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Le défi du désendettement soutenable en Afrique Subsaharienne: Au-delà de l'Initiative PPTE.

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par Claire Barraud
Université Pierre Mendès France, Grenoble II - M2 recherche Politiques économiques et sociales 2006
  

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Résumé

La région d'Afrique subsaharienne a longtemps été absente des analyses économiques et financières touchant à l'endettement. Le continent le plus touché par les fléaux de la pauvreté et de la dette n'a, dans les premiers temps, été considéré que sous l'angle de la mauvaise gouvernance économique. La responsabilité de sa situation lui a alors été imputée injustement, compte tenu de sa dépendance politique1 à l'égard du reste du monde. Cette unique culpabilité a fait de la zone la première victime des plans d'ajustement structurel (PAS). Le terme victime est pesé, tant les pays de cette région sont censurés quant à leur choix de vie ou leurs choix économiques.

Les PAS, avec une vision strictement marchande de la croissance et du développement, ne pouvaient ainsi réussir dans leur volonté de rendre la dette soutenable. Et ils ont même échoué. Car ils ont oublié que le processus d'endettement ne peut être enclenché qu'à travers l'interaction de deux agents ; le créancier, qui offre, et le débiteur, qui demande. Or, la volonté du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, de gérer le surendettement aux moyens de la rigueur du comportement public, et de l'extraversion du comportement privé ne peut aboutir dans une économie sous-développée. Et sans investisseurs, sans financements internes susceptibles de créer un véritable marché, et avec aussi peu de moyens publics, l'Etat est contraint de s'endetter pour développer son pays. Les PAS, loin de décourager la persistance de cette pratique, l'ont favorisée.

Les initiative en faveur des pays pauvres très endettés (IPPTE), en 1996 et 1999, puis l'initiative d'allègement de la dette multilatérale (IADM), en 2005, visant respectivement à réduire la dette de tels pays puis à annuler leur part multilatérale (due aux institutions multilatérales à l'instar du FMI et la Banque mondiale) veulent remédier aux échecs des premières tentatives de gestion du surendettement africain. En participant aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui souhaitent globalement réduire l'extrême pauvreté de moitié d'ici seulement huit ans, elles ont adopté une ligne directrice novatrice. Les PPTE doivent désormais être assis «sur le siège du conducteur» afin de mener les réformes qui leur permettront d'absorber correctement les fonds dégagés par les allègements.

Toutefois, les actes s'éloignent des discours et, depuis dix ans maintenant, l'initiative PPTE souffre des mêmes limites. De l'insuffisance des PPTE identifiés, aux allègements trop marginaux, en passant par des conditionnalités touj ours teintées d'ingérence par les IFI et touj ours aussi délicates à mettre en oeuvre, l'initiative PPTE peine à remplir sa mission. Les résultats positifs ne sont ainsi que de court terme.

Contribuer à la réussite de OMD pour 2015, à travers le désendettement soutenable de l'Afrique subsaharienne, suppose alors obligatoirement la construction d'un cadre de négociation plus équitable, teinté d'un engagement mutuel à moyen, voire à long terme. Si la responsabilité des créanciers et les intérêts des débiteurs ne sont pas officiellement pris en compte, la région ne parviendra pas à un taux d'endettement soutenable en si peu de temps. Quels que soient les efforts impliqués, c'est toute l'architecture financière, et plus largement politique, internationale qui doit être redessinée. La dette représente un fardeau tel, qu'elle demande l'institutionnalisation d'une instance spécifique à son égard, capable de contrecarrer les faiblesses de l'IPPTE. Un tel Tribunal international de la dette serait en outre en mesure de pallier la partialité des institutions qui gèrent actuellement le désendettement, d'annuler les «dettes odieuses », celles contractées aux fins personnelles des régimes politiques illégitimes aux dépens de la survie de leurs populations, et de contraindre la participation pleine et entière de tous les créanciers concernés par le but du désendettement soutenable.

Ce n'est que par la suite qu'une politique de réendettement soutenable devra passer pas la saine conjugaison des performances économiques et du progrès social, dont les modalités seront cette fois-ci laissées à l'appréciation du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci