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Affections respiratoires chroniques et tabagisme dans la commune de Matete, ville de Kinshasa

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par John NKAILU NZUZI
Université Simon Kimbangu (RD CONGO) - Docteur en médecine 2005
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE SIMON KIMBANGU

U.S.K.

FACULTE DE MEDECINE

AFFECTIONS RESPIRATOIRES CHRONIQUES ET TABAGISME DANS LA COMMUNE DE MATETE, VILLE DE KINSHASA

John NKAILU NZUZI

Gradué en Sciences Biomédicales

Mémoire présenté en vue de

l'obtention de grade de

Docteur en Médecine.

Directeur : Professeur Docteur

LONGO MBENZA Benjamin

Année Académique 2005

DEDICACE

A Dieu, auteur de la vie ;

A nos parents ;

A tous ceux qui nous sont chers ;

A tous ceux qui sont engagés dans la lutte antitabac pour protéger la vie.

REMERCIEMENTS

Qu'il nous soit permis, au terme de notre formation en médecine générale, de reconnaître les mérites et la participation de tous ceux qui ont contribué, au prix de multiples sacrifices, à notre formation et à l'élaboration du présent travail.

Nos remerciements s'adressent ainsi :

- Au professeur LONGO MBENZA Benjamin, promoteur de ce travail, pour sa disponibilité, son savoir et sa pertinence dans la recherche.

- A tous nos enseignants de le faculté de médecine pour ce corps de connaissances dont vous nous avez investi.

- Aux Docteurs BONKINGO Philippe, LUTONADIO Jean de Dieu et SOKI Richard pour la sincère collaboration dans la collecte de données.

- Au personnel administratif de la faculté de Médecine de l'USK.

- A monsieur MBUNGU Simon, pour la saisie de données.

- A notre père NZUZI MAYOKA Ruben pour le sens de responsabilité dont il nous fait montre, et à notre mère Adolphine NGANGULA, in memoriam.

- A nos frères et soeurs : TUTONDA Guy, KINSONA Thérèse, DIANKENDA Henriette, KUYAKISA Annie, BANUNGA Rose, DIAKIESE Marie-Jeanne, LUZOLO Julienne et MBOMBOLO Honoré, pour leur soutien et encouragement.

- A Maître BABONGENO Urbain et à tous les membres du cabinet plus particulièrement à Mademoiselle MAIKA Rose pour la saisie et l'impression de ce travail.

- Aux familles MILANDU André, MABETE Mbl, MAKANZU Jonathan, NSONDE Déchaux, KIMWENGI Ronsard, MATUDIDI Louvain, pour tout soutien.

- A tous nos amis, MANSIANTIMA Alain, LUKOMBO Esther, MUKENDI Thom's, Dr LUSAMESO, Dr MUZEMBO André, TUTONDA Benjamin, NSONDE Stéphanie, NZABANI Aimée, LUSUKANTIMA Rita, pour leur attachement.

- A vous tous qui nous avez soutenu d'une manière ou d'une autre au courant de nos études.

ABREVIATIONS ET SIGNES

n : nombre

HbCO : carboxyhémoglobine

CO : monoxyde de carbone

GST : Glutathion- S- transférase

ADN : acide désoxyribonucléique

ET : écart- type

p : probabilité

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

RDC : République Démocratique du Congo

ARC : Affections Respiratoires Chroniques

OR : Odds ratio

IC : Intervalle de Confiance.

PLAN

INTRODUCTION

GENERALITES SUR LE TABAGISME ET SES CONSEQUENCES RESPIRATOIRES

MATERIEL ET METHODES

RESULTATS

DISCUSSION

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

RESUME

Le tabagisme est l'une des principales causes de décès dans le monde. La présente étude réalisée sous forme d'enquête transversale sur un échantillon aléatoire de la commune de Matete, ville de Kinshasa, vise à évaluer l'ampleur du tabagisme sous différents types et ses effets délétères chroniques sur les voies respiratoires supérieures.

Le tabagisme est sous forme de fumer la cigarette chez 41%, de priser la poudre de tabac chez 54,6% et de chiquer du tabac chez 9,6%. Le sexe masculin, la profession intellectuelle, la naissance en milieu urbain de Kinshasa sont les déterminants du tabagisme par cigarette.

Le tabagisme par cigarette multiplie par 5 le risque de laryngite chronique et par 2 le risque de bronchite chronique. Le tabac à priser multiplie par 6 le risque de bronchite chronique et par 2 le risque de laryngite chronique. Le statut de chiquer du tabac multiplie par 3 le risque de laryngite chronique. Un programme urgent de prévention, de lutte et de contrôle de l'épidémie du tabac est nécessaire pour les habitants de la commune de Matete.

1

INTRODUCTION

L'usage de fumer du tabac remonte à très loin dans le temps. Christophe Colomb, dès son arrivée à San Salvador en octobre 1492, rencontre, avec ses compagnons espagnols, des hommes et des femmes indiens qui aspiraient la fumée du « Tabacco » d'où l'on tire le mot tabac et non de l'île de Tobago comme d'aucuns l'affirment(1). Les portugais vont vite introduire ce tabac en Afrique en 1560.

Le tabagisme, défini comme une pathologie d'intoxication aiguë, subaiguë ou chronique, se manifeste par un ensemble de troubles physiopathologiques et neuropsychiques (2).

La coalition Internationale Anti tabac des Organisations Non Gouvernementales (INGCAT) a récemment insisté sur le slogan « Grandir sans tabac » : des personnes qui auraient pu vivre plus longtemps en bonne santé sont malades et meurent à cause de leur tabagisme ou en raison de leur exposition à la fumée des autres.

Le tabagisme est à l'origine d'une morbidité entachée de répercussions importantes: pertes en vie, pertes de productivité et dépenses énormes dans la prise en charge des complications liées au tabac. Le tabagisme est la cause d'un grand nombre de décès chez les sujets âgés d'au moins 35 ans ; cette mortalité étant estimée à plus de 3 millions de décès par an (3).

Pis encore, 85% de cas de cancers des poumons, bronchite chronique et d'emphysème pulmonaire sont dus à la prise précoce et régulière du tabac sous forme de cigarette dès l'adolescence (3).

L'usage répété du tabac favorise l'insuffisance respiratoire, l'ulcère gastro - duodénal, le cancer de la bouche, de la langue, de la trachée, du rein, de la vessie, du col utérin et aussi bien de maladies cardio - vasculaires sous forme de cardiopathies ischémiques et d'accident vasculaire cérébral(3-8).

2

La liste des affections déterminées par le tabagisme ne cesse de croître au fil des années (6-8) : anévrisme de l'aorte, leucémie, fracture de la hanche, cataracte, maladie de CROHN, avortement spontané, faible poids de naissance, malformation congénitale (fente labio - palatine ou bec- de - lièvre).

Dans les pays développés, comparés aux sujets de race blanche, les noirs présentent plus de tabagisme même s'ils pouvaient ne pas fumer autant de cigarettes que les blancs (8,9).

La consommation de cigarettes par les africains des villes augmente davantage chez les adolescents et les adultes jeunes (11). Le fait que la République Démocratique du Congo (RDC), un pays en développement avec des crises socio-politico-économiques multiformes, et un impact de la migration de campagnes vers la ville, les congolais sont actuellement la cible des campagnes publicitaires par manque d'action législative sur ces opérations de DUMPING des industries multinationales, tel que rapporté dans certains groupes de populations noires des pays développés(12-14) et des pays en voie de développement d'Afrique(13-18).

En milieu hospitalier de Kinshasa, une association très significative vient d'être décrite entre les fumeurs réguliers, les priseurs réguliers et la tuberculose pulmonaire (19).

Ce pendant, on ne dispose pas de données sur l'association entre tabagisme selon différents types (fumer, priser et chiquer du tabac) et différentes affections respiratoires chroniques (en dehors de la tuberculose pulmonaire) dans la population de la ville de Kinshasa, RDC. Dans la commune rurale de Kisenso, ville de Kinshasa, le tabac régulier (consommation du tabac au cours de 30 derniers jours avant l'enquête) est décrit sous différents types : 23,9% des priseurs réguliers ; 16,7% des fumeurs réguliers de cigarette ; 3,9% des usagers réguliers chiquant le tabac et 0,3% de fumeurs réguliers de pipe(20). Il est donc urgent d'analyser les conséquences du tabagisme sur la santé respiratoire des citadins de Kinshasa.

3

OBJECTIF GENERAL

La présente étude vise à évaluer l'ampleur du tabagisme sous différents types et ses effets délétères chroniques sur les voies respiratoires supérieures.

OBJECTIFS SPECIFIQUES

Pour atteindre cet objectif général, les objectifs spécifiques suivants ont été précisés :

- déterminer la prévalence du tabagisme sous différents usages au sein de la population enquêtée ;

- identifier une éventuelle association existant entre la bronchite chronique, l'asthme bronchique, laryngite chronique, l'ensemble de ces affections respiratoires chroniques et le tabagisme ;

- analyser l'influence de caractéristiques socio-démographiques sur la prévalence du tabagisme et ses conséquences respiratoires;

-  formuler quelques recommandations sur les stratégies de lutte anti tabac.

4

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LE TABAGISME ET SES CONSEQUENCES RESPIRATOIRES

ORIGINE ET UTILISATIONS DU TABAC

Le tabac est originaire principalement des Amériques (nord et sud), mais une espèce est originaire d'Australie et une autre a été découverte en Afrique (21). Depuis son implantation en Europe par Jean Nicot en 1560 où il a été utilisé pour ses vertus médicinales, il n'a cessé d'alimenter les passions comme en témoignent son omniprésence dans la littérature et plus récemment dans le 7ème art (22).

La feuille contient des alcaloïdes dont principalement la nicotine, excitant des systèmes cardiovasculaire et nerveux central.

Le tabac à fumer est de loin le plus important. La feuille séchée sert pour les cigarettes (90 - 95%), le tabac pour pipe (1 - 2%) et les cigares (2 - 3%).

Le tabac à mâcher ou à priser est consommé entre autre, dans les lieux où il est interdit de fumer pour des raisons de sécurité (mines, bateaux, chantier). Il existe des tabacs ornementaux aux fleurs de couleurs vives.

Enfin des décoctions de tabac peuvent être utilisées comme insecticide.

LA PLANTE

Trois sous-genres, soixante espèces dont Nicotiana tabacum qui représente 90% des tabacs cultivés dans le monde.

Du genre Nicotiana, elle appartient à la famille des solanacées (21).

5

C'est une espèce annuelle, à tige unique, droite, de hauteur variable selon les variétés.

Le limbe est entier et les nervures sont apparentes. Les feuilles sont couvertes de poils et de résines. La dimension des feuilles varie de 40 à 80cm de long sur 20 à 45 de large.

Les plus grandes feuilles se situent à la base du plant et les plus petites au sommet. Les fleurs hermaphrodites sont de couleur rose, blanche ou jaunâtre. De nombreuses variétés sélectionnées ne produisent plus de pollen.

Le fruit est une capsule ovoïde qui contient jusqu'à 3.000 graines dont le diamètre est inférieur à 1mm. On compte de 4.000 à 13.000 graines par gramme et un pied de tabac peut produire de 10 à 20 grammes de graines.

Le pied de tabac émet dans des conditions normales de 20 à 28 feuilles avant l'apparition du bouton floral. Si un froid et une diminution de l'éclairement interviennent pendant une dizaine de jours, alors l'apex risque de se transformer précocement en bouton floral au stade treize ou dix - huit feuilles.

La nicotine est synthétisée dans les racines puis transportées dans les feuilles (principalement dans les extrémités du limbe).

Une partie de la nicotine disparaît au cours du séchage. Les caractéristiques physiques et chimiques de la feuille varient en fonction de son niveau d'insertion sur la tige, et ce gradient est accentué par l'écumage.

La récolte est donc divisée en groupe des feuilles de même étage foliaire, utilisées par les industries de façon spécifique. Le tabac se développe dans de nombreux milieux entre 60° nord et 40° sud. Il préfère les sols profonds, francs ou légers, bien pourvus en matière organique qui se réchauffent facilement de pH (<6).

6

La température agit sur la durée du cycle négatif. Le tabac n'aime pas les températures inférieures à 13°. L'humidité de l'air favorise la production des feuilles fines et dépourvues de gommes tandis que sur un climat sec les tabacs sont gommeux, cassés, aromatiques et ont des feuilles étroites et épaisses.

LA CULTURE

La durée de végétation sur le champ varie considérablement selon les variétés (50 à 150 jours). On la divise en 4 phases :

- phase de germination épigée : la levée a lieu 8 à 10 jours après le semis (12 à 15 jours en période froide) ;

- phase de croissance : les cotylédons verdissent et s'élargissent en forme de feuilles. Le stade 3 à 4 feuilles est atteint après 20 à 30 jours, le stade 6 à 7 feuilles après 50 à 90 jours (10 à 12 cm de hauteur). Les plantes peuvent alors être repiquées. Pendant le mois qui suit la transplantation, la croissance est ralentie ;

- phase de floraison : l'inflorescence apparaît après 130 à 170 jours ;

- phase de maturation : les feuilles jaunissent de la base vers le haut. La maturation s'étale sur 1 mois.

1.1. COMPOSITION DE LA FUMEE DE TABAC ET PRINCIPAUX MECANISMES DE TOXICITE

Il est encore difficile de nos jours d'indiquer avec certitude la composition de la fumée de tabac.

7

Néanmoins, on estime à plus de 3000, voire plus de 4000, le nombre des substances toxiques identifiées. La fumée de tabac est un aérosol comportant une phase particulaire et une phase gazeuse (22) :

- la nicotine est l'agent responsable de la dépendance pharmacologique qui s'installe chez les fumeurs. Elle a un pouvoir toxicomanogène et des effets cardiovasculaires de type adrénergique. La pénétration dans l'organisme est très rapide : 7 secondes après l'inhalation, elle atteint les récepteurs cérébraux. La demi - vie est très brève (2 heures) et c'est surtout à son métabolite, la cotinine, qu'on s'adresse pour apprécier l'exposition récente.

- Le CO se fixe sur l'hémoglobine et le taux d'HbCO peut atteindre 15 à 20% chez les fumeurs. Il se fixe également sur la myoglobine, et c'est donc un facteur majeur de la toxicité cardiaque et musculaire.

- Les irritants : acroléine, aldéhydes, cyanide d'hydrogène. Ils agressent directement l'épithélium bronchique avec lésions des cellules épithéliales et de leurs cils et induction d'une hypersécrétion de mucus ;

- les substances cancérigènes : ce sont essentiellement les goudrons dont les hydrocarbures aromatiques polycycliques tels les 3.4 benzopyrène. Ces Hydrocarbures sont transformés sous l'action d'enzymes dont le cytochrome p450 en métabolite intermédiaire pouvant former avec l'ADN des adduits à l'origine des mutations comme il existe un polymorphisme important des cytochromes p450 et de la GST, l'efficacité de système de détoxication va varier d'un individu à l'autre. Ceci explique l'inégalité des risques de développer un cancer bronchique à tabagisme égal. Les N-Nitrosamines spécifiques au tabac (TSNA) sont également des carcinogènes puissants de même que des amines aromatiques, les aldéhydes, divers composés organiques tels que les benzènes ainsi que des composés inorganiques dont les chrome, l'arsenic et le polonium 210.

8

MALADIES RESPIRATOIRES

Le tabac est indiscutablement l'une des causes majeures de grandes pathologies respiratoires (les cancers des bronches et des voies respiratoires) ; les autres grandes pathologies liées au tabac sont les bronchites chroniques et l'emphysème.

Les irritants présents dans la fumée du tabac sont responsables d'une hypersécrétion du mucus et des lésions de l'épithélium avec une paralysie des cils. La dynamique de l'épuration bronchique est donc fortement modifiée. Il y a, localement, une moindre production d' Immunoglobuline A (IGA), une altération des fonctions des macrophages alvéolaires et un déficit immunitaire général. Le facteur principal du développement d'un emphysème parait être une altération de l'équilibre protéase - antiprotéase (23).

CONCEPT DE RISQUE

Le facteur de risque est l'attribut ou la caractéristique physiologique, pathologique ou culturelle ou encore lié à l'environnement entraînant, pour l'individu chez lequel on le détecte, une probabilité plus élevée d'être frappé par une affection donnée (24).

Dans chaque population, il existe des groupes de familles et d'individus qui sont plus enclins que d'autres à présenter une maladie. Cette inclinaison ou chance s'appelle risque. Certaines strates des populations constituent donc des groupes à haut risque.

9

Le risque est une probabilité conditionnelle qu'un sujet ou une couche d'un univers (population) présente une modification spécifique de son état de santé pendant un intervalle de temps déterminé. Le risque mesure le changement statistique et varie entre zéro (sans risque) et un (avec risque).

Facteur de risque

Le facteur de risque est une variable associée à la probabilité de survenue d'une maladie. Le facteur de risque peut être modifiable par des interventions cliniques, épidémiologiques ou écologiques (tabagisme, alcoolisme, sédentarité (inactivité physique) ou non modifiable (âge, sexe, hérédité).

CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES

10

2.1. NATURE ET PERIODE DE L'ETUDE

C'est une étude transversale qui a adoptée une approche descriptive et analytique. La durée de l'enquête est allée du 6 septembre au 7 octobre 2004.

2.2. CADRE D'ETUDE

Cette étude a été réalisée au quartier Mbombi-Poku, commune de Matete, ville de Kinshasa, République Démocratique du Congo (R.D.C).

Le choix de ce cadre a été motivé par son caractère urbain et l'accès facile dans différents ménages.

Le quartier de Mbombi-Poku a été tiré de manière aléatoire simple de la liste des quartiers de la commune de Matete. Sur l'ensemble de 2050 ménages de ce quartier, 10% des ménages ont été tirés de manière aléatoire en utilisant la table de nombre au hasard.

2.3. POPULATION D'ETUDE

Etaient éligibles (population cible) tous les sujets âgés de 15 ans et plus et résidents dans la commune de Matete sans distinction de race, d'ethnie et de religion.

2.3.1. Critères d'inclusion

Etaient inclus dans la présente étude, des sujets provenant des ménages sélectionnés et ayant satisfaits aux critères suivants :

- 11

avoir résidé de manière consécutive dans la commune de Matete depuis plus d'une année ;

- avoir accepté de participer à la présente étude par un consentement verbal, selon la déclaration de Helsinki II ;

- figurer sur la liste des sujets choisis après tirage aléatoire.

2.3.2. Critères d'exclusion

Les sujets âgés de moins de 15 ans et ceux ayant refusé de participer ont été exclus de la présente étude.

2.4. MATERIELS

Les autres outils de travail ont été les suivants :

- un protocole d'étude (ANNEXE) ;

- les dossiers administratifs de l'Etat Civil au niveau de la commune et du quartier ;

- des stylos à billes (n=10), 10 lattes et 10 crayons.

2.5. APPROCHE METHODOLOGIQUE

La présente enquête a consisté en un interrogatoire individuel et anonyme mené par une équipe, d'enquêteurs formés et supervisés par nous-mêmes.

Cette enquête a utilisé un questionnaire standardisé et pré-codé dans le protocole d'étude (ANNEXE), obtenu à partir d'enquêtes antérieures.

12

2.6. CHOIX D'INDICATEURS

Les paramètres d'intérêt étaient les suivants :

1° données socio-démographiques :

- le sexe ;

- l'âge ;

- le lieu de naissance ;

- l'année d'arrivée à Kinshasa ;

- l'ethnicité ;

2° données socio-économiques :

- la profession ;

- acquisition d'une télévision ou d'un poste radio ;

- présence ou absence d'électricité ;

- présence ou absence d'eau courante ;

- tailles des ménages ;

- structures de la maison ;

- propriétaire ou locataire ;

3° par rapport au tabagisme :

- formes de tabagisme : tabac à priser, tabac à chiquer et cigarettes à fumer.

2.7. DEFINITIONS OPERATIONNELLES

Etaient considérés fumeurs, les sujets ex et fumeurs actuels d'au moins une cigarette par jour. Les fumeurs réguliers de cigarette étaient les sujets qui fumaient chaque jour au moins une cigarette.

Les priseurs de tabac comprenaient l'ensemble de sujets ayant cessé de priser et ceux qui prisaient continuellement (actuels).

13

Tandis que les priseurs réguliers de tabac avouaient avoir prisé du tabac chaque jour.

Les chiqueurs de tabac comprenaient les ex et les actuels chiqueurs des feuilles de tabac.

Les chiqueurs réguliers étaient ceux qui chiquaient tous les jours.

2.8. ANALYSES STATISTIQUES

La saisie des données sur micro-ordinateur et les calculs statistiques ont été réalisés en utilisant les logiciels EPI INFO version 4.0 et SPSS sur Windows version 10.

Les données ont été représentées par des proportions (pourcentages) ou des fréquences absolues pour les variables quantitatives et par des moyennes #177; écart-types avec leurs extrêmes pour les variables qualitatives.

Le test de chi-carré de Pearson a servi à comparer les proportions, et le test-t de student a été utilisé pour comparer les moyennes des âges actuels des enquêtés selon leur statut de tabagisme.

Le risque uni varié a été évalué avec un intervalle de confiance à 95% par le rapport de cotes ou Odds-ratio en utilisant le tableau de contingence et le test de Manteel Haenszel avec la correction de Yates si cela était nécessaire.

La valeur de p<0,05 a été considérée comme seuil de signification statistique.

CHAPITRE 3 : RESULTATS

14

Au total, 249 sujets ont été enquêtés au sein de 208 ménages de la commune de Matete.

3.1. DONNEES DEMOGRAPHIQUES

3.1.1. Sexe et âge

La population se répartissait en 148 hommes (59,4%) et 101 femmes (40,6%) avec un sexe ratio proche de 2 hommes : 1 femme.

L'âge moyen était 30,3 #177; 11,2 ans (extrêmes 15 ans et 75 ans).

3.1.2. Migration

Le tableau 1 repartit 72 enquêtés par années de migration de la campagne vers la ville de Kinshasa. Le reste (71,1% n= 177) était non migrants.

Tableau 1. Répartition des enquêtés selon l'année de migration à Kinshasa

Année d'arrivée n %

1950 - 1977 18 25

1978 - 1987 18 25

1988 - 1996 20 27,8

1997 - 2004 16 22,2

15

3.1.3. Niveau d'éducation, professions, ethnicité et niveau socio- économique

Le niveau d'éducation atteint était primaire chez 8,8% (n= 22), secondaire chez 67,5% (n= 168) et universitaire chez 23,7% (n= 59).

Le tableau 2 repartit les enquêtés selon les professions, et le tableau 3 selon l'ethnicité.

Tableau 2. Professions des enquêtés

Profession n %

Elèves/ Etudiants 69 27,7

Indépendants 58 23,3

Chômeurs 46 18,5

Intellectuels 28 11,2

Ménagères 26 10,4

Manuelles 22 8,8

Tableau 3. Ethnicité

Ethnie n %

Kongo 149 59,8

Ngala 45 18,1

Luba 41 16,5

Swahili 7 2,8

Autres 7 2,8

16

3.1.4. Niveau socio - économique

Sur l'ensemble de sujets enquêtés, 53,4% (n= 133) étaient d'un niveau socio - économique bas contre 46,6% (n=116) d'un niveau socio - économique élevé.

3.2. PREVALENCE DU TABAGISME

Le tableau 4 présente les taux de prévalence du tabagisme sous différents types d'usages : l'habitude (ex et actuelle) de priser du tabac venant en tête de l'habitude de fumer et de chiquer.

Par contre, la dépendance (usage régulier) à la nicotine était plus observée dans l'usage de fumer et de priser le tabac que dans celui de chiquer.

Tableau 4. Prévalences du tabagisme sous différents usages

Tabagisme n %

Fumeurs 102 41

Fumeurs réguliers 39 15,7

Priseurs 136 54,6

Priseurs réguliers 35 14,1

Chiqueurs 24 9,6

Chiqueurs réguliers 18 7,2

17

L'initiation de l'usage de tabac était autour de l'âge de 20 ans pour chaque usage de tabac (Tableau 5).

Tableau 5. Initiation de l'usage de tabac

Age d'initiation Moyenne #177; E T

Age de début de fumer (ans) 18,5 #177; 9,7

Age de début de priser (ans) 22,5 #177; 7,9

Age de début de chiquer (ans) 21,3#177; 2,8

3.3. FACTEURS DE RISQUE DU TABAGISME

L'habitude de fumer n'était pas associée (p>0,05) avec l'âge des enquêtés, le niveau d'éducation atteint, l'ethnicité (résultats non présentés).

Les taux de cette habitude de fumer variaient de manière hautement significative (P< 0,01) entre les différentes catégories professionnelles : les taux les plus élevés étant observés chez les intellectuels et les taux les plus bas chez les femmes ménagères (Figure 1).

Profession
Fumer

n= 7 = 16 = 28 = 22 = 27 = 2

Chi-Carré global= 17,9

Figure 1. Variation hautement significative (p< 0,01) des taux de prévalence des fumeurs de cigarettes entre les catégories professionnelles.

18

Le risque d'être fumeur de cigarette était déterminé par le sexe masculin, la naissance dans la ville de Kinshasa (non migrants), l'habitude de priser du tabac et le fait d'avoir un ami fumeur de cigarette.

Tableau 6. Facteurs de risque uni varié de fumer la cigarette

Facteurs de Fumeurs Non fumeurs OR

risque n (%) n (%) (IC 95%) p

Sexe

Hommes 90 (88,2) 58(39,5) 11,4 <0,00001

(5,9-23,5)

Femmes 12(11,8) 89(60,5) 1

Lieu de Naissance

Urbain (Kin) 80(45,2) 97(54,8) 1,9 <0,05

(1,1-3,4)

Rural(hors Kin) 22(30,6) 50(69,4) 1

Priseurs 73(71,6) 63(42,9) 3,3 <0,00001

(2-5,8)

Amis fumeurs 31(30,4) 6(4,1) 10,2 <0,00001

des cigarettes (4,2-27,9)

L'habitude de priser était aussi associée de manière significative (p< 0,05) à l'habitude de priser des amis (14,7% n= 6 ; OR= 3,1 IC 95%, 1,2 - 8,6).

19

3.4. AFFECTIONS RESPIRATOIRES CHRONIQUES

L'ensemble des affections respiratoires chroniques était de l'ordre de 20,5% (n=61).

Cet ensemble comprenait la scléro - emphysème pulmonaire, la bronchite chronique, l'asthme bronchique et la laryngite chronique dont les proportions respectives rapportées sur l'ensemble des enquêtés sont présentées dans le tableau 7.

Tableau 7. Prévalence d'affections à l'usage de tabac

Affections n %

Bronchite chronique 18 7,3

Asthme bronchique 18 7,2

Scléro - emphysème 3 1,2

pulmonaire

Laryngite chronique 22 9,1

Sur l'ensemble des affections respiratoires chroniques, les broncho-pneumopathies chroniques obstructives (scléro-emphysème et asthme bronchique) rendaient compte d'un taux de 41, 2% (n=21).

20

3.5. ASSOCIATION ENTRE TABAGISME ET AFFECTIONS RESPIRATOIRES CHRONIQUES

3.5.1 Tabagisme par cigarette

Seule la laryngite chronique était associée à l'habitude de fumer ; son risque étant multiplié 1,5 par l'habitude de fumer la cigarette (Tableau 8).

Tableau 8. Affections respiratoires liées au tabagisme par cigarette

Affection Fumeurs Non fumeurs OR

Respiratoire n (%) n (%) (IC 95%) p

Laryngite chronique 16(16,3) 6(4,1) 4,5 < 0,001

(1,7 - 13)

Bronchite chronique 8(7,8) 10(6,8) 1,1 0,766

(0,4 - 3,1)

Asthme bronchique 5(4,9) 13(8,8) 0,5 0,238

(0,1 - 1,5)

21

Le statut de fumer régulier (dépendance nicotinique) multipliait aussi par 5 le risque de laryngite chronique (Tableau 9).

Tableau 9. Affections respiratoires liées au stat de fumeur régulier

Affection Fumeurs Non fumeurs OR

Respiratoire n (%) n (%) (IC 95%) p

Bronchite chronique 5(12,8) 13(6,2) 2,2 0,145

(0,7 - 6,5)

Asthme bronchique 2(5,1) 16(7,6) 0,7 0,581

(0,1-2,6) Laryngite chronique 9(23,7) 13(6,3) 4,5 < 0,001

(1,7 - 11,7)

Mais ni l'habitude de fumer ni le statut de fumer régulièrement la cigarette ne montraient pas d'association significative respectivement avec la bronchite chronique et l'asthme bronchique (Tableaux 8 et 9).

22

3.5.2. Tabac à priser

L'habitude de priser ne montrait pas d'association significative (p> 0,05) avec chaque affection respiratoire chronique (résultats non présentés pour bronchite chronique, asthme bronchique et laryngite chronique).

Par contre le statut de priseur régulier multipliait par 6 le risque de bronchite chronique ; mais sans conférer le risque d'asthme bronchique et de laryngite chronique (Tableau 10).

Tableau 10. Affections respiratoires liées au statut de priseur régulier

Affections Priseur Non priseur OR

régulier régulier

Respiratoires n (%) n (%) (IC 95%) p

Bronchite chronique 8(22,9) 10(4,7) 6,01 < 0,001

(1,9 - 18,6)

Asthme bronchique 1(2,9) 17(7,9) 0,34 0,282

(0,02 - 2)

Laryngite chronique 5(14,7) 17(8,1) 2 0,216

(0,6 - 5,5)

23

3.5.3. Tabac à chiquer

L'habitude de chiquer n'était pas associée (p>0,05) à la présence de chaque affection respiratoire chronique (résultats non présentés).

Comme pour l'habitude de chiquer, le statut de chiquer régulièrement du tabac n'était pas associé (p>0,05) à la présence de bronchite chronique et

d'asthme bronchique, alors qu'il multipliait par 3 le risque de laryngite chronique (Tableau 11).

Tableau 11. Affections respiratoires liées au statut de chiquer (mâcher) régulièrement du tabac

Affections Priseur Non priseur OR

régulier régulier

Respiratoires n (%) n (%) (IC 95%) p

Bronchite chronique 2(11,1) 16(7) 1,7 0,512

(0,2 - 7,1)

Asthme bronchique 2(11,1) 16(6,9) 1,17 0,510

(0,2 - 7,1)

Laryngite chronique 4(22,2) 18(8) 3 < 0,05

(1,03 - 8)

3.5.4. Laryngite chronique et différents types de tabac

Il y avait plus ( p<0,05 ) de cas de laryngite chronique dans l'ensemble des sujets consommant le tabac tous types confondus (fumeurs, priseurs, chiqueurs =11,6% n= 19, O R = 3 I C95% 1, 03-14,4) que chez leurs collègues s'abstenant de tous les types de tabac ( 3,8 % n= 3 ). Le risque de laryngite chronique était double en cas d'usage régulier de tabac : 20,8 %

(n= 15 ) de cas de laryngite dans l'ensemble des sujets consommant régulièrement le tabac tous types confondus ( O R = 6 IC 95 % 2,4- 16,8 ) contre 4,1% seulement de cas de laryngite chez leurs collègues s'abstenant de tous les types de tabac ( 4,1 % n= 7 ), la différence étant statistiquement très significative ( p< 0,0001 ).

24

Mais en considérant chaque type de tabac consommé, la variation des taux de laryngite chronique entre les types de tabac consommé était très significative (p< 0,0001) (Figures 2 et 3 ) .

L'habitude de fumer et le statut de fumer régulier étaient respectivement plus délétères pour laryngite chronique que les autres types d'usage de tabac.

Les chiqueurs réguliers rejoignent les fumeurs réguliers dans les proportions de laryngite chronique ; l'usage régulier de tabac étant plus néfaste pour la santé respiratoire que l'habitude de consommer le tabac.

Usage de tabac

Figure 2. Répartition des sujets enquêtés avec laryngite chronique selon les types d'usage de tabac.

25

Figure 3. Variation très significative des taux de laryngite chronique entre les types d'usages réguliers de tabac.

3.5.5 Ensembles d'affections respiratoires chroniques

La figure 4 montre une variation très inégale ( p<0,001 ) des taux de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques entre les différents types d'usage réguliers de tabac avec plus de 30 % des sujets avec l'ensemble d'affections respiratoires chroniques dans chaque type d'usage régulier du tabac .

ARC %

Type d'usagers

26

Figure 4. Variation très inégale (p<0,001) des taux de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques (ARC) entre les différents types d'usages réguliers de tabac.

Le tableau 12 identifie le sexe masculin, le statut régulier de fumer la cigarette, le statut régulier de priser le tabac et le tabagisme tous types d'usages confondus très fortement associés à la présence de l'ensemble des affections respiratoires chroniques .

27

Tableau 12. Comparaison de certaines caractéristiques selon la présence de l'ensemble des affections respiratoires chroniques (ARC)

Variables Présences des ARC Absence des ARC p

n (%) n (%)

Sexe

Hommes 38 (25,7) 110(74,3) <0,01

Femmes 13(12,9) 88(87,1) <0,01

Fumeurs réguliers 15(29,4) 24(12,1) <0,01

Priseurs réguliers 13(25,5) 22(11,1) <0,01

Consommateurs de 27(36,5) 24(13,7) <0,0001

tous les types de tabac

Le risque univarié de la présence de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques était doublé en cas de sexe masculin (OR=2,3 IC 95 % 1 ,2 -4,8 ; p< 0,01 ) , triplé respectivement par le statut régulier de fumer la cigarette (OR=3 IC 95 % 1,4-6,3 ; p< 0,01) et par le statut régulier de priser le tabac (OR=2,7 IC 95 % 1,2- 6 ; p< 0,01), mais multiplié par 4 chez les consommateurs de tous les types des tabac ( OR = 3,6 IC95 % 2 - 7 ; p< 0,0001 ).

28

OR

7

5

2

1

Hommes Tous les Fumeurs Priseurs

usagers réguliers réguliers

de tabac

Figure 5. Facteurs de risque univarié de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques.

29

CHAPITRE 4 : DISCUSSION

La présente enquête souligne la fréquence élevée de toutes les formes de tabagisme en milieu acculturé et occidentalisé de la cité planifiée de Matete, ville de Kinshasa. Tout en identifiant les facteurs déterminants l'usage de fumer la cigarette et de priser la poudre du tabac, elle a aussi analysé l'influence de toutes les formes de tabagisme sur l'histoire naturelle des affections respiratoires chroniques dans cette commune.

4.1. EPIDEMIOLOGIE DU TABAGISME

Le climat de confiance et de sécurisation des sujets enquêtés de manière anonyme, a stimulé les enquêtés à dévoiler leur statut tabagique. L'intervieweur n'était pas au courant des affections respiratoires chroniques des enquêtés, ce qui a éliminé le biais de l'observateur. Leur familiarité à fumer ou à priser du tabac excluait le biais de mémoire. L'absence de dosage urinaire de la cotinine ne constitue donc pas une limite pour ce travail.

La consommation de tabac était sous forme de fumée de cigarette chez 41% d'enquêtés, de priser de la poudre de tabac chez 54,6 % et de chiquer du tabac chez 9,6 %. Ces chiffres reflètent l'allure épidémique du tabagisme en Afrique Sub-saharienne en général (25) et en R.D.Congo en particulier (26), (19,27).

Le taux très élevé de fumeurs de cigarette s'explique par la publicité et les opérations de DUMPING des industries multinationales, telles que rapportées dans certains groupes des populations noires des pays développés (12-16) et des pays en voie de développement d'Afrique (13-18). Parmi les déterminants de fumer la cigarette, la présente étude isole la profession, le sexe masculin, la naissance en milieu urbain de Kinshasa et la présence d'un ami fumeur de cigarette. Ces facteurs de l'environnement de risque de fumer la cigarette sont fréquemment rapportés dans différentes enquêtes de la ville de Kinshasa (28, 29).

30

La sur-répresentation de la forme de tabac sans fumée (priseur de tabac) s'expliquerait par le coût très abordable de la poudre de tabac fabriquée de manière artisanale. Et le tabac sans fumée devient très populaire dans les pays développés (30-31) et en Afrique (32-33, 34). Le tabagisme par cigarette est aussi un des déterminants de la présente  étude. Ce qui peut expliquer l'initiation de l'usage de tabac autour de l'age de 20 ans pour chaque forme de tabagisme.

Dans les pays en voie de développement en général (35, 36) et en R.D.Congo en particulier (27, 19, 28-29), l'influence du sexe masculin est plus déterminante sur le tabagisme par cigarette et par forme priser. Il s'agit plus de l'influence socio-culturelle des pays en voie de développement où l'homme a une prééminence sociale sur la femme. La tradition africaine accepte le statut de fumer la cigarette et de priser du tabac plus pour le sexe masculin que pour le sexe féminin (37). Ceci est le contraire du courant féminin des pays développés qui sous-tend la prépondérance féminine dans le tabagisme (3, 6). (30).

4.2. AFFECTIONS RESPIRATOIRES CHRONIQUES

Hier absentes dans les statistiques hospitalières et les enquêtes dans la communauté de 1885 à nos jours (38), les affections respiratoires chroniques sont belles et bien présentes dans la ville de Kinshasa. Ce taux de prévalence estimé à 20,5 % doit déjà interpeller les décideurs politiques et les chercheurs congolais sur la nocivité de la pollution urbaine en général et celle de la fumée de tabac sur l'arbre respiratoire (39, 40, 41, 42, 43).

31

En effet, sur l'ensemble des affections respiratoires, 41,2% représentent les broncho-pneumopathies- obstructives. La fumée de tabac agit directement ou indirectement sur presque tous les organes de l'organisme soit par la chaleur, soit par l'action directe de ses irritants sur les voies respiratoires, soit par le passage de certains produits dans le sang(44).

4.2.1 Tabagisme par cigarette et affections respiratoires chroniques

Ce travail montre que le tabagisme par cigarette multiplie par 5 le risque de laryngite chronique et que si dépendance il y a (fumeur régulier de cigarette), la fumée de la cigarette est non seulement un facteur de risque de laryngite chronique mais multiplie par 2 le risque de bronchite chronique chez les enquêtés, en dépit du seuil significatif non atteint. A l'avenir les patients avec laryngite chronique seraient exposés à un haut risque de cancer de larynx (45, 46, 47, 48,49).

4.2.2. Tabac à priser

Le statut de priser régulièrement du tabac multiplie par 6 le risque de bronchite chronique et par 2 celui de laryngite chronique chez les enquêtés.

4.2.3. Tabac à chiquer

Le statut de chiquer régulièrement du tabac multiplie par 3 le risque de laryngite chronique chez les enquêtés. La force statistique entre chiquer du tabac et laryngite chronique est significative telle que démontrée pour la fumée du cigarette et le statut de priser régulièrement du tabac. Ce qui confirme la nocivité de chaque forme du tabac sur la santé humaine (50).

32

En effet, en regroupant la consommation du tabac tous types confondus, le statut de tabagisme en général confère un triple risque de laryngite chronique, risque qui double de manière très significative en cas de régularité de ce tabagisme général.

4.2.4. Ensemble des affections respiratoires chroniques

En considérant la régularité de chaque type de tabac consommé, le taux de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques diffère de manière très significative entre les différents types de tabac :  le taux le plus élevé de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques se remarque chez les fumeurs réguliers, suivi des chiqueurs réguliers, des priseurs réguliers et très loin des enquêtés avec abstinence de tabac. Ceci démontre le rôle péjoratif de la fumée de tabac sur le revêtement muqueux, les macrophages alvéolaires pulmonaires.

4.2.4.1. Action du tabac sur le revêtement muqueux

Les bronches sont revêtues d'une muqueuse constituée d'une couche de cellules qui les protègent. Les cellules des bronches sont pour la plupart des cellules à bordures ciliées, munies chacune de centaines de petits cils battant ensemble. Ces battements bien organisés permettent d'éliminer les sécrétions, les poussières et les microbes, qu'il s'agisse de bactéries ou de virus. Les cellules glandulaires sécrètent le mucus bronchique qui aide à engluer les impuretés et les éliminer par un véritable escalator mucociliaire (23).

33

L'irritation par le tabac du revêtement bronchique a deux conséquences :

· dès les premières bouffées de tabac, les cils bronchiques se paralysent.

L'escalator ciliaire devient incapable de faire remonter les particules et les sécrétions bronchiques vers la bouche. En cas de prolongation du tabagisme, les cils disparaissent progressivement rendant ces cellules incapables de jouer leur rôle dans l'évacuation des sécrétions et de toutes les particules polluantes contenues dans l'air inspiré. La toux devient le seul recours pour éliminer mucus et particules ; 

· parallèlement sous l'effet de la fumée du tabac, les cellules glandulaires et les glandes bronchiques sécrètent des quantités excessives de mucus. En fin de nuit, au moment du réveil l'amoncellement de sécrétions dans les poumons durant quelques temps pour assurer l'évacuation des crachats permettant une « toilette bronchique». Cette toilette bronchique matinale évite l'encombrement, si le fumeur prend soin de bien cracher en toussant.

La poursuite de l'irritation va transformer profondément le revêtement muqueux bronchique et provoquer une transformation dite  « métaplasie » de la muqueuse. Les cellules au lieu de rester sur une seule couche, vont s'empiler. Cette métaplasie fait le lit du cancer des bronches (le plus souvent appelé cancer du poumon). La métaplasie met plus d'un an pour disparaître après l'arrêt total du tabac (23).

34

4.2.4.2. Action du tabac sur les macrophages pulmonaires

Chez les fumeurs, malgré l'augmentation de leur nombre, les macrophages alvéolaires sont incapables d'assurer correctement leur fonction. Les tests mesurant l'adhérence et l'habilité des macrophages alvéolaires à digérer les particules par phagocytose sont très perturbés chez le fumeur.

La fumée du tabac, toxique pour les macrophages alvéolaires, rend de ce fait le poumon plus sensible à d'autres polluants. Car les macrophages ne peuvent plus jouer leur rôle normal dans l'épuration .

4.3. ASTHME BRONCHIQUE

La présente enquête ne montre pas une association significative entre la fumée de cigarette et l'asthme bronchique contrairement à l'évidence et à la plausibilité biologique fournies par la littérature (51, 52, 53, 54, 55). La non structuration du questionnaire relatif à l'asthme bronchique souvent non compris par les enquêtés pourrait expliquer ces résultats.

 

35

CONCLUSION

La présente enquête souligne l'allure épidémique du tabagisme tous types confondus. Le statut de priser du tabac occupe la première place, suivi par le tabagisme par cigarette et de loin par le statut de chiquer du tabac.

Le sexe masculin, la naissance en milieu urbain de Kinshasa, le statut de priser du tabac et la présence des amis fumeurs de cigarette sont identifiés comme facteurs de risque de fumer la cigarette.

Une association significative et respective a été démontrée  entre la fumée régulière de cigarette, le fait de priser régulièrement du tabac, le statut régulier de chiquer du tabac et la présence de la laryngite chronique; alors que le statut de priseur régulier de tabac multiplie par 6 le risque de bronchite chronique.

Le sexe masculin, le statut régulier de fumer la cigarette, le statut régulier de priser le tabac et la consommation simultanée de tous les types du tabac sont isolés comme facteurs de risque de l'ensemble d'affections respiratoires chroniques.

Aucune association significative n'est démontrée entre fumer la cigarette, priser le tabac, chiquer du tabac et la présence de l'asthme bronchique.

Un programme de prévention et de lutte contre l'épidémie du tabagisme est souhaité pour la population de la commune de Matete.

36

RECOMMANDATIONS

L'examen de ces résultats y compris les conséquences néfastes qui découlent de la consommation du tabac nous poussent à formuler les recommandations ci-après  :

à la population :

- d'abandonner la consommation de la poudre de tabac et de la cigarette ;

aux législateurs :

- de sensibiliser davantage les parents, les enseignants, les pasteurs et prêtres sur les méfaits du tabac ;

- de procéder à l'instruction des adultes pour l'éducation des mineurs dans la consommation de la poudre de tabac et de la cigarette;

- de lutter contre le tabagisme par cigarette particulièrement dans la profession manuelle.

aux chercheurs :

- de mener des recherches complémentaires afin de dégager les aspects médicaux, les facteurs psychosocioculturels et politico-économiques non abordés dans cette étude.

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44

TABLE DES MATIERES

pages

DEDICACE.......................................................................................I REMERCIEMENTS...........................................................................II PLAN.............................................................................................III

ABREVIATIONS ET SIGNES............................................................IV

INTRODUCTION..............................................................................1

CHAPITRE 1. GENERALITES SUR LE TABAGISME ET SES

CONSEQUENCES RESPIRATOIRES................................4

1.1. ORIGINE ET UTILISATIONS DU TABAC......................................4

1.2. LA PLANTE.............................................................................4

1.3. LA CULTURE...........................................................................6

1.4. COMPOSITION DE LA FUMEE DE TABAC ET SES

PRINCIPAUX MECANISMES DE TOXICITE.................................6

1.5. MALADIES RESPIRATOIRES..................................................... 8

1.6. CONCEPT DE RISQUE...............................................................8

CHAPITRE 2. MATERIEL ET METHODES..........................................10

2.1. NATURE ET PERIOD DE L'ETUDE..........................................10

2.2. CADRE D'ETUDE..................................................................10

2.3. POPULATION D'ETUDE........................................................10

2.3.1. Critères d'inclusion..............................................................11

2.3.2. Critères d'exclusion..............................................................11

2.4. MATERIELS.........................................................................11

2.5. APPROCHE METHODOLOGIQUE..........................................11

2.6. CHOIX D'INDICATEURS.......................................................12

2.7. DEFINITIONS OPERATIONNELLES........................................12

2.8. ANALYSES STATISTIQUES....................................................13

CHAPITRE 3. RESULTATS...............................................................14

3.1.DONNEES DEMOGRAPHIQUES.............................................14

3.1.1. Sexe et âge........................................................................ 14

3.1.2. Migration..........................................................................14

45

3.1.3. Niveau d'éducation, profession et ethnicité..............................15

3.1.4. Niveau socio-économique.....................................................16

3.2. PREVALENCE DU TABAGISME.............................................16

3.3. FACTEURS DE RISQUE DU TABAGISME.................................17

3.4. AFFECTIONS RESPIRATOIRES CHRONIQUES..........................19

3.5. ASSOCIATION ENTRE TABAGISME ET

AFFECTIONS RESPIRATOIRES CHRONIQUES..........................20

3.5.1. Tabagisme par cigarette.......................................................20

3.5.2. Tabac à priser.....................................................................22

3.5.3. Tabac à chiquer..................................................................23

3.5.4. Laryngite chronique et différents types de tabac........................23

3.5.5. Ensembles d'affections respiratoires chroniques........................25

CHAPITRE 4. DISCUSSION..............................................................29

4.1. EPIDEMIOLOGIE DU TABAGISME..........................................29

4.2. AFFECTIONS RESPIRATOIRES CHRONIQUES..........................30

4.2.1. Tabagisme par cigarette et affections respiratoires chroniques......31

4.2.2. Tabac à priser.....................................................................31

4.2.3. Tabac à chiquer...................................................................31

4.2.4. Ensemble des affections respiratoires chroniques........................32

4.2.4.1. Action du tabac sur le revêtement muqueux...........................32

4.2.4.2. Action du tabac sur les macrophages pulmonaires....................33

4.3. ASTHME BRONCHIQUE........................................................34

CONCLUSION................................................................................35

RECOMMANDATIONS...................................................................36

REFERENCES.................................................................................37

ANNEXE.......................................................................................38

46

ANNEXE

FICHE D'ENQUETE SUR LE TABAGISME

I. IDENTITE

0. Numéro du ménage :

1. Sexe M=1 F=2

2. Age, ans / / /

3. A. Quartier............................... B. Localité...............................

4. Rue.........................................

5. Lieu de naissance.....................................

6. Année d'arrivée à Kinshasa.................

7. Education atteinte : 1= illettré, 2= primaire, 3 = secondaire,

4 = supérieur/universitaire/ /

8. Profession.................................

9. Ethnie......................................

II. QUESTIONS RELATIVES AU TABAGISME

10. Avez-vous déjà fumé ?: oui = 2 non = 2 .................../ /

11. Si oui, quel type de tabac : cigarette = 1 pipe = 2 cigare 3

12. Avez-vous déjà prisé du tabac (tumbako na zolo) ? oui = 1 non= 2

13. Avez-vous déjà chiqué du tabac (tumbako na monoko) ? oui = 1 non= 2

14. Avez-vous déjà fumé au cours de 30 derniers jours ? oui = 1 non= 2

15. Avez-vous déjà prisé au cours de 30 derniers jours ? oui = 2 non= 2

16. Avez-vous déjà chiqué au cours de 30 derniers jours ? oui = 1 non= 2

17. Quel âge aviez-vous lorsque vous avez fumé pour

la première fois ?......................................................... / /

18. Quel âge aviez-vous lorsque vous avez prisé pour

la première fois ?......................................................... / /

19. Quel âge aviez-vous lorsque vous avez chiqué pour

la première fois ?................................................. ........./ /

20. Fumez-vous parce que

a) un parent vous a conseillé : oui= 1 non=2

b) un ami vous a conseillé : oui= 1 non=2

21. Prisez-vous parce que

a) un parent vous a conseillé : oui= 1 non=2

b) ce sont des habitudes du village : oui= 1 non=2

c) un ami vous a conseillé : oui= 1 non=2

d) quelqu'un vous a dit que ça soigne la rhinite et la sinusite

oui= 1 non=2

e) c'est moins cher que la cigarette oui= 1 non=2

22. 47

Quel est le prix d'un flacon mesure de tumbako ?

en Franc congolais................................................... /..../...../..../

23. Toussez-vous de hier à ce matin ? oui= 1 non=2

24. Souffrez-vous de l'asthme bronchique ? oui= 1 non=2

25. Avez-vous la voix rauque ? oui= 1 non=2

26. Nombre de personnes dans la maison ............................../ / /

27. Nombre de pièces (chambres) dans la maison ..................../

28. Chef de famille propriétaire = 2 locataire = 1 ................./ /

29. Présence d'eau courante dans la maison ..................... oui=2 non=1

30. Présence d'eau courante dans la parcelle ..................... oui=2 non=1

31. Présence électricité dans la parcelle ............................ oui=2 non=1

32. Présence de T.V dans la maison ................................. oui=1 non=2

33. Présence de radio dans la maison ............................... oui=1 non=2






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe