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E-Presse : Presse en danger ou complément de l'information


par Thierry Schiltz
Université de Bordeaux 3 - Maà®trise de communication sociale 2002
  

Disponible en mode multipage

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Thierry SCHILTZ

Maîtrise de Communication Sociale

SICA - Université BORDEAUX 3

Mémoire de maîtrise

THIERRYSCHILTZ@HOTMAIL.COM

Directeur de recherche : Christian Laguerre

« E-Presse : Presse en danger ou complément de l'information »

2001-2002

REMERCIEMENTS

Je tiens tout d'abord à remercier Monsieur Frédéric Saler de la façon dont il m'a reçu et du temps qu'il a consacré à notre entretien effectué.

Il m'a permis de bien comprendre comment fonctionne le site Sudouest.com.

En second lieu, je tiens à remercier Monsieur Laguerre pour m'avoir suivi et orienté lors de la constitution de ce mémoire.

Et enfin, je tiens à remercier toutes les personnes qui ont bien voulu répondre à mon questionnaire sur la presse quotidienne régionale sur Internet

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE

Méthodologie de ce mémoire  P 07

Introduction première partie P 09

I.INTERNET, REVOLUTION CULTURELLE ET SOCIALE OU SIMPLEMENT REVOLUTION TECHNIQUE 

1. La révolution d'Internet

1.1 Les origines et le développement d'Internet P 10

1.2 Lien entre progrès technique et changement social  p 11

1.3 Des atouts incontestables P 14

1.4 La transparence P 16

1.5 Cyber-rencontre P 17

1.6 Inégalités P 19 

1.7 Liberté P 20

1.8 Impact sur la société P 21

1.9 Analyse d'hypothèse P 23

Conclusion première partie P 25

Introduction deuxième partie P 26

II. DU SUPPORT PAPIER AU SUPPORT ELECTRONIQUE 

1. Concurrence ou complémentarité 

1.1 Les débuts de la presse en ligne P 27 

1.2 Chiffres clés P 29 

1.3 Des lectorats différents P 32 

1.4 Convergence des deux supports P 33 

1.5 Interactivité P 34

1.6 Personnalisation de l'offre P 34

1.7 Analyse de l'hypothèse P 35

2. La fonction journaliste est-elle crédible sur Internet ?

2.1 La démonopolisation de l'information P 36

2.2 Libre accès aux sources P 37

2.3 Diffusion de l'information P 37

2.4 Perte de crédibilité P 38

2.5 Ou hyper-crédibilité P 40

2.6 Analyse de l'hypothèse P 41

3. Du journaliste aux cyber-journalistes

3.1 Une forte déontologie P 41

3.2 L'écriture sur le web P 43

3.3 Une lecture plus fatigante P 44

3.4 Une nouvelle écriture du fait d'une nouvelle lecture P 45

3.5 Formation P 46

3.6 Analyse de l'hypothèse P 48

4.Rentabilité de la presse sur support électronique 

4.1 Principe de la gratuité P 49

4.2 Publicité sur le web P 50

4.3 L'E-espionnage P 52

4.4 L'E-publipostage P 52

4.5 Presse électronique et commerce électronique P 53

4.6 Les petites annonces P 54

4.7Etat actuel de la rentabilité des quotidiens sur la toile P 56

4.8 Analyse de l'hypothèse P 60

5. Statut de la presse sur Internet

5.1Historique du droit de la presse P 61

5.2 Le statut de la presse en ligne P 61

5.3 Droits d'auteur P 67

5.4 Carte de journaliste P 69

5.5 Analyse de l'hypothèse P 71

Conclusion deuxième partie P 72

Introduction troisième partie P 73

III. LA PRESSE QUOTIDIENNE REGIONALE SUR INTERNET

1. Groupe Sud-Ouest

1.1 Présentation du quotidien P 74

1.2 Entretien avec Frédéric Saler P 78

1.3 Analyse de l'entretien en rapport avec les hypothèses P 81

2. Enquête sur la presse quotidienne régionale

2.1 Méthodologie de l'enquête P 82

2.2 Résultat P 83

2.3 Analyse de l'enquête en rapport avec les hypotheses P 96

Conclusion troisième partie P 99

Autres pistes à explorer P 100

Conclusion générale P 103

Bibliographie P 105

Annexes P 109

INTRODUCTION GENERALE

En un siècle, les technologies de la communication ont fait des progrès rapides et vertigineux.

On a pu constater comment la radio et la télévision ont réussi à s'intégrer dans la société sans pour autant faire disparaître les autres médias existants.

Internet est un nouveau media qui vient d'apparaître dans notre société.

Beaucoup de personnes lui destinent un avenir glorieux et des promesses fortes à son égard.

On ne sait pas encore exactement comment il va s'intégrer dans notre société et il est donc sujet à de nombreuses hypothèses probables dans son avenir.

Notre population a un besoin d'informations concernant le monde où il se situe.

Cela peut être de l'actualité générale, économique, sportive ou autres qui sont liées en fonction de ses intérêts personnels.

Les médias assument ce rôle et on peut dire jusque là que l'apparition des nouveaux médias comme la radio et la télévision se sont complémentarisés et ont convergé.

Néanmoins la radio est composée de sons et la télévision d'un mariage sons et images alors qu'Internet diffuse essentiellement de l'écriture telle que la presse écrite.

L'objectif de ce mémoire est de mesurer si cette nouvelle technique avec les promesses qui lui sont faites va prolonger l'histoire ou au contraire déstabiliser voire détruire un des premiers média apparu qui est l'imprimerie des journaux.

Méthodologie de ce mémoire :

Ce mémoire a pour objectif de répondre à six hypothèses essentielles qui tournent autour du thème de la presse électronique.

Il me fallait donc trouver essentiellement des ouvrages théoriques afin de vérifier mes hypothèses.

La première mesure à prendre est donc d'aller consulter les différentes bibliothèques et librairies de Bordeaux. De ce fait, plusieurs problèmes sont vite apparus.

Le premier a été une faible quantité d'ouvrages qui traitaient ce sujet.

Le second problème, qui fut le plus contraignant, provient de par la nature du media Internet. Ce media est en perpétuelle évolution et les principaux ouvrages trouvés dans ces endroits étaient très vite obsolètes.

En effet un ouvrage qui a été écrit en 1998 comprenait certaines informations valables de nos jours mais la plupart étaient dépassées par l'évolution rapide de cet outil et des méthodes qui l'accompagnent.

Néanmoins, un système de filtrage sur ces ouvrages pas très récent et la découverte d'autres ouvrages un peu plus récents ont permis de puiser les théories fondamentales pour valider ou annuler les hypothèses émises.

Il faut noter que la théorie qui m'a servi à la non-validation de ma première hypothèse était issue presque exclusivement d'ouvrages.

La deuxième méthode utilisée pour vérifier mes hypothèses a été d'aller prendre de l'information sur le réseau des réseaux à savoir Internet.

Grâce aux moteurs de recherches et de liens en liens, il a été possible de me diriger vers les informations pertinentes pour vérifier les hypothèses.

Cet outil a donné la possibilité de faire des recherches sur un plus grand territoire.

Il y a des ouvrages et des rapports entiers de chercheurs, d'enseignants et de professionnels qui sont à la disposition de l'Internaute.

De plus Internet m'a permis d'aller examiner les versions électroniques des quotidiens afin d'analyser si la théorie était bien appliquée par les quotidiens électroniques.

La troisième méthode pour vérifier mes hypothèses a été d'ordre plus pratique.

Cette méthode avait deux missions :

- Donner un aperçu des comportements de la population concernant leurs accès à la presse régionale.

- Compléter le théorique par deux études sur le terrain.

Il a été, en premier lieu, effectué un entretien avec un journaliste multimédia au quotidien Sud-Ouest afin de m'expliquer les méthodes de son travail pour analyser si elles étaient bien en adéquation avec les théories puisées pour vérifier mes hypothèses.

Dans un second lieu a été menée une enquête auprès de la population du Sud Bassin afin d'analyser le comportement de cette population pour accéder à l'information régionale mais là aussi pour permettre d'appuyer la théorie qui vérifie mes hypothèses.

Ce mémoire est composé de trois parties.

Chaque sous parties des deux premières parties a une hypothèse énoncée en début, une étude théorique lors de son déroulement et une validation ou une non-validation en fin.

La Troisième partie concerne essentiellement les recherches sur le terrain qui ont permis d'appuyer la théorie et donner un aperçu de l'accès à l'information régionale dans notre région.

INTRODUCTION PREMIERE PARTIE

Cette première partie est consacrée non pas à la presse sur Internet mais à Internet dans sa globalité.

Elle a pour but de donner des éléments théoriques afin de vérifier une seule hypothèse alors que la seconde partie aura pour objectif d'en vérifier cinq.

Le choix de mettre une seule hypothèse dans cette partie provient d'une nécessité plus importante de théorie que pour les suivantes mais aussi parce qu'elle va traiter d'Internet dans sa globalité alors que par la suite ce sera la presse sur Internet.

A lire la presse, à entendre la radio, à écouter la télévision, il semble que tout ce qui touche à Internet est valorisé par une promesse d'un monde meilleur.

Internet devrait changer radicalement notre société pour aller vers un meilleur avenir.

Cette partie a pour objectif de vérifier si ce nouvel outil est bien destiné à effectuer une révolution sociale.

I.INTERNET, REVOLUTION CULTURELLE ET SOCIALE OU SIMPLEMENT REVOLUTION TECHNIQUE

Ma première hypothèse, mise en avant dans cette partie, concerne Internet dans sa globalité.

Elle émet qu'Internet est un outil de communication qui va dans l'avenir révolutionner notre société en y modifiant les activités et les relations de notre population mondiale.

1. La révolution d'Internet

1.1 Les origines et le développement d'Internet :

Le réseau Internet a bientôt un quart de siècle. En effet, c'est en 1969 que le ministère de la défense américain entreprend de construire un réseau de communication informatique pouvant résister à une attaque nucléaire. C'est encore dans la période de la guerre froide et il importe donc pour le gouvernement et pour les militaires de pouvoir continuer à faire communiquer, dans tous les cas de figures, tous les organismes de la défense. L'architecture originale du réseau s'explique pour cette raison : il ne faut pas créer un noeud central, un centre de commande, qui risquerait, s'il était touché, de bloquer l'ensemble du système.

Dans le système Internet, tous les ordinateurs se connectent à travers des milliers de réseaux. Aussi si un réseau ne fonctionne plus, s'il est anéanti par une puissance adverse ou si tout simplement, il souffre d'un engorgement d'appels, alors les informations suivent un autre cheminement pour parvenir à son destinataire. En un mot, Internet est un réseau de réseaux.

Ce mode de construction a facilité le développement du système. Dés 1972 le réseau «  ARPANET » est mis en place. Il permet la connexion d'une vingtaine de centres militaires et universitaires. Pour qu`Internet devienne un moyen de communication plus large, il faudra attendre 1982, date à laquelle, l'accès aux réseau est accordé gratuitement.

L'année suivante la National Science Fondation (NSF) américaine finance la mise en réseau de soixante universités américaines et de trois européennes. En 1985, le réseau de la NSF est intégré à Internet. On estime alors à 5000 le nombre d'utilisateurs du réseau.

Surtout la vitesse de transmission augmente progressivement et, en 1986, le réseau est branché sur les lignes publiques. Dés lors, Internet touche l'ensemble de la communauté scientifique. En 1987, 100 000 ordinateurs sont connectés et plus de 3000 centres de recherches dialoguent sur Internet. Progressivement Internet a été détourné de sa fonction militaire pour intéresser les chercheurs et les universitaires. Une communauté d'utilisateur est née, qui dispose de sa propre culture où se mêlent goût pour l'informatique, délire de chercheur et plaisir du dialogue.

L'apparition de logiciels d'accès à Internet, sous Windows, pour les micro ordinateurs, facilite l'approche du net. Le plus connu, mosaïc, sera distribué gratuitement à tous les utilisateurs du réseau.

En outre, avec le progrès de la compression numérique, la vidéo fait son entrée sur Internet. Les réseaux en ligne se rapprochent ainsi de la qualité graphique du CD-ROM.

Mais, c'est surtout à partir de 1992, que le coup d'accélérateur est donné. Les conditions à Internet, pour les entreprises privées, s'assouplissent, de sorte que tous ceux qui possèdent l'équipement nécessaire peuvent proposer des services.

Des sociétés commerciales s'installent sur le réseau pour vendre des services et du temps de connexion. Dés lors, de nouveaux acteurs apparaissent sur le réseau, des milliers de personnes se connectent. Internet devient un phénomène de société.

1.2 Lien entre progrès technique et changement social :

Je tiens tout d'abord à préciser que ces réflexions faites pour vérifier cette hypothèse ont été théoriquement puisées dans les ouvrages de Dominique Wolton « Internet et après » mais aussi de Philippe Breton « Le culte de l'Internet.

Depuis trente ans s'opère une valse de progrès des outils de communication. Les hommes face aux techniques de communication sont pressés, toujours en retard et cherchent le progrès rapide.

On a donc, à présent, des moyens de communications qui sont rapides et sans frontière.

Internet est depuis quelques années un outil qui est mis en avant. Beaucoup de personnes le considèrent comme un outil qui va bouleverser positivement et radicalement la société.

Il doit nous permettre par une meilleure communication d'être plus libre, plus solidaire et de diminuer les inégalités sociales.

C'est un outil qui va augmenter le pouvoir de notre démocratie, de par son interactivité possible, mais c'est aussi une porte vers une unification mondiale.

On assiste donc à une course du progrès technique pour arriver à une meilleure société.

La presse, organe qui est facilement sceptique, est, lui aussi, dans cette optique de la course au progrès.

Depuis une dizaine d'années, elle a publié un nombre incalculable de suppléments écrits ou audiovisuels sur les nouvelles technologies, citant constamment les Etats-Unis comme le modèle à suivre et dénonçant le retard des mentalités françaises.

L'idée de Dominique Wolton1(*) est de relativiser cette révolution.

Selon lui « ces visions technicistes du futur sont toutes fondées sur l'idée, dominante aux Etats-Unis, de la primauté de la technologie sur la société. Leur plus grand défaut est de méconnaître l'histoire... Obnubilés par la technologie, ils ne savent pas que les sociétés humaines ont toujours été plus compliquées que les technologies les plus sophistiquées. »

En effet il pense que le progrès technique ne suffit pas à lui seul à faire apparaître une mutation de la communication et de la culture.

Il pense que si une technique de communication joue un rôle essentiel, c'est parce qu'elle symbolise une rupture radicale existant simultanément dans l'ordre culturel dans la société.

Ce n'est pas l'imprimerie, qui en soi a bouleversé l'Europe, mais c'est le lien entre l'imprimerie et le profond mouvement de remise en cause de l'église catholique. C'est la réforme qui a donné son sens à la révolution de l'imprimerie et non l'imprimerie qui a permis la réforme.

De même la radio, puis la télévision n'ont eu cet impact que parce qu'elles étaient liées au profond mouvement en faveur de la démocratie de masse.

Si les techniques sont l'élément visible de la communication, l'essentiel est le modèle culturel qu'elles véhiculent, et le projet concernant le rôle et l'organisation du système de communication d'une société.

Un autre exemple qu'a cité Dominique Wolton2(*) dans sa théorie est ce qu'il appelle le désert européen de la communication.

Il nous explique que s'interroger sur l'intercompréhension européenne ne se limite pas à une interrogation technique.

En effet l'Europe est composée de 370 millions d'habitants et ce n'est pas en plaçant des ordinateurs et des télévisions interconnectés que l'on résoudra le problème de la cause européenne.

Il va falloir réexaminer l'histoire, les symboles, les représentations, les idéologies, les stéréotypes... et la performance des outils paraît dérisoire.

Les pays européens ont tous une forte culture et identité mais s'ils venaient à avoir une volonté de vraiment vivre en commun alors les techniques se joindraient pour effectuer ce lien mais on en revient à la dépendance des techniques par rapport à un modèle culturel et à un projet social.

Internet n'est donc pas, à son analyse, une révolution comme beaucoup le déclarent mais il est clair que les nouvelles technologies ont des atouts qui sont incontestables et qui attirent un public essentiellement jeune.

1.3 Des atouts incontestables

Il y a une certaine dimension psychologique qui, en effet, est essentielle dans l'attirance des nouvelles technologies car celles ci rejoignent le profond mouvement

d'individualisation de notre société.

Elles sont le symbole de la liberté et de la capacité à maîtriser le temps et l'espace, un peu comme la voiture dans les années 30.

On peut résumer cette attirance en trois mots qui sont : autonomie, maîtrise et vitesse.

Chacun peut agir, sans intermédiaire, quand il veut, sans filtre ni hiérarchie et en temps réel.

Je n'attends pas, j'agis et le résultat est immédiat. Cela donne un sentiment de liberté absolue voire même de puissance, dont rend bien compte l'expression « surfer sur le net ».

Un monde ouvert accessible à tous, et qui finalement donne une chance à chacun, quel que soit son itinéraire et ses diplômes.

Et c'est pour une de ces raisons que les nouvelles technologies acquièrent une dimension sociale, car elles permettent de donner une nouvelle chance à ceux qui ont raté la première.

Ce n'est pas seulement l'abondance, la liberté et l'absence de contrôle qui séduisent mais aussi la possibilité d'une auto-promotion possible sans école, sans maître et sans contrôle.

On peut selon Philippe Breton3(*) distinguer trois positions concernant l'attirance pour Internet.

Il y a les partisans du tout Internet, les partisans d'un usage raisonné et les technophobes.

Les partisans du tout Internet vont déployer toute leur énergie pour essayer de faire développer Internet qu'ils voient comme l'avenir de l'homme et de notre société.

Internet est pour eux un nouveau monde.

Les partisans de l'usage raisonné voient Internet comme un outil doté d'atouts considérables à exploiter mais ils ne le placent pas dans l'optique de faire une révolution sociale.

Les technophobes sont ceux qui s'opposent aux nouvelles techniques de communication et plus particulièrement à Internet.

En effet il peut être lié à l'ignorance et à la frustration des nouvelles techniques.

L'inégalité des situations personnelles et professionnelles, et l'inégalité de l'éducation peuvent provoquer ce phénomène.

Après l'illettrisme s'ajoute l'i-électronisme.

Il y a aussi ceux qui sont irrités par l'apologie faites par les médias sur Internet et qui préfèrent le refuser en bloc sans qu'ils aient vraiment de jugements de valeurs.

Les partisans du tout Internet nous parlent de promesses d'un monde meilleur.

Par exemple Bill Gates4(*) nous parle, dans son ouvrage « the road ahead », qu'Internet va pouvoir enrichir nos loisirs et nos cultures, qu'il va atténuer nos tensions urbaines puisque chacun travaillera chez lui ou dans une maison de campagne.

Il promet que l'on apprendra à mieux maîtriser notre vie dans tous ces aspects grâce aux nouveaux réseaux de communication.

Il fait, déjà là, une promesse assez considérable, mais on peut citer un autre personnage qui accentue ses propos.

Pierre Lévy5(*)est auteur de multiples essais, sur ce thème, qui vont avoir une grande influence dans les milieux des nouvelles technologies de l'information et au-delà.

Lévy n'hésite pas à évoquer la « reconnection globale de l'espèce humaine avec elle-même » qu'Internet va permettre.

Il pense que la véritable destination de l'homme est d'être un planétaire, participant activement à l'intelligence collective de son espèce.

Internet représente dans cette optique une « citadelle de lumière».

Tous ses propos nous parlent de la véritable finalité des nouvelles technologies de l'information. Tout se passe comme si Internet avait le pouvoir de réduire les tensions, de construire un lien social plus harmonieux et moins conflictuel. Le monde imaginaire que nous proposent ses discours est calme, lumineux et pacifié.

Il est aussi question de pouvoir tout faire de chez soi sans bouger de son fauteuil. On y trouvera donc toutes les activités que l'on exerce en ville ainsi que quelques autres nouvelles.

1.4 La transparence

Le thème de la transparence revient fréquemment dans le milieux des nouvelles technologies.

Cette valeur a même fait irruption dans le monde de la politique, qui certes sous l'ancien gouvernement, Lionel Jospin avait déclaré lors de la dix neuvième université d'été que « l'entrée de notre pays dans la société de l'information correspondait à plus d'accès au savoir et à la culture, plus d'emplois et de croissance, plus de service public et de transparence, plus de démocratie et de liberté ».

La transparence est ici au même niveau que d'autres valeurs jugées fondamentales.

La notion de transparence est parfois assimilée à l'utopie d'une harmonie sociale, sans secret ni mensonge, sans opposition ni conflit.

Le fait de rendre plus harmonieux le monde par Internet implique de renoncer aux conflits, aux oppositions, à la division, à la critique, aux jeux de pouvoir.

Pour cela, la poursuite d'un idéal de transparence implique qu'Internet soit un réseau totalement ouvert.

Il faut qu'il y ait une interconnexion généralisée et que l'on laisse passer ce qui est de l'ordre du privé, de l'intime, du secret.

Dans l'Ohio6(*), une expérience a été faite.

Six amis sont dans une maison 24h sur 24 et tout ce qu'ils font est filmé sur le net et disponible dans le monde entier.

 

Pour les fondamentalistes d'Internet, l'idéal d'un monde transparent s'incarne dans un « village globale », sans frontière, sans loi, sans contrainte. La libre circulation en est impérative, et toute norme qui fait entrave à cette libre circulation est perçue telle un ennemi à cette transparence.

Le piratage est aussi parfois assimilé à ce désir de transparence. Les attaques qui ont été faites en 2000 contre le portail de yahoo n'était pas pour détourner des données confidentielles mais c'était bien le culte actif de la transparence, de l'ouverture, de la suppression du secret qui peut expliquer de tels comportements.

Selon Pascal nivelle7(*), auteur d'un article dans libération en février 2000, les bibliographies de pirates sont rares, mais le peu que l'on ait se ressemblent. Pour dire que dans leur jeunesse, ils démontaient tous les objets afin d'essayer de comprendre comment ils fonctionnaient.

Même les passionnés d'Internet en général avait cette attitude étant enfants.

1.5 Cyber-rencontre

Internet est un réseau des réseaux qui permet, si il été poussé à l'extrémité, de séparer les hommes et de les dispenser de toute rencontre directe.

Les partisans les plus directs d'Internet affirment, que pour bénéficier des promesses qu'offre Internet pour accéder à ce nouveau monde, alors, il faudra y transférer la plupart des activités que jusque-là nous réalisions autrement : le travail, les loisirs, la télévision, le commerce, les relations avec autrui, la prière, et pour les plus extrémistes la sexualité.

Toute communication, toute rencontre, toute relation doivent désormais passer par le réseau.

Un concept qui est mis en parallèle est que le désir d'un monde meilleur peut provenir du fait que notre monde actuel est marqué par la violence.

Le but est d'aller vers une pacification en s'éloignant de l'autre. Chacun d'entre nous veut s'enfermer dans une bulle et dans une communication universelle pacifiée : tous les avantages de la communication sans ses risques.

Toutes les relations se feront depuis chez soi, ce seront des cybers-relations qui dispenseraient les relations directes et leurs inconvénients.

Internet apporterait la paix dans un monde troublé qui ne voit pas comment faire la paix.

Souvent les partisans d'Internet ont du mal à entrer en contact direct avec des personnes. Un Internaute peut passer des heures dans un cybercafé à communiquer sur le net et avoir une grosse difficulté à entrer en contact avec son voisin de gauche.

Il faut faire attention à ce multi branchement, car quoi que disent les partisans d'Internet, il y aura toujours un moment où il faudra lâcher les machines et apprendre à parler à quelqu'un directement .

Le cyber-monde est techniquement possible mais parait peu vraisemblable à s'appliquer.

Les chefs d `état ont tous les moyens pour communiquer entre eux par les machines mais on voit qu'ils prennent l'avion pour faire des milliers de kilomètres afin d'avoir une relation directe.

1.6 Inégalités 

Une promesse d'Internet est que, de par son accès à la culture universelle, et de par sa possibilité de communication planétaire, il sera un outil qui va faire baisser les inégalités.

Ceci reste à prouver et des études montrent le contraire.

En effet selon Dominique Wolton8(*) et Philippe Breton9(*), Internet est un outil qui va renforcer les inégalités.

Il y a déjà cinq millions d'illettrés en France auquel va s'ajouter l'i-electronisme. Tout le monde n'est pas familiarisé avec l'outil des nouvelles technologies et les écoles commencent tout juste à l'enseigner.

Le problème est surtout dans les pays du tiers monde où la population a moins l'occasion de se familiariser à ces nouvelles technologies.

Nous sommes très loin des discours de la « réunification de la conscience universelle » et plus proche de la figure classique de l'accroissement de la domination de certains, du fait de la maîtrise des outils de communication.

De plus Internet, contrairement à la télévision et à la radio qui offrent la même information pour tout le monde, est un outil où la personne doit aller chercher sa propre information.

Le problème est qu'il faut déjà avoir des acquis pour aller chercher de l'information.

Quelqu'un qui arrive sur le site du musée du Louvre ou de la bibliothèque de Paris doit avoir un minimum de connaissances pour savoir quoi demander.

Il va donc y avoir une différence d'utilisation d'Internet en fonction du niveau socioculturel.

Ce n'est pas tout, l'information sur Internet, qui aura une valeur ajoutée, risque de plus en plus dans l'avenir de devenir payant alors s'ajoutera en plus une sélection financière.

Jean-paul Fitoussi10(*) a écrit un ouvrage à ce propos, « le nouvel age des inégalités », qui représente bien cette pensée.

1.7 Liberté

La liberté est une notion qui par l'utilisation d'Internet risque d'être menacée sous certains aspects.

On parle souvent du réseau échelon dénoncé dans un rapport du parlement européen.11(*)

La national sécurity agency est accusée de se livrer à une activité d'interception systématique des communications mondiales, notamment celles qui transitent par Internet.

Les libertés sont également menacées par un développement des aspects du commerce électronique.

Tel est le thème du rapport 1999 de la commission nationale pour l'informatique et les libertés (CNIL)12(*) en France qui s'inquiète du développement de la cyber-surveillance et des conditions du commerce électronique.

La suppression des médiations dans le commerce rend les choses plus faciles.

Un simple clique et on passe à la décision d'achat et au paiement en ligne, les impulsifs ont intérêt à se maîtriser.

De plus et comme il est écrit un peu plus explicitement dans la suite de ce mémoire, les régies de publicités tentent avec un certain succés de violer la vie privée des Internautes.

Le principe est simple et il n'a pas attendu les nouvelles technologies de l'information et de la communication pour cela.

Plus le publicitaire connaît la vie, les goûts, les habitudes de celui à qui il s'adresse plus il pourra adapter son message et accroître les chances de séduire son interlocuteur et donc de vendre.

Il y a par la atteinte à la liberté.

Autre point, comme on l'a vu il faut se méfier du multi branchement afin qu'il ne diminue pas trop nos relations directes mais il y a une autre conséquence à prendre en compte.

En effet, un homme qui a ses différents portables, ses courriers électroniques, ses fax et autres services prochainement commercialisés sera sans cesse joignable.

Il suffit de voir déjà l'esclavagisme que représente un téléphone portable. Il y a là aussi une méfiance à avoir sur notre liberté.

1.8 Impact sur la société

Il est difficile de savoir comment Internet va se développer que ce soit dans un avenir lointain ou proche.

On a vu par ces différentes analyses qu'une propagande sur le thème de la « révolution Internet » a envahi les médias depuis fin 90.

Celui ci annonce une révolution des modes de vie et de la société.

Il semblerait que la réalité veuille relativiser cette révolution.

En effet Internet est un outil qui, de par sa performance technique, est capable de révolutionner une société mais il faudrait pour cela que notre société ait une volonté forte et générale de modification pour aller dans ce sens.

Si elle a cette volonté générale alors elle pourra prendre appui sur Internet pour faire ce que l'on appelle une révolution sociale.

Même sous la pression sociale des médias et leurs promesses, il est très vraisemblable qu'une société tout Internet comme le voient les plus forts partisans ne soit possible.

Il paraît clair que notre société ne désire pas numériser l'ensemble de ses activités.

Par contre même si Internet n'est pas une révolution comme promis, il est très probable que la potentialité technique de cet outil va attirer une partie de la population.

Elle ne va donc pas être une révolution sociale mais elle va modifier et créer une partie des activités économiques et sociales.

Internet va provoquer des atouts positifs sociaux mais il risque aussi d'entraîner des effets pervers.

Cette énorme base de données que constituent le réseau des réseaux peut être vue comme un formidable outil de transparence pour la population.

Elle aura accès à de nombreuses informations mais un des risques est que, ce que l'on appelle, le « no man's land juridique » n'empiète sur le domaine intime et privé des personnes.

On parle aussi de communication voire de pensée universelle. Internet peut permette à tout un chacun de communiquer avec qui on désire, en temps réel, et à l'autre bout du monde. Le problème est que cette technique n'enlèvera pas notre identité et notre culture qui est attachée à notre pays.

Internet est aussi comme on l'a vu précédemment un outil qui permet de s'auto-promotionner. Le réseau des réseaux permet d'y circuler librement et à grande vitesse. C'est un nouveau monde où on peut se sentir maître.

C'est un côté positif pour la reconnaissance de soi même.

A côté de cela, on a vu aussi les entraves possibles où les libertés et le risque d'inégalités ont pour probabilité de s'accentuer avec Internet.

Le défi n'est pas du coté du systeme de communication mais du coté des différences et de la cohabitation c'est à dire la capacité à gérer ses différences. La course aux nouvelles techniques risque d'être frustrante car l'enjeu de la communication n'est pas du coté de la performance technique mais du coté de l'épreuve de l'autrui.

De plus les fondamentalistes et les médias nous poussent vers Internet tant vers un coté de l'être ensemble mondial mais aussi vers une singularisation.

La vie idéale serait celle où nous serions séparés, où la rencontre directe serait réduite, il faut faire attention, parce que par-là, on menace un lien social déjà en difficulté.

Une étude13(*) réalisée par l'équipe de Robert Kraut auprès de 256 personnes sur deux ans à Pittsburgh a montré que l'utilisation d'Internet diminue le cercle des relations sociales proches et lointaines, augmente la solitude, augmente les sentiments dépressifs.

Des solitaires d'un genre nouveau apparaissent partout, qui n'entretiennent plus qu'un rapport informationnel et instrumentalisé au monde qui les entoure. Ces personnes construisent un lien social qui n'est plus tout à fait celui d'une société humaine.

1.9 Analyse d'hypothèse

L'hypothèse était de vérifier que le media d'Internet allait dans l'avenir effectuer en plus de sa révolution technique actuelle, une révolution sociale.

On entend par révolution sociale un bouleversement général des activités et des relations des personnes dans notre société.

D'après ces analyses, il semble que cette hypothèse ne soit pas totalement vérifiée et il convient de dire qu'Internet ne sera probablement pas une révolution sociale mais qu'elle va tout de même s'insérer dans notre société et y déployer quelques points positifs et négatifs. Internet est tout de même un outil avec d'énormes potentialités qui vaut vraiment la peine de s'y intéresser.

Sur un avenir proche, le développement d'accès à Internet est très difficilement calculable. On pourrait dire « qui vivra verra ». L'immense tapage qui se répercute partout, à la télévision, dans les médias, dans la publicité, dans les discours politiques aussi bien que dans les conversations quotidiennes, « il faut que je m'y mette », entend-on dans la bouche de nombreuses personnes, donnent plus l'impression de céder à une pression sociale que d'en avoir un réel besoin.

Passé un certain seuil de diffusion, un objet technique devient indispensable, même s'il n'est pas souhaité et si son usage pose problème.

Une fois atteint ce seuil, il deviendra difficile de se passer d'un ordinateur et d'Internet sous peine d'isoler socialement les récalcitrants.

C'est pour atteindre ce seuil que la publicité vise d'abord les couches sensibles, notamment la jeunesse, cible privilégiée de la promesse d'un nouveau monde.

CONCLUSION PREMIERE PARTIE

En conclusion de cette partie, Il est important de dire qu'il faut relativiser la notion de révolution sociale que laissent prétendre certains.

Internet n'arrivera pas à créer une société où toute information circulerait librement et pacifiquement. Il n'arrivera pas non plus à changer considérablement les rapports sociaux.

C'est un outil performant qui va nous aider dans de nombreuses activités qu'elles soient économiques, culturelles, communicationnelles et autres mais il ne bouleversera pas fondamentalement notre société mondiale.

C'est un outil qui n'est pas encore inséré dans notre société et qui cherche à prendre sa place.

Son développement est certes loin d'être à maturité, mais il ne semble pas avoir pour destinée de créer un monde nouveau et meilleur.

INTRODUCTION DEUXIEME PARTIE

Cette partie a pour objectif de vérifier cinq hypothèses qui concernent essentiellement la mise en version électronique des quotidiens de la presse écrite française.

Internet, associé à sa promesse de développement, nous a fait réfléchir sur l'éventualité d'une baisse, voire d'un remplacement de la presse écrite par la presse électronique.

Cette partie va nous permettre, par de la théorie, d'analyser ce point et d'avoir un aperçu sur les paradigmes de la presse électronique.

Il est question d'analyser les possibilités, le fonctionnement, les acteurs, le statut et l'état du marché actuel de cette nouvelle activité de presse en vérifiant cinq hypothèses.

Il y a donc dans cette partie cinq sous parties comprenant chacune une hypothèse vérifiée théoriquement l'une après l'autre.

Une fois après avoir validées ou non les hypothèses alors nous aurons fait le tour théorique de cette analyse.

II. DU SUPPORT PAPIER AU SUPPORT ELECTRONIQUE 

De nombreux quotidiens sur support papier ont créé une version sur support électronique.

Cette deuxième hypothèse énonce que la version électronique va concurrencer la version papier des quotidiens actuels.

1 . Concurrence ou complémentarité 

1.1 Les débuts de la presse en ligne 

Les débuts de la presse en ligne remontent à 1992 aux Etats-Unis; en France, il faut attendre 1995. La première expérience de mise en ligne a été faite par le Chicago Tribune au début de l'année 1992. Mais le quotidien qui fait figure de cas d'école est le Mercury News, créé en mai 1993 par un quotidien de la Silicon Valley, le San José Mercury News. Son succès rapide est à mettre en relation avec les caractéristiques bien particulières de la vallée californienne: plus de 60 % des foyers possèdent un ordinateur et la vie économique et culturelle est centrée sur la recherche et les nouvelles technologies.

L'exemple de Libération. Dès le début de l'année 1995, Libération14(*) lance un supplément hebdomadaire consacré au multimédia (paraissant le vendredi). Constatant le succès de ces pages, la direction du quotidien décide de mettre le cahier multimédia en ligne. Depuis, le contenu du site s'est largement développé: rubriques spécialement conçues pour la version électronique, riche iconographie, archives du journal payantes.

Par la suite de nombreux quotidiens régionaux ou nationaux se sont lancés dans l'aventure Internet comme le quotidien Sud-Ouest, Ouest France, Le Monde....

Selon une étude de Benchmark Group15(*) d'avril 2001, sur 3400 titres de presse français, plus d'un tiers est désormais présent sur Internet.

Le débat sur l'avenir de la presse écrite traditionnelle oscille actuellement entre optimisme béat et vision apocalyptique. Certains prophétisent la mort des journaux et même celle des journalistes, tandis que d'autres refusent d'entendre parler du support numérique et des conséquences qui découlent de son utilisation.


Avant de tenter d'examiner les changements, les contraintes et les atouts que représentent l'émergence du nouveau support interactif, une remarque s'impose: dans l'histoire de la communication, jamais une innovation n'a fait disparaître les technologies qui lui préexistaient. Seuls les modes et les instruments de production ont changé. Ainsi, l'arrivée de la radio et de la télévision a influé sur le devenir de la presse écrite, mais celle-ci n'a pas pour autant disparu.

C'est une des premières questions qui vient à l'esprit, à savoir les conséquences que la presse on line peut provoquer à la presse écrite.

Contrairement à ce que disent certaines personnes, qui placent Internet au-dessus de tout, la presse écrite va avoir de beaux jours encore devant elle. Il faut savoir qu'à l'heure où commence l'émergence de la presse en ligne, la presse mondiale écrite consomme elle, près de 53 millions de tonnes de papier chaque année dont plus de 2 millions pour la France16(*).

Internet est encore un nouveau media qui soufre d'un faible taux d'équipement de micro-ordinateurs. Ce qui entraîne que seulement encore une minorité de la population française a accès au réseau des réseaux.

Faisons donc, dans un premier temps, un premier point sur l'équipement des ménages, ce qui permettra de faire par la suite une comparaison avec les autres médias. Ceci va nous permettre de nous montrer, en l'état actuel, la place que prend Internet dans les ménages.

1.2 chiffre clés 

INTERNET :

 17(*)

2e tri 2002

1er tri 2002

4e tri 2001

3e tri 2001

2e tri 2001

Nombre de foyers équipés micro-ordinateur

8 894 000

soit 36,1 %
des foyers

8 806 000

soit 35,7 %
des foyers

8 685 000

soit 35,6 %
des foyers

8 680 000

soit 35,6 %
des foyers

8 420 000

soit 34,5 %
des foyers

Nombre de foyers ayant accès à Internet

5 410 000

soit 22,0 %
des foyers

5 384 000

soit 21,9 %
des foyers

5 196 000

soit 21,3 %
des foyers

4 387 000

soit 18,0 %
des foyers

4 445 000

soit 18,2 %
des foyers

36.1% des foyers sont équipés en micro-ordinateurs et 22% ont accès à Internet.

2

Juin 2002

Mai 2002

Avril 2002

Mars 2002

Nombre d'individus de 11 ans et plus déclarant s'être connectés à Internet au cours du dernier mois, quel que soit le lieu de connexion

16 528 000

soit 32,5 %
des Français

16 970 000

soit 33,4 %
des Français

16 591 000

soit 32,6 %
des Français

16 472 000

soit 32,4 %
des Français

Il y a 32.5% de la population qui déclare s'être connectées au moins une fois dans le mois.

 COMPTES D'ACCES A INTERNET OUVERTS PAR LES MEMBRES DE L'AFA18(*)

 

 19(*)

Abonnements individuels

(payants ou actifs à 40 jours / particuliers et professionnels)

Heures de connexions

(Réseau Téléphonique Commuté)

mars 2002

7 725 000

dont 734 500 accès haut débit

80.895.000

décembre 2001

6 986 500

dont 601 500 accès haut débit

73.640.000

sept. 2001

6.318.000

dont 420 000 accès haut débit

69.072.000

juin 2001

6.177.000

dont 351 000 accès haut débit

67.558.000

mars 2001

5.968.000

71.393.000

décembre 2000

5.263.000

54.600.000

septembre 2000

4.590.000

40.007.000

juillet 2000

4.281.000

33.786.000

avril 2000

4.105.000

34.811.800

janvier 2000

3.030.000

25.265.000

octobre 1999

1.925.000

17.025.000

juillet 1999

1.642.000

14.050.000

avril 1999

1.500.000

12.930.000

janvier 1999

1.280.000

11.200.000

octobre 1998

960.000

8.000.000

juillet 1998

802.000

6.140.000

avril 1998

697.000

5.200.000

janvier 1998

540.000

4.000.000

septembre 1997

400.000

3.000.000

septembre 1996

150.000

600.000

 

7 725 00 abonnements ouverts par les membres de l'AFA.

Dans ces tableaux on peut donc s'apercevoir qu'il y a 22 % soit 5 410 000 de foyers ayant accès à Internet et qu'il y a eu une augmentation de 4% en un an.

Par ailleurs on peut comparer ce chiffre au taux d'équipement de deux autres médias.

La télévision :

L'histogramme20(*) ci dessous nous montre qu'il y a 93% des foyers qui sont équipés d'une télévision .

TAUX D'EQUIPEMENT AUDIOVISUEL DES FOYERS ENTRE 1981 ET 2001

 

La radio :

Un équipement par foyer de six postes en moyenne.

Pour la presse on ne peut pas parler d'équipement puisque tout le monde est censé pouvoir s'acheter un quotidien. Néanmoins, il y a selon media poche, environ 42% de la population française qui lisent au moins un quotidien. Ces chiffres font déjà apparaître un point essentiel, Internet est un media qui, comparé aux autres, a encore un faible taux de pénétration dans les foyers.

Internet est encore un nouveau media mais il faut préciser qu'il est en évolution constante, il suffit de voir le nombre d'abonnés à l'AFA pour s'apercevoir que l'on est passé de 150 000 abonnés en 1996 à 7 725 000 en 2002.

Il a fallu une quarantaine d'année pour que la radio atteigne une audience de 50 millions et prés d'une quinzaine pour la télévision, Internet est à 7 millions en 5 ans.

1.3 Des lectorats différents 

Pas plus que la radio et la télévision n'ont mis au pilon la presse et l'édition, Internet ne supplantera pas les journaux imprimés.

C'est au contraire un moyen pour la presse écrite de se diversifier et de répondre à de nouveaux besoins.

Dans un premier point, les éditions en ligne des journaux permettent souvent de toucher des lecteurs qui ne lisent pas l'édition papier.

Par exemple, dans le cas du quotidien les Echos21(*), 60 %22(*) des lecteurs ne lisent pas l'édition papier. De même, près de deux tiers des abonnés du Wall Street Journal23(*) interactif ne sont pas abonnés au journal traditionnel.

Il faut savoir que l'un des drames de la presse écrite est dans le peu d'intérêt que lui portent les jeunes générations. D'autant que la lecture d'un quotidien relève d'une habitude qui s'apprend très tôt dans la vie, sinon elle ne s'acquiert que très difficilement. Les Internautes sont justement plus jeunes que le lecteur traditionnel. C'est un nouveau public inespéré pour les quotidiens trop souvent réservés à « papa ». Le web doit pouvoir fédérer ces deux générations, en leur proposant une information plus crédible et plus attractive.

Il signale même que les jeunes internautes français, les 15-34 ans, sont ceux qui se rendent le plus fréquemment dans un kiosque à journaux pour acheter un magazine ou un quotidien. C'est ce que révèle une étude rendue publique fin 1999 par bva/diffusion contrôle24(*). Surfer sur l'information les inciterait finalement plus, que leurs

aînés, à feuilleter les journaux avant de les acheter. Plus de la moitié des internautes sont abonnés à des journaux alors que les autres ne sont seulement qu' un tiers.

1.4 Convergence des deux supports 

Effectivement la presse sur la toile va permettre à la presse écrite de se diversifier en touchant un nouveau public tout en répondant à un autre besoin de son lectorat habituel.

La presse sur la toile va venir complémentariser la presse écrite imprimée et on peut déjà donner certains grands avantages que donnent cette complémentarité nouvelle.

Modernité. L'arrivée sur la toile de la presse écrite lui confère une nouvelle image de modernité qui était auparavant l'apanage de la télévision et, dans une moindre mesure, de la radio. Il devient possible d'adjoindre à l'écrit, pour le rendre plus attractif, plus réactif, du son et des images.

Valorisation du fond documentaire. Les services en ligne de nombreux journaux mettent à la disposition du lecteur une partie de leur archives. La recherche est facilitée par un classement thématique et l'utilisation de moteurs de recherche. La mise en ligne permet également de valoriser le fond documentaire des journaux par l'accès aux bases de données développé par les services de documentions et les journalistes.

Profondeur de l'information. Grâce aux hyperliens, l'information acquiert une nouvelle dimension, une nouvelle profondeur. On relie l'article à des documents complémentaires tels que des cartes géographiques, des notices biographiques, des textes officiels, des informations de nature économique, culturelle, des articles antérieurs... Le journaliste peut également mettre à la disposition du lecteur une partie de ses sources, afin d'étayer ce qu'il avance. La presse écrite s'affranchit, en quelques sortes, des contraintes espace-temps et peut espérer augmenter son crédit auprès des lecteurs. L'arrivée sur la Toile de la presse écrite élargit le contenu de l'information offerte: les sites web des journaux sont désormais à même de proposer à la fois, comme le précise Dominique Wolton25(*), de " l'information événement" et de "l'information connaissance". On trouve également, sur les sites des journaux, de "l'information service" et de "l'information loisir", ce qui peut parfois poser un problème de confusion entre ce qui relève de la pratique du journalisme et de celle du commerce.

1.5 l'interactivité :

        L'interactivité entre le journaliste et son lecteur n'est pas née avec Internet puisque, depuis l'invention du courrier des lecteurs, émetteurs et récepteurs dialoguent. Mais Internet donne une ampleur nouvelle à l'interactivité, transforme les rapports entre le journaliste et son lecteur. Grâce au courrier électronique, le lecteur peut réagir sur un article, demander des précisions à son auteur.

Par-là même, la fonction communautaire du journal (et la fidélité pour la publication) se renforce, comme en témoigne la multiplication des forums de discussions sur les sites web des journaux. La discussion porte sur  des thèmes lancés par le journal ou même par les lecteurs. Le fait que le lecteur soit de plus en plus critique, et surtout qu'il dispose désormais des moyens de faire part de ses réactions, oblige le médiateur à rechercher une plus grande fiabilité, à faire preuve d'un plus grand sérieux.

Un exemple d'interactivité sur Aftonbladet Online26(*) : Dag Kättsröm, journaliste Internet au quotidien suédois, est allé au Japon pour couvrir les jeux olympiques à Nagano en décembre 1997 . Au-delà des images, du son et de la vidéo, son intervention en tant que journaliste multimédia consistait à accéder à Internet quotidiennement grâce à son ordinateur portable et à animer des forums de discussion (chats) en donnant la parole à différents champions sportifs présents là-bas. Les internautes pouvaient directement poser des questions aux sportifs.

1.6 Personnalisation de l'offre

 
 La force presque paradoxale de l'Internet est de s'adresser, comme aucun mass-media n'a pu le faire jusqu'à ce jour, au plus grand nombre, mais aussi de pouvoir retenir l'attention de public bien ciblé pour leur offrir une information spécifique ou personnalisée. La presse on line peut ainsi conjuguer maxi audience et micro-lectorats. Internet marque l'avènement du « one to one ». Cette nouvelle pratique
venue du marketing direct pourrait faire des émules chez les éditeurs tentés de livrer en ligne une édition unique pour chaque lecteur, en fonction de ses besoins.
Avec la pratique personnalisée du « push », le télénetspectateur est né.
Néanmoins, la pratique du push, notamment à partir des listes de diffusion, peut être une restriction à la liberté de l'internaute d'accéder au contenu de son choix lorsque elle est utilisée sans son consentement préalable. Cette mise en garde a été formulée par le conseil supérieur de l'audiovisuel qui considérait néanmoins cette technique comme un progrès dés lors qu'il est mis en oeuvre avec le consentement de l'internaute.
Pour exemple, le second quotidien économique français, la tribune27(*), propose un abonnement annuel de 185 euros qui comprend notamment la possibilité de construire son propre journal personnalisé en fonction de ses rubriques favorites, ses thèmes préférés et les noms des sociétés recherchés. Sans oublier la réception automatique en « push » de sa « newsletters » quotidienne et de pouvoir gérer son portefeuille boursier à distance.
Les journaux en ligne peuvent trouver également dans la réalisation et l'envoi périodique de lettres électroniques un moyen d'alerter, de fidéliser et d'informer l'internaute sur le contenu évolutif de leur site. De nombreux journaux en ligne proposent aussi, afin de faciliter la tache de l'internaute, d'envoyer tous les matins toute ou une grosse partie de l'édition on line. L'internaute n'a même plus besoin d'aller sur le site pour avoir le quotidien.

1.7 Analyse d'hypothèse

Cette deuxième hypothèse n'est pas non plus vérifié ; dans le sens que la réponse démontre qu'Internet est un nouveau media complémentaire à la presse écrite et qu'il offre des possibilités nouvelles à celle ci. On a vu précédemment tous les atouts qu'offrent ce nouveau media aux quotidiens.

Pour cela la presse écrite ne doit pas se cantonner à reproduire sur le net exactement la version imprimée. Elle doit se tourner vers une nouvelle forme pour délivrer ses informations.

On va donc se tourner avec ce nouveau media vers une nouvelle forme de journalisme mais la question qui nous vient est de savoir si l'information transmise par ces journalistes sur le web reste aussi crédible que la presse écrite traditionnelle.

2. La fonction de journaliste est elle crédible sur Internet ?

Cette troisième hypothèse émet que les informations journalistiques transmises sur Internet sont moins crédibles que les informations transmises par la presse écrite traditionnelle.

        Dans le monde de la presse en ligne, la fonction journalistique perd ses repères traditionnels. Si la plupart des grands quotidiens se sont lancés sur le réseau, aucun ne livre une réplique identique de l'édition papier. Comme on l'a vu précédemment il est préférable pour eux au contraire d'offrir au lecteur un contenu différencié, enrichi grâce aux ressources qu'offre le nouveau support. De l'article,  le journaliste doit passer au traitement multimédia du sujet : de la structure linéaire, il passe à la structure en étoile, son style se rapproche de l'oralité, les sujets sont remis en contexte et surtout, le journaliste perd le monopole qu'il détenait sur l'accès aux sources d'information et en conséquence le monopole de leur diffusion.

2.1 La démonopolisation de l'information

         Le journaliste perd ses privilèges. L'accès comme la diffusion de l'information sont démocratisés et ouverts à tous pour un moindre coût sur le réseau. Et cela constitue un des défis majeurs pour la profession. La démonopolisation  de l'information est la conséquence directe de la capacité du World Wide Web. La Toile donne en effet accès à toutes sortes de données, provenant des origines les plus diverses et accessibles par un clique de souris à tout le monde. Et c'est précisément cette logique de diffusion des informations tous azimuts qui remet en question certain des attributs traditionnels du journaliste. En premier lieu, il perd son monopole d'accès aux sources officielles d'information que sont les agences de presse. En second lieu, la diffusion de l'information peut désormais se faire sans la courroie de transmission que sont les journalistes : n'importe qui est en droit de mettre en ligne un site se proclamant informatif, et chaque acteur de l'actualité (politique, économique, syndicale, culturelle...) peut diffuser directement et avec une grande facilité les informations le concernant ou liées à son domaine d'activité.

2.2 Libre accès aux sources

      Internet a mis fin de manière définitive à ce qui était souvent perçu comme un privilège injustifié : le monopole des journalistes sur l'accès aux dépêches des agences de presse officielles. Traditionnellement, dans la presse écrite, les rédactions suivaient heure par heure les évènements importants qui se déroulaient à travers le monde grâce aux fils de presse des grandes agences comme l'AFP28(*). Pendant longtemps, les journalistes ont profité de cet avantage qui leur permettait de limiter la concurrence de l'information au sein des organes de presse. Ainsi, les particuliers n'ayant pas accès à ces sources d'information, seuls les médias, juridiquement reconnus comme organes de presse, étaient habilités et matériellement capables de diffuser l'information. Le réseau des réseaux remet tout cela en cause en mettant à disposition des internautes l'intégralité des informations distribuées par les agences de presse. Tout le monde peut désormais accéder au même titre qu'un journaliste à ces sources essentielles d'information.

2.3 Diffusion de l'information

       A cette démonopolisation de l'accès aux sources s'ajoute la démonopolisation de la diffusion de l'information. Dans la mesure où l'accès aux sources d'information est ouvert à tous, il n'est plus matériellement nécessaire d'être juridiquement reconnu comme journaliste pour diffuser de l'information. Quelle nécessité y aurait-il à entrer dans une profession qui a perdu ses privilèges ? La création d'un webzine est libre et peu onéreuse. Quiconque peut s'auto proclamer cyber-journaliste. De plus, grâce au faible coût que suppose la création d'un site web, la plupart des acteurs des évènements politiques, économiques, sociaux... peuvent désormais diffuser et échanger directement leur information originale sans nécessairement passer par la courroie de transmission de la presse et le filtre subjectif des journalistes.

Ainsi, la plupart des institutions administratives se sont dotées d'un site web pour mieux répondre aux questions et demandes des Français. De même, les entreprises ou les partis politiques ont tous leur site afin de pouvoir communiquer directement avec l'électeur ou le consommateur. Ce qui est également intéressant, c'est de constater qu'en plus de ces sites liés à des institutions permanentes, de très nombreux sites sont créés au jour le jour, en fonction de l'actualité, pour réagir, exprimer des opinions ou apporter des compléments d'information sur les évènements.  Les acteurs de l'actualité trouvent sur Internet l'opportunité de pouvoir exprimer facilement un droit de réponse aux rumeurs ou opinions divulguées à leur sujet.
        Ainsi, Internet donne accès au monde jusqu'ici interdit des communiqués de presse, des dépêches, des législations, des rapports administratifs et permet à chacun de jouer au journaliste. Cependant, la possibilité ouverte à tous de se proclamer journaliste soulève de nombreuses difficultés. En plus d'être une formidable source d'information, le réseau peut également être un dangereux outil de désinformation.

2.4 Perte de crédibilité 

        La surabondance et l'absence de contrôle de l'information risque de faire de la Toile une sorte de boîte de Pandore. Le réseau véhicule, en effet, un très grand nombre de bruits de couloirs, de propagande ou d'infos non vérifiées ce qui amène certains observateurs à penser qu'Internet serait un média pervers voire dangereux car défait de tout contrôle et sans déontologie unifiée. On peut donner pour exemple de mentionner le Drudge Report29(*) comme le prototype du site divulguant de l'information fondée sur des rumeurs; ce type d'adresse, qui s'est multiplié depuis l'affaire Monica Lewinski,  est absolument condamnable même s' il est reconnu comme une règle du jeu que toutes les informations ne sont pas vraies (Drudge avoue que 20 % de ses informations sont fausses). En effet, ces reporters auto-proclamés offrent aux lecteurs un mélange d'infos et d'intox que rien ne permet de séparer. Ils prennent donc la responsabilité de porter indûment atteinte à la dignité de personnes médiatisées en semant le doute dans l'esprit du lecteur. Et ce doute est d'autant plus accentué du fait de la crédibilité qu'a acquis Matt Drudge en amorçant le Monicagate.

L'affaire Salinger constitue également un exemple de désinformation provoqué par Internet. Salinger, ancien secrétaire d'Etat de Kennedy, avait, sur la foi d'un document circulant sur le réseau, prétendu que l'avion de la TWA qui s'était écrasé près de New York en juillet 1996, avait été descendu par un missile de l'armée américaine.

Un autre danger réside dans la falsification de documents facilitée par les possibilités technologiques immenses qu'offre la numérisation. Il devient aisé de véritablement manipuler l'information, de créer de faux événements avec photos, films ou bandes audio à l'appui.  Le réseau peut laisser passer une quantité considérable de propos sectaires, haineux, de recettes terroristes, d'images pornographiques, de complots, d'idées révisionnistes...

Le contrôle très facile en presse écrite demeure en grande partie inefficace sur le web.

Enfin, l'information peut parfois être étroitement mêlée au commerce électronique au risque d'une confusion des genres. En effet, les journaux en ligne, pour la plupart disponibles gratuitement, recherchent des moyens de devenir rentables et la pratique du commerce électronique commissionné en est un. Les journaux en ligne peuvent passer des accords avec des sites marchands et proposer à leur lecteurs de devenir acheteurs. L'idée qui pose difficulté est de proposer par exemple, à la fin d'un article critique sur un livre ou un disque, de l'acquérir par un simple clique (et un numéro de carte bleue). La correspondance entre l'information et la proposition d'achat, source de revenu pour le journal, pose bien évidemment la question de la crédibilité et de l'indépendance de l'information. On peut se demander si un journaliste n'est pas tenté d'être complaisant, si ses propos sont susceptibles d'augmenter les gains de  son entreprise, ou encore si les sujets ne risquent pas d'être choisis en fonction de leur capacité à faire vendre.

2.5 Ou hyper-crédibilité.

        Contre ces différentes sortes d'atteinte à la crédibilité de l'information diffusée sur le réseau, ce dernier possède des capacités de résistance. En premier lieu, il permet une riposte instantanée à toute attaque fondée sur la désinformation. Les faux bruits peuvent être contrecarrés par des sites s'inscrivant en faux contre une rumeur et ce d'autant plus facilement qu'ils auraient par ailleurs eux-même une légitimité plus forte. Il est probable qu'une rumeur non fondée lancée par Matt Drudge se trouverait vite décrédibilisée si le Washington Post30(*) la contredisait. Par ailleurs, le réseau offre une capacité nouvelle au lecteur de vérifier toutes les assertions. Une des garanties de la véracité d'une information se trouve dans leur remise en contexte, par le biais des liens hypertextes. Les articles en ligne fournissent souvent les adresses de leurs sources et laissent au lecteur le loisir de remonter à l'information brute. La crédibilité se mesure bien souvent au degré de transparence des sources d'information.

L'accès direct depuis l'article aux communiqués de presse, aux dépêches et autres documents originaux ne peut que fournir une crédibilité accrue, même par rapport aux journaux classiques. L'article en ligne est désormais accompagné d'archives historiques, ou d'une grande diversité de textes produits sur le sujet.

Enfin, Internet permet de mêler les informations issues des quotidiens, des radios, des chaînes télévision, des agences de presse et met ainsi fin à l'unicité des sources. Comme pour la presse traditionnelle, le journaliste en ligne, pour être crédible doit faire ses preuves. Les grands quotidiens papier qui ont crée une édition en ligne offrent à cette dernière toute la crédibilité de leur nom.

Il est logique que l'image de crédibilité atteint sur le support écrit se poursuit sur le support internet. La question de la crédibilité de l'information renvoie fondamentalement à la mission sociale du journaliste qui consiste à peser, jauger, interpréter les diverses sources. L'abondance des données disponibles sur le net ne fait que rappeler la nécessité de la fonction de médiateur du journaliste.

2.6 Analyse de l'hypothèse

En effet par cette analyse, cette hypothèse a tendance à se vérifier même si on a vu que le réseau offre tout de même des possibilités de crédibiliser cette information.

En effet la crédibilité des informations est touchée par la nature de ce media. Ce gigantesque gisement de données accessibles à tout le monde, que ce soit pour y diffuser ou y prendre de l'information, entraîne une baisse de la véracité de cette information.

3. Du journaliste au cyber-journaliste

Cette quatrième hypothèse émise énonce que le métier de cyber-journaliste est une profession à part entière.

C'est à dire que c'est une profession qui demande une formation et une expérience pour l'exercer.

Il ne suffit pas d'être très bon journaliste sur support papier pour aussi être très bon journaliste sur support numérique.

3.1 Une forte déontologie

        Non seulement le journaliste n'a aucun droit immanent au monopole de l'information, mais il ne doit pas craindre que le public ait désormais accès à des sources brutes d'informations sans passer par eux. Bien au contraire, le nombre quasi illimité d'informations disponibles sur le Web et la difficulté d'évaluer leur crédibilité rend plus nécessaire que jamais la fonction de médiateur que doit jouer le journaliste. Ce dernier doit donc apporter de la valeur ajoutée à l'information disponible en ligne. Et cela ne semble possible que dans un cadre déontologique précis.

        La surabondance de l'information disponible grâce au Web rend cruciale la fonction de journaliste. Nous l'avons vu, les infos sur Internet sont de diverses qualités. Et sur un sujet que le lecteur connaît mal, il aura le besoin précieux d'un médiateur pour assurer le tri des données, la validation des sources, la remise en perspective des événements... Les journalistes doivent assumer la fonction essentielle de critique du cyber-espace pour qu'il ne s'agisse pas d'un immense fourre-tout, dans lequel chercher un renseignement crédible reviendrait à chercher une aiguille dans une botte de foin.

Distinguer le vrai du faux, contrecarrer une intox ou une désinformation de propagande est un travail extrêmement difficile et qui s'avère être d'une grande utilité dans un espace où le contrôle est faible. Internet est un lieu privilégié de la liberté d'expression et il convient de ne pas confondre l'expression d'une opinion avec de l'information brute. Parmi les mille métiers de la communication qui trouvent un terrain propice à leur fonction sur le Web, le journaliste doit assumer la responsabilité de garder un oeil critique sur l'ensemble de leur diffusion et doit pour cela traiter l'information avec plus de soin et plus de rigueur.

Ainsi, la valeur ajoutée que le journaliste apporte à l'information devient très précieuse dans ce nouveau contexte. La nécessité d'un triage intelligent se fait plus pressante dans cette pluie d'informations. De nombreux moteurs de recherche assument déjà une fonction de tri fondé sur des critères donnés par l'internaute. Cela permet de se faire livrer rapidement un grand nombre de documents sur un sujet choisi. Cependant, en bonne machine informatique, le moteur de recherche n'est pas à même de distinguer le vrai du faux et de faire une sélection qualitative des données. Il incombe donc au journaliste de classer qualitativement l'information et de la présenter épurée. De cette manière, l'information pourra avoir diverses qualités.

Et si aujourd'hui, la faiblesse de la demande, le principe de la gratuité du net empêche en général les journaux en ligne d'être payants, il semble qu'à court terme la valeur ajoutée d'une information devienne onéreuse. Internet risque de devenir un class media. La qualité de l'information aura son prix. Ceux qui pourront payer auront accès à une information triée et remise en perspective; les autres seront livrés à leur propre discernement dans la jungle de l'information commune. Déjà, des sites comme la tribune31(*), les échos32(*) ou le Wall Street journal33(*) proposent des informations

financières et économiques onéreuses.

Il en est de même avec l'actualité générale avec par exemple le monde34(*) qui vend une partie de son contenu.

Quoi qu'il en soit, le journaliste doit pour le moment distinguer son information de la liberté d'expression de tout un chacun.

3.2 L'écriture sur le web

L'écriture sur le web comme la presse écrite a ses propres règles dont on peut déjà dégager les parentés avec les médias traditionnels.

Le web est proche de la presse écrite de par sa méthode de production: mise en page, création et renouvellement de la une sont autant d'étapes que l'on retrouve dans la presse écrite. De la même façon, avec l'hypertextualité, on peut se contenter de lire le premier niveau d'information. Comme sur le papier on lit le titre, le chapeau et les premiers paragraphes.

En matière d'écriture, le style a beaucoup de points communs avec la radio. Phrases courtes, textes courts, syntaxes simples semblent être les critères les plus adaptés pour faciliter la lecture sur le Net, et donc sur écran. Le texte sur le Web doit être plus percutant que le texte sur papier. On s'approcherait plutôt de l'écriture type d'approches, "bref et complet", "une phrase, une idée".

Néanmoins, la grande nouveauté que nous apporte ce média est l' l'hypertextualité.

En effet la longueur de l'information est définie par l'équipe éditoriale, à savoir que par exemple un quotidien comme Sud-Ouest35(*) va préférer diminuer l'actualité générale afin de ne pas donner toutes les infos qu'il y a dans la version papier par contre elle va donner plus d'informations sur d'autres sujets qui seront dans les rubriques annexes (Voir entretien avec Frédéric Saller à la troisième partie de ce mémoire).

Quoi qu'il en soit l' l'hypertextualité offre aux journalistes de nombreuses possibilités afin de diffuser leurs informations.

En effet grâce aux multiples liens hypertextes, l'article d'un journaliste peut devenir en quelque sorte la « capsule » permettant de pénétrer dans la galaxie multimédia de l'information. L'article n'est plus une fin en soi. Sur le web, il devient une fenêtre qui s'entrouvre sur le monde.

Les techniques journalistiques induites par Internet permettent, pour la première fois de pouvoir restituer l'information dans son contexte historique, économique ou encore géographique, grâce aux liens documentaires activés d'un simple « clique ».

L'internaute passe ainsi, en un clin d'oeil, de l'information à l'état des connaissances s'y rapportant.

3.3 Une lecture plus fatigante 

Le texte à l'écran est différent du texte papier d'abord parce qu'il est à l'écran : luminosité et scintillement provoquent de la fatigue et peuvent gêner la lecture.

De plus, à l'écran, on n'a qu'une vue partielle du texte. A aucun moment il n'est possible d'avoir une représentation physique exacte de la totalité du texte, ou alors il faut l' imprimer pour le retrouver sur support papier.

Un effort de mémoire est parfois nécessaire, le retour en arrière est moins évident et moins souple que sur le support papier (il dépend complètement de la navigation prévue par l'auteur).

Pour peu que l'on utilise les possibilités d'animation, les effets d'apparition et de disparition, l'écriture multimédia est donc bien plus riche que l'écriture sur papier, mais aussi plus limitée à cause de la nature et de la taille même de l'écran.

De plus, selon Jakob Nielsen36(*), la lecture à l'écran est 25% plus lente que la lecture sur papier. D'où la nécessité d'être plus "indulgent" avec le lecteur Internet et d'augmenter la concision ainsi que la mise en relief des textes en ligne.

Il y a selon cette même étude 79% des utilisateurs qui survolent les textes et 16% qui lisent mot à mot.

Il paraît clair que la lecture à l'écran est moins confortable qu'une lecture sur papier surtout du fait de la luminosité et de la taille de l'écran. On a une plus grande vue d'ensemble quand c'est sur support papier.

C'est un point important aux freins du développement de la presse numérique.

Le confort de la lecture d'une presse sur support papier sera très difficilement remplaçable par le support électronique.

3.4 Une nouvelle écriture du fait d'une nouvelle lecture

L' « attaque » et la « chute » ne constituent plus les limites d'un texte ce qui entraîne que la lecture ne se fera plus nécessairement de façon linéaire. Les « encadrés », « sous-papiers », et autres « angles » de la mise en page traditionnelle laissent place à des liens hypertextes renvoyant à d'autres niveaux d'information.

Le mode de lecture va donc être modifié et c'est aux journalistes du net de réussir à l'orienter par des signalétiques claires et une mise en ligne intuitive. La mise en page n'est plus désormais en une seule dimension.

Il faut que les liens soit clairs et logiques et qu'il permettent aux lecteurs d'aller vers l'information désirée.

Il ne suffit pas d'être un pro de l'informatique pour connaître le comportements et les habitudes d'un Internaute. C'est pour cela que le journaliste du web doit bien connaître l'univers du web pour y guider ses lecteurs de façon la plus intelligente possible.

Il y a quatre ans, selon une étude réalisée par media source37(*), le journaliste sur Internet se plaignait de n'être là que pour transformer la version écrite en numérique, mais on s'aperçoit que maintenant les grands quotidiens ont compris les possibilités de ce media et tendent vers des nouvelles rubriques qui ont un contenu original. Le cyber journaliste avec son nouveau media est donc en train de naître.

Jacob Nielsen explique que comme le lecteur de la presse écrite, le lecteur on line va généralement commencer par survoler la page qu'il a devant lui plutôt que de lire mot à mot. C'est une fois qu'il a repéré ce qui l' intéressait qu'il va commencer à lire attentivement le texte.

En conséquence le journaliste doit, encore là, utiliser des textes faciles à survoler à l'oeil nu, grâce à des mots clés utilisés comme liens hypertextes ou alors colorés, des sous-titres explicites, et une idée par paragraphe.

Dans tous les cas, et quoi qu'il en soit de la politique éditoriale du quotidien, Internet est un media, qui comme tous les autres, demande une écriture propre et qui de plus, par sa technicité permet d'approfondir l'information.

Le journaliste du net doit arriver à exploiter intelligemment les atouts qu'offre Internet pour arriver à donner une information qui soit claire, vivante et complète.

Il semble que nous sommes encore dans les prémisses de cette écriture mais on sent déjà que la profession commence à se développer dans ce sens.

On peut s'apercevoir, de par l'émergence progressive des formations qui sont en train de naître, que le cyber-journalisme a certes, besoin des qualités du journaliste des médias traditionnels, mais qu'il a aussi besoin d'autres qualités pour sa nouvelle profession.

3.5 Formation

        La majeure partie des journalistes qui travaillent sur le web n'a reçu au départ aucune formation spécifique pour ce support. Ils se sont formés sur le tas et se distinguent de ceux de leurs collègues qui n'utilisent pas encore l'outil Internet par un goût souvent prononcé pour la micro-informatique. L'exemple du responsable du service web de Ouest France38(*) est significatif: professionnel expérimenté et intéressé par tout ce qui touche à la micro-informatique et à l'information scientifique et technique, Bernard Boudic (chef de service des informations générales) se tourne vers le support interactif en 1996.

On peut aussi noter des formations académiques qui se sont mis en place afin de donner une formation théorique à ceux qui veulent s'orienter vers ce nouveau métier.

Il y a par exemple l'école JMK de journalisme en Suède qui dispose depuis 1996 d'un cursus de cinq mois baptisé Global Electronic Journalism (GEJ) et dédié à la formation au journalisme sur Internet.  Le principal centre de formation JMK est situé à l'Université de Stockholm et forme au journalisme pendant trois ans, avec désormais l'option de pouvoir rajouter un semestre de formation au sein du GEJ.

Cette formation au journalisme sur Internet consiste à apprendre la mise en page au format HTML de journaux on line en s'inspirant des choses déjà existantes sur le web, ainsi qu'à savoir rechercher et trouver l'information,  en naviguant sur le web au travers des moteurs de recherche.

Même si la déontologie par rapport à ce nouveau média n'est pas au coeur de cette formation, elle va sensibiliser à la manière de traiter l'information.

En Espagne, l'université Pamplona propose aussi une formation de journalisme on line.

En France, il faut noter que l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille avait instauré la filière "journalisme multimédia" qui cherchait à améliorer les connaissances théoriques et techniques des journalistes chevronnés ou fraîchement diplômés. Cette formation était censée permettre au journaliste multimédia de mieux dialoguer avec les autres corps de  métier opérant dans les services web des journaux: informaticiens, graphistes... Elle était également censée lui apprendre à adapter son savoir-faire en matière de traitement de l'information aux supports multimédias. Le contenu de la formation était complet: histoire, économie, droit, éthique  des médias et du multimédia; notion de programmation informatique et de langage HTML et Java script; infographie...

Cette formation a été arrêtée au bout d'un an seulement.

3.6 Analyse de l'hypothèse

Cette quatrième hypothèse a été vérifiée par la recherche théorique effectuée.

Un passionné de l'informatique et d'Internet ne peut pas se prétendre être un bon journaliste sur le web, tout comme un bon journaliste de la presse écrite ne peut pas se prononcer être un bon journaliste sur Internet.

Ce métier consiste à avoir une formation en la matière ou d'apprendre par l'expérience comme pour tout autre métier.

4.Rentabilité de la presse sur support électronique 

Nous avons, depuis le début de cette partie, démontré que la presse sur support électronique venait se complémentariser avec la presse sur support papier, qu'elle faisait perdre de la crédibilité à la fonction de journaliste et qu'elle donnait lieu à une nouvelle profession. Maintenant, la cinquième hypothèse est de vérifier si par son faible coût de production et de diffusion, la version électronique va devenir plus rentable que celle du papier.

Le passage à un « mode de transport » plus rapide, entrant directement chez le consommateur et nécessitant des charges de fabrication, bien moindres comparées à l'imprimerie, ne pouvaient qu'intéresser la presse. En effet, les coûts du prépresse à l'impression et de la distribution sont des coûts qui sont lourds pour les comptes des journaux.

Ainsi, l'un des atouts majeurs de la cyber presse tient à la disparition de la fabrication physique. Ce n'est plus le journal qui investit dans la diffusion, mais l'acheteur qui doit s'équiper en matériel de réception (ordinateur personnel, modem, abonnement). Ceci étant d'ailleurs un frein pour l'accès à la presse électronique.

4.1 Principe de la gratuité

Il suffit de naviguer sur la plupart des quotidiens sur le net pour s'apercevoir que la plupart de ces journaux en ligne ont renoncé à instaurer un abonnement à l'entrée.

La gratuité s'est imposé avec Internet car ce fut l'esprit même des pionniers universitaires et scientifiques de partager librement entre eux l'information sur le réseau des réseaux.

Jean Miot dans son rapport sur « les effets des nouvelles technologies sur l'industrie de la presse » déclare que « la tare originelle d'Internet est la gratuité ».

On pourrait presque comparer cela à la radio qui, elle non plus, n'est pas payante pour obtenir les informations. Le problème c'est comme on l'a vu au début de la partie, un foyer a en moyenne six postes de radio sans compter les voitures presque toutes équipées d'une radio à l'intérieur.

Internet lui est présent dans seulement 22% des foyers.

Si la presse en ligne veut être rentable en restant gratuite, il va falloir qu'elle tire ses ressources essentiellement de la publicité et donc pour intéresser les annonceurs, elle devra avoir une forte audience, ce qui actuellement, par rapport aux autres médias n'est pas le cas.

Le taux de 10 % des foyers ayant accès à Internet est, selon l'institut d'étude Jupiter Communications39(*), un seuil minimal à partir duquel les responsables marketing estiment que cela vaut la peine d'investir dans de la publicité sur Internet.

On a dépassé ces 10% mais le prix des bandeaux reste faible, de par la faible audience.

C'est déjà pour une de ces raisons et comme on va le voir plus tard, que de nombreux quotidiens ont choisi la version mixte, c'est à dire, faire payer une partie de leur journal et laisser une autre partie gratuite.

La partie payante sera bien sur de l'information qui aura une valeur ajoutée par rapport à la partie gratuite. Cela peut être par une meilleur hiérarchisation, être plus personnalisée, plus pertinente, plus difficile à trouver, plus complète....

Pour Philippe Jannet, responsable du site web des « Echos », l'accès payant à l'information sur Internet tombe sous le sens40(*). "C'est logique: on ne peut pas donner de l'information. Quand on donne de l'information, c'est qu'il y a un problème sur la qualité même de l'information. La publicité n'est pas suffisante pour financer tout cela. Si on veut vraiment avoir des produits de qualité ou des bilans mis à jour tous les jours, cela vaut de l'argent", estime-t-il. En dehors des « informations à valeur ajoutée », qui sont payantes, le reste est gratuit. A savoir : les titres et les résumés de tous les articles des Echos.

4.2 Publicité sur le web.

Emile de Girardin fut le fondateur de la presse moderne mais aussi de la publicité.

En effet c'est grâce à lui et pour financer son journal qu'est apparue la première publicité sur son quotidien la « presse ».

Après, au fil des temps, chaque media qui est apparu, a lui aussi fait de la publicité puisque la possibilité offerte par un media est de toucher une large partie de la population.

Chaque media, de par sa nature, va avoir son propre fonctionnement pour la publicité (radio :spots de 20s, presse :encart publicitaire...) alors qu'en est-il de la presse sur Internet.

Pour commencer, Internet offre la possibilité aux annonceurs d'avoir accès en ligne aux plannings de réservation du journal papier et du site web, ainsi qu'au suivi périodique des résultats de leur campagne publicitaire.

En effet des outils comme « dart » de doubleclik et « open ad stream » de real media permettent et à l'éditeur et à l'annonceur de connaître instantanément la progression de l'impact d'une campagne en ligne, quitte à ajuster le message ou à changer d'emplacement en cours de route.

Les annonceurs sont désormais en droit d'exiger des résultats immédiats sur leurs investissements Internet, finies les études post campagnes, place aux « taux de cliques » enregistrés par le bandeau et calculés par rapport aux nombres de visiteurs.

Un annonceur va donc calculer à combien lui revient un clique et choisir le site ou le coût d'un clique est le moins cher.

Ce procédé semble être bien pour les annonceurs qui peuvent calculer l'impact de ces campagnes mais certains éditeurs sont actuellement en train de lever un débat contre cette méthode.

Leurs propos est que ce système ne permet d'obtenir des recettes que lorsque les internautes cliquent sur le bandeau publicitaire des annonceurs qui encombrent les sites. Appliqué à la télévision, ce concept reviendrait à ne payer TF1 que si les téléspectateurs se ruaient dans les magasins des annonceurs juste après la diffusion de leurs spots.

Il faut savoir que le taux de cliques moyens sur les bannières des sites de presse écrite est inférieur a 1%41(*).

Il y a sur Internet des bandeaux placés sur le site mais il existe aussi d'autres formes de publicité sur le web.

Une autre forme est ce que l'on appelle le « pop up », cette publicité consiste à déclencher automatiquement l'ouverture d'une page web qui prend la place généralement du tiers de l'écran.

Il y a aussi les « interstitielles » qui sont aussi des pages de pub mais qui eux vont s'ouvrir en plein écran durant un court temps avant d'arriver aux vrais sites demandés par l'internaute.

Voici comment fonctionne en généralité la publicité dans la presse on line.

4.3 L'E-espionage

Internet offre la possibilité aux éditeurs de mesurer l'audience exacte de leurs sites à l'internaute prés.

Il peut aussi analyser les comportements de lectures liens par liens et rubriques par rubriques.

Cette possibilité peut être vue comme une tentation à gérer les informations en fonction de l'objectif d'audience à atteindre, il faut prendre garde.

Ces analyses vont aussi permettre à l'éditeur et à l'annonceur de pouvoir cibler et mesurer avec plus de performance les messages publicitaires.

Pour exemple un organisme comme doubleclick42(*) va observer les habitudes des millions d'Internautes et connaître leurs caractéristiques pour placer les bandeaux publicitaires des annonceurs à l'endroit le plus stratégique pour lui.

Un lecteur qui va sur le site est susceptible de laisser des informations sur ses centres d'intérêts, ses besoins d'information, ses loisirs, voire son niveau de vie et sa catégorie socioprofessionnelle.

Ces données sont collectées souvent à son insu et vont permettre de mieux cibler les impacts publicitaires ou autres.

L'E-espionnage est bien présent sur le World Wide Web.

4.4 L' E-publipostage

Effectivement, qui n'a pas reçu dans sa boite aux lettres ce que l'on appelle des mailings ? Ce sont des lettres personnalisées avec des mots types.

Sur Internet se produit le même phénomène avec les boites E-mails.

En effet pour s'abonner au journal ou pour d'autres raisons, l'internaute va laisser sa boite E-mail à l'éditeur qui va la classer dans une base de données.

Il lui suffit après, d'envoyer un courrier électronique, en proposant par exemple des nouvelles modalités d'abonnement et d'y insérer un lien vers un annonceur.

Généralement le quotidien prend tout de même la peine en vertu de la protection de la vie privée de donner la possibilité de ne plus faire partie de la liste de ce publipostage électronique.

En effet en 1999, le New York Times a utilisé les E-mails de ses abonnés pour leur envoyer un publipostage électronique avec le nom de ses annonceurs.

A la même période le Wall Street journal43(*) s'est servi de ses 400 000 abonnés pour vendre sa base de données à des annonceurs.

En effet cette base de données était intéressante puisqu'elle décrivait au maximum les caractéristiques de ce public, à savoir leurs professions, la taille de l'entreprise, les transactions boursières etc....

Si un journal peut envoyer des informations personnalisées à ses abonnés c'est qu'il connaît bien leurs centres d'intérêts.

Il y a aussi le phénomène des « cookies » qui sont des petits fichiers envoyés sur l'ordinateur de l'internaute sans qu'il s'en aperçoive et qui permettent de voir sa traçabilité sur un site web.

Cela permet de créer des bases de données sur le comportement des internautes et ainsi de mieux les cibler.

4.5 Presse électronique et commerce électronique

En effet la presse sur Internet a la possibilité de faire des partenariats avec de gros commerçants afin de donner de l'information sur tel ou tel produit et par la suite proposer un lien pour acheter ce produit .

Cette nouvelle convergence entre média et commerce, remet à la fois en cause le rôle du journaliste et celui du lecteur: le premier se transforme en vendeur, au risque de perdre l'objectivité que nécessite son travail, quant au second, il aurait tendance à lire son journal électronique comme on feuillette un catalogue de vente.

Le Monde44(*) donne ainsi la possibilité sur son site d'acheter des livres en partenariat avec Alapage. Ce n'est pas tout, encore en partenariat avec la FNAC il donne la possibilité d'acheter de la musique, des DVD,des logiciels, des jeux, des places de spectacles.....

Tout est ainsi mis en place pour permettre à l'internaute de s'informer puis de consommer, d'un même geste, en favorisant avant tout les "achats d'impulsion". Bien entendu, le site de presse reçoit une commission sur chaque vente réalisée avec ses lecteurs.
Certains groupe de presse ont préféré éviter cela et créer d'autres sites qui sont dédiés exclusivement à des fins commerciales comme le groupe Sud-Ouest dont on traitera un peu plus loin.

4.6 Les petites annonces

Grande source de revenus pour les médias imprimés, les petites annonces représentent entre 30 et 50% des revenus des journaux45(*). Or les possibilités interactives rendent les annonces sur la Toile bien plus intéressantes et efficaces que dans les journaux.

Il est en effet beaucoup plus facile de gérer des petites annonces sur la Toile que sur un support imprimé, car leur renouvellement et leur mise à jour peuvent se faire quasiment immédiatement. En outre, les renvois par liens hypertextes donnent au lecteur la possibilité d'en savoir plus que n'en dit le premier texte: présentation de l'entreprise faisant offre d'emploi, visite en trois dimensions d'un appartement en vente.

De plus les petites annonces ne sont plus désormais limitées au seul périmètre de diffusion du journal imprimé.

Ces avantages ne sont pas passés inaperçus aux yeux des éditeurs de presse: en effet, pour renforcer leur offre, six quotidiens américains (Boston  Tribune, Chicago Tribune, Los Angeles Times, New York Times, San José Mercury News et Washington Post) ont ouvert, à la mi-octobre 1995, un service commun sur Internet, Career Path, qui permet de consulter l'ensemble des  annonces classées publiées par les six titres. De cette façon, la presse écrite fournit aux annonceurs un service complet. Les petites annonces parues dans le support écrit, peuvent renvoyer à un complément d'information sur Internet. Voilà un moyen de s'adapter.

Il est aussi à prévoir que les annonceurs commerciaux s'orienteront de plus en plus vers le cyberespace

On peut même se demander que si les journaux sont menacés, c'est moins du côté des lecteurs ( des gens vont rester attachés à l'impression papier), que du côté des annonceurs.
 

Du coté de la France, Ouest France46(*) quotidien français a lancé ses propres sites d'annonces comme ouest france automobile47(*) ou ouest france immobilier48(*).

Sud ouest n'a pas laissé passer cette opportunité en créant lui aussi ses propres sites de petites annonces.

Il y a 5 sites de petites annonces pour sud-ouest :

-sudouest-immo.com

-sudouest-auto.com

-sudouest-emploi.com

-kitrouve.com

-reflex-immo.com

Après avoir montré les principaux moyens qu'offrait Internet pour se financer, on peut faire un petit état actuel de la rentabilité des quotidiens en ligne dans le monde à cette date.

4.7 Etat actuel de la rentabilité des quotidiens sur la toile.

En effet comme on l'a vu auparavant pour qu'un journal se rentabilise et fasse des bénéfices grâces à la publicité, il a besoin d'une forte audience ce qui n'est pas encore le cas d'Internet.

Il y a un ou deux ans les quotidiens pensaient que leurs sites, grâce à la richesse qu'offre le multimédia, allait avoir une meilleure audience. Mais la progression n'est pas aussi forte qu'il ne le pensait, ce qui a amené les quotidiens à se tourner vers d'autres mesures.

La première grosse mesure est de faire payer une partie de leurs contenus mais aussi de licencier des employés qu'ils avaient pris dans l'euphorie d'une montée en puissance de l'Internet.

A cette époque, l'audience des sites ne cessait de croître, ils faisaient figures de poules aux oeufs d'or. Au point que les investisseurs qui sont entrés en 2000 dans le capital de Libération49(*), comme le fonds de capital-risque britannique, étaient surtout alléchés par ses éditions électroniques.

La fin de l'année 2001 a été terrible. Liberation.fr, créé en 1995, a perdu les deux tiers de ses effectifs : il reste 11 salariés sur 32. Le site de Libération n'a récolté que 0,5 million d'euros de recettes publicitaires contre les 2,3 millions prévus au budget. Du coup il a perdu 1,5 million d'euros... Un petit résultat qu'il faut relativiser du fait de l'édition papier qui a perdu, elle, plus de 7,6 millions.

Ailleurs, ce n'est pas mieux : le site du Parisien50(*) s'est séparé de 10 de ses 23 employés. Celui des Echos51(*), d'une dizaine sur 50. Quant au site du Figaro52(*), décapité, il n'a conservé que 3 personnes sur 30.

Les autres sites ont un peu mieux résisté, mais beaucoup d'entre eux, y compris celui du Nouvel Observateur, ont revu leurs budgets et leurs ambitions à la baisse. Même la tribune.fr53(*), qui a dégagé des (petits) profits pour la première fois en 2001, se serre la ceinture en attendant la reprise. « On a été prudent. On a un plan stratégique et on doit rendre des compte tous les mois à notre actionnaire LVMH 54(*)», dit Emmanuel Cacheux, directeur multimédia du quotidien économique. Grâce au soutien de son associé, le groupe Lagardère, le site du Monde , leader du secteur, continue dans une bonne voie, avec une équipe de 55 personnes.

Mais l'ambiance n'est plus à la sérénité. « Il y a deux ans, c'était presque une promotion d'aller travailler sur le web, raconte un journaliste du Monde interactif. Aujourd'hui on se sent menacés55(*) ».

Il faut préciser que les derniers résultats publiés, à l'instant du nombre d'abonnements, fait apparaître 13 000 abonnements ce qui est loin au dessus de l'objectif prévu et qui permet d'envisager une amélioration de l'ambiance.

Le problème ne vient pas seulement de l'audience mais également de la manière très contestée de la vente d'espaces publicitaires en se basant au taux de cliques sur les bandeaux. Ce n'est pas très porteur.

Ainsi, en 2000, l'Express a réalisé 230 000 euros de recettes publicitaires sur son site contre 53 millions d'euros pour la version papier.

Le problème aussi est la gratuité et c'est aussi sur cela que les éditeurs sont en train de réagir.

« Après la gifle de 2001, le défi est de trouver un modèle économique. On ne peut plus espérer tirer 80% des revenus de la publicité »56(*) explique Benoît Lucciani, directeur général du Parisien.com57(*), qui développe le sponsoring. A chacun sa recette: l'Observateur58(*) s'est lancé dans le commerce électronique avec sa boutique « L'objet du mois ». L'Express mise sur les petites annonces. Le site de la Tribune59(*) a échappé au marasme parce qu'un tiers de ses revenus annuels, qui ont dépassé largement les 5 millions de francs , provient de la vente de contenus à des entreprises, essentiellement des banques et des assurances.


Déjà tous les sites, ou presque, font payer la consultation de leurs archives. Une activité peu lucrative, même pour « Le Monde » qui revendique 700 à 1 000 articles vendus chaque jour.

Il est très dangereux pour un quotidien de passer du tout gratuit au tout payant, c'est presque l'effondrement assuré.

Le Monde lui comme d'autres a dorénavant une partie de l'information gratuite et une autre partie à valeur ajoutée payante. Cette partie est à cinq euros le mois ce qui paraît raisonnable.

Le Monde vient de publier ses résultats et il enregistre 13 000 abonnements. Ce résultat est au dessus des objectifs escomptés.

Les échos proposent une partie payante et un abonnement à 299 euros par an qui comprend :

· Tout le Quotidien Les Echos en ligne dès 3 heures du matin
(heure de Paris).

· L'accès à 100 articles par mois au choix extraits des archives.

· Les 10 dernières éditions du quotidien.

En globalisant un peu, Le groupe Innovation International Media a mené en mars dernier une nouvelle enquête pour le compte de la World Association of Newspaper. Cette étude mondiale, réalisée à partir des informations fournies par 429 journaux, se penche sur la stratégie et la viabilité des développements Internet dans la presse. Une viabilité encore fragile, puisque seuls 17 % des journaux interrogés indiquent aborder l'année 2002 en disposant d'une activité Internet rentable. Ils étaient 15 % en 2000. Ce niveau de rentabilité varie selon l'implantation géographique : 39 % des journaux nord-américains indiquent aujourd'hui être rentables sur le Web. Cette proportion tombe à 7 % en Europe et à 5 % en Amérique du Sud.

La rentabilité des activités Internet de la presse en 2002
(source Innovation International Media)

 

Mondial

Europe

Amérique du Nord

Perte

58 %

71 %

35 %

Equilibre

25 %

22 %

26 %

Profitable

17 %

7 %

39 

Reste que parmi les titres interrogés, 2002 apparaît comme une année charnière puisque 25 % des journaux au plan mondial comptent atteindre l'équilibre sur Internet sur l'exercice en cours. Cette perspective est soutenue par la montée en charge des services payants : 46 % des journaux admettent comme "très probable" ou "probable" le lancement d'offres premiums d'ici 2003. Selon l'étude, la marge de progression en la matière apparaît élevée, 84 % des titres présents sur le Net tirant leurs revenus uniquement de la publicité.

Types de services payants proposés sur les sites Internet journaux
(source Innovation International Media, 2002)

.

Mondial

Europe

Amérique du Nord

Abonnements

20 %

19 %

20 %

Services à la carte

70 %

67 %

75 %

Les deux

10 %

14 %

5 %

Sur le plan de l'activité, 48 % des journaux interrogés disposent de deux sites et plus. Ces niveaux d'audience ne semblent pas affectés par l'arrivée de services premiums : 68 % des journaux qui ont lancé des offres payantes n'ont constaté aucune érosion de leur trafic et 14 % une baisse inférieure à 10 %.

4.8 Analyse de l'hypothèse

Cette hypothèse ne semble pas se vérifier par les recherches théoriques.

Du moins dans l'état actuel et dans l'état proche à venir, la version électronique des quotidiens semble, pour la plupart, avoir du mal à ne pas faire de perte et les bénéfices se font très rare.

Le problème vient essentiellement d'un manque d'audience et du principe de la gratuité mais on a vu que ce nouveau media offrait de bonnes possibilités de devenir rentable si l'audience venait à grimper fortement.

Il paraît clair que l'avenir proche risque d'être difficile pour les quotidiens électroniques mais dans un avenir un peu plus lointain !!!

5. Statut de la presse sur Internet

Cette sixième et dernière hypothèse énonce que le statut et les règles juridiques applicables à la presse papier sont similaires à ceux de la presse sur Internet.

L'avènement de cette presse web ne tarde pas à questionner le juriste. En effet, cette presse nouvelle qui utilise un support de diffusion nouveau et complexe ne se laisse pas toujours aisément intégrer dans le cadre déjà ancien de la presse traditionnelle.

Il convient à cet égard de rappeler très succinctement, que la presse française s'est très tôt vue encadrer par le législateur, même si, dans de nombreux textes, il est rappelé que la presse est libre en France.

5.1 Historique du droit de la presse

En effet la presse est libre en France grâce au principe de la liberté d'expression qui a été posé par l'article 11 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Elle énonce que « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme, tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».

Principe énoncé au début de chacune des lois constitutives du Droit français de la communication et surtout de la loi du 29 juillet 1881 qui marque la vrai naissance de la liberté de la presse et de la sanction de ses abus.

Le droit de la presse va évoluer au rythme des technologies de la communication, et si en 1881, il n'est question que de presse écrite, la loi a été appliquée au cours du siècle à toutes les inventions nouvelles telles que la photographie ou la radio.

L'apparition de la télévision va néanmoins provoquer l'intervention du législateur pour encadrer juridiquement ce mode de communication de masse.

La loi de 1982 proclame que «  la communication audiovisuelle est libre » et met fin au monopole de l'état sur la télévision.

En réalité, la presse audiovisuelle, tout en étant soumise à certaines règles juridiques spécifiques, a repris à son compte l'essentiel des règles de la presse écrite et il en va de même pour la presse sur Internet.

5.2 Le statut de la presse en ligne.

L'entreprise de presse n'est pas définie ni régie par un statut particulier. Aucune obligation particulière n'est prévue quant à la forme juridique que doit revêtir une société éditant une publication de presse, qu'elle soit éditée sous forme papier ou sous forme électronique.

Au cas particulier de la constitution d'une SARL, l'article L 491 du code des sociétés prévoit que les SARL éditant une publication au sens de l'article premier de la loi du 1er août 1986 sont autorisées à limiter leur capital social à 2000 F. La définition de "mode écrit de diffusion de la pensée mis à la disposition du public et paraissant à intervalles réguliers" n'est pas circonscrite aux seules publications éditées sur papier et peut s'étendre aux publications éditées sur support électronique dès lors qu'elles répondent à ces caractéristiques.

 Les services d'informations diffusées sur Internet constituent des services de communication audiovisuelle au sens de la loi du 30 septembre 1986 modifiée par la loi du 1er août 2000, et au sein de ceux-ci des services de communication en ligne. La communication en ligne est définie comme un sous-ensemble de la communication audiovisuelle qui se caractérise par le fait qu'elle est transmise sur demande individuelle.


Afin d'affirmer le principe de liberté prévalant sur l'Internet, la loi du 1er août 2000 a procédé à la suppression de la formalité déclarative pour les services de communication en ligne.

Par contre, l'éditeur de sites Internet doit mettre à la disposition du public, son nom et son adresse s'il s'agit d'une personne physique, sa dénomination et son siège social s'il s'agit d'une personne morale, ainsi que le nom du directeur de la publication, ou le cas échéant, celui du responsable de la rédaction au sens de l'article 93-2 de la loi du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle. L'éditeur doit également indiquer la raison sociale et l'adresse du prestataire qui est lié contractuellement avec lui pour la mise en ligne de ses pages Web. Ce dernier cas désigne en principe l'hébergeur.
Par exception, les personnes physiques ou morales, éditant à titre non professionnel, peuvent conserver leur anonymat en n'indiquant que le nom, la dénomination et l'adresse de leur hébergeur sous réserve que celui-ci ait reçu préalablement l'identification du responsable de l'édition.


En conséquence, l'hébergeur qui serait incapable ou qui ne voudrait pas fournir les renseignements relatifs à l'éditeur serait probablement considéré comme responsable si le site était légalement répréhensible.

Aussi le régime de déclaration prévu par la loi du 29 juillet 1881 se trouve-t-il réservé à la presse papier. Il en est de même des formalités de dépôts (dépôt administratif et judiciaire, dépôt légal auprès de la Bibliothèque nationale).

Les infractions de presse et le régime procédural particulier qui s'y attache s'appliquent quel que soit le mode de communication utilisé. Ces différentes infractions visant à instituer un équilibre entre la liberté d'expression et la protection des personnes sont susceptibles d'être caractérisées quel que soit le support et le moyen de l'expression (écrit, parole ou image sur la voie publique, presse, télévision...) dès lors qu'il y a publication. Il en est de même pour les dispositions pénales visant les actes de publication et renvoyant au régime particulier de responsabilité en cas d'infractions de presse (publication de messages à caractère pornographique ou violent (article 227-24 du code pénal), atteintes à l'intimité de la vie privée).

Tout ceci trouve application dans la loi du 29 juillet 1881 mais on peut dorénavant ajouter une règle qui pose problème avec l'arrivée d'Internet.

Cette règle est la prescription des infractions de presse.

En effet, la règle la plus particulière des délits de presse est, sans conteste, la prescription de trois mois. On considère que l'information n'est préjudiciable que pendant un temps très court.

Ainsi dans un procès de presse, les magistrats doivent rechercher la date du premier acte de publication, car les infractions de presse sont des délits dits instantanés. Il faut connaître le moment à partir duquel le public a eu accès au document litigieux, moment qui donne le point de départ de la prescription de trois mois.

De ce fait, pour les émissions audiovisuelles, c'est le jour de la première diffusion, pour les mensuels et éditions de livre, le jour effectif de la mise à disposition du public.

Le problème qui a été posé pour les sites de presse sur Internet est de savoir si les articles sont considérés comme des publications continues lorsqu'ils restent disponible au public sur le site.

En effet un journal est une matière périssable et furtive alors qu'Internet, de part ses caractéristiques techniques, laisse la possibilité plus facilement à l'Internaute de lire l'article longtemps après la premier publication.

Le délit de presse peut être considéré comme une publication continue puisque l'auteur a décidé de le maintenir sur son site et que la mise à disposition au public reste continue. La prescription de trois mois ne serait donc pas applicable à la presse sur le net.

C'est en tous cas ce qu'a déclaré la décision de la Cour d'appel de Paris du 15 décembre 1999 dans l'affaire Costes qui semblait trancher le débat. La Cour y conclut que la publication sur Internet est un acte continu. Donc, le délai de prescription recommence à courir chaque jour.

Cette mesure risque d'être un danger pour la mise en mémoire des articles sur Internet. En effet si on considère les articles comme des parutions continues, un site peut être attaqué à tout moment dés l'instant qu'il garde en archives des articles !!

Néanmoins, dans une décision récente (Cass.crim., 30 janvier 2001, Annie Rousseau c/ A. Benssalem), la Cour de Cassation a confirmé l'application du délai de prescription de trois mois avant la date de la citation. Selon cette décision mettant fin aux hésitations jurisprudentielles, le délai commence à courir au jour du premier acte de publication et non de celui de la connaissance par la partie civile des propos diffamatoires.

Aussi, le raisonnement de la Cour de Cassation permet de conclure que la publication sur Internet n'est pas un acte continu.

Il faut tout de même s'interroger sur une éventuelle interprétation, aux termes de laquelle l'acte de publication serait renouvelé à chaque modification ou actualisation d'un site, et constituerait un nouveau point de départ de la prescription, l'éditeur choisissant de maintenir ou non un contenu.

Voyons maintenant un autre point que soulève la presse en ligne de par son nouveau support de diffusion. Il concerne les aides à la presse données par l'état pour faciliter l'édition.

Cette aide à l'édition doit permettre d'aider la diffusion et de préserver l'indépendance financière des entreprises de presse. Ceci doit aider indirectement le lecteur a avoir accès à une meilleure diffusion.

Au titre des aides à la diffusion figurent : les tarifs postaux préférentiels, l'aide à l'expression de la presse française à l'étranger, l'aide au portage.

Au titre des aides destinées à protéger l'indépendance financière figurent: un taux réduit de TVA de 2,1% sur les ventes, un régime spécial de provisions pour investissements (article 39 bis du code général des impôts), l'exonération de la taxe professionnelle, des fonds d'aides directs aux quotidiens d'information politique et générale, le fond de modernisation de la presse quotidienne et assimilée.

La plupart des aides, directes et indirectes, qui fondent le régime économique de la presse ne sont pas applicables à la presse multimédia.

Les aides postales et d'imposition doivent être agréées pour être applicables par la commission paritaire des publications et agences de presse répondant aux critères des articles D 18 et suivants du code des postes et télécommunications et 72 et 73 de l'annexe III au code général des impôts : présenter un intérêt général quant à la diffusion de la pensée, porter les mentions légales, paraître régulièrement au moins une fois par trimestre, consacrer moins des deux tiers de leur surface à la publicité, faire l'objet d'une vente effective.

Dans un avis en date du 23 juin 1959 délivré au sujet d'une publication de presse diffusée par voie de télécopie, le conseil d'Etat a précisé qu'il convenait de limiter le bénéfice du régime économique de la presse aux « publications imprimées, permettant par lecture immédiate la diffusion de la pensée et ne nécessitant pas un appareillage spécial ». Cette interprétation a été confirmée par la haute juridiction dans un arrêt du 23 novembre 1987 refusant l'extension de l'aide à la presse télématique.

De plus dès lors qu'elle n'obéit pas aux même contraintes particulières de fabrication et de distribution, la presse en ligne n'est pas susceptible de bénéficier des mêmes aides que la presse papier. Le bénéfice du régime économique de la presse est justifié par les contraintes matérielles supportées (fabrication, impression et distribution des exemplaires papier) non supportées par la presse en ligne. L'absence de charges liées à la production papier (impression, tirage) réduit les frais de réalisation du journal à environ 50 % des coûts, pour ne limiter ceux-ci qu'aux seuls coûts de collecte et de rédaction de l'information.

La TVA à 2.1% n'est pas applicable n'on plus à la vente des journaux numériques comme elle l'est pour la vente sur support papier.


Les propositions d'allègement fiscal pour les journaux en ligne ou divers produits multimédias n'ont pas été retenues dans la loi de finances pour 2002.

Le député RPR Patrice Martin-Lalande n'a pas réussi son coup de pouce. Il avait proposé d'alléger la fiscalité pour la presse en ligne à 2.1%.

Définitivement adopté par l'Assemblée nationale le 19 décembre, le budget 2002 ne contient pas cette disposition.

La raison de ce refus reste toujours que la presse électronique n'est pas soumise aux même frais que la presse écrite.

La vente d'un journal numérique reste donc à 20.6%.

En dehors de cela, la presse numérique va tout de même bénéficier de certaines aides.

Au titre des aides dont peut bénéficier la presse électronique, doit être mentionné le fond d'aide presse et multimédia.

Plusieurs titres ont également pu bénéficier du fond de modernisation de la presse pour aider à des projets de diversification et de développement numérique.

5.3 Droit d'auteur

        La question des droits d'auteur n'est pas nouvelle, dans la mesure où le pillage des oeuvres de l'esprit n'a pas attendu Internet pour commencer. Pourtant le réseau risque de lui donner une ampleur inquiétante.

Juridiquement, le droit d'auteur se définit comme "la prérogative attribuée à l'auteur d'une oeuvre de l'esprit". Cette prérogative comporte un droit pécunier qui est le droit de tirer profit de l'oeuvre, et un droit moral qui est le droit de l'auteur d'une oeuvre littéraire, artistique, ou scientifique de la divulguer, d'en fixer les conditions d'exploitation et d'en défendre l'intégrité. Le respect du droit moral donne au journaliste une possibilité de contrôle, inaliénable sur l'usage qui est fait de son oeuvre. Toute utilisation de cette dernière ne peut être faite sans son accord préalable.

La présence d'une oeuvre sur Internet implique préalablement sa numérisation. Or, un tel acte correspond non seulement à une reproduction de l'oeuvre, mais aussi à son adaptation, du fait de la transformation de données analogiques en données binaires. A cet égard, le Livre Vert de la Commission Européenne sur les droits d'auteur et les droits voisins (Juillet 1995) établit que la numérisation d'une oeuvre doit tomber sous l'empire du droit de reproduction, de même que le chargement de celle-ci sur la mémoire centrale d'un ordinateur.

La numérisation d'une oeuvre doit donc être préalablement autorisée par le titulaire des droits.

La question qui nous intéresse essentiellement est de savoir si un journaliste qui travaille pour le quotidien d'une presse écrite va pouvoir faire valoir son droit d'auteur quand l'article est transposé sur le support numérique.

En effet, Les éditeurs de presse versent volontiers le contenu de leurs publications traditionnelles sur la Toile. Mais quand personne ne demande l'accord des journalistes, procès et négociations se succèdent.

Le premier procès qui a été le symbole de la position de la jurisprudence française est le procès des Dernières Nouvelles d'Alsace60(*) (DNA).

Février 1998, c'est une première dans la presse française : le tribunal de Grande Instance de Strasbourg donne raison aux journalistes du quotidien alsacien dans le conflit qui les opposait à leur direction sur la rétribution des articles diffusés sur Internet61(*).

Le quotidien strasbourgeois diffusait alors gratuitement depuis deux ans une version Web de son journal papier. Pour les syndicats qui ont porté l'affaire devant la justice, la question est de savoir si les journalistes ont des droits sur leur production. A côté d'une rétribution minime, ils réclament surtout d'être associés au produit diffusé. En clair : avoir un droit de regard.

Pour la direction, le web constitue un mode de diffusion et non pas une autre publication. L'ordonnance rendue va l'obliger à revoir sa copie et à ouvrir des négociations. Le tribunal a jugé en effet que le " journaliste limite la cession de son droit d'auteur à une première publication, et que la reproduction de l'oeuvre d'un journaliste professionnel dans un autre périodique est soumise à autorisation " .

Le 9 avril 1998, les journalistes et la direction finissent par tomber d'accord. Les journalistes percevront 8% des recettes engendrées par les produits payants et 10% de la marge nette des produits gratuits avec un minimum de 200 F pour les permanents et 30 F pour les pigistes .

Cette solution sera confirmée dans une seconde affaire impliquant la société de gestion du Figaro Magazine.

L'éditeur avait procédé à la publication télématique de ses archives et proposait l'envoi de copies d'articles par fax ou e-mail... sans l'accord de ses journalistes. Devant le tribunal, la défense essayait à nouveau de faire admettre que " l'édition télématique n'est qu'un prolongement de la diffusion du journal ", ne nécessitant pas un nouvel accord des journalistes.

Mais, le 14 avril 1999, le Tribunal de grande instance de Paris conclut de manière générale que toute reproduction, " sur un nouveau support résultant de la technologie récente ", à savoir le Minitel, Internet, et sur CD-ROM, exige non seulement une nouvelle rétribution des journalistes mais, surtout, le consentement express des ayants droit62(*).

L'enseignement a déjà porté ses fruits puisque la direction des Échos a accepté de négocier le sort des articles de ses journalistes.

L'accord autorise l'utilisation gratuite des articles pour l'édition électronique du jour. En revanche, les journalistes recevront une rémunération pour toute consultation des articles tombés dans les archives payantes. Une solution raisonnable : elle ne compromet pas la mise en ligne de la presse traditionnelle.

Le Monde a lui aussi passé des accords avec ses journalistes afin d'autoriser une reproduction des articles sur le numérique. Ces accords semblent montrer que les journalistes ne sont évidemment pas hostiles à la publication de leurs articles sur le réseau mais refusent d'être totalement mis a l'écart.

5.4 Carte de journaliste 

La carte est délivrée par la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP)63(*) .

Cette commission est composée à parité de représentants des éditeurs de journaux et de syndicalistes élus par les journalistes, cette commission est chargée par la loi de délivrer une carte professionnelle aux journalistes qui peuvent y prétendre. Car cette loi, adoptée sans débat à l'unanimité du Parlement en mars 1935, donne pour la première fois un statut professionnel aux journalistes qui en étaient dépourvus.

Pour délivrer la carte, la commission va analyser chaque dossier de l'ensemble des demandes pour décider d'attribuer ou non le statut de journaliste.

Elle va se baser sur une définition qui caractérise la fonction de journaliste.

"Le journaliste professionnel est celui qui a pour occupation principale, régulière et rétribuée, l'exercice de sa profession dans une publication quotidienne ou périodique éditée en France ou dans une agence française d'informations et qui en tire le principal des ressources nécessaires à son existence".

Il faut savoir que l'on peut avoir une activité de journaliste sans avoir la carte mais la convention collective nationale de travail des journalistes interdit d'employer pendant plus de trois mois des journalistes professionnels et assimilés qui n'en seraient pas titulaires ou pour lesquels cette carte n'aurait pas été demandée.

Depuis le 22 mai 1936, date à laquelle se réunie la commission pour la première fois, les journalistes de la presse écrite peuvent avoir par cette carte un statut de journaliste.

Plus tard, l'apparition des journalistes sur radio ou sur télévision n'a pas empêché la commission de leur délivrer des cartes mais qu'en est-il pour les journalistes du multimédia ?

Face à l'évolution des techniques et des métiers, la commission supérieure de la carte d'identité professionnelle des journalistes n'exclut pas la reconnaissance d'une activité de journaliste au sein d'une entreprise d'information multimédia, bien que ce ne soit pas un cadre d'activité expressément reconnu par le code du travail.


En conséquence, les journalistes exerçant leur activité au sein d'une telle entreprise peuvent présenter une demande de délivrance de carte professionnelle auprès de la commission. Ils doivent alors être en mesure d'apporter la preuve du caractère principal et régulier de leur activité de traitement de l'information.
En effet, la commission effectue un examen strict du caractère journalistique de l'activité du demandeur au vu d'une description précise des tâches, d'une liste des sujets traités et des services sur lesquels ils sont offerts au public. Elle exige en outre que le demandeur soit rattaché à la convention collective nationale de travail des journalistes et à l'une de ses qualifications.


Le statut social afférant à la qualité de journaliste (l'allocation pour frais d'emplois des journalistes et les taux de cotisations réduits de sécurité sociale dus par les entreprises de presse pour l'emploi) trouve application.

En résumé un journaliste sur Internet peut avoir la carte de presse si il répond a trois principaux critères :


1. Travailler comme journaliste dans une structure indépendante.
2. Avoir pour mission principale, celle d'informer le public.
3. Relever de la convention collective des journalistes et être rémunéré comme tel.

5.5 Analyse de l'hypothèse

Cette hypothèse n'a pas été réellement vérifiée du fait que la presse sur Internet s'est vu octroyée quelques règles juridiques propres à son statut.

En effet, elle fait partie d'un sous-ensemble du domaine de la communication audiovisuelle.

Les règles, qui dirigent la presse sur Internet, vont en général trouver application dans la vieille loi de la presse de 1881 mais elle va aussi avoir ses propres règles qui proviennent de ses caractéristiques techniques nouvelles.

Elle n'aura pas, par exemple, de déclaration préalable à faire comme elle n'aura pas non plus accès à des aides qui sont prévues pour la presse écrite et qui ne s'appliqueront pas à la presse électronique.

Il reste à noter qu'il n'y a pas de changement fondamental entre les règles qui s'appliquent à la presse écrite et les règles qui s'appliquent à Internet.

CONCLUSION DEUXIEME PARTIE

La vérification théorique de ces hypothèses nous a démontrés dans un premier point que la version électronique des quotidiens allait venir complémentariser la version papier.

En effet elle offre de nombreuses possibilités à celle ci de se développer par ce nouveau média.

Comme l'a fait la radio et la télévision, Internet est un nouveau média qui va se complémentariser avec les autres.

La vérification théorique de ces hypothèses a également mis en avant cette activité comme étant une nouvelle profession avec des nouveaux professionnels et un statut particulier.

En ce qui concerne son état dans le marché économique, on ressent bien que la presse électronique souffre d'un manque d'audience.

Internet est un media encore peu utilisé par rapport aux autres et quand il est utilisé ce n'est pas essentiellement pour aller sur les sites de presse.

La rentabilité de cette presse électronique est en général à l'heure actuelle pas source de profit.

INTRODUCTION TROISIEME PARTIE

Cette partie va être essentiellement consacrée à des recherches pratiques.

Il y a en effet le rapport d'un entretien effectué auprès de Monsieur Frédéric Saler, journaliste multimédia au quotidien électronique Sudouest.com.64(*)

A également été effectuée une enquête auprès de la population du Sud Bassin avec un échantillon de 150 personnes.

Ces recherches visaient plusieurs objectifs.

Le premier était de présenter le groupe Sud Ouest et son quotidien Sudouest.com.

En second lieu, ces recherches vont analyser le comportement et les attitudes de la population du Sud Bassin pour accéder à leurs informations régionales.

Enfin, elles ont pour objectif d'appuyer nos recherches théoriques afin de vérifier nos hypothèses.

III. La presse quotidienne régionale sur Internet.

1. Groupe Sud-Ouest

1.1 Présentation du quotidien

Sud Ouest a été créé le 29 Août 1944 par Jacques Lemoine.

Cela fait donc plus d'un demi siècle qu'il est au service de l'information régionale.

Sud Ouest est devenu un groupe puissant prenant à son compte plusieurs éditions et plusieurs médias.

Voyons de plus prés certains chiffres qui nous démontre la portée de ce quotidien :

Le deuxième quotidien régional (diffusion payée 2000)65(*)

Ouest France

767 469

Sud Ouest

336 771

La Voix du Nord

321 317

Nice Matin

281 284

Le Progrès

267 932

Le Dauphiné Libéré

256 376

NRCO

247 791

L'Est Républicain

210 230

La Montagne

208 170

La Dépêche du Midi

206 143

 DNA

202 030

La Provence

167 689

Le Républicain Lorrain

167 383

Midi Libre

160 168

1 528 500 lecteurs réguliers confirmés66(*)

Ceci sont les chiffres de l'an 2000 mais en 200267(*) les chiffres n'ont pas beaucoup changé puisque la diffusion est à 336 602 exemplaires et il y a 1 031 800 lecteurs réguliers.

L'effectif est de 1136 personnes dont 280 journalistes.

Il y a 22 éditions sur 8 départements et 3 régions, il y a aussi 31 agences et bureaux (dont un à paris).

De plus Sud Ouest est un fort groupe de presse mais ne s `arrête pas là.

En effet, il est aussi éditeur de livres avec plus de 350 ouvrages publiés en dix ans par les éditions Sud Ouest.

Il est aussi au coeur du marché publicitaire régional, en assurant la régie publicitaire des cinq quotidiens du groupe, pour un chiffres d'affaires de 459.5 MF en 2000.

Il est acteur dans les médias audiovisuels et électroniques avec Atlantel radio qui assure les décrochage locaux d'Europe 2 sur onze villes.

Atlantel image lui assure les correspondances régionales de TF1 et LCI sans oublier que Sud Ouest possède 49% des parts de TV7 Bordeaux.

Enfin et ce qui nous intéresse au plus, Atlantel Multimédia développe et héberge sur le web des produits d'éditions (informations, services, petites annonces, guides urbains) et des solutions de commerce électronique

En effet le site sudouest.com68(*) est, quant à lui, en quelque sorte indépendant, bien qu'il appartienne au même groupe.

Voyons les sites que le groupe Sud Ouest a créé sur le net en ayant tous différents objectifs.

Sites du Groupe :

Le Groupe peut s'appuyer sur une régie publicitaire dédiée à Internet (GSO Web Régie).

En dehors des sites d'informations locales, les autres sites ont une vocation qui est plus à fin commerciale.

Le système des petites annonces a été traité plus haut dans ce mémoire.

Un site important est la création du site viapolis.com en réponse à une concurrence sur l'information locale qui se mettait en place sur Internet, les « cityguides ».

L'enjeu, cette fois, ce sont les informations services, les bases de données, les annonces classées, en bref, un des principaux fonds de commerce de la PQR (presse quotidienne régionale).

 « Ces savoir-faire, d'autres opérateurs peuvent les maîtriser " , remarque Denis Ruellan, directeur du département information communication à l'IUT de Lannion et maître de conférence à l'université Rennes 1.

En effet il dit69(*) « Ce n'est pas difficile de récupérer les horaires et les programmes de cinéma, c'est du domaine publique. N'importe quel opérateur qui crée un cityguide trouvera ces informations par un réseau de collecte ou un partenariat avec les annonceurs du coin. »

De jeunes entreprises l'ont vite compris et c'est comme ça que web city a été créé en 1998 par un lyonnais de vingt ans, Alexandre Dreyfus et qui a étendu son réseau sur plusieurs villes dont évidemment Bordeaux.

La PQR a donc réagi et a lancé elle aussi des cityguides. C'est d'abord Ouest-France70(*) qui a mis en place fin 1999 maville.com71(*) avec les principales villes de sa zone d'influence.

C'est ensuite le Télégramme de Brest72(*) qui s'associe avec le républicain lorrain73(*) pour créer vivalaville.com74(*).

C'est ainsi que Sud ouest a lui aussi créé son cityguide qu'il a nommé viapolis.com75(*).

Viapolis.com est déjà en concurrence avec plusieurs cityguides à savoir :

Dans tous les cas, ces sites ont une vocation plus commerciale que les sites d'informations tels que Sudouest.com qui a véritablement pour but de prolonger le quotidien sur support papier.

Pour mieux comprendre comment fonctionne Sudouest.com, a été réalisé un entretien privé avec Frédéric Saler, journaliste multimédia à temps plein à Sudouest.com.

1.2 Entretien avec Frédéric Saler

Combien de personnes travaillent pour la rédaction électronique ?

« Il y a quatre personnes qui travaillent pour la rédaction électronique :

il y a Hubert Barat, journaliste, et responsable des éditions électroniques du Groupe Sud Ouest.

Il y a moi, Frédéric Saler, journaliste en CDI à SudOuest.com et Il y a aussi deux autres pigistes. »

Comment et quand l'information doit être actualisée sur le journal ?

« A partir de 5h30, toutes les informations du quotidien de la presse écrite sont mis a notre disposition.

Il nous reste de 5h30 à 9h00 pour les mettre sous le format du journal sur Internet. Il est aussi en notre devoir d'actualiser les rubriques qui ne sont pas présentes sur la

version papier.

Il faut qu' à 9h00, le site du journal soit prêt. »

Qu' arrive t'il si une information telle que la mort brutale de Alain Juppé se produit ? Est-il possible de la basculer de suite sur le site ?

« Sans aller jusque là, il est possible lors d'une nouvelle subite de l'instaurer immédiatement sur le site et c'est pour cela que quelqu'un reste toute la journée afin de suivre les nouvelles de l'AFP. »

Est-ce qu'il y a plus d'informations sur le journal imprimé ou sur celui d'Internet ?

« Sur l'actualité, il y a moins d'informations sur la version électronique que sur la version papier mais on trouve d'autres informations sur la version électronique grâces aux rubriques qui sont conçues exclusivement pour diversifier l'information.

L'objectif de la rédaction de Sud Ouest est de complémentariser le support écrit.

On ne doit pas trouver en général sur Internet plus de détails sur les articles qui sont sur le papier mais on doit y retrouver un résumé et la possibilité de traiter d'autres informations qui ne sont pas citées sur la version papier.

Il ne faut pas que la version numérique empiète sur la version papier. »

La version électronique ne risque t-elle pas dans l'avenir de concurrencer la version papier ?

« Non, car la volonté de la rédaction est de bien mettre en oeuvre une complémentarité des deux supports.

De plus le lectorat est parfois différent et on pense qu'il y a des personnes, qui habitaient sur Bordeaux et qui ont déménagé, qui viennent sur notre site, car c'est plus facile d'accès pour elles.

Est ce que vous savez le nombre de visites qu'il y a sur votre site et la différence avec celui du support papier ?

« Oui, il y a 100 000 visiteurs par mois et on peut dire que les heures les plus fréquentées sont entre 9 et 10h00 du lundi au vendredi. Le nombre de lecteurs pour la presse écrite est marqué sur le site et se situe à 1 031 800 000. »

Qu'en est- il de l'interactivité avec vos lecteurs ?

« On répond à environ 40 mails par jours que l'on reçoit de nos lecteurs »

Vous arrive t-il de mettre des éléments audio et vidéo dans votre site ?

« Oui ça nous arrive, mais je dois dire que c'est assez rare. »

Avez vous dans votre contrat une rémunération spéciale pour vos droits d'auteur ?

« Oui. Il y a une somme forfaitaire ainsi qu'un pourcentage sur les ventes des archives mais je dois dire que la vente de ces archives n'est pas très lucrative du fait d'un très faible taux de vente. »

Qu'en est-il de la rentabilité du site de presse ?

« Je ne suis pas très au courant, mais en tous cas il est sûr que ce site n'est pas fait pour gagner de l'argent mais essentiellement pour en dépenser le moins possible.

Il sert de produit d'appel et de complémentarisation à la version papier et n'est pas pour l'instant dans une politique de gain d'argent. »

1.3 Analyse de l'entretien en rapport avec les hypothéses

Cet entretien s'est très bien déroulé et Monsieur Saler a été très coopératif.

Il en ressort de cette entretien une adéquation avec la théorie évoquée précédemment pour vérifier nos hypothèses.

Il est clair que la version numérique de Sud Ouest semble venir complémentariser la version papier.

Le fait aussi, d'avoir à sa charge de créer de nouvelles informations qui ne sont pas dans la version papier, fait également de lui un journaliste multimédia avec des créations propres. Par contre l'aspect du classement des données du journal imprimé du jour semble occuper une place importante.

Quand à la rentabilité, on sent bien que l'audience n'est pas encore assez élevée pour parler de gros bénéfices mais Sud-ouest tend plutôt vers une philosophie d'en perdre le moins possible.

Le groupe a préféré miser sur d'autres sites, qui sont plus à vocation commerciale et préserver Sudouest.com afin de représenter l'image du quotidien.

Malgré les autres sites, la partie Multimédia ne semble pas être très porteuse.

Il suffit déjà de le voir par le graphique ci desous de la proportion du chiffre d'affaires même si c'est en 2000 et que le multimédia évolue vite.76(*)

La catégorie multimédia ne comprend pas seulement Sud Ouest.com mais également l'ensemble des sites du groupe Sud Ouest.

2. Enquête sur la presse quotidienne régionale

2.1 Méthodologie de l'enquête

Cette enquête a pour but d'analyser les comportements et les attitudes de la population du Sud Bassin pour aller chercher leurs informations régionales.

Les questions traitent essentiellement d'Internet et de la presse écrite comme media d'informations régionales.

Elle a aussi pour but d'asseoir ou de contredire les théories que l'on a vu auparavant en le transposant de l'état de la presse générale à une analyse pratique de la presse régionale.

Nous avons pris un échantillon de 150 personnes pour traiter cette enquête.

Ces personnes ont été interrogées de manière aléatoire dans trois communes à savoir Gujan-Mestras, la Teste de Buch et Arcachon.

Après avoir conçu le questionnaire, j'ai fait un test auprès d'une dizaine d'employés de la mairie d'Arcachon sans leur poser moi même les questions.

Le retour de cette enquête ne m'a pas paru un succès.

En effet, la presse sur Internet n'est pas très connue et les gens semblaient ne pas réellement comprendre les questions posées et ne pas répondre objectivement.

Ce questionnaire a été par la suite de ce test modifié légèrement mais surtout la décision d'administrer ce questionnaire en relation directe m'a semblé obligatoire.

En administrant ce questionnaire par relation directe, il était possible de le rendre plus clair lorsqu' on sentait que l'interlocuteur butait.

Il a été administré de manière tout à fait aléatoire à part le fait de veiller à ne pas trop interroger de personnes habitant d'autres régions.

2.2 Résultat

1. Avez vous par un moyen quelconque accès à Internet?

Cette première analyse nous donne de quoi réfléchir.

En effet selon des chiffres officiels présentés en début de ce mémoire qui nous montre un faible taux d'accès à Internet, on voit dans ces résultats que 60.6% des personnes interrogées déclarent par un moyen quelconque avoir accès à Internet.

Il est vrai que ce chiffre ne montre que la possibilité d'accès et non la pratique d'Internet.

Avoir accès à ce média n'inclue pas forcément la pratique régulière de celui ci.

De plus, la possibilité d'accés n'inclut pas que ce soit au domicile comme le démontre les réponses de la question suivante.

2. A quel endroit avez-vous accès à Internet?

Le domicile est le premier lieu qui permet d'avoir accès à Internet mais on peut tout de même noter que le lieu de travail est répondu a 30.67%.

Quand à la réponse « autres » qui est citée tout de même à 7%, il est observé qu'un certain nombre de personnes ont la possibilité d'aller chez des connaissances à eux pour se connecter si besoin.

3. Internet est il un moyen pour vous d'accéder à de l'information régionale?

31.3% de la population observée déclare qu'Internet est un outil pour eux d'accéder à de l'Information régionale.

Cela équivaut à dire qu'environ la moitié des personnes qui ont accès à Internet s'en sert pour avoir de l'info régionale.

Il y a aussi l'autre moitié pour qui ce n'est pas un accès aux informations régionales.

Voyons quels en sont les raisons grâce à la question quatre77(*) :

Raisons

Nb.cit.

Fréq.

Internet ne sert que pour des recherches personnels ou pour le travail.

12

27.5%

Déclare ne pas être intéresser a rechercher de information régional

10

25%

Déclare la trouver plutôt par d'autres médias.

6

15%

Déclare ne pas y penser quand il est connecté.

5

12.5%

Déclare ne pas avoir le temps

2

5%

Déclare qu'Internet n'est pas facile d'accès

2

5%

Total obs.

40

 

Il a été regroupé en six thèmes les observations de la population observée.

La raison première, citée par la population qui déclare qu'Internet n'est pas un accès à l'information régionale, provient d'une utilisation pour des recherches personnelles ou professionnelles.

En second lieu ils déclarent ne pas être intéressés par la recherche de cette information.

Il y a également ceux, qui disent passer par d'autres médias pour avoir cette information, et d'autres qui disent ne pas penser à aller la chercher lorsqu'ils sont connectés.

On ne sent pas dans ces observations que c'est un problème technique qui les freine mais tout simplement une volonté de ne pas vouloir aller la chercher.

Voyons maintenant par quels sites passent ceux qui déclarent qu'Internet leur permet d'accéder à l'information régionale.

5. Par quels sites passez-vous pour atteindre cette information régionale?

On peut remarquer une forte citation de l'observation « autres » avec 18%.

Dans cette notion de « autres » comportait essentiellement les informations fournies par les portails des fournisseurs d'accès, tels que wanadoo, qui servent de fournisseur d'information régionale.

En effet un Internaute a la possibilité d'avoir cette information sur sa page de démarrage d'Internet donc il va avoir plus facilement accès.

Par la suite avec 11.33%, le site le plus déclaré est celui d'un quotidien régional de la presse écrite traditionnelle.

Il se démarque fortement du quotidien conçu seulement pour le net ou des cityguides.

Changeons un peu de direction pour faire une comparaison des différents médias qui offrent de l'information régionale.

6. Classez par ordre de préférence ces médias d'information régionale

Il y a donc ici 69,33% de la population observée, qui n'ont pas répondu a cette question du fait qu'ils n'utilisent pas Internet pour avoir accès à l'information régionale.

Ensuite, 15,33% sur les 30.67% restants déclarent que la télévision est leur media favori pour accéder à l'information régionale.

9.33% pour la presse traditionnelle et 5.33% pour la radio.

Il n'y a que 0.67% soit une seule personne qui déclare qu'Internet est son media favori pour avoir accès à l'information régionale.

Ceci renforce bien que la presse écrite a encore de beaux jours devant elle.

7. Quels sont pour vous les avantages qu'offre la presse quotidienne régionale sur Internet?

L'avantage qui a été le plus cité semble être la possibilité de naviguer entre plusieurs sites d'informations.

Le second avantage est d'avoir plus d'informations, cet avantage est plus ou moins lié avec le premier et démontre par ces observations que la richesse d'informations sur Internet est un atout considérable aux yeux de la population.

A noter aussi la gratuité qui atteint 10%.

8. Les inconvénients?

Le premier inconvénient cité est la lenteur de l'ouverture des pages web.

Cet inconvénient risque dans l'avenir de s'estomper, grâce aux haut débit qui est en train de s'installer de plus en plus dans toutes nos villes.

Le second inconvénient est qu'Internet ne serait pas confortable, il est vrai que la lecture à l'écran est plus fatigante que celle d'un papier journal.

9. Etes-vous abonné(e) ou seriez vous susceptible de vous abonner à une presse quotidienne régionale sur Internet?

Sur 31.3% de la population observée qui ont répondu a cette question, il y en a 24.6% qui déclarent ne pas être susceptibles de s'abonner.

Nous venons donc d'observer la partie de la population qui a accès à Internet et qui accède par ce media à de l'Information régionale.

Voyons maintenant ceux qui n'ont pas accès à Internet.

10. Avez-vous pour projet de vous équiper afin d'avoir accès à Internet?

Chiffre frappant, il y a 18% sur 39.33% de la population observée, n'ayant pas accès à Internet, qui n'ont pas du tout de projet dans l'avenir d'y accéder.

Ce chiffre provient d'une part de ceux qui sont contre cet outil mais aussi d'une grosse partie de la population âgée qui se sent dépassée par cet outil.

Il y a tout de même environ 13% qui a un projet à moyen terme.

11. Pour quelles raisons souhaitez vous avoir accès à Internet?

Raisons

Nb.cit.

Freq.

Pour chercher des informations quand le besoin se présente.

12

35.2%

Pour communiquer par les messageries instantanées et les boites E-mail.

8

23.5%

Autres.

6

17.6%

Pour trouver de l'actualité sur les sites de presse.

4

11.76%

Pour télécharger des fichiers, vidéos, musiques.

2

5.88%

Pour du commerce électronique.

2

5.88%

Total obs.

34

 

La raison de trouver de l'actualité sur les sites de presse atteint les 11.76%.

C'est un pourcentage qui n'est pas négligeable et qui se place au dessus de celui du commerce électronique.

Voyons maintenant le comportement de la population face à la presse écrite régionale traditionnelle.

12. Lisez vous régulièrement une presse quotidienne régionale ou locale écrite?

La population observée s'est presque divisée en trois.

On pourrait presque dire qu'un tiers de la population lit tous les jours un quotidien, un autre tiers 2 à 4 fois par semaine et le derniers tiers ne lit pas du tout de quotidien.

13. Cette information vous semble t'elle être complète?

42% de la population qui lit un quotidien le trouve complet.

En revanche, 24.6% ne le trouvent pas complet et c'est donc cette partie de la population qui peut être potentiellement lecteur de presse sur Internet.

Les réponses de la question 1478(*) répondent à deux questions :

Dans un premier lieu, elles interrogent les raisons de la population qui ne lit pas de quotidien écrit et les raisons de ceux qui pensent qu'elle n'est pas complète.

Voyons d'abord les raisons de ceux qui ne lisent pas les quotidiens.

Il a donc été rassemblées en sept thèmes les réponses citées.

Raisons

Nb.cit.

Freq.

Déclare ne pas être intéressé.

20

30.3%

Préférence pour la télévision.

18

27.2%

Pas le temps.

11

16.6%

Autre presse.

7

10.6%

Le prix est trop cher.

6

9.09%

Préférence pour la radio.

3

4.5%

Préférence pour Internet.

1

1.5%

Total obs.

66

 

La raison première d `une non lecture de la presse écrite régionale provient selon les déclarations d'un manque d'intérêt pour celle ci.

En deuxième position apparaît la possibilité de trouver cette information par le media de la télévision.

On peut noter que la télévision est un media qui est cité à 27.2%, la radio à 4.5% alors qu'Internet n'est cité qu'à 1.5% soit une personne.

Voyons maintenant les raisons qui déclarent que la presse régionale n'est pas complète.

Les réponses ont été regroupées en cinq thèmes.

Raisons

Obs.cit.

Freq.

Pas exhaustif

19

52.7%

Pas objectif

12

33.3%

Nouvelle formule de Sud-Ouest pas claire

3

8.3%

Trop figé

1

2.7%

Pas clair

1

2.7%

Total obs.

36

 

Il apparaît donc clairement que la première raison est un manque de contenu.

Ceci peut être un avantage en faveur de la presse sur Internet afin de se complémentariser comme on l'a vu auparavant.

Il faut noter aussi que 33.3% de la population qui déclare que la presse régionale n'est pas complète pensent que les journaux ne sont pas objectifs.

C'est un chiffre inquiétant pour l `image de la presse.

La poursuite des résultats sur les questions 15,16,17,18,19 sont analysés en annexe79(*) car ils servent essentiellement de données pour trouver des corrélations entre les réponses.

On va donc maintenant essayer d'analyser les corrélations des réponses grâce au système des tris croisés.

Tout d'abord, nous allons essayer d'analyser si cette enquête renforce la théorie que le média d'Internet est essentiellement utilisé par une population assez jeune.

Entre 10 et 25 ans, il y a 15 personnes sur 16 qui ont accès à Internet.

Entre 26 et 35 ans, il y a 38 personnes sur 55 qui ont accès à Internet.

Dans ces tranches d'age, on observe qu'il y a plus de personnes qui ont accès à Internet par rapport à ceux qui n'y ont pas accès.

Après dans les tranches 36-45 et 46-60, on observe qu'il y a autant de personnes qui y ont accès que de personnes qui n'y ont pas accès.

Par contre dans la tranche 61 et+, on observe qu'il y a seulement 6 personnes sur 17 qui ont accès à Internet.

Il y a donc plus d'accès à Internet quand la population est jeune.

Plus l'âge augmente et moins elle a la possibilité d'accès à Internet.

Après avoir comparé l'âge par rapport à l'accès, nous allons comparer la catégorie socioprofessionnelle avec la possibilité d'accès.

Il n'y a pas de différence de proportion d'accès à Internet entre la catégorie « employé » et celle de « cadre ».

En effet il y a 46 employés sur 73 qui ont accès à Internet soit 63% et 19 cadres sur 31 soit 61%.

Par contre la catégorie qui est marquante est celle des étudiants à savoir qu'il y a dans cette population observée 11 étudiants sur 11 soit 100% qui ont accès à Internet.

Nous allons maintenant tenter de voir si il y a un lien entre les personnes, qui pensent que l'information n'est pas complète sur la presse quotidienne régionale écrite, et ceux, qui ont accès à l'information régionale sur Internet

On peut donc observer qu'il y a 9 personnes qui déclarent que l'information sur la presse n'est pas complète et qui ont accès à l'information régionale par Internet.

En dessous il y a 11 personnes qui déclarent que l'information n'est pas complète et qui n'ont pas accès à l'information régionale sur Internet.

On ne peut pas, d'après cette analyse, dire que les personnes, qui trouvent la presse régionale incomplète, ont tendance à aller la chercher sur Internet.

Autre corrélation possible à analyser. Elle a pour but d'analyser l'âge en fonction des personnes qui vont sur les sites d'un quotidien de la presse écrite traditionnelle.

On peut donc s'apercevoir dans cette analyse que la catégorie 26-35 ans a beaucoup plus tendance que les autres catégories d'âge à aller sur les sites d'un quotidien régional de la presse écrite traditionnelle.

Il y a en effet 11 personnes sur 17 qui vont sur un site de presse régionale qui ont entre 26 et 35 ans.

Cela confirme bien que le lectorat est plus jeune sur Internet que pour la presse écrite traditionnelle.

2.3 Analyse de l'enquête en rapport avec les hypothéses

Comme il a été dit auparavant dans ce mémoire, cette enquête a pour but de donner un aperçu des comportements et des attitudes d'une population pour accéder à son information régionale.

Néanmoins, elle avait aussi pour but de regarder si cette enquête pratique était en adéquation avec nos recherches théoriques pour vérifier ces hypothèses.

- En ce qui concerne l'hypothèse où on a vu que la presse sur Internet était complémentaire à celle sur support papier et non concurrentielle :

Il a été vu par certains chiffres, en début de mémoire, que la population avait un faible taux d'accès à Internet.

Par cette enquête, il a été analysé, avec surprise, qu'il y avait tout de même environ 60% de la population observée qui disait avoir accès à Internet.

Il faut tout de même relativiser par le fait que avoir accès n'inclut pas une pratique régulière.

Il faut aussi apprendre a relativiser les résultats d'une enquête qui peuvent avoir une probabilité d'erreur sur la représentativité.

Il a également été vu dans notre partie théorique que la presse sur Internet avait la possibilité de complémentariser l'information sur support papier en y apportant d'autres éléments sur Internet.

Deux points à souligner dans cette enquête :

Un premier point qui démontre que 19 personnes sur 98 lecteurs de presse régionale écrite pensent que cette information n'est pas exhaustive ce qui peut être en faveur à cette complémentarité possible.

Un second point qui démontre que la population observée pensant que l'information sur les quotidiens écrits n'est pas complète (en incluant toutes les raisons) n'a pas tendance à avoir plus accès à l'information régionale sur Internet.

Dans cette théorie a été expliqué, par la suite, que la presse sur Internet pouvait toucher un lectorat plus jeune qu'elle ne peut par le support papier.

On a vu dans cette enquête qu'une forte majorité des personnes qui regardait des sites de presse régionaux était en effet dans une tranche jeune.

- En ce qui concerne l'hypothèse ou la rentabilité semblait difficile pour la presse sur Internet :

L'étude nous montre que 17 personnes sur 150 interrogées passent par un site de presse sur Internet pour aller chercher de l'information régionale.

C'est un chiffre honorable mais qui reste une audience faible et donc difficilement porteur de rentabilité.

Dans le même ordre, il n'y a qu'une personne qui déclare Internet comme le media idéal pour accéder à l'information régionale.

Il est montré dans la partie théorique que la presse sur Internet a tendance à aller vers un contenu qui sera d'un coté gratuit et d'un autre coté payant.

Notre enquête nous démontre que 37 personnes sur 47 ne sont pas susceptibles de s'abonner à une presse régionale.

Ce n'est donc pas un refus total mais les chiffres sont fortement en faveur pour le non paiement sur Internet de la presse.

- En ce qui concerne l'hypothèse sur la crédibilité du journalisme sur Internet.

Il est démontré en effet que l'information sur Internet a des cotés qui vont la décrédibiliser et d'autres qui vont lui permettre de la rendre crédible.

L'enquête met juste en avant que l'enjeu est de taille car il y a 33.3% de la population déclarant que la presse n'est pas complète qui pensent que c'est du fait qu'elle ne soit pas objective.

- En ce qui concerne le cyber-journalisme comme un nouveau métier.

Le fait que l'enquête nous démontre que prés de 23% de la population observée trouvent que l'un des atouts de la presse régionale sur Internet est de pouvoir naviguer entre plusieurs sites d'informations tend vers une nouvelle écriture ou l'organisation des liens doit être claire et bien ordonnée.

Il y a un point important à souligner dans cette enquête, que ce soit au niveau de l'administration de cette enquête ou de ces résultats, on sent bien qu'une majorité de la population observée n'a pas réellement intégré Internet dans son processus de recherche de l'information et dans ces activités régulières.

Internet n'est pas encore réellement intégré dans notre société malgré la pression sociale qui l'entoure.

Ce point est à mettre en parallèle avec les résultats théoriques de notre hypothèse sur Internet et sa révolution éventuelle.

CONCLUSION TROISIEME PARTIE

Ces études pratiques ont essentiellement bien représenté la recherche théorique effectuée dans les deux parties précédentes.

Elles ont bien démontré par l'entretien avec Frédéric Saler, la notion de complémentarité de la presse électronique.

Cet entretien a permis aussi de voir que Sudouest.com n'échappe pas au manque de rentabilité de la presse sur Internet.

L'enquête a accompli le rôle de nous donner un aperçu des comportements et attitudes de la population du Sud Bassin et on en retire que la presse sur Internet est le media le moins utilisé pour aller chercher cette information.

Elle a aussi par l'analyse des comportements d'une population, réussi sur certains points à illustrer les recherches théoriques préalablement effectuées.

Autres pistes à explorer :

Il est difficile d'évaluer précisément l'évolution prochaine d'Internet.

Quoi qu'il en soit et de par la propagande et la pression sociale qui tournent autour de cet outil, on peut affirmer que son utilisation va progresser dans les prochaines années.

Il y a aussi des nouvelles techniques qui sont en train de se mettre petit à petit en place et qui risque de faciliter et de rendre plus fonctionnel Internet.

On a vu dans notre enquête que la lenteur de l'ouverture des pages web est un inconvénient majeur cité par la population observée.

On sent bien aussi que les journaux ne placent pas trop de vidéo dans leurs actualité étant donné que le temps de téléchargement d'une vidéo est un frein à celle ci.

Actuellement se met en place une nouvelle technique qui va diminuer considérablement la lenteur d'ouverture des pages web.

Cette technique s'appelle « le haut débit » qui s'effectue soit par un système « d'ADSL » soit par un réseau câblé.

Cette technologie mise en place dans les grandes villes et certaines villes moyennes va multiplier par dix la vitesse d'Internet.

C'est un système qui peut aider à développer Internet et à rendre plus agréable la navigation sur le net.

De par ce fait, il va aider indirectement la presse électronique, en supprimant en partie l'inconvénient de la lenteur de l'ouverture des pages web.

On a vu aussi que la lecture à l'écran d'ordinateur ne semblait pas très confortable et plus lente.

Il a été aussi question dans ce mémoire d'un faible taux d'équipement en ordinateur dans les foyers comparé à l'équipement des téléviseurs.

Il semblerait qu'une nouvelle technique est en train de se mettre en place et qui permettrait d'accéder à Internet depuis son poste de télévision.

L'utilisateur serait muni d'un clavier infrarouge et pourrait depuis son poste de télévision accéder au réseau des réseaux.

On ne sait pas trop où en est l'évolution de cette technique, cela fait quelques années que l'on en parle, mais rien ne se commercialise pour l'instant, il y a donc un problème dont la raison est inconnue.

Néanmoins, si ce produit venait à se développer, on pourrait s'interroger sur l'impact qu'il aurait dans l'utilisation d'Internet par la population.

Il n'y aurait plus besoin d'un ordinateur pour se connecter et la population est déjà équipée à environ 90% de téléviseurs.

Le confort ne sera certes pas celui d'un journal imprimé mais la population a déjà l'habitude de regarder fréquemment cet écran.

De plus un écran de télévision est généralement plus grand et rend moins de luminosité.

Cet outil assimilé avec le haut débit peut nous permettre de nous interroger sur l'avenir.

Autre point, on a vu dans notre théorie et dans l'enquête que le media d'Internet touchait une population assez jeune et que plus l'age augmentait et plus l'utilisation diminuait.

Les personnes âgées se sentent souvent délaissées par cet outil, ils se disent être trop âgés pour ça et qu'ils ne pourront pas comprendre l'utilisation même si ils essayaient.

Ils se mettent tout seul de coté et disent que c'est un outil pour les jeunes.

Combien de petits enfants sont partis chercher l'information dont avait besoin leurs grands parents qui sont victimes de l' i-electronisme.

Dans tous les cas, une bonne partie de notre nouvelle génération apprend, elle, à utiliser Internet. Donc bien qu'elle vieillisse, il est possible ,sachant s'en servir, qu'elle perdure cette utilisation.

A coté la nouvelle génération suivra et apprendra. On pourrait alors se trouver dans une population où la technophobie des personnes âgées aurait diminué considérablement.

Ce point peut être un atout pour le nombre d'utilisateurs d'Internet et de la presse électronique.

Il y a aussi un point tout à fait différent qui serait intéressant à traiter concernant les caractéristiques de la presse sur Internet.

Internet est un media qui permet de donner des informations à une échelle mondiale or , on s'aperçoit que chaque pays a ses propres règles concernant la liberté de la presse.

La presse sur Internet est susceptible de faire passer des informations qui seraient interdites d'être divulguées dans certains pays.

Comment la loi s'applique t'elle dans ces cas la ?

Si un français donne une information dans un site conçu en France sur les agissements du gouvernement américain.

Quelle loi va s'appliquer ? Est-ce celle de la France sur la liberté de la presse ? ou celle des Etats-Unis, qui semble un peu plus censurer ?

Internet est pour cela un formidable atout de liberté d'expression qui peut parcourir le monde et dévier certaines lois de l'information de chaque pays.

Cela peut également être un danger si il y a un abus de ce pouvoir d'expression qui caractérise le réseau des réseaux.

CONCLUSION GENERALE

La problématique de ce mémoire est :

E-Presse : Presse en danger ou complément de l'Information ?

Il est donc important de dire que la presse électronique n'est pas en danger mais au contraire on assiste à une possibilité pour elle de se diversifier et de complémentariser son activité actuelle.

Internet offre, en effet de par ses caractéristiques et ses atouts, des moyens considérables à la presse de se diversifier.

Seulement, cela ne fait pas tout et la presse sur Internet souffre actuellement d'un problème d'audience considérable qui nuit à sa rentabilité et donc indirectement à son développement.

Si l'audience et l'intérêt de la population venait à se développer alors on assisterait à une belle complémentarité entre les deux supports.

Actuellement les autres médias tels que la radio, la télévision et la presse écrite sont très bien insérés dans la population pour donner de l'actualité journalistique. Malgré la richesse qu'offre Internet, il reste, tout de même, un media nouveau avec une faible utilisation.

la lenteur de l'ouverture des pages web , la lecture fatigante a l'écran, les difficultés d'accès à Internet sont des obstacles considérables malgré les atouts et le principe de gratuité de ce nouveau media.

Il est difficile de prévoir l'évolution que va avoir Internet dans l'avenir. On ne sait pas trop si il va évoluer de plus en plus vite ou alors avoir une évolution constante.

Dans tous les cas, la richesse de ce media et la propagande qui le suit, va entraîner encore une évolution et une fois que l'accès sera de plus en plus disponible et que les systèmes de hauts débits seront communs, alors l'intérêt de la population va peut être en majorité se tourner vers ce nouveau media sans bien sûr effacer les autres.

Le jour où ce sera le cas, il paraît vraisemblable que l'information journalistique électronique à forte valeur ajoutée ne sera plus disponible gratuitement.

Dans cette perspective, la presse sur Internet aura véritablement les moyens de se développer et alors elle deviendra un complément d'informations encore plus riche pour notre population.

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Sites de quotidiens économiques :

http://www.lesechos.fr/; http://www.latribune.fr/; http://www.agefi.fr/; http://www.journaldesfinances.com/;

15.Quelle région habitez-vous?

Région

Obs.cit.

Freq.

Aquitaine

133

88.6%

Autres

17

11.3%

Total obs.

150

 

Comme souhaité, une très forte majorité de la population habite en Aquitaine.

16. Avez vous toujours habité cette région ?

Région d'origine

Obs.cit.

Freq.

Déclare avoir toujours habité cette région.

91

60.6%

Déclare ne pas avoir toujours habité cette région.

59

39.3%

Total obs.

150

 

60.6% déclare avoir toujours habité cette région contre 39.3%.

17. Dans quelle tranche d'âge vous situez-vous?

Le plus de personnes interrogées ont entre 26 et 35 ans.

18. Vous êtes du sexe?

Une majorité interrogée est du sexe masculin avec 60% contre 40% de féminin.

19. De quelle catégorie socioprofessionnelle êtes vous?

Une majorité d'employés a été interrogé.

* 1 Dominique Wolton ; Internet et après ; ED. Flammarion ; 2000

* 2 Dominique Wolton ; Internet et après ; Ed. Flammarion ; 2000

* 3 Philippe Breton ; Le culte de l'Internet ; ED. La découverte ; 2000

* 4 Bill Gates ; La route du futur ; ED. Robert Laffont ; 1995

* 5 Pierre Lévy ; World philosophie

* 6 Yves Etudes ; Le Monde ; 28 avril ; p16-17

* 7 Pascal Nivelle ; Libération ; 25 février 2000

* 8 Dominique Wolton ; Internet et après ; ED. Flammarion ; 2000

* 9 Philippe Breton ; Le culte de l'Internet ; ED. La découverte ; 2000

* 10 Jean Paul Fitoussi ; Le nouvel âge des inégalités ; Seuil ; 1996

* 11 Ce rapport est composé de cinq documents différents, dont celui rédigé par Ducan Campbell, le journaliste écossais qui a révélé l'existence du système Echelon dés 1998.

* 12 www.cnil.fr

* 13 Cité dans Sciences Humaines n° 108 ; août-septembre 2000

* 14 http://www.liberation.fr/

* 15 http://www.benchmark.fr; L'expertise Internet au service des entreprises

* 16 Charles de Laubier ; « La presse sur Internet » ; Ed. Que sais je ?; 2000 ; Pages 6

* 17 http://www.mediametrie.com

2 http://www.mediametrie.com

* 18Association des Fournisseurs d'Accès à des Services en ligne et à l'Internet

* 19 http://www.mediametrie.com

* 20 http://www.media-poche.com/home.htm

* 21 http://www.lesechos.fr/

* 22 Charles de Laubier ; « La presse sur Internet » ; Ed. Que sais je ?; 2000 ; Pages 14

* 23 http://interactive.wsj.com/home.html

* 24 www.bva.fr

* 25 Dominique Wolton ; Internet et après ; ED. Flammarion ; 2000

* 26Cette exenple est cité dans l'ouvrage de Charles de Laubier ; La presse on line en Europe ; http://www.scd.univ-tours.fr/Epress/sommaire.html; Chapitre 3

* 27 http://www.latribune.fr/

* 28 Agence France Presse

* 29 http://www.drudgereport.com/

* 30 http://www.washingtonpost.com/

* 31 http://www.latribune.fr/

* 32 http://www.lesechos.fr/

* 33 http://interactive.wsj.com/home.html

* 34 http://www.lemonde.fr/

* 35 www.sudouest.com

* 36 Auteur de « Désigning web usability : The practice of simplicity » ; New riders publishing ; 1999; On peut voir son site aux www.useit.com

* 37 http://www.mediasource.com/

* 38http://www.france-ouest.com/

* 39 European online advertising ; par Jupiter communications ; 1998

* 40 Charles de Laubier ; La presse on line en Europe ; http://www.scd.univ-tours.fr/Epress/sommaire.html; Chapitre 9

* 41 Charles de Laubier ; « La presse sur Internet » ; Ed. Que sais je ?; 2000 ; Pages 92

* 42 http://www.doubleclick.com

* 43 http://interactive.wsj.com/home.html

* 44 http://www.lemonde.fr/

* 45 Charles de Laubier ; « La presse sur Internet » ; Ed. Que sais je ?; 2000 ; Pages 96

* 46 http://www.france-ouest.com/

* 47 http://www.ouestfrance-automobile.com

* 48 http://www.ouestfrance-immobilier.com

* 49 http://www.liberation.fr/

* 50 http://www.leparisien.fr/

* 51 http://www.lesechos.fr/

* 52 http://www.lefigaro.fr/

* 53 http://www.latribune.fr/

* 54 discours cités par stephane Arteta ; « Sale temps pour la presse en ligne » ; Nouvel observateur ; 2002 ; http://www.nouvelobs.com/articles/p1946/a11757.html.

* 55 Idem a la note 1

* 56 Idem a la note 1

* 57 http://www.leparisien.fr/

* 58 http://www.nouvelobs.com/

* 59 http://www.latribune.fr/

* 60 http://www.dna.fr/

* 61 « Ordonnance de l'affaire DNA » ; Juriscom.net ;1998 ; http://www.juriscom.net/txt/jurisfr/da/tgistrasbourg19980204.htm

* 162 « Jugement de la société Figaro » ; juriscom.net ; 1999 ; http://www.juriscom.net/txt/jurisfr/da/tgiparis19990414.htm.

* 63 http://www.ccijp.org/

* 64 http://www.sudouest.com/

* 65 http://www.gso.enfrance.com/page1.html; site réalisé par Atlantel multimédia qui présente le groupe Sud Ouest

* 66 http://www.gso.enfrance.com/page1.html; site réalisé par Atlantel multimédia qui présente le groupe Sud Ouest

* 67 http://www.sudouest.com/210902/decouvrir.asp

* 68 http://www.sudouest.com/

* 69 Cités dans Laurent Geslin et Olivier Tallés ; « La presse locale sur Internet » ; IUT de journalisme ; 2000. http://mapage.noos.fr/lgeslin/pqr/pg/index.htm

* 70 http://www.france-ouest.com/

* 71 http://www.maville.com/

* 72 http://www.bretagne-online.com/telegram/index.html

* 73 http://www.republicain-lorrain.fr/

* 74 http://www.vivalaville.com/

* 75 http://www.viapolis.com

* 76 http://www.gso.enfrance.com/; site réalisé par Atlantel multimédia qui présente le groupe Sud Ouest.

* 77 Voire questionnaire en Annexe 1

* 78 Voir questionnaire en Annexe 1

* 79 Voire annexe 2






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