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UN RENOUVEAU DE LA PARTICIPATION ASSOCIATIVE ? L'engagement et le militantisme au sein du comité Attac Isère


par Eric Farges
Université Pierre Mendès France - IEP Grenoble -   2002
  

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Manifester à Gênes

La direction nationale d'Attac avait souhaité prendre en charge l'organisation du contre-sommet de Gênes. Un lieu de rendez-vous a servi de QG à l'association508(*). C'est là où les militants isérois ont pu à leur arrivée recevoir des informations sur les mobilisations prévues et sur les modalités d'hébergement. Les actions furent organisées par la direction d'Attac France et d'Attac Italie. Un briefing a eu lieu avant chaque action. Le déroulement des manifestations était expliqué aux militants509(*). Certaines consignes de sécurité ont été également indiquées (gaz lacrymogènes, réactions à adopter en cas de violences). Enfin des formations à la non-violence ont été proposées aux militants qui étaient volontaires. Un service d'ordre, composé de militants de l'association, avait été organisé afin de s'interposer entre les manifestants et les carabiniers. Il prit la forme d'une longue chaîne humaine qui entourait le cortège Attac durant les manifestations510(*). Attac faisait partie des organisations qui ne souhaitaient pas pénétrer dans la zone rouge. C'est pourquoi les actions organisées par l'association pendant le contre-sommet relevaient essentiellement d'une dimension symbolique. Par exemple, il fut décidé de préparer un franchissement du mur d'enceinte de la zone à l'aide d'un lâcher de ballon511(*). La seconde « action » des militants fut de se « faire entendre » au sein de la ville. Il s'agissait de produire un maximum de bruit à l'aide d'objets divers (clés, bouteilles, etc.) face au mur grillagé. Toutefois, au bout d'un certain temps, les militants se découragèrent. Un sentiment d'impuissance s'empara des manifestants512(*). C'est alors que certains optèrent pour des modes d'action plus « violents ». Des militants d'Attac tentèrent de démonter les grilles. Des membres du service d'ordre se sont interposés pour les en empêcher. Des projectiles ont ensuite été lancés par-dessus les grilles pour atteindre les carabiniers. Il s'agissait pour l'essentiel de bouteilles en plastiques, toutefois certains militants cagoulés lancèrent des projectiles enflammés (Ces militants ne sont probablement pas ceux d'Attac). Les forces de l'ordre ont alors répliqué en envoyant quelques gaz lacrymogènes et en aspergeant les militants à l'aide de canons à eau. Les altercations entre militants et carabiniers se sont alors progressivement espacés et le calme a été rétabli. Les militants se sont alors rapprochés vers la voie de sortie513(*). Des manifestants cagoulés profitèrent du mouvement de foule pour lancer des projectiles (peut-être des produits explosifs). Les policiers répliquèrent. Un mouvement de panique a alors eu lieu. La rue (qui était la seule issue de secours) était trop étroite pour que tous les manifestants puissent passer et des gens commencèrent à se bousculer.

Plusieurs remarques peuvent êtres faites à partir de ce récit. Tout d'abord, il existe au sein des militants certaines divergences d'appréciation. Par exemple, Christelle qui est membre du C.A isérois, a refusé de manifester au sein du cortège Attac. Elle a préféré accompagner les Tutte bianche dont elle juge les méthodes plus radicales et plus efficaces. Ces divergences sont d'ailleurs réapparues au cours d'une réunion qui a suivi la manifestation puis lors de l'université d'Arles514(*). Des militants souhaitaient de la part d'Attac un mode d'action plus revendicatif et moins symbolique.

En revanche, la majorité des militants isérois qui étaient présents à Gênes ont choisi une stratégie de non-violence. Ils ont participé aux manifestations et aux actions symboliques organisées par l'association et se sont comportés de façon légaliste. Suite à ces événements, les militants ont considéré qu'ils allaient être de plus en plus amenés à faire face au problème de la violence. Afin de pouvoir y faire face, ils envisagent de suivre une formation aux techniques de non-violence515(*).

Le répertoire d'action des militants ne paraît pas approprié aux mobilisations internationales. En effet, ceux ci ont recours à un mode de protestation traditionnel (fondé sur le nombre et la manifestation). Toutefois, il semblerait qu'il soit peu efficace lors des contre-sommets. Les militants qui refusent de recourir à la violence se retrouvent désemparés lors des manifestations516(*). Il existe un décalage entre le mode de protestation utilisé et la configuration des mobilisations internationales. Ce que traduit cette situation, c'est, selon nous, l'absence d'un répertoire d'action qui soit spécifique aux militants d'Attac. L'originalité et la nouveauté des mobilisations comme celles de Gênes rendent peut-être indispensable un renouveau des modes d'action.


CONCLUSION

« Le singulier acquiert une valeur scientifique quand il cesse d'être tenu pour une variété spectaculaire et qu'il accède au statut de variation exemplaire »

Canguilhem (Georges), « Du singulier et de la singularité en épistémologie biologique », in Etudes d'histoires et de philosophie des sciences

A

u terme de cette réflexion, il est possible de remettre en question le renouveau de la participation dont Attac témoignerait. Toutefois, avant toutes choses, il est nécessaire de rappeler que cette enquête concerne spécifiquement le comité Attac Isère. Les conclusions apportées ici n'ont pas la prétention d'être valables en tous lieux. Certaines spécificités du comité local ont d'ailleurs été mises en évidence (une forte opposition à la direction nationale, un réseau local associatif relativement faible, une prise de position distinctive concernant le rôle des personnes morales dans Attac). En revanche, certaines observations qui ont été faites peuvent être élargies à l'ensemble de l'association; pour deux motifs.

D'une part, le comité Attac Isère reflète certains caractères qui sont communs à l'ensemble de l'association (les revendications soutenues, la place de l'éducation populaire, etc.). D'autre part, les spécificités du comité ont permis de s'interroger sur certains aspects qui auraient pu passer inaperçus. Par exemple, les militants isérois sont très attachés au thème de la démocratie interne. Sans la prise en compte de ce problème, la compréhension des relations entre le local et le national n'aurait pas été possible. En bref, l'idée défendue est que l'individuel reste pertinent pour rendre compte de phénomènes sociaux de plus grande ampleur. Les spécificités dont l'individuel est porteur ne sont donc pas des obstacles à la connaissance mais ils en définissent les conditions de possibilité. Dés lors, on peut tenter d'établir certains traits distinctifs de l'engagement des militants à partir de nos observations; on pourra alors proposer une interprétation permettant d'en rendre compte. Celle ci nécessite bien sûr plusieurs confirmations avant de pouvoir être validée517(*).

Dans un premier temps, il est nécessaire de rappeler les principales évolutions qui caractérisent les formes actuelles de l'engagement. Celles-ci nous serviront de modèle pour qualifier l'engagement des Attacants518(*).

Jacques Ion a pu observer un renouveau de l'engagement à travers la participation des individus aux réseaux519(*). L'existence des réseaux n'est pas récente. Le Parti communiste disposait déjà d'une constellation d'unités associatives et syndicales qui lui étaient subordonnées. Toutefois, les réseaux ont connu de profondes transformations. Désormais les réseaux sont davantage fondés sur une communauté d'intérêts que sur une allégeance idéologique. Les réseaux hétéromorphes supposaient une organisation centrale qui puisse servir de référent aux différents groupements (il s'agissait le plus souvent d'un parti politique)520(*). A l'inverse, les réseaux isomorphes se constituent à partir d'organisations autonomes les unes vis-à-vis des autres. Celles ci ne sont pas issues du réseau, comme c'était le cas précédemment, mais elles lui préexistent. Ces évolutions rendent possible la prise en compte des spécificités de chaque organisation et de chaque adhérent. L'appartenance à un réseau n'apparaît plus comme une contrainte pour ses membres. Cette évolution traduit d'ailleurs la nouvelle place du militant au sein de son organisation.

Jacques Ion a également noté un renversement des valeurs militantes521(*). La liberté, le pluralisme, l'autonomie se sont substitués aux pratiques d' « appareil » qui caractérisaient les modes traditionnels d'organisation. Désormais, le fonctionnement exclut la centralisation des décisions ; la participation collective est mise en exergue. L'abandon d'une hiérarchie trop rigide, le refus de la centralisation vont de pair avec l'affirmation du militant en tant qu'acteur. En fait, ces deux évolutions structurelles (les nouveaux réseaux et la nouvelle place du militant au sein de l'organisation) témoignent de l'émergence d'une nouvelle modalité de la participation associative.

Tandis que le militant était précédemment celui qui « adhérait » à son organisation, c'est-à-dire qui coexistait à elle, les nouveaux militants se distinguent aujourd'hui par leur autonomie. La constitution des organisations s'effectue désormais à partir de regroupements ponctuels sur des revendications spécifiques. Cette évolution traduit l'émergence d'une thématique de l'agir « ici et maintenant »522(*). On passerait ainsi, selon l'expression d'Hannertz, d'une saisie des individus en termes d'atomes anonymes à une saisie en termes d'acteurs en mouvements. Le modèle de la participation n'est désormais plus celui de l'engagement militant, qui exigeait le sacrifice de soi au profit de la « cause », mais d'un engagement distancié523(*). L'individu n'est plus seulement l'objet de son organisation, il en devient l'acteur. Sa personnalité singulière se trouve désormais valorisée.

L'engagement distancié et la figure du militant qui lui est liée (moins adhérent et davantage acteur qu'objet de son organisation) traduisent l'avènement d'un nouvel âge de la participation. Plusieurs observations nous amènent à penser qu'Attac se distingue de ce modèle.

Attac est né du rassemblement d'un ensemble de syndicats, d'associations et de publications. Les premiers adhérents étaient d'ailleurs des personnes morales. C'est ainsi qu'il a été possible de fédérer plusieurs mouvements au sein d'un réseau. Toutefois, ce mode d'organisation présente certaines limites. La participation des membres fondateurs a été décisive pour la structuration et le lancement de l'association nationale. Sans ce réseau Attac n'aurait probablement jamais existé. Toutefois, il se révèle beaucoup moins prégnant au niveau local. Il semblerait que le comité isérois soit relativement « clos » vis-à-vis de l'ensemble du réseau grenoblois. Bien sûr des appels unitaires sont constitués régulièrement, des liens existent avec certaines organisations (Confédération paysanne). On est toutefois très loin d'un réseau similaire à celui qui a lancé l'association. Très peu d'actions sont véritablement menées de façon collective. Les liens qui existent entre les organisations ne se situent pas entre les militants mais entre les dirigeants. En effet, et c'est là la seconde limite de ce réseau, la transitivité des adhésions apparaît très faible. Les enquêtés ne semblent pas correspondre au modèle décrit par Jacques Ion. En effet, les militants ne cumulent pas différentes adhésions comme cela est le cas au sein des nouveaux réseaux524(*). Il semblerait que ce cloisonnement entre le comité local et le réseau associatif grenoblois s'explique par une volonté de démarcation des militants et par la peur d'être assimilé aux autres organisations. Le réseau associatif est donc davantage présent sur le plan national que sur le plan local. Son rôle a été avant tout de « lancer » l'association.

Le fonctionnement interne de l'association trahit également les observations formulées par Jacques Ion. Il s'avère que les enquêtés attachent beaucoup d'importance au thème de la démocratie interne. Leur engagement semble d'ailleurs être lié aux vertus qu'incarne le mode associatif. Toutefois, ce discours semble devoir être remis en question au regard des pratiques effectives des militants. Le fonctionnement de l'association, tant au niveau national que local, se situe à contre courant des évolutions que connaissent les organisations. La personnalisation des dirigeants, le manque de décisions collectives, le peu de place accordée aux militants, le blocage des statuts sont autant de signes manifestes de ce paradoxe. Ces dernières remarques nous incitent à s'interroger sur la relation qui existe entre le local et le national.

Il s'avère que la coupure entre les militants et la direction nationale est flagrante. Roberto Michels avait déjà pu observer que toute organisation est vouée à adopter un mode de fonctionnement oligarchique c'est à dire dans lequel une minorité s'approprie la direction525(*). La « tête » s'autonomise progressivement de la « masse » jusqu'à en être définitivement coupée. La recherche de Michels avec notre sujet est d'ailleurs frappante. Michels s'était interrogé sur le fait qu'un parti (le parti social-démocrate allemand du début du 20ème siècle) qui souhaitait exprimer les intérêts de ceux « d'en bas » puisse aboutir à une organisation très hiérarchisée. Il en serait peut-être de même pour Attac. Malgré la remise en cause des organisations traditionnelles, on assiste à une reproduction des pratiques d'appareil. Le mode de fonctionnement d'Attac s'apparente à certains égard aux partis de masse décrits par Maurice Duverger526(*). Le fondement de ces partis réside essentiellement sur le nombre d'adhérents. Ils se caractérisent par une forte centralisation des décisions, par une valorisation de l'adhésion formelle et enfin par la place qui est accordée aux cotisations. Ces éléments ont été mis en évidence au sein du comité isérois.

Les partis de masse se caractérisent par une forte concentration du pouvoir au profit d'une minorité. Cette coupure entre le haut et le bas des partis politiques témoigne selon Bourdieu d'une domination entre les dirigeants et les militants527(*). Celle ci est de nature symbolique. La légitimité dont bénéficient les mandants est une légitimité charismatique qui se fonde sur des dotations en capital culturel inégales. Cette relation de domination entre dirigeants et dirigés est selon nous présente au sein d'Attac. Contrairement à la thématique de la réappropriation qui constitue un objectif de l'association, on a pu observer que l'éducation populaire n'aboutit pas à un sentiment de compétence accru. Il semblerait même, que la relation de domination symbolique s'en trouve renforcée. Cette remarque peut être mise en rapport avec les partis de masse qui se caractérisent également, selon Duverger, par la tentative de fournir à ses militants une éducation politique et d'apprendre « le moyen d'intervenir dans l'Etat »528(*). L'éducation politique qui était prise en charge par les partis de masse peut être rapprochée de l'éducation populaire. Il apparaît donc difficile d'affirmer qu'Attac représente un renouveau des formes d'organisation. Sa structure s'apparente même à des modes très anciens de l'organisation partisane.

Les pratiques militantes témoignent des mêmes ambiguïtés que la forme de l'association. Les actions menées par les militants isérois relèvent de deux répertoires d'actions distincts. D'une part, elles témoignent d'un renouveau des modes d'action qui n'est pas propre à Attac mais qui a déjà été inauguré par d'autres mouvements tels que le DAL ou la Confédération paysanne. La symbolique occupe une place prépondérante dans ces mobilisations. D'autre part, les actions du comité isérois restent attachés à un répertoire d'action plus traditionnel. Par exemple le nombre (de manifestants, d'adhérents) reste le facteur de légitimité de la cause défendue. Les mobilisations de masse (pétitions, manifestations) constituent un mode d'action important au sein de l'association.

Les modes d'action appartiennent donc à deux registres distincts. Cette ambivalence est apparue lors des mobilisations internationales. A cette occasion, les militants se trouvent confrontés à des situations dans lesquelles les modes de protestation traditionnels (manifestation) paraissent inadéquats. Certains groupes ont fait le choix de la violence. Les militants d'Attac qui sont légalistes refusent de recourir à ce mode d'action. Toutefois, ils se trouvent face à un dilemme : renouveler leur mode d'action sans aller à l'encontre des valeurs auxquelles ils sont attachés.

A la question l'engagement au sein d'Attac témoigne t-il d'un nouvel âge de la participation associative ? Nous répondrons ceci : l'engagement et les pratiques des militants attestent d'un mode de participation qui se situe entre deux âges.

Attac s'inscrit dans des conflits sociaux contemporains. Le fonctionnement en réseau de l'association, la place accordée à la symbolique et aux médias mais aussi l'étendue des revendications défendues lui confèrent une place importante dans le renouveau de la participation. Toutefois, Attac se rattache à un mode d'organisation et de protestation qui restent ancrés dans des formes traditionnelles.

La singularité du mouvement ne réside donc pas dans sa nouveauté mais dans cette double filiation. Celle ci débouche parfois sur des contradictions auxquelles se trouvent confrontés les militants. Toutefois, c'est par le dépassement de ces contradictions qu'un renouveau de l'engagement peut survenir. L'entrée dans un nouvel âge de la participation est à ce prix.

* 508 Cf., annexe n°24, photo n°2.

* 509 Cf., annexe n°24, photo n°3-4.

* 510 Cf., annexe n°27, photo n°14.

* 511 Cf., annexe n°26, photo n°5-6-7.

* 512 Cette remarque ne repose pas sur une impression personnelle mais elle se fonde sur des discussions avec des militants ultérieures aux événements.

* 513 Il semblerait selon les propos de Luc que des personnes aient annoncé que le service d'ordre d'Attac organisait un replis des militants. Ceci s'avérait être faux.

* 514 N'ayant pu assister à l'université d'été 2001, ces propos nous ont été relatés par des militants du comité isérois.

* 515 Les militants du comité isérois avaient déjà pris contact précédemment avec la communauté de l'Arche qui propose des formations aux techniques de non-violence.

* 516 La manifestation qui a eu lieu le 21 juillet s'est finie par le déclenchement de mouvements de panique. Le cortège Attac s'est alors disséminé. Le groupe des militants isérois était également divisé. Des altercations ont eu lieu entre des groupes anarchistes et les carabiniers au milieu desquels se trouvaient pris certains manifestants pacifistes. Les militants isérois n'ont pas su comment réagir; ils ont alors tenté de retourner à leur campement. Leur mode de protestation pacifique était en décalage avec les violences qui ont eu lieu.

* 517 « Dans le cadre d'une recherche qualitative, la preuve de la validité des résultats est difficile à fournir de façon immédiate : ce n'est pas le test de validation qui est jugé, mais la fiabilité des modèles tirés de l'observation. Les modèles sociaux demandent de nombreuses confrontations avec des instances très diverses [...] Mais il existe des instruments [...] le principal est la saturation des modèles. Ces derniers sont dégagés progressivement de l'observation. Au début, ils sont très flous et sans cesse remis en cause par de nouvelles observations. Puis ils deviennent plus nets et se stabilisent, les faits confirmant les grandes lignes, et précisant les points de détails; jusqu'au moment où il est possible de considérer qu'il y a saturation : les dernières données recueillies n'apprennent plus rien ou presque. A ce stade le chercheur a éprouvé lui même la validité des résultats ». Kaufmann (Jean-Claude), L'entretien compréhensif, Paris, Ed Nathan, 1996, p. 29.

* 518 Nous rappelons ici le renouveau de l'engagement tel qu'il est décrit par Jacques Ion et Martine Barthélémy. Cf., Ion (Jacques), La fin des militants ?, op.cit. Bathélémy (Martine), Associations : un nouvel âge de la participation, op.cit

* 519 Cf., Ion (Jacques), op.cit, pp. 35-50.

* 520 Ion (Jacques), op.cit, p. 49.

* 521 Cf., ibid.. pp. 67-72.,

* 522 Mayer (Nonna), « Les mutations du militantisme » in Hommes et libertés, n°97, 1998, p. 88.

* 523 « Le modèle distancié suppose quant à lui des individus déliés de leurs appartenances, valorisant des ressources personnelles, se mobilisant ponctuellement sur des objectifs limités pour une durée déterminée, privilégiant l'action directe et l'efficacité immédiate même restreinte ». Ion (Jacques), op.cit, p. 100.

* 524 Il est question ici exclusivement des « nouveaux » militants (dont il s'agit d'interroger la nouveauté) pour lesquels Attac représentent un réveil de la participation. On peut par ailleurs noter que parmi les enquêtés, ceux qui cumulent plusieurs adhésions et que nous avons décrit comme étant des militants professionnels, ne correspondent pas non plus au modèle décrit par Jacques Ion. En effet, malgré leurs différentes adhésions, les enquêtés restent insérés dans un même réseau idéologique. La remarque que fait Jacques Ion à propos des anciens modes d'organisations semble s'appliquer à eux : « Bien sûr, la pluri-appartenance associative était déjà souvent la règle de fait mais elle se passait à l'intérieur des conglomérats, la détention de plusieurs cartes ne faisant alors que traduire les différentes façons de manifester une appartenance socio-idéologique, l'intensité de l'investissement dans tel ou tel groupement satellite reflétant souvent une sorte de division du travail militant selon les trajectoires socioprofessionnelles ou le sexe ». Ibid, p. 49.

* 525 « L'organisation est la source d'où naît la domination des élus sur les électeurs, des mandataires sur les mandants, des délégués sur ceux qui les délèguent. Qui dit organisation dit oligarchie ». Michels (Roberto), Les partis politiques, Paris, Flammarion, 1971.

* 526 Duverger (Maurice), Les partis politiques, Paris, A. Collin, 1957, 1ère éd. 1951, pp. 84-85.

* 527 Bourdieu (Pierre), « La représentation politique. Eléments pour une théorie du champ politique », art.cit, p. 6.

* 528 Duverger (Maurice), op.cit, p. 85.

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