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Les paradis fiscaux


par Aude Rousselot et Samuel
Sciences Po -   2003
  

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C. Le développement de la lutte

Les deux rapports qui nous servent de référence démontrent clairement un point : les paradis fiscaux sont aujourd'hui au centre des débats : permettant l'évasion fiscale, ils sont contraires à l'intérêt général ; facilitant le blanchiment, ils participent au soutien des mafias et des trafics en tous genres ; permettant par leur opacité le financement ou le recyclage de l'argent de la corruption, ils sont un frein au développement de nombreux Etats.

Tous ces facteurs, conjugués à la fin de la période libérale tatchéro-reaganienne, ont entraîné une prise de conscience assez importante à la fin des années 1980 : il importe de lutter contre les paradis fiscaux.

La première explicitation de ce choix a été le fait du G7 au sommet de l'Arche à Paris, en 1989. La France, hôte du sommet et initiatrice de la création du GAFI (Groupe d'Action Financière ou FATF soit Financial Action Task Force) a alors joué un rôle assez important.

C'est également en 1989-1990 que le Conseil de l'Europe élabore la Convention de Strasbourg relative au blanchiment, au dépistage, à la saisie et à la confiscation des produits du crime. Son application reste malheureusement aujourd'hui suspendue à la mise d'une réelle Europe de la justice, processus peut-être entamé aujourd'hui avec la création d'Eurojust.

Dès mai 1990, le GAFI a publié ses premières conclusions avec les « 40 recommandations » destinées aux Etats membres du G7 pour lutter contre les paradis fiscaux. Progressivement le groupe s'est ensuite élargi et compte aujourd'hui 29 membres et notamment les principaux centres financiers internationaux. Une de ses principales activités aujourd'hui est l'identification des NCCT (non cooperating countries or territories), centres offshore posant le plus de problèmes. Une série de 25 critères a été définie, qui comprend notamment :

Ø L'existence de trous manifestes dans la régulation financière et notamment :

o l'absence de régulation ou d'institution de supervision des transactions financières.

o L'absence ou la faiblesse des contrôles lors de l'attribution des agréments bancaires

> L'absence ou la faiblesse des mesures d'identification des clients des banques

o Un secret bancaire excessif

o L'absence de mécanisme d'identification et de déclaration des transactions douteuses

Ø L'existence de faiblesses dans le droit commercial et le droit des sociétés telles que :

o Un faible degré d'enregistrement et de reporting sur les sociétés

o Une mauvaise identification des agents contrôlant les sociétés

Ø Des obstacles à la coopération internationale et singulièrement :

o Une coopération administrative inexistente, trop lente, ou faisant preuve de mauvaise volonté

o Une coopération judiciaire limitée par une législation ne pénalisant pas le blanchiment

o Un appareil judiciaire peu coopératif

Ø Des mesures inadéquates pour prévenir, détecter et réprimer le blanchiment :

o Manque de ressource financières ou humaines dans les organismes de contrôle

o Absence d'une unité centralisée de contrôle

Une des recommandations du GAFI a abouti à la création des URF (Unités de renseignement financier) chargées de recueillir et de traiter les déclarations de soupçon imposées aux institutions financières et à certaines professions (avocats, notaires,...). Il a aussi dressé une liste noire des 20 états les moins coopératifs : Iles Cook, République Dominicaine, Egypte, Grenade, Guatemala, Hongrie, Indonésie, Israël, Liban, Iles Marshall, Myanmar, Nauru, Nigeria, Nuie, Philippines, Russie, Sont Kitts et Nevis, Sont Vincent et Grenades, Ukraine.

L'OCDE, de son côté, a publié la liste des centres offshores n'ayant répondu à aucune de ses demandes de coopération: Andorre Principauté du Liechtenstein Liberia Principauté de Monaco République des Iles Marshall République de Nauru République de Vanuatu. (cf. infra sur le fait que les deux listes ne correspondent pas).

Une autre institution, le Groupe Egmont, au fonctionnement largement informel, a été établie en juin 1995 à Bruxelles pour permettre la concertation entre les URF établies dans les différents Etats.

Un « forum de stabilité financière » a enfin été mis en place, en charge plus spécifiquement des questions liées aux cadres prudentiels sur les marchés financiers.

Pour ce qui est de la concurrence fiscale, les limites entre légal et illégal sont difficiles à définir... Ainsi l'Irlande entre régulièrement en conflit avec l'UE qui l'accuse de dumping fiscal. La zone franche de Dublin est notamment au coeur des débats : les exemptions de cotisations sociales et de taxes professionnelles sont la règle plutôt que l'exception. Les sociétés sont par ailleurs assujetties à un impôt de seulement 10 %, les propriétaires et les locataires bénéficient de dix ans d'exemption d'impôt locaux, et ils ont la possibilité de déduire le double des frais de location pendant la même période. Paradoxalement, dans le même temps, l'Irlande bénéficie pour six ans encore de fonds européens de développement régional...

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery