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Evaluation de la régularité à la consultation préscolaire dans zone de santé de Kintanu I

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par Victoria Massamba Kubuta
Université Kongo - Docteur en Médecine, Chirurgie et accouchement 2007
  

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    UNIVERSITE KONGO

    FACULTE DE MEDECINE

    KISANTU

    EVALUATION DE LA REGULARITE

    A LA CONSULTATION PRESCOLAIRE DANS L'AIRE DE SANTE DE KINTANU I

    Par Victoria MASSAMBA KUBUTA

    Graduée en Sciences Biomédicales

    Mémoire présenté en vue de

    l'obtention du grade de Docteur en

    Médecine, Chirurgie et Accouchement

    Directeur :

    Prof. Dr. KIYOMBO MBELA

    2007

    A la mémoire de

    MAMA KIMPA VITA,

    Femme forte et vaillante.

    REMERCIEMENTS

    Nombreux sont ceux qui, inlassablement, nous ont encouragé et aidé à réaliser ce mémoire.

    Nous tenons à remercier particulièrement Monsieur le Professeur Docteur KIYOMBO MBELA qui a accepté avec beaucoup de spontanéité de diriger ce travail malgré ses multiples occupations.

    Nous remercions le Docteur Jacques KIMFUTA et Monsieur Jean-Marie PULULU, respectivement Médecin Chef De Zone et ancien Administrateur Gestionnaire de la Zone de Santé Rurale de Kisantu. Leurs sages conseils nous ont été d'une aide précieuse. Nous remercions aussi tous les agents du Bureau Central de la ZSR de Kisantu et des structures sanitaires de l'AS de Kintanu I qui nous ont donné de leur temps pour nous fournir les informations dont nous avions besoin.

    Notre profonde gratitude s'adresse à nos parents, Monsieur Nestor MASSAMBA DIDIHOKO et Madame Madeleine MASSAMBA NDIKA qui ont consenti d'énormes sacrifices pour que nous parachevions nos études de Médecine.

    Nos très sincères remerciements vont également à nos frères et soeurs Daniel, Jolina, Meggy et Béni MASSAMBA.

    Notre reconnaissance s'exprime à l'endroit du Docteur  Marie-Madeleine GERNIERS et des couples NGOMA NDOTONI et DIAMONIKA NZUNGU pour leur soutien tout au long de nos études.

    Merci à Jimmy MWANGA, MASUMBUKU MUNUNGURI, Thérèse SUNGU, Alice NGOMA, et à tous ceux qui de près ou de loin ne nous ont pas privé de leur assistance.

    Aucun mot ne serait assez fort pour exprimer le sentiment de reconnaissance que nous éprouvons à l'égard de Monsieur Magloire MPEMBI NKOSI, notre futur époux, pour son soutien et sa patience.

    ABREVIATIONS

    1. AS  : Aire de Santé

    2. BCG  : Bacille de Calmette et Guérin

    3. CEC  : Communauté Evangélique au Congo

    4. CODESA  : Comité de Développement de l'Aire de Santé

    5. CPS  : Consultation Préscolaire

    6. DTC-Hep B1  : Doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la

    coqueluche et du vaccin contre l'hépatite virale B administrées à la 6e semaine de naissance.

    7. DTC-Hep B2  : Doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la

    coqueluche et du vaccin contre l'hépatite virale B administrées à la 10e semaine de naissance.

    8. . DTC-Hep B3  : Doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la

    coqueluche et du vaccin contre l'hépatite virale B administrées à la 14e semaine de naissance.

    9. ET  : Ecart-type

    10. HAS  : Hors Aire de Santé

    11. HZ  : Hors Zone de Santé

    12. IRC  : International Rescue Committee

    13. NS  : Non significatif

    14. OMS  : Organisation Mondiale de la Santé

    15. PEV  : Programme Elargi de Vaccination

    16. PEV-LMTE  : Programme Elargi de Vaccination et de Lutte contre les Maladies Transmissibles de l'Enfance

    17. PRONANUT  : Programme National de Nutrition

    18. RECO  : Relais Communautaire

    19. RDC  : République Démocratique du Congo

    20. US $  : Dollars américains

    21. VAA  : Vaccin Anti-Amaril

    22. VAR  : Vaccin Anti-Rougeoleux

    23. VPO1  : Dose du Vaccin Polio Oral administrée à la 6e semaine de naissance

    24. VPO2  : Dose du Vaccin Polio Oral administrée à la 10e semaine de naissance

    25. VPO3  : Dose du Vaccin Polio Oral administrée à la 14e semaine de naissance

    26. ZS  : Zone de Santé

    27. ZSR  : Zone de Santé Rurale

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau I : Données socio-démographiques.........................................21

    Tableau II : Age d'inscription des nourrissons à la CPS...........................25

    Tableau III : Données relatives à l'abandon de la CPS ............................26

    Tableau IV : Caractéristiques socio-démographiques des mères..................28

    Tableau V : Caractéristiques socio-démographiques des mères et

    âge d'inscription des nourrissons à la CPS..............................31

    Tableau VI : Caractéristiques socio-démographiques des mères et âge d'abandon de la CPS.....................................................................................33

    Tableau VII : Profession des mères et principaux facteurs d'abandon

    de la CPS.................................................................. 34

    Tableau VIII : Caractéristiques socio-démographiques des mères et

    régularité à la CPS..................................................................35

    Tableau IX : Caractéristiques des pères.........................................................36

    Tableau X : Niveau d'instruction des pères et âge d'inscription des enfants

    à la CPS..............................................................................37

    Tableau XI : Activité des relais communautaires en matière de CPS dans

    l'aire de santé de Kintanu I...................................................... 40

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1 : Répartition des nourrissons selon la résidence..............................22

    Figure 2 : Diagramme en secteur de la répartition des nourrissons

    selon le poids de naissance.......................................................23

    Figure 3 : Répartition des mères selon le lieu de CPS...................................24

    Figure 4 : Régularité des mères à la CPS...................................................27

    Figure 5 : Age d'abandon de la CPS et niveau d'instruction des pères.............38

    Figure 6. : Régularité à la CPS et niveau d'instruction des

    pères ....................................................................................39

    Figure 7 : Nombre annuel de visites des relais communautaires et motivation

    des mères pour la CPS.............................................................41

    TABLE DES MATIERES

    Pages

    TABLE DES MATIERES 1

    INTRODUCTION 4

    CHAP I. GENERALITES 8

    I.1. Consultation préscolaire 8

    I.1.1. Définition 8

    I.1.2. Objectifs 8

    I.1.3. Eligibilité et recrutement 8

    I.1.4. Lieu et rythme des CPS 8

    I.1.6. Personnel 9

    I.1.7. Matériel pour la CPS 9

    I.1.8. Activités réalisées par l'infirmier au cours de la CPS 9

    I.1.9. Suivi des enfants malades ou malnourris 9

    I.1.10. Description d'une séance de CPS au CS Kintanu Etat 10

    I.2. Développement staturo-pondéral 10

    I.2.1. Définition 10

    I.2.2. Evaluation de la croissance physique 11

    I.2.3. Indicateurs anthropométriques utilisés dans les centres de santé 11

    I.2.4. Facteurs qui influencent le développement physique de l'enfant 11

    I.3. Vaccination 12

    I.4. Vitamine A 12

    I.4.1. Description et rôle 12

    I.4.3. Source 13

    I.4.4. Carence 13

    I.5. Participation communautaire 13

    I.5.1. Définition 14

    I.5.2. 0rganisation des structures de participation communautaire 14

    I.5.3. Concept de relais communautaire 14

    CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODES 17

    II.1. Matériel 17

    II.1.1. Site d'étude 17

    II.1.2. Documents consultés 17

    II.2. Méthodes 17

    II.2.1. Définitions opérationnelles 17

    II.2.2. Nature de l'étude et période d'étude 18

    II.2.3. Echantillonnage 18

    II.2.4. Variables de l'étude 18

    II.2.5. Collecte des données 19

    II.2.6. Approche méthodologique 20

    II.2.7. Analyse des données 20

    CHAPITRE III. RESULTATS 21

    III.1. Caractéristiques socio-démographiques des nourrissons 21

    III.2. Caractéristiques anthropométriques 23

    III.3. Participation à la CPS 24

    III.3.1. Lieu de CPS et utilisation des services 24

    III.3.2. Age d'inscription à la CPS 25

    III.3.3. Abandon de la CPS 25

    III.3.4. Régularité à la CPS 26

    III.3.5. Présence de la fiche de CPS 27

    III.4. Caractéristiques des parents d'enfants fréquentant la CPS 27

    III.4.1. Profil des mères 27

    III.4.1.1. Caractéristiques des mères et âge d'inscription à la CPS 30

    III.4.1.2. Caractéristiques des mères et âge d'abandon de la CPS 32

    III.4.2. Profil des pères 36

    III.4.2.1. Niveau d'instruction des pères et inscription à la CPS 37

    III.4.2.2. Niveau d'instruction des pères et abandon de la CPS 38

    III.4.2.3. Niveau d'instruction des pères et régularité à la CPS 39

    III.5. Activité des relais communautaires dans le cadre de la CPS 40

    III.5.1. Visites à domicile des relais communautaires et motivation des mères 41

    CHAPITRE IV. DISCUSSION 42

    IV.1. Répartition des nourrissons selon le poids de naissance 42

    IV.2. Répartition des nourrissons selon la résidence 42

    IV.3. Lieu de CPS 42

    IV.4. Age d'inscription à la CPS 42

    IV.5. Abandon de la CPS 43

    IV.6. Régularité à la CPS 43

    IV.7. Fiche de CPS 44

    IV.8. Caractéristiques des parents et CPS 44

    IV.9. Activité des relais communautaires en matière de CPS dans l'aire de santé de Kintanu I 46

    CONCLUSION 47

    RECOMMANDATIONS 48

    BIBLIOGRAPHIE 49

    ANNEXES 54

    INTRODUCTION

    Depuis de nombreuses années les soins et la prévention dans la lutte contre les taux élevés de mortalité infantile occupent une place importante dans les pays les moins avancés (1). Les enfants constituent plus de la moitié de la population dans la majorité de ces pays (2) ; ceux de moins de 5 ans représentent environ 19% de la population en République Démocratique du Congo (3, 4).

    La surveillance de la croissance a été reconnue comme une stratégie clé, non seulement parce qu'elle aide à promouvoir un état nutritionnel satisfaisant des enfants, mais aussi parce qu'elle fournit l'opportunité d'associer à bas prix d'autres interventions sur la santé de l'enfant (5). Cette activité est devenue un élément majeur de beaucoup de programmes de santé de l'enfant dans les pays en voie de développement pendant les deux décennies passées, mais peu de recherches ont été effectuées sur son apport réel à l'efficacité desdits programmes (6).

    En RDC, la surveillance de la croissance des enfants fait partie des premières actions entreprises dans le cadre de la Santé Publique (7). Elle a d'abord fonctionné sous l'appellation de Consultation des Nourrissons de 1912-1913 à 1984. C'est à partir de cette dernière année qu'elle est pratiquée comme une composante des soins de santé primaires dénommée consultation préscolaire. Elle concerne les enfants de 0 à 59 mois d'âge et vise une bonne santé globale de ceux-ci (8). La croissance et le développement sur le plan physique, intellectuel, psychique et social constituent les principales caractéristiques de l'enfance (2) et dépendent largement de la qualité des soins dont bénéficient les enfants en âge préscolaire (2, 9, 10). Les parents et la communauté se doivent de garantir à cet être la protection, l'alimentation, l'affection, l'instruction, et tout ce qui lui est nécessaire pour qu'il croisse convenablement et devienne indépendant vis-à-vis des adultes (2, 11).

    Les maladies compromettent le développement de l'enfant (9, 12). Leurs conséquences sur ce dernier sont fonction de l'âge auquel elles surviennent (2). Une croissance normale est le meilleur indicateur de bien-être de l'enfant (2; 12, 13) et permet par conséquent d'évaluer les directives destinées à réduire la mortalité et la morbidité infantiles (14). Evaluer régulièrement la croissance constitue le moyen le plus direct de déceler les perturbations de l'état sanitaire de cet être fragile (8, 2, 9). Une étude effectuée dans un village pauvre de Côte d'Ivoire sur des enfants d'âge scolaire et préscolaire considérés par l'école et par les familles comme étant en bonne santé, a conclu, après des examens clinique et coproparasitologique, qu'une forte infestation, spécialement par les vers ronds, peut avoir un effet négatif sur le développement des enfants, leur état nutritionnel et leur développement à la puberté (10).

    Parmi les affections de l'enfance, la malnutrition, les maladies infectieuses et parasitaires (diarrhées récurrentes, rougeole, coqueluche, poliomyélite, tuberculose, malaria, helminthiases) sont les principales causes de morbidité et de mortalité infantiles dans les pays du tiers monde (2, 15, 16). Ces maladies sont plus associées à la pauvreté qu'elles ne sont purement tropicales. Leur profil ressemble fortement à celui des pathologies rencontrées au 19e siècle en Europe (2, 15).

    Les 20 dernières années ont été marquées, sur le plan de la survie de l'enfant, par des améliorations imputables à l'efficacité des interventions de santé publique et au redressement des performances économiques et sociales à travers le monde (16). La prévalence du retard de croissance est passée dans les pays en développement de 47% en 1980 a` 33% en 2000 (une chute de 40 millions de cas), même si l'évolution est inégale suivant les régions. Dans les pays en développement, malgré une baisse globale du retard de croissance, la malnutrition de l'enfant reste un problème de santé publique majeur. Dans certains d'entre eux, la fréquence du retard de croissance est en augmentation, tandis que dans beaucoup d'autres les chiffres restent préoccupants. La croissance ne sert donc pas seulement à évaluer l'état nutritionnel et l'état de santé de l'enfant, mais elle est aussi une excellente mesure des inégalités du développement humain auxquelles sont confrontées les populations (12).

    De même, les taux de couverture vaccinale mondiaux font apparaître le fossé qui existe entre les pays les plus pauvres et les pays les plus riches. Seuls 50% environ des enfants sont vaccinés dans l'année suivant leur naissance en Afrique subsaharienne (17).

    Des inégalités se manifestent également au sein d'un même pays entre les populations les plus pauvres et les plus riches (2, 17). Au Niger, par exemple, la forte mortalité des enfants de moins de 5 ans (259 pour 1.000) varie considérablement entre milieux urbain et rural (18), 20% d'enfants les plus riches ont dix fois plus de chance d'être vaccinés, les taux d'abandon sont plus élevés parmi les plus pauvres (17).

    Environ 10,6 millions d'enfants continuent de mourir chaque année, dont 4,6 millions en Afrique, le plus souvent par suite de causes évitables (16,19, 20).

    La situation de la plupart des enfants africains demeure critique et est exaspérée par la grande pauvreté qui règne sur le continent (16). Cependant, des mesures intégrées en faveur du développement social et de l'amélioration du système sanitaire permettent d'obtenir des résultats encourageants. L'Egypte a fait de grands progrès au cours de la dernière décade; en 1999, le taux de mortalité infantile et le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans avaient été réduits de moitié. Le taux de vaccination y est actuellement de 95% (21).

    En RDC, le taux de mortalité infantile a été estimé à plus de 200/1000 naissances vivantes selon le rapport de l'IRC en l'an 2000 (3). Deux facteurs principaux rendent l'enfant de cette région particulièrement vulnérable : le contexte socio-économique et l'organisation des soins de santé (2), auxquels il faudrait adjoindre en ce qui concerne notre pays, la situation de guerre qui y a sévi (3). La consultation préscolaire se réalise principalement au niveau des centres de santé. Malgré les efforts, les activités de CPS ne semblent pas avoir produit les résultats attendus. A Kinshasa, les taux de prévalence de la malnutrition sont toujours très élevés alors que ceux de la couverture des activités de CPS sont bas (8). En 1985, 1987 et 1988, les taux de couverture des CPS pour les nourrissons de 12 à 23 mois qui étaient complètement vaccinés aux CPS étaient respectivement de 40%, 47% et 24,7% des cas (22). Depuis 1990, le PEV n'a pas atteint des couvertures vaccinales satisfaisantes. Cependant, une amélioration a été observée à partir de 1999 grâce notamment aux apports des Journées Nationales de Vaccination. En ce qui concerne la vaccination contre la tuberculose et la rougeole, le taux d'abandon a atteint 35.2 % en 1999 (3, 4).

    Le Bureau Central de la Zone de Santé Rurale de Kisantu présente les données suivantes pour l'année 2004 :

    - taux d'inscription à la CPS : 89 % ;

    - taux de couverture vaccinale pour le VAR : 36,1% ;

    - participation à la CPS des enfants de 0 à 59 mois : 17 %.

    Ces résultats montrent après simulation que 83 % d'enfants d'âge préscolaire ne sont pas couverts par le service de surveillance de croissance.

    Fort de ce qui précède, il sied d'évaluer l'utilisation par la population en milieu rural de la CPS et d'analyser les causes d'abandon.

    OBJECTIFS

    Général

    La présente étude vise à évaluer l'utilisation des services de CPS par la population de la Zone de Santé Rurale de Kisantu et à analyser les causes d'abandon.

    Spécifiques

    Pour atteindre cet objectif général, les objectifs suivants ont été fixés :

    1. décrire le déroulement de la CPS dans la Zone de Santé de Kisantu ;

    2. déterminer le profil des parents d'enfants qui fréquentent la CPS ;

    3. déterminer les facteurs d'abandon de la CPS ;

    4. déterminer le rôle joué par les relais communautaires dans la couverture de la CPS dans la Zone de Santé de Kisantu.

    CHAP I. GENERALITES

    I.1. Consultation préscolaire

    I.1.1. Définition

    La consultation préscolaire est une composante des Soins de Santé Primaires qui intègre différentes activités curatives et préventives pour la protection de la santé de l'enfant âgé de moins de 5 ans, la surveillance et la promotion de son état nutritionnel et de sa croissance (1, 7, 8).

    I.1.2. Objectifs

    La CPS vise :

    · à prévenir et dépister tout retard de croissance ;

    · à dépister les maladies carentielles ;

    · à orienter les cas de malnutrition sévère vers un centre de récupération nutritionnelle ;

    · à prévenir par la vaccination les huit maladies cibles du PEV, à savoir la tuberculose, la poliomyélite, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la rougeole, la fièvre jaune et l'hépatite B ;

    · à éduquer les mères sur la santé des enfants (3,7, 23, 24).

    I.1.3. Eligibilité et recrutement

    La CPS concerne tous les enfants de moins de 5 ans habitant dans le rayon d'action d'un centre de santé (7, 8, 23). Ils sont recrutés au centre de santé à la naissance, lors des consultations curatives ou à la consultation postnatale, soit au cours des visites dans la communauté (1, 7, 23, 24).

    I.1.4. Lieu et rythme des CPS

    La CPS se tient au centre de santé ou dans la communauté (23, 24).

    Il est classique de voir une fois par mois les nourrissons de 6 semaines à 3 ans et les enfants à risque ; ceux au-delà de 3 ans à 5ans doivent être revus tous les trois mois (1, 7, 23).

    I.1.6. Personnel

    Tout agent de santé bien formé est en mesure d'effectuer la CPS. Néanmoins, il est recommandé qu'elle soit dirigée par l'infirmier titulaire du centre de santé assisté d'un infirmier auxiliaire et d'une ou de deux aides choisis dans le CODESA ou plus particulièrement parmi les relais communautaires (1, 7, 23, 24).

    I.1.7. Matériel pour la CPS

    1. Documents :

    · Registre de CPS

    · Fiche de pointage pour la CPS

    · Cahier des enfants sous courbe

    · Fiche graphique de poids

    2. Balance à suspension

    3. Ruban pour la mesure des périmètres crânien et brachial

    4. Vaccins et seringues pour vaccination

    5. Gélules de vitamine A

    6. Matériel d'éducation nutritionnelle (boîtes à images)

    7. Aliments frais (1, 7, 23, 24).

    I.1.8. Activités réalisées par l'infirmier au cours de la CPS

    L'éducation sanitaire et nutritionnelle, la pesée, l'examen physique, la vaccination et la supplémentation en vitamine A sont les différentes activités réalisées au cours de la CPS (1, 7, 23, 24; 25, 26).

    I.1.9. Suivi des enfants malades ou malnourris

    Un enfant malade doit être revu à court terme. S'il ne revient pas à la date prévue, l'infirmier doit effectuer une visite à domicile (1).

    S'agissant des problèmes nutritionnels, les courbes de croissance aident l'infirmier et les parents à détecter précocement des anomalies révélées par un poids et/ou une taille insuffisants ou trop élevés et permettent de faire le suivi de l'enfant. Leur aspect dicte généralement les conseils à donner et la fréquence des visites (1, 7, 27).

    I.1.10. Description d'une séance de CPS au CS Kintanu Etat

    Matériel :

    Tout le matériel requis pour la CPS a été utilisé, à l'exception du cahier des enfants sous courbe, du mètre ruban et des aliments frais.

    Personnel :

    Trois ou quatre infirmiers sont affectés à la CPS et se répartissent les différentes tâches.

    Déroulement :

    A l'arrivée, chaque mère retire un jeton lui attribuant un numéro d'ordre d'arrivée selon lequel son enfant bénéficiera des activités de la CPS. Après quelques minutes d'éducation sanitaire et nutritionnelle, chaque nourrisson est pesé puis, selon le calendrier, vacciné et supplementé en vitamine A.

    La consultation préscolaire est absolument gratuite et s'effectue deux fois le mois. Il y a autour de 90 nourrissons par séance.

    L'aire de santé de Kintanu I ne compte pas de centre de récupération nutritionnelle. Les nourrissons atteints de malnutrition sévère et modérée sont référés à l'Hôpital Saint Luc de Kisantu. L'infirmier prodigue des conseils aux mères dont les enfants souffrent de malnutrition légère.

    Lors de notre passage au CS Kintanu Etat, aucun enfant n'a été détecté mal nourri ; la séance a duré 3heures et 33 minutes.

    I.2. Développement staturo-pondéral

    I.2.1. Définition

    Le terme « développement » désigne l'ensemble des phénomènes qui participent à la transformation progressive de l'être humain depuis la conception jusqu'à l'âge adulte. Le développement physique résulte de la croissance somatique et de la maturation (perfectionnement des structures et des fonctions dans l'évolution vers l'état adulte) (28). La croissance physique correspond à l'augmentation en taille, en poids, en surface et en volume du corps due à la multiplication et à l'augmentation de la taille des cellules. Elle va de la fécondation à l'âge adulte (2, 7).

    I.2.2. Evaluation de la croissance physique

    La croissance varie selon les tissus et les différentes régions de l'organisme (2). En pratique, elle est évaluée par plusieurs paramètres lesquels sont normalement en harmonie les uns par rapport aux autres. Les plus habituels sont : la taille, le poids et le périmètre crânien (2, 27, 28, 29, 30). Pour pouvoir affirmer l'existence ou pas d'un tel trouble de la croissance, ces mensurations doivent être effectuées de façon répétée et à intervalles réguliers. Les courbes de croissance ainsi obtenues permettent d'une part de comparer un enfant à la moyenne de son âge, d'autre part d'apprécier la dynamique de sa croissance propre (2, 27, 28, 29).

    I.2.3. Indicateurs anthropométriques utilisés dans les centres de santé

    Afin de visualiser les changements de l'état nutritionnel, l'on se sert habituellement de l'âge, de la taille et du poids de l'enfant, à partir desquels on construit les indices nutritionnels ci-après :

    · indice poids par rapport à la taille : cet indice décrit une malnutrition récente ou une malnutrition aiguë ;

    · indice taille par rapport à l'âge : il dépeint une malnutrition chronique ou survenue dans le passé ;

    · indice poids par rapport à l'âge : c'est une combinaison des deux précédents. Il est le plus utilisé dans les programmes de surveillance de croissance (12, 25, 30).

    La fiche de croissance poids pour âge est le modèle recommandé pour la CPS. (7).

    I.2.4. Facteurs qui influencent le développement physique de l'enfant

    Il s'agit en l'occurrence de :

    § facteurs génétiques et raciaux ;

    § facteurs nutritionnels ;

    § troubles endocriniens (par exemple ceux qui sont liés à l'hormone de croissance, aux hormones thyroïdiennes et sexuelles) ;

    § affections chroniques (cardiopathies cyanogènes, insuffisance rénale, sicklanémie, ...) ;

    § dysplasies osseuses ;

    § facteurs psycho-affectifs, d'où certains nanismes dits « psycho-affectifs» (2, 28).

    I.3. Vaccination

    La prévention des infections est le principal moyen qu'ont utilisé les pays développés pour améliorer la santé maternelle et infantile. La vaccination est l'une des techniques qui concourent à cet objectif (2).

    Les vaccins à usage humain sont des préparations contenant des substances antigéniques destinées à induire chez le sujet auquel elles sont administrées une immunité active spécifique (28, 29).

    En République Démocratique du Congo, le Programme Elargi de Vaccination, créé en 1978, a pour mission de contribuer à une meilleure survie de l'enfant en réduisant la morbidité et la mortalité attribuables aux maladies évitables par la vaccination. Depuis 1981, les activités du PEV ont été progressivement intégrées dans les centres de santé au point que ce jour, toutes les zones de santé ont intégré le PEV dans leurs activités de routine.

    Les maladies cibles du PEV sont : la tuberculose, la diphtérie, le tétanos néo-natal, la coqueluche, la poliomyélite , la rougeole, la fièvre jaune, l'hépatite virale B (3, 4). Les enfants concernés par les vaccinations de routine sont ceux âgés de 0 à 11 mois (3). Le calendrier vaccinal en vigueur dans notre pays se trouve repris en annexe.

    I.4. Vitamine A

    I.4.1. Description et rôle

    Vitamine liposoluble, la vitamine A se présente, dans l'organisme, sous la forme de rétinol, de rétinal (dans la rétine), d'acide rétinoïque (dans les os et les muqueuses) ou de palmitate de rétinyle (réserves stockées dans le foie). C'est dans la rétine qu'on l'a isolée la première fois, d'où le nom de « rétinol » (31, 32,33, 34).

    Elle joue un rôle important dans la vision, notamment au chapitre de l'adaptation de l'oeil à l'obscurité, mais aussi dans la croissance des os, la reproduction et la régulation du système immunitaire. Elle contribue à la santé de la peau et des muqueuses (yeux, voies respiratoires et urinaires, intestins), qui constituent notre première ligne de défense contre les bactéries et les virus. Elle est essentielle à la différenciation et la croissance cellulaire, car elle participe à la transcription de certains gènes et à la synthèse de certaines protéines. Elle favorise également l'absorption du fer et semble jouer un rôle dans la régulation des réponses inflammatoires (31, 32,33, 34).

    I.4.3. Source

    L'organisme s'approvisionne directement en vitamine A dans les aliments de source animale (viande, oeufs, lait et ses dérivés, beurre...), mais il peut aussi le faire indirectement, en transformant en vitamine A certains caroténoïdes provenant des végétaux (noix de palme, patate douce, carotte, épinards,...). On dit de ces caroténoïdes qu'ils sont des provitamines  A.  L'absorption optimale du bêta-carotène contenu dans les végétaux demande la présence d'un peu de matière grasse, elle est aussi influencée par la génétique et le statut nutritionnel de l'individu (31, 34).

    I.4.4. Carence

    De nos jours, on considère que l'alimentation normale des habitants des pays développés leur procure toute la vitamine A dont ils ont besoin. La supplémentation est surtout prônée dans les pays sous-développés ou en voie de développement, là où la sous-alimentation et la malnutrition causent une réelle carence en vitamine A. Cette carence, réel problème de santé publique dans certains de ces pays, engendre notamment une moindre résistance aux maladies infectieuses chez les enfants et une incidence accrue de la cécité qui résulte des complications de certaines maladies oculaires (31, 34).

    En R.D.C, la supplémentation de routine en vitamine A est sous la coordination du PRONANUT. Le PEV qui constitue une opportunité, offre la vitamine A durant les activités de campagne de masse. La vitamine A est administrée de manière préventive tous les six mois aux enfants de 6 à 59 mois (3, 31).

    I.5. Participation communautaire

    L'article 25 de la Charte des Droits de l'Homme des Nations Unies du 10 décembre 1948 reconnaît à toute personne le droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et celui de sa famille. La santé est un droit fondamental. Dans la déclaration de Alma Ata de septembre 1978, les Soins de Santé Primaires exigent et favorisent au maximum l'autoresponsabilité de la collectivité et des individus et leur participation à la planification, à l'organisation, au fonctionnement et au contrôle des Soins de Santé Primaires, en tirant le plus large parti possible des ressources locales, nationales et autres, et favorisent à cette fin, par une éducation appropriée, l'aptitude des collectivités à participer (24, 35).

    I.5.1. Définition

    La participation communautaire est essentiellement un processus par lequel les personnes, individuellement ou en groupe, exercent leur droit de jouer un rôle actif et direct dans le développement des services appropriés, en garantissant les conditions d'une amélioration durable de la vie et en soutenant l'octroi aux communautés du pouvoir d'intervenir dans le développement global (24).

    I.5.2. 0rganisation des structures de participation communautaire

    La participation communautaire s'organise autour d'une aire de santé donnée avec le concours de la population qui y vit. Elle se choisit ses représentants pour les différents niveaux de prise de décision bénéfique à la communauté. Il s'agit essentiellement de la Cellule d'Animation Communautaire (CAC) et du Comité de Développement de l'aire de santé (CODESA) (36).

    I.5.3. Concept de relais communautaire

    I.5.3.1. Définition

    Un relais communautaire (RECO) est un volontaire choisi par les villageois ou les habitants d'une rue, en ville, qui accepte d'assurer le pont entre la communauté et les services de santé et de consacrer une partie de son temps pour des activités d'intérêt communautaire, en vue de la réalisation des soins curatifs, préventifs, promotionnels et réadaptatifs dans l'aire de santé. Il organise et rend visite à chaque famille une à deux fois par mois (7, 36,37).

    I.5.3.2. Profil du relais communautaire

    Le relais communautaire

    · doit être une personne influente désignée par la communauté (village ou rue) ;

    · doit avoir un travail qui lui assure un revenu ;

    · n'est pas membre de l'équipe de santé ;

    · peut être le chef du village, enseignant, catéchiste,... ;

    · doit avoir un certain niveau d'instruction ;

    · peut être un homme ou une femme ;

    · doit être volontaire pour cette fonction (7, 36).

    I.5.3.3. Mandat

    Le mandat du relais communautaire est de 3 ans et peut-être renouvelé plusieurs fois selon la confiance que lui témoignent les habitants (7).

    I.5.3.4. Tâches du relais communautaire

    Un relais communautaire s'occupe de 10-15 ménages (7).

    En tant que partenaire des services de santé, le relais communautaire a comme tâches:

    1. le dénombrement des populations cibles ;

    2. les visites à domicile ;

    3. le suivi de la croissance des enfants de moins de 5ans ;

    4. l'organisation des activités d'éveil du jeune enfant ;

    5. la participation aux enquêtes, à la micro-planification, à l'organisation et l'exécution des interventions sanitaires dans le village (pesée communautaire, supplémentation des enfants en vitamine A, imprégnation des moustiquaires,...) ;

    6.  la mobilisation de la communauté pour la mise en place des initiatives communautaires (7, 38).

    I.5.3.5. Relation entre le relais communautaire et les autres structures de développement

    Dans un village, le relais communautaire travaille au sein de la Cellule d'Animation Communautaire, CAC, une structure multi-sectorielle de développement du village constituée de 5 à 10 membres. Celle-ci délègue un représentant au CODESA, Comité de Développement de l'aire de santé (7, 38).

    I.5.3.5 Les relais communautaires dans l'aire de santé de Kintanu I

    L'aire de santé de Kintanu I compte 10 relais communautaires parmi lesquels il y a quatre femmes (une ménagère, deux enseignantes et une étudiante) et six hommes dont un journaliste, deux fonctionnaires de l'Etat et deux opérateurs économiques. Ils se réunissent mensuellement pour établir le plan d'action du mois en fonction des problèmes identifiés et des résultats de l'évaluation des activités antérieures.

    CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODES

    II.1. Matériel

    II.1.1. Site d'étude

    L'aire de santé de Kintanu I, est l'une des 16 aires de santé que comprend la Zone de Santé Rurale de Kisantu ; sa population générale est estimée à 10354 habitants répartis au sein de 2151 ménages. Elle compte un centre de santé (CS Kintanu Etat ou Kintanu I) et deux postes de santé (Kimbanguiste et CEC). Elle est limitée

    · au Sud par l'AS de la Cité NSELE appartenant à la Zone de Santé de Mbanza-Ngungu ;

    · à l'Ouest par l'AS de Kintanu II ;

    · à l'Est et au Nord par la rivière Inkisi qui la sépare de l'AS de Nkandu I.

    Du point de vue politico-administratif ; l'AS de Kintanu I est constituée par les quartiers Carrières et Wombo.

    II.1.2. Documents consultés

    Afin de réaliser cette étude, nous avons effectué une revue des fiches de recensement, des fiches graphiques de CPS et des registres de CPS.

    II.2. Méthodes

    II.2.1. Définitions opérationnelles

    · Mères régulières à la CPS : celles dont le nourrisson âgé de 24 mois a été pesé au moins 20 fois au cours des CPS.

    · Mères irrégulières à la CPS : celles dont le nourrisson âgé de 24 mois a été pesé 10 à 19 fois au cours des CPS.

    · Mères très irrégulières à la CPS : celles dont le nourrisson âgé de 24 mois a été pesé moins de 10 fois au cours des CPS.

    · Abandon précoce de la CPS : arrêt de la CPS lorsque le nourrisson est âgé de moins de 12 mois.

    · Abandon tardif de la CPS : arrêt de la CPS lorsque le nourrisson est âgé de 12 à 23 mois.

    · Partenaire : père du nourrisson.

    · Partenaire permanent : père du nourrisson vivant dans le même domicile que la mère de ce dernier.

    · Partenaire non permanent : père du nourrisson ne vivant pas dans le même domicile que la mère de ce dernier.

    II.2.2. Nature de l'étude et période d'étude

    La présente étude transversale couvre la période de deux ans allant du mois de janvier 2004 au mois de décembre 2006. Elle s'est intéressée aux nourrissons qui ont totalisé 24 mois d'âge durant l'année 2006.

    II.2.3. Echantillonnage

    Les données du recensement effectué par le Bureau Central de la Zone de Santé de Kisantu du mois d'octobre au mois de décembre 2005 ont permis de dégager une base de sondage chiffrée à 312 nourrissons de 12 à 24 mois parmi lesquels il y avait 152 nourrissons nés en 2004. De ces derniers ont été exclus :

    · ceux dont la famille avait déménagé : 32 nourrissons ;

    · ceux dont la mère était en voyage lors de notre passage : 2 nourrissons ;

    · ceux dont la mère habite ailleurs : 4 nourrissons ;

    · l'un des deux jumeaux au sein d'un même foyer : 2 nourrissons.

    Il est resté un échantillon de 112 nourrissons.

    II.2.4. Variables de l'étude

    Les variables utilisées pour la présente étude sont les suivantes :

    1. Identification du nourrisson

    - Sexe

    - Lieu de naissance

    - Rang de naissance

    - Résidence

    2. Variable anthropométrique

    - Poids de naissance

    3. Participation à la CPS

    - Lieu de CPS

    - Age d'inscription à la CPS

    - Abandon de la CPS

    - Age d'abandon de la CPS

    - Facteur principal d'abandon de la CPS

    - Présentation de la fiche de CPS

    - Présence de la courbe de poids sur la fiche de CPS

    - Nombre total des pesées

    4. Profil des parents

    Mère

    - Age

    - Permanence du partenaire à domicile

    - Niveau d'instruction

    - Profession

    - Nombre d'enfants en vie

    - Nombre d'enfants décédés

    - Nombre d'enfant de moins de 5 ans

    Père

    - Age

    - Profession

    - Niveau d'instruction 

    5. Activité des relais communautaires dans la couverture de la CPS

    - Nombre annuel de visites à domicile

    - Mères motivées par les relais communautaires pour la CPS

    II.2.5. Collecte des données

    Cette étude est basée sur les informations récoltées à domicile par une interview auprès des mères puis par une enquête réalisée dans les structures de santé de l'aire de santé de Kintanu I où sont effectuées les CPS.

    II.2.6. Approche méthodologique

    Nous avons procédé à l'identification des nourrissons à partir des fiches de recensement.

    A l'aide d'un questionnaire (en annexe) administré aux mères, nous avons recueilli les renseignements socio-démographiques et anthropométriques, les renseignements en rapport avec l'activité des relais communautaires et éventuellement les causes d'abandon de la CPS.

    Les données relatives à la participation des nourrissons à la CPS ont été prélevées sur les fiches graphiques de CPS détenues par les mères et dans les registres de CPS que nous ont fournis les infirmiers des centre et postes de santé .

    II.2.7. Analyse des données

    L'analyse statistique des données collectées a été effectuée grâce aux logiciels  EPI INFO version 6.04 et Excel.

    Elle a été essentiellement axée sur les mesures de tendance centrale (moyenne) et de dispersion (écart-type), la construction des tableaux croisés ou de contingence et le calcul de la valeur de p.

    Les résultats obtenus ont été présentés sous forme de tableaux, d'histogrammes ou de diagrammes en secteur reprenant les caractéristiques socio-démographiques, les mesures anthropométriques, la participation aux CPS, le profil des pères et des mères et l'activité des relais communautaires.

    Il faut noter aussi que l'intervalle de confiance a été construit à 95% pour estimer le niveau de signification. Une valeur de p<0,05 a été considérée comme seuil de significativité (p<0,01: hautement significatif et p<0,001 : très significatif). 

    CHAPITRE III. RESULTATS

    Ce chapitre présente les résultats observés.

    III.1. Caractéristiques socio-démographiques des nourrissons

    Il s'agit du sexe, du lieu de naissance et du rang de naissance.

    Il se dégage du premier tableau qu'il y avait autant de filles que de garçons ; 48,2% des nourrissons sont nés dans l'aire de santé de Kintanu I ; 33% sont nés en troisième ou quatrième position et 27,7% sont des aînés (n=112).

    Tableau I. Données socio-démographiques

     

     

     

    Variables

    Fréquences

    % (n=112)

     

     

     

     
     
     

    Sexe

     
     

    Féminin

    56

    50

    Masculin

    56

    50

    Lieu de naissance

     
     

    Aire de Santé

    54

    48,2

    Hors Aire de Santé

    50

    44,6

    Hors Zone de Santé

    8

    7,1

    Rang de naissance

     
     

    1er

    31

    27,7

    21

    18,8

    3è et 4è

    37

    33

    Au-delà du 4è

    23

    20,5

     
     
     
     
     
     

    Compte tenu du lieu de résidence, 63% des nourrissons habitent le quartier Carrières, tel que l'illustre cette première figure.

    Figure 1. Répartition des nourrissons selon la résidence

    III.2. Caractéristiques anthropométriques

    Il n'a été question que du poids de naissance des nourrissons.

    Le diagramme ci-dessous montre que 90% sont nés avec un poids normal de 2500 à 4000g, 6% avec un faible poids (inférieur à 2500g) et 4% sont nés macrosomes (poids supérieur à 4000g). Le poids moyen à la naissance est 3145,9 #177; 568,5g.

    Figure 2. Diagramme en secteur de la répartition des nourrissons selon le poids de naissance

    III.3. Participation à la CPS

    III.3.1. Lieu de CPS et utilisation des services

    Soixante-huit mères, soit près de soixante et un pour cent (60,7%), ont fréquenté les structures sanitaires de l'AS de Kintanu I; 30,4% sont allées dans d'autres aires de santé de la Zone de Santé Rurale de Kisantu ; les autres se sont rendues en dehors de ladite Zone de Santé (n=112). C'est la situation que représente l'histogramme ci-après.

    Figure 3. Répartition des mères selon le lieu de CPS

    III.3.2. Age d'inscription à la CPS

    Le prélèvement de l'âge d'inscription à la CPS a été effectué dans les registres de CPS, seulement pour les nourrissons inscrits dans les structures sanitaires de l'AS de Kintanu I. Les groupes d'âge d'inscription ont été constitués en référence au calendrier vaccinal.

    Selon le tableau suivant, 67,6% des nourrissons ont été inscrits dans les 6 semaines de la naissance; 5,9% l'ont été après 14 semaines (n=68). L'âge moyen d'inscription à la CPS est de 5,8#177;5,9 semaines.

    Tableau II. Age d'inscription des nourrissons à la CPS

     

     

     

    Age d'inscription

    Fréquence

    % (n=68)

    (semaines)

     

     

     
     
     
     
     
     

    = 6 semaines

    46

    67,6

    7 à 10 semaines

    16

    23,5

    11 à 14 semaines

    2

    2,9

    > 14 semaines

    4

    5,9

     

     

     

    III.3.3. Abandon de la CPS

    L'âge d'abandon de la CPS est l'âge du nourrisson à partir duquel la mère nous a déclaré avoir arrêté, d'elle-même, de fréquenter les services de CPS. L'abandon de la CPS est dit précoce lorsqu'il est survenu chez un nourrisson âgé de moins de 12 mois ; il est tardif lorsqu'il a eu lieu chez un nourrisson âgé de 12 à 23 mois.

    Il ressort du troisième tableau que les trois quarts des mères ont abandonné la CPS (n=112) ; 51,2% des mères ont abandonné précocement et 34,5% ont cité la fin du calendrier vaccinal comme facteur principal d'abandon (n=84). Parmi les autres facteurs principaux d'abandon ont été évoqués, par ordre d'importance, les déménagements, les voyages pour des motifs autres que commerciaux, la maladie de la mère, du mari ou du nourrisson, le découragement de la mère à cause de la stagnation du poids de l'enfant et la survenue d'une autre grossesse. L'âge moyen d'abandon de la CPS est de 12#177;4,4 mois.

    Tableau III. Données relatives à l'abandon de la CPS

     

     

     

     

     

     

    Variables

    n

    Fréquence

    %

    Moyenne

    ET

     

     

     

     

     

     

     
     
     
     
     
     

    Abandon de la CPS

    112

     
     
     
     

    Oui

     

    84

    75

     
     

    Non

     

    28

    25

     
     
     
     
     
     
     
     

    Age d'abandon

    84

     
     

    12 mois

    4,4

    < 12 mois

     

    43

    51,2

     
     

    12 à 23 mois

     

    41

    48,8

     
     
     
     
     
     
     
     

    Facteur principal d'abandon

    84

     
     
     
     

    Fin du calendrier vaccinal

     

    29

    34,5

     
     

    Occupations professionnelles de la mère

     

    22

    26,2

     
     

    Charges ménagères

     

    2

    2,4

     
     

    Autres facteurs

     

    31

    36,9

     
     

     

     

     

     

     

     

    III.3.4. Régularité à la CPS

    Cette variable a été considérée chez tous les nourrissons dont les mères ont présenté une fiche de CPS sur laquelle étaient marqués les renseignements en rapport avec la pesée. Le critère de régularité est le nombre total de pesées dont le nourrisson âgé de 24 mois a fait l'objet au cours des CPS. Les mères régulières à la CPS sont celles dont le nourrisson a été pesé au moins 20 fois, les mères irrégulières sont celles dont le nourrisson a été pesé 10 à 19 fois et les mères très irrégulières sont celles dont le nourrisson a été pesé moins de 10 fois.

    La quatrième figure montre qu'une seule mère, soit 2,4%, a été régulière à la CPS alors que 28,6% ont été irrégulières et 69% très irrégulières (n=42). Le nombre moyen de pesées est 9 #177; 4.

    Figure 4. Régularité des mères à la CPS

    III.3.5. Présence de la fiche de CPS

    La fiche de CPS n'a été présentée que par 38,4% des mères. Elle a été déclarée soit perdue soit gardée dans un endroit d'accès difficile (enfouie au fond d'une malle ou d'une valise ou enfermée parmi les biens du père) par 69 mères, soit 61,6% (n=112).

    La courbe de poids était tracée sur 97,7% de ces fiches (n=43).

    III.4. Caractéristiques des parents d'enfants fréquentant la CPS

    III.4.1. Profil des mères

    Il s'agit de l'âge, du niveau d'instruction, de la profession, de la permanence du partenaire à domicile, du nombre d'enfants en vie, du nombre d'enfants décédés et du nombre d'enfants âgés de moins de 5 ans. Le terme partenaire désigne le père du nourrisson.

    Il se dégage du tableau ci-dessous que 12,5% des mères avaient moins de 21 ans et 20,5% plus de 34 ans ; la moyenne d'âge est de 28#177;6,9 ans. La majorité a un niveau d'étude secondaire (85,7%); Il n'y en a eu aucune de niveau supérieur ou universitaire. Les mères sans profession constituent 28,6% et les agricultrices sont représentées à raison de 17%. Le quart de ces femmes ont un partenaire non permanent, parce qu'elles sont soit trop jeunes, soit divorcées ou veuves. Quarante-deux pourcent avaient trois à quatre enfants, 41,1% avaient deux enfants âgés de moins de 5 ans et 8,9% avaient déjà enregistré au moins deux décès d'enfants (n=112).

    Tableau IV. Caractéristiques socio-démographiques des mères

    Variables

    Fréquence

    % (n=112)

    Moyenne

    ET

     

     

     

     

     

     
     
     
     
     

    Age

     
     

    28

    6,9

    = 20 ans

    14

    12,5

     
     

    21 à 27 ans

    39

    34,8

     
     

    28 à 34 ans

    36

    32,1

     
     

    = 35 ans

    23

    20,5

     
     
     
     
     
     
     

    Niveau d'instruction

     
     
     
     

    Primaire

    16

    14,3

     
     

    Secondaire

    96

    85,7

     
     
     
     
     
     
     

    Profession

     
     
     
     

    Sans profession

    32

    28,6

     
     

    Commerçantes

    30

    26,8

     
     

    Agricultrices

    19

    17

     
     

    Autres professions

    31

    27,7

     
     

     

     

     

     

     

    Tableau IV. Caractéristiques socio-démographiques des mères (suite)

    Variables

    Fréquence

    % (n=112)

    Moyenne

    ET

     

     

     

     

     

     
     
     
     
     

    Permanence du partenaire à domicile

     
     
     
     

    Partenaire permanent

    84

    75

     
     

    Partenaire non permanent

    28

    25

     
     

    Enfants en vie

     
     
     
     

    1

    24

    21,4

     
     

    2

    18

    16,1

     
     

    3 à 4

    47

    42

     
     

    = 5

    23

    20,5

     
     
     
     
     
     
     

    Enfants décédés

     
     
     
     

    Aucun

    74

    66,1

     
     

    1

    28

    25

     
     

    =2

    10

    8,9

     
     
     
     
     
     
     

    Enfants de moins de 5 ans

     
     
     
     

    1

    64

    57,1

     
     

    2

    46

    41,1

     
     

    3

    2

    1,8

     
     

     

     

     

     

     

    III.4.1.1. Caractéristiques des mères et âge d'inscription à la CPS

    Nous notons du tableau suivant que plus de 80% des mères de moins de 21 ans et de plus de 34 ans ont inscrit leur enfant dans les six semaines de la naissance ; cela n'a été le cas que pour 42,9% des mères de 28 à 34 ans (p>0,05).

    Sur le plan du niveau d'instruction, 68,9% des mères de niveau secondaire ont inscrit leur nourrisson dans les 6 semaines ; le taux est de 57,1% en ce qui concerne les mères qui n'ont fait que les études primaires (p>0,05).

    Quant à la profession, 75% des mères sans profession ont inscrit leur enfant dans les 6 semaines de la naissance contre une proportion plus faible parmi les agricultrices, 50% (p>0,05).

    La proportion des mères qui ont un partenaire non permanent et dont le nourrisson a été inscrit à la CPS dans les 6 semaines de la naissance (64,3%) n'est pas très éloignée de celle des mères qui ont un partenaire permanent (68,5%). De même, le taux des mères qui ont un partenaire non permanent et dont le nourrisson a été inscrit après 14 semaines d'âge (7,1%) ne diffère pas beaucoup de celui des mères ayant un partenaire permanent (5,6%) (p>0,05).

    Tableau V. Caractéristiques socio-démographiques des mères et âge d'inscription des nourrissons à la CPS

     

     

     

     

     

     

    Mères

     

    Age d'inscription à la CPS

    p

     

    = 6

    7 à 10

    11 à 14

    > 14

     

     

    semaines

    Semaines

    semaines

    semaines

     

     
     
     
     
     
     

    Age

     
     
     
     

    NS

    = 20 ans

    10 (83,3%)

    1 (8,3%)

    0 (0%)

    1 (8,3%)

     

    21 à 27 ans

    14 (73,7%)

    3 (15,8%)

    0 (0%)

    2 (10,5%)

     

    28 à 34 ans

    9 (42,9%)

    10 (47,6%)

    1 (4,8%)

    1 (4,8%)

     

    = 35 ans

    13 (81,3%)

    2 (12,5%)

    1 (6,3%)

    0 (0%)

     
     
     
     
     
     
     

    Niveau d'instruction

     
     
     
     

    NS

    Primaire

    4 (57,1%)

    2(28,6%)

    1 (14,3%)

    0 (0%)

     

    Secondaire

    42 (68,9%)

    14 (23%)

    1 (1,6%)

    4 (6,6%)

     
     
     
     
     
     
     

    Profession

     
     
     
     

    NS

    Sans profession

    18 (75%)

    5 (20,8%)

    1 (4,2%)

    0 (0%)

     

    Commerçantes

    11 (64,7%)

    13 (17,6%)

    0 (0%)

    3 (17,6%)

     

    Agricultrices

    6 (50%)

    5 (41,7%)

    1 (8,3%)

    0 (0%)

     

    Autres professions

    11 (73,3%)

    3 (20%)

    0 (0%)

    1 (6,7%)

     
     
     
     
     
     
     

    Permanence du partenaire à domicile

     
     
     
     

    NS

    Partenaire permanent

    37 (68,5%)

    12 (22,2%)

    2 (3,7%)

    3 (5,6%)

     

    Partenaire non permanent

    9 (64,3%)

    4 (28,6%)

    0 (0%)

    1 (7,1%)

     

     

     

     

     

     

     

    III.4.1.2. Caractéristiques des mères et âge d'abandon de la CPS

    Du tableau VI, il est possible de tirer le taux d'abandon précoce de la CPS : il est de 60% pour les mères âgées de moins de 21 ans, de 50% pour celles de 28 à 34 ans et de 52,9% pour celles de plus de 34 ans ; Il est estimé à 57,1% et à 50% respectivement pour les mères qui ont un niveau d'étude primaire et celles qui ont un niveau secondaire; ce taux est égal à 57,1% pour les mères sans profession  et à 58,8% pour les agricultrices ; il équivaut à 49,2% pour les mères ayant un partenaire permanent et à 57,1% pour celles dont le partenaire est non permanent.

    Tableau VI. Caractéristiques socio-démographiques des mères et âge d'abandon de la CPS

     

     

     

     

    Mères

    Age d'abandon de la CPS

    p

     

    < 12 mois

    12 à 23 mois

     

     
     
     
     

    Age

     
     

    NS

    = 20 ans

    6 (60%)

    4 (40%)

     

    21 à 27 ans

    14 (48,3%)

    15 (51,7%)

     

    28 à 34 ans

    14 (50%)

    14 (50%)

     

    = 35 ans

    9 (52,9%)

    8 (47,1%)

     
     
     
     
     

    Niveau d'instruction

     
     

    NS

    Primaire

    8 (57,1%)

    6 (42,9%)

     

    Secondaire

    35 (50%)

    35 (50%)

     
     
     
     
     

    Profession

     
     

    NS

    Sans Profession

    12 (57,1%)

    9 (42,9)

     

    Commerçantes

    10 (45,5%)

    12 (54,5%)

     

    Agricultrices

    10 (58,8%)

    7 (41,2%)

     

    Autres professions

    11(45,8%)

    13 (54,2%)

     
     
     
     
     

    Permanence du partenaire à domicile

     
     

    NS

    Partenaire permanent

    31 (49,2%)

    32 (50,8%)

     

    Partenaire non permanent

    12 (57,1%)

    9 (42,9%)

     

     

     

     

     

    III.4.1.3. Profession des mères et facteurs d'abandon de la CPS

    Le septième tableau laisse percevoir qu'un peu plus de la moitié des mères sans profession (52,4%) a cité la fin du calendrier vaccinal comme facteur principal d'abandon de la CPS. Les charges ménagères ne constituent pas une raison d'abandon sauf pour 9,5% de ces dernières ; il y a autant de mères commerçantes qui ont abandonné la CPS à cause de la fin du calendrier vaccinal que celles qui l'ont fait pour des motifs professionnels (31,8%) ; les raisons d'ordre professionnel dominent chez 35,3% des agricultrices.

    Tableau VII. Profession des mères et principaux facteurs d'abandon de la CPS

     

     

     

     

     

    Profession

     

    Facteur principal d'abandon

     
     

    Charges

    Calendrier vaccinal

    Occupations

    Autres

     

    ménagères

    achevé

    professionnelles

    facteurs

     

     

     

     

     

     
     
     
     
     

    Sans profession

    2 (9,5%)

    11 (52,4%)

    0 (0%)

    8 (38,1%)

    Commerçantes

    0 (0%)

    7 (31,8%)

    7 (31,8%)

    8 (36,4%)

    Agricultrices

    0 (0%)

    5 (29,4%)

    6 (35,3%)

    6 (35,3%)

    Autres professions

    0 (0%)

    6 (25%)

    9 (37,5%)

    9 (37,5%)

     

     

     

     

     

    III.4.1.4. Caractéristiques des mères et régularité à la CPS

    La majorité des mères des tranches d'âges intermédiaires (83,3% des mères âgées de 21 à 27 ans et 73,3% de celles de 28 à 34 ans) a été très irrégulière à la CPS ; par rapport à la scolarité, 87,5% des mères de niveau primaire ont été très irrégulières à la CPS ; le taux est un peu plus bas quant à celles qui ont fait les études secondaires (64,7%) ; presque 82% des mères commerçantes ont participé de façon très irrégulière à la CPS ; sur ce plan, la proportion des mères sans profession équivaut à celle des agricultrices (66,7%). La proportion des mères qui ont un partenaire permanent et qui ont été très irrégulières à la CPS est de 71,9%, elle est de 60% pour celles dont le partenaire est non permanent. Tous ces résultats sont repris dans le tableau VIII.

    Tableau VIII. Caractéristiques socio-démographiques des mères et régularité à la CPS

     

     

     

     

     

    Mères

    Nombre total de pesées

    p

     

    <10

    10 à 19

    =20

     

     

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Age

     
     
     

    NS

    = 20 ans

    5 (62,5%)

    3 (37,5%)

    0 (0%)

     

    21 à 27 ans

    10 (83,3%)

    1 (8,3%)

    1 (8,3%)

     

    28 à 34 ans

    11 (73,3%)

    4 (26,7%)

    0 (0%)

     

    = 35 ans

    3 (42,9%)

    4 (57,1%)

    0 (0%)

     
     
     
     
     
     

    Niveau d'instruction

     
     
     

    NS

    Primaire

    7 (87,5%)

    1(12,5%)

    0 (0%)

     

    Secondaire

    22 (64,7%)

    11 (32,4%)

    1 (2,9%)

     
     
     
     
     
     

    Profession

     
     
     
     

    Sans profession

    10 (66,7%)

    4 (26,7%)

    1 (6,7%)

    NS

    Commerçantes

    9 (81,8%)

    2 (18,2%)

    0 (0%)

     

    Agricultrices

    4 (66,7%)

    2 (33,3%)

    0 (0%)

     

    Autres professions

    6 (60%)

    4 (40%)

    0 (0%)

     
     
     
     
     
     

    Permanence du partenaire à domicile

     
     
     

    NS

    Partenaire permanent

    23 (71,9%)

    8 (25%)

    1 (3,1%)

     

    Partenaire non permanent

    6 (60%)

    4 (40%)

    0 (0%)

     

     

     

     

     

     

    III.4.2. Profil des pères

    Il est question de l'âge, du niveau d'instruction et de la profession.

    Il se dégage du tableau ci-dessous qu'il y a 49,1% des pères âgés de 30 à 40 ans, l'âge moyen est de 36#177;8,5 ans. La grande majorité a un niveau d'étude secondaire (85,7%), aucun d'eux ne s'est limité à l'école primaire. Les fonctionnaires de l'Etat représentent 24,1%, suivis des commerçants, 18,8%.

    Tableau IX. Caractéristiques des pères

     

     

     

     

     

    Variables

    Fréquence

    % (n=112)

    Moyenne

    ET

     

     

     

     

     

     
     
     
     
     

    Age

     
     

    36

    8,5

    < 30 ans

    27

    24,1

     
     

    30 à 40 ans

    55

    49,1

     
     

    > 40 ans

    30

    26,8

     
     
     
     
     
     
     

    Niveau d'instruction

     
     
     
     

    Secondaire

    96

    85,7

     
     

    Supérieur et universitaire

    16

    14,3

     
     
     
     
     
     
     

    Profession

     
     
     
     

    Fonctionnaires de l'Etat

    27

    24,1

     
     

    Commerçants

    21

    18,8

     
     

    Agriculteurs

    12

    10,7

     
     

    Autres professions

    52

    46,4

     
     

     

     

     

     

     

    III.4.2.1. Niveau d'instruction des pères et inscription à la CPS

    Le tableau suivant montre que les enfants ont été inscrits à la CPS dans les 6 semaines de la naissance chez 81,8% des pères de niveau supérieur et universitaire; ce taux est plus bas (64,9%) quant aux pères qui se sont limités à l'école secondaire (n=68 ; p>0,05).

    Tableau X. Niveau d'instruction des pères et âge d'inscription des enfants à la CPS

     

     

     

     

     

    Niveau d'instruction

     

    Age d'inscription

     
     
     

    = 6

    7 à 10

    11 à 14

    >14

     

    semaines

    Semaines

    semaines

    semaines

     
     
     
     
     

    Secondaire

    37 (64,9%)

    15 (26,3%)

    1 (1,8%)

    4 (7%)

    supérieur et universitaire

    9 (81,8%)

    1 (9,1%)

    1 (9,1%)

    0 (0%)

     

     

     

     

     

    III.4.2.2. Niveau d'instruction des pères et abandon de la CPS

    L'abandon de la CPS est précoce lorsqu'il est survenu avant 12 mois ; il est tardif lorsqu'il a eu lieu entre 12 et 23 mois.

    Le taux d'abandon précoce chez les enfants dont les pères ont un niveau d'étude secondaire est de 54,8% alors qu'il est réduit de moitié chez les universitaires (n=84 ; p>0,05). C'est la situation que décrit la cinquième figure.

    Figure 5. Age d'abandon de la CPS et niveau d'instruction des pères.

    III.4.2.3. Niveau d'instruction des pères et régularité à la CPS

    Les mères régulières à la CPS sont celles dont le nourrisson a été pesé au moins 20 fois au cours des CPS, les mères irrégulières sont celles dont le nourrisson a été pesé 10 à 19 fois et les mères très irrégulières sont celles dont le nourrisson a été pesé moins de 10 fois.

    L'histogramme ci-dessous illustre une relation hautement significative entre le niveau d'instruction des pères et la régularité à la CPS (p<0,01). Vingt-huit pour cent des pères universitaires sont les partenaires des mères très irrégulières. Cette proportion s'élève à 77,1% pour les pères de niveau secondaire. Le seul enfant dont la mère a été régulière est issu de père universitaire (n=42).

    Figure 6. Régularité à la CPS et niveau d'instruction des pères.

    III.5. Activité des relais communautaires dans le cadre de la CPS

    Deux paramètres ont servi à l'évaluation de l'activité des RECO : le nombre de visites à domicile que les mères ont déclaré avoir reçu de ces derniers et le taux des mères qui se sont senties motivées par eux pour la CPS.

    Selon les résultats présentés dans le tableau suivant, 74,1% des mères n'ont jamais reçu la visite à domicile des relais communautaires dans le cadre de la CPS ; les RECO passent en moyenne 1 fois/an au sein des ménages ; la très grande majorité des mères, soit 92%, dit ne pas s'être sentie motivée pour la CPS par les relais communautaires (n=112).

    Tableau XI. Activité des Relais communautaires en matière de CPS dans l'aire de santé de Kintanu I

    Variables

    Fréquence

    % (n=112)

    Moyenne

    ET

     

     

     

     

     

     
     
     
     
     

    Nombre de visites à domicile

     
     

    1

    0,57

    Aucune visite

    83

    74,1

     
     

    1 visite/an

    23

    20,5

     
     

    2 à 3 visites/an

    6

    5,4

     
     
     
     
     
     
     

    Mères motivées par les RECO

     
     
     
     

    Oui

    9

    8

     
     

    Non

    103

    92

     
     

     

     

     

     

     

    III.5.1. Visites à domicile des relais communautaires et motivation des mères

    La dernière figure représente une relation très significative entre le nombre de visites à domicile effectuées par les RECO et le taux des mères qui se sont senties motivées par eux (p<0,001).

    Le taux des mères que les relais communautaires ont visitées 2 à 3 fois par an et qui se sont senties motivées par eux pour la CPS (66,7%) vaut un peu plus que le triple de celui des mères qui se sont senties motivées quand ils ne sont passés qu'une seule fois l'an (21,7%).

    Figure 7. Nombre annuel de visites des relais communautaires et motivation des mères pour la CPS.

    CHAPITRE IV. DISCUSSION

    IV.1. Répartition des nourrissons selon le poids de naissance

    La proportion des enfants nés avec un faible poids (6%) vaut presque la moitié de celle qu'a déclarée le Ministère de la Santé Publique (11%) en RDC (39) ; elle équivaut environ au tiers de celle que BADIROU-FATOKE et collaborateurs ont trouvée au Bénin (19,8%) où elle était en augmentation (40). Au Cameroun, TIETCHE et collaborateurs l'ont estimée à 12,4% (41). Il n'est pas impossible que le taux des faibles poids soit plutôt sous évalués dans notre cas, l'enquête ayant été effectuée à posteriori alors que pour les trois autres les données ont été prélevées dans des maternités. Il est probable que les nourrissons nés avec un faible poids soient décédés avant le recensement sur lequel nous nous sommes basé pour l'identification des nourrissons ou qu'ils aient déménagé avant notre enquête.

    Le taux des macrosomes pour notre étude (4%) n'est pas très éloigné des 3,4% rapportés en milieu urbain par BISELELE et collaborateurs lors d'un travail de recherche réalisé en 2001 à la Clinique Bondeko de Kinshasa (42) ; il convient de déterminer par une autre étude dans quelle mesure l'environnement influence-t-elle la survenue de la macrosomie.

    IV.2. Répartition des nourrissons selon la résidence

    Notre échantillon ne compte que 37% de nourrissons habitant le quartier Wombo. Cette faible représentativité par rapport au quartier Carrières se justifie par le fait que Wombo est moins peuplé et de loin moins étendu que Carrières.

    IV.3. Lieu de CPS

    Une proportion non négligeable des mères (30,4%) de l'AS Kintanu I suit la CPS en dehors de ladite aire de santé car celles qui habitent le quartier Wombo sollicitent plus les centres de santé Cerphytoco et Omeco, plus proches sur le plan géographique quoique faisant partie de l'AS de Kintanu II, d'autant plus qu'il ne s'effectue pas de vaccination au poste de santé Kimbanguiste pourtant situé dans Wombo.

    IV.4. Age d'inscription à la CPS

    Etant donné que les visites à domicile par les agents sanitaires sont rares, l'inscription des enfants à la CPS se fait uniquement dans les structures de santé. Presque le quart des nourrissons a été inscrit après la 6e semaine, âge auquel ils auraient dû, conformément au calendrier vaccinal, recevoir le VPO1 et DTC-HepB1 ; 2,9% l'ont été au-delà de la 10e semaine et 5,9% après la 14e semaines respectivement âges requis pour le VPO2 + DTC-HepB2 et  le VPO3 + DTC-HepB3. De ce fait, il y a eu au total 32,4 % des nourrissons dont le calendrier vaccinal s'est trouvé perturbé dès le départ quand bien même certains ont été récupérés par la suite.

    IV.5. Abandon de la CPS

    Une grande proportion des mères (75%) a abandonné la CPS avant que le nourrisson n'ait atteint l'âge de 24 mois. Une étude préliminaire effectuée en mars 1984 sur 197 enfants âgés de moins de 5 ans à Kinshasa a indiqué qu'aucun d'eux n'avait été suivi à la CPS jusqu'à 5 ans (43). Avec 22 ans d'écart, dans 2 milieux aussi différents que Kisantu et Kinshasa, on trouve la même constante selon laquelle la CPS n'est pas très utilisée, même si les deux travaux n'ont pas été effectués dans les mêmes conditions.

    L'âge moyen d'abandon de 12 mois correspond à celui trouvé dans la ville de Lusaka par MSEFULA (44) parce que, de même que dans la capitale zambienne, la fin du calendrier vaccinal est le facteur d'abandon prépondérant aussi bien en milieu rural qu'en zone urbaine de la RDC à raison de 34,5% dans notre enquête et 43,2% à Kinshasa (43). Pourtant, selon l'étude menée par KIMBONDO dans la ZSR de Kisantu, la tranche d'âge de 12 à 36 mois constitue le groupe qui est le plus frappé par l'insuffisance pondérale à raison de 27% et par la malnutrition chronique dans 33% des cas (7).

    A l'inverse de ce qu'ont constaté MAPATANO et collaborateurs dans la ville de Kinshasa (43), la faible accessibilité géographique des centres de santé ne figure pas parmi les raisons qui poussent les mères à abandonner la CPS dans l'AS de Kintanu I, de loin moins étendue que la capitale congolaise et possédant trois structures de santé avec un rayon d'action inférieur à 2 Km.

    IV.6. Régularité à la CPS

    Parmi les mères qui ont présenté la fiche de CPS, à peine 2,4% ont été régulières à la CPS. Ce taux de régularité à la CPS est 22 fois plus petit que celui de 54,6% estimé par KIMBONDO en 2005 dans les aires de santé de Kintanu I, Kintanu II et Nkandu (7) mais il peut s'expliquer par le fait que beaucoup de mères ne trouvent d'intérêt à la CPS que la vaccination après laquelle elles abandonnent et par la faiblesse actuelle des activités des relais communautaires en ce qui concerne la sensibilisation des mères sur l'importance de la surveillance régulière de la croissance des enfants.

    Dans la ville de Lusaka, MSEFULA avait trouvé que 77% des mères n'amenaient leurs enfants à la CPS que pour la vaccination (44). De même que ce dernier auteur, la présente étude a constaté que les mères n'ont pas été régulières à la CPS quand bien même elles l'auraient été pour la vaccination des nourrissons.

    IV.7. Fiche de CPS

    Selon notre étude, 38,4% des mères ont présenté la fiche de CPS. Ce taux est inférieur aux 55 et 52 % trouvés respectivement en milieu rural du Congo-Brazzaville (45) et au Cameroun (46), mais il l'est d'avantage en comparaison aux 83,3% estimés par KIMBONDO en 2004 dans la même ZSR de Kisantu (7). Ce faible taux de présence de la fiche de CPS pour la présente enquête est vraisemblablement dû au fait que les mères, de moins en moins sensibilisées, ne réalisent pas assez l'intérêt de bien garder ce document reflet de la santé de leurs enfants, surtout qu'elles ne savent pas, pour la plupart, l'interpréter. Il faut remarquer qu'en moins de 3 ans ce taux a fortement baissé. Faudrait-il seulement l'attribuer à l'inefficacité des RECO?

    IV.8. Caractéristiques des parents et CPS

    A plus de 80%, les mères des deux tranches d'âges extrêmes, ayant inscrit leur enfant dans les 6 semaines de la naissance, ont commencé la CPS tôt ; cependant, elles l'ont également abandonné de façon précoce dans plus de la moitié des cas. Quant aux mères des tranches d'âges intermédiaires, elles se sont montrées plus négligentes, surtout celles de 28 à 34 ans. En effet, 50% de ces dernières ont abandonné la CPS avant que le nourrisson n'ait atteint 12 mois alors qu'une proportion moindre, seulement 42,9%, a inscrit les nourrissons dans les 6 semaines de la naissance. Les mères des tranches d'âges intermédiaires ont aussi été plus insouciantes sur le plan de la régularité à la CPS : plus de 70% d'entre elles ont été très irrégulières alors que ce taux est un peu plus bas pour les mères de moins de 21 ans (62,5%) et l'est d'avantage quant à celles de plus de 34 ans (42,9%).

    La relative inexpérience en matière d'enfants qui caractérise encore les mères les plus jeunes et l'expérience acquise par plusieurs maternités pour celles âgées de plus de 34 ans peuvent justifier ce décalage entre la participation à la CPS des mères d'âges extrêmes par rapport à celles des groupes d'âges intermédiaires.

    Alors que l'on s'attendrait à ce que les mères qui ont le plus étudiées fussent plus assidues pour la CPS, les résultats de la présente étude montrent que le niveau d'instruction des mères n'influence pas sensiblement l'âge d'inscription ni l'âge d'abandon de la CPS. Néanmoins, la proportion des mères de niveau primaire qui ont été très irrégulières à la CPS (87,5%) est de loin supérieure à celle des mères qui ont fait des études secondaires (64,7%).

    Toutes professions confondues et même pour les mères sans profession, la fin du calendrier vaccinal reste le facteur principal d'abandon pour la majorité des mères ; rejoignant MSEFULA à Lusaka (44), la présente étude constate que la plupart des mères ne vont à la CPS que pour la vaccination. Elles ne trouvent pas d'importance réelle à la surveillance de la croissance des enfants qui, du reste, leur semble sans doute routinière et sans impact direct sur la santé de ceux-ci, n'aboutissant qu'à l'établissement par l'infirmier d'une courbe de poids que plusieurs d'entre elles, de surcroît, ne savent pas interpréter. D'autre part, il n'existe pas de centre de récupération nutritionnelle dans l'aire de santé de Kintanu I, comme dans la plupart des autres aires de santé de la ZSR de Kisantu. Par conséquent, les mères se disent probablement que, hormis les conseils alimentaires, aucune action ne sera menée au centre de santé quand bien même leur enfant aurait été détecté mal nourri. Dès lors, les autres causes d'abandon (charges ménagères, occupations professionnelles, voyages, ...) semblent n'être plus pour la plupart que des prétextes, sinon pourquoi ne sont-elles survenues en majorité que lorsque le calendrier vaccinal a pris fin ?

    Quelle que soit la profession, les mères ont été très irrégulières à la CPS mais ce sont les commerçantes qui ont battu ce triste record avec une proportion de plus de 80%. Cela est probablement dû aux nombreux déplacements dont elles font l'objet pour l'achat ou la vente de leurs articles.

    Les taux d'âge d'inscription, d'âge d'abandon ainsi que le taux de régularité des mères à la CPS selon le niveau d'instruction des pères des nourrissons montrent que la participation à la CPS a été de loin meilleure pour les pères universitaires que pour ceux qui se sont arrêtés au niveau secondaire. Cette expérience pourrait écarter l'hypothèse d'une certaine inertie des pères vis-à-vis de la CPS et permettre d'envisager la possibilité de leur accorder d'avantage de place lors de la conception de différentes stratégies pour la promotion de la santé des enfants.

    IV.9. Activité des relais communautaires en matière de CPS dans l'aire de santé de Kintanu I

    La grande majorité des mères n'a jamais reçu la visite à domicile des relais communautaires dans le cadre de la CPS et plus de 90% disent ne pas s'être senties motivées par eux. Ces deux constats montrent que l'activité des relais communautaires dans l'AS de Kintanu I est très faible. Cette situation s'explique par le fait que les relais communautaires, en nombre très réduit par rapport à la population à desservir, sont débordés de travail, d'autant plus que la CPS ne constitue qu'une des nombreuses tâches qu'ils ont à accomplir. La participation communautaire étant bénévole et basée sur le volontariat, le recrutement de nouveaux relais communautaires se fait rare, étant donné qu'il n'y a pas beaucoup de candidats qui veuillent se sacrifier pour la communauté, dans cette société où chacun est à la recherche de l'argent. C'est ainsi que l'AS de Kintanu I ne compte que 10 relais communautaires pour un total de 2151 ménages soit environ 143 ménages pour un relais communautaire. Pourtant, selon la présente étude, la proportion des mères motivées pour la CPS augmente très significativement avec la fréquence des visites à domicile effectuées par les relais communautaires. Un programme de volontaires communautaires a été initié en 1990 dans un milieu rural, reculé et pauvre de la Jamaïque, dont le but principal était la surveillance de la croissance des enfants âgés de moins de trois ans par les volontaires de santé communautaire. Chacun a eu à couvrir 22 enfants. L'évaluation dudit programme, effectuée à la fin de la deuxième année afin d'en déterminer l'efficacité, a indiqué un réel progrès à travers une forte augmentation des taux de couverture (95,6%) et taux de participation (78,5%) ; en outre, 81% d'enfants avaient gagné un poids adéquat bien que 50% seulement avaient été couverts suffisamment ; le niveau de la malnutrition avait décliné de 34,5% ; le coût annuel par enfant par année pour le programme total était assez modéré, estimé à US$14.5 (47). Ces résultats obtenus en Jamaïque suggèrent que les volontaires sanitaires peuvent jouer un rôle important au sein des pays en voie de développement.

    CONCLUSION

    La surveillance de la croissance des enfants est une activité très importante de la CPS au même titre que la vaccination et la supplémentation en vitamine A. Elle sert non seulement au dépistage des enfants mal nourris mais encore plus à la promotion de l'état nutritionnel de ceux qui sont bien portants.

    La plupart des mères, n'accordant le plus d'intérêt qu'à la vaccination, inscrivent tôt leurs enfants à la CPS mais abandonnent aussi précocement lorsque le calendrier vaccinal est achevé. Le profil de ces dernières n'influence pratiquement pas leur régularité à la CPS pendant que le niveau d'instruction des pères des nourrissons a un impact positif. La communauté peut, elle aussi, jouer un rôle bénéfique sur le comportement des mères vis-à-vis de la surveillance de la croissance mais le nombre insignifiant des relais communautaires ne permet pas un contact fréquent entre ces volontaires et les mères, alors que c'est au cours des visites à domicile qu'ils peuvent mieux les sensibiliser et parvenir à les convaincre, d'autant plus qu'un entretien personnel entre l'infirmier et chacune des mères au centre de santé est quasiment inexistant.

    RECOMMANDATIONS

    La CPS en général et la surveillance de la croissance en particulier doivent se poursuivre régulièrement jusqu'à 59 mois. Sur base des résultats de cette étude, nous pouvons recommander ce qui suit :

    Ø aux responsables du Bureau Central de la Zone de Santé Rurale de Kisantu :

    · recommander à toutes les structures de santé d'avoir un infirmier chargé de la CPS qui aura la responsabilité d'identifier tous les enfants cibles et de planifier un nombre hebdomadaire de séances de CPS communautaires en vue d'atteindre chaque enfant ;

    · développer des centres de récupération nutritionnelle un peu partout dans la Zone de Santé pour la prise en charge des enfants détectés mal nourris lors des CPS ;

    · utiliser les média locaux et les églises pour sensibiliser les parents sur la CPS ;

    · organiser une cérémonie où l'on fête les enfants qui ont été suivi à la CPS jusqu'à 5 ans et où on leur remet des cadeaux en terme de fournitures scolaires par exemple ;

    Ø aux infirmiers des centre et postes de santé de l'AS de Kintanu I :

    · relancer les visites à domicile pour les enfants dont les mères abandonnent la CPS ;

    · impliquer d'avantage les mères dans la surveillance de la croissance de leurs enfants en leur apprenant à interpréter la courbe de croissance afin de les amener à considérer la fiche de CPS, mieux qu'un simple carton, comme le miroir sanitaire de leur enfant qu'elles se doivent de bien garder ;

    Ø aux relais communautaires : faire comprendre aux mères l'intérêt de la surveillance régulière de la croissance des enfants, non seulement pour le dépistage des enfants avec malnutrition mais aussi et surtout pour la promotion de l'état nutritionnel de ceux qui sont bien portants ;

    Ø à la Faculté de Médecine de l'Université Kongo : mener une étude plus approfondie pour mieux comprendre les facteurs associés à l'abandon de la CPS.

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    ANNEXES

    ANNEXE I. Calendrier vaccinal

    Vaccin

    Age d'administration

    BCG, VPO 0

    A la naissance

    VPO 1, DTC- Hep B1

    A la 6ème semaine

    VPO 2, DTC-HepB2

    A la 10ème semaine

    VPO 3, DTC- Hep B3

    A la 14ème semaine

    VAR, VAA

    A 9 mois

    ANNEXE II. Fiche d'enquête

    6. Nourrisson

    - Noms :

    - sexe :

    - Date de naissance :

    - lieu de naissance :

    - poids de naissance : 

    - rang de naissance :

    - Date d'inscription à la CPS :

    - Abandon de la CPS : OUI / NON

    - Age d'abandon de la CPS : 

    - Adresse :

    7. Profil des parents

    Mère

    - Age :

    - Permanence du partenaire à domicile :

    - Niveau d'instruction :

    - Profession :

    - Nombre d'enfants en vie :

    - Nombre d'enfants décédés:

    - Nombre d'enfant de moins de 5 ans :

    Père

    - Age :

    - Niveau d'instruction :

    - Profession :

    8. Fiche de CPS présente et accessible : OUI / NON

    9. Nombre total des pesées sur la fiche de CPS : OUI / NON

    10. Facteur principal d'abandon

    - Fin du calendrier vaccinal

    - Occupations professionnelles de la mère

    - Charges ménagères

    - Distance séparant le domicile du centre de CPS :

    - Déménagement

    - Voyages

    - Survenue d'une autre grossesse :

    - Autres

    11. Rôle des relais communautaires dans la couverture de la CPS

    - Nombre annuel de visites à domicile par les RECO :

    - Mère motivée par les RECO pour la CPS : OUI / NON

    ANNEXE III. Fiche graphique de CPS (recto et verso)






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci