Introduction générale
La question des migrations est au coeur de l'histoire de
l'humanité. Elle prend surtout de l'ampleur à cause de
l'intensification des crises sécuritaires (HAMIT KESSELY B, 2020). La
migration est aujourd'hui au coeur des débats politiques et de
recherches scientifiques. Les migrations internationales y tiennent une place
importante et suscitent un engouement au sein de la sphère
internationale en raison de leur particularité.
L'Afrique est une terre de migration depuis des
décennies, toutes les formes de mobilités, volontaires ou
forcées se superposent dans toute l'histoire du continent (LASSAILLY
JACOB V, 2010).Le nombre des réfugiés et des
déplacés internes augmente dans les pays africains notamment ceux
de l'Afrique de l'ouest où prévaut depuis les années 2010
une intensification des crises sécuritaires.
Le Niger, pays de transit et d'accueil des migrants se trouve
au coeur des enjeux de la migration internationale. Depuis quelques
années, le Niger est devenu un pays de mobilités sous
contraintes. En effet, en plus de déplacés internes qui sont de
82 604 DPIs, le Niger enregistre depuis 2012, 283 318 réfugiés
toutes nationalités confondues dont 60.862 réfugiés
maliens installés dans la région de Tillabéry, Tahoua et
Niamey. La région de Tillabéry, compte à elle seule 67% de
l'ensemble des refugiés maliens au Niger soit
40.411réfugiés résidant dans le camp d'Abala(40,10%) et
les sites urbanisés d'Ayorou(30%) et de Ouallam(20,07%) (HCR, 2021).
La ville d'Ayorou avec 7371 habitants, accueille 11999
réfugiés maliens (CNE, 2021) soit 30% des réfugiés
maliens au Niger. En plus de ces réfugiés, la ville d'Ayorou
accueille aussi 6883 déplacés internes. Malgré ses faibles
ressources, cette petite ville fait face à une forte demande en services
sociaux qu'expriment les réfugiés, les déplacés et
les autochtones. Quels sont les effets de la présence des
réfugiés et des déplacés internes dans la ville par
rapport à l'accès aux services sociaux ? Comment cohabitent ces
réfugiés, avec les autochtones dans cette petite ville ? Ce
travail interroge l'intégration socioéconomique des
réfugiés maliens dans la ville d'Ayorou. Il interroge
également les différentes activités auxquelles s'adonnent
les réfugiés dans la ville malgré le manque
d'opportunités économiques qui la caractérise. Pour
traiter ce sujet nous avons structuré le travail en quatre (4)
chapitres. Le premier chapitre traite de la littérature sur la question
des réfugiés, la protection, les conditions de vie et leur
intégration dans le milieu d'accueil. Ce chapitre aborde aussi la
problématique et la méthodologie utilisée dans le cadre de
ce travail. Le second chapitre porte sur les aspects physiques et
démographiques de la ville d'Ayorou. Le troisième chapitre
présente les caractéristiques démographiques de
réfugiés maliens réinstallés à Ayorou, leurs
localités de provenance et leurs conditions d'accueil. Le
quatrième chapitre élucide l'intégration
socioéconomique des réfugiés maliens dans la ville
d'Ayorou.
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