »

45 Freeman, Fanta. « Do I Look Like I Have An Attitude? How Stereotypes Of Black Women On Television Adversely Impact Black Female Defendants Through The Implicit Bias Of Jurors » 11 (13 juin 2019): 54.

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L'annihilation symbolique de Gaye Tuchman ne s'applique pas seulement aux femmes, mais aussi aux personnes de couleur et en particulier aux femmes de couleur qui ont été annihilées symboliquement et stéréotypées et qui continuent de l'être. Les femmes de couleur, et plus précisément les femmes noires, sont stéréotypées, sexualisées et banalisées dans les médias. Coleman et Yochim expliquent cette annihilation symbolique dans leurs oeuvres : « L'annihilation Symbolique de La Race : un examen de la « noirceur » : les études axées sur le traitement des Noirs dans les médias se sont largement appuyées sur cette définition de l'annihilation symbolique raciale, bien que le concept ne soit pas toujours explicitement référencé. Pour illustrer, Pescosolido, Grauerholz et Milkie (1997) décrivent les Noirs comme étant ignorés, stéréotypés ou rabaissés par les médias ; leur critique fait écho aux définitions originales de Gerbner et Tuchman qui incluent « absence » ainsi que « condamnation » et « banalisation ». Hooks (1992) fait valoir que les femmes afro-américaines ont été condamnées car elles sont souvent reléguées à des représentations contrôlantes et sexuellement insensées (voir aussi Hill Collins, 2000). »

Les chercheurs poursuivent leur article en expliquant comment les fausses représentations des personnes de couleur dans les médias peuvent être dangereuses et destructrices pour les personnes de couleur, Brown mentionne cette destruction en l'appelant « colorstruction » qui est utilisé pour expliquer les gens de couleur sont criminalisés et déformés de manière très dangereuse. «Brown (2001) discute de l'absence de noirceur héroïque dans les bandes dessinées. Il soutient que les lecteurs doivent s'identifier au-delà des frontières raciales, car les minorités raciales visibles dans la plupart des bandes dessinées étaient des criminels sans nom que les héros blancs ont vaincu. Whylie (1999) utilise le terme « colorstruction » pour révéler comment les différences de couleur de peau dans la noirceur sont exploitées dans les médias pour associer une valeur plus élevée à ceux qui possèdent des traits physiques plus proches de ceux des blancs. Whylie postule que les personnages du film de 1991 New Jack City, créé par un cinéaste noir, présentent « une ligne de couleur assez évidente qui sépare les personnages au teint sombre plus négatif [...] des personnages noirs plus clairs » (p. 189). Pour Whylie, introduire une telle guerre interraciale ne consiste pas seulement à exploiter le noir comme un mal dans notre imagination. Au contraire, Whylie propose que la noirceur, même dans les produits médiatiques tels que New Jack City, soit banalisée et rendue théorique, remplacée par la suprématie blanche et la domination culturelle. 46 »

46MEANS Coleman, Robin, et Emily CHIVERS YOCHIM. « The Symbolic Annihilation of Race: A Review of the « Blackness» Literature « , 24 juin 2008.

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Les personnes blanches et surtout, les hommes blancs prennent sur la production de film a handicapés les personnes noires et surtout les femmes noires d'être représentés d'une manière correcte dans les médias, «Comme le souligne la sociologue Tsedale Melaku Comme le note un avocat de l'étude de Melaku, les directeurs qui ont rarement, si jamais, ont des personnes noires dans leurs cercles personnels ou professionnels peuvent être incertains ou mal à l'aise d'interagir avec elles. D'autres fois, ce manque de mentorat est une conséquence de l'exclusion intentionnelle lorsque les dirigeants se font un devoir de ne pas inclure les femmes noires dans les équipes, comme mentorés ou sur des projets importants. Mais dans tous les cas, ces modèles contrecarrent la mobilité des femmes noires dans les organisations et leur capacité à réaliser leurs ambitions et à assurer des rôles de leadership. Et les femmes noires doivent lutter plus dur pour accéder et progresser dans ces professions, avec une sous-représentation professionnelle et des disparités salariales à démontrer. Travaillant dans une profession dominée par les hommes, les femmes médecines noires sont très sensibles à l'impact du sexisme sur leur vie. » 47

Ces fausses déclarations sont présentes depuis le début des médias audiovisuels et même avant, les discriminations telles que le visage noir et les blagues et commentaires racistes étaient fortement présents dans les médias, ce qui a amené de nombreux universitaires et militants dans les années 1960 à dénoncer la discrimination dont les minorités sont victimes dans les médias. «Depuis 1965, par exemple, des spécialistes des médias et de la communication, des militants et des groupes de pression, des journalistes et des critiques, des guildes artisanales et des observateurs de l'industrie produisent des rapports périodiques sur l'état de la diversité dans les industries des médias et du divertissement en Amérique du Nord. Ces rapports font l'inventaire du nombre de femmes, de Noirs, de gais et de lesbiennes, d'Américains d'origine asiatique et de Latino-Latino-Américains employés dans différents secteurs de production des médias de divertissement aux États-Unis, des showrunners et écrivains à la télévision aux réalisateurs et producteurs de cinéma. Ces rapports surveillent également l'état de la diversité devant l'écran (selon les types de caractères par genre, rôle, réglage, action, etc.).48»

Les femmes de couleur ont été largement sous-représentées dans l'histoire de Hollywood, elles ont d'abord été représentées en tant que second et personnages secondaires tels que les bonnes,

47 WINGFIELD, Adia Harvey. « Women Are Advancing in the Workplace, but Women of Color Still Lag Behind « . Brookings (blog), 9 octobre 2020. https://www.brookings.edu/essay/women-are-advancing-in-the-workplace-but-women-of-color-still-lag-behind/.

48 Gray, Herman. «Precarious Diversity: Representation and Demography.» Precarious Creativity: Global Media, Local Labor, edited by Michael Curtin and Kevin Sanson, University of California Press, 2016, pp. 241- 53. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/10.1525/j.ctt1ffjn40.22. Accessed 9 Jul. 2022.

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les esclaves, et les sans-abri qui ont une importance de zéro à faible dans le scénario du film, puis qui deviennent des personnages qui ont été représentés tout comme la façon dont les homosexuels ont été représentés à la fin des années 1990 au début des années 2000, « le meilleur trope ami », ces femmes ont été vues dans des films tels que « ignorant », des séries comme « Gilmore Girls », Patty la meilleure amie dans « Sleepless In Seattle », Titus dans « Unbreakable Kimmy Schimdt », Jack dans « Star is Born », Chastity dans « 10 Things I Hate About You », Yang dans « Gray's Anatmoy » Joelle dans « Dear White People » et bien d'autres productions médiatiques, ce trope est toujours présent jusqu'à ce jour et est fortement représenté. La production médiatique place ce personnage comme un personnage secondaire, car il ferait ressortir davantage le personnage principal puisque celui-ci est toujours plus attrayant, plus intelligent et se démarque plus que le meilleur ami puisqu'il est surtout léger. . .écorché, mince et attrayant pour le public. Le meilleur ami est souvent représenté par des personnes de couleur, en particulier des femmes de couleur. Les femmes de représentation des couleurs ont évolué aujourd'hui pour être représentées dans les productions médiatiques lorsque leur couleur est fortement soulignée comme leur identité principale et qu'elles sont souvent représentées dans la même race que la leur. Ce qui signifie que les femmes noires qui sont les personnages principaux seraient des personnages d'un « film noir ».

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2.2.2 Section 2 : Fausses déclarations et stéréotypes : effets psychologiques et sociaux

Les femmes de couleur ont été fortement affectées par le manque de représentation dans les médias qui leur était imposé, et aussi par la fausse représentation qui façonne et affecte la façon dont les membres de la société les voient, la façon dont ils se perçoivent et la façon dont la société les traite et leur interdit certaines possibilités en raison de ces stéréotypes qui leur sont imposés. Ces stéréotypes peuvent être, l'hyper sexualisation des femmes de couleur comme les femmes noires et les femmes latino-américaines. Les enfants et les adolescents sont fortement affectés psychologiquement par les médias qui leur sont montrés, ils vieillissent avec une certaine image dans leur tête de la façon dont les médias dépeignent comment la société s'attend à ce qu'ils soient et se comportent quand ils deviennent adultes. « Entre 8 et 18 ans, les enfants américains sont exposés en moyenne à près de 8 heures de médias par jour, soit plus de 40 % par le biais de la télévision. Chez les parents, les éducateurs, les médecins et le personnel de la santé publique, la nature du contenu disponible à la télévision, en particulier le contenu à caractère sexuel, suscite des préoccupations concomitantes. Les chercheurs ont documenté la prévalence accrue de la communication sexuelle et des représentations visuelles plus explicites du comportement sexuel dans les médias télévisés (Kunkel et coll., 1999). Cette télévision plus sexualisée a attiré l'attention à une époque où les taux de grossesse chez les adolescentes et d'infections sexuellement transmissibles demeurent inacceptables (Center for Disease Control [CDC], 1995, 1998; Fleming, 1996; Ozer, Brindis, Millstein, Knopf et Irwin, 1998). Par conséquent, il semble naturel de se demander si les valeurs et les comportements présentés dans les médias de divertissement public ont un impact malsain sur les enfants et les adolescents qui les consomment en si grandes quantités. Les données probantes suggèrent également que les jeunes afro-américains et hispaniques ont des taux plus élevés d'exposition quotidienne aux médias que les Blancs, ainsi que des pourcentages plus élevés de jeunes qui consomment plus de sept heures de médias chaque jour (Henry J. Kaiser Family Foundation / Children Now, 1999). En moyenne, ces jeunes passent plus d'une heure par jour à regarder la télévision que les adolescents blancs. Bien que le contenu sexuel dans les médias télévisés puisse toucher n'importe quel groupe d'âge, les adolescents peuvent être une population particulièrement vulnérable parce que l'adolescence est une période de développement critique où les rôles de genre, les attitudes sexuelles et les comportements sexuels sont façonnés. (Commission des communications, 1995). Si les adolescents de couleur sont plus susceptibles d'être exposés à du contenu télévisuel à caractère sexuel en raison des taux plus élevés

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d'utilisation des médias, il semble raisonnable de se demander s'ils seraient plus vulnérables aux conséquences potentiellement négatives de cette exposition.49»

Le manque de représentation des femmes de couleur crée une société qui est ignorante envers les femmes de couleur, la fausse représentation des femmes de couleur, crée une société qui juge les femmes de couleur et les stéréotypes dans certaines catégories telles que « Les Latines ont de gros seins et sont des chercheuses d'or, les femmes noires sont des prostituées et des travailleuses du sexe, les femmes arabes sont prudes et trop religieuses, les femmes asiatiques sont naïves et petites donc elles sont fétichistes. » Ces stéréotypes et ces préjugés peuvent créer une énorme idée fausse qui conduit les femmes de couleur à être marginalisées dans une société. «Les stéréotypes des personnes de couleur continuent d'être un problème dans les médias, et certaines études ont révélé que les représentations des médias peuvent influencer à la fois les perceptions blanches des personnes de couleur et les perceptions des personnes de couleur (Dixon et Maddox, 2005; Mastro, 2004). La plupart des recherches antérieures sur les stéréotypes se sont appuyées sur le paradigme de la cognition sociale avancé par les psychologues. Selon les théories et les recherches en cognition sociale, les schémas peuvent être conçus comme des structures cognitives reliant les catégories sociales (p. ex., les Noirs) à divers traits importants (p. ex., criminels et pauvres; Eagly et Chaiken, 1993; Fiske et Taylor, 1991). De plus, ces schémas peuvent être activés dans des contextes où les liens stéréotypés pertinents sont représentés (p. ex., regarder un criminel noir à la télévision), et cette activation rend le schéma plus susceptible d'être utilisé dans des jugements subséquents. (Dixon, 2006; Hamilton, Stroessner et Driscoll, 1994; Power et coll., 1996).50»

Une étude qui a été faite en 2004 sur les représentations des femmes de couleur dans les magazines a conclu que lorsque les stéréotypes contre les femmes de couleur sont montrés dans les magazines, les personnes blanches ont tendance à croire moins dans les stéréotypes raciaux qui leur sont imposés. Ces contre-stéréotypes pourraient être (les latines minces et à succès qui n'incarnent pas les mêmes caractéristiques physiques qu'une femme latino-américaine, une femme noire qui réussit et qui se fait sans être impliquée sexuellement pour gagner de l'argent, une femme arabe qui n'est pas religieuse, etc.) Ces contre-stéréotypes seraient donc brisés et les gens commenceraient à penser aux femmes d'autres races « en dehors des boîtes où la société les a mises » Les stéréotypes sont définis comme une image préexistante d'un groupe

49 Gruber, Enid, and Helaine Thau. «Sexually Related Content on Television and Adolescents of Color: Media Theory, Physiological Development, and Psychological Impact.» The Journal of Negro Education, vol. 72, no. 4, 2003, pp. 438-56. JSTOR, https://doi.org/10.2307/3211195. Accessed 29 Aug. 2022.

50 Covert, Juanita J., and Travis L. Dixon. «A Changing View.» Communication Research 35.2 (2008): 232- 256. Web.

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de personnes qui créejongle et catégorise les gens selon leur couleur, leur classe sociale, leur origine ethnique, leur religion, etc. «« Le stéréotype consiste à utiliser une image ou une idée préexistante au sujet d'un groupe de personnes et à utiliser ce concept pour orienter votre croyance ou votre comportement à l'égard de la personne qui se trouve devant vous. Les stéréotypes peuvent se former pour diverses raisons. Souvent, nous recevons de fausses nouvelles ou de fausses informations concernant une personne ou un groupe de personnes, ce qui crée une image dans notre esprit (Quelles sont les causes des stéréotypes?, s.d.). Ces fausses nouvelles ou informations peuvent provenir de n'importe où, comme notre famille, nos amis, le système d'éducation, les nouvelles, etc. Les stéréotypes sont encore plus véhiculés lorsque nous sommes bombardés à plusieurs reprises d'informations similaires de la part des gens qui nous entourent et de la société en général. Bien souvent, nous souscrivons à des personnes et à des médias qui correspondent à nos points de vue et reflètent notre pensée (Hinton, 2017). Pour cette raison, les stéréotypes existants sont renforcés et mis en oeuvre car ils sont perçus comme la vérité. Les enfants, en particulier, peuvent rapidement capter des indices nuancés de leur famille et de leurs amis pour les utiliser pour former leurs propres stéréotypes sur un groupe de personnes (Quelles sont les causes des stéréotypes?, s.d.). Les gens de tous âges créent des corrélations illusoires, qui exagèrent la vérité pour correspondre au stéréotype qui a été développé dans leur esprit (Foscaldi, 2014). La plupart des stéréotypes découlent de l'exposition minimale que les gens reçoivent envers un certain groupe de personnes. L'exposition minimale peut être une expérience unique ou une exposition quotidienne de quatre à cinq secondes. Le fait d'être exposé à une personne d'une minorité donnée chaque jour, même si ce n'est que pour dix secondes, peut augmenter les chances d'une personne de croire que toutes les personnes de cette minorité croient, agissent, travaillent et vivent de la même façon (Eagly, 2015). Cette exposition répétée à une représentation de l'ensemble de la minorité renforce le stéréotype dans l'esprit de la personne, ce qui les amène à créer des idées et 9 à déformer la représentation des minorités ailleurs (Green, s.d.). La fausse représentation est enracinée dans les stéréotypes qui ouvrent la voie à des interprétations inexactes des minorités, d'autres groupes de personnes. Les individus croient que les stéréotypes sont des faits et utilisent leurs connaissances limitées pour représenter le groupe de personnes stéréotypées.»

Ces stéréotypes peuvent toutefois être extrêmement dangereux pour le groupe de personnes dans la société car ils peuvent créer un manque de possibilités pour un certain groupe, la violence, les comportements sexuels inappropriés, Par exemple, les stéréotypes peuvent nuire à la personne de couleur qui travaille, car ils créent des difficultés psychologiques qui

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l'amènent à être démotivée et à quitter son emploi et son lieu de travail. Une femme noire, par exemple, pourrait commencer à dénigrer son emploi et penser que ce n'est pas important parce qu'elle est constamment exposée aux stéréotypes : « Les stéréotypes jouent un rôle important dans l'impact sur l'éthique de travail, généralement de manière négative. Les stratégies contre-productives, comme la réduction de la pratique et l'actualisation des tâches, sont augmentées. La réduction du temps de pratique reflète le stress que vivent les personnes qui travaillent à une activité ou à une tâche (Stroessner & Good). Un employé qui a été exposé à des stéréotypes au sujet de son groupe peut commencer à travailler moins pour accomplir la tâche. Par exemple, si une femme noire de couleur est constamment exposée à des stéréotypes concernant ses antécédents et scrutée en fonction de ceux-ci, il y a de fortes chances qu'elle travaille moins pour apprendre les meilleures pratiques de son poste. En fait, elle peut même commencer à actualiser la tâche, ce qui remet en question l'importance ou la nécessité de la tâche (Stroessner & Good). Des questions comme « Pourquoi est-ce important? » « N'est-ce pas une perte de temps? » se posent pendant les périodes d'actualisation des tâches. La remise en question des tâches consiste également à croire que la tâche était injuste ou trop difficile, plutôt que de prendre le temps d'apprendre ou de développer les compétences nécessaires pour accomplir la tâche (Fernandez-Reino, 2019).51»

Tous ces stéréotypes sont dirigés et représentés par les médias que la société consomme et crée, ils sont alimentés par les individus dès leur plus jeune âge et continuent d'affecter la façon dont ces groupes de personnes sont perçus dans la société.

2.2.3 Section 3 : Les représentations des femmes de couleurs aujourd'hui

Même si nous avons vu un boom dans les représentations médiatiques des personnes de couleur, les femmes de couleur ont encore du mal à être représentées pour qui elles sont malgré leur couleur de peau.

Aujourd'hui, le lavage des couleurs est devenu une tendance dans les médias que de nombreuses plateformes et marques suivent seulement pour leur apporter plus de clients et de téléspectateurs. Cependant, ces marques n'appliquent pas l'aspect diversifié à leurs propres équipes et ne permettent pas aux femmes de couleur de devenir PDG ou de grands

51 Pillati, Anvitha. « Women of Color in the Workplace: The Stereotypes and Misrepresentation », 17 août 2021. https://escholarship.org/uc/item/3cg2q02d.

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gestionnaires. Une étude réalisée par le Geena Davis Institut examine « les représentations des femmes et des filles noires dans les médias de divertissement en 2019 ». L'étude montre ce qui suit :

« Black Female Leads in Family Films :

· Les filles et les femmes noires représentent 6,5 % de la population des États-Unis, mais seulement 3,7 % des chefs de file/co-chefs de file dans les 100 films les plus rentables de la dernière décennie. Ce chiffre s'est amélioré ces dernières années.

· Seulement une femme de marque noire sur cinq (19,0 %) de la dernière décennie a un teint de peau foncé2.

· La plupart des grandes dames noires (57,1 %) des films populaires de la dernière décennie présentent des coiffures conformes aux normes européennes de beauté par opposition aux coiffures noires naturelles.

Personnages féminins noirs dans les films de famille : Résultats négatifs des films :

· En ce qui concerne la sexualisation, les femmes noires (13,5 %) et les autres femmes de couleur (14,8 %) sont plus susceptibles d'être représentées comme partiellement ou entièrement nues que les femmes blanches (9,0 %).

· Les autres femmes de couleur (56,9 %) et les femmes blanches (51,2 %) sont beaucoup plus susceptibles d'être présentées comme attrayantes que les femmes noires (41,4 %) dans les films familiaux.

· Les caractères féminins noirs sont plus susceptibles d'être montrés comme violents que les caractères féminins blancs (29,3 % comparativement à 24,6 %) et deux fois plus susceptibles d'être violents que les autres caractères féminins de couleur (14,8 %).

· Dans les meilleurs films, les femmes blanches (27,2 %) sont plus susceptibles d'être présentées comme ayant une relation amoureuse que les femmes noires (22,7 %) ou d'autres femmes de couleur (25,9 %).

·

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Les femmes blanches (16,9 %) sont plus susceptibles d'avoir au moins un partenaire sexuel dans les films que les femmes noires (13,3 %) et les autres femmes de couleur (14,8 %).52 »

Cette étude, donc, qui a été menée en 2019, a montré que les femmes noires sont dépeintes comme étant plus sexuelles, sont dépeintes d'une manière lavée à blanc, avec une peau claire et des cheveux caucasiens, elles sont vues comme nudistes ou semi-nues et sont montrées comme plus violentes que les femmes blanches dans les films. Ils sont aussi moins vus dans les films romantiques.

Une autre étude de Neilsen sur la diversité et l'inclusion à la télévision a révélé que les femmes de couleur sont le groupe le plus sous-représenté sur toutes les plateformes. « L'étude, qui portait sur les 300 émissions les plus populaires de 2019, a révélé que 92 % des émissions avaient « un certain niveau de diversité » dans leur distribution. Mais comparativement aux estimations de la population, l'étude a révélé que les émissions de télévision ne représentent pas toujours certains groupes, en particulier les Amérindiens et les femmes hispaniques ou latines.53»

Bien que l'étude soit exacte, cependant de nombreuses autres ethnies et minorités ne sont pas représentées, comme les femmes arabes et les femmes d'Asie du Sud-Est. On a constaté que les populations asiatiques américaines et noires étaient « bien » représentées sur les plateformes de diffusion en continu, mais lorsqu'on examine la représentation intersectionnelle, l'étude a également révélé que les hommes LGBTQ ou de couleur étaient beaucoup plus susceptibles d'être représentés à parité ou au-dessus que les femmes des mêmes groupes.

En ce qui concerne la représentation des femmes de couleur dans les médias au cours des dernières années, le Women's Media Center a mené une étude sur « The Status of Women in the U.S. Media 2021 », qui « composé de 109 études et rapports, y compris des recherches originales du Women's Media Center et des recherches agrégées du milieu universitaire, de

52 Geena Davis Institute. « Representations of Black Women in Hollywood ». Consulté le 7 août 2022. https://seejane.org/research-informs-empowers/representations-of-black-women-in-hollywood/.

53 « Women of Color Are the Most Underrepresented Group on TV, Nielsen Report Finds ». Consulté le 30 août 2022. https://www.yahoo.com/entertainment/women-color-most-underrepresented-group-192249068.html.

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l'industrie et de groupes professionnels, de syndicats, de chiens de garde des médias, de salles de nouvelles et d'autres sources. »

Cette étude montre comment l'inégalité dans la production cinématographique est encore confrontée à des problèmes de diversité et d'inclusion envers les femmes de couleur. » Voici quelques-unes des principales découvertes dans le domaine du divertissement, de la télévision et du cinéma :

· Selon le Geena Davis Institute on Gender in Media, les femmes noires représentaient 6,5 % de la population des États-Unis, mais 3,7 % des chefs de file des 100 films les plus rentables de la décennie se terminant en 2019.

· Selon l'Annenberg Inclusion Initiative de l'Université de Californie du Sud, 32 des 100 meilleurs films de 2019 comportaient des femmes de couleur en tant que personnages principaux et 17 des meilleurs films avaient des femmes de couleur en tant que coauteurs.

· Les personnes de couleur représentaient 19 % des 230 cadres, chefs de division et autres cadres supérieurs de la Walt Disney Company, de WarnerMedia d'AT&T Inc., de NBCUniversal de Comcast Corp., de ViacomCBS, de Sony Pictures et de Netflix, selon le Los Angeles Times.

· Pour la première fois, en 2019, les nouvelles séries télévisées d'action en direct produites aux États-Unis avec des émissions diversifiées ont surpassé les émissions non diversifiées en nombre, 71 dans la première catégorie et 69 dans la seconde, selon Parrot Analytics et Creative Artists Agency.

· 37 % des auteurs de séries criminelles étaient des femmes et 11 % étaient des femmes de couleur; la sous-représentation est responsable de « la représentation déformée de la criminalité, de la justice, de la race et du sexe », selon Color of Change.54»

Par conséquent, nous pouvons voir que les femmes de couleur ont évolué avec les représentations, mais encore, pas assez que les femmes blanches ou les hommes de couleur

54 November 18, et 2021 | Media. « The Status of Women in the U.S. Media 2021 - Women's Media Center ». Consulté le 7 août 2022. https://womensmediacenter.com/reports/the-status-of-women-in-the-u-s-media-2021-1.

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sont représentés. Les femmes de couleur luttent encore pour être représentées sans se concentrer lourdement sur leur race, elles sont considérées comme des personnes de couleur tout en ignorant leurs identités en tant que femmes. Ils sont donc stéréotypés dans les stéréotypes raciaux qui sont appliqués aux femmes de couleur tels que, hypersexualité, un certain type de corps, être bruyant, parler trop, etc. Ces stéréotypes sont fortement présents dans les représentations des femmes noires et latines, Alors que les femmes amérindiennes sont perçues comme rebelles et axées sur leur identité tribale, les femmes arabes sont perçues comme religieuses et réservées, et les femmes asiatiques comme intelligentes, tranquilles et timides.

Ces représentations devraient changer dans les années à venir, le résultat pour voir si ces stéréotypes et représentations ont changé sera conclu à la fin de cette thèse où plusieurs émissions de télévision sur Netflix seraient étudiées de différentes années pour voir si les femmes intersectionnelles sont mieux représentées que la précédente années.

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Chapitre 3 : Netflix séries :

2.3.1 Section 1 : Netflix : Addiction au binge-watching et l'américanisation du monde

Netflix est une plateforme numérique qui permet à ses utilisateurs de consommer du contenu audiovisuel depuis 2007, année où elle a obtenu son succès en tant que diffuseur de films et d'émissions de télévision plus réussi que les chaînes de télévision n'ont jamais été. Netflix a gagné de nombreux téléspectateurs et auditoires puisque les gens peuvent y accéder directement et consommer n'importe quel film ou émission de télévision qu'ils aimeraient regarder en tout temps. Il a été le premier de ses concurrents et continue de produire d'excellentes émissions de télévision et des films qui attirent les téléspectateurs à regarder ces émissions en rafale. Séverine Barthes écrit : «Netflix a commencé son activité comme vidéoclub en ligne en 1997-98, en permettant d'emprunter par la poste des DVD. Dès 1999, elle lance l'idée d'un abonnement mensuel pour un accès illimité au service. Après des débuts difficiles, la démocratisation des lecteurs DVD a permis une forte augmentation du chiffre d'affaires et une confirmation du modèle économique. En 2007, Netflix lance un service de films en streaming, accessible sans surcoût à tous ses abonnés au service postal. Année après année, le catalogue de streaming s'étoffe, les demandes d'emprunt de DVD par la poste décroissent : en 2010, Netflix modifie son modèle économique. Désormais, les clients ne s'abonnent plus à un service postal avec streaming en sus, mais à un service de streaming avec une option postale. Le coeur de l'activité de Netflix est donc celle dont, en réalité, on parle le moins dans les médias : l'exploitation de catalogues de productions préexistantes, cinématographiques ou télévisuelles. Qu'il s'agisse de DVD ou de streaming, il s'agit essentiellement d'un travail de diffusion sur les second ou troisième marchés (c'est-à-dire toute l'exploitation après la première diffusion télévisée pour une série ou après l'exploitation en salle pour un film).»

Les séries Netflix qui sont originales comme Orange Is The New Black, House Of Cards, Black Mirror, etc. ont été strictement protégées par Netflix de sorte que la série ne peut pas être vue ailleurs que Netflix lui-même. «Une série originale Netflix est donc une série télévisée commandée par Netflix et diffusée uniquement sur sa plateforme dans tous les pays dans lesquels elle est déployée, y compris celles dont elle a repris la production après une annulation par la chaîne télé d'origine (comme Black Mirror ou Arrested Development). Une série Netflix Original au sens strict ne bénéficie ni d'une sortie DVD, ni d'une rediffusion sur des canaux

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traditionnels de télévision (chaîne hertzienne ou câblée). Cependant, du fait du surcoût évident de ce modèle, il est difficilement tenable sur le long terme. On assiste ainsi à un relâchement du concept. 55»

Netflix depuis qu'il a commencé à prospérer et à gagner de plus en plus de succès, il a été associé au concept de binge-regarder que beaucoup d'entre nous le font. Le concept de regarder une émission de télévision en rafale a sa propre gratification tout comme toute autre forme de contenu médiatique. « Cette tendance relativement nouvelle est la « binge-watching » : « l'expérience de regarder plusieurs épisodes d'une émission en une seule séance. En raison des progrès de la technologie et du coût relativement faible de la bande passante illimitée, plus de gens regardent leurs émissions de télévision et leurs films préférés que jamais auparavant, à tel point que certains suggèrent qu'il devient la nouvelle norme (West, 2013). En 2014, les auditoires des télédiffuseurs et des câblodistributeurs ont diminué et le nombre de personnes qui se tournent vers les services de diffusion en continu en ligne pour accéder au contenu de divertissement a augmenté. Avec la vidéo en continu, les téléspectateurs ont la possibilité de regarder plusieurs épisodes d'émissions en une seule séance ou une saison entière sur une période de quelques jours, un phénomène connu sous le nom de binge-watching (Hirsen, 2015).56 »

Binge-watching qui est maintenant un terme associé à Netflix est un concept qui est généralement considéré comme négatif, Par exemple, la consommation excessive d'alcool et la consommation excessive d'aliments sont souvent considérées comme des troubles de santé et sont souvent associées à des personnes qui ne peuvent pas contrôler leurs actions ou qui ont de la difficulté à faire l'objet de mesures disciplinaires. «Cependant, l'expression frénésie d'observation a été adoptée par la presse populaire, et la croissance rapide et la disponibilité des plateformes de diffusion en continu ont influencé ce comportement de plus en plus standard des consommateurs. La montée institutionnelle de Netflix en tant que plateforme de visionnement, mais aussi en tant que producteur de contenu, a mené à ce qu'on appelle communément l'« effet Netflix » (Roxborough, 2014; Lehrer, 2014; Smith, 2014), et a changé

55 Barthes, Séverine. « De quoi la série originale Netflix (Netflix Original) est-elle le nom? Quelques jalons sur l'histoire de Netflix », s. d., 12.

56 Pittman, Matthew, et Kim Sheehan. « Sprinting a Media Marathon: Uses and Gratifications of Binge-Watching Television through Netflix ». First Monday, 5 octobre 2015. https://doi.org/10.5210/fm.v20i10.6138.

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la façon dont la télévision est écrite, produite et consommée. Avec près de 30 millions d'abonnés, Netflix est l'un des principaux fournisseurs de médias en continu. Netflix n'est pas seulement conscient de l'augmentation de la frénésie mais semble l'encourager (ou du moins la faciliter) en tant qu'activité de consommation viable. En 2013, il a produit deux séries originales -- la House of Cards, acclamée par la critique, et une quatrième saison très attendue d'Arrested Development -- et a diffusé chaque épisode simultanément. 57»

Le concept de binge-watching est lié au concept de consumérisme où les téléspectateurs consomment fortement le contenu audiovisuel que Netflix offre jusqu'à ce qu'ils deviennent incapables de se souvenir ou de profiter de l'une des séries qu'ils regardent. Cette notion de consumérisme a tendance à causer une courte période de mémoire avec les téléspectateurs se souvenant seulement de certaines des émissions de télévision qu'ils regardent et oublient la plupart de ce qu'ils consomment en mettant l'accent sur la consommation uniquement pour tuer le temps tout en regardant passivement des émissions de télévision.

Ce concept de binge-watching est ce qui différencie Netflix de la télévision régulière où nous avons dû enregistrer les épisodes d'une émission de télévision ou d'un film afin de les regarder plus tard. L'objectif principal de Netflix est de « gagner du temps aux utilisateurs » en consommant plus et en devenant plus accro à un spectacle après l'autre. Cette notion a cependant des aspects négatifs car elle isole la personne du monde extérieur et la rend plus antisociale. «La caractéristique la plus remarquable du contenu sponsorisé est peut-être sa tentative de redéfinir le binge watching. Comme un certain nombre d'observateurs l'ont souligné, la consommation frénétique [bingeing] implique un manque de contrôle, et elle a souvent été associée à des comportements antisociaux et malsains - une étude scientifique notoire ayant établi un lien entre cette pratique et la dépression et la solitude, tandis que d'autres l'ont associée à une mauvaise santé physique. L'article de Wired, cependant, présente la pratique de regarder plusieurs épisodes consécutifs de la même émission de télévision comme un « festin ». La consommation excessive d'aliments suggère la malbouffe, alors que le festin est destiné à un palais sophistiqué. 58»

57 Prastien, Lauren. « Platforms Are Letting Us Binge-Watch, But Maybe They Shouldn't ». Carnegie Mellon University, 17 avril 2019. https://www.cmu.edu/news/stories/archives/2019/april/binge-watching.html.

58 TRYON Chuck, « Netflix : une meilleure télé ? », Multitudes, 2020/2 (n° 79), p. 108-115. DOI : 10.3917/mult.079.0108. URL : https://www.cairn.info/revue-multitudes-2020-2-page-108.htm

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Netflix est une entreprise internationale de VSD qui connaît une croissance mondiale et un succès croissant à l'échelle mondiale. « En janvier 2016, la société américaine Netflix, qui était déjà présente dans de nombreux pays, a annoncé une expansion dans 243 pays. C'est-à-dire que Netflix a obtenu les divers droits de diffusion de certaines combinaisons de 14450 films et 2200 émissions de télévision disponibles sur sa plateforme dans 243 pays différents.3 Le seul grand pays en dehors de la zone de distribution de Netflix est la Chine. En d'autres termes, Netflix a réalisé en partie, grâce à sa stratégie d'affaires, un résultat que la politique publique n'avait pas encore rendu possible. Le marché unique numérique est controversé en Europe, et il n'est pas clair quand les vendeurs numériques d'un pays de l'UE seront en mesure de distribuer à un autre.59»

La plupart des séries sur Netflix sont nord-américaines et elles ont tendance à répandre la « façon américaine » dans l'esprit de leurs téléspectateurs internationaux. Netflix montre donc l'importance de la langue anglaise et de la culture américaine avec les séries américaines étant toujours une partie du top 10 des émissions de télévision. « Le pouvoir dominant de la langue anglaise dépeint les conséquences de la mondialisation. À partir de là, la diffusion du produit anglais dans d'autres pays a deux impacts; premièrement, la langue anglaise, avec sa puissance, symbolise un statut plus élevé et un progrès économique plus élevé dont les producteurs devraient se préoccuper; Deuxièmement, la vie américaine portée par la langue anglaise est de plus en plus acceptée comme la culture mondiale, ce qui conduit plus tard à plus de profit pour les sociétés américaines ainsi. La marchandisation de la vie américaine qui mène au consumérisme a été développée par des multinationales soutenues par une puissance impérialiste et engagées dans une relation plus complexe avec la matière économique, politique et militaire (Rowe, 2010). Avec la technologie du XXIe siècle, l'Internet devrait être la porte d'un nouveau mouvement culturel avec un espace illimité de communication et d'échanges et Rowe y a vu une opportunité pour de nouvelles politiques, des hiérarchies décroissantes dans la société moderne, et de nouvelles pratiques culturelles. Néanmoins, Netflix s'offre comme média pour que la culture dominante définisse les demandes de ses consommateurs pour être la norme du consumérisme mondial, illustrant l'importance de la langue anglaise pour être la principale exigence comme une marchandise réussie.60»

59 Aguiar, Luis, and Joel Waldfogel. «Netflix: Global Hegemon or Facilitator of Frictionless Digital Trade?» Journal of Cultural Economics, vol. 42, no. 3, 25 Nov. 2017, pp. 419-445, 10.1007/s10824-017-9315-z.

60 Rubikon : Journal of Transnational American Studies.» Ugm.ac.id, 2022, jurnal.ugm.ac.id/rubikon. Accessed 29 July 2022.

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Netflix, même s'ils prétendent afficher des séries internationales de différents pays tels que l'Europe, l'Asie, l'Australie, le Latin, Etc. Ils encore hégémoniser ces émissions de télévision dans une façon américaine de faire de l'utilisateur préfèrent toujours les émissions de télévision américaines qui réussissent et sont multiples sur la liste des 10 premiers. Ce contrôle de ce qui est montré crée donc une impérialité qui est contrôlée par Netflix en ce qui concerne la façon dont d'autres nations voient les Etats-Unis comme supérieurs. Un concept de « culture de masse globale » est donc créé, la culture de masse étant la culture américaine qui est imposée de manière non dirigée sur d'autres cultures, faire croire que les États-Unis ont le dessus sur la production télévisuelle et cinématographique et même si un autre pays réussit à produire des films ou des séries, c'est encore aux États-Unis de décider de diffuser ou non les productions d'autres pays. « Cette application de l'américanisation montre la meilleure forme d'impérialisme culturel. L'impérialisme culturel fait par Netflix est identifié par le flux inégal de la culture de la culture dominante à celle dominée, que cette culture américaine est fortement associée à l'hégémonie économique et politique pour répandre l'idéologie consumériste américaine (Iwabuchi, 2002). Cela montre également la relation inégale de l'Amérique comme l'Occident et les autres, où la domination culturelle de l'Amérique et l'exploitation de la culture locale par les Américains se produisent. Dans la perspective de la culture transnationale, comme Iwabuchi (2002) l'a expliqué plus en détail au sujet de ce que Stuart Hall a appelé la 'culture de masse globale' pour caractériser la diffusion mondiale de la culture, il semble que le capitaliste global veut absorber les différences culturelles de toutes les cultures dans le concept de l'américain pour fonctionner et dominer le monde. Ce concept d'hybridation de la culture locale à la culture dominante implique que la culture locale ne peut pas être pleinement reconnue ou gagner un pouvoir d'influence sans l'aide de l'américanisation. Ceci est également en ligne avec ce que Sklair a énuméré dans la discussion de l'entreprise transnationale dans la mondialisation, l'homogénéisation, et l'hybridation qui est produite par la mondialisation par l'entreprise transnationale est orientée sur le capitalisme simplement pour le profit, alors que dans le même temps peut détruire ou soutenir une certaine culture que l'effet secondaire. Ainsi, la participation de Netflix en tant que "réseau mondial de télévision" joue pleinement le rôle de l'impérialisme culturel; ils contrôlent le marché étranger, les investissements étrangers et la participation étrangère en tant que principale ressource pour l'entreprise, ainsi que la création d'un nouveau marché pour eux (Ritzer, 2011).

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Ce qui est souligné dans le contrôle de la participation de la culture étrangère dans les produits Netflix est que l'utilisation de l'américanisation donne aux producteurs plus d'options, soit de mettre la culture étrangère dans le produit, soit de la modifier pour la rendre plus attrayante pour le public.61»

2.3.2 Section 2 : Introduction à l'intersectionnalité

L'intersectionnalité est un concept de soulèvement depuis la montée de la troisième vague du féminisme et des femmes de couleur. Le concept d'intersectionnalité qui a été créé par la théoricienne de la race critique et professeur Kimberlé Crenshaw a défini l'oppression que les femmes, en particulier, les femmes de couleur sont sous. Cette oppression pourrait être une intersection de racisme, de sexisme, de capacitisme, d'homophobie, etc.

Le concept d'intersectionnalité a fait un changement significatif dans la conscience sociale envers les femmes de couleur et surtout, les femmes noires. Cette notion sépare systématiquement les femmes blanches des femmes de couleur et, dans le contexte des États-Unis, en particulier des femmes noires. Depuis l'esclavage, les femmes noires ont subi des traumatismes horribles qui les ont progressivement éloignées des hommes noirs et des femmes blanches qui se faisaient passer pour leurs propriétaires. En raison de l'exclusion totale des femmes noires du mouvement féministe, qui a affecté exclusivement les femmes blanches de classe moyenne et supérieure, cette lacune d'identification raciale s'est développée. Crenshaw a identifié les nombreuses situations où les femmes ont été violées en raison de cette intersectionnalité et aborde le concept en étudiant les cas de femmes noires qui ont été tuées par la police aux États-Unis.

Sharon Smith écrit dans son article : « Le féminisme noir et l'intersectionnalité » « La juriste noire Kimberlé Crenshaw a inventé le terme « intersectionnalité » dans son essai perspicace de 1989, « Demarginalizing the intersection of Race and Sex : à Black Féministe critique of Anti-Discrimination Doctrine, Feminist Théorie, and Antiracist Politics ». Le concept d'intersectionnalité n'est pas une notion abstraite, mais une description de la manière dont les oppressions multiples sont vécues. En effet, Crenshaw utilise l'analogie suivante, se référant à une intersection de trafic, ou un carrefour, pour concrétiser le concept : considérons une analogie avec le trafic dans une intersection, allant et venant dans les quatre directions. La

61 Rubikon : Journal of Transnational American Studies.» Ugm.ac.id, 2022, jurnal.ugm.ac.id/rubikon. Accessed 29 July 2022.

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discrimination, comme la circulation à travers une intersection, peut couler dans une direction et elle peut couler dans une autre. Si un accident survient à une intersection, il peut être causé par des voitures voyageant dans n'importe quel nombre de directions et, parfois, dans toutes. De même, si une femme noire subit un préjudice parce qu'elle se trouve dans une intersection, sa blessure pourrait résulter d'une discrimination sexuelle ou raciale.... Mais il n'est pas toujours facile de reconstituer un accident : parfois, les marques de dérapage et les blessures indiquent simplement qu'elles se sont produites simultanément, ce qui a frustré les efforts pour déterminer quel conducteur a causé le dommage. Crenshaw soutient que les femmes noires sont victimes de discrimination d'une manière qui souvent ne rentre pas parfaitement dans les catégories juridiques du « racisme » ou du « sexisme » - mais comme une combinaison à la fois de racisme et de sexisme. Pourtant, le système juridique a généralement défini le sexisme comme basé sur une référence tacite aux injustices auxquelles sont confrontées toutes les femmes (y compris les femmes blanches) tout en définissant le racisme comme faisant référence à celles auxquelles sont confrontés tous les Noirs (y compris les hommes) et les autres personnes de couleur. Ce cadre rend souvent les femmes noires, juridiquement « invisibles » et sans recours juridique. Depuis l'époque de l'esclavage, les femmes noires ont décrit avec éloquence les multiples oppressions de race, de classe et de sexe - se référant à ce concept comme « oppressions imbriquées », « oppressions simultanées », « double péril «, « triple péril » ou tout nombre de termes descriptifs ».

Cette distinction entre les femmes noires et blanches a été exprimée par Crenshaw lorsqu'elle souligne l'importance du discours de Sojourner Truth « N'est-ce pas une femme ? » Smith écrit : « Comme la plupart des autres féministes noires, Crenshaw met l'accent sur l'importance du célèbre « N'est-ce pas une femme ? » De Sojourner Truth, discours prononcé à la Convention des femmes de 1851 à Akron, Ohio : « Cet homme là-bas dit que les femmes doivent être aidées à monter dans des voitures et être soulevées par-dessus des fossés, et avoir le meilleur endroit partout. Personne ne m'aide jamais à monter dans les voitures, ni sur les flaques de boue, ni ne me donne le meilleur endroit ! Et je ne suis pas une femme ? Regarde-moi ! Regarde mon bras ! J'aurais pu labourer et planter, et me rassembler dans des granges, et aucun homme ne pouvait me diriger ! Et je ne suis pas une femme ? Je pourrais travailler autant et manger autant qu'un homme - quand je pourrais l'avoir - et porter le fouet aussi ! Et je ne suis pas une femme ? J'ai mis au monde treize enfants et je les ai vus presque tous vendus à l'esclavage, et quand j'ai crié avec le chagrin de ma mère, personne d'autre que Jésus ne m'a entendu ! Et je ne suis pas une femme ? Crenshaw établit un parallèle entre l'expérience de

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Truth avec le mouvement du suffrage blanc et l'expérience des femmes noires avec le féminisme moderne, arguant : « Lorsque la théorie et la politique féministes qui prétendent refléter les expériences des femmes et les aspirations des femmes n'incluent pas ou ne parlent pas aux femmes noires, les femmes noires doivent se demander, « Nous ne sommes pas des femmes ?» Les objectifs politiques de Crenshaw vont au-delà de la correction des failles du système juridique. Elle soutient que les femmes noires sont souvent absentes des analyses de l'oppression de genre ou du racisme puisque la première se concentre principalement sur les expériences des femmes blanches et la seconde sur les hommes noirs. Elle cherche à contester à la fois la théorie et la pratique féministes et antiracistes qui négligent de « refléter fidèlement l'interaction de la race et du sexe, arguant que parce que l'expérience intersectionnelle est plus grande que la somme du racisme et du sexisme, toute analyse qui ne prend pas l'intersectionnalité dans compte ne peut pas suffisamment aborder la manière particulière dont les femmes noires sont subordonnées.» Selon Crenshaw, un élément crucial de l'intersectionnalité est la compréhension que les différentes formes d'oppression ne sont pas vécues indépendamment, mais plutôt comme une expérience unique et combinée. Au niveau extrêmement pratique de la construction du mouvement, c'est incroyablement important. Selon Smith, le féminisme noir était sans importance et est resté inaperçu pendant les années 1960 et 1970 mouvements féministes, qui n'a pas changé ou élargir les droits des femmes noires. Smith affirme: « Alors que toutes les femmes sont opprimées en tant que femmes, aucun mouvement ne peut prétendre parler au nom de toutes les femmes à moins qu'il ne parle au nom des femmes qui sont également confrontées aux conséquences du racisme - qui placent les femmes de couleur de manière disproportionnée dans les rangs de la classe ouvrière et des pauvres. La race et la classe doivent donc être au coeur du projet de libération des femmes s'il veut avoir un sens pour les femmes les plus opprimées par le système. Le récit largement accepté du mouvement féministe, moderne est qu'il impliquait initialement des femmes blanches à partir de la fin des années 1960 et au début des années 1970, qui ont ensuite été rejointes par des femmes de couleur suivant leurs traces. Mais ce récit est incorrect.

Des décennies avant la montée du mouvement de libération des femmes modernes, les femmes noires s'organisaient contre leur viol systématique aux mains d'hommes racistes blancs. Les militantes des droits civiques, y compris Rosa Parks, faisaient partie d'un mouvement populaire

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pour défendre les femmes noires victimes d'agressions sexuelles racistes - dans un carrefour d'oppression unique aux femmes noires historiquement aux États-Unis. 62»

Le rejet des droits des femmes noires a également conduit à l'invisibilité des femmes noires dans la société en tant qu'actives et combattantes pour leurs droits, même si le mouvement Black Lives Matter a été lancé par des femmes, ces femmes étaient encore non ocegonisées dans le monde entier. Lorsqu'il s'agit de femmes tuées, violées ou agressées physiquement par la police aux États-Unis, il semble que les femmes soient essentiellement invisibles dans les médias. Dans l'une de ses entrevues, Alicia Garza, la fondatrice de l'organisation, affirme que le mouvement Black Lives Matter a été fondé par des femmes noires queers qui sont sous-représentées dans les médias : « Lorsque vous concevez un événement/une campagne/et cetera basé sur le travail de femmes noires queer, ne les invitez pas à participer à sa conception, mais demandez-leur de fournir du matériel et des idées pour les prochaines étapes dudit événement, c'est-à-dire le racisme en entraine toi. C'est aussi hétéro-patriarcal. Des hommes hétérosexuels, involontairement ou intentionnellement, ont pris le travail de femmes noires queer et ont effacé nos contributions. Peut-être que si nous étions les hommes noirs charismatiques autour desquels beaucoup se rallient ces jours-ci, cela aurait été une autre histoire, mais être des femmes queer noires dans cette société (et apparemment au sein de ces mouvements) tend à égaler l'invisibilité et la non-pertinence. »

Par conséquent, il est conclu que même si le mouvement des vies noires matière a été lancé par des femmes, mais le mouvement reste centré sur le patriarcat et donne une voix et une visibilité aux hommes noirs tout en ignorant les femmes noires qui se battent pour leur vie, Garza explique: « Black Lives Matter est une contribution unique qui va au-delà des exécutions extrajudiciaires de Noirs par la police et les justiciers. Cela va au-delà du nationalisme étroit qui peut prévaloir au sein de certaines communautés noires, qui appellent simplement les Noirs à aimer les Noirs, à vivre des Noirs et à acheter des Noirs, en gardant les hommes noirs hétérosexuels à l'avant du mouvement tandis que nos soeurs, queer et transgenres et les personnes handicapées prennent des rôles en arrière-plan ou pas du tout.63»

62 Smith, Sharon. « Black Feminism and Intersectionality | International Socialist Review ». Consulté le 7 août 2022. https://isreview.org/issue/91/black-feminism-and-intersectionality/index.html.

63 GARZA, Alicia. « A Herstory of the #BlackLivesMatter Movement by Alicia Garza - The Feminist Wire « . The Feminist Wire (blog), 2014. https://thefeministwire.com/2014/10/blacklivesmatter-2/.

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Suivi par le mouvement #SayHerName qui s'est concentré sur les femmes noires qui étaient tuées et ignorées, la recherche qui a été faite sur ma thèse au cours de la première année de ma maîtrise a montré que même si le mouvement a commencé, Cependant, les femmes noires sont encore tuées par la police et restent invisibles dans les médias : «le résultat montrant que le mouvement #SayHerName n'a pas changé les violences policières contre les femmes, car les résultats montrent que depuis le début du mouvement en 2015, 56 femmes ont été tuées par la police. Le mouvement #SayHerName bien qu'ayant commencé à sensibiliser sur les femmes noires tuées par la police s'est transformé en d'autres mouvements tels que #SayHisName ou #SayTheirNames. Cette ignorance très problématique des femmes noires peut conduire à des problèmes supplémentaires et à davantage d'inégalités et de discriminations auxquelles les femmes noires sont confrontées. 64»

2.3.3 Section 3 : Le woke-washing et les sur-représentations anormales :

Être conscient des problèmes sociétaux qui nous entourent est très important pour notre survie et notre continuité de vivre en harmonie les uns avec les autres. Cette prise de conscience des enjeux sociétaux en 2010 a été appelée « wokeness » ou « being woke ». Cependant, ce terme a été surutilisé et utilisé pour des intentions commerciales comme augmenter les ventes en prétendant qu'une marque est « diversifiée » et « woke ». « Le terme « woke » est d'origine afro-américaine, un « synonyme de sensibilisation sociale » (Merriam-Webster 2017). Plus précisément, le woke-washing est défini comme « des marques [qui] ont des dossiers imprécis ou indéterminés de pratiques de cause sociale » (Vredenburg et coll., 2018), mais qui pourtant tentent de « se faire connaître comme étant préoccupées par les questions d'inégalité et d'injustice sociale » (Sobande, 2019, p. 18)., soulignant les incohérences entre les messages et la pratique (Vredenburg et coll., 2018). Dans l'ensemble, la typologie fournit une base théorique pour l'activisme de marque en identifiant, définissant et distinguant quatre types d'activisme de marque.65»

Cependant, le terme « woke washing» comme le terme « green washing » ou « white washing » est considéré comme un terme négatif lorsqu'un ensemble d'actions est fortement utilisé pour des motifs ultérieurs d'une marque. Passer au vert par exemple et protéger l'environnement est

64 Meri, Judy. «Black Lives Matter: Intersectionality, An Analytical Methodology.» Mémoire Black Lives Matter: Intersectionality, An Analytical Methodology (2021): n. pag. Print

65 Vredenburg, Jessica, et al. «Brands Taking a Stand: Authentic Brand Activism or Woke Washing?» Journal of Public Policy & Marketing, vol. 39, no. 4, 14 Aug. 2020, pp. 444-460, journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0743915620947359, 10.1177/0743915620947359.

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une bonne action qui aide la planète à survivre et réduit les gaz nocifs entourant la terre est un ensemble de mesures trompeuses qui sont censées montrer à l'externe qu'une entreprise prend des mesures pour protéger l'environnement, mais à l'interne, ces mesures ne sont pas appliquées et on n'y croit pas. Par conséquent, le woke-washing est le contraire de wokeness. Il représente une entreprise qui utilise massivement des slogans et des images de personnes de couleur pour soutenir les personnes de couleur tout en les déformant et en bénéficiant pour le bien de l'entreprise sans penser aux personnes qu'ils représentent.

Une étude qualifie ce phénomène de « faux woke », de courage woke. Ceci explique comment les marques deviennent fortement focalisées sur les questions sociétales en particulier concernant les personnes de couleur afin de gagner du poids et de la popularité à leur propre avantage. Ce phénomène a été critiqué dans des articles universitaires et a été repéré comme faux et contre nature par de nombreux universitaires dans le domaine des études de genre : « Le marketing de la bravoure « woke », qui consiste à faire appel à des images et à des idées qui peuvent au départ sembler s'allier aux sentiments de justice sociale, est un sujet épineux et relativement récent de la couverture médiatique et de la recherche universitaire. Les marques et les célébrités qui se sont approprié la rhétorique de la justice sociale et les représentations à la recherche du profit, ont été critiquées : « Comment les entreprises et les "basic bitches" ont tué le « woke», dont est-ce de toute façon l'argot ?

(Guobadia, 2018) , « The Problem With `Woke Bait' and Social Justice Propaganda » (Blanco, 2019) et « Justin Timberlake Fake-Wokeness and Lack of Accountability Won't Fly in 2018 » (Rolli, 2018). Par contraste, certaines organisations commerciales, y compris le magazine américain Teen Vogue, ont été félicitées et ont bénéficié de la perception de leurs efforts actifs pour sensibiliser les gens aux inégalités systémiques et aux inégalités qui se recoupent (Keller, 2017). 66 »

Une étude qui a été menée sur le « lavage éveillé » qui est très utilisé par Nike et peut être lié à Netflix explique que « des aspects comme le sexe, la race et la classe sont principalement compris et déployés en termes individuels. Tant lorsqu'ils sont utilisés à des fins de marketing (pour attirer les consommateurs individuels) que lorsque les individus portent un jugement sur l'éthique des marques et/ou des personnalités publiques. Il est également remarquable de voir comment les sentiments exprimés dans les campagnes (comme l'idéal du rêve américain) sont

66 Sobande, Francesca. « Woke-Washing: «Intersectional» Femvertising and Branding «Woke» Bravery ». European Journal of Marketing 54, no 11 (12 décembre 2019): 2723-45. https://doi.org/10.1108/EJM-02-2019-0134.

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repris dans les réponses, soulignant encore plus l'impact que ces messages marketing ont sur la façon dont les athlètes sont perçus par les répondants. Des études de cas similaires pourraient être menées à l'avenir pour explorer encore plus loin ce genre de dynamique des médias sociaux, surtout si l'on considère que des marques comme Nike utilisent continuellement des causes sociales et politiques pour « se réveiller ». Leur image de marque, les manifestations contre la brutalité policière à Minneapolis, au Minnesota étant le dernier exemple (Pasquarelli 2020). Les marques trouvent constamment des façons d'exploiter les causes sociales et politiques à des fins de marketing, et des recherches futures pourraient être utiles lorsqu'il s'agit de découvrir et d'explorer la façon dont la marque évolue.67» Cette étude explique donc comment les marques exploitent des personnages célèbres tels que les athlètes, les influenceurs des médias sociaux, les acteurs, etc. pour mélanger leurs personnalités avec les idées que ces marques veulent promouvoir pour gagner du poids. Ces idées, comme l'explique l'étude, sont liées à la nostalgie pour l'histoire américaine comme la guerre civile et les droits civils que les Noirs ont acquis et l'héroïsme des personnages noirs qui sont exploités par la marque afin d'améliorer la façon dont la marque est perçue et se force à être lié à l'activisme social en exploitant des personnages célèbres.

Un article du Washington Post intitulé « Netflix montre les limites du « capital éveillé » a exprimé comment Netflix utilise les questions de justice sociale à des fins argent d'eux. « Netflix a perdu des abonnés au cours de la même période et fait maintenant face à un ralentissement de l'économie, à des ménages aux prises avec l'inflation et à une hausse des taux d'intérêt, ce qui doit être éprouvant pour une entreprise bâtie au sommet d'une montagne de dettes. Les licenciements ont rapidement suivi, et l'idéalisme corporatif a apparemment été montré à la porte.

C'est exactement ce à quoi on aurait dû s'attendre. Netflix est une entreprise, pas un organisme de bienfaisance. Dénoncez la cupidité capitaliste, si vous voulez, mais bien sûr, cette cupidité n'est en réalité que le reflet des consommateurs à eux-mêmes.

Bien sûr, il n'était pas fou de penser que Netflix et ses frères pourraient user de leur pouvoir pour changer les esprits de certains dans ce public. Mais ce pouvoir allait toujours être fortement limité par les besoins économiques de l'entreprise, que la gauche semble oublier car elle pousse les entreprises à prendre la position la plus forte possible sur tout. Il n'y a pas de raccourci vers le changement social qui évite le besoin de politique et de persuasion, parce que,

67 Herbert, N. (2020). `Woke-Washing' a Brand: An Analysis of Socially Progressive Marketing by Nike on Twitter and the User Response to it (Dissertation). Retrieved from http://urn.kb.se/resolve?urn=urn:nbn:se:uu:diva-412633

face au choix, les entreprises choisiront toujours de faire de l'argent plutôt que de faire de l'histoire. 68»

Cependant, le public est de plus en plus actif et réalise le jeu des grandes entreprises capitalistes qui utilisent les questions sociales pour leur propre bénéfice, un article écrit le 20 avril 2022 explique : « Les actions de Netflix ont chuté à leur plus bas niveau depuis janvier 2018, alors que les investisseurs ont réagi à la première perte d'abonnés de la diffusion en continu en plus d'une décennie, mettant ainsi fin à des années de croissance en plein essor.

L'action a clôturé en baisse de 35,1% mercredi, à 226,19 $ par action, marquant la plus grande baisse d'un jour de Netflix jamais en termes de pourcentage. La société a perdu 54,4 milliards de dollars en capitalisation boursière du jour au lendemain, la plus forte baisse d'un jour de son histoire. La deuxième baisse la plus importante est survenue en janvier, lorsque la capitalisation boursière a été réduite de 49 milliards de dollars après que le nombre d'abonnés au quatrième trimestre a été insuffisant et que Netflix a prévenu du ralentissement de la croissance. 69»

89

68 Washington Post. « Opinion | Netflix Is Showing the Limits of `Woke Capital' ». Consulté le 7 août 2022. https://www.washingtonpost.com/opinions/2022/05/20/netflix-showing-limits-woke-capital-dave-chappelle-special-antiracist-baby/.

69 Spangler, Todd. « Netflix Loses $54 Billion in Market Cap After Biggest One-Day Stock Drop Ever ». Variety (blog), 20 avril 2022. https://variety.com/2022/digital/news/netflix-stock-three-year-low-subscriber-miss-1235236618/.

90

PARTIE III : L'INTERSECTIONNALITÉ DES

FEMMES DE COULEUR DANS LES SÉRIES

NETFLIX, MÉTHODOLOGIE ET ANALYSES DU

CORPUS

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Chapitre Un : Analyse, problématique et résultats de l'étude

3.1.1 Section un : Le Choix Des Supports

Ce chapitre focalisera sur la méthodologie et les résultats de la recherche qui utilise deux méthodes différentes pour analyser. La première méthode est axée une analyse de contenu qui analysera différents articles scientifiques et de revues écrits concernant l'intersectionnalité dans les émissions Netflix analysées. La deuxième méthode c'est l'analyse du contenu et des séries Netflix. Pour cela, trois séries ont été choisi depuis l'année 1994. Ces séries ont été choisi selon les périodes de production et diffusion.

1. Friends:1994-2004

2. Orange Is the New Black: 2013-2019

3. Dear White People:2017-2020

La recherche focalisera sur les premiers saisons de ces séries pour que les périodes soient pertinentes. Cette méthode a été choisie car elle est essentielle à la recherche où les séries pourraient être analysées objectivement et où les stéréotypes et les catégories qui sont imposés aux femmes intersectionnelles peuvent être identifiés. Chaque série Netflix sera analysée de manière objective, l'analyse se concentrera sur les personnages féminins intersectionnelles qui jouent dans ces émissions de télévision et leurs personnalités, leurs comportements et la façon dont les autres se comportent avec eux seront analysés en plus de la façon dont le script et la production veut représenter ces femmes.

Ce mémoire pose deux problématiques qui sont :

1. la représentation des femmes intersectionnelles dans les séries télévisées a-t-elle changé depuis les années 1990 ?

2. Les stéréotypes raciaux concernant les femmes intersectionnelles sont-ils fortement présents dans les séries ?

Ces problématiques sont suivis par deux hypothèses qui seront par ailleurs soit confirmées soit infirmées dans la recherche :

1. La représentation des femmes intersectionnelles a été améliorée dans les séries Netflix depuis les années 1990s.

2. Les femmes intersectionnelles sont toujours stéréotypées selon leurs races dans les séries Netflix.

3.1.2 Section deux : Analyse des séries

La série a été analysée avec des notes prises tout au long de chaque épisode, cette méthode a été la plus utilisée dans cette recherche et les déclarations ont été suivies par des théories d'articles académiques, des statistiques d'organisations et des articles de blog fiables.

3.1.3 Section trois : Analyse Du Corpus

Les articles utilisés pour cette recherche suivent les statistiques suivantes : 48% des articles étaient des articles qui analysaient la série télévisée de recherche ou d'autres séries télévisées similaires, 24% des articles étaient ceux qui recherchaient les représentations des femmes de couleur, 16% des articles étaient consacrés à la représentation des femmes dans les médias et 12% à l'intersectionnalité dans les médias.

92

Figure 2

93

Les articles ont été principalement choisis parmi les années 2019-2022 car plus de recherche a été menée sur la diversité, l'intersectionnalité et les représentations des femmes de couleur, ce qui rend ces articles au pourcentage de 68% et d'autres articles qui varient de l'année 19932018 à 32%.

 

Figure 3

94

Chapitre Deux : TV NETFLIX analyses

3.2.1 Section un : Les représentations intersectionnelles des femmes dans les séries

Il est indéniable que les émissions de télévision et les films ont commencé à devenir de plus en plus diversifiés et inclusifs envers les personnes et les femmes de couleur : « Ces dernières années, la représentation sur petit écran aux États-Unis est devenue plus diversifiée. Grâce à des séries comme Jane la Vierge, Black-ish, Master of None ou les productions de Shondaland, la diversité est devenue de plus en plus populaire dans les représentations télévisuelles. Shondaland est la société de production de Shonda Rhimes, une Afro-Américaine qui porte de nombreux chapeaux : productrice, écrivaine, réalisatrice et PDG. Elle a notamment réalisé Grey's Anatomy, Scandal and How to Get Away with Murder, comme le souligne l'article de Dino-Ray Ramos.

Cependant, cet article présente une étude qui discute comment les femmes de couleur luttent toujours pour obtenir sur la liste des 10 premières parmi d'autres séries avec des héros blancs et des héroïnes. « Une étude de TVLine, qui analyse les personnages de télévision préférés d'un auditoire mixte âgé de 18 à 34 ans, montre qu'il y a toujours un problème de représentation minoritaire en ce qui concerne la population aux États-Unis. Entre 2015 et 2017, les minorités raciales ont vu leur représentation dans la population passer de 15 % à 18 %, mais un seul acteur atteint le top 10. En ce qui concerne les personnages LGBTQ+, les chiffres passent de 7% en 2015 à 11% en 2017, mais aucun de ces personnages ne fait partie du top 10. Enfin, le nombre de personnages féminins est en baisse : ils représentent 6 des 25 personnages les plus populaires en 2017, contre 10 en 2016, le premier ayant à peine atteint le top 10. Dans le même temps, la population américaine montre une réalité très différente : 50,8 % des femmes, 23,1 % des personnes de couleur et 4,8 % sont membres de la communauté LGBTQ+.

Selon TVTime, en 2020, la diversification engagée au cours des années précédentes se poursuit, tout en restant loin de la réalité. Le top 10 ne comprend que deux femmes, celles-ci étant les seuls personnages LGBTQ+ en haut et la seule personne de couleur pour l'un d'entre eux. Par conséquent, ils représentent tous les deux les catégories mentionnées ci-dessus; ces signes révélant leur intersectionnalité.70»

70 Lysiane Colin. « The Place of Intersectionality in American TV Shows: Diversity in the Universe of Shondaland 1/3 ». Institut Du Genre En Géopolitique (blog), 24 juin 2021. https://igg-geo.org/?p=4157&lang=en.

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Un article de l'université Le Havre Normandie traite des différents types de représentations intersectionnelles dans la série Netflix et de la façon dont l'inégalité et les fausses représentations continuent d'exister tout en stéréotypant les caractères de couleur. Jérémy Conrec analyse un épisode de Black Mirror où un personnage peine à trouver sa place dans une société superficielle où l'apparence et la richesse sont les seules choses qui comptent, cette représentation avec une paire de lunettes « teintées de rose » représente des personnages blancs comme purs, propre portant des couleurs pastel et d'être sur le haut de l'échelle sociale tandis que les gens de couleur ont généralement du mal à monter dans cette échelle sociale afin de prendre leur place. « En reprenant l'épisode très discuté de Black Mirror « Nosedive », dans lequel les membres d'une société supposément utopique reçoivent une note sur cinq en fonction de leurs interactions sociales, la ligne d'analyse de Jérémy Cornec (Université de Bretagne Occidentale) dans « You need up votes from quality people » : Représentations et discriminations dans « Nosedive » (Black Mirror, S0301, Octobre 2016) » examine les représentations de la classe, de la race et du genre dans cette société futuriste, révélant la discrimination qui a lieu dans la nôtre. Ses commentaires sur les personnages féminins de l'épisode font écho à de nombreux sentiments exprimés par Sonia Abroud, notamment les attentes de glamour et de sociabilité envers les femmes, comme il explique comment un stéréotype de femme au foyer fragile est progressivement valorisé plutôt que d'être imposé dans la société hiérarchique présentée dans l'épisode. Avec des personnages blancs, pour la plupart blonds, qui composent l'élite désirable, Cornec décrit comment le réalisateur Joe Wright utilise également la couleur pour créer une discrimination visuelle. Les couleurs pastel esthétiquement agréables utilisées par Wright donnent au spectateur l'impression de voir « la vie à travers des lunettes teintées de rose », comme l'a dit Cornec, ce qui contraste directement avec les verts et les bleus sombres et froids utilisés comme toile de fond pour les personnages noirs sans nom. Qui se trouvent presque invariablement au bas de l'échelle sociale, généralement dans des rôles de service, et la promotion sociale refusée. Pour étayer cette conclusion, Cornec compare également deux personnages ayant la même note : un homme blanc paresseux et cynique et un homme noir poli et travailleur : une représentation quantifiable du privilège blanc. »

Avec cette représentation, nous avons une autre femme qui essaie de gravir les échelons de sa propre échelle sociale dans l'émission de télévision « The Mindy Project » avec Mindy Kaling qui essaie de vivre un « personnage de comédie musicale blanche » et qui lutte avec sa

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représentation en tant que femme amérindienne. « Intervention de Florence Cabaret (Université de Rouen Normandie) sur « The Mindy Project (2012-2017) : une série qui défie l'intersectionnalité ? » présente à la fois une analyse intersectionnelle intradiégetique et extradiégetique, qui commence par attirer notre attention sur la rare représentation d'une femme amérindienne dans les sitcoms américains de Mindy Kaling, la créatrice, productrice exécutive et actrice principale de la série. Le spectacle de Kaling donne un certain aperçu de la vie en tant que femme appartenant à un groupe ethnique sous-représenté aux États-Unis et de la discrimination que cela implique, Mais ceci, bien sûr, va de pair avec l'attente de représentation intersectionnelle de la part des critiques et des téléspectateurs, comme le souligne Cabaret.

En discutant de ces attentes, Cabaret examine également la conscience de la série de ne pas y répondre par ses réponses ; par exemple, la déclaration de Mindy « c'est tellement bizarre d'être mon propre modèle ». Ce qui remet également en question les défauts du personnage et sa compatibilité avec la notion de modèle de rôle. En effet, son personnage détourne délibérément la représentation stéréotypée de la femme sud-asiatique comme réservée et n'ayant pas de vie amoureuse, soutient Cabaret, afin d'utiliser la comédie pour critiquer à un autre niveau, en donnant l'exemple du désir de Mindy d'être une rom blanche. . .com héroïne quand son personnage vit en fait un style de vie aussi libéral que n'importe quelle blanche américaine. En fait, un élément clé de l'analyse approfondie de Cabaret a porté sur l'épisode « Mindy Lahiri est un homme blanc » (dans lequel le personnage habite le corps d'un homme blanc), alors qu'elle considère la conscience de soi et la représentation de l'altérité à travers les idiosyncrasies linguistiques et le langage corporel, ainsi que la « reconditionnement » des femmes pour réussir dans une société patriarcale ».

Cependant, Orange Is The New Black a été l'une des séries qui a gagné beaucoup d'éloges en raison de la diversité des représentations des femmes de la classe basse à la classe moyenne avec des identités de genre différentes. La série a également eu un impact sur les questions de justice sociale concernant les femmes noires dans les prisons et a représenté l'article de Kimberlé Crenshaw « Mapping the Margins » en montrant un personnage qui a été tué par la police à l'intérieur de la prison ainsi que les centres de détention ICE qui étaient détenus par

Trump représentant l'inégalité et la brutalité de ces centres. « Les séries télévisées
représentent de plus en plus des populations diverses et se penchent sur les ramifications sociopolitiques des questions intersectionnelles, mais aucune ne ressemble à Orange is the New Black, selon Anne Crémieux (Université Paris Nanterre). En effet, le spectacle a été conçu, commercialisé et reçu comme un véhicule pour exprimer des questions intersectionnelles et

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représente des personnages féminins non blancs pauvres plus que tout autre spectacle aux États-Unis. Présentation de son article intitulé « L'intersectionnalité, c'est le nouveau noir (Orange, c'est le nouveau noir (2013-2019)) » Crémieux décrit la série comme un nouveau chapitre dans la représentation du lesbianisme en prison et aborde des tropes tels que la « bulldyke agressive », avant d'affirmer que l'histoire est vraiment une question de solidarité entre les femmes. Un riche ensemble de personnages, y compris une transwoman qui devient la cible de la transphobie, conduire un long récit qui permet à la série d'affronter diverses questions intersectionnelles. Crémieux décrit l'utilisation des flashbacks comme un trope de caractérisation employé par des prédécesseurs tels que Lost and Friends et explique que, bien que le spectacle ait été initialement critiqué pour les protagonistes blancs en avant-plan, les saisons ultérieures se sont plongées dans les personnages noirs « superficiels ». Cette progression s'est accompagnée d'un changement de marketing qui, selon Crémieux, a été motivé par la réception de l'exposition et l'art des fans qui en a découlé : « Je crois que le discours intersectionnel au coeur de la série a été considérablement traité et corrigé par ses fans et pourrait l'avoir amélioré. De toute évidence, à mesure que les choses se sont politisées, Orange Is the New Black s'est concentré sur les questions raciales et a délaissé son aspect. » Pour conclure son exposé, Crémieux cite Mapping the Margins de Kimberlé Crenshaw, qui fait référence à la « position intersectionnelle des femmes de couleur sans pouvoir et sans papiers ». Qui sous-tend la question pressante des centres de détention ICE de Donald Trump représentés dans la dernière série d'Orange Is the New Black. 71»

Dans les médias, « Dans les médias, il y a des modèles de femmes noires dépeintes comme masculines. Considérez la façon dont les médias ont parlé de Serena Williams et Michelle Obama. Dans les films et la télévision, des modèles similaires apparaissent. Cela peut se manifester comme le casting d'une femme ou d'une fille noire dans des rôles mineurs où elle n'est qu'un accessoire pour le développement d'un personnage principal blanc, elle n'est jamais considérée comme un intérêt amoureux, ou sa vie romantique est une blague pour les autres personnages et le public. Dans Pitch Perfect, la sexualité et les relations amoureuses de Cynthia-Rose se moquent constamment, et les blagues à son sujet composent presque tout son

71 White, Jordan. « Genre & Écrans. L'intersectionnalité Dans Les Séries Télévisées et Le Cinéma Anglophones ». Transatlantica. Revue d'études Américaines. American Studies Journal, no 1 (1 juin 2019). https://doi.org/10.4000/transatlantica.13908.

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personnage. Dans Sex and the City, le personnage de Jennifer Hudson, Louise, est plus un personnage pitoyable qu'un personnage pleinement réalisé. 72»

Une autre célèbre série télévisée récente « The Chair » a gagné en popularité dans la discussion sur l'intersectionnalité. Le professeur coréen qui a obtenu le poste de titulaire d'une chaire dans une université fait face à de nombreuses difficultés étant une femme entourée par un domaine dominé par les hommes ainsi que d'être d'origine coréenne.Un article écrit : « La minisérie de six épisodes suit les épreuves et les épreuves comiques du professeur Ji-Yoon Kim, président du département d'anglais d'une prestigieuse université appelée Pembroke. La distribution de « The Chair » est une coterie de brillants interprètes et les co-créateurs de l'émission ne vacillent pas quand il s'agit de leur génie. » La série représente donc de réelles luttes auxquelles les femmes universitaires sont confrontées qui les empêchent d'aller de l'avant vers une position supérieure et les font faire face non seulement le sexisme que les autres femmes blanches font face, mais aussi le racisme qui vient avec leur intersectionnalité. « L'intersectionnalité joue un rôle dans la « présidence », car les préjugés sexistes et raciaux sont souvent mis en évidence. C'est très important pour la première femme et personne de couleur à être élue présidente du département d'anglais de Pembroke. C'est ce qu'on appelle un pas dans la bonne direction que beaucoup d'autres doivent suivre. À l'université, 87 % de la faculté est blanche et, pour le plaisir du public, la photo du professeur Kim est utilisée sur les brochures du collège depuis une demi-décennie comme une sorte de fausse marque de diversité et d'inclusion. Ces faits en disent long.

Depuis que l'humanité pourrait s'appeler l'humanité, la discrimination a inhibé l'avancement de beaucoup. Le chemin du succès semble libre d'obstacles jusqu'à ce qu'un blocus du racisme vous empêche d'avancer ou qu'une barrière du sexisme vous empêche de vous déplacer dans des directions précises. 73» Cette représentation très vraie d'une émission de télévision montre exactement la réalité des femmes intersectionnelles dans le monde universitaire et a été un succès en montrant la réalité des oppressions et des luttes multiples que les femmes intersectionnelles font face sur une base quotidienne.

72 Baten, Jasmine. « How to Authentically Represent Intersectionality in Media -- Center for Scholars &

Storytellers ». Consulté le 31 août 2022. https://www.scholarsandstorytellers.com/blog-main/diversity-in-hollywood-the-importance-of-representing-intersectional-identities.

73 Sani, Fatima. « `The Chair' Dissects Intersectionality and College Academia ». Study Breaks, 10 septembre 2021. https://studybreaks.com/tvfilm/the-chair-portrays-intersectionality-and-academia/.

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Dans les émissions de télévision « étrangères » qui ont été créées par Netflix, une émission de télévision célèbre a été sur la liste des 10 premières émissions de télévision en 2021, Squid Game. Squid Game a gagné sa popularité car il montre de nombreux messages subliminaux qui dirigent vers les questions sociales relatives à la classe, Cependant, les femmes coréennes ne sont pas d'accord avec les représentations de femmes qui ont été créées alors qu'elles dépeignent les stéréotypes et la misogynie que les femmes coréennes traitent quotidiennement. « Parmi les sujets de préoccupation particuliers qui sont ressortis de la série, mentionnons les femmes nues peintes et utilisées comme accessoires de salle VIP, l'absence apparente de femmes aux postes de pouvoir. et les nombreux personnages féminins n'ont jamais eu le privilège d'être identifiés par leur propre nom, plutôt appelé l'ex-femme ou la mère d'un personnage masculin. Pour Shim, ce qui est particulièrement troublant dans les représentations de Squid Game de la violence contre les femmes, dit-elle, c'est qu'elles sont accessoires, destinées à faire avancer les intrigues masculines, par opposition à être instrumentales à leurs propres. Un exemple troublant de cela, dit-elle, c'est lorsqu'un garde du jeu mentionne le viol en bande du cadavre d'une joueuse éliminée -- après quoi, ce détail horrible n'est plus jamais abordé. 74»

3.2.2 Section deux : Les représentations médiatiques des femmes de couleur depuis les années 1990s

Comme nous l'avons vu dans les chapitres précédents, les femmes de couleur dans les médias ont toujours été mal représentées dans les médias, ce qui a conduit à de graves problèmes psychologiques et sociaux. « Historiquement, les femmes de couleur ayant peu de connaissances peuvent imiter aveuglément les images d'elles-mêmes telles qu'elles sont dépeintes dans les médias, ce qui peut nuire à leur estime de soi, à leurs contradictions d'auto-identification et à leurs interactions quotidiennes avec la majorité. L'éducation aux médias est importante pour comprendre comment les images des femmes minoritaires sont déformées pour correspondre aux idéaux et à la pertinence culturelle du groupe dominant, qui affectent l'identité des femmes minoritaires. » Une étude qui a été faite sur les représentations des femmes de coloron la couverture de huit magazines sélectionnés, 1) Bon ménage, 2) Cosmopolite, 3) Glamour, 4) Vogue, 5) Redbook, 6) Dix-sept, 7) Vogue adolescent et 8) Maxim, ont montré que ces femmes étaient hypersexualisées et étaient lavées à blanc pour

74 Babe, Ann. « Why Some Korean Women Are Boycotting Squid Game ». Consulté le 30 août 2022. https://www.aljazeera.com/features/2021/10/27/why-some-korean-women-are-boycotting-squid-game.

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masquer qu'elles sont des femmes de couleur qui crée de graves problèmes nocifs. « Les résultats ont révélé que sur les 278 couvertures de magazines examinées, 52 étaient des femmes de couleur. 90 % des couvertures de magazines avec WOC avaient des images hypersexuelles, des indices contextuels et du contenu. Le pourcentage sur les couvertures de magazines avec des femmes de couleur avec des traits ethniques masqués par la blancheur était également 90%. Douze, des couvertures de magazines des 52, affichaient des images de WOC dépeignant des attributs d'objectivation. Environ 42 pour cent des couvertures de magazines avec WOC dépeint l'attribut exotisme intensifié. Le pourcentage de femmes noires/africaines sur la couverture des magazines était de 4,7%, le pourcentage de Latinas sur la couverture des magazines était de 11,9% et le pourcentage de femmes asiatiques sur la couverture des magazines était de 2,2% et il n'y avait pas de femmes amérindiennes présentées sur la couverture des magazines examinés.75»

Cependant, depuis les années 1990, il semble y avoir des changements apportés par la diversité des médias qui ont contribué à changer la façon dont les femmes de couleur sont affichées. « Il y a eu un changement dans la représentation des femmes noires dans les émissions de télévision au fil des générations (Goldman et Waymer, 2015). Même si certains des stéréotypes plus anciens et peu flatteurs sont encore évidents dans certaines émissions de télévision aujourd'hui, les rôles dans lesquels les femmes noires sont en transition ont reflété des progrès positifs. Des études récentes ont examiné l'histoire des femmes noires à la télévision et les représentations typiques qui y sont associées (Smith-Shomade, 2002; Collins, 2005; Versluys et Codde, 2014; Goldman et Waymer, 2015). En plus de l'historique de certaines représentations, la recherche a porté sur les effets qui en découlent (Smith-Shomade, 2002; Collins, 2005). Lorsque la télévision a commencé à devenir de plus en plus populaire, les femmes noires étaient représentées comme soignantes qui soutenaient son homme. « La représentation des femmes noires à la télévision a commencé à augmenter au début des années 1980 (Smith-Shomade, 2002). Les rôles que les femmes noires ont acquis étaient souvent des rôles de soutien aux hommes blancs ou noirs (Goldman et Waymer, 2015). » Comme nous l'avons vu précédemment les catégories que les femmes ont été représentées comme dans les médias dans l'étude du professeur Bertini 76, Les femmes noires ont différents stéréotypes qui ont été

75 Johnson, Connie. Cornerstone: A Collection of Scholarly and Creative Works for How Women of Color Are Portrayed on the Cover of Magazines: A Content Analysis on the Images of Black/African, Latina, Asian and Native American (BALANA). 2015.

76 Bertini Marie-Joseph. Langage et pouvoir : la femme dans les médias (1995-2002). In: Communication et langages, n°152, 2007. Usages médiatiques du portrait. pp. 3-22.

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fortement utilisés sur elles dans les médias. « Tout au long de l'histoire de la télévision aux États-Unis, trois stéréotypes principaux des femmes noires qui apparaissent continuellement sont la Mammy, la Jezebel et la Sapphire (Smith-Shomade, 2002; Collins, 2005; Versluys et Codde, 2014). »

Chacun de ces stéréotypes peut être lié à un facteur historique qui a créé ces représentations dans les médias et dans l'esprit des gens. Le stéréotype de Mammy par exemple est un stéréotype d'une travailleuse domestique qui est une gardienne de sa famille, qui a un certain physique et qui peut être agressif et trop en colère. Le stéréotype de la « mammie » remonte à avant la guerre civile. Elle est souvent considérée comme la travailleuse domestique satisfaite, ce qui signifie qu'on s'attend à ce qu'elle soit soumise à la famille ou à l'employeur blancs. Son apparence physique est considérée comme peu attrayante, et elle est généralement obèse et à la peau foncée. L'objectif principal de la maman est de prendre soin de sa famille et de servir ses employeurs. Le rôle de la « dame noire » est celui de la maman modernisée et sert de modèle pour la condition féminine de la classe moyenne (Collins, 2005). Ce rôle plus moderne a encore des caractéristiques limitatives. Contrairement à la maman, elle est autorisée à utiliser l'agressivité, mais seulement si elle est utilisée pour gagner du succès économique ou pour le bénéfice des autres. On sait qu'elle a des traits physiques plus attrayants et qu'elle est considérée comme plus professionnelle qu'une travailleuse domestique satisfaite. »

Le deuxième stéréotype qui nous ramène à l'esclavage a et est encore largement présent dans les médias d'aujourd'hui, ce stéréotype est le stéréotype de Jezbel qui montre les femmes noires comme séduisantes, hypersexuelles et même chercheuses d'or qui court après l'argent et est promiscue. Ce stéréotype est très présent aujourd'hui surtout chez les rappeurs célèbres comme Cardi B et Nikki Minaj ou Doja Cat. « Le stéréotype de Jézabel a été inventé pour rationaliser le concept d'esclavage en changeant la perspective de l'exploitation sexuelle des femmes noires par les propriétaires d'esclaves blancs (Versluys et Codde, 2014). Ce stéréotype mettait l'accent sur les femmes noires qui séduisaient les hommes blancs et enlevait l'accent sur les hommes blancs qui maltraitaient les femmes noires (Versluys et Codde, 2014). Ce rôle à la télévision dépeint les femmes noires comme étant hypersexuelles, promiscues et parfois qualifiées de chercheuses d'or. »

Le dernier stéréotype est le Saphir, qui est une femme noire très agressive, hyper en colère qui est très impertinente et est affichée dans un ton plus sombre que le Jézabel. Le « saphir » est l'un des stéréotypes négatifs les plus répandus chez les femmes noires. Elle est perçue comme

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étant agressive, impertinente et hostile. L'impertinence et la grossièreté du saphir contredisent la nature féminine attendue des femmes . Sa peau est généralement plus foncée, et elle est connue pour se moquer des hommes noirs pour ce qu'elle considère comme leurs insuffisances. Un exemple de ce stéréotype serait le personnage de Pam, de l'émission de télévision des années 90 Martin. Versluys croit que ce rôle a été créé pour souligner la supériorité de la « femme blanche victorienne » en montrant le contraste entre les femmes noires « non civilisées » et les femmes blanches respectables qui se comportent moralement. Les femmes noires ont créé leur propre portrait d'elles-mêmes, connu sous le nom de femme noire forte, dans l'espoir de dégrader les trois stéréotypes précédemment discutés qui ont été créés par les Blancs (Versluys et Codde, 2014). Ce portrait fort de la femme noire à la télévision est connu pour avoir une force de sacrifice de soi tout en offrant un soutien illimité aux amis et à la famille. Elle ne dépend pas des hommes financièrement et, par conséquent, peut prendre soin d'elle-même, et sa personnalité est axée sur ses traits positifs (Versluys et Codde, 2014; Goldman et Waymer, 2015). »

Reliant ces stéréotypes à l'histoire des femmes noires dans les médias d'aujourd'hui, cette étude qui compare les médias des années 1990 aux médias de 2017 montre que, bien que les représentations des femmes noires se soient améliorées rapidement et avec succès, certains stéréotypes comme celui de Jézabel sont encore utilisés dans les médias et les émissions de télévision. « On voit parfois des femmes noires jouer des rôles qui sont réussis ou indépendants. Les émissions diffusées en 2017, en particulier, montraient ces femmes comme étant plus indépendantes et comme ayant leur propre carrière réussie plutôt que d'être simplement une femme au foyer. Par exemple, Olivia Pope, Annalisa Ketting et Mary Jane Paul réussissent dans leur domaine. Presque tous les personnages ont été dépeints comme éduqués aussi bien. En ce qui concerne l'apparence, un léger changement positif peut être vu parmi ces personnages plus récents, étant donné que certains embrassent leurs cheveux naturels, plutôt que de porter les cheveux droits pour suivre les normes sociales dominantes. Il y a eu un léger changement négatif, néanmoins, et ce sont les deux personnages des émissions diffusées en 2017 qui ont été montrés comme « sur sexualisés ».77»

Des émissions des années 1990 qui ont été saluées par la critique comme des « séries noires » ont été critiquées quant à la façon dont elles sont noires et dont les femmes noires sont

77 Henderson, Meagan. «Portrayals of Black Women in TV Shows That Aired in 1997 versus 2017: A Qualitative Content Analysis.» Elon Journal of Undergraduate Research in Communications, vol. 10, no. 1, 2019, eloncdn.blob.core.windows.net/eu3/sites/153/2019/05/07_Henderson.pdf.

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représentées dans ces séries. Par exemple, Living Single qui avait obtenu son succès (19931998), mettant en vedette la reine Latifah et Kim Coles a reçu sa critique, cette série était une représentation blanchie de filles noires qui sexualisent les hommes, des entrevues et des articles parlaient des blancs. . .Comme cette émission, de nombreuses autres émissions ont été critiquées pour avoir stéréotypé les femmes noires comme des « mamans sucrières qui secouent le butin » et les hommes noirs comme des personnages hypersexualisés qui ne sont là que pour réaliser un fantasme. « L'article du 6 décembre dénonçait « Living Single » et d'autres comédies de Fox mettant en vedette des acteurs en grande partie noirs pour avoir suivi la tradition de « Good Times » et de « That's My Mama » qui consiste à transformer les minorités en stéréotypes raciaux. L'histoire disait que « les meilleurs artistes noirs » avaient l'impression que les jeunes hommes noirs dans les émissions étaient dépeints comme étant « surmenés wha's up, bouffons d'hommes, et jeunes femmes noires comme des mamas sucrées secouant le butin ».

L'émission montrait des femmes noires qui ont toutes des diplômes universitaires, qui ont soif de sexe et qui se comportent comme des « Fly Girls folles d'hommes », « en ciblant « Living Single », l'article disait : « Cette comédie [...] est censé être un « Designing Women » noir, mais il a quadruplé la libido et aucun de l'intelligence. Bien que tous les colocataires aient des diplômes universitaires et des emplois haut de gamme, ils se comportent comme des Fly Girls. Les hommes ne s'en tirent pas mieux : La paire qui habite à côté aime faire un saut en annonçant : « Nous avons faim. Le reste de l'hilarité se résume à des blagues sur les gros culs, des blagues sur les cheveux crépus, même de longues blagues sur les hommes.78»

Cependant, même si les représentations s'amélioraient et qu'il y avait de plus en plus d'émissions représentant des femmes noires, ces femmes noires ne représentaient pas toutes les femmes noires, en particulier les femmes à la peau foncée. Les femmes qui étaient exposées la plupart du temps avaient la peau claire et les cheveux droits, comme les femmes de l'émission « A Different World (1987-1993) » ou de l'émission « Girlfriends (2000-2008) », qui a été interrompue après un certain temps à la télévision parce que les cotes d'écoute des téléspectateurs étaient faibles.

78 Braxton, Greg. ««Living Single» Is Living Large on Fox : Despite Criticism over Male-Bashing and Sexual References, the Show.» Los Angeles Times, Los Angeles Times, 9 Dec. 1993, www.latimes.com/archives/la-xpm-1993-12-09-ca-118-story.html. Accessed 11 Aug. 2022.

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Donc, même si les femmes noires étaient représentées depuis les années 1990 mais ces représentations ne se sont améliorées qu'au milieu des années 2010 avec des shows comme How To Get Away With Murder, Dear White People, She's Gotta Have It, etc. Cependant, les statistiques de 2019 montrent que même si les femmes noires étaient représentées dans les émissions de télévision, « Les femmes noires (5,6 %) sont moins susceptibles que les femmes blanches (8,7 %) et les autres femmes de couleur (11,0 %) d'avoir une relation amoureuse, mais elles sont plus susceptibles d'avoir au moins un partenaire sexuel. » Compte tenu des stéréotypes selon lesquels les femmes de couleur sont séduisantes et attrayantes, « les filles et les femmes noires sont plus susceptibles d'être attrayantes (48,5 %) que les autres femmes de couleur (44,6 %) ou les femmes blanches (41,6 %).79»

3.2.3 Section trois : Les stéréotypes des femmes de couleurs dans les séries

Comme nous l'avons vu dans les chapitres précédents, les femmes de couleur ont été plus stéréotypées que les femmes blanches ne le sont dans les médias. Les femmes de couleur font face non seulement à des stéréotypes sexistes, mais aussi à des stéréotypes raciaux qui rendent la discrimination contre elles plus possible. Comme on l'a vu dans les chapitres précédents, les femmes noires sont stéréotypées comme « la Mammie », « le Saphir » ou « la Jézabel », et ces stéréotypes rendent les représentations positives difficiles à réaliser. Le stéréotype de la « mammie » remonte à avant la guerre civile. Elle est souvent considérée comme la travailleuse domestique satisfaite, ce qui signifie qu'on s'attend à ce qu'elle soit soumise à la famille ou à l'employeur blancs. Son apparence physique est considérée comme peu attrayante, et elle est généralement obèse et à la peau foncée. L'objectif principal de la maman est de prendre soin de sa famille et de servir ses employeurs. Le rôle de la « dame noire » est celui de la maman modernisée et sert de modèle pour la condition féminine de la classe moyenne (Collins, 2005). Ce rôle plus moderne a encore des caractéristiques limitatives. Contrairement à la maman, elle est autorisée à utiliser l'agressivité, mais seulement si elle est utilisée pour gagner du succès économique ou pour le bénéfice des autres. Elle est connue pour avoir des traits physiques plus attrayants et est considérée comme plus professionnelle qu'une travailleuse domestique. Le stéréotype de Jézabel a été inventé pour rationaliser le concept d'esclavage en changeant la perspective de l'exploitation sexuelle des femmes noires par les propriétaires d'esclaves blancs (Versluys et Codde, 2014). Ce stéréotype mettait l'accent sur les femmes noires qui séduisaient

79 «TV Statistics.» Womenandhollywood.com, 2022, womenandhollywood.com/resources/statistics/tv-statistics/. Accessed 11 Aug. 2022.

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les hommes blancs et enlevait l'accent sur les hommes blancs qui maltraitaient les femmes noires (Versluys et Codde, 2014). Ce rôle à la télévision dépeint les femmes noires comme étant hypersexuelles, promiscues et parfois étiquetées comme des chercheuses d'or. Le « saphir » est l'un des stéréotypes négatifs les plus répandus chez les femmes noires. Elle est perçue comme étant agressive, impertinente et hostile. L'impertinence et la grossièreté du saphir contredisent la nature féminine attendue des femmes. Sa peau est généralement plus foncée, et elle est connue pour se moquer des hommes noirs pour ce qu'elle considère comme leurs insuffisances. Un exemple de ce stéréotype serait le personnage de Pam, de l'émission de télévision des années 90 Martin. Versluys croit que ce rôle a été créé pour souligner la supériorité de la « femme blanche victorienne » en montrant le contraste entre les femmes noires « non civilisées » et les femmes blanches respectables qui se comportent moralement. Les femmes noires ont créé leur propre portrait d'elles-mêmes, connu sous le nom de femme noire forte, dans l'espoir de dégrader les trois stéréotypes précédemment discutés qui ont été créés par les Blancs (Versluys et Codde, 2014). Ce portrait fort de la femme noire à la télévision est connu pour avoir une force de sacrifice de soi tout en offrant un soutien illimité aux amis et à la famille. Elle ne dépend pas des hommes financièrement et, par conséquent, peut prendre soin d'elle-même, et sa personnalité est axée sur ses traits positifs (Versluys et Codde, 2014; Goldman et Waymer, 2015).80»

En ce qui concerne les autres femmes de couleur, les femmes asiatiques sont souvent fétichisées et sexualisées pour les rendre plus attrayantes au regard masculin, et surtout, le regard masculin blanc : « Vêtue de ce genre de style étrange et exotique, elle danse sur scène, attirant un large public. Le personnage principal de sexe masculin blanc l'a vue sur scène et est tellement attiré par elle qu'il tombe amoureux d'elle même s'il a déjà une fiancée. » Un autre stéréotype est que les femmes asiatiques sont intelligentes, en contrôle de leurs émotions : « Dans le film de James Bond Tomorrow Never Dies (1996), Michelle Yeoh a joué son rôle non seulement en tant que fille typique de Bond, mais aussi en tant qu'agent secret chinois avec des cerveaux et des talents d'arts martiaux. Malgré cela, son rôle est cool, agressif, éthéré, professionnel et il contrôle ses émotions. » ce qui s'explique par les différences culturelles et la domination masculine/féminine « Alors que l'Occident s'est perçu comme dominant, progressiste, fort et rationnel, l'Orient a été dépeint comme soumis, arriéré, faible et irrationnel,

80 Henderson, Meagan. «Portrayals of Black Women in TV Shows That Aired in 1997 versus 2017: A Qualitative Content Analysis.» Elon Journal of Undergraduate Research in Communications, vol. 10, no. 1, 2019, eloncdn.blob.core.windows.net/eu3/sites/153/2019/05/07_Henderson.pdf.

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comme les films précédents dont le journal a parlé. De cette façon, l'Occident s'est donné le rôle du mâle et a attribué à l'Orient la femme traditionnelle, et c'est pourquoi l'Occident l'a pris pour s'affirmer sur l'Orient faible et féminin.81»

Cependant, ces stéréotypes et la marginalisation des acteurs asiatiques en faveur des acteurs blancs a été lentement mais sûrement être déplacé avec plus de films et émissions de télévision casting asiatiques-américains comme ils sont vraiment et pas comme les stéréotypes disent qu'ils sont. « Cependant, aussi décourageants que puissent être ces stéréotypes et le manque de représentation des Américains d'origine asiatique dans le cinéma, les gens progressent. Bien que les films actuels continuent de contourner les acteurs asiatiques en faveur des acteurs blancs, les acteurs asiatiques-américains dans l'industrie dénoncent l'injustice. Hollywood, aussi, fait lentement sa part pour lancer des acteurs ethniquement corrects pour des rôles asiatiques - la prochaine adaptation en direct de Mulan de Disney a fait de l'actrice chinoise Liu Yifei le protagoniste principal. D'autres films commencent aussi à briser les frontières, à donner aux Asiatiques des rôles qu'ils n'auraient pas joués il y a cinquante ans. Hailee Steinfeld, qui est en partie philippin, est la vedette de The Edge Of Seventeen (2016), un film humoristique humoristique de passage à l'âge adulte. Hayden Szeto joue en face d'elle comme son intérêt amoureux, Erwin Kim. Au lieu d'être dépeint comme un solitaire socialement maladroit et tranquille, Erwin reçoit un rôle plus complet, et son personnage se sent comme un lycéen qui se trouve être asiatique.82»

De même que les femmes noires et asiatiques, les femmes arabes ont été dépeintes dans les médias comme voilées, réservées, craintives et/ou, séduisantes, danseuses du ventre sexy. « Hollywood a aussi représenté étroitement les femmes arabes. Pendant des décennies, les femmes d'origine moyen-orientale ont été dépeintes comme des danseuses du ventre et des filles du harem peu vêtues ou comme des femmes silencieuses enveloppées de voiles, un peu comme Hollywood a dépeint les femmes autochtones comme des princesses ou des squaws. La danseuse du ventre et les femmes voilées sexualisent les femmes arabes. Les femmes voilées et les danseuses du ventre sont les deux côtés de la même pièce. D'une part, les danseuses du ventre codent la culture arabe comme exotique et sexuellement disponible. ...

81 Wang, H, and Hanying Wang. Intercultural Communication Studies XXI: 3 (2012) Portrayals of Chinese Women's Images in Hollywood Mainstream Films -an Analysis of Four Representative Films of Different Periods. 2012.

82 Paner, Isabel, "The Marginalization and Stereotyping of Asians in American Film" (2018). Honors Theses. 36.

https://doi.org/10.33015/dominican.edu/2018.HONORS.ST.08

D'autre part, le voile a figuré à la fois comme un site d'intrigue et comme le symbole ultime de l'oppression. Des films comme « Aladdin » (2019), « Arabian Nights » (1942) et « Ali Baba and the Forty Thieves » (1944) font partie d'une foule de films mettant en vedette des femmes arabes en tant que danseuses voilées.83»

Malheureusement, jusqu'à présent, les femmes arabes sont encore représentées comme victimes d'abus sexuels ou physiques qui sont sexuellement disponibles à la fois pour le regard masculin blanc et comme on le verra dans le prochain chapitre, pour le regard de la femme blanche avec l'exemple d'Orange Is The New Black.

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83 ThoughtCo. « A Look at Common Arab Stereotypes in TV and Film ». Consulté le 30 août 2022. https://www.thoughtco.com/tv-film-stereotypes-arabs-middle-easterners-2834648.

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Chapitre Trois : Analyses des séries

3.3.1 Section un : Friends (1994 - 2004)

Friends est l'une des émissions de télévision les plus populaires parmi les milléniaux et la génération Z, c'est une série qui a commencé en 1994 jusqu'en 2004 et qui est encore aujourd'hui très relatable et drôle pour beaucoup.

Cependant, comme on le sait parmi les études intersectionnelles et raciales relatives aux médias, Friends a été une émission de télévision très problématique, ne représentant qu'un groupe blanc d'amis avec l'ignorance complète des personnages de couleur, des homosexuels et transsexuels.

La série est une série très problématique car elle ne manque pas seulement de la représentation des personnes de couleur, mais elle se moque également des personnages homosexuels et transsexuels qui ont été exposés au cours de la période de 10 saisons sur 10 années entières. « Jessica Thrasher Chenot a effectué une analyse de Friends, l'une des émissions américaines les plus populaires de tous les temps, sinon la plus populaire. Son chapitre va à l'encontre de la réaction récente de la sitcom pour sa représentation problématique de la race et de la sexualité, alors qu'elle traite du thème de la maternité et des intrigues pionnières de la série sur la grossesse et la maternité. » Dans son discours, Thrasher va dire que cette critique n'est pas nouvelle car Oprah Winfrey en 1995 dans une interview avec les acteurs leur avait dit qu'elle aimerait les voir avoir un ami noir. Les amis semblent aussi pousser leur public féminin à idéaliser l'idée de la maternité, ce qui signifie que les trois personnages féminins se sont mariés et ont eu des enfants avec une personne de leur groupe, sauf Phoebe qui a toujours été dépeinte comme « inhabituelle » ou caractère « peu attrayant ».

D'après l'analyse de la série, The Male Nanny episode (saison 9, épisode 6), Ross a montré une masculinité toxique et des réactions homophobes de Ross qui voit une nounou masculine et l'accuse d'être « gay », ce commentaire est suivi de rires du public, dit-il à Rachel, la mère, qu'un homme ne peut pas être une nounou et que c'est bizarre d'être un homme et une nounou. Ce stéréotype fait honte à Sandy la nounou alors que Ross lève les yeux au ciel lorsque Sandy pleure de façon dramatique lorsqu'il se souvient d'un autre enfant dont il s'est occupé et lorsqu'il a été accepté comme nouvelle nounou de leur enfant. Il poursuit en lui disant qu'il

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devrait être au moins « bisexuel » parce que l'homme type ne serait pas émotif et serait rejeté de la société s'il faisait preuve d'affection ou d'amour.

Le père de Chandler, qui est un homme transgenre et une dragqueen, est ridiculisé et ridiculisé dans l'émission de télévision avec sa sexualité qui n'est pas prise en compte, car ils ne cessent de parler de lui comme d'un homme. Sur S7.E22, Chandler se rend chez Helena, son père dans un show de travestis. Chandler est très mal à l'aise quand la serveuse qui est aussi une dragqueen prend sa commande pour montrer que sa masculinité est fragile et pourrait être menacée par toute personne qui ne suit pas les normes de genre qui sont socialement construites. Ce comportement est spécifiquement vu dans les personnages masculins de Friends car les femmes semblent être plus tolérantes et dire des commentaires moins critiques concernant la sexualité de la personne. Bien sûr, il y a une exception : au mariage de Monica et Chandler, Monica parle de son père comme de « l'homme en robe noire » lorsque Rachel va parler à une femme qu'elle croyait être Helena, la femme s'est avérée être Amanda, Rachel va ensuite dire que le nom a du sens parce qu'il est « A Man, Duh! ». Plus tard dans cet épisode, la mère de Chandler dit à Helena, son ex, qu'elle a « trop de pénis pour porter une robe ». Ce qui conclut l'homophobie totale.

Une apparition de deux femmes de couleur ont lieu dans la série, la première est Julie, une femme asiatique-américaine qui sortait avec Ross. Julie a d'abord été confrontée à un commentaire de Rachel qui lui a dit « Bienvenue dans notre pays » et à la réponse « Je viens de New York », ce qui montre la suprématie blanche de supposer qu'elle n'est pas originaire du pays parce qu'elle est asiatique. Julie a ensuite été raillée à cause de sa coupe de cheveux, a été confrontée à la jalousie de Rachel et a ensuite été laissé par Ross. Julie était donc un personnage qui n'était là que pour se faire ridiculiser et rire comme Helena et Sandy.

Un autre personnage est Kristen Leigh qui est apparu dans le 17ème épisode de la saison 7, ce personnage qui était une femme noire qui a déménagé dans le quartier était une source de concurrence de deux hommes, Ross et Joey qui l'ont tous les deux vu et lui a demandé de sortir. Ils ont ensuite commencé à rivaliser sur qui va la gagner jusqu'à ce qu'elle a quitté la date et aucun d'eux remarqué. Cela montre qu'ils ne pensaient qu'à elle comme une proie pour remplir leur ego masculin sans avoir un intérêt spécifique à apprendre à la connaître ou à être un amant potentiel pour elle. Ceci est lié à la théorie que les femmes noires sont considérées comme moins attrayantes et sont moins prises en considération dans les relations. Une étude montre que « les femmes noires étaient considérées comme les moins désirables » parmi toutes les

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races d'hommes. « Les hommes asiatiques, latins et blancs ont tendance à donner aux femmes noires 1 à 1,5 étoile de moins, tandis que les évaluations des hommes noirs des femmes noires sont plus cohérentes avec leurs évaluations de toutes les races de femmes », a-t-il écrit. Les groupes de femmes les plus cotés par les hommes étaient ceux d'origine asiatique et latine, les femmes blanches n'étant pas loin derrière.84»

Charlie Wheeler, cependant, n'a pas beaucoup de différence avec Kristen Leigh, sauf qu'elle a été initialement écrite pour être un personnage blanc, mais choisi pour être noir en raison de la réaction que le spectacle recevait concernant le manque de personnes de couleur . Charlie était un professeur intelligent et séduisant, qui était aussi la source de la concurrence pour Joey et Ross et qui finit par les quitter tous les deux et sortir avec un professeur qui est aussi un personnage secondaire dans l'émission de télévision.

Deux autres personnages qui ont été ridiculisés et qui ont été perçus comme bizarres sont Carol et Susan, qui sont partenaires, mais Ross ne cesse de les appeler « amis » et « partenaire de vie lesbienne ». Rachel l'appelle aussi « Carol Lesbian » parce qu'elle ne connaît pas son nom de famille et qu'elle a choisi de l'appeler par sa sexualité, ce qui a été suivi d'un éclat de rire de la part du public.

Friends est a donc été une émission de télévision blanche très problématique qui a ridiculisé chaque personnage et comportement qui semblait hors des normes de genre ou raciales.

3.3.2 Section deux : Orange Is The New Black (2013 - 2019)

Passant de l'une des émissions de télévision les plus blanches qui ont été créés et ont gagné une popularité excessive, Orange Is The New Black qui a commencé en 2013 a été diffusé à la télévision avec de nombreux personnages divers. Cependant, les deux personnages principaux sont restés des femelles blanches s'inscrivant dans le stéréotype des femelles attrayantes dans les médias. « Dans son chapitre, Anne Crémieux analyse comment Orange is the New Black, l'une des émissions les plus intersectionnelles de l'histoire de la télévision américaine, a réussi au fil des ans à s'écarter de certaines représentations stéréotypées de pauvresles personnages féminins blancs pour devenir un véhicule de préoccupations intersectionnelles, abordant des

84 Francisco, Eric. « Tinder Began Exposing Our Ugly Dating Habits Five Years Ago ». Inverse. Consulté le 30 août 2022. https://www.inverse.com/culture/36379-tinder-black-women-asian-men-racism.

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questions sociales telles que la privatisation du complexe prisonindustriel ou le traitement des immigrants sans papiers aux États-Unis.85»

« Lorsque la série a été diffusée pour la première fois, l'expression (Orange est le nouveau noir) était couramment utilisée dans la croûte supérieure de New York, le milieu social original du personnage blanc principal, Piper Chapman. Piper a été reconnue coupable, dix ans après le fait, d'avoir fait entrer de la drogue dans le pays pour son amant lesbien Alex Vause. Même si, entre-temps, elle a mis son passé derrière elle et ne l'a jamais mentionné à son fiancé aimant, Piper va passer un an en prison, où les combinaisons orange sont la norme et où les détenus de sa classe, le teint, et même le sexe, ne sont pas. Bien qu'à strictement parler, le titre fait référence aux couleurs du tissu, et non à la race, le monde dans lequel Piper et le public entrent est un monde où la race est forcément une partie du récit, à la fois dans l'histoire et dans sa réception. »

Orange est le nouveau noir au début se concentre sur Piper et son histoire de vie en tant que personnage principal, puis passe à différents personnages montrant ce qu'ils ont traversé, leurs luttes en dehors de la prison, tout en se concentrant sur le côté humain de chaque personnage qui rend le spectateur empathise avec chaque femme. Le spectacle évolue ensuite pour discuter de questions sociétales profondes et de Black Lives Matter puis de la détention ICE par Trump. Cependant, cette émission de télévision montre encore et affiche certains stéréotypes nuisibles que les gens de couleur sont souvent confrontés. Le personnage Susanne qui s'appelle « Crazy Eyes » par exemple, se voit en toutes saisons, mais surtout dans la première comme une folle noire obsédée par Piper et lui envoie ses lettres d'amour alors que Piper a peur d'elle.

Un autre stéréotype concerne les latines dans l'émission de télévision qui sont considérés comme sexuels, attrayants et prospèrent pour l'attention des hommes. Aleida Diaz qui était la mère d'un autre personnage appelé Daya, rivalise avec sa propre fille pour l'attention d'un gardien de prison mâle blanc dans la saison deux de la série. Ces deux personnages représentent des personnages stéréotypés de latina d'une mère qui est une latina séduisante et en colère et de la fille qui a d'abord été présentée comme une « bonne fille ». prendre soin de ses frères et soeurs pour devenir un drogué et un gangster obsédé par le pouvoir et la drogue comme le stéréotype tombe pour les Latino-Américains dans les émissions de télévision et dans les films.

85 Henderson, Meagan. «Portrayals of Black Women in TV Shows That Aired in 1997 versus 2017: A Qualitative Content Analysis.» Elon Journal of Undergraduate Research in Communications, vol. 10, no. 1, 2019, eloncdn.blob.core.windows.net/eu3/sites/153/2019/05/07_Henderson.pdf.

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Cependant, Daya est représentée comme « différente » et loin des stéréotypes auxquels les femmes latino-américaines sont généralement confrontées. C'est une « bonne fille » aimante et attentionnée qui prend soin de ses frères et soeurs, mais les circonstances dans lesquelles elle est tombée amoureuse du gardien de prison alors victime d'une grossesse non désirée et d'un abandon l'ont amenée à adopter des comportements téméraires qui la rendent semblable au personnage de « visage cicatriciel » d'une toxicomane folle qui se nourrit de pouvoir et de drogues. « Dayanara est à quelques pas de l'image traditionnelle d'une femme latine, contrairement à sa mère qui est buxom, femme sensuelle considérablement préoccupé par son apparence. Le comportement de Dayanara démontre également plusieurs des adjectifs à l'échelle de la féminité (Garcia-Mina, 1998) tels que doux, abnégation, responsable et romantique. Sa personnalité l'amène à tomber amoureuse d'un gardien de prison avec qui elle entretient une histoire d'amour qui aboutit à une grossesse non désirée et à un abandon. Les déceptions et la dure vie en prison provoquent un revirement radical dans son caractère qui la rend froide et arrogante alors qu'elle s'efforce d'être acceptée dans son groupe. En menaçant de tirer sur un gardien, elle atteint un point d'inflexion pour le personnage, où ses bonnes intentions et sa gentillesse inhérente sont corrompues. »

Sophia : « L'une des protagonistes est Sophia Burst, gentille, généreuse et positive, elle offre son aide aux autres détenues du salon qu'elle gère dans la prison. En fait, elle-même est bien soignée et féminine. Avant de subir une réaffectation de genre, Sophia répondait au nom de Marcus, et travaillait comme pompier. Son ex-femme lui apporte un soutien inconditionnel, bien que la situation soit beaucoup plus difficile à accepter pour son fils. Malgré sa bonne attitude, elle subit les effets de la transphobie de la part de ses compagnons de prison et de ses gardiens, subissant des sévices physiques et verbaux, ce qui lui a donné un profond sentiment de résignation et de solitude. »

Tasha : « L'un des principaux partisans de Suzanne est la jeune Tasha Jefferson (Taystee). Joviale et intelligente, elle est connue pour son ambition professionnelle et son désir de surmonter ses circonstances. En prison, elle travaille dans la bibliothèque qui lui donne une connaissance et une conscience culturelle. Dans la deuxième saison Taystee prend la direction du Ghetto en dépit d'être une matriarche atypique : elle n'a ni l'extérieur dur ni les mêmes modèles de comportement que les autres dirigeants, ainsi que d'être beaucoup plus jeune. Cette circonstance rare peut être le résultat d'une arrivée inattendue au pouvoir, encouragée par ses camarades de prison en récompense de son empathie envers eux. L'absence d'un

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environnement social structuré pendant la petite enfance et l'adolescence a une forte influence sur son caractère. Par conséquent, lorsqu'on lui accorde une probation, elle avoue qu'elle n'est pas prête à vivre à l'extérieur du pénitencier. Sans salaire et vivant entièrement dépendant du système, elle commet délibérément une infraction à la libération conditionnelle pour être renvoyée en prison. »

Rouge qui est un personnage russe, est vu comme stéréotypiquement agressive, femme en colère qui est dans la cuisine et qui est fougueux et fougueux tout comme le stéréotype des Russes vont. Une femme ukrainienne qui est le chef de la prison et qui parle aussi le russe, par conséquent Red aide le chef en traduisant est dépeint comme un trophée « russe/ukrainien » femme qui a été acheté par le chef et qui vit maintenant malheureux avec lui. Ce stéréotype est souvent représenté à la télévision où un personnage féminin d'Europe de l'Est est atténué et est considéré comme un objet d'achat pour les hommes blancs à acheter. « Galina Reznikov (Rouge) dirige le groupe, bien qu'elle soit également la principale autorité de The Suburbs. Elle est présentée comme l'une des personnes les plus influentes et des détenues les plus respectées et est à la tête de la cuisine. Intelligente et ambitieuse, elle est l'incarnation même de la matriarche traditionnelle (en l'occurrence d'Europe de l'Est) qui porte le poids de ses charges sur ses épaules. Rouge - en référence à sa couleur de cheveux - souffre pour ceux sous son autorité et souhaite les protéger contre les dommages (mater dolorosa). En fait, elle utilise fréquemment le mot « famille » pour s'adresser à son groupe. Son apparence physique et son comportement sont agressifs, un accent russe étant son trait le plus saillant.86»

L'émission de télévision met également l'accent sur la protagoniste féminine blanche « Piper » qui fait plusieurs commentaires au sujet de sa blancheur pendant l'émission. Elle est évidemment traitée différemment par le chef du président, elle est vue comme si elle n'appartenait pas à la prison à cause de sa peau blanche, cheveux clairs et yeux colorés représentant sa blancheur qui est liée à la pureté montrant qu'il n'est pas commun pour les femmes qui lui ressemblent d'être en prison. Dans le premier épisode, « Je n'étais pas prêt », nous voyons qu'un autre détenu tend une brosse à dents à Piper et dit « nous prenons soin des nôtres », qui montre comment les Blancs sont les mineurs et le groupe « plus faible » en prison, ce qui rend la distinction raciale entre les races en prison.

86 Eguskiza-Sesumaga, Leyre. « Diversidad entre rejas. Estereotipos e identidad de género en la ficción televisiva Orange is the New Black » 37 (30 juin 2018): 79-92. https://doi.org/10.5354/0719-1529.2018.48622.

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« Dans l'épisode trois, « Lesbian Request Denied », Piper reçoit sa nouvelle affectation de couchette. Les autres détenus de Piper sont un peu surpris lorsqu'elle est affectée à la cellule de logement, appelée « ghettos », qui abrite en grande partie des détenus noirs. Les autres détenus sont surpris parce qu'en général, les détenus sont placés dans des logements en fonction de leur race. Healy, le conseiller de la prison, aurait dû approuver que Piper soit envoyé vivre dans le « ghetto ». Il ne semble pas mal à l'aise de la placer dans un logement à prédominance noire, mais il était fortement contre son logement avec une lesbienne. Dans ce cas, la peur de la sexualité lesbienne du conseiller l'emporte sur son désir de se conformer à la norme de ségrégation raciale. Bien que la race influe sur l'espace et l'emplacement qu'occupe un détenu dans la série, cela ne signifie pas que tous les détenus sont d'accord sur des lignes raciales, et les détenus blancs sont subdivisés en plusieurs groupes. Les groupes sont fondés sur la sexualité, la classe sociale et l'occupation des prisons. » Par conséquent, la série qui représente soi-disant toutes les femmes de couleur et d'intersectionnalité, est vu à travers les yeux de la protagoniste, Piper qui est privilégié de sa blancheur et qui est en mesure d'être distincte des autres détenus de couleur et peut les critiquer en appelant leur unité « le ghetto » De plus, la série se concentre en grande partie sur Piper, une femme blanche, qui est incarcérée à Litchfield. L'entrée de Piper dans le système carcéral met en lumière les problèmes auxquels sont confrontés les autres détenus, qui sont pour la plupart des détenus de couleur. C'est problématique parce qu'Orange Is the New Black encadre les récits de femmes de couleur à travers la lentille d'un détenu blanc (Bogado, 2013). La blancheur de Piper fait souvent d'elle une étrangère pour la plupart des femmes en prison, pourtant, au cours de la série, elle est la personne qui met en lumière les problèmes vécus par les détenues. Au cinéma et à la télévision, le sauveur blanc est un personnage blanc qui arrive et sauve une personne de couleur inférieure ou ouvrière, souvent isolée, qui éprouve des problèmes (Hughey, 2014). Le privilège blanc de Piper lui permet de raconter les histoires de femmes détenues de couleur sans leur donner une voix. Ce faisant, elle est présentée comme la sauveuse blanche qui entre en prison et aide à régler leurs problèmes. Piper joue un rôle déterminant dans le récit des femmes qu'elle rencontre par l'entremise de son fiancé Larry. Les histoires de Piper aident également à identifier certaines actions douteuses avec de l'argent à la prison, notamment la réduction du personnel des programmes pour les détenus et le passage à des médicaments génériques. En représentant Piper comme un sauveur blanc, les femmes de couleur de la série sont dépeintes

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comme n'ayant pas la capacité de s'aider elles-mêmes et doivent compter sur la blancheur de Piper pour être la porte-parole de leurs problèmes.87»

Chaque femme de la série est représentée individuellement et est vue d'abord comme un être humain et ensuite comme un représentant de leur race, religion, classe sociale, etc. Sophia Burset, une femme transgenre qui est représentée par une femme noire transgenre a obtenu beaucoup d'éloges des médias pour les représentations positives et normalisées des femmes transgenres noires dans la société. Sophia est en prison parce qu'elle est reconnue coupable d'avoir volé de l'argent de cartes de crédit pour financer sa chirurgie de transition sexuelle. Dans la saison 1, les gardes parlent de Sophia comme d'une « espèce » dégoûtante qui est fabriquée et non pas naturelle, comme une espèce bizarre. « Dans ce dialogue entre deux des gardes, Sophia est décrite en utilisant des termes qui la déhumanisent, mais alors qu'elle est sexualisée par le premier intervenant, le second exprime presque du dégoût à l'idée d'une rencontre sexuelle avec elle. En fait, Pornstache la définit comme une « espèce complètement différente » et plus tard comme une « chatte cyborg », évaluant cela positivement parce qu'il pourrait s'agir d'un synonyme de perfection puisque ses parties génitales ont été « faites » et non naturelles. De plus, Pornstache se réfère à son identité avant la transition en laissant entendre que parce qu'elle a pu faire l'expérience d'être un homme, elle est plus compréhensive du plaisir sexuel pour ceux qui s'identifient comme tels. Bennet choisit ses mots dans un ensemble sémantique complètement différent et définit Sophia comme « sauvage » et « bizarre ». » Sophia est donc considérée comme une personne « non humaine » en raison de sa différence et est désignée comme des noms qui ne sont pas humains et qui déshumanisent son caractère et montrent la transphobie dans les prisons que les hommes toxiques affichent.

Dans un autre épisode, lorsqu'elle est à l'église, Sophia est considérée comme une abomination en raison de sa différence et de son choix de transition. « Dans cet épisode, l'église à l'intérieur de la prison s'effondre et Pennsatucky explique que c'est la faute de Sophia. Parce qu'elle n'est pas humaine, mais une abomination, Dieu les a tous punis pour l'avoir autorisée dans l'église. La représentation non humaine est renforcée par l'utilisation du pronom, généralement utilisé en référence aux objets. En italien, le nom est traduit littéralement, mais il n'est pas renforcé par le pronom, car la phrase est rendue impersonnelle, de sorte que l'utilisation d'un pronom spécifique est évitée. » cela montre comment la religion voit les transgenres. Ces

87 Chavez, Michael Robert. « Representing Us All? Race, Gender, and Sexuality in Orange Is the New Black », s. d., 83.

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représentations sont réelles, car elles représentent la lutte avec laquelle les transgenres doivent composer à l'intérieur et à l'extérieur de la prison, avec les gardiens de prison, les détenus ou même leur famille. Dans un autre épisode, Gloria, qui est une femme latino-américaine, parle de Sophia comme d'une « non-motherly » puisqu'elle n'a pas de « vrais » organes génitaux et qu'elle a subi une intervention chirurgicale. « Le dernier exemple de cette section est tiré de la saison 3. Dans cette partie de l'histoire, Sophia se rapproche particulièrement de Gloria, étant donné que leurs deux enfants ont à peu près le même âge et vivent à proximité. mais ils finissent par avoir un combat dans lequel Gloria prétend être une meilleure mère parce qu'elle est une « vraie mère ».88»

Quant aux personnages asiatiques dans Orange Is The New Black, les représentations de personnages asiatiques semblent encore coller aux stéréotypes qui sont fortement appliqués sur les asiatiques. Les asiatiques à Hollywood sont souvent ridiculisés et sont montrés pour des rires comme le personnage de Senor Ben Chang dans l'émission de télévision Community qui est ridiculisé, le personnage de London Lipton qui est naïf et est vu pour des rires dans l'émission de télévision pour enfants The Suite Life of Zack and Cody, Josh Mendoza dans The Good Place, etc. Dans Orange Is The New Black, le stéréotype continue avec les deux personnages féminins Brooke Soso et Mei Chang. Mei Chang est perçu comme un personnage introverti et antisocial qui ne s'entend pas avec les gens « Dans la première saison, Chang apparaît en moins de cinq minutes. D'une part, elle joue un rôle de soulagement comique. Elle agit parfois bêtement, et d'autres fois semble impudente, en particulier avec le discours sexuellement explicite. D'autre part, elle est caractérisée comme éloignée des autres, et se tient sur son propre. L'épisode de flashback de Chang, avec un thème pas si subtil de l'invisibilité, montre comment elle surmonte la hiérarchie de genre mais se sent seule comme incapable de réaliser la norme de l'appariement hétérosexuel. Je me suis demandé : est-ce que cela ajoute un autre calque à ce personnage ? Ou cela renforce-t-il le trope de l'incapacité des Américains asiatiques à établir des liens avec d'autres personnes?89 »

Chang est confronté aux stéréotypes traditionnels d'être Chinois, de pratiquer le Tae Kwon Do, d'être impliqué dans le commerce des cornes de rhinocéros et d'aller jusqu'à nommer un

88 Zottola, Angela. « Being Sophia Burset: Communicating Trans Identity in Orange Is the New Black ». Online Journal of Communication and Media Technologies 12, no 1 (3 janvier 2022): e202206. https://doi.org/10.30935/ojcmt/11463.

89 Gender & Society. « Asian American Characters in Orange Is the New Black ». Gender & Society (blog), 3 mai 2017. https://gendersociety.wordpress.com/2017/05/03/asian-american-characters-in-orange-is-the-new-black/.

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épisode « Ching Chong Chang » « Mais même ces moments de nuance sont pleins de clichés, une dichotomie parfaitement encapsulée par le sixième épisode de la saison, qui porte le titre offensif douteux « Ching Chong Chang ». L'épisode suit le chemin de Chang à la prison et force le spectateur à remettre en question les normes de beauté traditionnelles et humaniser le détenu autrement marginalisé, mais il implique également Tae Kwon Do, même si Chang est révélé être chinois, et le commerce illégal de cornes de rhinocéros. Néanmoins, c'est un énorme pas en avant pour les insécurités de Chang d'être mis à l'avant-plan pour la première fois, et même de l'entendre parler en phrases complètes.90»

Soso d'autre part est vu comme le cliché personnage féminin asiatique qui est naïvé, manque de conscience de soi et est moqué et fait de son nom. « Soso (Kimiko Glenn) serait sur le point d'être le personnage asiatique développé qui manquait à la série. Mais elle a été rapidement marginalisée, sexualisée, et même ridiculisée pour son héritage asiatique. Son nom de famille, qui est vaguement oriental mais d'origine éthique indéterminée, est difficile à comprendre pour les autres détenus. À un moment donné, Piper Chapman (Taylor Schilling) admet qu'elle a de la difficulté à prononcer le « nom de Soso avec un visage droit ». Ces deux personnages sont donc confrontés à des stéréotypes et ne sont pas considérés comme des personnages habilités qui brisent le stéréotype qui entoure les Asiatiques à Hollywood et dans l'industrie du cinéma.

Les femmes musulmanes et arabes sont confrontées à des stéréotypes sévères qui sont répétitifs dans l'industrie du cinéma, comme faire face au terrorisme, être victime de violence sexuelle et être agressives au sujet de leur religion et de leurs opinions. Un personnage qui est Amanda, une femme noire musulmane fait face à des blagues d'un personnage juif blaguant sur le terrorisme et le djihadisme, ces commentaires se heurtent à d'autres attaques contre le judaïsme et la religion de l'autre personnage reflétant comment les deux personnages sont très défensifs et fermés d'esprit au sujet de leurs religions « Présenté dans la saison 4 de l'OITNB, le hijab portant Alison Abdullah (Amanda Stephen) est transféré à Litchfield après que le nouveau propriétaire à but lucratif de la prison a décidé d'augmenter le nombre de détenus. Dès qu'elle arrive et installe sa couchette, Alison échange des mots durs avec Black Cindy, récemment convertie au judaïsme. Pas même cinq minutes après leur introduction, Cindy se met à blaguer sur le terrorisme islamique et les frères d'Alison se lançant dans un jihad contre le pays. Alison répond avec quelques dissertations dirigées vers le judaïsme, mais comme leur amitié se

90 Hyphen Magazine. « How «Orange Is The New Black» Fails Its Asian Characters », 30 juin 2015. https://hyphenmagazine.com/blog/archive/2015/06/how-orange-new-black-fails-its-asian-characters.

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développe plus tard, ces blagues sont tout simplement ri. On voit le même personnage dans la saison 5 être impliqué dans un mariage polygame reflétant un stéréotype fortement présent contre les Arabes et les musulmans, sans essayer de contrer ce stéréotype. « Ce qui est plus troublant, c'est l'histoire d'Alison, que l'émission a commencé à explorer dans la saison 5. Il a été révélé que la seule détenue musulmane de l'émission était engagée dans un mariage polygame et devenait jalouse de l'autre femme. Bien que le Coran permette aux hommes musulmans de prendre un maximum de quatre femmes, avec la justification étant que l'islam se propage par le patriarche, la pratique est à peine répandue, en particulier chez les musulmans résidant aux États-Unis.Selon une estimation, « moins de 1 % des musulmans américains se livrent à cette pratique. » Cela a donc montré que le récit du personnage était tout entouré de sa foi contrairement aux autres personnages qui avaient des identités multiples et n'étaient pas définis soley par leur foi, couleur, sexe, etc.

Un autre personnage arabe qui était fortement stéréo est Shani Abboud, qui est une femme égyptienne victime d'une mutation génitale féminine démontrant les streeotypes des femmes musulmanes et arabes d'être vitcims des hommes dans la société comme Amanda qui est dans un mariage polygame afin de plaire à un homme, ou dans ce cas, Shani qui est victime de la société masculine et violente qui commet ce crime contre les femmes. Cependant, même si ces crimes se produisent encore aujourd'hui, ils ont diminué dans les statistiques « Une étude récente [5] a révélé que 74 % des femmes avaient des MGF de type I et 26 % de type II. Cependant, comme la plupart des données sur la prévalence concernent les femmes adultes, elles reflètent les pratiques d'il y a des décennies. Il y a toutefois des indications que le soutien à la MGF diminue et que la pratique diminue. Une fois ce déclin amorcé, il peut progresser rapidement. Par exemple, en 2013, l'UNICEF a estimé la prévalence des MGF chez les femmes âgées de 14 à 49 ans en Égypte à 91 % [6], mais en 2016, l'estimation était tombée à 87 % [7, 8]. Selon l'EDHS 2014, 92 % des femmes mariées âgées de 15 à 49 ans ont été circoncis [9]. Toutefois, chez les femmes de 20 à 24 ans qui se sont déjà mariées, ce taux n'était que de 87 %, alors qu'il était de 95 % chez les 35 à 49 ans. El-Gibaly, Ibrahim, Mensch et Clark [10] ont également démontré que la prévalence des MGF chez les filles âgées de 10 à 19 ans est d'environ 10 points de pourcentage inférieure à celle de leurs mères.91»

91 Van Rossem, R., Meekers, D. The decline of FGM in Egypt since 1987: a cohort analysis of the Egypt Demographic and Health Surveys. BMC Women's Health 20, 100 (2020). https://doi.org/10.1186/s12905-020-00954-2

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Par conséquent, nous pouvons voir de cette analyse que l'émission Orange Is The New Black a bien représenté les Afro-Américains, tout en les affichant parfois de manière stéréotypée, Cependant, le spectacle a continué les fausses représentations d'autres races et représente toujours le spectacle dans l'oeil d'une femme pendant qu'elle l'éloignait des autres personnages. On pourrait donc dire que même si l'émission a été suffisamment intersectionnelle pour montrer différentes races, sexualités, genres, classes sociales et intérêts, elle n'a cependant pas réussi à les représenter toutes d'une manière normative loin des stéréotypes de l'industrie du cinéma lourd.

3.3.3 Section trois : Dear White People (2014 - 2021)

Dear White People, qui est une « adaptation de Netflix du film du même nom de Justin Simien 2014 salué par la critique 92», a été considérée comme l'une des émissions de télévision les plus « réveillées » et radicales qui dépeignent les luttes des étudiants noirs de l'université et mettent en évidence les problèmes raciaux et politiques qu'ils traversent quotidiennement. « . Situé à la Winchester University, un collège fictif de la Ivy League, Dear White People suit les expériences de plusieurs étudiants noirs alors qu'ils luttent pour affirmer leur identité face à l'injustice sociale et la discrimination raciale. La bande-annonce a été fortement critiquée sur YouTube et critiquée sur Twitter, avec des commentateurs conservateurs arguant que la série était divisive et la promotion des conflits raciaux (Blistein; Sieczkowski). Ironiquement, une telle réponse vitriolique ne fait que confirmer le thème central de Dear White People, à savoir que « l'Amérique n'est pas, et n'a jamais été, une « société post-raciale » (Bradley). » Le spectacle qui allait bien dans la première saison s'est ensuite détérioré et a perdu son but et son sens dans les deuxième et troisième saisons ou « volumes » avec l'introduction de sociétés secrètes et la transformation du spectacle en comédie musicale, a eu ses controverses et son radicalisme. Mais représentait-elle bien les étudiants noirs et de couleur ?

Pour commencer, le personnage principal de l'émission est une femme de couleur mélangée appelée Sam, Sam est une femme noire à la peau claire, aux yeux verts et aux traits mélangés qui dirige une émission de radio critiquant les personnes blanches et comment ils se comportent avec les personnes noires. Par conséquent, Sam donne la parole aux Noirs en parlant à leur

92 R. Newkirk II, Vann, Adrienne Green, Gillian B. White, et Nehisi Coates. « How Insightful Is Netflix's «Dear White People»? - The Atlantic ». Consulté le 30 août 2022. https://www.theatlantic.com/entertainment/archive/2017/05/dear-white-people-season-one-roundtable/526920/.

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place et en considérant ses difficultés comme étant « pas entièrement noires », ce qui la fait se sentir « déplacée », mais lui donne aussi le privilège de parler au nom de tous les autres élèves.

D'un point de vue critique, Sam a été choisi pour être un personnage principal mixte que le spectacle gagnerait plus de popularité en présentant un héros avec la peau claire qui parle pour ceux d'un teint plus foncé. Ce privilège est présent depuis l'esclavage, lorsque les esclaves à peau mélangée ou pâle étaient préférés et étaient donc gardés à la maison, tandis que les esclaves à peau foncée allaient à l'extérieur pour cultiver. Le privilège de la peau claire est aussi connu sous le nom de colorisme. La théorie du colorisme a été expliquée historiquement par N'diaye comme suit : Les esclaves à la peau claire étaient le plus souvent affectés à des tâches domestiques ou artisanales, car on les supposait plus intelligents (c.-à-d. pour mieux comprendre les ordres) mais aussi plus fragiles que les esclaves à la peau foncée. La couleur de la peau était censée signifier des qualités spécifiques. Le maître qui choisit un esclave clair projeta sur lui ses représentations raciales : la peau claire signifiait un degré d'intelligence, de beauté, de capacité à des tâches délicates et de compréhension des exigences des blancs. Les maîtres blancs se sentaient plus à l'aise avec eux, et pouvaient maintenir une familiarité qu'ils s'interdisaient avec ceux des champs. Mais les esclaves n'ont jamais été complètement blancs, et la division raciale est restée fermement en place dans l'imagination. Pour le travail dans les champs, des esclaves aux peaux les plus noires, censés être les plus robustes et les plus durs au travail, étaient recherchés. Plus la peau est foncée, plus ils sont forts. Les maîtres préféraient utiliser des esclaves à la peau claire à l'intérieur et dans l'artisanat, et des esclaves à la peau foncée dans les champs. » a toujours été présent et on voit partout dans les médias que des femmes à la peau plus claire sont choisies pour être les actrices et les chanteuses préférées par le public, comme Rihanna, Kehlani, Beyoncé, etc. Ces femmes n'ont pas nécessairement la peau foncée et sont toujours représentées comme plus légères dans les magazines et dans l'éclairage lourd. « Parce que les Américains blancs bénéficient d'un plus grand privilège sociétal que les Américains noirs, les personnes à peau pâle ou biraciales obtiennent plus facilement des occasions de « gagner plus d'argent, de terminer plus d'années de scolarité, de vivre dans de meilleurs quartiers et de marier des personnes de statut supérieur que des personnes plus sombres. »dépouillé des personnes de la même race ou ethnie » (Hunter 237). Cette discrimination définit le colorisme comme « le processus de discrimination qui privilégie les personnes de couleur à la peau claire par rapport à leurs homologues à la peau foncée » (237). Le colorisme se distingue du racisme en ce sens qu'il s'agit d'un préjugé biologique fondé sur le teint de peau plutôt que d'un préjugé social fondé sur l'identité raciale, bien que

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« la hiérarchie employée dans le colorisme [...] soit habituellement la même qui régit le racisme : la peau claire est prisée plutôt que la peau foncée ». (Harris 54) ». Sam semble avoir du mal à prouver sa « noirceur » tout au long de la série et ses problèmes avec son père semblent provenir de son refus de sa blancheur, ce qui l'amène à le rejeter et à le regretter plus tard dans la série lorsqu'il décède. Son émission de radio « Dear white people » répond au commentaire de son petit ami blanc qui lui dit ce qui se passerait si quelqu'un sortait avec une émission intitulée « Dear Black People »? Dans laquelle elle a répondu que les personnes noires ont lutté historiquement et donc ils ont le droit de critiquer et de parler. « Dans Dear White People, Sam combat le sentiment d'insuffisance qu'elle éprouve en tant que femme biraciale à peau pâle en interprétant une version exagérée de la noirceur pour prouver son identité à ses pairs. Ironiquement, malgré la honte de Sam pour son héritage mixte, les individus biraciaux jouissent généralement d'un statut social plus élevé que les Américains noirs monoraciaux en raison de leur teint de peau plus clair (Fryberg et al. 92).93»

La série qui se concentre sur les questions raciales semble oublier que ces questions viennent parfois de problèmes psychologiques tels que la peur de ne pas appartenir à une communauté à cause des races mixtes de Sam, son rejet pour son père, sa colère parfois inutile qui vient d'un lieu de problèmes et de questions complexes dans son rejet à son propre moi et à sa propre race mélangée. Sam semble exagérer son identité noire et ne se définit que comme une « femme noire » oubliant ses autres identités et ses privilèges. Cette exagération est vue comme elle ne peut pas se convaincre de sa noirceur et donc elle essaie de convaincre les autres avec elle afin qu'elle puisse le croire.

Un tel rejet se voit non seulement dans le personnage de Sam, mais aussi dans Lionel qui craint d'être rejeté de la communauté noire à cause de son orientation sexuelle. « Lionel. Dear White People présente Lionel en tant que colocataire de Troy. Lionel est un journaliste timide et introverti qui écrit sur les relations raciales sur le campus pour The Independent, le journal local de Winchester. Comme Sam, la plus grande peur de Lionel est que la communauté noire de Winchester le rejette. Cependant, alors que l'anxiété de Sam provient de son identité ethnique, « Son intersectionnalité est donc fracturée et passée inaperçue, car il n'est pas très fréquent que des hommes noirs soient associés à une orientation sexuelle gaie en raison de l'histoire de l'hyper-masculinité chez les hommes noirs. Cet hyper masculinité vient de la

93 Wilson, Graeme. « «They See a Caricature»: Expanding Media Representations of Black Identity in Dear White People » 7 (1 janvier 2019): 195-216.

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culture populaire et de l'histoire des hommes noirs. Depuis l'esclavage, les hommes noirs ont été dépouillés de leur masculinité et ont été vus comme oncle ou garçon. Cette masculinité a pris le dessus quand la culture rap a émergé avec des hommes hyper sexualisant les femmes, dépeignant des comportements violents et incarnant une masculinité toxique pour défier l'homme blanc qui a déshumanisé l'homme noir et le rabaisser. « La stigmatisation observée dans certains ghettos afro-américains (que l'on peut également voir dans les « ghettos » blancs, mais qui sont ignorés par les Américains blancs) n'a été lié qu'aux noirs avec l'émergence du rap dans les années 1900 qui hypersexualise les femmes et montre les hommes noirs comme hyper-masculins leur ayant incarné l'image d'un homme violent, utilise des drogues, sexualise les femmes et est essentiellement un prédateur des hommes blancs, les femmes blanches et les femmes noires. Ce stéréotype est indéniablement le résultat de ce que la télévision et les médias produisent sur les hommes noirs dans les industries de rap et le stéréotype accompagné de ce genre qui est devenu un rêve que les adolescents noirs rêvent de réaliser et d'être comme on peut encore le voir dans certains quartiers. La culture du rap dépeint un certain mode de vie plein d'argent, l'accès aux drogues, aux femmes, au sexe qui semble être le paradis ultime pour les gens qui l'écoutent et le consomment. Bien que ce stéréotype ait maintenant été remis en question par plusieurs artistes noirs tels que les artistes gais et LGBTQ+ qui brisent maintenant le stéréotype, cependant, il est toujours considéré comme l'image dont les blancs définissent ce qu'un homme noir typique devrait se comporter. Cette stigmatisation, cependant, ne s'applique pas aux femmes noires qui ont toujours été soumises et faibles à la fois aux hommes noirs et aux communautés blanches dans lesquelles elles vivent. Les femmes noires ont acquis un stéréotype hypersexuel lié à une personnalité très forte avec l'émergence de la musique rap lorsque les femmes noires étaient hyper-sexualisées par les hommes noirs. »

Contrairement à Lionel, Troy qui incarne le stéréotype masculin noir accepte la sexualité de Lionel qui brise les stéréotypes des hommes noirs hégémoniquement masculins étant craintifs et rejetant les hommes qui ne partagent pas la même orientation sexuelle qu'eux, contrairement à ce que nous avons vu dans Friends.

L'émission traite de nombreux aspects importants du racisme et des stéréotypes et tente de les contrarier en montrant qu'ils ont tort. Ces actions telles que la face noire qui a été vu dans la première saison où il y avait une partie de face noire, les personnes blanches ou non-bancre

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disant le mot N, ou allant contre la violence policière contre les hommes noirs et les personnes noires en relation avec le mouvement Black Lives Matter.

Le spectacle, cependant, semble être « réveillé laver les gens » et la propagation des mauvaises façons dont les gens de couleur peuvent vaincre le racisme. La façon la plus logique de vaincre le racisme est de partager les connaissances et la conscience entre toutes les personnes de toutes les couleurs, races, genres, orientaitons sexuels. Cependant, la série semble dépeindre le peuple noir de la série comme une communauté fermée, rejetant la blancheur et les personnes blanches et ne pas leur faire connaître leurs luttes et conflits intérieurs, donc les rejeter de leurs propres communautés tout en étant toujours en relation avec eux. Cela s'applique fortement au petit ami de Sam qui est un homme blanc, qu'elle essaie de cacher et de se dissocier de lui. « Le fait que ce groupe se considère comme un groupe fermé, comme étant distinct des autres groupes, devient clair lorsque Gabe demande à Sam s'il peut l'accompagner au « caucus des Noirs ». Sam répond : « C'est réservé aux membres », faisant allusion aux membres du groupe « personnes de couleur », car il n'y a pas de membre officiel du caucus des Noirs [S1, E1; 10:20]. [31] D'un autre côté, les caractères de l'expérience DWP sont attribués à un groupe en fonction des caractéristiques. Lorsque la relation de Sam avec Gabe devient publique, les amis de Sam réagissent d'abord en s'éloignant d'elle. Sam justifie son choix en soulignant qu'elle n'est que partiellement noire. Son amie Joelle Brooks lui rappelle que, simplement en raison de sa couleur de peau, la société dans son ensemble la perçoit comme une femme noire. C'est donc la perception des autres qui détermine la place de Sam (en termes d'appartenance à un groupe) dans la société. »

En ce qui concerne l'intersectionnalité, l'émission aurait pu représenter une femme noire de couleur foncée pour diriger l'émission de radio, avec de bons arguments et une approche féministe comme Sam le fait, Cependant, Sam est choisie en fonction de sa couleur de peau claire qui la relie à ses camarades de classe qui ont la peau plus foncée et qui semblent plus « en colère » que le stéréotype auquel les femmes noires sont confrontées. « Dans la série, le conflit entre les féministes noires et blanches est introduit par une conversation entre Muffy Tuttle et Joelle au cours d'un enregistrement pour l'émission de radio « Dear White People ». Muffy exhorte Joelle et les femmes noires à se faire entendre davantage en faveur des droits des femmes. Elle dit : « Il faut se pencher », faisant allusion à un courant de féminisme blanc et néolibéral représenté par Sheryl Sandberg et son mouvement Lean In. [40] Joelle explique qu'elle ne peut pas exprimer son féminisme de la même façon que Muffy parce que les femmes

noires sont encore stigmatisées comme étant naturellement en colère. Joelle déplore également le racisme des militantes des droits des femmes blanches [S3, E2; 2:30 ff. ]. »

Le spectacle qui dépeint les problèmes de la race dépeignant les luttes que les personnes noires font face dans l'université ou sur une base quotidienne, échoue cependant à dépeindre l'intersectionnalité d'une manière positive, il échoue également à montrer comment les femmes noires font face aux luttes et à la violence dans la société. « DWP n'applique pas pleinement l'intersectionnalité en tant qu'analyse critique et praxis. Une analyse intersectionnelle consiste à rendre visibles les expériences de ceux qui sont les plus marginalisés dans la société. [52] En tant que pratique critique, l'intersectionnalité aide à refléter qui nous concentrons dans nos oeuvres - qu'il s'agisse d'oeuvres académiques ou de produits cinématographiques. En tant que critique du pouvoir, l'intersectionnalité nous aide à découvrir la discrimination non seulement dans les intrigues contenues, mais nous permet d'établir des liens plus importants avec l'industrie cinématographique, le choix des personnages et la façon dont leur rôle influe sur la perception du public. L'intersectionnalité nous aide donc à formuler des questions importantes : Pourquoi les femmes noires sont-elles les principales protagonistes du spectacle, mais leurs expériences de violence ne trouvent pas de projecteur dans les saisons 1 à 3 ? À qui la série s'adresse-t-elle en mettant en lumière diverses expériences au sein de la communauté étudiante noire tout en étant une satire de la vie étudiante? Quel potentiel d'action politique la série génère-t-elle en termes de politique identitaire ?94»

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94 Schelenz, Laura, et Marcel Vondermaßen. « Diversity, Identity, Oppression: The Construction of «Blackness» in Dear White People ». Open Philosophy 5, no 1 (1 janvier 2022): 44-56. https://doi.org/10.1515/opphil-2020-0171.

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Chapitre Deux : Hypothèses et résultats

Ce mémoire a donc répondu à la fois à la problématique et à l'hypothèse posée au début de la recherche.

Les deux problématiques qui sont :

1. la représentation des femmes intersectionnelles dans les séries télévisées a-t-elle changé depuis les années 1990 ?

2. Les stéréotypes raciaux concernant les femmes intersectionnelles sont-ils fortement présents dans les séries ?

Ces problématiques sont suivis par deux hypothèses :

1. La représentation des femmes intersectionnelles a été améliorée dans les séries Netflix depuis les années 1990.

2. Les femmes intersectionnelles sont toujours stéréotypées selon leurs races dans les séries Netflix.

L'étude, qui a été implicite dans trois émissions de télévision populaires de différentes époques culturelles, Friends (du 22 septembre 1994 au 6 mai 2004), Orange is the New Black (du 11 juillet 2013 au 26 juillet 2019) et Dear White People (du 28 avril 2017 au 22 septembre 2021).

Chacune de ces séries s'est classée au premier rang parmi les autres émissions de télévision, ce qui les rend très populaires et révoltantes dans l'industrie du spectacle. L'étude qui a consisté en une analyse visuelle et écrite du contenu a montré que la première hypothèse de la thèse est validée, et la seconde est partiellement validée.

Pour répondre à la première hypothèse, nous pouvons voir que les émissions de télévision en vedette depuis 2017 selon un rapport de la CAA « Le rapport a constaté que le nombre d'émissions de nouvelles avec divers talents a augmenté à 71 en 2019, en hausse de 42 % par rapport à 50 en 2017. Au cours de la même période, l'offre de spectacles non diversifiés a augmenté de 13 % pour s'établir à 69.95 » Cela signifie que les émissions de télévision ont pris un peu trop de temps à commencer avec le casting de personnages divers comme personnages principaux, cependant, le public n'était pas intéressé par cela jusqu'à 2017. Cela pourrait être lié à la montée du mouvement Black Lives Matter lorsque les gens ont commencé à prendre davantage conscience du manque de représentations des personnes noires et des luttes

95 Sakoui, Anoushka. « Viewer demand for diverse TV shows outstrips supply - Los Angeles Times », 5 octobre 2020. https://www.latimes.com/entertainment-arts/business/story/2020-10-05/audience-demand-for-diverse-cast-shows-doubles-outstrips-demand.

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auxquelles elles font face, en particulier la violence policière qui était ignorée jusqu'à ce que le mouvement Black Lives Matter commence en 2016.

Cela peut être démontré dans les changements drastiques des émissions de télévision passant de Friends blanchi blanc à Orange Is The New Black qui se concentre fortement sur les luttes des femmes noires en prison et les luttes qu'elles traversent. L'émission a remporté beaucoup de succès en mettant en lumière la violence policière contre les détenus, ce qui a touché les téléspectateurs depuis que l'émission présente des scènes qui se déroulaient en même temps que Black Lives Matter luttait pour les droits des victimes noires qui font face à la brutalité policière. Le TV Show a même commencé une fondation du nom du personnage de fiction Poussey Washington qui a été battu à mort par un gardien de prison et il a levé jusqu'à 518,405 USD sur le site gofundme.com.96

Par conséquent, nous pouvons voir qu'il y a eu un très grand changement depuis les spectacles des années 1990 et les spectacles à partir de spectacles tels que How To Get Away With Murder en 2014 montrant une femme noire comme un personnage principal, Jane The Vigin avec un personnage principal Latina 2014, Black-ish 2014 et d'autres émissions de télévision qui ont mis en vedette des femmes de couleur avant 2017. Ces spectacles ont gagné en popularité avec les concepts qui ont émergé dans les années 2000, tels que : le blanchiment, la blancheur, le colorisme et les fausses déclarations ont commencé à former plus de gens à exiger des personnages à leur ressembler et à représenter différentes couleurs dans la société.

Contrairement à Friends, Orange Is The New Black and Dear différents types d'oppression. Parfois ces femmes comme nous l'avons vu dans Orange Is The New Black face aussi homophobie et classisme, elles peuvent aussi être confrontées à la transphobie comme on le voit dans Orange Is The New Black avec le personnage de Sophia qui était une femme noire trans en prison.

Par conséquent, de nombreux changements ont été apportés en ce qui concerne les représentations des femmes intersectionnelles et cette représentation continue d'être observée dans les émissions de télévision qui gagnent en popularité aujourd'hui, comme Never Have I Ever mettant en vedette une adolescente amérindienne, Blood and Water mettant en vedette South-Les femmes africaines comme personnages principaux, It's Gotta Have It with a leading black woman, Éducation sexuelle avec divers personnages intersectionnels, Self Made avec

96 « Fundraiser for GoFundMe. Org by Poussey Washington Fund: Poussey Washington Fund ». Consulté le 30 août 2022. https://www.gofundme.com/f/poussey-washington-fund?qid=8ab350aa65e755c99608e5bd1cbb077f.

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une femme noire aux prises avec des luttes que les femmes noires ont affrontées dans l'histoire américaine, etc. La première hypothèse est donc fortement validée.

La seconde hypothèse est cependant partiellement validée, puisque les femmes noires reprennent leurs représentations de femmes et de noirs et se libèrent des stéréotypes qui leur ont été lancés et qui sont discutés dans les chapitres précédents.

Les stéréotypes mentionnés dans cette étude sont ceux que la professeure Bertini a mentionnés au sujet des femmes dans les médias, soit l'égérie, la muse, la mère, la madone et la pasionaria. Autres stéréotypes qui a été spécifiquement dépeint les femmes noires sont : La Mammy (le soignant et le travailleur domestique), Le Jezebel qui est lié à l'exploitation sexuelle des femmes noires et le Saphir, qui dépeint un très agressif, Une femme noire qui a la peau plus foncée que les Jezbel.

À partir de ces stéréotypes, nous pouvons voir que si les femmes encore noires sont dépeintes avec ces stéréotypes, cependant, d'autres femmes de couleur sont maintenant fortement stéréotypées avec eux. D'après les trois séries analysées, nous pouvons voir que Friends n'ont pas dépeint les femmes noires comme des personnages principaux, mais comme des amants secondaires qui « parfois » sont apparus dans l'émission de télévision tandis que les deux hommes blancs Joey et Ross se disputaient qui sortiraient avec eux. Dans Orange Is The New Black, cependant, les femmes noires qui étaient les personnages les plus représentés dans la série sont représentées pour leurs histoires en tant qe humains et non pour leur race ou couleur. Tout en montrant ce que vivent les femmes noires dans la vie réelle et en prison, ces femmes gardaient toujours leur identité intersectionnelle sans être noires comme leur principale identité. Par exemple, Crazy eyes, qui est une femme atteinte de maladie mentale, a été dépeinte pour son caractère enfantin et ses graves problèmes mentaux qui la rendent irrationnelle, rendant le spectateur compatissant avec elle. Sophia, est vue pour son identité intersectionnelle et transsexuelle comme une femme noire et un père. Poussay est vue pour son intelligence et son amour pour l'art, cependant, elle se fait tuer à cause de sa couleur, dépeignant comment la violence contre les personnes de couleur existe dans la société. D'autres femmes de couleur, cependant, sont confrontées aux stéréotypes qui ont été discutés par Meagan Henderson comme le Jezbel et le Saphir comme vu avec les femmes latines et les femmes russes. D'autres stéréotypes peuvent être ajoutés comme le conservateur et la victime arabe qui est victime de sa culture et de sa religion comme on le voit avec les deux personnages d'Orange Is The New Black avec un personnage dans un mariage polygame avec un homme et plusieurs femmes et l'autre être victime de mutilation génitale. Un autre stéréotype qui est fortement appliqué sur les asiatiques est l'Asiatique auto-effacé qui se sent réprimée et sans confiance tout en étant un

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outsider dans les émissions de télévision aux prises avec leurs identités asiatiques et leurs identités américaines comme les deux personnages asiatiques dans Orange Is The New Black. Un autre stéréotype est que les femmes latines sont dépeintes comme hypersexuelles, ce qui est vu dans Orange Is The New Black et dans beaucoup d'autres séries avec des femmes latines idéalisées pour leur corps et vendues et dépeintes comme des "femmes trophées" ou comme des "chercheuses d'or". Un autre stéréotype est que les femmes latines sont dépeintes comme hypersexuelles, ce qui est vu dans Orange Is The New Black et dans beaucoup d'autres séries avec des femmes latines idéalisées pour leur corps et vendues et dépeintes comme des "femmes trophées/ trophy wives" ou comme des "gold diggers".

Dans Dear White People, une série qui a intrigué la recherche par son nom, est cependant fortement axée sur les personnages noirs et surtout sur un personnage noir principal qui est mélangé et n'est pas à la peau foncée. Cette série est confrontée à beaucoup de contrecoups, car elle dépeint le colorisme et le « privilège de la peau claire » dont il a été question dans les chapitres précédents, qui renvoie à l'esclavage et au racisme qui vivent encore en préférant les personnages à la peau claire aux personnages à la peau foncée. Cette série, même si elle montre des personnages intersectionnels cependant, se concentre sur un personnage principal qui est Sam et les autres personnages qui traitent de leurs propres problèmes concernant leur race, leur sexualité, leur classe sociale, leur éducation, etc. Cette série a donc affirmé que les stéréotypes ont changé depuis les années 1990 concernant les femmes de couleur, et a également partiellement affirmé la deuxième hypothèse concernant les stéréotypes positifs car il dépeint un personnage principal mixte qui ne représente pas toutes les femmes noires et ne représente pas les femmes de couleur comme les Asiatiques, les Arabes, les Latino-Américains, etc. ce qui rend difficile de juger si elle élimine réellement les stéréotypes négatifs en raison du manque de représentation.

Pour conclure, nous pouvons donc dire que cette étude a affirmé la première hypothèse qui est que les stéréotypes ont changé depuis les années 1990, mais a partiellement confirmé la seconde hypothèse puisqu'il y a encore une fausse représentation des femmes de couleur de côté pour les femmes noires, et le colorisme est encore un facteur de jeu que beaucoup d'émissions de télévision représentent.

Pour que cela change, Netflix doit adapter des représentations plus réalistes sans réveiller l'industrie du cinéma en ne représentant qu'une certaine couleur, mais doit être diversifiée et présenter toutes les femmes de toutes les races et de toutes les intersections de manière égale et non hiérarchique.

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Annexe:

Figure 1:

Traduction: (textes originaux)

Lorber: « Sociobiologists have argued that inexorable workings of the genes create markedly different male and female behavior (E. O. Wilson 1975, 1978). Sociobiological and biosocial research designs and interpretations of data have been extensively criticized as inadequate proofthat biological sex alone produces gendered behavior. Put briefly, "any evaluation of the heritability of sex differences in behavior is hampered by . . . [an] interaction problem: males and females immediately enter different environments by virtue of their anatomical sex alone" (McClintock 1979, 705). The evidence of interaction between hormonal output and social situations suggests that the situation seems to influence hormone levels as much as hormone levels influence behavior. Physical bodies are always social bodies: "The body, without ceasing to be the body, is taken in hand and transformed in social practice" (Connell 1987, 83). » p40 Another example of discrimination against women on the basis of their physiology is the use of menstruation to call into question women's intellectual and physical capabilities. Since it is women, a subordinate group, who menstruate, menstruation has been used as a pervasive justification for their subordination (Delaney, Lupton, and Toth 1977). Notions of pollution were replaced in nineteenth-century Europe and America by scientific studies of the detrimental effects of higher education on women's ability to menstruate (Bullough and Voght 1973; Vertinsky 1990, 39-68). Premenstrual tension is another purportedly biological phenomenon that undermines women's social status (Rittenhouse 1991). It was described and attributed to hormonal causes sixty years ago; since then, most research has followed the biomedical model-- defining it as a syndrome, with a cause, a pathology located in the

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individual. Critics have noted that there is confusion about what it is, when it occurs, whether it is a single syndrome, and what its effects are. Many women and men experience mood swings by the day ofthe week; for women, these may modify or intensify menstrual-cycle mood swings (Hoffmann 1982; Rossi and Rossi 1977). Mary Brown Parlee (1982b) found that individual women were less likely to attribute psychological mood swings to menstrual cycles than to other causes, such as reactions to difficulties at work or at home; when the data were grouped, however, the influence of menstrual cycles was magnified because the other patterns were idiosyncratic. Daily self-reports gave "a picture of what might be called 'premenstrual elation syndrome' that is the opposite o f the negative one embodied in the stereotype of premenstrual tension" (Parlee 1982b, 130). Retrospective reports from these same women described their feelings in stereotypical terms. One woman physician sardonically commented that perhaps the effects of what is defined as premenstrual syndrome-- anger and irritability-- stand out because this behavior is in contrast to three weeks of pleasant sociability (Guinan 1988). Emily Martin (1987) suggests that from a feminist perspective, premenstrual tension can be positive--not only a release of ordinarily suppressed anger at the everyday put-downs women are subject to, but a different kind of consciousness, concentration, and creativity: "Does the loss of ability to concentrate mean a greater ability to free-associate? Loss of muscle control, a gain in ability to relax? Decreased efficiency, increased attention to a smaller number of tasks?" (128).

Menopause, too, has been defined as a disease, and social factors are discounted. Western culture imposes a negative connotation of distance, a sense that body and mind are separate, on women's experience of menstruation, menopause, pregnancy, and childbirth. Western women are given no chance to contemplate their bodies as located in time and place and as theirs, the way men in our culture experience erections and orgasms as extensions of themselves. What women may ignore as a routine, tolerable occurrence becomes a syndrome, a pathology, an "illness," when it is so labeled by the medical profession (Dodd 1989; Fisher 1986). Although there certainly are women who could benefit from medical amelioration of disabling premenstrual, menstrual, and menopausal conditions, they are not necessarily the majority (Yankauskas 1990). Nonetheless, all women are said to suffer from (and make others suffer in turn) the "horrors" of "that time of the month" or "that time of life." In our society, these syndromes denigrate women as a group and justify their less-than-human social status. Since adult women will be experiencing one or another of these physiological conditions

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throughout their lifetime, to the extent that women are defined by their biology, they are all "sick" most of the time.97» P.47-49

Gender is so pervasive that in our society we assume it is bred into our genes. Most people find it hard to believe that gender is constantly created and re-created out of human interaction, out of social life, and is the texture and order of that social life. Yet gender, like culture, is a human production that depends on everyone constantly "doing gender" (West and Zimmerman 1987). And everyone "does gender" without thinking about it. Today, on the subway, I saw a well-dressed man with a year-old child in a stroller. Yesterday, on a bus, I saw a man with a tiny baby in a carrier on his chest. Seeing men taking care of small children in public is increasingly common-- at least in New York City. But both men were quite obviously stared at--and smiled at, approvingly. Everyone was doing gender--the men who were changing the role of fathers and the other passengers, who were applauding them silently. But there was more gendering going on that probably fewer people noticed. The baby was wearing a white crocheted cap and white clothes. You couldn't tell if it was a boy or a girl. The child in the stroller was wearing a dark blue T-shirt and dark print pants. As they started to leave the train, the father put a Yankee baseball cap on the child's head. Ah, a boy, I thought. Then I noticed the gleam oftiny earrings in the child's ears, and as they got off, I saw the little flowered sneakers and lace-trimmed socks. Not a boy after all. Gender done. For the individual, gender construction starts with assignment to a sex category on the basis of what the genitalia look like at birth. 2 Then babies are dressed or adorned in a way that displays the category because parents don't want to be constantly asked whether their baby is a girl or a boy. A sex category becomes a gender status through naming, dress, and the use of other gender markers. Once a child's gender is evident, others treat those in one gender differently from those in the other, and the children respond to the different treatment by feeling different and behaving differently. As soon as they can talk, they start to refer to themselves as members of their gender. Sex doesn't come into play again until puberty, but by that time, sexual feelings and desires and practices have been shaped by gendered norms and expectations. Adolescent boys and girls approach and avoid each other in an elaborately scripted and gendered mating dance. Parenting is gendered, with different expectations for mothers and for fathers, and people of different genders work at different kinds ofjobs. The work adults do as mothers and fathers and as low-level workers and high-level bosses, shapes women's and men's life experiences, and these experiences produce different feelings, consciousness, relationships, skills-- ways of being

97 Lorber, Judith. Paradoxes of Gender. Paradoxes of Gender. Yale University Press, 2008.

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that we call feminine or masculine.3 All of these processes constitute the social construction of gender. we have to look not only at the way individuals experience gender but at gender as a social institution. As a social institution, gender is one of the major ways that human beings organize their lives. Human society depends on a predictable division of labor, a designated allocation of scarce goods, assigned responsibility for children and others who cannot care for themselves, common values and their systematic transmission to new members, legitimate leadership, music, art, stories, games, and other symbolic productions. One way of choosing people for the different tasks of society is on the basis oftheir talents, motivations, and competence-- their demonstrated achievements. The other way is on the basis of gender, race, ethnicity--ascribed membership in a category of people. Although societies vary in the extent to which they use one or the other ofthese ways of allocating people to work and to carry out other responsibilities, every society uses gender and age grades. Every society classifies people as "girl and boy children," "girls and boys ready to be married," and "fully adult women and men," constructs similarities among them and differences between them, and assigns them to different roles and responsibilities. Personality characteristics, feelings, motivations, and ambitions flow from these different life experiences so that the members of these different groups become different kinds of people. The process of gendering and its outcome are legitimated by religion, law, science, and the society's entire set o f values. Western society's values legitimate gendering by claiming that it all comes from physiology-- female and male procreative differences. But gender and sex are not equivalent, and gender as a social construction does not flow automatically from genitalia and reproductive organs, the main physiological differences of females and males. In the construction of ascribed social statuses, physiological differences such as sex, stage of development, color of skin, and size are crude markers. They are not the source of the social statuses of gender, age grade, and race. Social statuses are carefully constructed through prescribed processes of teaching, learning, emulation, and enforcement. Whatever genes, hormones, and biological evolution contribute to human social institutions is materially as well as qualitatively transformed by social practices. The building blocks of gender are socially constructed statuses.

Mary Beard ; Throughout the ages of attention to the phenomenon of woman, she has been variously represented, as mysterious an idea probably derived from the long mystery concerning the creation of human life; a favorite of the gods who granted her childbirth and taught her how to invent the industrial arts and make crops grow where crops had not grown before the arts of living; an interceder with superhuman beings, even a goddess herself, through appeals to whom mortals could get protection, mercy, justice, or revenge a source of help in

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bearing struggles in the "mortal coil" or diversion from the routines of the "squirrel cage." Woman has been depicted as a creature wholly dominated by mother love: superior on account of her maternal function to the erratic, wandering, lustful male, his inferior by reason of her bondage to that function; the more conservative and less progressive sex; a demon who brought evil into the world of good men through. tempting them to love her; man's subject and a passive slave after he « subdued her »; direct in her methods; in direct in her methods an intriguer; completely in tutelage to men's superior mentality; inspirational in influence as a result of her intuitive intelligence; her own worst enemy; an energizing force; an enervating force; selfish; cooperative; destructive; creative; the hope and guardian of civilization. In short, woman has been every kind of being in minds conscious of mind. She has been used for explanations of good and evil in the world; of misery and happiness; of inertia, or traditional behavior; of idealism and social improvement; of tyranny and sensitiveness to human values. With the theme of woman more satisfaction can apparently be found for the making of sweeping generalizations about the way of all life than with any other romance of the mind.

Martin: What makes anything a social institution? Without explicit conceptualization or criteria, it is difficult to tell. "The only idea common to all usages of the term institution is that of some sort of establishment of relative permanence of a distinctly social sort," according to Hughes. Nearly all conceptions depict institutions as controlling, obligating, or inhibiting, although some also note their facilitating and empowering effects (see Berger & Luckmann 1966, Giddens 1984, and March & Olsen 1989 on this point). In the mid-twentieth century, many sociologists equated social institutions with ideas, norms, values, or beliefs with no attention to processes or practices. This narrow and static definition has been under challenge for some time by scholars who assert the centrality of practices in constituting social institutions (Giddens 1984; Schatzki, Knorr-Cetina & Von Savigny 2001).

No institution is totally separate from others; each links to others, often extensively (Roscigno 2000). For example, gender and sexuality are intertwined - as are gender and family, gender and work/the economy, gender and religion - but so are family and the polity/ state, family and the economy, economy and the polity/state, and education and the polity/state, and so forth (Acker 1992). Assuming that any institution is separate from others will produce flawed understanding (Nisbet 1953).» The state has, for example, codified many aspects of gender into laws or regulations. For instance, it requires a birth certificate and driver's license to list a person's gender. It prohibited women's right to vote in national elections until the 19th amendment to the U.S. Constitution. It gave employers the right to pay women less, offering unequal pay for equal work, until the national Equal Pay Act was passed into law in 1963.

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Laws both reflect and create gender inequality when they lend state authority to gender institution practices by assigning women to an inferior status as citizens and workers. In recent years, at the prompting of women's movement mobilization, the state has acted to enhance women's rights and opportunities (Ferree & Hess 2000). Conceptualizing gender as a social institution is necessary to make the origins and perpetuation of gender explicit. Doing so increases awareness of gender's sociality and susceptibility to human agency and has the effect of undermining popular presumptions that gender is somehow "natural," biological, and essential (Lorber 1994). While "traditional" institutions like the family, economy, and polity are accepted as "distinctly social" in character (Hughes [1936] 1971), gender is not. Gender is reduced by many scholars and by popular culture to biology - genes, hormones, morphology - and psychology in ways that deny its sociality and susceptibility to social construction.» Social organization entails power because it produces differences that allocate resources, privilege, and opportunities differentially (Balzer 2003; Lukes 1974). The structuring of behavior through recursive practices privileges some practices over others, some practitioners over others. A conception of gender as an institution requires attention to power (Acker 1992). To ignore power is to fail to understand the hows and whys of "structures of inequality and exploitation" (Collins 1998:150). Competing interests exist. Acknowledging the "complexities within historically constructed groups as well as those characterizing relations among such groups" (Collins 1998:152-54) helps us discover how gender, race/ethnicity, class, sexuality, and other "axes of difference" reflect power, singly and in combination. Gender is a product of people who occupy different positions and have conflicting identities and interests. Conflicts, inconsistency, and change are thus endemic to the gender institution as to others. Second-wave feminism - a gender institution dynamic since the late 1960s - has challenged or "unsettled" how gender is practiced in other institutions - the legal system, the educational system, marriage/home/family, the workplace, social class, heterosexuality, the military. Gender has "bumped against" these institutions, causing conflict and pressuring theto change (Nisbet 1953). Framing gender as a social institution shows how change is both resisted and accomplished over time.

Lorber: It is difficult to see how gender is constructed because we take it for granted that it's all biology, or hormones, or human nature. The differences between women and men seem to be self-evident, and we think they would occur no matter what society did. But in actuality, human females and males are physiologically more similar in appearance than are the two sexes of many species of animals and are more alike than different in traits and behavior (C. F. Epstein 1988). Without the deliberate use o f gendered clothing, hairstyles, jewelry, and

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cosmetics, women and men would look far more alike. Even societies that do not cover women's breasts have gender-identifying clothing, scarification, jewelry, and hairstyles.»

Although the possible combinations of genitalia, body shapes, clothing, mannerisms, sexuality, and roles could produce infinite varieties in human beings, the social institution of gender depends on the production and maintenance of a limited number of gender statuses and of making the members of these statuses similar to each other. Individuals are born sexed but not gendered, and they have to be taught to be masculine or feminine. 15 As Simone de Beauvoir said: "One is not born, but rather becomes, a woman . . . ; it is civilization as a whole that produces this creature . . . which is described as feminine." (1952, 267).

Children learn to walk, talk, and gesture the way their social group says girls and boys should. Ray Birdwhistell, in his analysis of body motion as human communication, calls these learned gender displays tertiary sex characteristics and argues that they are needed to distinguish genders because humans are a weakly dimorphic species-their only sex markers are genitalia (1970, 39-46). Clothing, paradoxically, often hides the sex but displays the gender.

In early childhood, humans develop gendered personality structures and sexual orientations through their interactions with parents ofthe same and opposite gender. As adolescents, they conduct their sexual behavior according to gendered scripts. Schools, parents, peers, and the mass media guide young people into gendered work and family roles. As adults, they take on a gendered social status in their society's stratification system. Gender is thus both ascribed and achieved (West and Zimmerman 1987).

Kawakami: The gender stereotype of women as warm, nurturing, and caring and the corresponding stereotype of men as cold, competitive, and authoritarian may have contributed to a popular perception that women are less effective than men in leadership positions, though in fact they are equally effective. Eagly, Karau, and Makhijani (1995) conducted a meta-analytic review of gender and leader effectiveness and concluded that men and women are equally effective leaders, unless the leadership role is gendered (people expect the leader to be male or female). In that case, leaders of the expected gender are more effective. That is, social role expectations influence leader effectiveness. The relationship between gender and perceived leadership is widely discussed in the current literature, and research has focused on two questions: how traits associ- ated with effective leadership are gendered, and how leaders acting outside of their gender roles are viewed.

With regard to how leadership traits are gendered, research has shown that tra- ditional managerial roles are sex-typed as masculine, meaning that characteristics deemed necessary to be a successful manager are stereotypically associated with men. Schein and colleagues

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(Schein, 1973; Schein, 1975; Schein & Mueller, 1992; Schein, Mueller, & Jacobson, 1989) have found that subjects perceive a successful middle manager as having characteristics more often held by men than by women. The expectation that successful managers will possess masculine traits is stronger among men than among women (Schein & Mueller, 1992). Similarly, Powell and Butterfield (1986) found that male undergraduate and part-time graduate business students also viewed good managers in masculine terms. These findings support the claim that managerial roles are widely perceived as being aligned with stereotypically male characteristics.

Olsson: Does Exposure to Counterstereotypical Role Models Influence Girls' and Women's Gender Stereotypes and Career Choices? A Review of Social Psychological Research» the researchers explain a gender counterstereotype as: «A gender-counterstereotypical role model is an individual who engages in a role that is antithetical to gender stereotypes (e.g., a female CEO, a female scientist, or a male preschool teacher). Role models have been defined in various ways in the literature (for an overview, see Morgenroth et al., 2015). We follow the lead of other researchers and consider role models as «individuals who influence [children's, adolescents,' and young adults'] achievements, motivation, and goals by acting as behavioral models, representations of the possible, and/or inspirations» (Morgenroth et al., 2015, p. 468). Reversing...: Stereotypical social roles are predominant in society, mak- ing it difficult to contest them. For instance, by behaving counterstereotypically women risk social and economic penalties (i.e., backlash), which in turn can make an indi- vidual less willing to manifest stereotype-disconfirming behavior (e.g., Eagly & Karau, 2002; Eagly, Makhijani, & Klonsky, 1992; Rudman & Fairchild, 2004; Rudman & Glick, 1999). However, we should not necessarily assume that women always passively accept the discrimination im- plied by gender role distributions, as social changes in modern societies demonstrate. Despite prevailing gender discrimination (United Nations, UNO Women, 2011), women have nearly attained equality with men in several formerly male-dominated fields (such as law or medicine), and as they take on male-stereotypic roles, women are increasingly adopting agentic attributes (e.g., Abele, 2003; Twenge, 2001). Some research has shown that exposure to such counterstereotypical exemplars either in reality (Das- gupta & Asgari, 2004) or via mental imagery (Blair, Ma, & Lenton, 2001) can reduce the activation of automatic gender stereotypes. As in many other Western countries, this prevalence of gender segregation at home and the workplace, as well as the contrasting tendency to increase female representation in male-dominated fields, is present in Spanish society today (Eurostat, 2006; Goñi-Legaz, Ollo-López, & Bayo-Moriones, 2010).

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St. Pierre: Feminists divide the women's movement into three "waves." The first wave began in the mid- 1800s. Some find it convenient to say it began in 1848 with the Seneca Falls Women's Rights Convention. This wave is said to have concluded about 1920, when the Suffrage Bill was passed. The second wave of the women's movement began in the early 1960s, and John F. Kennedy's appointment of the President's Commission on the Status of Women in 1961 is often considered a starting point. In 1963 the Equal Pay Act was passed, and Betty Freidan published The Feminine Mystique. In 1964 the Civil Rights Act passed, in 1966 the National Organization for Women was established, and in 1971 the National Women's Political Conference was held.

Ania: Feminism represents institutional and grassroot activities for abolishing gender-based inequalities with respect to women and their social standing. From its very outset, feminism has interacted with the media practically and critically. Understanding the power of communication technologies and the role of media forms for shaping social standards and visibility, women's lib crusaders have looked for ways into the media scene in hope for larger audiences but also for a fairer representation of women through and in the men-dominated media professions. Beginning with the 1840s, they first engaged with the media via journalism (mostly informatory press, pamphlets, and leaflets) and editorial work, to later spread on further-reaching and more influential outlets (such as radio, television, the internet), and their related practices. The first wave represents the pioneering stage of feminist activism that spread in Europe and North America, Egypt, Iran, and India between the early 1800s and the first decades of the 20th century. Despite its international range, the first wave was most active in the United States and Western Europe as inspired by proto-feminist political writing of authors such as Mary Wollstonecraft (The Vindication of the Rights of Women, 1792) or John Stuart Mill (The Subjection of Women, 1869). The first wave mobilized around the idea of the «New Woman»--an ideal of femininity that challenged limits established by male-centered society. The first wave relates to social campaigns that expressed dissatisfaction with women's limited rights for work, education, property, reproduction, marital status, and social agency. It is associated with women's suffrage--a movement advocating women's entitlement to vote, the flagship organization of which became the International Woman Suffrage Alliance (1904).The first-wave feminists' trust in the organized and visible form of protest showed through public gatherings, speeches, and writing. Their activism revolved around the press, which was the major information and communication medium at the turn of the century. The Seneca Falls Declaration of 1848, which emerged from the abolitionist movement, triggered an urge for a more active presence of women in North America and led to setting up The Lily (the first US

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newspaper owned and edited by women) that coincided with French Le Voix des Femmes in Europe. Such journals allowed for a more balanced vision of femininity, providing a more thorough picture of the lives of women, especially with regard to their professional potential, and included women of color in the idea of womanhood thus defying the image promulgated in the bourgeoning women's popular magazines (e.g., The Lady's Magazine, Ladies' Magazine, and later Ladies' Home Journal).

Early media coverage of first-wave feminists were unfavorable and biased. Media coverage was overtaken by the stereotypical trope of a bad looking, unfeminine advocate of women's liberation who hated all men. A moment of breaking through the glass ceiling for first-wave feminism was the inclusion of women in telegraphy. In the mid-19th century, many females in America and Europe «entered a challenging ... technological field in which they competed with men» to start a «subculture of technically educated workers» (Jepsen, 2000, p. 2).

Kabalah : During colonial periods, most women received very little formal education. Girls typically learnt the skills needed to manage a home from their mother, thereby training them to become housewives. And when they did, the housefather is said to have had power over everything and everybody in the house. This power was called munt and it implied that he could sell or bill his wife, children or slaves and it was established through marriage. Hence, it was thought that a woman didn't need an education as she was supposed to work in the home (Becker et al, 1977: 41). In Europe the results of the witch hunts and housewifization of women was in the process of becoming entrenched within western capitalism. The witch hunt was a reaction of the new male-dominated classes against the rebellion of women. The poor women `freed', that is, expropriated from their means of subsistence and skills, fought back against their expropriators and when a woman denied being a witch and having anything to do with all the accusations, she was tortured and finally burnt at the stake (Mies, 1986). Hence, women had been separated from the public sphere, their work deemed unproductive and of no value to the production system. They had become dis-empowered and subjugated into the privacy of the home (ibid).

Ania Malinowska « As the first wave concluded with the acknowledgment of women's right to vote, the second wave commenced after the postwar chaos and the atmosphere of the liquefaction of social roles to focus on women's work and family environment. Active from the early 1960s to the late 1980s, the second wave asked questions about the constituents of gender roles and women's sexuality. Simone de Beauvoir's phrase «one is not born a woman but becomes one» (Beauvoir, 1949/1956, p. 273) served as a byword for the wave's effort toward relaxing the social idiom of femininity. The second wave was influenced by

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poststructuralism, deconstruction, and psychoanalysis. As such, it showed interest in the relationship between the structuring of womanhood (in social practice and media representation) and woman's lived experience. Key concepts at that time were Betty Freidan's feminine mystique (1963) and Laura Mulvey's male gaze (1975), and later Alice Walker's womanism (1983/2007) that introduced the ideas of the third wave. Also, notable forms of women's resistance were identified through the notions of écriture feminine (Cixous, 1976), gynocriticism (Showalter, 1979), and female fantasy (Coward, 1984; Radway, 1984/1991) to express the need for women's critical agency as well as self-aware, bottom-up representation of femininity»

« As television became the defining medium for the second quarter of the 20th century, the second wave revolved around women's struggle for televisual presence. It was important for overcoming employment patterns and representation templates to provide a more balanced, equal, and reliable practice for both. From the very beginning, the male-dominated environment of television recreated the social func- tions of gender, mostly by eliminating women from authority positions, and reducing them to technical, organizational, administrative, or entertaining roles. Also, the number of women in television wavered unfavorably, which was best reflected by the gradual decline of women in television jobs from the 1960s to 1980s on both sides of the Atlantic. Data from British Broadcasting Corporation (BBC) surveys in the last years of the 1980s showed a disproportionate balance of 5 women to 150 men in television-related jobs (Casey, Casey, Calvert, French, & Lewis, 2008). The disproportion relented in the 1990s, as supported by a number of legal regulations to reduce the financial and position-related misrepresentation of women in televisual structures. Also, various feminist groups (like the National Organization for Women) supported women's equal inclusion in the media scene. The Media Workshop, an organization founded by Florynce Kennedy in New York in 1966 encouraged a gender and race balanced contribution to mass publication and broadcasting. In 1968 in New York, Nanette Rainone started «Womankind» and «Electra Rewired» the first radio programs with a feminist lean, slanted exclusively toward women issues. A strong feminist media voice was Ms. magazine published in the United States as an insert in the New York magazine, and later as an independent journal of the Feminist Majority Foundation (an organization set up in 1984). The equal contribution to the media environment in America was monitored by the Media Report to Women journal. As of 1984,

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the Council of Europe adopted a decree on the equality between women and men in the media. It was an effect of a strong feminist front outside America. 98»

The second wave of feminism was viewed as a « modern project » which has treated subjects such as male dominance and the subject of masculin power in the political, professional and in the day-to-day life.»

««The number of never-married persons was highest in 1930 and lowest in 1980.228 By 1980, the level of permanently single people was as low or lower than in the antebellum era. 29 As a result, when second- wave feminism began in the early 1960s, it was a direct response to these conditions of early and pervasive marriage. Single women played little, if any, role in the ideological vision of the most influential, liberal wing of the movement. In contrast to first-wave feminists who ultimately embraced political individualism through the quest for universal suffrage, liberal second-wave feminists made economic individualism the centerpiece of their reform efforts. Contemporary feminists insisted on improved access to education, equal rights in the workplace, and comparable access to government benefits and private credit. At the same time, liberal reformers presumed that women would marry and have children, forcing them to juggle a career and responsibilities at home. To enable women to have it all, second-wave feminists pressed for increased control over reproduction, maternity leave, and government support for child care. These policy initiatives often advanced the interests of single as well as married women. For instance, regardless of marital status, women benefited from antidiscrimination laws and the ability to make choices about reproduction. Despite these shared gains, single women remained a relatively invisible constituency systematically overshadowed by the "superwoman" with a career and a family. Some women rebelled against these traditional presumptions about women's lives, but their critiques tended to focus on the racially exclusionary impact or heterosexist implications of liberal feminist ideology. There was little or no discussion of singlehood as a forgotten category. »

Thompson: «The most significant problem with this litany is that it does not recognize the centrality of the feminism of women of color in Second Wave history. Normative accounts of the Second Wave feminist movement often reach back to the publication of Betty Friedan's

98 Malinowska, Ania. «WAVES OF FEMINISM.» The International Encyclopedia of Gender, Media, and Communication , 2020. doi:10.1002/9781119429128.iegmc096.

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The Feminine Mystique in 1963, the founding of the National Organization for Women in 1966, and the emergence of women's consciousness-raising (CR/ Consciousness raising groups) groups in the late 1960s. All signaled a rising number of white, middle-class women un- willing to be treated like second-class citizens in the boardroom, in education, or in bed. Many of the early protests waged by this sector of the feminist movement picked up on the courage and forthrightness of 196os' struggles-a willingness to stop traffic, break existing laws to pro- vide safe and accessible abortions, and contradict the older generation. For younger women, the leadership women had demonstrated in 196os' activism belied the sex roles that had traditionally defined domestic, economic, and political relations and opened new possibilities for action. This version of the origins of Second Wave history is not sufficient in telling the story of multiracial feminism. Although there were Black women involved with NOW from the outset and Black and Latina women who participated in CR groups, the feminist work of women of color also extended beyond women-only spaces. In fact, during the 1970s, women of color were involved on three fronts-working with white- dominated feminist groups; forming women's caucuses in existing mixed-gender organizations; and developing autonomous Black, Latina, Native American, and Asian feminist organization. Militant women of color and white women took stands against white supremacy and imperialism (both internal and external colonialism); envisioned revolution as a necessary outcome of political struggle; and saw armed propaganda (armed attacks against corporate and military targets along with public education about state crime) as a possible tactic in revolutionary struggle. Although some of these women avoided or rejected the term "feminist" because of its association with hegemonic feminism, these women still confronted sexism both within solidarity and nationalist organizations and within their own communities. In her autobiographical account of her late-196os' politics, Black liberation movement leader Assata Shakur writes: "To me, the revolutionary struggle of Black people had to be against racism, classism, imperialism and sexism for real freedom under a socialist government."" During this period, Angela Davis was also linking anti-capitalist struggle with the fight against race and gender oppression.99"

Huffman : « While women of color and ethnicity had been notable activists and writers throughout both the first and second waves, they were truly the pioneers of the third wave in that they were the first to provide an extensive critique of second wave feminism from within

99 Thompson, Becky. « Multiracial Feminism: Recasting the Chronology of Second Wave Feminism ». Feminist Studies 28, no 2 (2002): 337-60. https://doi.org/10.2307/3178747.

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the feminist movement. They were also the first to use the term "third wave" (Springer, 2002, 1063). In the 1980s, a new category of feminism thought- global feminism - was becoming a regular feature of the feminist discourse in the United States. Initially, this rather dubious category encompassed both theories and purely descriptive accounts of how relations between local and global processes affect women in different locations across the globe. While these writings were worthy endeavors, insufficient attention was given either to the range of political perspectives included or to what exactly was meant by global feminism. Over time, this perspective was give more theoretical coherency and political potency by the influence of feminist postcolonial theory eory (Minh-ha,1989 ; Spivak, 1990; Lewis and Mills, 2003).»

Indeed, the anthologies by these young feminists include a plethora of such personal narratives about the contradictions, uncertainties, and dilemmas they face in their everyday lives. Similarly, many of their zines are personal much like journals written to vent anger and frustration (Cashen, 2002, 17), Such personal narratives have been denigrated as too confessional, whiny or subjective by their critics (Pollit, 1999). Yet, while a careful review of this generation's writings suggests that they use a variety of forms ranging from the personal to the more theoretical, personal narratives and what Bordo has called less abstract "embodied theory" clearly predominate (1993, 184-185). Moreover, some of their more recent writings have made concerted efforts to more explicitly *use personal experience as a bridge to larger political and theoretical explorations of the third wave" (Dicker and Piepmeier, 2003, 13. This media-savvy generation has also used new technologies, such as the internet, desk-top publishing, and xeroxing, to expand the vennes for their voices (Alfonso and Trigilio, 1997). Zines in particular,have provided a form of interaction where *vouths are the initiators and producers of their own social agendas and representations .. an underground with no center, built of paper" (Cashen, 2002, 18). Another major strategy of these young feminists, which mirrors certain postmodernist and post-structuralist techniques such as deconstruction and the rejection of binary polarities, is their use of contradictions to expose the social construction of reality. Cashen describes how Riot Grrrls, a group who reclaimed space for women in punk rock, adopted a feminine "girlie" * king of dress juxtaposed with combat boots or words like "slut" written on their bodies to critique anddeflate the construction of the feminine (Cashen, 2002, 13-14). Indeed, many younger feminists celebrate contradictions as a means of resistance to identity of categorization, much in the spirit of performance theories and queer theorists. Here, embracing fluidity is seen as fostering diversity and exposing the categories of race, gender or sexuality as simply social constructions.»

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Richardson: «The Internet rebooted visible, collective womanism in two phases.» « In the Web 1.0 paradigm, Black feminists experimented with their digital voices. Blogs such as Gina McCauley's What About Our Daughters (Rapp, Button, Fleury- Steiner, & Fleury-Steiner, 2010), K. Tempest Bradford's The Angry Black Woman (Curtis, 2015), and Brittney Cooper's Crunk Feminist Collective (Boylorn, 2013) quickly became required reading material for Black women in the early 2000s. In this fashion, the affordances of Web 1.0 rewarded individual, standout digital personalities with coveted access to traditional media, but did not yet offer a path to collective leveraging of the Internet for social movement formation. The Web 2.0, read/write version of the Internet shifted this focus--from singular womanist bloggers--to a plurality of connected Black feminists online. Shortly after Twitter's launch in 2006, African Americans began to visit the social media platform more than any other ethnic group. By 2014, more than 26% of African Americans were convening on Twitter at any given time of day, while only 16% of Whites were doing so (Smith, 2014). So-called « Black Twitter» (as it was dubbed by blogger Choire Sicha in 2009) comprised African American voices from all over the world. Initial academic explorations into Black Twitter found that African Americans were engaging in lively games of the « dozens» (Florini, 2014) or live-Tweeting hit television shows such as Shonda Rhimes's Scandal (Everett, 2015) or How to Get Away with Murder (Williams & Gonlin, 2017). The digital frivolity gave way to fury, however, after the Trayvon Martin murder trial in 2013. When George Zimmerman, who is half-White, was acquitted of killing the unarmed, Black teenager in Sanford, Florida, Alicia Garza took to Facebook to write a love letter to Black people. Her friend, Patrisse Cullors, reposted it to Twitter with a hashtag: #BlackLivesMatter (Garza, 2016). Neither of the women said that they ever expected the Tweet to become a global movement. In many ways though, this moment may have been inevitable, since the socially conservative politics of respectability silenced many groups of willing Black women activists for decades.»

Archer: One of the earliest pieces to articulate the simultaneous and non-hierarchical nature of oppressions was the Combahee River Collective's "Black Feminist Statement," published in 1978. This was followed in the 1980s by such classics as All the Women Are White, All the Blacks Are Men, but Some of Us Are Brave (Hull, Bell-Scott and Smith, 1982); This Bridge Called My Back: Radical Writings by Women of Color (Moraga and Anzaldua, 1983); Home Girls: A Black Feminist Anthology (Smith, 1983); and Feminist Theory: From Margin to Center (hooks, 1984). Viewing themselves as "outsiders" within the feminist movement, these pioneers of the third wave created a feminism of their own (Lorde, 2000). Identity politics theory which has played a huge role in intersectional studies and gender studies, has therefore

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shaped the term of intersectionality when Patricia Hill Collins used the term to identitfy different types of identities, stand points and social locations linked in a matrix of domination. «During the 1990s, this theory of simultaneous and multiple oppressions was rearticulated, largely as a result of the theoretical writings of Patricia Hill Collins. Collins moved from first calling this perspective Black feminist thought (1990) to renaming it intersectionality theory (Andersen and Collins, 1994; Collins, 1998) designation that enabled its theoretical and political assumptions to prevail over standpoint or identity. Collins also created a new feminist epistemology that has had a profound effect on feminist thought.

Here she developed a social constructionist view of knowledge that linked identities, stand points and social locations in a matrix of domination. This challenge to the second wave was led by feminists who based their analyses on the works of French social thinkers, such as Jacques Lacan, Michel Foucault, and Jacques Derrida, who argued that all group categories could and should be deconstructed as essentialist. As Judith Grant noted, groups based on difference - such as the working class or women of color- have no single voice or vision of reality, but rather are made up of people with heterogeneous experiences (Grant, 1993, 94).»

«However, this movement has shifted due to the radical concepts of feminism and due to problematic political opinions that were on the rise in the 1980s «these feminist filmmaking collectives, distributors, and festivals, disappeared from the late 1980s onward, due to cuts and changes in funding both for and from arts organizations, broadcasters, and other public bodies enforced by the Thatcher and Reagan governments, and abetted by the backlash against feminism in the rising neoconservative culture of the 1980s, which resulted in the waning of women's consciousness-raising groups, university women's studies programs, and women's community centers, which had been key constituents of the feminist film movement.» M. Bell

Gaye Tuchman: «symbolic annihilation» this means that women are underrepresented or falsely represented in the media: «Gaye Tuchman (1978) developed the concept of Symbolic Annihilation to refer to the under-representation of women in a narrow range of social roles, while men were represented in a full range of social and occupational roles. Tuchman also argued that women's achievements were often not reported or trivialised and often seen as less important than things like their looks According to Tuchman, women were often represented in roles linked to gender stereotypes, particularly those related to housework and motherhood - a good example of this being washing powder advertisements in which mothers and small daughters are working together, while men and boys are the ones covered in mud.

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Tuchman: «Since 1954, there has been relatively little change in the presentation of women according to the available statistical indicators.13 Then as now, only about 45 percen of the people presented on television have been women; about 20 pe cent of those shown as members of the labor force have been women. Men are shown as aggressors, women as victims. Symbolically subser- vient, policewomen who have been knocked to the floor by a bad guy are pulled from the floor by a good guy; in both cases, women are on the floor in relationship to men. Twenty-five years ago, as today, women on television were concentrated in the ghetto of situation comedy. They are and were, as the U.S. Commission on Civil Rights put it, "window dress- ing on the set." That similarity between past and present is found elsewhere in the media. In the 1950s as now, the lives of women in women's magazine fiction have been defined in terms of men-husbands, lovers, or the chasm of male absence.14 Ads continue to portray women in the home and men outside it, although there are no systematic statistical comparisons of ads from twenty-five years ago with those of today.15 Voiceovers continue to be dominated by men; fewer than 10 percent use women's voices to announce station breaks, upcoming programs, and where to buy a product. To be sure, there appear to be some differences between yesterday's and today's media, particularly with regard to minorities. However, minority women, about 2.9 percent of the people on television, are con- centrated in family-centered situation comedies.17 But at least they now appear on television; in the early 1960s, the regular presence of a black woman on a prime-time show contributed to its cancellation. However, mere presence does not suffice. Lemon points out that on some shows men dominated women so much that the regular appearance of a female co-star seemed to increase white male dominance.18 Presence also en- ables the reiteration of stereotypes: Dominance patterns in interactions on prime-time television contrast the "black matriarch" with the less forceful position of the white woman within her family. And, the mass media so assume male superiority that men even give more advice about personal entanglements on the soap operas than women do. This finding seems particularly significant, because the soap operas come closer to presenting a pseudoegalitarian world than other television pro- grams and most other media.»

Thompson: «Ferguson (1980) conducted a content analysis of women's magazines from the end of WWII to 1980 and found that representations were organised around what she called the cult of femininity, based on traditional, stereotypical female roles and values: caring for others, family, marriage, and concern for appearance.

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Ferguson noted that teenage magazines aimed at girls did offer a broader range of female representations, but there was still a focus on him, home and looking good for him. »

Brown: «In a research study on magazine viewing, (Stice, Spangler, and Agras, 2001), 219 female participants were randomly assigned to two groups. One group received subscriptions to fashion magazines for a period of 15 months. The other group did not receive the magazines over the same time period. They concluded "that exposure to thinideal images" may have longterm effects on young women. These researchers also noted that magazine consumption prompted an increase in women's body dissatisfaction and their desires to be thin. who suggest when women internalize images of thin female body images they can exhibit negative emotional responses and harmful behaviors. Tiggemann and Pickering (1996) administered questionnaires to 94 women to discover the effects television viewing had on body dissatisfaction and the desire to be thin. The study's findings support a societal link between body dissatisfaction and the types of television programs that are viewed by women. The researchers noted that viewing shows such as soaps or serials, music videos, or movies portraying women in stereotypical roles had an influence on women's negative levels of body dissatisfaction. »

Thompson « « there was little coverage of women's sport, but what little coverage there was had a tendency to trivialise, sexualise and devalue women's sporting achievements. HOWEVER, this later example may be something that has changed considerably over the last decade.»

« «Examples of where Disney reinforces female stereotypes include:

· Snow White - who cleans the house of the male dwarves and is eventually rescued by a male prince because she is pretty.

· Beauty and the Beast - In which Belle endures an abusive and violent beast in order to redeem him.

· Ariel - who gives up her voice to win the prince with her body.

Mulan - who wins the war almost single handed only to return home to be romanced.» There have been several films in recent decades with `strong' lead female characters who are fierce, tough and resourceful, and thus arguably subvert hegemonic concepts of masculinity. Arguably a watershed moment in this was the 1979 film `Alien' in which the female lead character Ripley outlives her male colleagues and ultimately kills the Alien threat.

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Since then a number of female heroines have featured as the lead characters in various action movies such Terminator 2, the Tomb Raider films, Kill Bill, and The Hunger Games. However, rather than subverting hegemonic concepts of masculinity, it could be argued that such films still perpetuate the `beauty myth' as all the above lead female characters are slim and attractive.»

Women's Media Center: «While women have increasingly broken through these barriers over the years, their work has rarely been acknowledged in the form of industry awards. Between 1994 and 2018, only 12 percent of all Golden Globe nominees were women, and of those, only 8 percent won. Just last year, no women at all were nominated in the Globes' Best Director category, and we can still count on one hand the number of women who have ever been nominated for the category (like Barbra Streisand, who was the first woman to win the Golden Globe for directing in 1984). Now, in 2019, women make up just 25 percent of the nominations in Oscar categories that are not gender-specific and there are no women nominees at all in categories including Best Director, Cinematography, and Film Editing.»

Bechdel test: «is a test that asks if two named female characters talk to each other about something other than a man. It was created by Alison Bechdel in 1985, and it has been used as an indicator of how women are portrayed in movies.»

The pudding: «The results: 22 of 30 Disney films have a male majority of dialogue. Even films with female leads, such as Mulan, the dialogue swings male. Mushu, her protector dragon, has 50% more words of dialogue than Mulan herself.»

Gray: «Since 1965, for example, media and communication scholars, activists and pressure groups, journalists and critics, craft guilds and industry observers have provided periodic reports on the state of diversity in North American media and entertainment industries. These reports inventory the number of women, black, gay and lesbian, Asian American and Latino/Latina personnel employed in different production sectors of the U.S. entertainment media from showrunners and writers in television to directors and producers in cinema. These reports also monitor the state of diversity in front of the screen (according types of characters by genre, role, setting, action, and so on). »

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Gruber: ««Between the ages of 8 and 18, American children are exposed on average to almost 8 hours of media each day, more than 40% through television. Among parents, educators, physicians, and public health personnel, there is a concomitant concern with the nature of the content available on television, especially sexually related content. Researchers have documented the increased prevalence of sexual communication and more explicit visual portrayals of sexual behavior in televised media (Kunkel et al., 1999). This more sexualized television fare has gained attention at a time when rates of adolescent pregnancy and sexually transmitted infections remain unacceptably high (Center for Disease Control [CDC], 1995, 1998; Fleming, 1996; Ozer, Brindis, Millstein, Knopf, & Irwin, 1998). Consequently, it seems natural to question whether the values and behaviors presented in public entertainment media are having an unhealthy impact on the children and adolescents who consume them in such large quantities. The evidence also suggests that African American and Hispanic youth have higher rates of daily media exposure than Whites do, as well as higher percentages of youth who consume in excess of seven hours of media each day (Henry J. Kaiser Family Foundation/ Children Now, 1999). On average, these youth spend over an hour a day more than White adolescents watching television. Although sexual content in the television media has the potential to affect any age group, adolescents may be a particularly vulnerable population because adolescence is a critical developmental period when gender roles, sexual attitudes, and sexual behaviors are being shaped (Committee on Communications, 1995). If adolescents of color are more likely to be exposed to sexually related television content due to higher rates of media use, then it seems reasonable to question whether they would be more vulnerable to the potentially negative consequences of that exposure. »

Pillati: Stereotypes play significant roles in impacting work ethic, usually in a negative manner. Selfdefeating strategies, such as reduced practice and task discounting, are increased. Reduced practice time is reflective of the stress that individuals experience while working towards an activity or task (Stroessner & Good). An employee who has been exposed to stereotypes regarding their group can begin to work less towards achieving task completion. For example, if a Black woman of color is constantly exposed to stereotypes regarding her background and scrutinized based on them, there is a high chance of her working less to learn the best practices of her job position. In fact, she may even begin task discounting, which is questioning the importance or necessity of the task (Stroessner & Good). Questions such as «Why does this matter?» «Isn't this a waste of time?» arise during bursts of task discounting practices. Task discounting also includes believing that the task was unfair or overly difficult, as opposed to,

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taking the time to learn or develop the skills required to complete the task (Fernandez-Reino, 2019).»

Geena Davis : « « Black Female Leads in Family Films

· Black girls and women are 6.5% of the US population, but only 3.7% of leads/co-leads in the 100 top-grossing films of the last decade. This figure has improved in recent years.

· Only one-in-five (19.0%) of Black leading ladies from the past decade have a dark skin tone.2

· Most Black leading ladies (57.1%) from popular films in the past decade are depicted with hairstyles that conform to European standards of beauty as opposed to natural Black hairstyles.

Black Female Characters in Family Films Negative Film Findings

· When it comes to sexualization, Black women (13.5%) and other women of color (14.8%) are more likely to be depicted as partially/fully nude than white women (9.0%).

· Other women of color (56.9%) and white women (51.2%) are significantly more likely to be depicted as attractive than Black women (41.4%) in family films.

· Black female characters are more likely to be shown as violent than white female characters (29.3% compared to 24.6%) and twice as likely to be violent as other female characters of color (14.8%).

· In the top films, white women (27.2%) are more likely to be depicted as being in a romantic relationship than Black women (22.7%) or other women of color (25.9%). White women (16.9%) are more likely to have at least one sexual partner in films compared with Black women (13.3%) and other women of color (14.8%). »

WOC are the most underrepresented: «The study, which looked at the 300 most popular shows of 2019, found that 92% of programs had «some level of diversity» in their casts. But when

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compared to population estimates, the study found that TV programming consistently fails to represent certain groups, particularly Native Americans and Hispanic or Latinx women.»

The Status of Women in the US media: « These were some major findings in entertainment TV and film:

· Black females constituted 6.5% of the U.S. population but 3.7% of leads or co-leads in the 100 top- grossing films of the decade ending in 2019, according to the Geena Davis Institute on Gender in Media.

· Setting record highs, 32 of the top 100 films of 2019 had women of color as lead characters and 17 top films had women of color as co-lead characters, according to the University of Southern California Annenberg Inclusion Initiative.

· People of color were 19% of 230 executives, division heads, and other senior leaders at Walt Disney Company, AT&T Inc.'s WarnerMedia, Comcast Corp.'s NBCUniversal, ViacomCBS, Sony Pictures and Netflix, according to the Los Angeles Times.

· For first time, in 2019, new U.S.-produced live-action TV series with diverse casts outnumbered non- diverse casts, with 71 in the former category and 69 in the latter, according to Parrot Analytics and Creative Artists Agency.

37% of crime series writers were women and 11% were women of color; the underrepresentation is responsible for «advancing distorted representations of crime, justice, race, and gender,» according to Color of Change »

Pittman: « the experience of watching multiple episodes of a program in a single sitting. Because of advances in technology and the relatively low cost of unlimited bandwidth, more people are binge-watching their favorite television shows and movies than ever before, so much so that some suggest it is becoming the new norm (West, 2013). The year 2014 saw broadcast and cable television audiences decline and an increase in people turning to online streaming services to access entertainment content. With streaming video, viewers have the opportunity to watch multiple episodes of programs in a single sitting or an entire season over the course of a few days, a phenomenon known as binge-watching (Hirsen, 2015). »

Prastein: «However, the phrase binge-watching has been embraced by the popular press, and the rapid growth and availability of streaming platforms have influenced this increasingly standard consumer behavior. The institutional rise of Netflix as not only a platform for viewing but also a producer of content has led to what is colloquially known as the «Netflix effect»

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(Roxborough, 2014; Lehrer, 2014; Smith, 2014), and it has changed the way television is written, produced, and consumed. With almost 30 million subscribers, Netflix is among the leading providers of streaming media. Netflix is not only aware of the increase in binge-watching but seems to be encouraging (or at least facilitating) it as a viable consumptive activity. In 2013, it produced two original series -- the critically acclaimed House of Cards and a highly anticipated fourth season of Arrested Development -- and released every episode simultaneously. »

Aguiar: «In January 2016, US-based Netflix--which had already been operating in multiple countries--announced an expansion to 243 countries. That is, Netflix secured the various rights to stream some combinations of the 14,450 movies and 2,200 television shows available in their platform into 243 different countries.3 The only major country outside the Netflix distribution zone is China. To put this another way, Netflix partly accomplished through business strategy an outcome that public policy had not heretofore made possible. The digital single market is controversial in Europe, and it is not clear when digital sellers in one EU country will be able to distribute to another. »

Rubikon: «The dominant power of English language gives the portrayal of the consequences of globalization. From this, the spread of the English product to other countries has two impacts; first, English language with its power symbolizes higher status and higher economic advancement in which producers should concern to; second, the American life carried by English language is becoming more accepted as the global culture, which later leads to more profit to American corporations as well. The commodification of American life that leads to consumerism was developed by multinational corporations supported by an imperialist power and engaged in a more complex relationship with the economical, political, and military matter (Rowe, 2010). With the twenty-first century technology, the internet is expected to be the gate to a new cultural movement with unlimited space of communication and exchanges and Rowe saw it as an opportunity for new politics, diminishing hierarchies in modern society, and new cultural practices. Netflix, nevertheless, offers itself as the media for the dominant culture to define its consumers' demands to be the standard of global consumerism, illustrating the importance of English language to be the main requirement as a successful commodity. »

Rubikon: «This application of Americanization shows the best form of cultural imperialism. Cultural imperialism done by Netflix is identified by the unequal flow of culture from the

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dominant culture to the dominated, in which this American culture is strongly associated with the economic and political hegemony to spread the American consumerist ideology (Iwabuchi, 2002). This also shows the unequal relationship of America as the West and the others, where cultural domination of America and the exploitation of local culture by Americans happen. In the perspective of transnational culture, as Iwabuchi (2002) further explained about what Stuart Hall has termed as 'global mass culture' to characterize the global spread of culture, it seems that the global capitalist does want to absorb the cultural differences from all cultures within the concept of American to operate and dominate the world. This concept of hybridity of the local culture to the dominating culture implies how the local culture cannot be fully recognized or gain an influencing power without the help of Americanization. This is also in line with what Sklair has listed in the discussion of transnational company in the globalization, homogenization, and hybridization which is produced by globalization through transnational company is oriented on the capitalism merely for profit, while at the same time may destroy or sustain a certain culture as the 'side effect.' Thus, the participation of Netflix as the 'global TV network' itself fully plays the role of cultural imperiality; they control over the foreign market, foreign investment, and foreign participation as the main resource to the company, as well as creating a new market for them (Ritzer, 2011). What is being stressed in the controlling of the foreign culture's participation in the Netflix products is that the use of Americanization gives the producers more options, whether to put the foreign culture in the product or to modify the foreign culture to make it more appealing to the audiences »

Vredenburg: «The term «woke» is of African-American origin, a «byword for social awareness» (Merriam-Webster 2017). Specifically, woke washing is defined as «brands [which] have unclear or indeterminate records of social cause practices» (Vredenburg et al., 2018) but yet are attempting «to market themselves as being concerned with issues of inequality and social injustice» (Sobande, 2019, p.18), highlighting inconsistencies between messaging and practice (Vredenburg et al., 2018). Overall, the typology provides a theoretical foundation for brand activism by identifying, defining, and distinguishing four types of brand activism. » Sobande: «The marketing of «woke» bravery, which involves brands invoking images and ideas that initially may appear allied with social justice sentiments, is a thorny and relatively recent topic of media coverage and academic enquiry. Brands and celebrities that are perceived to have appropriated social justice rhetoric and representations in pursuit of profit, have been critiqued: «How business and basic bitches killed `woke': whose slang is it anyway?

(Guobadia, 2018), «The Problem With `Woke Bait' and Social Justice Propaganda» (Blanco, 2019), and «Justin Timberlake's Fake-Wokeness and Lack of Accountability Won't Fly in

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2018» (Rolli, 2018). Contrastingly, certain commercial organisations, including US magazine Teen Vogue, have been praised and have benefited due to perceptions of their active efforts to raise awareness of systemic and intersecting inequalities (Keller, 2017).»

Herbert: «Aspects like gender, race and class are mainly understood and deployed in individual terms. Both when used for marketing purposes (to appeal to individual consumers) and when individuals make judgments on the ethics of brands and/or public figures. It is also noticeable how sentiments expressed in the campaigns (such as the American Dream ideal) are echoed in the replies, further highlighting the impact that these marketing posts have on how the athletes are perceived by repliers. similar case studies could be conducted in the future to explore these kind of social media dynamics even further, especially considering that brands like Nike continually use social and political causes to «woke-wash» their brand image, with the protests against police brutality in Minneapolis, Minnesota being the latest example (Pasquarelli 2020). Brands are constantly finding ways to exploit social and political causes for marketing purposes, and future research could be valuable when it comes to uncovering and exploring how brand «woke-washing» evolves.»

Washington Post: «Netflix lost subscribers during the same period and is now facing a slowing economy, inflation-strained households and rising interest rates that must be nerve-wracking for a company built atop a mountain of debt. Layoffs rapidly ensued, and corporate idealism has apparently been shown the door.

That's exactly what should have been expected. Netflix is a business, not a charity. Denounce capitalist greed if you like, but of course that greed is really just businesses reflecting consumers back to themselves.

Of course, it wasn't crazy to think that Netflix and its brethren might wield their power to change the minds of some in that audience. But that power was always going to be sharply limited by the economic needs of the business, which the left seems to be forgetting as it pressures companies to take the strongest possible stance on everything. There is no corporate shortcut to social change that sidesteps the need for politics and persuasion, because, faced with the choice, companies will always choose making money over making history.»

Spangler: «Netflix shares plummeted to their lowest point since January 2018 as investors reacted to the streamer's first subscriber loss in more than a decade -- bringing years of booming growth to a screeching halt.

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The stock closed down 35.1% on Wednesday, to $226.19 per share, marking Netflix's biggest one-day drop ever in percentage terms. The company shed $54.4 billion in market capitalization overnight, the largest single-day decline in its history. The second-biggest drop came in January, when it saw $49 billion in market cap shaved off after Q4 subscriber adds came up short and Netflix warned of slowing growth.»

Colin : «A study from TVLine, which analyzes the favorite television characters of a mixed audience aged 18 to 34, shows that there is still a problem with minority representation regarding the population in the United States. Between 2015 and 2017, racial minorities have seen their representation in the population increase from 15% to 18%, yet, only one actor reaches the top 10. As regards LGBTQ+ characters, the figures increase from 7% in 2015 to 11% in 2017, but none of these characters are in the top 10. At last, the number of female characters has been decreasing : they represent 6 of the 25 most popular characters in 2017, compared to 10 in 2016, the first of them barely having made the top 10. At the same time, the US population shows a very different reality : 50.8% of women, 23.1% of people of color and 4.8% are members of the LGBTQ+ community.

According to TVTime, in 2020, the diversification engaged in the previous years continues, while remaining far from reality. The top 10 includes only two women, these being the only LGBTQ+ characters on the top and the only person of color for one of them. Therefore, they both represent the categories mentioned above; these signs revealing their intersectionality.

White : « Taking on Black Mirror's much-discussed episode «Nosedive,» in which members of a supposedly utopian society are given a rating out of five based on their social interactions, Jérémy Cornec's (Université de Bretagne Occidentale) line of analysis in «`You need up votes from quality people' : Représentations et discriminations dans `Nosedive' (Black Mirror, S0301, Octobre 2016)» examines representations of class, race and gender in this futuristic society, revealing the discrimination taking place in our own. His comments on the female characters in the episode echo many of the sentiments expressed by Sonia Abroud, notably the expectations of glamour and sociability placed upon women, as he explains how a fragile housewife stereotype is gradually valorised rather than enforced within the hierarchical society presented in the episode. With white, mostly blonde characters making up the desirable elite, Cornec outlines how director Joe Wright also uses colour to create visual discrimination. The aesthetically pleasing pastel colours used by Wright give the viewer the impression of seeing

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«life through rose-tinted glasses,» as Cornec put it, which contrasts directly with the sombre and cold greens and blues used as backdrops for the unnamed black characters, who almost invariably find themselves at the bottom of the social ladder, usually in service roles, and denied social promotion. Reinforcing this conclusion, Cornec also compares two characters with the same rating--a lazy, cynical white man and a polite, hardworking black man: a quantifiable representation of white privilege.

Florence Cabaret's (Université de Rouen Normandie) talk on «The Mindy Project (20122017) : une série qui défie l'intersectionnalité ?» presents both an intradiegetic and extradiegetic intersectional analysis, which begins by drawing our attention to the rare representation of an Indian-American woman in US sitcoms in Mindy Kaling, the show's creator, executive producer and lead actor. Kaling's show gives a certain behind-the-curtain glimpse at life as a woman belonging to an under-represented ethnic group in the US and the discrimination that this entails, but this, of course, goes along with the expectation of intersectional representation on the part of critics and viewers, as Cabaret highlights. Discussing these expectations, Cabaret also examines the show's awareness of its failure to meet them via its responses; for example, Mindy's statement «it's so weird being my own role model,» which also brings into question the character's flaws and her compatibility with the role model notion. Indeed, her character deliberately subverts the stereotypical representation of the South-Asian woman as reserved and having no love life, argues Cabaret, in order to use comedy to critique on another level, giving the example of Mindy's desire to be a white rom-com heroine when her character actually lives as liberal a lifestyle as any white American woman. In fact, one key part of Cabaret's thorough analysis focused on the episode «Mindy Lahiri is a White Man» (in which the character inhabits a white man's body), as she considers self-consciousness and the representation of otherness via linguistic idiosyncrasies and body language, as well as the «reconditioning» of women to succeed in a patriarchal society. »

Baten: «In media, there are patterns of Black women being portrayed as masculine. Consider the way that media outlets have talked about Serena Williams and Michelle Obama. In movies and television, similar patterns appear. This may manifest as casting a Black woman or girl in minor roles where she is only a prop for a white main character's development, she is never thought of as a love interest, or her romantic life is a joke to other characters and the audience. In Pitch Perfect, Cynthia-Rose's sexuality and romantic relationships are made fun of constantly, and the jokes about her make up nearly her entire character. In Sex and the City, Jennifer Hudson's character, Louise, is more of a pitied character than a fully realized one. »

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Sani : « The six-episode miniseries follows the comedic hardships and trials of English department chair Professor Ji-Yoon Kim at a prestigious university named Pembroke. The cast of «The Chair» is a coterie of brilliant performers and the co-creators of the show do not falter when it comes to their genius. Intersectionality comes to play in «The Chair» as gender and racial biases are frequently highlighted. It is a big deal for the first woman and person of color to be elected the chair of Pembroke's English department. This is referred to as a step in the right direction to which many more must follow suit. At the university, 87% of the faculty is white and, to the audience's amusement, Professor Kim's photograph has been used on the college brochures for half a decade as some sort of false stamp of diversity and inclusion. These facts alone speak volumes.

Since mankind could call itself mankind, discrimination has inhibited the advancement of many. The road to success appears free of obstructions until a blockade of racism prevents you from moving forward or a barrier of sexism deters you from moving in specific directions. »

Babe : « Some specific points of concern, Shim says, which emerged from watching the series, include the naked women painted and used as VIP room props, the apparent absence of women from positions of power, and the many female characters never afforded the privilege of being identified by their own names, referred to instead as a male character's ex-wife or mother. For Shim, what is particularly upsetting about Squid Game's renderings of violence against women, she says, is that they are incidental, intended to advance male storylines, as opposed to being instrumental to their own. One unsettling example of this, she says, is when a guard of the game mentions gang-raping the corpse of an eliminated female player -- after which point, this horrifying detail is never addressed again.»

Connie: «Historically, women of color with little knowledge can blindly imitate the images of themselves as portrayed in mass media, which can be harmful to their self-esteem, contradictions of self-identification, and daily interactions with majority people. Media literacy is important in understanding how images of minority women are distorted to fit the dominant group's ideals and cultural relevance, which affect the identity of minority women.» A study that have been made on the representations of women of coloron the cover of eight selected magazines, 1) Good Housekeeping, 2) Cosmopolitan, 3) Glamor, 4) Vogue, 5) Redbook, 6)

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Seventeen, 7) Teen Vogue and 8) Maxim, have shown that these women were hypersexualized and were being white washed to mask that they are women of color which creates serious harmful issues. «The findings revealed that of the 278 magazine covers reviewed, 52 covers displayed women of color. 90% percent on the magazine covers with WOC had hypersexual images, contextual cues, and content. The percentage on magazine covers with women of color with ethnic traits being masked by whiteness was also 90%. Twelve, magazine covers of the 52, displayed images of WOC portraying objectification attributes. About 42 percent of magazine covers with WOC portrayed intensified exoticism attribute. The percentage of Black/African Women on the cover of magazines was 4.7%, the percentage of Latinas on the cover of magazines was 11.9% and the percentage of Asian Women on the cover of magazines was 2.2% and there were no Native American women presented on the cover of any magazines reviewed.»

Henderson: «There has been a shift in the portrayals of black women on TV shows over the generations (Goldman & Waymer, 2015). Even though some of the older, unflattering stereotypes are still evident in some TV shows today, the roles that black women are transitioning into have reflected positive advances. Studies in the recent past have examined the history of black women on television and the typical portrayals that have been attached to them (Smith-Shomade, 2002; Collins, 2005; Versluys & Codde, 2014; Goldman & Waymer, 2015). In addition to the history of some of the portrayals, research has addressed the effects that result from them (Smith-Shomade, 2002; Collins, 2005). Black women when TV started becoming more and more popular were represented as the caregiver who supported her man. «Representation of black women on television began to increase at the beginning of the 1980s (Smith-Shomade, 2002). The roles that black women acquired were often in supporting roles to white or black male leads (Goldman & Waymer, 2015).

Throughout U.S. television history, three main stereotypes of black women that continuously appear are the Mammy, the Jezebel, and the Sapphire (Smith-Shomade, 2002; Collins, 2005; Versluys & Codde, 2014). The Mammy» stereotype can be traced back to before the Civil War. She is often seen as the contented domestic worker, meaning she is expected to be submissive to the white family or employer. Her physical appearance is seen as unattractive, and she usually is obese and dark-skinned. The mammy's main goal is to take care of her family and to be of service to her employers. The «Black Lady» role is the modernized Mammy and is used as a template for middle-class womanhood (Collins, 2005). This more modern role still has limiting characteristics. Unlike the mammy, she is allowed to use aggression, but only if

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used to gain economic success or for the benefit of others. She is known to have more attractive physical traits and is seen as more professional than a content domestic worker.

The Jezebel stereotype was invented to rationalize the concept of slavery by shifting the perspective of the sexual exploitation of black women by white slave-owners (Versluys & Codde, 2014). This stereotype put the focus on black women seducing white men and took away the focus of white men abusing black women (Versluys & Codde, 2014). This role in television portrays black women as being hypersexual, promiscuous, and sometimes labeled as gold diggers.

The «Sapphire» is one of the most prominent negative black women stereotypes. She is seen as aggressive, sassy, and hostile. The sapphire's sassiness and rudeness contradict the feminine nature expected of women . Her skin is usually a darker skin tone, and she is known for mocking black men for what she considers to be their inadequacies. An example of this stereotype would be the character Pam, of the hit 90's TV show Martin. Versluys believes that this role was created to emphasize the superiority of the «white Victorian woman» by showing the contrast between the «uncivilized» loud black women, and the respectable morally behaved white women. Black women created their own portrayal of themselves, known as the strong black woman, with hopes to degrade the three previously discussed stereotypes that were created by whites (Versluys & Codde, 2014). This strong black woman portrayal on television is known to have self-sacrificial strength while providing unlimited support to friends and family. She does not depend on men financially and, therefore, can take care of herself, and her personality is focused on her positive traits (Versluys & Codde, 2014; Goldman & Waymer, 2015). Black women are seen, sometimes, playing roles that are successful or independent. The shows that aired in 2017, in particular, portrayed these women as more independent and as having their own successful careers rather than just being a housewife. For example Olivia Pope, Annalisa Ketting, and Mary Jane Paul each are successful in their fields. Nearly all the characters were portrayed as educated as well. When it comes to appearance, a slight positive shift can be seen among these more recent characters, given that some are embracing their natural hair, rather than wearing straight hair to follow dominant societal norms. There was one slight negative shift, nonetheless, and it was the two characters from 2017-aired shows that were being shown as «over sexualized. »

Braxton: «booty-shaking sugar mammas» and black men as hypersexualized characters who are only there to fulfill a fantasy. «The Dec. 6 article blasted «Living Single» and other Fox comedies featuring largely black casts for following in the tradition of «Good Times» and

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«That's My Mama» of turning minorities into racial stereotypes. The story said that «top black entertainers» felt that young black men on the shows were being portrayed as «oversexed wha's-up, man buffoons, and young black women as booty-shaking sugar mamas. In targeting «Living Single,» the article said, «This comedy . . . is supposed to be a black `Designing Women,' but it's got quadruple the sex drive and none of the smarts. Though all the roommates have college degrees and upscale jobs, they behave like man-crazed Fly Girls. The men fare no better: The pair who live next door like to drop in by announcing, `We hungry.' The rest of the hilarity runs to big-butt jokes, nappy-hair jokes, even long, er, male-member jokes. »

TV statistics: «Black women (5.6%) are less likely than white women (8.7%) and other women of color (11.0%) to be shown in a romantic relationship, but more likely to be shown as having at least one sexual partner.» With the stereotypes of portraying women of color as seductive and attractive, «Black girls and women are more likely to be shown as attractive (48.5%) compared to other women of color (44.6%) or white women (41.6%). »

Henderson: «The Mammy» stereotype can be traced back to before the Civil War. She is often seen as the contented domestic worker, meaning she is expected to be submissive to the white family or employer. Her physical appearance is seen as unattractive, and she usually is obese and dark-skinned. The mammy's main goal is to take care of her family and to be of service to her employers. The «Black Lady» role is the modernized Mammy and is used as a template for middle-class womanhood (Collins, 2005). This more modern role still has limiting characteristics. Unlike the mammy, she is allowed to use aggression, but only if used to gain economic success or for the benefit of others. She is known to have more attractive physical traits and is seen as more professional than a content domestic worker. The Jezebel stereotype was invented to rationalize the concept of slavery by shifting the perspective of the sexual exploitation of black women by white slave-owners (Versluys & Codde, 2014). This stereotype put the focus on black women seducing white men and took away the focus of white men abusing black women (Versluys & Codde, 2014). This role in television portrays black women as being hypersexual, promiscuous, and sometimes labeled as gold diggers. The «Sapphire» is one of the most prominent negative black women stereotypes. She is seen as aggressive, sassy, and hostile. The sapphire's sassiness and rudeness contradict the feminine nature expected of women . Her skin is usually a darker skin tone, and she is known for mocking black men for what she considers to be their inadequacies. An example of this stereotype would be the character Pam, of the hit 90's TV show Martin. Versluys believes that this role was created to

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emphasize the superiority of the «white Victorian woman» by showing the contrast between the «uncivilized» loud black women, and the respectable morally behaved white women. Black women created their own portrayal of themselves, known as the strong black woman, with hopes to degrade the three previously discussed stereotypes that were created by whites (Versluys & Codde, 2014). This strong black woman portrayal on television is known to have self-sacrificial strength while providing unlimited support to friends and family. She does not depend on men financially and, therefore, can take care of herself, and her personality is focused on her positive traits (Versluys & Codde, 2014; Goldman & Waymer, 2015). »

Wang: «Dressed in this kind of strange, exotic style, she dances on the stage, attracting a large audience. The white male leading character has seen her on the stage and is so attracted by her that he falls in love with her despite having a fiancée already. In the James Bond film Tomorrow Never Dies (1996), Michelle Yeoh played her role as not just the typical Bond girl but a Chinese secret agent with both brains and martial arts talent. Despite this, her role is cool, steely, ethereal, professional, and in control of her emotions.» which is explained by the cultural differences and the male/female domination «While the West perceived itself as dominating, progressive, strong, and rational, the East has been portrayed as submissive, backward, weak, and irrational, like the previous movies the paper has discussed. In this way, the West has given itself the role of the male, and assigned the East the traditional female, and so the West has taken it to assert itself over the weak, feminine East »

Paner: «However, as discouraging as these stereotypes and the lack of representation of Asian-Americans in film may be, people are moving forward. Although current films still continue to bypass Asian actors in favor of white ones, Asian-American actors in the industry are speaking up about the unfairness. Hollywood, too, is slowly doing its part to cast ethnically correct actors for Asian roles--Disney's upcoming live action adaptation of Mulan has cast Chinese actress Liu Yifei as the titular protagonist. Other films are also beginning to break down boundaries, casting Asians in roles that they would not have been in fifty years ago. Hailee Steinfeld, who is part Filipino, stars in The Edge Of Seventeen (2016), a coming-of-age comedy drama film. Hayden Szeto stars opposite her as her love interest, Erwin Kim. Instead of being portrayed as a socially awkward, quiet loner, Erwin is given a more well-rounded role, and his character feels like a high schooler that just happens to be Asian. »

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ThoughtCo: «Hollywood has also represented Arab women narrowly. For decades, women of Middle Eastern descent have been portrayed as scantily clad belly dancers and harem girls or as silent women shrouded in veils, similar to how Hollywood has portrayed Indigenous women as princesses or squaws. The belly dancer and veiled female sexualize Arab women. Veiled women and belly dancers are two sides of the same coin. On the one hand, belly dancers code Arab culture as exotic and sexually available. ... On the other hand, the veil has figured both as a site of intrigue and as the ultimate symbol of oppression. Films such as "Aladdin" (2019), «Arabian Nights» (1942), and "Ali Baba and the Forty Thieves" (1944) are among a host of movies featuring Arab women as veiled dancers. »

Francisco: «least desirable» among all races of men. «Asian, Latin and white men tend to give black women 1 to 1.5 stars less, while black men's ratings of black women are more consistent with their ratings of all races of women,» he wrote. The most highly-rated groups of women by men were those of Asian and Latin descent, with white women not far behind. »

Henderson: «In her chapter, Anne Crémieux analyses how Orange Is the New Black, one of the most intersectional shows in American television history, has succeeded over the years to depart from some stereotypical representations of poor non-white female characters to become a vehicle for intersectional concerns, addressing social issues such as the privatization of the prisonindustrial complex or the treatment of undocumented immigrants in the US. »

Chavez: «In episode three, «Lesbian Request Denied,» Piper receives her new bunk assignment. Piper's fellow inmates are a little surprised when she is assigned to the housing bunk that is referred to as «the ghettos,» which largely houses black inmates. The other inmates are surprised because typically the prisoners are put into housing depending on their race. Healy, the prison counselor, would have had to approve of Piper being sent to live in «the ghetto» housing unit. He doesn't seem uncomfortable placing her in a predominantly black housing unit, but he was strongly against housing her with a lesbian. In this instance, the counselor's fear of lesbian sexuality trumps his desire to conform to standard of racial segregation. While race impacts the space and location an inmate in the series occupies, it does not mean all inmates agree along racial lines, and the white inmates are subdivided into multiple groups. The groups are based on sexuality, social class, and prison occupation. the ghetto» Furthermore, the series largely focuses on Piper, a white woman, who is incarcerated at Litchfield. Piper's entry into the prison system sheds light on the problems facing the other

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inmates, who are mostly inmates of color. This is problematic because Orange Is the New Black frames the narratives of women of color through the lens of a white inmate (Bogado, 2013). Piper's whiteness often makes her an outsider to most of the women in prison, yet during the series she is the person that brings issues the inmates experience to light. In film and television the white savior is a white character who comes in and saves a lower or working-class, often isolated person of color experiencing some problem (Hughey, 2014). Piper's white privilege allows her to tell the stories of women of color inmates without giving them a voice. In doing so she is portrayed as the white savior coming into prison and helping fix their problems for them. Piper is instrumental in telling the stories of the women she meets through her fiancé Larry on the outside. Piper's stories also help in the identification of some questionable actions with money at the prison involving staff cutting back programs for inmates and switching to generic medications. In representing Piper as a white savior the women of color in the series are portrayed as not having the ability to help themselves and must rely on Piper's whiteness to be the spokeswoman for their problems. »

Zottola: «In this dialogue between two of the guards, Sophia is described using terms that dehumanise her, but while she is sexualized by the first speaker, the second almost expresses disgust at the idea of a sexual encounter with her. In fact, Pornstache defines her as `a whole different species' and later as a `cyborg pussy', evaluating this positively because it could be a synonym of perfection as her genitals were `made' and not natural. Additionally, Pornstache refers to her identity before transition implying that because she was able to experience being a man, she is more understanding of sexual pleasure for those who identify as such. Bennet chooses his words from a completely different semantic set and defines Sophia as `wild' and `freakydickey'. In this episode, the church inside the prison collapses and Pennsatucky explains that it is Sophia's fault. Because she is not human, but an abomination, God has punished them all for allowing her in the church. The non-human depiction is reinforced by the use of the pronoun it, generally used in reference to objects. In Italian, the noun is translated literally, but it is not reinforced by the pronoun as the sentence is rendered impersonal, thus the use of a specific pronoun is avoided.

The last example in this section is taken from Season 3. In this part of the story, Sophia gets particularly close with Gloria given that both their children are around the same age and live nearby, but they end up having a fight in which Gloria argues to be a better mother because she is a `real mother'. »

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Gender and society: «In the first season, Chang appears less than five minutes altogether. On one hand, she plays a role of comic relief. She sometimes acts silly, and other times appears impudent, especially with sexually explicit talk. On the other hand, she is characterized as distant from others, and stands on her own. Chang's flashback episode, with a not-so-subtle theme of invisibility, shows how she overcomes gender hierarchy but feels lonely as unable to realize the norm of heterosexual pairing. I had to wonder: Does this add another layer to this character? Or does this reinforce the trope of Asian American inability to connect with other people? »

Hyphen magazine: ««But even these moments of nuance are full of clichés, a dichotomy perfectly encapsulated by the sixth episode of the season, which has the questionably offensive title «Ching Chong Chang.» The episode follows Chang's path to prison and forces the viewer to question traditional beauty standards and humanize the otherwise marginalized inmate, but it also involves Tae Kwon Do, even though Chang is revealed to be Chinese, and the illegal trade of rhino horns. Nonetheless, it's a huge step forward for Chang's insecurities to be placed front and center for the first time, and to even hear her speak in full sentences. »

Van Rossem: «Introduced in OITNB's Season 4, the hijab-wearing Alison Abdullah (Amanda Stephen) is transferred to Litchfield after the prison's new for-profit owner decides to expand the number of inmates. As soon as she arrives and sets up her bunk, Alison exchanges harsh words with Black Cindy, a recent convert to Judaism. Not even five minutes into their introduction, Cindy starts joking about Islamic terrorism and Alison's brothers going on a jihad against the country. Alison responds with some disses directed toward Judaism, but as their friendship develops later on, these jokes are merely laughed off.' The same character is seen in season 5 being involved in a polygamourous marriage reflecting a stereotype that is heavily present against Arabs and muslims, without trying to counter this stereotype. «More troubling is Alison's backstory, which the show began to explore in Season 5. It's revealed that the show's only Muslim inmate was engaged in a polygamous marriage and grew jealous of the other wife. Although the Quran does allow Muslim men to take a maximum of four wives, with the rationale being that Islam spreads through the patriarch, the practice is hardly widespread, especially among Muslims residing in the U.S. According to one estimate, «less than 1 percent of American Muslims indulge in the practice. A recent study [5] found that 74% of the women had Type I FGM and 26% Type II. However, as most prevalence data are for adult women they reflect practices of decades ago. There are, however, indications that support for FGM is

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diminishing and that the practice is declining. Once such decline has set in, it may progress rapidly. For instance, in 2013 UNICEF estimated the prevalence of FGM among women aged 14 through 49 in Egypt at 91% [6], but by 2016 the estimate had lowered to 87% [7, 8]. According to the 2014 EDHS 92% of ever married women between the ages of 15 and 49 were circumcised [9]. However, among 20-24-year-old ever married women it was only 87%, while among 35 to 49-year-olds it was 95%. El-Gibaly, Ibrahim, Mensch and Clark [10] also demonstrated that the prevalence of FGM among girls aged 10-19 is about 10 percentage points lower than among their mothers. »

Graeme: «Set at the predominantly white Winchester University, a fictitious Ivy League college, Dear White People follows the experiences of several black students as they struggle to affirm their identities in the face of social injustice and racial discrimination. The trailer was heavily downvoted on YouTube and lambasted on Twitter, with conservative commenters arguing the series was divisive and promoting racial conflict (Blistein; Sieczkowski). Ironically, such a vitriolic response only validates Dear White People's core theme: that «America is not, nor has it ever been, a «post-racial society. Dear white people» meets the comment of her white boyfriend telling her what if someone came out with a show called `Dear Black People'? In which she responded that black people have struggled historically and therefore they have the right to criticize and to speak up. «In Dear White People, Sam combats the feelings of inadequacy she experiences as a light-skinned biracial woman by performing an exaggerated version of blackness to prove her identity to her peers. Ironically, despite Sam's shame at her mixed heritage, biracial individuals generally enjoy higher social status than monoracial black Americans based on their lighter skin tones (Fryberg et al. 92). »

Schelenz: «The fact that this group sees itself as an enclosed group, as being set apart from other groups, becomes clear when Gabe asks Sam if he may accompany her to the «Black caucus.» Sam replies: «It's members only,» alluding to the membership in the group «people of color,» as there is no formal membership in the Black caucus [S1, E1; 10:20].[31] On the other hand, the characters in DWP experience being ascribed to a group based on features. When Sam's relationship to Gabe becomes public knowledge, Sam's friends initially react by distancing themselves from her. Sam justifies her choice by pointing out that she is only partially Black. Her friend Joelle Brooks reminds her that, merely because of her skin tone, society at large perceives her as a Black woman. It is therefore the perception of others that determines Sam's place (in terms of group belonging) in society.

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In the series, the conflict between Black and White feminists is introduced by a conversation between Muffy Tuttle and Joelle during a recording for the radio show «Dear White People.» Muffy urges Joelle and Black women to become more vocal in their support for women's rights. She says: «You got to lean in,» alluding to a White, neoliberal stream of feminism represented by Sheryl Sandberg and her movement Lean In.[40] Joelle explains that she cannot express her feminism the same way Muffy can because Black women are still stigmatized as naturally angry. Joelle also laments the racism of White women's rights activists [S3, E2; 2:30ff.].

DWP does not fully apply intersectionality as a critical analysis and praxis. An intersectional analysis means making visible experiences of those who are most marginalized in society.[52] Especially as a critical praxis, intersectionality helps reflect whom we center in our works - whether they are academic works or film products. As a critique of power, intersectionality helps uncover discrimination not just within contained plots but enables us to make larger connections to the film industry, the choice of characters, and how their roles impact public perception. Intersectionality thus helps us formulate important questions: Why are Black women the main protagonists of the show but their experiences of violence do not find a spotlight in seasons 1-3? Whom does the series speak to by highlighting diverse experiences within the Black student community while also being a satire of student life? What potential for political action does the series generate in terms of identity politics? »

Saouki: «The report found that the number of news shows with diverse talent increased to 71 in 2019, up 42% from 50 shows in 2017. During the same period, the supply of non-diverse shows rose 13% to 69. »






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld