3.3.4. Dispersion des réfugiés dans la ville,
un défi pour les acteurs humanitaires
L'installation des réfugiés dans la ville s'est
faite par affinité c'est-à-dire à travers les
réseaux sociaux. Ce qui expliquerait leur dispersion dans tous les
quartiers de la ville, cependant cela constitue un véritable
problème pour les acteurs humanitaires surtout en ce qui concerne «
le monitoring » c'est-à-dire le suivi et la protection des
réfugiés comme nous l'avons déjà mentionné
plus haut. Le problème est qu'en dehors des réfugiés, la
ville d'Ayorou accueille aussi des déplacés internes qui sont
aussi installés dans la ville sans aucune cartographie.
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La non maitrise du nombre des réfugiés et le
manque de suivi régulier sont les principales difficultés
liées à cette dispersion. Pour pallier à ce
problème le HCR a entamé une conception cartographique pour avoir
la couverture spatiale des réfugiés dans la ville.
3.4. Parcours des réfugiés maliens
Les réfugiés maliens se sont premièrement
installés dans des villages frontaliers du Niger notamment Gaoudel,
M'beidou et N'dabdab. Cependant avec le temps leur nombre a
considérablement augmenté. C'est ce qui a poussé le
gouvernement du Niger et le HCR à décider de l'ouverture d'un
certain nombre de camps dans les régions de Tillabéry et Tahoua.
En effet, les camps sont la forme d'accueil la plus fréquente. La
construction et l'organisation des camps dépendent des organisations
spécialisées, notamment le HCR, des ONG, et aussi l'État
nigérien. Comme l'observe LASSAILLY JACOB V (ibid.) : « les camps
sont la forme d'accueil la plus fréquemment adoptée par des
autorités pour assister et contrôler des populations
étrangères qu'elles soient munies d'un titre de séjour
où à la recherche d'une protection ». Trop souvent, les
camps sont présentés comme un modèle unique d'univers
clos, alors qu'ils revêtent des réalités multiples. Ainsi,
depuis 2012, dans la commune d'Ayorou les réfugiés ont
été installés sur le camp de Tabarey-barey. L'option
d'installer le camp à Tabarey-barey a été retenue par les
autorités du Niger en tant que solution pour garantir la protection des
réfugiés suivant les normes nationales et internationales. Mais
depuis ce temps certains réfugiés sont installés dans la
ville d'Ayorou. Ainsi, 96% de nos enquêtés ont répondu
avoir séjourné dans le camp de Tabarey-barey ainsi que dans le
site.
A partir de l'an 2019, le camp de Tabarey-barey a
été fermé en raison des attaques terroristes
perpétrées par les groupes armés. Cette situation a
donné lieu à la délocalisation des réfugiés
vers un site aménagé à 3km de la ville d'Ayorou. Ce site
est équipé d'infrastructures sociales notamment des
écoles, un centre de santé, des logements et des bornes fontaines
pour l'alimentation en eau. En 2020 les réfugiés ont
abandonné ledit site à cause des attaques terroristes pour se
réfugier dans la ville d'Ayorou.
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