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La presse écrite camerounaise à  l'épreuve de la convergence numérique


par Ingrid Ngounou
Université de Yaoundé II - Ecole supérieure des sciences et techniques de l'information et de la communication 2004
  

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INTRODUCTION

1. Objet de l'étude

Notre sujet porte sur La presse écrite camerounaise à l'épreuve de la convergence numérique: Cas de Cameroon tribune et Mutations. Il s'agit de montrer comment la presse camerounaise tente de répondre à la dynamique de la convergence de plus en plus ressentie comme une exigence essentielle et existentielle pour les médias.

Lorsqu'en septembre 1993, Al Gore, alors candidat à la vice - présidence des Etats - Unis utilisait le concept des « autoroutes de l'information », peu de gens y virent la croissance vertigineuse et les développements qui allaient marquer l'industrie de l'informatique. C'est au cours de cette année que la presse fait son entrée dans l'espace Internet avec le San José Mercury News, un quotidien de la Californie du Nord. C'est le premier journal à avoir une version en ligne. Quatre années auront suffi pour montrer aux journaux africains, les avantages qu'offre Internet. Ainsi, 1997 marque l'installation des premiers journaux camerounais sur la toile. Depuis cette date, ils sont de plus en plus nombreux sur le Net.

Nous avons deux types de journaux sur Internet: les webzines qui ne paraissent que sur le web et les journaux en ligne qui ont une version imprimée et une version électronique. Ce dernier type est celui auquel nous nous intéressons. Il s'agit en somme de voir comment les médias imprimés intègrent la convergence. Exister sur Internet pour un journal, c'est remplir d'autres conditions techniques spécifiques, s'adresser à un public potentiellement différent et géographiquement clairsemé et surtout respecter les normes liées au métier et au style journalistiques: Internet est un média à part entière. Mutations et Cameroon tribune, deux quotidiens paraissant au Cameroun nous serviront de base à cette analyse qui porte sur l'évolution des journaux camerounais à l'heure de la convergence numérique.

2. Intérêts du sujet

Internet est une passion, une découverte. Il est difficile de s'en passer de nos jours car il a de nombreux avantages. Le futur du journaliste sera lié au multimédia. Le journaliste vit chaque jour cette révolution dans son métier. Révolution qui s'accompagne de nouveaux moyens d'informer et de communiquer. Le journaliste multimédia n'a plus à faire à des «lecteurs» mais à des «utilisateurs» capables non seulement de lire mais surtout d'interagir avec les contenus du site web. Les évolutions qu'a connues l'imprimerie ont fait disparaître au fil des années certains métiers et ont rénové d'autres. Il en est ainsi d'Internet. Il bouleverse et transforme les tâches liées au journalisme. En plus, il intervient à tous les niveaux de la chaîne de production de l'information: collecte, traitement et diffusion. C'est ce qui justifie qu'on parle de cyberjournalisme et de cyberécriture.

A la suite de la loi 90/052 du 19 décembre 1990 sur la communication sociale au Cameroun et du décret d'application du 3 Avril 2000, le paysage médiatique camerounais a été reconfiguré. Ces textes réglementaires ont eu pour effet l'augmentation du nombre de titres dans le domaine de la presse écrite. De même, lorsque intervient en 1997, la création de Mutations en ligne, les journaux camerounais considèrent la mise en ligne comme une ruée vers l'or. C'est ainsi que de nombreuses publications décident d'avoir une version électronique. Aujourd'hui, cette frénésie semble s'être transformée en aventure sans lendemain pour la plupart de ces titres. A l'observation, la plupart ne sont pas actualisés. Certains ressemblent à des cimetières abandonnés. C'est ce qui justifie notre question de départ: L'adoption d'une version en ligne par certains journaux camerounais procède - t- elle de l'effet de mode ou d'un impératif de la modernité ?

En quelques années, les TIC ont provoqué des bouleversements qui autorisent à parler aujourd'hui de Société de l'information ; cette nouvelle civilisation fondée sur le savoir et l'information. Dans ce contexte, l'information est désormais reconnue comme un enjeu mondial et une denrée de première nécessité. Les journalistes sont interpellés au premier chef par cette révolution qui bouleverse leur métier d'une part et leur exige un grand sens de responsabilité d'autre part.

Il s'agit pour nous, au strict plan de la presse imprimée, de nous interroger sur l'état de la presse écrite camerounaise dans le contexte d'émergence de la presse en ligne.

3. Problématique

A la saga technologique de la conquête de l'espace a succédé un autre grand récit : la conquête de la « cyberfrontière ». La conquête de l'espace a donné le cliché village planétaire et la conquête de la « cyberfrontière » a déjà généré l'appellation « Société globale de l'Information ». Il est déjà établi que les TIC sont en train de se structurer en socle pour une société nouvelle dont la principale ressource sera la connaissance. Ces TIC2(*) désignent l'ensemble des machines électroniques, des réseaux et des programmes susceptibles de s'interfacer pour reconnaître, acheminer et traiter des données numériques. Ces technologies proposent une palette d'outils issus de l'informatique et des réseaux de téléphonie dont la finalité technique est d'offrir la possibilité ou la potentialité de créer, éditer, stocker et transmettre des documents à condition que ceux-ci respectent les normes et codes requis.

Koffi Annan, Secrétaire général des Nations unies, lors de la 58ème Assemblée générale des Nations unies déclarait : « L'énorme potentiel de ces technologies défie notre imagination. Mais dès aujourd'hui, nous pouvons en mesurer l'immense utilité ». Les rapides et formidables innovations que l'on reconnaît aux TIC placent le monde devant de nouveaux enjeux. En effet, ces nouvelles technologies3(*) créent sous nos yeux une nouvelle citoyenneté, modifient fondamentalement les relations gouvernants / gouvernés, remodèlent les rapports de production, libèrent les initiatives individuelles et dessinent de nouveaux espaces de créativité et de production économiques et culturelles.

Comprendre ce nouveau paradigme est une exigence et un défi. Bien définir le concept de Société de l'Information révèlera la fracture numérique. Selon Mélanie Blanchard et Bruno Salgues,

« la société de l'information peut être définie comme une économie de la connaissance avec des composantes économiques et sociales ; des perspectives normatives et analytiques qui apportent de la connaissance publique4(*)».

Il s'agit d'un monde où la connaissance influera sur l'ensemble de l'économie et modifiera le rôle et la position de l'Etat et des gouvernants.

 Plus de cinq siècles séparent Gutenberg de l'Internet. L'apparition de l'imprimerie et l'émergence du  « réseau des réseaux » constituent les deux révolutions technologiques majeures de l'histoire de la presse dans le monde. La première s'est appuyée sur le support papier pour se développer ; la seconde l'abandonne au profit de la numérisation. Le nouveau papyrus « numérique », qui s'inscrit déjà comme le principal support du troisième millénaire, va non seulement épargner des hectares de forêt sur toute la planète mais surtout avoir des conséquences impressionnantes - voire insoupçonnées - sur l'avenir de la presse écrite et l'exercice du métier de journaliste. Internet ne permet pas seulement de s'affranchir des rotatives et de la pâte à papier, il offre en plus une infrastructure de diffusion sans précédent dans l'histoire de l'Humanité. Car force est de constater que cette «toile d'araignée mondiale» constitue déjà un mass media universel presque intemporel. Jamais aucun autre instrument - que ce soit la presse écrite, la radio ou la télévision  n'avait pu offrir, jusqu'à maintenant, la possibilité d'informer aussi rapidement et simultanément un public potentiel de dizaines de  millions d'individus dans tous les pays du monde. Cette «mondiovision» de la presse écrite, qui dépasse de loin celle des retransmissions télévisées de quelques événements internationaux, renvoie dans le passé le problème récurrent de la distribution des journaux imprimés jusqu'à chaque lecteur. Avec Internet, la distribution devient «diffusion» et le lecteur devient «utilisateur», lequel ne se contentera plus de «feuilleter» son journal mais de «naviguer» à travers les sites d'information. La presse commence à entamer cette profonde mutation dont bon nombre d'éditeurs ignorent l'aboutissement. Une seule chose est sûre : Internet fait entrer les éditeurs de la presse imprimée de plain pied dans la mondialisation de l'information qui caractérise notre société post-industrielle.

Après la collecte de l'information et son traitement, intervient la publication. Cette dernière phase de la chaîne de production est la finalité du travail, la raison d'être des journalistes : informer. Internet a révolutionné le monde de la communication, en modifiant les techniques de diffusion traditionnelles. Actuellement, en plus de la version imprimée des journaux, il existe une variante électronique : La publication online.

L'intégration du WWW par les journaux est une préfiguration de la convergence des télécommunications, des médias et technologies de l'information induite par Internet. A ce propos, Charles de Laubier écrit :

« Internet est la première concrétisation de cette convergence sur laquelle la commission européenne a commencé à se pencher en publiant en Décembre 1997, un livre vert qui lui est consacré. Ce phénomène économique et social va toucher de plein fouet le plus traditionnel des supports d'information qui est le journal imprimé 5(*)».

La convergence est la tendance à se retrouver sur plusieurs supports en même temps. L'évolution des modes et supports de communication favorise cette nouvelle possibilité. La presse écrite ne se contente plus de sa version imprimée. Elle va au-delà en recherchant de nouveaux publics à travers le réseau des réseaux. L'écrit cherche dès lors le support électronique. Neil Postman affirme à ce sujet :

« Les supports électroniques fournissent à la presse un second souffle. Ils permettent à l'écriture de s'inscrire réellement dans une dynamique de modernité et surtout d'utiliser à son projet, la force des images et du son ». 6(*)

L'arrivée de la presse écrite sur la toile lui confère une nouvelle image de modernité car il devient possible d'adjoindre à l'écrit, pour le rendre plus attractif, plus réactif, le son et les images. Grâce à sa facette arborescente, la version en ligne fait acquérir à l'information une nouvelle profondeur. C'est dire les avantages qu'offre Internet à la presse. C'est sans doute dans ce domaine des médias que les pays africains s'illustrent davantage. La mise en ligne des informations date du début des années 90 aux Etats - Unis d'Amérique. Quelques années plus tard, l'on peut cliquer pour lire les informations en ligne de certains médias africains. Au Cameroun, la première mise en ligne date de juillet 1997 avec la création du site web de Mutations7(*). Plusieurs publications ont suivi cet exemple et aujourd'hui, on dénombre de nombreux journaux8(*) qui ont une version en ligne. Michel Beaud décrit la problématique comme « l'ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d'analyses qui permettront de traiter le sujet choisi ».9(*) Suivant cette définition, nous allons énoncer les éléments de notre problématique.

4. Question générale de recherche

Les journaux camerounais ont décidé d'avoir une version électronique, c'est-à-dire intégrer les principes de la convergence qui veulent qu'un média recherche de nouveaux supports. Comment gèrent-ils cette tentative de convergence ? En d'autres termes, ont-ils assimilé les normes techniques et adopté les nouvelles exigences (infrastructurelles et humaines) liées à Internet entendu ici comme support de communication ?

Questions spécifiques

1. A quelle logique obéit ce virage ? Est-ce un effet de mode ou la réponse à des besoins spécifiques ?

2. Quelle est l'apport de la version électronique au journal imprimé tant au plan du discours des acteurs que de l'offre ?

3. Quel est le degré de pertinence de ces journaux en ligne ?

5. Hypothèse générale

Selon Raymond Quivy et Luc Van Campendhoudt, l'hypothèse de recherche est « une réponse provisoire à la question de départ 10(*)». A partir de cette définition, nous faisons les propositions suivantes: La migration vers la version électronique impose aux journaux l'appropriation des normes techniques et des règles d'écriture spécifiques. Les versions des journaux camerounais en ligne laissent apparaître des carences à deux niveaux du fait de l'insuffisance technologique d'une part et d'autres parts de l'absence de formation des journalistes à la cyberécriture.

Hypothèses spécifiques

1. Les journaux camerounais semblent avoir suivi un mouvement pour paraître moderne plutôt que de s'être approprié Internet pour le rendre pertinent et financièrement rentable.

2. Le journal imprimé reste le référent.

3. Le degré de pertinence de ces journaux en ligne est à démontrer.

6. Approche théorique

Les pionniers de la recherche sur la communication de masse ont fondé leurs analyses sur un modèle de communication linéaire énoncé dans la question - programme : « Qui dit quoi, à qui, par quel canal et avec quel effet ? ». Harold Lasswell développa ce prototype en 1948 et l'érigea en paradigme. Le modèle est résumé tel qu'il suit :

Ø Le « qui » est mis pour la source émettrice de l'information.

Ø Le « dit quoi » renvoie au message.

Ø « A qui » est le récepteur de l'information.

Ø « Par quel canal » représente le système.

Ø « Avec quel effet » traduit l'influence, l'impact.

En référence à cette nomenclature, notre étude répond à « dit quoi » et « par quel canal », c'est-à-dire qu'il s'agira pour nous de traiter du message. Cependant, nous nous servirons de la question « par quel canal » pour sonder les contraintes du support électronique. Pour ce faire, nous procèderons dans un premier temps à des entretiens avec les principaux responsables des journaux électroniques (administrateurs de sites). Nous allons dans un second temps analyser l'offre proposée par ces acteurs c'est-à-dire les versions électroniques des journaux.

7. Méthodologie

Selon Madeleine Grawitz, « la méthode est l'ensemble des règles ou des procédés pour atteindre dans les meilleures conditions un objectif11(*)». Les règles renvoient à la manière d'expliquer un fait et les procédés sont les techniques et moyens utilisés pour atteindre le but.

Notre technique d'analyse de contenu des sites Internet des journaux repose sur la méthode d'analyse de contenu de Madeleine Grawitz. Selon Berelson, l'analyse de contenu est « une technique de recherche pour la description objective, systématique et quantitative du contenu manifeste des communications, ayant pour but de les interpréter ».12(*)Les outils d'analyse découleront des indicateurs de suivi proposés par Annelise Touboul13(*) à savoir les éléments de construction du discours (titrailles, illustrations et logos) et les liens hypertextes.

Nous avons utilisé trois techniques de collecte des données :

§ La recherche documentaire, essentiellement basée sur la consultation des ouvrages. Cet exercice s'est fait au centre de documentation de l'Esstic, au centre culturel français et sur Internet. Ce dernier outil nous a permis de télécharger des ouvrages, articles et mémoires provenant de divers horizons.

§ L'observation des faits qui nous intéressent. Cette deuxième technique a consisté pour nous à consulter pendant tout le mois d'août, les sites des journaux camerounais, particulièrement ceux qui rentrent dans notre corpus. Il s'agit de www.cameroon-tribune.cm et. Nous avons assisté à la mise en ligne des informations et à l'actualisation des sites.

§ Les entretiens et interviews : les acteurs se sont exprimés et leurs discours a renforcé notre analyse de l'énonciation.

8. Revue de la littérature

Internet est une nouvelle source d'inspiration qui a fait l'objet de plusieurs travaux.

En 1997, la commission européenne, consciente des enjeux de la convergence pour une société qui se veut moderne et mouvante, a publié un ouvrage intitulé Livre vert sur la convergence des secteurs des télécommunications, des médias et des technologies de l'information et les implications pour la réglementation: vers une approche pour la Société de l'Information. L'ouvrage s'intéresse aux aspects pratiques, au cadre juridique et à l'approche théorique de ce concept. Cet travail jette les bases de la convergence déclinée sous plusieurs aspects : Convergence des technologies, des réseaux, des contenus et des normes.

Le travail de recherche d'Annelise Touboul de l'université Lumière (Lyon 2) pour l'obtention du DEA s'intitule Presse électronique : discours et offre de la presse française d'information générale sur le réseau Internet. Le contenu est un cadre d'expression des acteurs de ce secteur à savoir les webmasters et les directeurs de journaux. Elle jette les bases d'une analyse de contenu d'un site de journal et éclaire sur la situation de la presse écrite française quant aux applications d'Internet dans les médias.

Pascal Lapointe, en 1999, publie Le journalisme à l'heure du net. Cet ouvrage pratique explique les caractéristiques principales d'Internet comme média à part entière. Du fait de son caractère multimédia et de l'existence des hypertextes, il n'est plus possible d'écrire comme pour un journal imprimé. Il est de ceux qui pensent qu'Internet a apporté une révolution au journalisme.

Au cours de cette année 1999, l'Institut Panos de Paris édite Internet à l'usage des journalistes africains. C'est un précieux outil de travail qui donne quelques conseils sur la manière de surfer et de faire bon usage des services qu'offre Internet. Evidemment, dans le cadre de la production de l'information. Il propose aussi une réflexion sur l'avenir de l'Internet en Afrique. On y retrouve quelques données nécessaires pour cerner le problème de ce support dans notre continent.

A l'Esstic, plusieurs mémoires ont eu comme axe principal la presse à l'heure d'Internet. On peut de ce fait citer le mémoire de Osvalde Géraldine Lewat intitulé : La cyberpresse au Cameroun : Analyse critique du contenu de Cameroun Actualité. Elle examine la structure et le traitement de l'information dans Cameroun Actualité, cyberjournal produit par le fournisseur d'accès Iccnet. Elle aboutit à la conclusion que bien qu'étant webzine, le contenu de ce journal renvoie à un journal traditionnel.

Nathaly Frieda Françoise Njoki Youmba a étudié en 2000 L'organisation et le fonctionnement de la cyberpresse au Cameroun : le cas de Afrik'Net press. Elle explique ainsi le processus de réalisation et de mise en consommation du webzine et revient sur les conditions d'accès à Internet au cameroun. Ses travaux révèlent des manquements dans l'application des règes de la cyberécriture.

Le travail de Séverin Alega Mbele en 2002 porte sur L'écriture dans un journal en ligne : Le cas de la rubrique politique de Cameroon Info Net. Ce travail fait ressortir les spécificités d'Internet comme média distinct de la radio, de la télévision et de la presse écrite. Il explique grâce à l'exemple du journal Cameroon Info Net, comment s'assimile la cyberécriture.

9. Définition des concepts opératoires

Les concepts utilisés dans ce travail de recherche sont polysémiques. Ainsi, il est important pour nous de préciser la sémantique utilisée pour une meilleure appréciation.

§ Autoroutes de l'information : réseaux de télécommunications qui permettent de transmettre tout message (voix, vidéo, données...) à double sens avec de grands débits et sur des distances plus ou moins longues. Le concept d'autoroutes de l'information appartient désormais à l'histoire des réseaux et des technologies de l'information. Une histoire certes récente, mais dont la particularité est d'avoir connu une évolution si rapide qu'il a vite dépassé les visions stratégiques à l'origine de son élaboration en 1992. Celles-ci reposaient sur deux concepts clés : la convergence et les autoroutes de l'information. Tandis que la notion de convergence permettait de résumer les acquis de la numérisation et de la généralisation du protocole IP (à l'origine d'Internet) ainsi que la réunion des industries de l'informatique, des télécommunications et des médias audiovisuels, les autoroutes de l'information représentaient l'objectif d'une politique planétaire de rénovation des infrastructures sur laquelle reposerait la société de l'information, garantissant l'accès du plus grand nombre à une multiplicité de services, de données et de contenus.

§ La convergence : la Commission européenne, dans son Livre vert sur la convergence dans la société de l'information, a tenté une première définition de cette notion, identifiée comme la capacité de différentes plates-formes de transporter des services essentiellement similaires, soit, le regroupement des équipements grand public comme le téléphone, la télévision et les ordinateurs personnels. La convergence, selon cette approche, est d'abord une convergence des réseaux et infrastructures d'accès à l'information : là où, dans l'univers analogique, les réseaux étaient conçus et configurés dans leur infrastructure pour donner accès à un certain type d'information, la convergence signifierait qu'à l'avenir les réseaux ont vocation à devenir polyvalents. Ainsi parlant de la presse écrite, l'imprimé ne constitue plus le seul moyen de diffusion. Internet ouvre de nouvelles possibilités grâce à la diffusion en ligne. La convergence dans ce contexte peut alors être définie comme la recherche de supports nouveaux par les publications écrites.

§ Cyber : vient du grec kubernân, c'est-à-dire gouverner. Ce mot est un préfixe employé pour désigner tout ce qui a trait à l'utilisation d'Internet. Mais le terme va connaître une explosion dans son utilisation dès 1984 lorsque le romancier américain de science-fiction William Gibson utilise cybermonde dans son livre Neuromancer. Les internautes - ou cybernautes, reliés les uns aux autres grâce aux réseaux interconnectés de communication, sont censés construire un monde nouveau, ayant ses propres règles d'organisation et de fonctionnement, son langage et ses valeurs qui n'appartiennent qu'à lui. C'est ainsi qu'on parle de cyberécriture pour désigner l'écriture sur Internet ou encore de cyberjournalisme pour parler du journalisme dont les règles sont liées aux spécificités d'Internet.

§ Hypertexte: le lien hypertexte permet d'atteindre les différentes occurrences d'un mot à l'intérieur d'un texte donné. Il permet aussi de passer d'un site à un autre grâce à un simple clic de souris. Les données textuelles rassemblées ne sont pas organisées selon un ordre séquentiel traditionnel, mais elles sont reliées entre elles par un système de liens sémantiques qui permet de parcourir les textes au gré des idées qui surgissent en cours de lecture. Ce système repose sur l'utilisation de logiciels qui doivent gérer plusieurs fonctions comme le Hypertext Mark-up Language (Html).

§ Multimédia: désigne un contenu combinant, grâce au codage numérique, des éléments de nature différente : textes, sons, images fixes et animées, etc.

§ Numérique: adjectif qui qualifie les procédés de transmission, de traitement et de stockage de l'information utilisant des signaux constitués d'une suite de chiffres représentés en mode binaire (0 ; 1).

§ Page - écran : espace occupé sur l'écran d'un ordinateur sans que l'on actionne le défilement.

§ La société de l'information : ce concept désigne une nouvelle ère socio-économique, postindustrielle, qui a transformé les relations sociales du fait de la diffusion généralisée des technologies de l'information et de la communication (TIC).

10. Délimitation du sujet

Notre travail examine le cas des deux journaux : Cameroon tribune et Mutations. Le choix vient du fait que ces journaux, de part leur statut de quotidien, sont tenus de faire une mise à jour journalière. Le temps d'observation est d'un mois c'est-à-dire le mois d'août 2004 soit 22 éditions de chaque version.

11. Limites et difficultés

Les difficultés à réaliser un premier travail de recherche comme le nôtre sont nombreuses. La lecture sur un écran à cause de la brillance et de la posture qu'exige la lecture est la première difficulté. C'est pourquoi, nous nous sommes proposés d'imprimer ces versions en ligne avant de les analyser. Nous avons à ce niveau rencontré des difficultés techniques: téléchargement lent des pages recommandées, incidents liés au logiciel de navigation, procédure d'impression complexe pour obtenir fidèlement tout ce qui constitue le document sans compter les tâtonnements tributaires de notre maîtrise moyenne de l'outil informatique.

La recherche documentaire a été une difficulté. Bien que de plus en plus d'auteurs consacrent leurs livres à Internet, l'accès à ces ouvrages n'est pas aisé. Nous avons eu beaucoup de peines à trouver les documents qui posent les bases de l'analyse des sites Internet.

Le dernier handicap, et non des moindres est financier. La recherche documentaire, l'analyse du corpus, la comparaison avec d'autres sites exigent des débours financiers qui ont exercé davantage de pression sur nos maigres moyens.

12. Plan

Ce travail est divisé en deux parties.

Les rappels contextuels qui constituent la première partie nous rappellent au chapitre 1 l'origine d'Internet et les services qu'il propose. Le deuxième chapitre intitulé la presse électronique revient sur l'origine de la presse en ligne et introduit les concepts de cyberécriture et de cyberjournalisme. Le dernier chapitre de cette partie porte sur le dispositif technique décliné ici en la présentation des journaux et leur accès.

La deuxième partie de notre travail est évaluative.

Quelles sont les applications de la convergence dans les supports traditionnels ? C'est la principale préoccupation à laquelle le chapitre premier tente de répondre. Le chapitre 2 de cette parie se résume à l'analyse de notre corpus et le chapitre 3 évalue la pertinence des sites soumis à notre étude.

* 2 O. Nana Nzepa, 2002, Ntic et multimédia, Esstic, Yaoundé.

* 3 Institut panos, 2003, Op. Cit. P.14.

* 4Bruno Salgues est le Directeur d'études à l'Institut National des Télécommunications de Paris.

Mélanie Blanchard a rejoint l'institut National des Télécommunications en septembre 2001. Mélanie Blanchard a activement contribué à toutes les opérations de lancement du vote sur Internet en Europe, développées par election.com. Elle occupe actuellement le poste de déléguée à la communication. Cette communication relative à la Société de l'Information date du 13 février 2003 à l'Institut National des Télécommunications de Paris. Source : www.salgues.net / wsis diplomatie.htm.

* 5 C. de Laubier, 2002, La presse online en Europe, www.scd.univ-tours.fr/epress/sommaire.htm.

* 6 N. Postman, 1990, les fonctions du journal in L'écho de la presse, Paris.

* 7 Le site sera refait en 1999 pour une version en ligne du journal.

* 8 Source : site de l'ambassade de France au Cameroun.

* 9 Michel Beaud, 1999, L'art de la thèse, Ed. La Découverte, Paris, P32.

* 10 R. Quivy et L. Van Campenhoudt, 1995, Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris, P. 136.

* 11 M. Grawitz, 1993, Méthode des sciences sociales, 9e édition, Dalloz, Paris, P. 470.

* 12 Berelson cité par M. Grawitz, Op. Cit. P. 551.

* 13 A. Touboul, 1996, La presse électronique : Discours et offre de la presse française d'information générale sur le réseau Internet, mémoire de DEA, Université de Lyon 2.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote