III.1.2- Écoulements souterrains et
identification des réservoirs potentiels
Le sens de l'écoulement des eaux souterraines est
déterminé à partir des mesures des niveaux
piézométriques des eaux souterraines obtenus à partir des
forages de la zone d'étude. Grâce à ces mesures nous avons
procédé à la réalisation de la carte
piézométrique (Figure 14).
Figure 14: Carte piézométrique
La carte piézométrique établie donne une
vue globale sur le sens de l'écoulement des eaux souterraines dans notre
zone d'étude. Elle nous a aussi permis de mettre en évidence que
toutes les eaux de notre zone d'étude coulent principalement d'Est
à l'Ouest. Les courbes isopièzes s'écartent de plus en
plus en allant de l'Est et du Sud-Est au Nord-Ouest et à l'Ouest vers le
bassin hydrogéologique du Lac-Tchad.
À partir des données recueillies, nous avons
calculé les gradients hydrauliques qui varient de façon
générale de 0,04 à 1,65%. Également l'analyse de
cette carte piézométrique montre des altitudes très
variables des courbes isopièzes, avec un maximum situé dans la
partie Est et un minimum au Sud-Ouest vers le bassin du Lac-Tchad.
III.1.3- La distribution spatiale de débits de
forages
Les différents débits d'exploitation issus de 77
forages relevés collectés de la base de données SITEAU
nous permettent de faire une distribution spatiale dans notre zone
d'étude.
Etude hydrogéologique et
caractérisation des aquifères du Batha Est Université de
N'Djaména
Mémoire de master, présenté et
soutenu par : BETOLOUM VINCENT 31
Les forages ont de débits qui varient de 0,5 à 17
m3/h dont les forages les plus productifs sont beaucoup plus
concentrés au Nord-Ouest de notre zone d'étude. La plus part de
ces forages ayant de débits élevés se trouvent dans les
formations sédimentaires et ceux ayant les débits les plus bas se
trouvent à l'Est et au Sud-Est.
Figure 15: Distribution spatiale des valeurs de débit
Au vu de données que nous disposons sur la zone
d'étude, nous avons représenté le débit en fonction
de la profondeur. Les données ne sont pas reparties de façon
homogène dans toute notre zone d'étude et la variation de
débits en fonction de la profondeur est disparate (Figure 17 et
18).
Etude hydrogéologique et
caractérisation des aquifères du Batha Est Université de
N'Djaména
Figure 16: Carte de distribution des forages avec les altitudes
du socle
Débit en m3/h
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
0
20
40
Profondeur en m
60
80
100
120
140
Figure 17: Relation entre débits et la profondeur
Mémoire de master, présenté et
soutenu par : BETOLOUM VINCENT 32
Etude hydrogéologique et
caractérisation des aquifères du Batha Est Université de
N'Djaména
Mémoire de master, présenté et
soutenu par : BETOLOUM VINCENT 33
Profondeur en m
|
0
|
0 2
|
4
|
|
Débit spécifique
en
6
|
m3/h.m
8 10
|
|
12
|
14
|
20
|
|
|
|
|
|
|
|
40 60 80 100
|
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|
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|
|
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|
|
|
|
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|
|
|
120
|
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|
|
|
|
|
|
140
|
|
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|
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|
Figure 18: Relation entre débits spécifiques et la
profondeur
Sur l'ensemble de 40 ouvrages recensés, nous avons fait
une analyse statistique de débit spécifique en fonction de
profondeur qui montre que ces ouvrages ont majoritairement de débits
spécifiques inférieurs à 2 m3/h.m
(Figure 18) correspondant ainsi aux résultats des
travaux antérieurs (Schneider et Wolff., 1992). Par
ailleurs, ces ouvrages captent les nappes phréatiques du continental
terminal et celles des fractures. Par rapport aux débits
spécifiques, ils ont de faibles productivités à cause de
formation d'origine fluviolacustre à dominance argileuse et du socle
précambrien.
Etude hydrogéologique et
caractérisation des aquifères du Batha Est Université de
N'Djaména
Mémoire de master, présenté et
soutenu par : BETOLOUM VINCENT 34
Figure 19: Graphique montrant les différents
pourcentages
Sur 158 données des ouvrages hydrauliques que nous
avons collectées au CDIG sur notre zone d'étude, il y a 3%
abandonnés, 49% négatifs et 48% positifs.
Ainsi sur les 48% positifs, nous avons 40% de ces forages dans
la formation sédimentaire et 60% dans les formations du socle.
De même le Comité Interafricain d'Etudes
hydrauliques (CIEH) a proposé à une classification de
débits instantanés pour mieux apprécier les débits
de forage (Lasm., 2000).
La classification du CIEH repartit les débits
instantanés en quatre (4) classes suivantes :
- Débit inférieur à 1 m3/h :
très faible ; - Débit compris entre 1 à 2,5
m3/h : faible; - Débit compris entre 2,5 à 5
m3/h : moyen ; - Débit supérieur à 5
m3/h : fort.
Etude hydrogéologique et
caractérisation des aquifères du Batha Est Université de
N'Djaména
% des ouvrages
35%
|
|
|
32%
|
30%
|
28%
|
|
25%
|
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|
|
|
20% 20%
|
|
|
|
20%
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
15%
|
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|
|
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|
|
10%
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|
|
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|
|
|
5%
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|
|
|
0%
|
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|
<1 [1 ; 2,5[ [2,5 ; 5[ >5
Classes des débits instantanés
(m3/h)
Mémoire de master, présenté et
soutenu par : BETOLOUM VINCENT 35
Figure 20: Histogramme de classes de débits
instantanés
Au vue de cette analyse statistique, la classification selon
le CIEH de 40 forages dont nous disposons de données des essais de
débit nous permet d'estimer le pourcentage de chaque classe. Nous avons
20% de forages ayant de débits très faibles, 20% de débits
faibles, 28% de débits moyens et 32% de débits forts
(Figure 20).
Etude hydrogéologique et
caractérisation des aquifères du Batha Est Université de
N'Djaména
% des ouvrages
100%
|
|
|
|
92,5%
|
|
|
90%
|
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|
|
|
|
80%
|
|
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|
|
|
70%
|
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|
|
60%
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|
50%
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|
|
40%
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|
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|
|
30%
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|
|
20%
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|
|
10%
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|
|
5,0%
|
0,0%
|
2,5%
|
0%
|
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<1 [1 ; 2,5[
|
[2,5 ; 5[
|
>5
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Classes des débits specifiques
(m3/h.m)
Mémoire de master, présenté et
soutenu par : BETOLOUM VINCENT 36
Figure 21: Histogramme de classes de débits
spécifiques
Comparativement aux débits instantanés des
forages, en adoptant la même classification, nous constatons que 92,5% de
forages ont une très faible productivité avec un débit
spécifique inférieur à 1 m3/h.m, 5% une faible
productivité avec un débit spécifique compris entre 1 et
2,5m3/h.m compris entre 1,44 et 2,5 m3/h.m et 2,5%
seulement ont une bonne productivité avec 11,63 m3/h.m
(Figure 21). Cette variabilité de la
productivité est liée à
l'hétérogénéité de la formation
fluviolacustre.
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