4.4.1.2.2. Associations des réfugiés dans la
ville d'Ayorou
Les réfugiés s'associent dans la ville d'Ayorou
pour s'adapter à travers l'entre-aide. En effet 71% de nos
enquêtés sont membres d'une association avec des habitants ou
entre réfugiés eux-mêmes. Les associations sont de
plusieurs types, il s'agit des « fadas » qui sont surtout
animés par les jeunes, leur rôle est de se rencontrer pour parler
de tout et de rien au tour du thé. Ce type d'association contribue
à la cohésion sociale entre les réfugiés
eux-mêmes et entre les réfugiés et les habitants. Ensuite
vient les « foyendis » auxquels les réfugiés
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participent pour l'organisation d'une cérémonie
(mariage, baptême), l'objectif est d'aider financièrement un
réfugié qui a eu un mariage ou un baptême. Les
réfugiés font aussi des tontines dans la ville soit entre
eux-mêmes ou avec les habitants de la ville d'Ayorou. Cette
stratégie développée surtout par les femmes permet de
soutenir financièrement un réfugié en lui donnant une
somme d'argent collectée par les membres de l'association.
38%
21% 22%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Figue 13: Type d'associations des réfugiés
Source : Enquête terrain, 2021
Par ailleurs lorsqu'un réfugié n'a pas
accès à l'aide humanitaire ou lorsqu'il est dans une
difficulté quelconque, les autres lui viennent en aide pour le soutenir
: « En cas d'activités, les réfugiés s'associent
en équipe pour s'entraider et pour des cérémonies
(mariages ou baptêmes) ils font des cotisations pour s'entre-aider. Les
réfugiés ne bénéficiant pas de l'aide alimentaire
sont aussi aidés par les autres » (Entretien, 13/08/2021).
Ces soutiens se font surtout par affinité entre les
réfugiés autrement dit ceux qui viennent de la même
localité ou qui ont des liens de parenté. Cela est
confirmé par ces propos du chef du comité des
réfugiés
4.4.1.3. Formation des réfugiés par les
acteurs humanitaires
Dans le cadre de l'intégration des
réfugiés, des ONG financent des formations professionnelles pour
les réfugiés afin de les inciter à développer des
activités économiques comme des petits commerces, de l'embouche
ou de la couture. Les réfugiés qui bénéficient de
ces formations sont payés chaque jour de formation.
Ces formations sont pour les acteurs humanitaires une
stratégie d'autonomisation des réfugiés. Deux objectifs
sont visés à travers cette formation. Il s'agit d'abord
d'alphabétiser les réfugiés (savoir lire et écrire)
et de les initier à l'entreprenariat. .
Cependant, tous les réfugiés ne
bénéficient pas de cette formation, c'est seulement quelques-uns
qui en bénéficient et ceux qui n'en ont jamais
bénéficié pensent que c'est du favoritisme de la part du
comité vis-à-vis de certains.
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Photo 12 : Un enseignant dispensant une formation
d'alphabétisation à un groupe de
réfugiés
Source : ABDOULAYE BOUREIMA H, 2021
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