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Intégration socio-économique des réfugiés maliens à  Ayorou (Niger)


par Hassane Abdoullaye Boureima
Université de Niamey  - Master 2019
  

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4.3.1. Intégration des réfugiés à travers le lien de solidarités locales et parentales

Cette section vise à analyser l'apport du lien social existant entre les autochtones et les réfugiés comme un facteur d'intégration de ces derniers dans la ville d'Ayorou. La présence de la famille, d'amis et des connaissances dans la zone d'accueil constitue un facteur important d'intégration pour les réfugiés. En d'autres termes les liens sociaux qui existent entre les réfugiés et les sociétés d'accueil sont des facteurs importants à l'intégration des réfugiés. Cela est soutenu par LASSAILLY JACOB V (2003) qui pense que les réfugiés

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installés clandestinement dans les zones d'accueil en utilisant les liens ethniques ou les liens de parenté s'intègrent rapidement. Ainsi, l'insertion se dessine progressivement par l'implication des réfugiés à la vie sociale de la zone d'accueil. A l'instar des réfugiés Erythrée au Congo (BAZENGUISSO GANGO cité par COLEMAN L, ibid), des réfugiés soudaniens au Tchad (LAGRANGE MARC A, 2006) et des réfugiés libériens en Guinée (AGIER M. (2008) qui s'intègrent à travers les liens sociaux, les réfugiés maliens aussi utilisent le lien de parenté pour s'intégrer dans la vie sociale et économique de la ville d'Ayorou.

Plus de 56% de nos enquêtés ont répondu avoir été accueillis par des parents dans la ville d'Ayorou. Selon COLEMAN L(ibid), «Le lien social renvoyait alors à une vision historique à la fois du rapport entre l'individu et ses groupes d'appartenance, d'un côté et de ses conditions du changement social de longue durée de l'autre». Selon DURKHEIM E. (1893), le lien social est « l'ensemble des croyances et des sentiments communs à la moyenne des membres d'une même société»

Ces liens ont permis aux réfugiés maliens d'être en harmonie avec la population, de se sentir comme chez eux. Comme le notifie le chef du comité des réfugiés « Niger et Mali c'est la même chose, c'est les mêmes populations, même pratiques, même coutume et tradition. Nous maitrisons plus le Niger que notre pays parce que avant même la crise nous développons nos activités commerciales au Niger et nous nous sommes mariés avec les nigériens, nous avons des liens de parenté qui datent pas d'aujourd'hui » (Entretien, 14/08/2021). Les relations entre les deux pays sont historiques. Elles remontent de l'époque coloniale, et reposent sur les contrastes territoriaux fixés par les colonisateurs marquant ainsi les limites des pays. La frontière est selon ADAMOU MOUSSA I (ibid) « une rupture, et en même temps une interface propice aux échanges. En effet plusieurs réfugiés sont hébergés dans la ville, d'autres accèdent à des lopins de terres agricoles grâce aux liens de parenté.

4.3.2. Mariage entre les réfugiés et les autochtones, comme facteur d'intégration

La `'bonne» cohabitation entre les réfugiés et la population de la ville d'Ayorou se manifeste par des mariages entre ces deux populations. Nombreux sont des habitants de la ville d'Ayorou qui se sont mariés avec des réfugiés. Cela a été également montré dans d'autres études notamment BELLO AMADOU M (ibid) pour le cas des réfugiés nigérians dans la ville de Diffa. En effet, comme le souligne le chef de canton d'Ayorou, plusieurs habitants se sont mariés avec les réfugiés et vice versa. MALKKI cité par WALI WALI C (ibid) sur les réfugiés Burundais à Kigama montre comment les réfugiés parviennent à s'intégrer autour du mariage mixte entre eux et la population hôte.

Selon COLEMAN L (ibid) ces mariages mixtes sont sources d'une bonne cohabitation entre les réfugiés et les locaux et renforcent le lien social entre les deux communautés. En plus, le mariage constitue une protection sociale, voire une stratégie de construction sociale pour les réfugiés qui se marient avec des autochtones. C'est en ce sens que WALI WALI C cité par BELLO AMADOU M (ibid) souligne que « le mariage, au-delà de sa valeur sentimentale, peut être utilisé comme levier d'insertion par les réfugiés au sein de leur espace d'accueil».

Dans la ville d'Ayorou, plusieurs réfugiés ont donné leurs filles en mariage à la population et vice versa. Ce dernier favorise la cohabitation et l'intégration des réfugiés dans la ville. Ce

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mariage mixte n'a pas commencé avec l'arrivée des réfugiés dans ville, cela date de plusieurs siècles.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote