Introduction :
Les changements climatiques sont la question
déterminante de notre époque et nous sommes à un moment
décisif. De l'évolution des conditions
météorologiques, qui ont des effets sur la production agricole et
alimentaire, à l'élévation du niveau des mers, qui
augmente les risques d'inondations, les conséquences des changements
climatiques sont mondiales en termes d'effets et d'échelle. Sans action
immédiate, il sera beaucoup plus difficile et coûteux de s'adapter
aux conséquences futures de ces changements (ONU, 2019).
Par ricochet, ces changements constituent un grand défi
du siècle, qui nécessite une réponse à
l'échelle mondiale (R. DIMON ; 2008). Le changement climatique
représente aujourd'hui un défi mondial et pour y faire face,
chaque pays doit développer des mesures qui lui sont propres (Rodrigue
DIMON ; 2008). Et l'Afrique est plus vulnérable aux changements
climatiques que toute autre région de la planète (CESA, 2017).
Le changement climatique caractérisé par la
recrudescence des phénomènes extrêmes constitue une menace
majeure pour l'environnement et le développement agricole mondial et
surtout africain (GIEC, 2007). Dans ce sens, (R. DIMON, 2008) affirme
que : « le monde paysan, en dehors des innombrables
problèmes qu'il connaît dans l'exercice de ses activités,
est confronté ces quinze dernières années aux effets des
changements climatiques ».
Ainsi, l'Afrique, continent le plus vulnérable, du fait
des guerres, de la famine et de la pauvreté devra prendre des mesures
pour faire face aux effets néfastes des changements climatiques afin de
s'assurer une sécurité alimentaire (E. OGOUWALE, 2006). Tout
d'abord parce qu'il existe des lacunes importantes sur les manières de
faire face aux impacts et aux effets économiques et sociaux de ces
changements ; ensuite parce que les économies de ces pays
dépendent fortement de secteurs et ressources très sensibles aux
changements climatiques, par exemple l'agriculture, les ressources
côtières, les infrastructures, les ressources en eau et en
énergie (R. DIMON, 2008). Dans cette même logique, le GIEC dans
son quatrième rapport d'évaluation affirme que les
communautés pauvres seront les plus vulnérables du fait de leurs
capacités d'adaptation limitées et leur grande dépendance
de ressources à forte sensitivité climatique telles que les
ressources en eau et les systèmes de production agricole (GIEC, 2007).
Aussi, l'organisation des Nations unis pour l'alimentation et l'agriculture
disait qu'à l'horizon 2020, 75 à 250 millions de personnes en
Afrique seront exposées à une pénurie d'eau du fait du
changement climatique.
Au Bénin, les changements climatiques constituent une
menace potentiellement majeure pour l'environnement et le développement
durable (PANA-Bénin, 2008). La deuxième communication sur les
changements climatiques en république du Bénin (DCN, 2011) estime
que les pays africains subissent beaucoup plus les effets des changements
climatiques sans pour autant en être auteur. Selon (Issa, 1995) et
(Ogouwalé, 2004), un stress thermique supplémentaire et des sols
plus secs risquent de réduire les rendements dans les différentes
régions agro écologiques. Or l'économie béninoise
est basée sur l'agriculture et plus de 70% de la population s'adonnent
aux activités agricoles (MEPN, 2008). Aussi, les petits agriculteurs,
entrepreneurs et leurs familles dont les moyens d'existence dépendent de
l'agriculture pluviale sont les plus menacés par le changement
climatique (FAO, 2019).
Il s'avère donc nécessaire de porter un regard
sur la vulnérabilité des agriculteurs face aux changements
climatiques dans les zones rurales. Car malgré les nombreux projets
exécutés dans le sens de l'Adaptation aux Changements Climatiques
(ACC), la relation entre sécurité alimentaire et le
phénomène climatique constitue toujours un sérieux
problème.Par ailleurs, il faut dire que les changements climatiques sont
perçus différemment par les producteurs agricoles qui
développent des stratégies au regard de leurs perceptions de ces
phénomènes climatiques (Selvaraju et al. ; 2006)
cité par (R. DIMON, 2008). Ces stratégies d'adaptation
développées ne sont que l'exploitation des savoirs locaux
existants, qui ont été construits sur la base des
expériences accumulées dans l'exercice des activités
agricoles. Mais est-ce que l'application de ces stratégies
endogènes est vraiment efficace contre la vulnérabilité
des producteurs face aux changements climatiques ? C'est dans ce sens que
le sujet «stratégies paysannes d'adaptation aux changements
climatiques dans la commune de Dangbo » a été choisie
dans le cadre de la présente étude. Il a pour but d'analyser
l'efficacité des stratégies paysannes d'adaptation. Le
développement du présent mémoire s'est fait en six
chapitres :
Le premier chapitre est consacré au cadre
théorique et conceptuel. Dans un premier temps il s'agira de faire une
justification du sujet et les objectifs / hypothèses du mémoire.
Le deuxième chapitre quant à lui aborde le
milieu d'étude et l'approche méthodologique à travers les
techniques de collecte des données et informations, de même que
les outils de traitements utilisés.
Le troisième chapitre intitulé
«manifestations des changements climatiques et analyse participative de la
vulnérabilité aux risques climatique dans la commune de
Dangbo » présente l'analyse du fait climatique à Dangbo
sous une méthode participative.
Dans le quatrième chapitre, il a été
question de l'étude stratégies de réduction des effets des
changements climatiques ans la commune de Dangbo.
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