WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les passerelles entre économie solidaire et économie collaboratve


par Eugenie Lobe
Conservatoire national des arts et métiers  - Master Sciences humaines et sociales 2017
  

précédent sommaire

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION

En s'appuyant sur leur légitimité croissante, les structures de l'économie collaborative peuvent, à travers l'économie solidaire, inventer des solutions d'autorégulation aux problématiques sociétales qui relevaient jusqu'ici de l'intervention centralisée de l'Etat : transition écologique et alimentation responsable, crise du système agro-alimentaire, régulation du système de transport de personnes, crise du logement...

Ces défis sociétaux pourraient trouver des réponses, ou dans une moindre mesure des propositions alternatives, grâce à `action transversale d' initiatives de l'économie solidaire et collaborative. Leur extension sur le territoire numérique, lieux d'expression de la société civile et de réinvention de la solidarité, à travers des outils et pratiques innovantes, entraine un changement d'échelle dans la portée que ces initiatives peuvent avoir.

Un encastrement du politique dans l'économique est cependant un préalable indispensable, car la société civile subit un phénomène d'acculturation de la société de marché, prolongement d'une économie de marché largement dominante.

Glissement entre société civile et société de marché

On assiste à un retour du travail à la tâche, porteur d'insécurité pour les travailleurs dans l'économie collaborative, suivant un modèle où l'exécutant est sollicité pour une tâche ponctuelle et n'est rémunéré que pour celle-ci, avec peu ou pas de saisie à l'impôt, avec des conséquences sur le système de production.

Le modèle Uber génère de nombreuses frustrations auprés de la masse de chauffeurs auto-entrepreneurs qui compose sa flotte informelle. L'absence de réelle système redistributif équitable empêche la plupart d'entre eux de vivre dignement de leur activité professionnelle, les plongeant dans une précarité à la fois économique et sociale. De plus en plus de politiques osent, face à cette captation de la valeur, poser certaines régulations afin de préserver les secteurs d'activité impactés par une concurrence frisant avec la déloyauté. C'est le cas du maire de

89

Londres qui a interdit, sous la pression de syndicats de chauffeurs, d'exercer sa licence à Londres.

Mais ces nouveaux modèles ont apporté à la fois des changements dans les modes de pensée, de consommation, de production, mais aussi dans l'organisation du travail.

Alors que le XXe siècle a entrainé l'avènement du salariat, généralisant l'idée d'un travail avec des revenus réguliers, et offrant aux entreprises une main-d'oeuvre stable et expérimentée, et à l'Etat des ressources fiscales lui permettant d'équilibrer le système social , le XXIé siècle, après plusieurs décennies de choâge de masse et de crises successives a remis en cause ce système. On assiste, ainsi, à la précarisation du salariat.

L'émergence du modèle colaboratif s'appuie sur deux mouvements simultannées permettant la rencontre de l'offre et la demande au moment le plus opportun : la crise de 2008 et la généralisation à la même période de l'utilisation de smartphones et d'applications.

Il faut rappeler, par ailleurs, que la motivation financière est la première raison avancée pour justifier son achat dans la consommation collaborative. On assiste à l'avènement d'une société du client, au détriment de l'entrepreneur indépendant sur lequel s'opère la variable d'ajustement.

Entre le XIXe et le XXIe siècle, on retrouve les mêmes problématiques de travail à la tâche et de précarisation, et les mêmes solutions (De Bonnard et Bauwens).

Des solutions dans la dynamique réciprocitaire

La théorie de la commune sociétaire de De Bonnard rejoint celle du capital distributif de Bauwens : « La plus-value est une capacité productive obtenue du fait du travail et rendant copropriétaires les salariés. »71

Les initiatives collaboratives les plus solidaires sont finalement celles qui placent la dynamique réciprocitaire au coeur de leur modèle de développement économique. D'une part, une hybridation des ressources leur permet à la fois de

71

90

gagner en pérennité en réduisant les risques de déséquilibre financier. Mais surtout, la dimension politique est omniprésente dans l'économie non monétaire de l'économie réciprocitaire face à un système de plus en plus financiarisé et coupé des réalités immédiates des territoires locaux.

Le caractère subversif et militant dé l'économie non-monétaire et réciprocitaire n'est pas sans rappeler celui du le peer-to-peer à ses débuts, a été au début, dans les années 2000 (pas d'échanges d'argent, liberté totale...). Le danger de récupération du potentiel de transformation sociétal de l'économie collaborative et solidaire ne se trouve pas tant dans une possible acculturration que dans sa dépolitisation, qui permetrait une complète neutralisation de sa subversion et capacité de changement sociétal.

précédent sommaire






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon