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Les enjeux de la conservation de la biodiversité pour les pays du bassin du Congo: cas du parc national de Lobéké au Cameroun


par Jean Marie Bakeleki Bohin
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Master en Relations Internationales 2023
  

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1. La reconnaissance du droit coutumier

Divers textes fondateurs ont établi la souveraineté de l'État colonial sur la gestion de la faune et la consécration des aires protégées, au sens moderne du terme, comme instruments de

140 COMIFAC/OFAC, « État des aires protégées d'Afrique centrale », 2020, p. 34.

141 CharlesDoumenge, F., Palla,P., Scholte, F., HiolHiol, &A., Larzillière, (Eds.), « Aires protégées d'Afrique centrale - État 2015. OFAC », Kinshasa, République Démocratique du Congo et Yaoundé, Cameroun, 2015, p. 201.

142 EDAP, op.cit. 2020, p.76.

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préservation des espèces et de la conservation de la biodiversité. Après les indépendances, les États d'Afrique centrale se sont dotés de législations, certes nouvelles, mais encore largement héritées de ces textes anciens.

Le sommet de Rio, 1992, et la tenue de plusieurs congrès internationaux des parcs ont créé des conditions favorables à l'intégration et la participation des populations riveraines et de la société civile dans les instances de gouvernance des aires protégées. Ces textes réaffirment la souveraineté des États dans la gestion des aires protégées, tout en réglementant de manière stricte les droits reconnus aux organisations de conservation de la biodiversité et aux populations locales autochtones. Comme conditions à une collaboration inclusive dans la gestion des aires protégées dans le bassin du Congo nous pouvons citer : La reconnaissance des droits d'usage coutumiers, la participation dans les institutions de gouvernance des aires protégées, la participation effective des femmes et enfants, etc.

Actuellement, ces schémas structurels traditionnels évoqués plus haut montrent leurs limites. Ils n'arrivent pas à freiner le déclin de la faune, la poursuite du braconnage et l'érosion de la biodiversité. Ils ne permettent pas aux aires protégées de répondre efficacement aux attentes légitimes des États et populations riveraines. Cette situation peut s'expliquer par plusieurs facteurs, tels que l'augmentation des populations en bordure ou dans les aires protégées, le rôle consultatif et non décisionnel attribué à certaines organisations issues des populations autochtones et communautés locales, ou encore, les conflits qui persistent entre certaines communautés et les gestionnaires.

2. L'intégration des populations autochtones dans le processus décisionnel

La gouvernance efficace des aires protégées en Afrique centrale exige une réforme approfondie, une révision et une adaptation idoine du cadre juridique y relatif. Ce processus doit favoriser et mieux encadrer une gouvernance partagée des aires protégées entre les États, les organisations de conservation de la biodiversité, la société civile, dont font partie les populations locales autochtones. Elle se traduit, entre autres par la mise en place d'une législation simplifiée et cohérente, adaptée et opérationnelle. Cette nouvelle approche se doit d'inclure la reconnaissance du patrimoine juridique traditionnel, le développement d'une approche de conservation de la biodiversité basée sur le respect des droits humains, et la refondation de la coordination institutionnelle régionale et sous régionale de la gestion des aires protégées.

Dans le cadre de la mise en place de la gouvernance partagée ou gouvernance par les populations autochtones et communautés locales, il est important de veiller à ce que tous les organes représentatifs de ces populations acquièrent une existence légale, de manière à ce que leur participation soit inscrite officiellement dans les statuts de l'aire protégée comme cela se fait peu à peu au parc national de Lobéké au travers de mémorandum d'entente (MoU) entre le parc et les population Baka. L'objectif étant de faire de ces populations autochtones « assistées » jusque-là, de véritables assistants techniques pour les services de conservation et les aires protégées du bassin du Congo au regard de leurs connaissances avérées de ces forêts.

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