4.3.4. Réfugiés maliens et les habitants
d'Ayorou, une communauté réunie
Les réfugiés maliens et les habitants de la
ville d'Ayorou sont deux communautés qui malgré la
frontière ont toujours partagé des bonnes relations en terme de
commerce et de relation sociale. En ce sens qu'on peut dire que les
frontières africaines sont considérées comme des lignes
artificielles, et constituent un frein pour le développement
économique et la mobilité des populations qui bordent ces
frontières (ADAMOU MOUSSA I, ibid). Les communautés de part et
d'autre les frontières étatiques continuent leurs échanges
et leur brassage qui existaient entre eux bien avant la colonisation. Comme l'a
montré ADAMOU MOUSSA I (ibid) pour le cas des populations du sud du
Niger et du Nigeria où le poids important de la migration de
proximité fondée sur la géographie, l'unité
culturelle et les traditions circulatoires reste très actuel. Il en est
de même pour les populations du nord-Tillabéry où
au-delà de la proximité géographique et des ramifications
des populations de part et d'autre au Mali et au Niger, s'ajoute le commerce
qui a fortement contribué à l'interaction et à la
mobilité de ces populations. En effet, le marché historique
d'Ayorou était animé par des gens qui venaient de toutes les
contrées du pays et même des pays voisins notamment le Mali, la
navigation fluviale et la route nationale n°1 sont les facteurs favorisant
ces échanges inter-populations.
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4.3.5. Fleuve et route nationale, deux facteurs
d'interactions transfrontalières
Si les interactions et les échanges entre les
populations des localités frontalières étaient favorables
c'est parce qu'il y'a des facteurs qui facilitent ces échanges. Ainsi
pour les populations d'Ayorou et celles du Mali, bien avant la crise
sécuritaire, la route nationale n°1 et le fleuve sont deux facteurs
de communication entre elles. En effet, pour la navigation fluviale les moyens
sont les pirogues motorisés et manuels qui font la navette entre Ayorou
et certaines communes du Mali. Ce moyen de transport est en grande partie
négligé par les autorités administratives et la population
(YAYE SEYDOU H, 2014). La route nationale et le fleuve ont beaucoup
contribué dans les échanges et les transactions de populations et
des biens entre ces zones frontalières. Ces propos du Chef de canton
viennent en appui, « ......plusieurs facteurs nous lient comme la
route nationale et la navigation fluviale » (Entretien,
14/08/21).
4.4. Intégration économique des
réfugiés maliens dans la ville d'Ayorou
Cette section traite l'intégration des
réfugiés à travers les dimensions économiques. Il
s'agit de l'ensemble des opportunités d'emploi qu'offrent la ville et
les stratégies que les réfugiés développent pour y
accéder.
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