WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Droits de l’homme et conservation de l’environnement: cas des droits des peuples autochtones de la forêt


par Marthe Ngo Ngue Tegue
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Master en Relations Internationales 2022
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- Les déclarations sur le plan régional et communautaire

Il sera question de présenter tout d'abord les textes régionaux (1) et ceux communautaires (2).

1- Les textes régionaux sur les droits des peuples autochtones

Nous porterons notre attention sur les principaux traités de protection des droits humains de l'Union africaine à l'instar de :

La Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples désignée la « Charte », appelée également « la Charte de Banjul », a été adoptée en 1981 par l'Organisation de l'Unité Africaine, en tant qu'instrument principal pour la protection des droits humains en Afrique. La Charte est entrée en vigueur le 21 octobre 1986. Il s'agit d'un traité international auquel doivent se conformer les États qui l'ont ratifiée. Elle a pour objectif d'établir des standards internationaux que doivent respecter les États africains. Les droits des peuples ou droits collectifs qui s'appliquent aux peuples à titre collectif sont exposés aux articles 19 à 24 de la Charte. Les dispositions générales du Chapitre1 qui s'appliquent à tous les droits sont précisées aux articles 1, 2 et 26. Les droits des individus et des peuples qui sont soumis dans

161 Ibid., p.27.

162 Ibid., p.28.

Rédigé par NGO NGUE TEGUE Marthe Page 53

Droits de l'homme et conservation de l'environnement : cas des droits des peuples autochtones de la

forêt

cette charte reconnaissent aux peuples autochtones la non-discrimination, l'égalité de tous et même l'indépendance.163.

La Charte Africaine sur les Droits et le bien-être de l'enfant désignée la « Charte de l'enfant ») a été adoptée par l'OUA en 1990 et est entrée en vigueur le 29 novembre 1999. Elle à force de loi sur tous les États qui l'ont ratifiée. La Charte de l'enfant a été adoptée afin que les États africains reconnaissent les problèmes uniques auxquels sont confrontés les enfants en Afrique164. Elle est similaire à de nombreux égards à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant (CDE). Cependant, elles sont différentes sur plusieurs points particulièrement sur la question de l'enfant autochtone165. Malgré l'absence de dispositions s'appliquant spécifiquement aux enfants autochtones, la Charte de l'enfant est un traité important pour la protection des droits des enfants autochtones. Bien évidemment les droits et libertés ayant un lien avec les enfants autochtones et les enfants non-autochtones sont les mêmes car la Charte de l'enfant interdit toute discrimination fondée sur la race ou l'ethnicité en son articles 3 et 26. Et des dispositions visant à protéger l'identité culturelle de l'enfant.

Le Protocole à la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, relatif aux droits des femmes en Afrique désigné le « Protocole des femmes » a été élaboré dans le cadre du mandat du Rapporteur spécial sur les droits des femmes en Afrique de la Commission africaine. Il a été adopté par l'UA en juillet 2003 et est entré en vigueur le 25 novembre 2005. Il à force de loi sur tous les États qui l'ont ratifié166. Le Protocole des femmes a été créé du

163 BRAUN Treva et MULVAGH (Lucy) « Le système africain des droits humains : Un guide pour les peuples autochtones » Forest people program Octobre 2008 p3-10. L'on peut voir certains articles qui stipulent que : « Les États membres de l'Organisation de l'Unité Africaine, parties à la présente Charte, reconnaissent les droits, devoirs et libertés énoncées dans cette Charte et s'engagent à adopter des mesures législatives ou autres pour les appliquer. » (article1) ; que : « Toute personne a droit à la jouissance des droits et libertés reconnus et garantis dans la présente Charte sans distinction aucune, notamment de race, d'ethnie, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de tout autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de tout autre situation. » (article 2) ; que : « Les États membres à la présente Charte ont le devoir de garantir l'indépendance des Tribunaux et de permettre l'établissement et le perfectionnement d'institutions nationales appropriées chargées de la promotion et de la protection des droits et libertés garantis par la présente Charte. » (Article 26).

164 Ibid., p. 11.

165 Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant (CDE) de 1989, en son article 30 la CDE dispose que : « Dans les États où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques ou des personnes d'origine autochtone, un enfant autochtone ou appartenant à une de ces minorités ne peut être privé du droit d'avoir sa propre vie culturelle, de professer et de pratiquer sa propre religion ou d'employer sa propre langue en commun avec les autres membres de son groupe. » Tandis que la Charte de l'enfant ne prévoit aucune disposition en la matière.

166BRAUN (Treva) et MULVAGH (Lucy), op.cit., note 53, pp. 18-20.

Rédigé par NGO NGUE TEGUE Marthe Page 54

Droits de l'homme et conservation de l'environnement : cas des droits des peuples autochtones de la

forêt

fait de vouloir éliminer toutes formes de violences sur les femmes167. Le mot autochtone apparait une seule fois dans le Protocole des femmes, à l'article 18(2) (c) qui prévoit que les États membres prendront les mesures nécessaires pour « favoriser et protéger le développement de la connaissance des femmes dans le domaine des technologies indigènes. » L'article 24(a) ajoute que les États doivent s'engager à assurer la protection des femmes pauvres, y compris les femmes issues de populations marginales168.

Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles La première Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles a été adoptée par l'OUA à Alger en juillet 1968 et est entrée en vigueur le 16 juin 1969 encore appelé « Convention d'Alger ». La Convention d'Alger ne fait aucune autre référence substantive aux questions sociales ou aux droits humains dans le cadre de la conservation de la nature, et se concentre exclusivement sur les questions ayant trait à l'environnement. Au cours des changements du droit international de l'environnement, une nouvelle Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles a été adoptée à Maputo le 11 juillet 2003 « Convention de Maputo ». Bien que la Convention de Maputo ne soit pas encore entrée en vigueur, elle contient des améliorations considérables et reconnaît l'interaction qui existe entre la protection de l'environnement et la protection sociale, ce qui devrait bientôt permettre de réduire l'écart entre des initiatives environnementales louables et les droits humains fondamentaux169. Bien que n'étant pas encore applicable, la Convention de Maputo propose des dispositions améliorées sur les questions sociales nécessaires pour les peuples autochtones. Le préambule de la Convention de Maputo évoque expressément la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, avec pour objectifs clairs de la Convention la mise en oeuvre de politiques et de programmes de développement socialement acceptables. Il en sera de même pour les textes communautaires.

167 Le Protocole des femmes de 2003 adopté par la 2ème session ordinaire de la conférence de l'Union à Maputo, douzième paragraphe du Préambule qui dit : « qu'en dépit de la ratification par la majorité des Etats membres à la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples et de tous les autres instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, et de l'engagement solennel pris par ces États d'éliminer toutes les formes de discrimination et de pratiques néfastes à l'égard des femmes, la femme en Afrique continue d'être l'objet de discriminations et de pratiques néfastes. »

168 Le protocole précité, note 54.

169 BRAUN (Treva) et MULVAGH (Lucy), op.cit., note 53, pp.21-23

Rédigé par NGO NGUE TEGUE Marthe Page 55

Droits de l'homme et conservation de l'environnement : cas des droits des peuples autochtones de la

forêt

2- Les textes communautaires sur les droits peuples autochtones

En raison des complexités conceptuelles, politiques, morales et idéologiques qui entourent, la notion des droits humains, il convient d'aborder la question des populations autochtones en Afrique Centrale notamment dans la conservation de l'environnement. Le but ultime est de présenter le contenu textuel en zone CEMAC.

La présence de ces populations dans l'Afrique Centrale actuelle est très ancienne. Elle remonterait à au moins 20 000 ans. La profondeur historique de leur présence dans le Bassin du Congo parfois synonyme géographique de l'Afrique Centrale est documentée depuis les premières décennies du 20ème siècle170. Dans le cadre textuel aucun texte spécifique aux peuples autochtones n'a été élaboré, mais qu'à cela ne tienne le préambule du traité révisé de la CEMAC signé le 16 Mars 1994 reconnait les différences qui peuvent exister entre les peuples d'une même nation en ses termes : « Désireux de renforcer la solidarité entre les peuples dans le respect de leur identité nationales respectives ;

Réaffirmant leur attachement aux principes de démocratie des droits de l'homme, de l'Etat de droit de la bonne gouvernance au dialogue sociale et des questions de genre »171. Une façon indirecte de traiter des peuples autochtones. Ainsi l'on remarque dans la zone CEMAC que tous les pays de cette zone ont reconnu l'existence des peuples autochtones et admettent qu'ils sont égaux sans discrimination aucune.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon