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La construction imaginaire de la réalité du Congo à travers les médias congolais

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par John LUNGILA MATANGA
Université de Kinshasa - Licence 2007
  

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INTRODUCTION

1. PROBLEMATIQUE

Michel Béaud décrit la problématique comme « l'ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d'analyses qui permettront de traiter le sujet choisi ». Cette définition va nous guider pour énoncer les éléments de notre problématique.

Depuis la nuit des temps, l'information a toujours été une préoccupation de toute société. Et son importance s'est affirmée à travers l'histoire des hommes  qui ont accompagné cette évolution: les papyrus, l'imprimerie, la radio, la télévision, actuellement l'Internet. Et tout cela, dans le souci d'informer le maximum des gens possible en un temps record.

L'homme, qui est lui-même à la fois objet et source d'information, évolue et a toujours évolué dans un environnement informationnel et informatif. Tout de lui, en lui et hors de lui reflète l'information.

La pertinence et l'importance de l'information dans la vie sociale ne sont plus à démontrer. Elle est dans tous les secteurs et domaines de la vie, que ça soit dans l'organisation ou la gestion des collectivités humaines. C'est grâce à l'information que les sociétés existent, se maintiennent, se structurent, se construisent, s'organisent.

Par ailleurs, le besoin accru de l'information a poussé l'homme de tout temps et de tous lieux à mettre sur pieds, d'inventer divers moyens et supports d'information. Et parmi ces moyens d'information, nous pouvons citer les plus évolués, notamment, le Journal, la Radio, la Télévision, etc. Et d'aucuns n'ignorent qu'aujourd'hui, ces médias sont devenus des instances de collecte, de traitement et de diffusion d'informations.

Cependant, nous remarquons que les médias, à travers l'information, deviennent de plus en plus des instances productrices de représentations définie comme un « ensemble organisé d'images, des valeurs, des notions ou des concepts par lesquels une société donnée se représente ce qu'il est, sa place dans un ensemble social plus vaste (monde) et son rôle dans l'histoire ».1(*) La représentation a toujours été construite. Elle est donc le résultat d'une sélection d'informations2(*), car les informations qu'on nous présente chaque soir à travers le Journal télévisé (JT), sont l'objet d'une sélection, d'un traitement (montage) en vue de construire une réalité sur le monde qui nous entoure.

D'ailleurs, L. Gervereau soutient que « la circulation planétaire de l'information consiste dans le choix d'une minorité de faits assortis de leurs commentaires par une minorité d'individus pour une majorité de consommateurs »3(*).

Evidemment, le JT sert à construire une représentation de la réalité des faits qui se sont passés dans le monde durant les dernières vingt quatre heures. Cette représentation est imaginaire. Pour Christophe PIAR, le JT est une principale source pour les citoyens, il influence leur perception des images du monde. Pour sa part, Olivier MILHAUD pense à ce sujet que le regard médiatique sur le monde est un regard unique, les JT sont incroyablement sélectifs dans le choix des images du monde.4(*) Ce n'est pas le monde qui est montrée, mais la manière de regarder le monde depuis un endroit.

Certes, la manière dont les médias, particulièrement la télévision, construisent l'actualité (l'information) retient certains faits (évènements) au détriment d'autres. Et donc, la représentation à travers les médias devient une construction de la réalité sociale, c'est-à-dire elle est le résultat d'un processus de co-production sur lequel pèsent de nombreuses contraintes.

En effet, comme le disait si bien Claude BERTRAND, l'environnement politique des médias détermine les fonctions des médias. Pour lui, les fonctions des médias varient d'un régime à un autre. L'évolution des médias en RD Congo va de pair avec l'histoire politique du pays.

Avant l'indépendance, la presse était caractérisée par son militantisme politique. Peu après, elle perd ses réflexes de revendication, de combat et devient modérée. Avec l'accession au pouvoir de Joseph Désiré Mobutu, elle s'est réveillée pour se faire l'alliée la plus sûre de l'action gouvernementale teintée de dictature. Enfin, depuis la transition, annoncée premièrement par Mobutu, jusqu'à ce jour, la presse congolaise se recherche encore.

Aujourd'hui, le pays vient d'entrer dans une nouvelle ère politique. L'avènement de la démocratie consacrée par l'organisation des élections à toutes les instances du pouvoir, relance les efforts sur le rôle de la presse. A l'issue des élections, le pays s'est doté d'institutions démocratiques. Ainsi, comme il est de coutume dans tout pays démocratique, après les élections, deux tendances se développent, à savoir : celle qui exerce le pouvoir (les gagnants des élections) et celle de l'opposition (les perdants des élections).

Il faut souligner que les médias ont joué un rôle central dans l'avènement de la démocratie en République Démocratique du Congo. Pour Aimé KAYEMBE, Ils sont, en effet, de puissants relais susceptibles de sensibiliser les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs à l'importance de l'acte électoral, et de contribuer à une meilleure connaissance par le citoyen de ses droits et devoirs, de promouvoir la diffusion d'une information honnête, complète et rigoureuse qui puisse servir à la consolidation de l'État de Droit et de la démocratie1(*). Nous l'avons vécu pendant trois ans (de 2003 à 2006) lors de la transition.

Par ailleurs, nous avons remarqué tout au long de l'exercice de leur travail que les journalistes ne présentent pas tous les faits qui ont touché les congolais pendant la journée. Ces derniers sélectionnent les faits selon l'intérêt qu'ils leur accordent. Le journal télévisé qu'on nous présente le soir, n'est que le résultat de ce choix des journalistes. Ainsi, la compréhension et l'image que nous avons du Congo, sont suspendues au reflet que délivre le condensé proposé par les journalistes. Et ce condensé (journal télévisé) n'est qu'une fabrication des journalistes en vue de construire une réalité qu'ils veulent pouvoir correspondre au Congo réel. Bref, la réalité imaginaire du monde congolais construite par les médias congolais, à travers les journalistes qui présentent le Journal télévisé n'est pas le Congo réel.

Cependant, chaque soir, nous consommons les informations que les médias nous livrent à travers leurs journaux télévisés. Pour ce, nous nous posons les interrogations suivantes :

1. Comment les médias congolais (journalistes) construisent-ils la réalité de leur pays ?

2. Qu'est-ce qui compose leur JT? A quoi vont leurs priorités ?

3. Quelle image ou vision du Congo nous présentent-ils ?

* 1 KASONGO IBANDA, Notes de cours d'Information et communication, G1 Communication, FLSH/UNIKIN, 2001, p.62.

* 2 Idem

* 3 L. GERVEREAU, Inventer l'actualité. La construction imaginaire du monde par les médias internationaux, Paris, La Découverte, 2004, p.8

* 4 http://espacestemps.net/document467.html.

* 1KAYEMBE MALU A. et All, La Situation des médias en République Démocratique du Congo, éd. Institut Panos Paris, avril 2004.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams