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La biomasse, activité alternative au développement des zones rurales


par Marie Suraud
UCL Louvain la Neuve - Master in European Studies 2001
  

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b) La biomasse 

D'après la définition du Quid, la biomasse est le résultat d'une réaction chimique : «l'énergie solaire captée en zone tempérée (0,5 à 1%) se transforme en produits hydrocarbonés, sources de calories thermiques ou alimentaires »20(*). Pour des zones tempérées, le rendement moyen annuel est de dix tonnes de matière sèche par hectare, avec des maxima de vingt tonnes par hectares, soit une ressource brute d'environs 3,6 à 7,2 tonnes équivalent pétrole par hectare.

On peut exploiter l'énergie renfermée par la biomasse de différentes façons dont la plus évidente consiste à utiliser la chaleur provenant de sa combustion, soit directement en fabriquant de la vapeur afin de générer de l'électricité. La biomasse peut ainsi produire de l'énergie dans une unité de cogénération de chaleur et d'électricité, la chaleur « résiduelle » pouvant être réinjectée dans un réseau de chauffage urbain ou dans un procédé industriel. On peut également obtenir de l'énergie à partir de la biomasse par gazéification et production de combustibles liquides.

La biomasse utilisable comprend : les déchets de bois (sylviculture, scieries, bâtiments, industries), le bois des essences à croissances rapides (saules, peupliers), les déchets agricoles (paille, lisier), les déchets des cultures sucrières (betteraves, cannes à sucre), céréalières (blé, maïs), oléagineuses ( colza, tournesol), les déchets urbains solides, les ordures ménagères et les effluents industriels (du secteur agroalimentaire notamment).

La biomasse est une ressource répandue et polyvalente qui peut être utilisée aussi bien à des fins de chauffage que d'électricité. Les sources d'approvisionnement en bioénergie comprennent les résidus agricoles, forestiers et les nouvelles cultures énergétiques. Le potentiel énorme des résidus forestiers et agricoles est resté jusqu'ici quasiment inexploité. Nous verrons plus loin comment la centrale du Moule en Guadeloupe utilise les résidus de canne à sucre.

On regroupe sous le terme de biomasse l'ensemble des sources énergétiques provenant de la matière organique. Elles représentent 14% du bilan énergétique mondial21(*) et environ 3% de ceux de l'Union européenne. Ce secteur est décomposé en trois filières distinctes :

· le bois-énergie : la ressource européenne en bois est considérable et est évaluée à 350 millions de mètre cube par an. Développer le bois-énergie ne signifie en aucun cas revenir à la cheminée, ni au poêle à bois à recharger sans arrêt en bûches. Des chaudières bois optimisées sont utilisées comme systèmes de chauffage central. Ce sont des équipements modernes de grande capacité, alimentés automatiquement. Elles sont particulièrement adaptées aux usages en chauffages collectifs, réseaux de chaleur ou aux besoins industriels. Des chaudières performantes et adaptées aux besoins des particuliers commencent aussi à apparaître sur le marché. Les productions de chaleur et d'électricité totalisaient 466 040 GWh en 1999 et la France, forte d'un remarquable potentiel se place en première position avec 108 925 GWH (Annexe 6).

· Le biogaz : le processus naturel de dégradation des matières organiques conduit à l'émission d'un mélange de méthane et de CO2. Ce gaz peut être utilisé pour l'alimentation des chaudières classiques ou d'unité de cogénération22(*). Les décharges d'ordures ménagères constituent un important gisement de biogaz, actuellement, ce gaz s'échappe vers l'atmosphère et participe à l'effet de serre. Les données disponibles ne permettent pas de distinguer la production de chaleur de celle d'électricité. Globalement, on estime à 22 205 GWh la production d'énergie à partir du biogaz en 1999. L'Espagne est le pays européen qui s'est le plus largement engagé dans l'exploitation de cette ressource avec 13900 GWh. (Annexe 7)

· Les biocarburants : ils sont obtenus à partir de biomasse riche en sucre ou en amidon comme la canne à sucre, les topinambours, le sorgho ou la betterave. Avec l'intervention de levures, on obtient une fermentation des sucres. Il faut ensuite avoir recours à la distillation pour recueillir du Diester ou du Buthanol. Ces procédures n'étant que peu utilisées, elles restent plutôt onéreuses, il faut compter en moyenne dix francs pour un litre de produit. La production actuelle de 2 million de tonne en 2001 devrait être de 4,8 millions de tonnes en 2003 ( Annexe 8). Les échéances seraient alors respectées, ce qui permettra d'atteindre un second objectif, à savoir qu'en 2005, 2% du marché européen des carburants seraient d'origine renouvelable. En dépit de leur coût de revient important, il faut assurer la pérennité de ces biocarburants ainsi que leur croissance sur le marché des combustibles.

Dans les scénarios les plus volontaristes d'utilisation à grande échelle de la biomasse à long terme pour les besoins énergétiques, tel le scénario de la Conférence des Nations unies de Rio pour l'environnement et le développement présenté en 1992 pour l'horizon 2050, l'objectif de la contribution énergétique de la biomasse est de 4,9 giga tonne équivalent pétrole, soit moins de 7% de la production annuelle de biomasse européenne23(*).

L'Union européenne place la biomasse à un des tout premiers plans en matière de développements futurs. Le tableau en annexe 9 décrit les ambitions de la Commission européenne pour 2003 et 2010 suivant les différentes applications. Cependant, concernant le bois-énergie et le biogaz, il est impossible aujourd'hui de situer les efforts des pays européens au regard des échéances futures. « Les multiples applications de ces filières prouvent leur versatilité mais complexifient les travaux de projections »24(*). On peut toutefois avancer que les principaux pays développant actuellement ces énergies ont en projet des programmes à court et à moyen terme qui feront progresser la pénétration de la biomasse. C'est notamment le cas de la Suède qui souhaite mettre l'accent sur le biogaz ou l'Autriche qui ambitionne de doubler le nombre de ses installations chaudière bois dans les années à venir.

* 20 document internet, http://www.quidfrance.com, consulté le 6 mars 2001

* 21 document internet, http://www.greenpeace.fr/campagnes/energie/biomasse2.htm, consulté le 6 mars 2001

* 22 La cogénération : c'est la production simultanée d'électricité et de chaleur. La cogénération peut être réalisée à partir de tout combustible. Les gaz provenant de la combustion sont utilisés pour entraîner une turbine et ainsi produire de l'électricité. Les rendements globaux dépassent souvent 80%.

* 23 ces chiffres sont extraits d'un article de l'Encyclopedia Universalis sur la biomasse : http://sfp.in2p3.fr/debat/debat_energie/intro/node13.html, consulté le 6 mars 2001

* 24 EurObserv'ER, le baromètre des énergies renouvelables, Système solaire N° 137 - 2000, p58

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