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La gestion des déchets biomédicaux dans le district sanitaire de Bogodogo: cas de l'hôpital du district


par Théophile 2e Jumeau KABRE
Université Joseph Ki-Zerbo - Mémoire de Maîtrise en géographie 2013
  

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2.4. La méthode de collecte des données

2.4.1. La recherche documentaire

La recherche documentaire a consisté à consulter des ouvrages, des textes législatifs et réglementaires, des documents de politiques environnementales et sanitaires, des rapports d'études, des mémoires, des thèses. Ces documents ont été consultés dans des bibliothèques et des centres de documentation de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) ; la Bibliothèque Universitaire Centrale (BUC) ; les bibliothèques du département de Géographie, de l'Unité de Formation et de Recherche en Science de la Santé (UFR/SDS) et l'Institut du Génie de l'Environnement et du Développement Durable (IGEDD) ; la Direction de l'Hygiène Publique et de l'Éducation pour la Santé (DHPES), le siège du district sanitaire de Bogodogo. Les documents qui traitent de la gestion des DBM développent essentiellement trois approches ; il s'agit du cadre législatif, du mode de gestion et des risques sanitaires. Ces trois approches sont mises en avant par les différents auteurs.

? Les législations

La gestion des déchets de soins médicaux est une question qui est en train d'être examinée à la fois d'un point de vue médical et environnemental. Des perspectives aussi différentes peuvent conduire à des écarts de visions, de compréhensions, et même de définition. C'est dans ce contexte que l'OMS a élaboré en 2004, conjointement avec le Secrétariat de la Convention de Bâle (SCB), un manuel d'aide à la décision intitulé « Préparation des Plans Nationaux de Gestion des Déchets de soins médicaux en Afrique Subsaharienne ». Cet ouvrage avait pour objectifs d'identifier des pratiques appropriées de gestion des déchets de soins médicaux par la mise en place d'outils d'évaluation et de planification applicables dans la plupart des pays d'Afrique Subsaharienne. Le document montre les principales orientations pour l'élaboration d'un plan national de gestion des DBM tout en abordant les risques fondamentaux associés à la gestion des DBM. L'OMS aborde de plus près la question des DBM en proposant en 2005, à Genève, le document de la gestion des déchets solides d'activités de soins dans les centres de santé primaires. Ce manuel définit les risques liés à la mauvaise gestion des DBM dans les centres de santé primaires, donne les critères de choix des différentes méthodes de traitement des déchets. Ainsi, des lois visant la protection des populations sont votées par plusieurs pays africains et européens aussi bien à l'échelle

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internationale que nationale.

· Accords internationaux

Plusieurs accords internationaux énonçant des principes fondamentaux relatifs à la santé publique, à la protection de l'environnement et à la gestion sécurisée des déchets dangereux ont été signés par plus d'une centaine de pays à travers le monde. Ces principes et conventions doivent être pris en considération lors de la planification de la gestion des déchets biomédicaux dangereux (Comité International de la Croix Rouge, 2011, cité par TRAORE, 2010). Il s'agit entre autres de :

- la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et leur élimination (1992). La Convention de Bâle a pour objectifs principaux de réduire au minimum la production de déchets dangereux, de traiter ces déchets le plus près possible du lieu de production et de réduire leurs mouvements. Elle stipule que le seul passage transfrontalier qui soit légitime est l'exportation de déchets depuis un pays qui manque d'infrastructure d'élimination sûre et d'expertise vers un pays qui en dispose.

- la Convention de Bamako (1991). C'est un traité qui a été signé par 12 nations africaines et qui interdit l'importation en Afrique de tout déchet dangereux.

- la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistant (2004). Cette convention vise à réduire la production et l'utilisation de polluants organiques persistants (POP), ainsi qu'à éliminer des émissions involontaires de POP comme les dioxines et les furanes.

- Le principe du pollueur payeur. Tout producteur de déchets est responsable légalement et financièrement de l'élimination de ses déchets en toute sécurité pour les personnes et l'environnement.

- Le principe de précaution. Quand le risque est certain, il doit être considéré comme significatif, et des mesures de protection doivent être prises en conséquence.

