SECTION II : LE TOURISME CULINAIRE POUR LE PNL
Le tourisme culinaire également appelé tourisme
gastronomique ou gourmand, est un type de voyage touristique associé
à la cuisine locale dans le but de découvrir l'histoire, le
savoir-faire et la culture d'un pays ou d'une région à travers
des spécialités culinaires. Le tourisme culinaire est divers et
se réalise partout où l'on peut se restaurer : un restaurant,
à la ferme, dans un foodtruck, directement chez le producteur,
etc. La fréquentation des restaurants est courante chez les touristes et
la nourriture est censée être classée au même titre
que le climat, l'hébergement et les paysages, ce qui est important pour
les touristes. Le tourisme culinaire est considéré comme un sous
ensemble du tourisme culturel : c'est un facteur d'identité nationale et
un élément du patrimoine culturel immatériel pour certains
pays comme la France.
Aujourd'hui le marché du tourisme culinaire connait une
forte croissance. La mondialisation permet d'amener les modes de cuisine et de
consommation d'un bout à l'autre du globe. L'augmentation des
évènements et de la prise de partie de certains acteurs pour ce
type de tourisme offre aux fournisseurs de services alimentaires
l'opportunité d'accéder à une clientèle plus large.
De nombreuses destinations comme le Parc national de Lobéké ont
commencé à collaborer avec des entreprises locales et
internationales, des chefs autochtones, pour proposer des activités
annexes sur différents types d'offres culinaires.
Par ailleurs, le droit à une alimentation
adéquate et le droit fondamental d'être libéré de la
faim ont été réaffirmés au Sommet mondial pour
l'alimentation de 1996, qui a demandé aux États parties de
rechercher de meilleures manières de donner effet aux droits en rapport
avec l'alimentation et aux pays qui ne l'avaient pas encore fait de ratifier le
Pacte236. Cependant, la conservation de la biodiversité dans
le bassin du Congo fait essentiellement face au besoin de nourrir les
populations riveraines qui ont besoin des produits de la forêt pour leur
épanouissement physiologique mais aussi pour les valeurs culturelles
qu'elle renferme. Pour y répondre l'écotourisme s'est au fil du
temps imposé comme étant une ; si ce n'est la solution pour un
compromis environnemental, économique, social et culturel. La cuisine
justement fait partie intégrante du patrimoine de la culture
africaine.
Quelle place occupe le tourisme culinaire dans le
positionnement international des pays du Bassin du Congo ? Comment faire de la
cuisine autochtone des Baka en périphérie du PNL, un potentiel
levier de développement durable tout en participant à la
conservation et la restauration des écosystèmes ? Comment trouver
un compromis à la surconsommation de la viande de brousse tout en
valorisant la consommation de sources alternatives en protéines
236 FAO (Dubravka Bojic Bultrini, Margret Vidar et Lidija Knuth,
Isabella Rae), « Guide pour légiférer sur le droit à
l'alimentation », Le droit à l'alimentation, Livre 1,
Rome, 2010, p. 10.
106
comme les chenilles ? En quoi est ce que le tourisme culinaire
contribuerait à l'autonomisation des populations autochtones tout en
leur rendant leur rôle de gardiennes des forêts ? Tels sont les
axes qui guiderons la dernière section de nos travaux. Au (Paragraphe I)
intitulé : Les nouvelles tendances alimentaires, nous
présenterons quelques évolutions dans notre façon de
manger, et enfin le (Paragraphe II) : le potentiel culinaire autochtone de la
périphérie du PNL, présentera un
prototype de commerce de chenille qui pourrait favoriser un modèle
politique de développement durable, interculturel et juste pour le
bassin du Congo.
|