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L'émergence d ela notion de sécurité humaine dans la protection internationale des droits de l'homme

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par Sabine Nicole Jiekak Mougoué
Université Catholique D'afrique Centrale, Yaoundé, Cameroun - Master en droits de l'homme et action humanitaire 2005
  

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CONCLUSION GENERALE

En quelques années, la notion de sécurité humaine a généré une foule d'interpellations et a engendré toutes sortes de spéculations quant à l'impact possible qu'elle pourrait avoir sur la scène internationale et les droits fondamentaux. Au début de notre recherche, nous nous sommes penchés sur les droits de l'homme. Il était question de déterminer si la notion de sécurité humaine, individuelle ou collective aurait une incidence sur le système international de protection des droits de l'homme et serait applicable à tous les pôles de décision. Nous sommes partis du postulant selon lequel l'émergence de la notion est un indicateur de l'évolution des droits de l'homme et qu'il est nécessaire de réorienter le débat sur la protection internationale de l'individu : les menaces ayant changé, il faut que les systèmes de protection évoluent177(*). La sécurité humaine offre un angle de réorientation certain, mais qu'il faut analyser avec prudence.

Son atout majeur tiendrait au fait qu'elle attire l'attention et appelle aux actions concrètes sur plusieurs situations dans lesquelles la sécurité de l'individu est menacée. Dans ces situations, il est nécessaire de renforcer les mécanismes de protection existants ou d'en créer de nouveaux pour faire face aux nouvelles menaces. La quintessence de la sécurité humaine confie cette responsabilité à un panel varié d'acteurs de la société internationale et nationale en insistant sur la collaboration et la coopération qui doivent exister entre entités étatiques et acteurs non étatiques. C'est ainsi que les institutions financières et économiques par exemple se voient imposer des objectifs de protection sociale des individus.

Cependant, la notion de sécurité humaine est pleine d'ambiguïtés dues à l'absence de définition claire et précise. De la sécurité personnelle et politique à la sécurité des communautés, elle englobe les aspects économiques, alimentaires, sanitaires et environnementaux, tout en laissant ouverte la voie à toute nouvelle donnée susceptible d'entravée la sécurité des individus. Elle confronte l'individu à l'Etat en consacrant la primauté du premier. En outre, elle permet aux instances supra nationales d'intervenir dans les affaires internes des Etats tout en renforçant les pouvoirs de ces derniers par la consolidation de l'Etat de droit et la responsabilité qui lui est confiée de mettre sur pied des politiques publiques sécuritaires. Toutefois, la notion de sécurité humaine ne peut être invoquée pleinement que dans les sphères du politique, n'ayant aucune base juridique propre. C'est de loin sa plus grande faiblesse. Son application est donc laissée à la discrétion des gouvernements qui peuvent y tirer des idées utiles mais n'ont pas d'obligations positives envers ceux qui sont sensés être les principaux bénéficiaires : les individus. Bien qu'elle guide effectivement les politiques des pays comme le Canada, la Suisse ou la Norvège, la notion a du mal à forcer les portes nationales aussi bien dans certains pays riches que dans les pays pauvres. Les premiers voient une tentative d'appropriation par les « pauvres » des riches du Nord dans son objectif d'instaurer un système d'égalité . Les seconds quant à eux n'y voient qu'une tentative pour leur ôter leur « indépendance » et leurs « pouvoirs politiques » chèrement acquis.

On pourrait donc trouver dans la notion de sécurité humaine des idées utiles à la protection et à l'amélioration des conditions de vie de l'individu, mais de là à y voir un nouveau mécanisme révolutionnaire de protection des droits de l'homme, il y a une marge. Toutefois, on est loin de la redéfinition radicale de la sécurité ainsi que du renversement de la primauté de l'Etat voulus par le PNUD dans son rapport 1994.

Ce travail sur l'émergence de la notion de sécurité humaine dans la protection internationale des droits de l'homme n'a pas la prétention d'avoir épuisé tous les aspects de la question. Notamment la relation entre la sécurité humaine, les conflits armés et les questions relatives au désarmement. Toutefois, quelques précisions terminologiques permettront de mieux appréhender la notion dans la dynamique de l'évolution des droits de l'homme dans le droit international.

* 177 Taylor OWEN, op. cit., p.

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