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Menaces anthropiques sur milicia exelsa. (welw) c.c berg dans la plaine du Litime (sud-ouest Togo)


par Hala MAGBENGA
Université de Lomé - Master 2016
  

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Chapitre 1 : CADRE CONCEPTUEL ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

Ce chapitre présente la problématique, les hypothèses de recherche, les objectifs de l'étude. En outre, il passe en revue les travaux antérieurs touchant la thématique de la vulnérabilité des espèces ligneuses et clarifie les concepts clés utilisés dans ce mémoire. Il ressort également le matériel d'étude, le matériel utilisé et la démarche méthodologique élaborée en vue d'atteindre les objectifs.

1 Cadre conceptuel

1.1 Problématique

Les sociétés rurales des régions tropicales ontentretenu des relations privilégiées avec l'environnement et particulièrement avec l'arbre. Selon Houngbédji, (2008), l'arbre est une partie intégrante et intégrée du paysage au sein duquel il se retrouve. L'arbre assure des fonctions multiples et diversifiées au bénéfice des populations : fonctions environnementales et agroécologiques, fonctionséconomiques, fonctions de structuration de l'espace, dimensions sociales, culturelles et religieuses. L'explosion démographique et l'évolution sociale, économique, écologique vécues par le milieu dans de nombreuses régions tropicales ont progressivement modifié ces équilibres dynamiques entrainant la perte de la biodiversité. Les populations sont obligées de tout tirer de la nature ; ce qui conduit à une exploitation abusive des ressources naturelles.

L'exploitation de Milicia excelsa se fait anarchiquement par des exploitants qui ne se soucient même pas de la capacité de régénération de l'espèce. Dans les années 1980, le rythme d'exploitation du bois d'iroko au Ghana était estimé à environ 173 000 m par an, alors que la régénération des peuplements était estimée à seulement 29 000 m par an(Ofori, 2007). Milicia excelsa est classé dans la liste rouge des espèces menacées selon l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature 2006). Les principales menaces sont la perte et la dégradation de son habitat du fait de l'expansion de l'agriculture, de la surexploitation de son bois.

Les études d'Ofori, (2007) ont montré que Milicia excelsa est un bois d'oeuvre important dans le commerce international. Au cours des années 1960, la Côte d'Ivoire a exporté 61000 m 3 de Milicia excelsa par an, et le Ghana 28 000 m. En 1994, le Cameroun a exporté 77000 m3, le Congo 10 000 m de grumes, et le Ghana 47 000 m. Au cours de la période1998-1999, on a estimé à 133 400 m le volume de bois de Milicia excelsa abattu au Cameroun. De 1998 à 2003, le Gabon a exporté environ 28 500 m de grumes par an. Ces bois d'Iroko exportés témoignent de la forte pression qu'exercent les hommes sur l'espèce en Afrique.

Au Togo, on estime à 1000 m3le volume d'exportation de Milicia excelsaen 2003 (Dainou, 2012) et la principale zone d'exploitationest le sud-ouest du pays. En effet les conditions climatiques et écologiques de la région sont favorables à son développement, cependant depuis quelques décennies la modification de ces conditions climatiques et écologiques couplé à l'action humaine entraine sa raréfaction. L'exploitation du bois est l'une des grandes causes de la déforestation du Litimé ;ce phénomène est accentué par l'usage de la tronçonneuse qui met moins de tempsque la scie jadis utilisée. Cette dégradation de l'iroko dans le Litimé devient un phénomène inquiétant et mérite donc une attention particulière. Quels sont les formes de pression anthropiques sur l'espèce dans la plaine du Litimé ?

Les études de Berg, (1977) ont montré que l'iroko a une large distribution sur le continent africain, allant de la Guinée à l'Ethiopie et de l'Angolaau Zimbabwe. L'arbre atteint une hauteur maximale de 45 à 50 m pour un diamètre de l'ordre de 2,5 m.). Pour Kouwamé, (2005), la formation à Terminalia superba et à Milicia excelsa occupe essentiellement les plaines bien drainées et les collines centrales de la plaine du Litimé, elle occupe aussi la plaine étroite qui sépare le grand escarpement des monts Togo et le mont Ichi. Cette formation se retrouve plus dans la strate arborée supérieure d'une hauteur comprise entre 20 et 35 m avec un taux de recouvrement estimé entre 15 à 30 % (Kouwamé, 2005). Les études de Soussou, (2009) et Kouya, (2009) ont montré un recul important des espèces ligneuses dans cette même plaine. Les plantations de certaines espèces exotiques comme Tectona grandiss'étendent aujourd'hui dans la plaine du Litimé. Il estreconnu pour son pouvoir envahissant surtout quand les conditions écologiques sont favorables comme celles de la plaine du Litimé. Cela entraine ainsi la raréfaction des espèces locales à bois d'oeuvre, en l'occurrence Milicia excelsa.Quel est le potentiel de l'Iroko aujourd'hui dans la plaine du Litimé ?

Plusieurs facteurs concourent à la dégradation de Milicia excelsa.En plus des défrichements culturaux et des feux de végétation, l'extraction de bois d'oeuvre constitue un puissant facteur de dégradation de Milicia excelsa dans le sud-ouest du Togo (Kouya 2009). Restée entre les mains des exploitants locaux, l'exploitation de l'iroko a toujours alimenté un marché intérieur aux besoins croissants. Quant aux défrichements culturaux et feux de végétation, ils détruisent plus les jeunes plants. Le système traditionnel de mise en place des cultures vivrières et de rente utilise encore les techniques d'abattis-brûlis qui sont destructrices des essences, principalement les jeunes pieds de Milicia excelsa. Autrefois, lorsque la durée de la jachère était longue, les jeunes pieds se reconstituaient très rapidement en quantité importante. Aujourd'hui, la récurrence des feux de végétation agit sur la restauration de l'iroko. Quelle est le niveau d'implication des principaux facteurs de vulnérabilité du Miliciaexcelsa dans le Litimé ?

Dans la plaine du Litimé, il existe plusieurs espèces locales qui peuvent contribuer significativement à la restauration des forêts. Cependant, les organes chargés de la protection des ressources forestières dans la plaine du Litimé n'encouragent que le reboisement des essences à croissance rapide au détriment du Milicia excelsa qui est une espèce à croissance lente et dont l'écologie, la sylviculture et la capacité de régénération de l'espèce sont mal connus. Mais face à une baisse drastique des essences locales suite à un usage exagéré et à la forte demande des espèces locales sur le marché du bois, les populations locales et organes chargés de la protection de l'environnement essaient tant bien que mal d'endiguerla vulnérabilité du Milicia excelsa. Quelles sont les efforts entrepris pour une gestion durable du Milicia excelsa dans le Litimé ?

Au regard de tout ce qui précède, la présente étude répondra à toutes ces questions évoquées plus haut pour une connaissance des différentes menaces qui pèsent sur Milicia excelsa.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille