Chapitre 5.DISCUSSION
Pour une recherche scientifique, l'explication des
résultats obtenus et leurs rapports avec les travaux antérieurs
font l'objet d'une discussion. A cet effet, le présent chapitre fait
l'objet d'une discussion des résultats présentés.
5.1
Potentiel du Milicia excelsa
L'évaluation du Milicia excelsa dans le
Litimé a permis de recenser 84 pieds adultes. Ce nombre témoigne
de la faible présence de l'espèce dans le Litimé. Les
structures diamétriques et verticales évaluer sont dans
l'ensemble moins importantes. Les classes de diamètres sont comprises
entre 10 et 110 cm alors que les classes de hauteurs sont comprises entre 5 et
30 m Elles sont inférieures aux diamètres et hauteurs
recensés par Ofori (2007), qui a évalué dans ces
études des diamètres de Milicia excelsa comprises entre
0,1 et 1, 5 m et la hauteur maximale entre 45 et 50 m. Les classes de
diamètres et de hauteurs estimées par Ofori (2007) sont plus
élevées que les notre. Cette situation serait probablement
dû au fait que son étude a porté sur toute l'Afrique alors
que notre secteur d'étude est plus restreint. L'exploitation des
essences avant leur maturité dans le Litmé peut également
expliquer cette situation car les essences n'ont pas eu le temps de se
développer en hauteurs et en surface avant d'être abattues.
Milicia excelsase retrouve presque dans toutes les
formations de la plaine du Litimé. Il se retrouve aussi bien dans les
forêts, dans les formations riveraines et dans les savanes. Cependant il
est plus important en milieu de forêt qu'en savane. Cette distribution
est similaire à celle de (Nichols et al. 1998) pour qui l'iroko
est rencontré dans les forêts sempervirentes et
semi-décidues, voire dans des forêts galeries et en savanes.
La régénération du l'iroko reste faible,
que ce soit par semis ou par rejets de souches. La densité la plus
élevée est celle des recrus forestiers (3,2 pieds/ hectare) et la
plus faible est celle des plantations (0,15 pieds/ hectare). La dynamique de la
régénération n'est pas loin de celle étudiée
par Nichols et al. (1999) qui ont montré que le nombre moyen de
plantules par semencier est très faible (6,5 juvéniles par arbre
mère).
5.2
Facteurs de vulnérabilité du Milicia excelsa
Trois principaux facteurs de vulnérabilité du
Milicia excelsa ont été identifiés dans la plaine
du Litimé, il s'agit de l'exploitation, les feux de
végétation et les défrichements culturaux. Parmi ces
facteurs, l'exploitation est le premier facteur dans la dégradation de
l'iroko. L'étude de Soussou (2009) relève plus de facteurs
intervenants dans la dégradation des essences forestières que
notre étude. En fonction des paysans qu'il a enquêté, les
résultats ont montré que l'abattage anarchique est
impliqué à 30 %, la surexploitation du sol à 10 %, la
sècheresse (3 %), les feux de brousse (2 %). Ceci est dû au fait
que son étude a pris en compte toutes les essences forestières et
également des facteurs naturels qui n'ont pas été prise en
compte dans notre étude. Néanmoins le facteur abattage anarchique
est plus important, ce qui est similaire à nos résultats
où l'exploitation est également le facteur principal.Les facteurs
identifiés ont été également identifiés par
Kouwamé (2005) comme des phénomènes récurrents qui
contribuent à réduire les formations forestières en
savane. L'étude de Gnongbo (2003) désigne les
défrichements culturaux et les feux de végétation
couplé à une croissance démographique comme les principaux
facteurs de dégradation du couvert végétal ; ce qui
est contradictoireaux résultats de notre étude où
l'exploitation est le principal facteur. Ceci est dû au fait que
l'étude de Gnongbo (2003) a pris en compte la dégradation de
toute la flore liée aux activités agricoles alors que notre
étude prend en compte les facteurs de vulnérabilité d'une
seul espèce (Miliciaexcelsa).
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