- Le principe de proximité. Le traitement et l'élimination des déchets dangereux doivent se faire le plus près possible de leur lieu de production.

- L'agenda 21 (plan d'action pour le XXIe siècle adopté par 173 chefs d'Etat lors du sommet de la Terre qui s'est tenu à Rio en 1992). L'agenda 21 a pour objectifs de réduire au minimum la production de déchets, réutiliser recycler, traiter et éliminer par des méthodes sûres et respectueuses de l'environnement, déposer les résidus dans des décharges contrôlées.

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? Les législations nationales

La législation nationale constitue une base sur laquelle l'Etat doit se fonder pour améliorer les pratiques de traitement des déchets. Des plans nationaux de gestion des déchets médicaux sont en cours d'élaboration dans de nombreux pays. A ce propos, un projet est financé depuis 2006 par l'Alliance Mondiale pour les Vaccins et la Vaccination (GAVI) en collaboration avec l'OMS. Le but de ce projet est d'aider 72 pays dont le Burkina Faso à adopter une stratégie et un plan de gestion des déchets d'activité de soins. Sur le plan national, les textes et lois qui règlementent la gestion des DBM sont nombreux.

? La Politique Sanitaire Nationale (PSN)

Le droit à la santé est reconnu par la Constitution du Burkina du 02 juin 1991 qui dispose en son article 18 que la santé, la protection de la maternité et de l'enfance, l'assistance aux personnes âgées ou handicapées et aux cas sociaux, constituent des droits sociaux reconnus par la présente constitution qui vise à les promouvoir. Le but de la Politique Sanitaire Nationale est de contribuer au bien-être des populations. Ce but est défini à partir de notre vision d'un système national de santé qui doit être un système intégré, garantissant la santé pour tous avec solidarité, équité, éthique et offrant des soins promotionnels, préventifs, curatifs et réadaptatifs de qualité, accessibles géographiquement et financièrement, avec la participation effective et responsable de tous les acteurs.

? Le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS)

L'objectif général du PNDS est de réduire la morbidité et la mortalité au sein des populations. Pour atteindre cet objectif, il a été fixé des objectifs intermédiaires qui concourent tous à l'amélioration de la performance du système national de santé. Le PNDS ne fait pas référence de façon explicite à la gestion des déchets de soins de santé. Toutefois, au titre des axes stratégiques susceptibles de prendre en compte les préoccupations d'hygiène et d'assainissement, on notera les objectifs intermédiaires n°1 « accroître la couverture sanitaire nationale »; n°3 « renforcer la lutte contre les maladies transmissibles et les maladies non transmissibles » et n°4 « réduire la transmission du VIH ».

? Le code de santé publique

Le texte est régi par la loi n° 23/94/ADP portant Code de la Santé publique au Burkina Faso. Cette loi stipule que L'un des principaux objectifs de la protection et de la promotion de la santé

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doit être de donner à l'individu et à la collectivité un niveau de santé qui lui permette de mener une vie socialement acceptable économiquement productive (article 2). La protection et la promotion de la santé passe par la mise en place des services de santé ; la lutte contre la maladie ; le développement des personnels de santé ; le développement et le soutien des programmes en matière de santé (article 3).

? Le code de l'hygiène publique

La résolution n° 001-2002/AN du 05 Juin 2002 portant validation du mandat des députés a institué la loi n° 022-2005/AN portant code de l'hygiène publique au Burkina Faso. Les dispositions de la loi régissent l'hygiène publique au Burkina Faso notamment l'hygiène dans les établissements sanitaires (article 1). Son objectif principal est de préserver et de promouvoir la santé publique. En effet, cette loi stipule à son article 101 que les déchets biomédicaux, notamment anatomiques, doivent être détruits par voie d'incinération et les déchets non anatomiques doivent être incinérés ou désinfectés. Il interdit également l'incinération en plein air des déchets combustibles pouvant engendrer des nuisances (article 113).

? Le code de l'environnement

Le code de l'environnement a été adopté conformément à la loi No 005/97/ADP portant code de l'environnement au Burkina Faso et délibéré en séance par l'Assemblée des députés et du peuple le 30 janvier 1997. Cette loi stipule que la nécessité d'intégrer l'environnement et le développement implique outre la responsabilité de l'Etat, celles des collectivités locales décentralisées et des individus à tous les niveaux à travers les options fondamentales suivantes : - la prise en compte de l'interdépendance entre l'environnement, le développement

Socioéconomique et la qualité de vie dans tous programmes et projets de développement ;

- la ratification des accords internationaux en matière de préservation de l'environnement ;

- la préservation des générations futures des calamités naturelles et artificielles liées à la dégradation de l'environnement.

Dans ses dispositions générales, le Code vise à établir les principes fondamentaux destinés à préserver l'environnement et à améliorer le cadre de vie au Burkina Faso, à savoir, la lutte contre la désertification, l'assainissement, l'amélioration du cadre de vie des populations urbaines et rurales, la mise en oeuvre des accords internationaux ratifiés par le Burkina Faso en matière de préservation de l'environnement et, la prévention et la gestion des catastrophes (articles 1 et 2).

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? Décret sur l'organisation et la gestion des DBM

Au Burkina Faso, la gestion des déchets biomédicaux est définie par les dispositions du décret n°2008-009/PRES/PM/MS/MECV du 10 janvier 2008 portant organisation de la gestion des déchets biomédicaux et assimilés au Burkina Faso, en application des articles 4, 106 et 120 de la loi N°022-2005/AN du 24 mai 2005 portant Code de l'Hygiène Publique. Les dispositions du décret s'appliquent aux déchets solides et liquides produits au niveau des établissements de santé publics et privés de médecine humaine et vétérinaire, des établissements de recherche et d'enseignement publics et privés de santé humaine et animale, des laboratoires d'analyse médicale publics et privés de santé humaine et animale, des pharmacies publiques et privées de santé humaine et animale. Le producteur est responsable de la gestion des déchets hospitaliers. Cette responsabilité peut être déléguée à une entreprise publique ou privée sous forme de convention qui précise les obligations réciproques des deux parties relatives au tri, à la collecte sélective des déchets , à la responsabilité de l'établissement sanitaire en ce qui concerne les récipients contenant des déchets contaminés, matériaux utilisés, marquage, étanchéité, au double emballage de ces déchets, à la décontamination après usage des récipients utilisés à l'élimination des déchets.

? Mode de gestion des DBM

Les DBM produits dans les établissements sanitaires doivent toujours suivre un circuit approprié et bien identifié de leurs points de production à leur élimination finale (TRAORE, 1999, cité par ZONGO, 2009). Cet itinéraire est composé : du tri, de la collecte sélective, du stockage, du transport, du traitement et de l'élimination (Ministère de la Santé, Burkina Faso, 2010).

? Le tri

Le tri à la source est la meilleure manière de diminuer le volume des déchets dangereux qui nécessitent des traitements particuliers (TRAORE, 1999). Chaque établissement sanitaire doit installer dans tous les services, des récipients en nombre suffisant pour la collecte des déchets hospitaliers qu'il produit et doit procéder à la collecte sélective de ses déchets assimilables aux ordures ménagères dans des récipients rigides avec couvercle ou dans des sacs-poubelle. Ces dernières doivent être évacuées et traitées avec les ordures ménagères, conformément à la réglementation en vigueur. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR, 2011), il est inutile de trier des déchets qui suivent la même filière de traitement, exception faite pour les

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piquants/tranchants qui seront de toute évidence séparés des autres déchets. Chaque établissement sanitaire doit procéder au tri sélectif de ses déchets biomédicaux en fonction de leur nature dans des sacs-poubelle ou des réceptacles de couleurs conventionnelles différentes :

- déchets infectieux, anatomiques et déchets issus des activités de soins (gants, compresses, cotons, pansements, champs opératoires...) : couleur jaune ;

- déchets piquants ou tranchants (aiguilles, lames de bistouri, mandrins...) : boîtes de sécurité

- déchets de laboratoires (boîte de pétri, pipettes...) et déchets spéciaux (médicaments périmés, restes de produits, métaux lourds, produits chimiques, déchets radioactifs...) : couleur rouge ;

- déchets assimilables aux ordures ménagères : couleur noire.

Le tri s'effectue sur le lieu de production par les prestataires en évitant le mélange des déchets de nature différente. Il est supervisé par un cadre responsable des déchets désigné par chaque établissement de soins (DAOUDI, 2008). Un système de tri à trois conteneurs (piquants/tranchants, déchets potentiellement infectieux et déchets domestiques) est un premier pas efficace, facile à mettre en oeuvre, et qui permet de réduire drastiquement les risques les plus importants (CICR, 2011).

? La collecte

Chaque établissement sanitaire doit procéder à la collecte des sacs poubelles selon leur couleur, dans des récipients collecteurs dans le respect du tri réalisé. Des contenants appropriés doivent ainsi être placés dans tous les endroits où des déchets biomédicaux sont générés. Ces endroits doivent posséder les caractéristiques suivantes :

- avoir un accès limité et être bien aérés ;

- être protégés des intempéries et aléas climatiques ;

- avoir une surface imperméable ;

- être éloignés de sources de nourriture ;

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Ces récipients de stockage doivent être :

- étanches, insonores, munis d'un couvercle s'opposant à l'accès des mouches, rongeurs et autres animaux ;

- installés en quantité suffisante de manière à éviter leur surcharge et tout éparpillement - identifiable grâce à un système de marquage apparent (pictogramme).

? Le stockage

Tout déchet biomédical contaminé ou non, ne peut faire l'objet de : - dépôt sauvage ;

- brûlage à l'air libre ;

- chiffonnage à tous les instants de la collecte ou du stockage; - enfouissement sans traitement préalable.

Pour le stockage des déchets biomédicaux, chaque établissement de santé doit disposer d'un local clos, aéré, à même de mettre lesdits déchets à l'abri des intempéries, des animaux et des insectes. Son accès par les véhicules de collecte et de transport de déchets doit être facile à partir de la voie publique. Il doit être régulièrement désinfecté. La durée de stockage des déchets à risque infectieux est de quarante huit (48) heures durant la saison fraîche et de vingt quatre (24) heures pendant la saison chaude (CICR, 2011).

? Le transport

Le transport des déchets hospitaliers doit se faire dans des récipients de couleurs différentes en fonction de leur nature. L'itinéraire de transport doit être précisé par le comité d'hygiène et de sécurité et connu des acteurs. Le transport des déchets contaminés et des déchets assimilables aux ordures ménagères doit se faire séparément dans les récipients facilement identifiables et sécurisés (MS, Burkina Faso, 2009). Dans la mesure du possible, les moyens utilisés pour le transport doivent être réservés uniquement à cet effet.

? Le traitement/ élimination in situ

Les déchets contaminés doivent être obligatoirement incinérés ou désinfectés. Si des récipients à usage unique sont utilisés, ils doivent être également incinérés. Tous les autres récipients ayant été utilisés, tant pour la collecte que pour le transport vers le lieu d'incinération, doivent être nettoyés et décontaminés après vidage (TRAORE, 2010). Tout incinérateur doit remplir les conditions suivantes:

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- atteindre les températures minimales de 800°c ;

- répondre aux normes en vigueur en matière d'émission de fumées ; - subir un contrôle périodique par les services compétents habilités.

L'incinération doit obéir à des principes et caractéristiques techniques tels :

- la quantité de poussières ou cendres volantes admissibles ;

- les teneurs en acide chlorhydrique admissibles ;

- l'absence d'odeurs ;

- le bruit très peu élevé.

Les déchets désinfectés, les cendres et les imbrûlés doivent être récupérés dans des fosses aménagées à cet effet ou sur des décharges contrôlées. Les déchets spéciaux tels que médicaments périmés, restes de produits, métaux lourds, produits chimiques, déchets radioactifs doivent être traités conformément à la réglementation en vigueur en la matière ; à défaut, ils doivent être enfouis (OMS, 2004).

? Les risques sanitaires

Dans la plupart des pays africains, la mauvaise gestion des déchets d'activités de soins fait peser de graves menaces sur la santé de plusieurs catégories d'acteurs, en particulier le personnel travaillant dans les hôpitaux et les municipalités, les familles et les enfants de la rue qui s'adonnent au recyclage des ordures. Au cours de la manipulation des déchets, les piqûres sont possibles lorsque les seringues/aiguilles ou d'autres objets tranchants n'ont pas été collectés dans des conteneurs rigides imperforables. L'exposition au risque est accrue par l'emploi de conteneurs inappropriés et/ou qui débordent, et plus encore par le recours à des fosses non protégées. Le risque d'exposition aux effractions cutanées est accru pour le personnel soignant, les personnes chargées de l'évacuation des déchets et la communauté dans son ensemble (OMS, 2005).

Le constat majeur est que dans les structures sanitaires publiques, le personnel soignant s'investit très faiblement dans la gestion quotidienne des déchets sanitaires, alors qu'il devrait jouer un rôle central dans le fonctionnement du système de gestion durable des déchets. En réalité, la gestion rationnelle des déchets et l'amélioration des systèmes de gestion actuels sont perçues comme une priorité de second ordre par les équipes de soins. Le grand public peut être infecté par des déchets de soins médicaux directement ou indirectement par plusieurs

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voies de contamination. La transmission peut se faire par contact direct du sang, des secrétions de l'organisme humain ou animal, mais aussi à travers les déchets de soins ou des insectes vecteurs de maladies (MS, Maroc, 2004). Déposer des déchets de soins médicaux sur des espaces ouverts peut avoir de graves effets négatifs sur les populations (OMS, 2004). Cependant, l'incinération inadéquate ou la combustion de déchets non incinérables (plastiques, produits radioactifs ou chimiques, mercure, métaux lourds, etc.) peut générer des effets polluants dans l'air, très nuisibles pour la santé (FAYE, 2003). L'incinération des déchets peut également émettre des agents contaminants tels que de la fumée noire, des cendres en suspension, des gaz acides et d'autres émissions potentiellement toxiques ; et entraîner des odeurs (BRUNELLE, 2005).

? 2.4.2. L'enquête de terrain

L'enquête de terrain s'est déroulée du 1er au 20 septembre 2011 et a consisté à

interroger la population cible à l'aide d'un questionnaire, des guides d'entretien. Le questionnaire (joint en Annexe I) a été adressé au personnel de soins des différents services concernés par l'étude et au personnel d'entretien et de nettoyage selon les effectifs précisés dans l'échantillonnage. Le questionnaire aborde dans son ensemble des questions relatives à la nature des déchets produits, au matériel de protection, aux équipements de récupération et aux problèmes liés à la gestion des déchets biomédicaux.

Des entretiens ont été réalisés auprès des différents acteurs dont les actions contribuent de façon significative à la gestion des déchets biomédicaux à l'hôpital du district. Nous avons élaboré deux types de guide d'entretien (voir Annexe I, page x). L'un a été soumis à la direction technique et les points abordés sont les attributs de l'hôpital, le nombre d'agents affectés dans les services concernés par l'étude et l'organisation du service d'hygiène hospitalière. L'autre guide d'entretien a été adressé aux majors de tous les services retenus. L'utilité de l'entretien est qu'il permet d'analyser plus efficacement le risque sanitaire lié à la gestion des DBM au sein de l'hôpital, un petit espace densément fréquenté et ouvert sur la ville. Lors de notre enquête, les entretiens nous ont permis de voir d'autres perspectives en matière de gestion des DBM. Ces guides abordent essentiellement des questions sur les infrastructures et les équipements sanitaires.

Enfin, un guide d'observation a été utilisé au cours du travail de terrain dans le but de constater l'état des équipements de collecte la qualité du matériel de protection utilisé par le

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personnel de soins et celui de nettoyage, les méthodes de traitement des déchets et le niveau d'assainissement de certains espaces de l'hôpital. L'observation nous a permis de compléter les déclarations des enquêtés par des informations sur les comportements et les pratiques non exprimés lors des échanges verbaux mais qui permettent d'identifier les manquements au règlement ou les habitudes pouvant limiter l'efficacité d'une collecte organisée. La façon dont la population cible se comporte a montré son intérêt ou son désintérêt, son implication ou son indifférence face à la gestion des DBM.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo