III. Gouvernance
L'économie solidaire, à l'inverse de
l'économie sociale, se caractérise moins par ses statuts que par
sa finalité, qui vise à démocratiser l'économie sur
la base de l'engagement citoyen. Nous retrouvons de ce fait, dans les
initiatives de l'économie solidaire, une pluralité de statuts
juridiques et de formes économiques prouvant sa vitalité.
La caractéristique fédératrice du mode de
gouvernance de l'économie solidaire pourrait être l'organisation
horizontale autour d'un commun et la recherche d'une émancipation
démocratique. Le mode de gouvernance est moins basé sur le
modèle « 1 homme = 1 voix », que sur l'implication de toutes
les parties prenantes dans les modalités de prise de décision,
dans l'organisation de la circulation de l'information et la participation.
Cela nécessite une certaine horizontalité dans la communication
entre les acteurs de la gouvernance et la mise en place de mécanismes
collectifs et publics pour la prise de décision.
La présence d'instances de gouvernance, doit à
ce titre s'accompagner de différentes modalités de participation
(réunions formelles et informelles), permettant d'identifier les
différents niveaux de participation, allant de la simple réunion
d'information, ou consultatif à la véritable implication des
différentes partis prenantes à un réel processus de
codécision.
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IV. Co-construction
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La co-construction de l'économie solidaire s'inscrit
dans un ancrage territorial, prenant en compte les ressources et les
problématiques locales sur un territoire donné. L'offre et la
demande sont co-construites, en collaboration avec les usagers et les
bénéficiaires, dans une démarche partenariale avec les
autres acteurs du champ de l'économie sociale et solidaire et/ou dans
des sphères plus élargies.
Ces partenariats, impliquant usagers, politiques publiques, et
acteurs institutionnels, s'inscrivent souvent dans une dimension
pérenne, participant pleinement à la mise en place de la
politique publique sur le territoire, à travers la contractualisation de
conventions pluriannuelles. Celles-ci se présentent sous la forme de
contrats d'objectifs : actions d'animation territoriale en faveur de
l'économie solidaire ; ingénierie et accompagnement de nouveaux
projets ; actions de sensibilisation locales, animation de débats,
d'événements ; actions en faveur de l'émergence de projets
et formation de nouveaux acteurs pour entreprendre...
La rencontre de l'offre et de la demande au sein d'espaces
publics de proximité permet un ajustement de l'offre de biens ou de
services, au plus près des besoins sociaux grâce aux interactions
des différentes partis-prenantes, ce qui peut également faciliter
la vente de ces biens et services auprès de partenaires privées,
sur le territoire local.
Par ailleurs, la dynamique de réseau favorise la mise
en place d'une démarche d'évaluation partagée, avec les
bénéficiaires, les usagers, les partenaires techniques, les
financiers et les institutionnels.
Cette évaluation partagée est également
un outil de co-construction pouvant servir à l'affinement de l'offre de
bien et/ou de service, mais aussi à l'évaluation de son
utilité sociale pour chacune des parties prenantes. C'est aussi un outil
de de réflexion sur les processus d'élaboration de l'intelligence
collective, qui peut ensuite être capitalisée.
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