1- Les enjeux environnementaux
Les enjeux environnementaux des déchets
d'équipement électriques et électroniques sont ainsi
liés à des problèmes de toxicité, de consommation
d'énergie et d'approvisionnement de matières premières. A
ces trois enjeux majeurs, s'en ajoute un quatrième : un taux de
croissance en augmentation de 5% par an soit un taux trois fois plus
élevé que pour les autres déchets (Greenpeace,
201010). Les déchets d'équipements électriques
et électroniques contiennent à la fois des substances
précieuses et nocives imposant des traitements qui, dans la plupart des
cas, ne sont pas appliqués.
Les DEEE ne sont absolument pas adaptés à
l'incinération ou à l'enfouissement. L'incinération peut
émettre du mercure et du cadmium, l'incinération des retardateurs
de flamme bromés est aussi une source d'émissions de dioxines et
de furanes. Le PVC est
10 Selon Greenpeace, 2010, une tonne de Cartes
électroniques produit 130Kg de cuivre, 20Kg d'étain et 450g
d'or.
118
également un matériel qui ne doit pas être
incinéré du fait de nombreuses substances dangereuses qui sont
libérées lors de ce procédé de traitement. Par
ailleurs les lixiviats issus de l'enfouissement représentent de graves
dangers sanitaires du fait de la présence de mercure, plomb, PCB, PBDE
ou cadmium.
Les enjeux environnementaux sont peut-être moins criants
dans les pays occidentaux que dans les pays pauvres vers lesquels est
exportée une quantité importante de déchets. La Chine
recevrait 70% de la part des déchets d'équipements
électriques et électroniques exportés (Robinson, 2009).
Une étude menée en Chine a montré l'importante pollution
environnementale mesurée à Guiyu (Wong et al. 2007) un village
traditionnel bordé de rizières, situé au sud de la
province du Guangdong, et qui s'est progressivement transformé en un
important site de recyclage des déchets d'équipements
électriques et électroniques. La combustion incomplète et
en plein air des déchets électroniques ainsi que le
déversement dans le milieu naturel des matières traitées
sont les principales sources des divers produits chimiques toxiques
trouvés dans l'air, l'eau et le sol de Guiyu. Une part non
négligeable est aussi exportée vers l'Inde, le Pakistan, le
Vietnam, les Philippines, la Malaisie, le Nigeria ou le Ghana. Les
médias (Arte, 20-05-2014, « la tragédie électronique
»), les organisations non gouvernementales (Greenpeace, 2008, «
poisoning the poor, electronic waste in Ghana »), et le Basel Action
Network dénoncent régulièrement l'exportation
illégale de ces déchets et leurs ravages sanitaires et
environnementaux.
|